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Transcription
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— Je me fiche des photos, je peux en faire d’autres tirages ! Mais toi… Je ne pourrai jamais trouver un autre toi ! Ma voix résonne dans la petite pièce, mêlant colère et peur. Aussitôt, Emerson vient auprès de moi. Il me prend entre ses bras, caresse mes cheveux et murmure : — Chut, tout va bien. Je suis là. Ça va aller maintenant. Je m’abandonne contre lui, le serre contre moi. Comment ai-je pu passer si près de perdre tout ça ? Ranger comme ça mes affaires dans ma voiture et prendre la route, comme si j’allais pouvoir trouver un autre Emerson. Comme si j’allais pouvoir trouver un amour aussi vrai. — Promets-moi que tu ne me repousseras plus jamais, j’exige en le regardant dans les yeux. Je suis sérieuse, Emerson, quoi qu’il arrive, nous ferons face ensemble. Je ne pourrai pas supporter de te perdre une fois de plus. — Je te le promets, il jure, et je sais à l’intensité de son regard qu’il pèse chacun de ses mots. — Parce que je ne te laisserai pas, je lui adresse ce serment. Rien de ce que tu diras ne pourra me faire partir. Je suis à toi. Pour toujours. — Pour toujours, murmure-t-il en écho, puis ses lèvres trouvent les miennes pour un tendre baiser. Je me blottis contre lui. La langue d’Emerson se lance dans l’exploration lente et sensuelle de ma bouche, ses mains effleurent les contours de mon visage, descendent sur mes épaules, mes bras. Soudain, il fait un pas en arrière, cherche mes yeux, puis prends mes mains qu’il pose sur ses lèvres, embrassant chacun de mes doigts, et tout ce temps sans jamais détourner son regard du mien : un regard noir et passionné, et résolu. 277 Le désir me submerge. Je l’enlace, et cette fois, l’embrasse de tout mon corps, de tout mon cœur, j’enfouis mes mains dans ses cheveux et me presse contre lui. J’ai envie de lui, je veux tout de lui, je veux que nos corps scellent le pacte sacré que nous venons de faire en paroles. Je le sens dur contre moi, et une chaleur intense m’envahit entre les cuisses. Emerson gémit, et soudain empoigne mes fesses et me soulève de manière à ce que je puisse nouer mes jambes autour de sa taille. Il recule dans la cave, puis se laisse tomber sur le futon, si bien que je me retrouve à califourchon sur lui. Je bouge contre lui, couvre son cou de baisers tout en faisant courir mes mains sur son torse, puis je fais remonter sa chemise trempée sur sa peau et la lui retire. C’est maintenant, là. Tout ce que j’ai toujours voulu. Comment ai-je pu penser un seul instant que je pourrais vivre sans lui ? Les mains d’Emerson mettent délicieusement le feu à ma peau glacée. Il m’arrache mon sweat, mon top, et dégrafe mon soutien-gorge avant de refermer sa bouche brûlante autour de mon sein. Sa langue titille le bout de mon sein, je laisse échapper un cri, puis ferme les yeux tout en me cambrant, ondulant sans retenue sur lui, cherchant avidement par ce mouvement à apaiser le désir qui me consume tout au fond de moi. Seul Emerson a le pouvoir de me donner ces sensations. Seul Emerson a le pouvoir de satisfaire ce désir fou en moi. Il s’arrache finalement à mes seins et me regarde, à bout de souffle, puis il me soulève et me remet sur mes pieds. Consumée de désir, je ne tiens plus sur mes jambes, et je 278 dois m’agripper à ses épaules pour rester debout tandis qu’il déboutonne mon jean avec des gestes sûrs, et le fait descendre sur mes jambes, le denim trempé collant à ma peau. Il presse un moment son front contre mon ventre nu, son souffle est brûlant sur ma culotte, et à chacune de ses respirations, tout mon corps est parcouru de frissons voluptueux. Un flux électrique m’enveloppe et me transperce, embrase chacune de mes terminaisons nerveuses, et revient palpiter en un petit point sensible entre mes cuisses. Je laisse échapper un gémissement désespéré, et Emerson me retire ma culotte. Je tangue contre lui, plus près, et sa langue me touche, caresse dont la chaleur provoque un tremblement qui se répand dans tout mon corps. Oh my God ! Il me lèche, fait tournoyer sa langue doucement autour de mon clitoris, jusqu’à ce que je sanglote et demande grâce, complètement à sa merci. Puis il saisit mes cuisses, me soulève, et se retourne pour m’allonger sur l’étroit futon. Le sommier est ancien, et proteste d’un craquement sous notre poids, mais je suis trop loin pour m’en inquiéter. Au-dessus de notre tête, l’ouragan laisse éclater toute sa fureur, mais là, Emerson et moi, nous sommes dans l’œil du cyclone. Il n’y a rien que nous deux, et cet amour qui brûle, lumineux, entre nos corps. Emerson se débarrasse de son jean et de son caleçon, puis il s’agenouille sur le lit à côté de moi, entièrement nu. Je me redresse pour prendre son visage entre mes mains, et dévore de dizaines de petits baisers son front, son nez, l’arête magnifique de ses pommettes. Mon cœur 279 s’accélère quand il se place au-dessus de moi, ses muscles luisant comme de l’or à la lueur de la bougie. Dieu, je pourrais le regarder comme ça toute la vie, juste à admirer les courbes fabuleuses de son torse, telle la statue d’un dieu grec, de chair et de sang… Tu regarderas plus tard, murmure une petite voix. Pour le moment, tu as besoin de le sentir. Tout entier. Je me rallonge, et attire Emerson avec moi tout en ouvrant doucement les cuisses pour l’accueillir. Il se tient au-dessus de moi, prêt, et je me cambre, le souffle court, attendant le contact de son corps envahissant le mien, mais à cet instant, Emerson se fige, plaque mes hanches sur le sommier et me maintient ainsi, loin, si loin de lui. Je gémis, désemparée, mais il se retient, puis dépose sur mes lèvres un baiser si tendre que j’en perds presque conscience. Puis il me pénètre lentement, divin supplice, centimètre par centimètre. — C’est ici que je suis le mieux au monde, dit Emerson. Sa voix est profonde et lourde de désir. Juste là. En toi. Je suffoque en le sentant glisser en moi, me remplir, faire bouillonner mon sang et allumer dans mes veines un désir brut et velouté. Je gémis, écrasée de plaisir, mon corps enveloppant le sien, submergée par la sensation. — Jul’, murmure-t-il dans une plainte, et quand j’ouvre les yeux, je vois son visage au-dessus du mien : son regard est droit, et plonge dans le mien. Reste avec moi, soufflet-il, sans détourner un seul instant ses yeux des miens alors qu’il se retire lentement, et puis revient en moi un petit peu. Je gémis, au bord de l’asphyxie. Le plaisir monte en moi, s’élance de plus en haut à chaque longue et lente 280 charge d’Emerson dans mon corps. Je me débats sous lui, enroule mes jambes à ses cuisses pour lui donner un accès plus profond encore tandis que nous trouvons notre rythme, allant et venant selon une chorégraphie écrite avant nous et tellement magique. Un feu implacable enflamme chaque grain de ma peau, et lèche mon corps. C’est un supplice divin, lui glissant si profondément en moi, le claquement humide et moite de son corps contre le mien. Emerson gémit mon nom, encore et encore. De nouveau, il prend mes lèvres pour des baisers vertigineux qui effacent à jamais les mots cruels que nous avons pu nous dire, et toutes ces années de chagrin et de solitude. Le passé se dissipe sous ses caresses, et il ne reste plus rien que notre étreinte. Ici et maintenant. Oui ! Je crie, mon corps supplie et appelle le plaisir, les flammes atteignent des sommets. Le regard d’Emerson s’assombrit. Il plonge encore de tout son corps dans mon corps, plus dur, hurle contre mon oreille tandis que nos corps bougent plus vite. Je me cambre, gémis et sanglote, agrippée à ses larges épaules, accordant mes hanches aux siennes, nos souffles éperdus. Chaque nouvelle poussée me projette de plus en plus près, m’attire de plus en plus loin, me précipite plus sûrement dans l’abîme infini de ses yeux, de ses lèvres, et de son corps en moi… — Emerson !, je crie, et je vole en éclats. Il crie mon nom, plonge en moi, son corps tressaille à n’en plus finir quand je suis emportée et tombe en chute libre dans les profondeurs de l’orgasme, m’accrochant à lui de toutes mes forces alors que les vagues de plaisir me submergent jusqu’à l’âme. 281