TEST : Epson Stylus Photo R2880

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TEST : Epson Stylus Photo R2880
10 Novembre 2008
TEST : Epson Stylus Photo R2880
lundi 10 novembre 2008, par Laurent Katz
La vénérable R2400 va laisser sa place après avoir fait le bonheur des amateurs de noir et
blanc, au profit d’un modèle qui améliore le rendu des couleurs grâce à de nouvelles encres à
pigments.
La première bonne idée d’Epson n’a rien à voir avec l’impression. L’heureuse surprise vient à
l’ouverture du carton, quand l’écrin qui abrite la R2880 est un sac en plastique avec des
poignées. On peut enfin la retirer de sa gangue de polystyrène sans attraper un tour de rein et
en se demandant pourquoi personne n’y avait pensé plus tôt. L’aspect moderne évoque les
récentes productions Epson. Depuis la R2400, tous les photographes attendaient au moins
deux choses. La venue des dernières encres pigmentaires, les Epson Ultrachrome K3 Vivid
Magenta pour obtenir un gamut plus étendu, magnifié par une transcription interne de l’image
RVB en CMYK. Ces encres sont ici au nombre de neuf : noir mat et noir photo, gris moyen et
gris clair, vivid magenta et cyan en versions normale et claire, jaune. Le hic est que le chariot
porte-réservoir ne présente que huit emplacements. Il faudra donc changer d’encre chaque fois
que vous passerez d’un papier brillant comme le Premium Glossy vers un support Beaux-Arts
comme le Velouté ou l’Aquarelle extra-blanc d’Epson. Ce qui implique un paramétrage
spécifique via le pilote et une purge du circuit d’encre noir, se traduisant par une
consommation d’encre inutile. En outre, l’excellente qualité des tirages incitant à imprimer
plus que raison, il est regrettable qu’Epson n’ait pas jugé bon concevoir un système avec des
cartouches de plus grande capacité. En clair, c’est une mini Stylus Pro 3800 que l’on aurait
aimé avoir !
Alimentation omnivore
L’alimentation est dévolue à un bac arrière ou à une introduction manuelle à plat par l’avant,
pour des supports allant jusqu’à 1,3 mm d’épaisseur. Ce n’est pas tout, car l’imprimante
accepte aussi du papier en rouleau (il n’y a pas de massicot intégré), des CD/DVD
imprimables et même des feuilles isolées par un chemin arrière spécifique (il faut déclarer
quand même que c’est du papier en rouleau !). La R2880 comporte trois ports USB : un à
l’avant pour la connexion directe d’un appareil photo et imprimer via PictBridge, et deux
autres à l’arrière pour la relier simultanément à deux ordinateurs. A l’époque d’Internet,
l’absence d’une prise Ethernet fait désordre. Quand nombre d’entre nous dispose d’un routeur
Wi-Fi, c’est vraiment nous priver d’une commodité qui rendrait la R2880 accessible depuis
tout ordinateur du domicile ou d’un groupe de travail… sans supporter le coût d’un adaptateur
forcément onéreux. Le pilote donne accès à de nombreux réglages, trop même. La solution
raisonnable est de se reposer sur les profils ICC fournis, de très bonne qualité, et d’adapter les
photos depuis Photoshop ou tout autre logiciel de retouche quand il s’agit de jouer sur les
couleurs ou le contraste. Dès les premières sorties, on apprécie la célérité du pilote. Aussitôt
validée, l’impression est présentée dans la fenêtre de prévisualisation et, après confirmation,
la R2880 charge le papier très vite et commence, avec un bruit de fonctionnement discret, à
œuvrer. En 125 secondes pour un 2’30 et 5’20 pour un A3+, rempli à plus de 95 %, et ce, en
mode 1 440 ppp. Avec la qualité maximale, soit 5 760 x 1 440 points, ces durées passent
respectivement à 4’20 et 9’10. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pas vraiment. En examinant
avec une loupe grossissante Visible Dust, destinée à l’origine à l’examen d’un capteur de
reflex, on croit percevoir d’infimes différences en de rares endroits, on se dit que dans la
pratique, c’est du pareil au même. D’ailleurs, la B8850 de Hewlett-Packard testée le mois
dernier travaille en 600 ppp.
Que ce soit sur des papiers mats de la famille Beaux-Arts ou sur du brillant les tirages sont
très bons, l’encre vivid magenta apportant un surcroît d’intensité aux bleus (quand c’est
nécessaire !). Le bronzing (apparition de reflets métallisés quand le tirage est observé sous
une faible incidence) est très faible sur les Premium Glacé et Semi-glacé, ce dernier procurant
un aspect de surface des plus voluptueux. Avec les papiers Beaux-Arts, le rendu des couleurs,
c’est normal, est moins éclatant – la teinte naturellement plus jaune du papier Velouté
amenant une certaine sérénité. Mais tant en couleur qu’en noir et blanc, le rendu apparaît
comme raffiné sur ces papiers. C’est le meilleur compliment que l’on puisse faire à
l’imprimante, même si je n’ai pas encore digéré l’antique mode de gestion des cartouches
noires.
Le pilote d’impression
Les réglages d’impression
Le premier onglet du pilote est riche en options. Il donne accès aux configurations
mémorisables et gère de nombreux paramètres : type de papier, mode d’impression (couleur
ou monochrome), qualité de sortie et options de gestion des couleurs. On y indique aussi le
format et la source d’alimentation.
Couleurs et papiers
Le deuxième onglet précise l’orientation de la feuille, le nombre de copies et gère la sortie
manuelle recto/verso (l’imprimante va demander de retourner la feuille et de la remettre dans
le bac d’alimentation). Il spécifie également comment la photo est mise à l’échelle dans le
cadre des dimensions de la feuille.
Les fonctions de maintenance
Le système Micro Piezo d’Espon est plus sujet à l’encrassement des buses que d’autres
systèmes. Le pilote offre les outils pour les nettoyer après une période un peu longue
d’inutilisation, et d’optimiser l’alignement des têtes. Il donne aussi accès à la file d’attente et
aux données techniques.
Les réglages de rendu
La couleur Quand Calibration Epson est choisi, vous quittez le rendu calibré au sens
« profils ICC », au profit de préférences personnelles. Vous précisez l’espace de couleurs
(AdobeRGB ou sRGB), le gamma et l’orientation chromatique du rendu, via une roue de
couleurs. Luminosité, contraste et saturation sont également accessibles.|
Le noir et blanc Ce mode gère l’impression monochrome via le pilote. Vous spécifiez si
vous voulez un noir et blanc neutre, plus froid ou plus chaud, voire même une teinte plus
prononcée via la roue chromatique. Une option sert à ajouter de l’encre sur les parties non
imprimées pour un aspect de surface plus homogène.|
Comme pour le Stylus Photo R2400, le chariot porte-réservoir n’embarque que huit
cartouches d’encre, alors que l’alternance de papiers mats et brillants en demande neuf.