SIDNEY LUMET

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SIDNEY LUMET
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AFCAE
RÉPERTOIRE
SIDNEY LUMET
Ce film est soutenu par les salles de cinéma adhérentes à
l’ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI
12, rue Vauvenargues 75018 Paris - Tél. : 01 56 33 13 20 - Fax : 01 43 80 41 14
E-mail : [email protected] - Site : http://www.art-et-essai.org
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L’HISTOIRE
« Danny, jeune homme de 17 ans, est le
fils d'anciens militants contre la guerre du
Vietnam. Ses parents Annie et Arthur
Pope organisèrent un attentat à la bombe
contre une fabrique de napalm. Un gardien mourut lors de l'explosion. Depuis,
les Pope sont en fuite. Danny vit assez
mal cette situation de mensonge et de
dissimulation. Mais tout va basculer lors
de sa rencontre avec Lorna Philips, la fille
de son professeur de musique. »
Entretien avec
On ne discute pas politique chez les Pope,
et votre film s’abstient de toute allusion
directe aux années Reagan.
Cela finit pas surgir avec l’intrusion de Gus,
l’ancien gauchiste.
SIDNEY LUMET
(Gavin Smith, Film Comment, août 1988)
Dans A bout de course, comme dans
nombre de vos films, la dimension psychologique et la dimension politique sont
étroitement imbriquées.
Je suis né dans une famille de juifs newyorkais de gauche. Je suis un enfant de la
dépression, qui a grandi pendant les années
trente. Cette imbrication est, pour moi, une
évidence ; elle fait partie de mon être, et c’est
sans doute pourquoi on la retrouve dans tant
de mes films.
A bout de course repose sur un paradoxal
retournement de situation : la génération
des Sixties, qui contestait l’autorité
parentale, est maintenant « à la merci » de
ses enfants.
Je ne pense pas que les options politiques
d’Arthur Pope changent fondamentalement
au cours du film. Le pouvoir qu’il exerce sur
son entourage est l’expression de sa profonde insécurité. Il s’imagine que sa famille
sombrerait s’il relâchait cette discipline. En
fait, c’est lui qui a peur de sombrer. « Il a
besoin de notre soutien pour surnager », dit
Danny à Lorna.
Gus, leur ancien ami, devenu terroriste, at-il raison de reprocher aux Pope leur
embourgeoisement ?
Je ne le crois pas. Gus est un cas désespéré. Il tourne en rond. Il n’écoute plus personne et plus personne ne l’écoute. Il est dans
une impasse, comme tous ses semblables
parce que notre pays est dépourvu d’extrême gauche. L’Europe a une extrême gauche,
l’Angleterre a une extrême gauche, la Russie
a une droite. Mais les Etats-Unis n’ont qu’un
centre avec une petite frange d’extrême
droite.
Vous avez traité A bout de course dans un
style très lyrique. Il n’y a aucun sentiment
de danger, aucune tension.
C’est un choix délibéré. Je ne voulais pas
mélodramatiser la situation, je ne voulais
pas tourner une course poursuite, montrer
que la vie de cette famille risquait d’être
bouleversée d’un jour à l’autre, qu’ils allaient
être arrêtés pieds et poings liés. Je ne voulais rien de tout cela. C’est un film serein. Il
n’y a pas de faux suspense : pour les Pope,
le mal est fait depuis longtemps…
Gus est le symbole du gauchisme fourvoyé.
Il représente surtout un temps révolu. C’est
cela le plus important. Nous avions tourné
une scène où Gus, blessé, se réfugiait dans la
camionnette d’Arthur et lui demandait de le
cacher. Arthur rétorquait : « impossible ; ma
famille avant tout. Je ne peux pas leur faire
courir ce risque. ». J’ai coupé cet épisode, qui
était originellement destiné à expliquer l’évolution d’Arthur à l’égard de Danny et de sa
décision finale. Lorsque j’ai vu qu’on pouvait
faire la transition grâce à un simple échange
entre le père et le fils, j’ai supprimé la scène,
craignant qu’elle introduise une touche sentimentale.
Que pensez-vous des années 60 ?
J’ai des sentiments ambivalents à l’égard de
Sixties. Les jeunes de cette génération
étaient des romantiques que j’admire énormément pour avoir mis fin à une guerre de
grande ampleur en faisant l’économie d’une
révolution. Etant un mouvement de jeunes, ils
se révoltèrent, comme tous les adolescents,
contre leurs « pères » idéologiques, en l’occurrence les représentants de la vieille
gauche. Ils les mirent au rancart sans trop se
soucier de leur apport. Ils n’avaient que de
vagues notions du communisme, mais le P.C.
n’a représenté qu’une infime fraction de la
gauche américaine. Les organisations agricoles et ouvrières de la fin du 19ème siècle,
par exemple ont eu une action très importante. En se coupant de ces traditions, ces
jeunes ont limité leur action à un seul et
unique domaine : la lutte contre la guerre du
Vietnam. Après cela, beaucoup sont rentrés
dans les rangs et ont voté Reagan…
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RIVER PHOENIX
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“Les jeunes filles avaient sa photo au dessus de leurs lits. Rebelle, talentueux,
exigeant, musicien, végétarien et écologiste, River Phoenix était à la fois un
acteur atypique et un jeune premier bankable. Et puis, le 31 octobre 1993, sur
un trottoir de Sunset Boulevard à Los Angeles, devant le Viper Room (boite
dont Johnny Depp était copropriétaire), il meurt d’overdose dans les bras de sa
sœur Rain, de son frère Joaquin, de sa petite amie Samantha Mathis et de Flea
le bassiste des Red Hot Chili Peppers, (qui composera pour lui Transcending
de l’album One Hot Minute).
Très vite après sa mort, un culte se forma ; River Phoenix devint une icône de
sa génération et symbolisa dans les 90’ ce que James Dean fut dans les 60’ :
‘’the lost cinematic youth’’, le garçon qui n’a jamais grandi et qui a écrit sa vie
sur pellicule. Comme Heath Ledger, disparu dans des circonstances similaires
l’année dernière et qui a remporté l’Oscar-joker à titre posthume (Phoenix et
Ledger à leur apogée dans des rôles d’homosexuels, My Own Private Idaho
pour le premier et Le secret de Brokeback Mountain pour le second). La mort
à Hollywood, spécialement quand elle est soudaine, dramatique, inexpliquée,
fait la légende. Et celle de River Phoenix passionne l’Amérique.
Né en 1970, River Jude Phoenix est issu d’une famille de baba-cools. Il est nommé River en référence au roman initiatique
Siddhartha (Fleuve de la vie) de Hermann Hesse et Jude pour la chanson des Beatles. Ses parents sont membres de la secte Les
enfants de Dieu et le promènent, avec ses frères et sœurs, sur tout le continent américain, du Venezuela au Mexique. River et sa
sœur Rain doivent contribuer aux ressources de la famille en chantant dans la rue. Une enfance plutôt singulière donc… De
retour en Californie, il passe des castings, poussé par sa mère et obtient des rôles dans des sitcoms.
Il fait une première apparition au cinéma dans Explorers de Joe Dante. Il y incarne un petit génie, rôle à contre-emploi, lui qui
n’a pratiquement jamais été à l’école. Mais c’est dans Stand By Me de Rob Reiner, tiré d’un roman de Stephen King où il est
réellement remarqué. Dans Mosquito Coast de Peter Weir, il joue le rôle d’un adolescent qui part avec toute sa famille (père joué
par Harrison Ford) en Amérique centrale pour apporter le progrès aux populations indigènes. Ce personnage et cette histoire font
écho d'une certaine manière à sa propre expérience. En 88, Sidney Lumet lui offre son plus beau rôle dans A bout de course
(Running on Empty). Fils de parents recherchés par le FBI et obligés de déménager sans cesse, Danny est tiraillé entre l’amour
parental et sa passion pour la musique. Sa prestation lui vaut une nomination aux Oscars comme meilleur second rôle. Il croise de nouveau le chemin d’Harrison Ford en incarnant le jeune Indy dans Indiana Jones et la dernière Croisade de Steven
Spielberg. Puis il trouve l'autre rôle de sa carrière sous la direction de Gus Van Sant dans My Own Private Idaho. On se souvient
de la scène où, près d'un feu de camp, Mike Waters/River Phoenix, jeune prostitué narcoleptique, déclare son amour au personnage joué par Keanu Reeves. Culte.
Aujourd’hui, le nom ‘’Phoenix’’ est toujours présent au générique ; les frères et sœur ont pris la relève. Il y a Summer (le somptueux Esther Khan d’Arnaud Desplechin) et surtout Joaquin (We own the nignt et Two Lovers de James Gray) acteur le plus intéressant et le plus intense du cinéma américain contemporain, comme l’était River, 20 ans plus tôt.”
Nathalie Vrignaud, élève à la FEMIS (exploitation)
LE GROUPE RÉPERTOIRE / PATRIMOINE DE L’AFCAE
AIME ET SOUTIENT À BOUT DE COURSE
Comment échapper à une faute qu'on n'a pas commise ?
C'est la question que pose le jeune adolescent du film à ses
parents et qui bouleverse l'équilibre de cette famille. Peu à peu,
le spectateur découvre la vie d'américains "middle class" des
années 70, en cavale, poursuivis par le FBI.
Pourquoi et comment ce couple et leurs deux garçons de 10 et
17 ans sont-ils condamnés à fuir ? Ne révélons pas l'intrigue,
mais les problèmes sont liés au militantisme des parents.
Sidney Lumet rappelle l'importance de l'existence d'organisations pacifistes très actives sur le territoire des USA pendant la
guerre du Viet-Nam. Mais si le côté politique l'intéresse, c'est
surtout le drame humain qui le passionne. "A bout de course" est
un film typique de ce réalisateur qui a le talent d'emprisonner ses personnages dans des situations apparemment
sans issue. Paradoxalement, c'est un charme lumineux qui émane de ce film grave, dû sans aucun doute à l'interprétation du jeune River Phoenix. Le charme de sa jeunesse agit comme si elle était éternelle.
Hervé Le Roch, Cinéma Rex à Chauvigny.
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À propos du réalisateur
SIDNEY LUMET
Cinéaste du conflit, Lumet traduit, selon ses
propres termes, « le combat de l’homme pour
une meilleure connaissance de soi face à un
monde hostile ». Presque toute son oeuvre,
analyste inlassable et scrupuleux de la société
américaine, est consacrée à décrire la lutte
d’individus minoritaires contre un système de
pression, qu’il soit criminel, financier, raciste,
judiciaire ou encore policier.
FILMOGRAPHIE
1957 : Douze Hommes en colère
1981 : Le Prince de New York
1958 : Les Feux du théâtre
1982 : Piège mortel
Le Verdict
1959 : Une espèce de garce
L’Homme à la peau de serpent
1983 : Daniel
1964 : Point limite
1984 : The Wiz
À la recherche de Garbo
1965 : Le Prêteur sur gages
La Colline des hommes perdus
1986 : Les Coulisses du pouvoir
Le Lendemain du crime
1966 : Le Groupe
M 15 demande protection
1988 : À bout de course
1968 : Bye Bye Braverman
La Mouette
1992 : Une étrangère parmi nous
1969 : The Appointment
1997 : Dans l'ombre de Manhattan
Critical Care
1962 : Long voyage vers la nuit
1989 : Affaire de famille
AFCAE
Créée en 1955 par des directeurs
de salles et des critiques,
l'Association Française des
Cinémas d'Art et d'Essai
(A.F.C.A.E.) a obtenu un statut
officiel en 1959 grâce à André
Malraux, alors Ministre de la
Culture. Comptant à ses débuts 5
salles adhérentes, elle regroupe,
en 2008, plus de 1000 établissements représentant près de 2050
écrans. Les salles de cinéma
adhérentes à l’AFCAE ont choisi
de défendre le cinéma des
auteurs en leur consacrant une
large part dans leur programmation. Leurs écrans sont des
fenêtres ouvertes sur le monde et
leurs salles des espaces d’expression et de liberté. Chaque
année, les salles Art et Essai soutiennent des films parce qu’il leur
semble indispensable :
• de découvrir de nouveaux talents,
• de suivre en toute fidélité des
auteurs importants,
• de favoriser les cinématographies de tous les continents.
1993 : L'Avocat du diable
1970 : Last of the Mobile Hot Shots
King : A Filmed Record...
Montgomery to Memphis
1971 : Le Dossier Anderson
1999 : Gloria
2006 : Jugez-moi coupable
2007 : 7h58 ce samedi-là
1972 : Child's Play
1973 : The Offence
Serpico
The Offense
1974 : Lovin' Molly
Le Crime de l'Orient-Express
1975 : Un après-midi de chien
1976 : Network, main basse sur la TV
1977 : Equus
1980 : Just Tell Me What You Want
À BOUT DE COURSE (Running on Empty) de Sidney Lumet
USA - 1988 - Vostf - Durée : 1h55 min.
DISTRIBUTION : SPLENDOR FILMS - Tél. : 01 46 31 43 71 / 06 13 50 20 31 - [email protected]
SORTIE LE 22 AVRIL 2009
www.splendor-films.com
Ainsi, dans un esprit de responsabilité publique, les salles de
cinéma Art et Essai ont soutenu
À BOUT DE COURSE, pour
qu’une rencontre puisse avoir lieu
entre ce film et vous, dans votre
salle de proximité.
Ce document vous est offert par
l’Association Française des
Cinémas d’Art et d’Essai, 12, rue
Vauvenargues 75018 PARIS tel :
01 56 33 13 20 fax : 01 43 80 41
14 E-Mail : [email protected] Site : http://www.art-etessai.org et par les salles adhérentes à l’Association.
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