In 2 7 Piece s : T he Hilary Hahn Encore s | L

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In 2 7 Piece s : T he Hilary Hahn Encore s | L
LUNDI 14 JANVIER, 20H
David Del Tredici
Farewell
Du Yun
When a Tiger Meets a Rosa Rugosa
David Lang
Light Moving
Elliott Sharp
Storm of the Eye
Arcangelo Corelli
Sonate pour violon et basse continue n° 4 en fa majeur op. 5
Michiru Oshima
Memories
Kala Ramnath
Aalap and Tarana
Johann Sebastian Bach
Chaconne (extrait de la Partita pour violon seul n° 2)
entracte
Gabriel Fauré
Sonate pour violon et piano n° 1 en la majeur op. 13
Antón García Abril
Tres suspiros
Valentin Silvestrov
Two Pieces
James Newton Howard
133… At Least
Hilary Hahn, violon
Cory Smythe, piano
Coproduction Céleste Productions – Les Grands solistes, Salle Pleyel
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 27 février à 20h.
Fin du concert vers 22h.
In 27 Pieces : The Hilary Hahn Encores | Lundi 14 janvier 2013
In 27 Pieces : The Hilary Hahn Encores
In 27 Pieces : The Hilary Hahn Encores.
À l’âge de 33 ans, la violoniste Hilary Hahn, qui a deux Grammy Awards à son actif, a déjà
eu un impact durable sur le répertoire pour violon, donnant en première mondiale deux
concertos écrits pour elle par des compositeurs américains et interprétant avec succès
des œuvres plus ou moins connues, en concert et au disque. Elle approfondit désormais le
champ de la musique contemporaine, commandant à plus de vingt-cinq compositeurs des
pièces courtes pour violon et piano. Elle partira en tournée pour présenter ces œuvres en
2012 et 2013 et les enregistrera par la suite. Le projet a pour nom In 27 Pieces : The Hilary
Hahn Encores.
Cette idée a pris forme il y a presque dix ans, quand Hilary Hahn a pris conscience du fait
que de nouvelles œuvres courtes (« encores ») n’étaient pas autant jouées que d’autres
types d’œuvres contemporaines. Les œuvres plus courtes restent pourtant une partie
cruciale de l’éducation et du répertoire de chaque violoniste, et l’artiste estimait que des
compositeurs potentiels devaient être encouragés et joués.
À propos de ce projet, elle écrit : « Mon but initial était d’étendre le genre des encores
vers différents styles. Comme je prévoyais de commander moi-même des pièces, il était
important que l’écriture des compositeurs me parle d’une certaine façon. J’ai écouté
beaucoup de musique contemporaine, durant des heures, souvent tard le soir. J’ai aimé
entendre toutes ces choses que je n’avais jamais entendues auparavant. Je n’étais pas
certaine de ce que seraient les réactions mais à ma grande surprise tant de gens ont
été réceptifs que le projet a redoublé d’enthousiasme. Cela a été passionnant, et un
véritable honneur d’être amenée à connaître ces compositeurs et de travailler avec tant
de personnalités et de styles. En me lançant dans ce projet, je n’avais aucune idée de ce
que j’en retirerais. Chaque compositeur a amené son langage musical sur la table. En
tant qu’interprète, le processus d’exploration de ces œuvres a été à la fois un défi et un
travail très enthousiasmant. Leur structure est peut-être concise, mais chaque œuvre
présente une grande richesse d’expressions. Quand les compositeurs mettent leurs idées
sur le papier, le monde auditif prend une plus grande dimension. Mon espoir est que ces
contributions mettent en valeur la variété de la musique écrite actuellement, tout en
procurant de la joie tant aux auditeurs qu’aux interprètes. »
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lundi 14 JANVIER
David del Tredici (né en 1937)
Farewell
Bien sûr, on dit toujours au revoir à quelque chose ou à quelqu’un (dans ce cas, c’était un
adieu à mon compagnon de dix ans, R.W.). J’ai écrit cette pièce peu de temps après notre
séparation dans un moment mélancolique (trois heures et demie). Tandis que je l’écrivais,
je ne me sentais ni heureux, ni triste, mais plutôt serein. Et parce que je l’écrivais pour mon
ancien ami artiste, j’ai décidé de rendre cette pièce aussi virtuose que lui. Mais – et c’est
une spécialité d’Hilary Hahn – sa virtuosité se met toujours au service d’une plus grande
expressivité.
Du Yun (née en 1978)
When a Tiger Meets a Rosa Rugosa
Cette jeune artiste et DJ new-yorkaise se présente comme une « polyglotte musicale ».
Citant parmi ses principales influences Bach, Tom Waits et Portishead, elle collabore
régulièrement avec le New York City Opera, l’International Contemporary Ensemble et Matt
Haimovitz.
David Lang (né en 1957)
Light Moving
Longtemps avant d’être les titans de la musique américaine, Philip Glass et Steve Reich
ont été de jeunes compositeurs – sous-estimés, sous-payés, habitant New York. Ensemble,
ils montèrent une société de déménagement de meubles pour joindre les deux bouts et
ils l’appelèrent « Chelsea Light Moving ». J’ai toujours adoré ce nom. En partie car j’aime
l’image poétique d’une lumière inconstante mouchetant les rues de Chelsea. Mais j’aime
aussi l’autre signification de ce nom : « nous sommes des compositeurs ! Pas de lourdes
charges ! » Je pense que vous pouvez entendre dans la propulsion délicate de ma pièce
pourquoi elle me rappelle ces années de jeunesse new-yorkaises.
Elliott Sharp (né en 1951)
Storm of the Eye
Une projection de phosphènes et d’images fantomatiques bouillant dans une chambre
vitreuse, des systèmes climatiques en miniature transposés dans un spectre audible. Les
vastes techniques utilisées dans Storm of the Eye permettent au violon de devenir d’autres
instruments : percussif, électronique, parfois indéfinissable, particulièrement quand il est
associé au piano. Cependant, quand cela est nécessaire, des indices fragmentés d’une
mélodie sombre émergent du maelstrom. Mini-concerto, les neuf sections de Storm of
the Eye sont comme des lamelles de temps coupées dans l’arc de processus plus larges.
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L’œuvre a été composée pendant une résidence en 2009 à l’Atlantic Center for the Arts
en Floride. Les processus à l’œuvre sont des éléments au cœur de ma musique formelle.
Ces stratégies peuvent également être entendues dans des récentes pièces telles que The
Boreal, composé pour le JACK Quartet, On Corlear’s Hook pour l’Orchestre Symphonique
de la Radio de Hesse (Francfort) et Occam’s Razor pour un double quatuor à cordes.
Arcangelo Corelli (1653-1713)
Sonate pour violon et basse continue en fa majeur op. 5 n° 4
Adagio
Allegro (noté Adagio pour les deux mesures conclusives)
Vivace
Adagio
Allegro
Recueil publié en 1700.
Dédié à Sophie-Charlotte, princesse-électrice de Brandebourg.
Durée : 11 minutes environ
Connu comme l’un des plus grands violonistes de son temps, Corelli a bénéficié des grands
progrès dans la facture du violon en Italie du Nord. Il fait figure d’artiste soigneux, croyant
en son étoile et non en son siècle : il n’écrit rien pour la voix quand tout le monde dans
son pays compose opéra sur opéra, et peaufine un nombre d’œuvres limité, alors que la
mode exige que l’on gribouille des notes par brassées, et sans lendemain. Corelli s’inquiète
de la postérité, vérifie cent fois sa production avant de la laisser publier, et triomphe
tranquillement dans sa spécialité, le violon, tout en menant une vie discrète à Rome sous
la protection de la reine Christine de Suède et du cardinal Ottoboni : un génie raffiné et
atypique, dont le tricentenaire de la mort risque d’être éclipsé par d’autres astres plus
volumineux.
L’Opus 5 est son seul recueil pour violon solo (avec basse continue : ce qui veut dire que
les protagonistes de ces douze sonates sont toujours trois). Cette sonate en fa majeur
est da chiesa, d’église, et non de chambre, comme en témoignent ses sous-titres, qui se
refusent à des noms de danse et se contentent d’une indication de mouvement, Adagio,
Allegro… Le premier adagio est un prélude mélodieux qui permet au soliste de très
souples ornementations. À cette époque le violon dispute la vedette à la voix ; certes
l’instrument ne peut prononcer des paroles, mais il possède une tessiture plus grande
qu’une chanteuse et il n’a pas besoin de reprendre souffle ! Le deuxième mouvement est
une sorte de courante, entraînante et gaie. Il démarre en fugato à trois entrées, et le violon
assure à lui seul, en doubles cordes, les deux premières. Les timbres nourris rappellent
certaines joviales courses-poursuites des Concerti grossi. Le troisième mouvement, à trois
temps modérés, exige du soliste des arpèges très étendus, ainsi que des triolets serrés et
grondants. L’émouvant adagio, seul volet qui soit en ré mineur, rejoint le style ornementé
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du prélude, avec une mélancolie retenue et pleine d’élégance. L’allegro final est une gigue
qui ne dit pas son nom. Seule pièce de l’ensemble qui comporte deux reprises, elle fait
dialoguer le violon et la basse du tac au tac, avec esprit et légèreté.
Isabelle Werck
Michiru Oshima (née en 1961)
Memories
Moi-même compositrice de bandes originales, j’ai commencé mon travail avec en
tête l’image d’Hilary Hahn comme une héroïne de film. À quoi ressemble-t-elle ? Au
fur et à mesure qu’elle prend forme dans mon imagination, elle se rappelle de façon
impressionnante du chemin qu’elle a emprunté depuis sa naissance. C’est ainsi que cette
œuvre a vu le jour.
Kala Ramnath (née en 1967)
Aalap and Tarana
Cette interprète de musique indienne traditionnelle aimant à jeter des ponts entre son
art et d’autres genres musicaux s’est récemment intéressée à la musique occidentale. Elle
travaille régulièrement avec les violonistes de musique carnatique Trippunithura Narayan
Krishnan et N. Rajam.
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Chaconne, extrait de la Partita pour violon seul en ré mineur n° 2 BWV 1004
Composée a Köthen (?) vers 1717. Bach rassemble son recueil de Six Sonates et Partitas pour violon en 1720. L’œuvre
circule au XVIIIe siècle sous forme de copies manuscrites.
Publication en 1802 par Simrock.
Durée : 15 minutes environ.
On suppose que Bach a écrit ses œuvres audacieuses pour violon seul pendant son poste a
Köthen, auprès d’un prince calviniste qui n’avait pas besoin de musique d’église ni d’orgue,
mais qui tenait un salon ou la musique profane était reine. Pendant cette période heureuse
le compositeur a poussé à fond ses expérimentations sur le clavecin, le violon ou le
violoncelle, bien qu’il ne fût pas le premier à écrire pour violon solo.
S’il était d’usage de terminer souvent une partita (= une suite) par des variations, cette
pièce, cinquième et dernier volet de la Partita n° 2, atteint d’impressionnantes proportions.
La chaconne, moins stricte que la passacaille à laquelle elle ressemble, est une succession
typiquement baroque de réitérations sur un thème, un canevas d’accords sur huit mesures ;
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en somme, elle représente un art d’habiller de nombreuses fois, avec des formulations
toujours différentes, la même structure. À travers la chaconne, Bach offre le plus riche
éventail de possibilités techniques et expressives jamais proposé au violon : c’est le
« monument historique » du genre et, pour l’exécutant, c’est une pierre de touche hérissée
de difficultés.
La célèbre Chaconne se montre au fond très souple dans son écriture, car son thème est
ambigu entre quatre et huit mesures, et d’autres thèmes très ressemblants viennent s’y
greffer pour démarrer de nouveaux cycles internes, autant de « variations de la variation ».
Les changements rythmiques sont les plus perceptibles : rythme pointé du début,
nouvelles rédactions en croches, doubles-croches, traits, triolets… La dimension verticale,
polyphonique, s’exprime par les doubles, triples et quadruples cordes, les épisodes en
contretemps, sans oublier les arpèges très larges et rapides appelés « bariolages » ; puis,
c’est le retour soudain à une ligne nue, émouvante… Loin d’être un simple feu d’artifice
démonstratif, cette Ciacona insère dans sa forme assez stricte une psychologie aussi
brûlante que diverse ; l’énoncé du début, appel presque déchirant, revient sous une forme
grandiose a la fin ; l’archet voyage, de segment en segment, a travers des régions décidées,
sereines et pacifiques, ou même un choral « d’orgue », en majeur.
Isabelle Werck
Gabriel Fauré (1845-1924)
Sonate pour violon et piano n° 1 en la majeur op. 13
Allegro molto
Andante
Scherzo. Allegro vivo
Finale. Allegro quasi presto
Composition : 1875-1876.
Dédié à Paul Viardot.
Création : 27 janvier 1877, Société nationale de musique, Paris, par Marie Tayau (violon) et le compositeur (piano).
Publication : 1876, Breitkopf und Härtel, Leipzig.
Durée : environ 25 minutes.
Plusieurs éléments semblent avoir joué un rôle de déclencheur dans l’élaboration de la
première Sonate pour violon et piano de Fauré. Il y a d’abord la création de la Société
Nationale de Musique, comme l’explique le compositeur en 1922 : « La vérité est, qu’avant
1870, je n’aurais pas songé à composer sonate ou quatuor. Il n’y avait alors aucune possibilité
pour un jeune musicien de faire entendre de tels ouvrages. Il fallut que Saint-Saëns fondât,
en 1871, la Société Nationale de Musique dont la principale occupation devait être justement
d’exécuter les ouvrages des jeunes compositeurs, pour que je me misse à l’ouvrage. » Cela
donnera, dans la seconde moitié des années 1870, la Sonate pour violon et piano op. 13 ainsi
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que le Quatuor pour piano et cordes op. 15. La rencontre du grand violoniste belge Hubert
Léonard – à qui le Quatuor est dédié –, installé à Paris depuis la fin des années soixante, fera
le reste. Par la suite, la formation aura une belle descendance en France, aussi bien chez
Saint-Saëns (1885 et 1896) que chez Franck, Schmitt, Pierné, d’Indy, Debussy… et jusqu’à
Ravel à la toute fin de sa vie. Fauré, quant à lui, y reviendra une seconde fois en 1916.
Un premier mouvement passionné, en la majeur, place à égalité les deux instruments ;
le violon épanoui y répond à un piano souvent puissant dans un discours fluide et plein
d’invention. Place ensuite à l’andante, en ré mineur, d’une belle tendresse fondue et
d’une grande richesse harmonique, puis au scherzo bondissant avec ses doubles croches
piquées qui s’amusent à rebondir sur une même note, page novatrice qui fut bissée lors
de la création. Sa partie centrale est plus sage, joliment chantante, et ramène le scherzo
proprement dit par une transition très réussie. Le finale, quant à lui, est de la même veine
heureuse, et bien vite emporté par son propre enthousiasme ; on comprend le jugement de
Saint-Saëns en 1877 : « On trouve dans cette Sonate tout ce qui peut séduire, la nouveauté
des formes, la recherche des modulations, des sonorités curieuses, l’emploi des rythmes les
plus imprévus ; sur tout cela plane un charme qui enveloppe l’œuvre entière et fait accepter
à la foule des auditeurs ordinaires, comme choses toutes naturelles, les hardiesses les plus
imprévues… M. Fauré s’est placé d’un bond au niveau des maîtres. » Effectivement… et il y
est resté toute sa vie.
Isabelle Werck
Antón García Abril (né en 1933)
Tres suspiros
Tres suspiros fait partie d’un projet constitué d’œuvres courtes. Cependant, le fait
qu’elles soient courtes ne signifie pas nécessairement qu’elles aient été plus faciles à
composer. La composition de ces trois « suspiros » a suscité de nombreuses émotions,
puisqu’Hilary Hahn, qui me les a commandés, est une grande violoniste et une artiste
profondément spirituelle. Mon admiration pour elle est sans limite. Elle provient de ce
moment magique : quand je l’écoute jouer, je peux vraiment ressentir le message que seuls
peuvent transmettre les artistes dotés d’un talent supérieur de communication. Cette
grande admiration m’a beaucoup influencé lors de la création de cette pièce. Son extrême
générosité permet aujourd’hui à des compositeurs de participer à ce projet aux côtés des
grands créateurs historiques et d’entendre leurs œuvres interprétées sur scène, comme
d’autres grands artistes dans le passé. On pourrait voir Tres suspiros comme une microsonate en trois mouvements avec un élément central : l’œuvre est structurée de façon à
ce que les trois parties soient une seule et même entité tout en pouvant être interprétées
séparément. Les trois mouvements ont été basés sur un matériau musical polyphonique,
toujours en mouvement. Le titre Tres suspiros vient de la brièveté et, en même temps, du
contenu poétique et émotionnel de chacune des pièces. Merci, Hilary !
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Valentin Silvestrov (né en 1937)
Two Pieces
Con moto, poco rubato, dolce, leggiero, lontano – ces termes utilisés au début de la
partition reviennent régulièrement dans toutes mes compositions, pas seulement dans
les nombreuses pièces courtes (principalement regroupées en cycles). J’ai composé sans
cesse au cours des dix dernières années. On pourrait appeler ces années « Période de
bagatelles ». Ici, cependant, ces « bagatelles » ne sont pas uniquement de simples futilités
musicales, elles représentent toute une philosophie, une façon de penser. La forme courte
permet de capturer le moment tel quel et de le laisser prendre son temps (linger on : « Ah,
linger on, thou art so fair! », disait Goethe), sans imposer le fardeau de ce qui est appelé
l’élaboration thématique. En d’autres termes, le développement d’un moment musical n’est
pas l’aspect le plus important de la musique, pas davantage que son timbre, mais c’est
plutôt la clarté et la particularité de la mélodie et la possibilité de la reconnaître, de s’en
rappeler et de la répéter. Ainsi, le texte, faible en apparence, doit être rendu et articulé
d’une façon particulière : les habituels moyens de soutien tels que l’accent, le tempo, les
dynamiques et l’usage de la pédale passent ici au premier plan. Ce que j’essaie de faire est
de transformer le style musical du passé, c’est-à-dire les simples éléments de la texture
musicale (tels que le rythme ternaire, les séquences, les trilles), en lui donnant une multidimension, au sens métaphorique du terme, et, malgré des connotations « néo », un sens
moderne. Née du silence et se dissolvant dans le silence, ma musique aura peut-être un
retentissement étrangement rare sur la conscience des interprètes et des auditeurs.
James Newton Howard (né en 1951)
133… At Least
J’ai eu pour la première fois le bonheur de collaborer avec Hilary Hahn en 2006 sur
la bande originale du film The Village de Night Shyamalan. La partition s’est au départ
orientée vers le thriller mais hélas, après deux mois de travail, il est apparu que ce dont
le film avait besoin était une partition lyrique, élégiaque, qui n’emmenait pas l’action audelà de la crédibilité. En m’immergeant dans cette nouvelle approche, un solo de violon
a vu le jour comme la voix de notre héroïne – un signe annonciateur de la fragilité, la
tendresse, l’aspiration et, en fin de compte, le triomphe. À ma grande joie, Hilary a accepté
d’interpréter les solos de violon et a élevé la partition à un niveau qu’elle n’aurait jamais
eu sans elle. 133… At Least s’attache à atteindre une clarté cristalline et une confiance
entre le violon et le piano, mais l’œuvre exprime également une incertitude momentanée.
La technique légendaire d’Hilary est plus que suffisante pour « engloutir » cette pièce à
n’importe quel tempo. Elle peut être jouée plus rapidement que 133, mais jamais moins,
ce qui fait référence, bien sûr, au tempo en nombre de noires par minute. Cette pièce
comporte également une structure narrative, nul besoin d’inventer des raisons desquelles
proviendraient mes notes. Elle a été écrite pour Hilary avec amour pour honorer sa
passion, son inflexible dévouement, sa beauté délicate et son art incomparable.
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BIOGRAPHIES
Hilary Hahn
Les interprétations pénétrantes, la
virtuosité technique et l’engagement
dans la musique contemporaine
ont amené la violoniste Hilary vers
de nouveaux publics. À 33 ans, sa
reconnaissance internationale,
sanctionnée de deux Grammy Awards,
de nombreux « Diapasons d’Or de
l’Année » et « Preis der deutschen
Schallplattenkritik », sept Echo Klassik
et un Prix Gramophone/Classic FM
de l’Artiste de l’année en 2008 qui
témoignent de son talent et de son
dynamisme, n’est plus à démontrer.
Hilary Hahn a amorcé la saison 20122013 avec des concerts à travers
l’Amérique du Sud, l’Espagne et la
Scandinavie. Elle apparaît également aux
côtés du London Philharmonic Orchestra
et de l’Orchestre Symphonique de Dallas,
interprétant respectivement le Concerto
pour violon n° 5 de Mozart et le Concert
pour violon en ré majeur de Korngold.
Elle part en tournée européenne avec
l’Orchestre Symphonique de Dallas
puis en récital avec un programme
Fauré/Corelli/Bach et des œuvres
extraites de son projet « In 27
Pieces : the Hilary Hahn Encores ». En
février, on pourra l’entendre dans de
nombreuses villes américaines (San
Francisco, Washington, Boston…) puis
elle interprétera le Concerto pour
violon en ré mineur de Sibelius avec
l’Orchestre Symphonique de Seattle et
le Concerto pour violon de Korngold
avec l’Orchestre de Philhadelphie en
avril et mai. Elle partira en tournée au
Japon en mai et terminera la saison
avec des apparitions aux côtés des
Wiener Philharmoniker et de l’Orchestre
National d’Espagne. En seize ans, Hilary
Hahn a enregistré quatorze albums
solos chez Deutsche Grammophon et
Sony Classical, en plus de trois DVD,
une bande originale de film (Le Village
de Night Shyamalan) récompensée d’un
Oscar, un enregistrement pour le jeune
public et de nombreuses compilations.
Couvrant un répertoire très large (Bach,
Stravinski, Elgar, Beethoven, Vaughan
Williams, Mozart, Schönberg, Paganini,
Spohr, Barber, Bernstein, Ives, Higdon,
Tchaïkovski), ses enregistrements
ont reçu la plupart des prix critiques
décernés par la presse internationale
et on rencontré un succès public
équivalent. Citons le Grammy Award
du « Meilleur soliste instrumental avec
orchestre » en 2009 pour son album
Schönberg/Sibelius et un autre Grammy
en 2003 pour son album Stravinski/
Brahms. Son ancienne professeur, la
compositrice Jennifer Higdon, lui a
dédié un concerto qui a remporté le
Prix Pulitzer et est paru au disque en
2010. En octobre 2011, elle a présenté
Charles Ives : Four Sonatas aux côtés
de la pianiste Valentina Lisitsa. Son
album le plus récent, Silfra, est une
collaboration, intégralement improvisée,
avec le pianiste Hauschka. En 2013-2014
paraîtra l’enregistrement de son projet
In 27 Pieces : The Hilary Hahn Encores.
Hilary Hahn est apparue en couverture
des principales publications classiques et
des magazines tels que Vogue, Elle, Town
and Country et Marie Claire. En 2001,
elle a été nommée « Meilleure jeune
musicienne classique américaine » par
Time. En 2010, elle a interprété Bartók
et Brahms sur le plateau de l’émission
« The Tonight Show with Conan
O’Brien ». Hilary Hahn est également
un écrivain et une intervieweuse
enthousiaste, publiant des articles sur
des jeunes musiciens et des habitués sur
9
son site Internet hilaryhahn.com. Elle
gère une chaîne YouTube et héberge
le blog de musique contemporaine
Sequenza21. Elle a également participé
à de nombreux projets et collaborations
(dont une tournée avec l’auteurcompositeur de folk Josh Ritter) et est
apparue sur deux albums d’un groupe de
rock alternatif. Hilary Hahn se produit en
accord avec IMG Artists, The Light Box,
111 Power Road, London W4 5PY. Elle
enregistre exclusivement pour Deutsche
Grammophon. Ses enregistrements
sont également disponibles chez Sony
Classical/Sony BMG Masterworks.
Cory Smythe
Le pianiste Cory Smythe est à la fois
improvisateur, chambriste et interprète
de musique contemporaine. Il s’est
produit en tant que soliste et chambriste
au Festival international d’été des
musiques nouvelles de Darmstadt, le
Bang on a Can Marathon à New York,
aux Rising Stars Series de Ravinia, et
au Mostly Mozart du Lincoln Center.
Il a été récemment sélectionné par le
compositeur John Adams pour être
chef de chant dans la production de
Nixon in China au Metropolitan Opera
de New York. En tant que membre
central de l’International Contemporary
Ensemble, Cory Smythe a présenté de
nombreuses créations, a collaboré dans
le développement de nouvelles œuvres
et a travaillé étroitement avec des
compositeurs tels que Philippe Hurel,
Dai Fujikura, Steve Lehman, Magnus
Lindberg, Kaija Saariaho, Mathias
Pintscher, et Alvin Lucier. Smythe a
gravé en qualité de soliste Palimpsest
de Xenakis, dont l’enregistrement
chez Mode Records doit paraître
prochainement. Il a également été invité
par de nombreux ensembles à travers les
États-Unis, tels que Milwaukee’s Present
Music, le Firebird Ensemble de Boston,
l’Orchestre Symphonique de Chicago
et les San Francisco Contemporary
Music Players. Improvisateur prolifique,
Cory Smythe a collaboré avec Greg
Osby, Tyshawn Sorey, et Anthony
Braxton. Sa récente performance de la
Composition No. 30 de ce dernier est
parue sur le label New Braxton House.
Le premier album de Cory Smythe en
tant qu’improvisateur et compositeur,
Pluripotent, a recueilli les éloges de
la critique musicale américaine. Cory
Smythe est diplômé en piano classique
de l’université de l’Indiana et de celle de
Californie du Sud, où il a respectivement
étudié avec Luba Edlina-Dubinsky et
le Docteur Stewart Gordon. Il réside
actuellement à New York.
10
Salle Pleyel | Et aussi
DU samedi 26 janvier AU dimanche 21 avril
Cycle Brahms,
Solistes des Berliner Philharmoniker
SAMEDI 13 AVRIL, 20H
SAMEDI 26 JANVIER, 20H
SAMEDI 20 AVRIL, 20H
Johannes Brahms
Sonate pour clarinette et piano n° 2
Trio pour piano, violon et violoncelle n° 3
Quintette pour piano et cordes
Johannes Brahms
Sonate pour violoncelle et piano n° 1
Quintette pour clarinette et cordes
Quatuor pour piano et cordes n° 3
Guy Braunstein, violon
Christoph Streuli, violon
Amihai Grosz, alto
Olaf Maninger, violoncelle
Wenzel Fuchs, clarinette
Yuja Wang, piano
Guy Braunstein, violon
Amihai Grosz, alto
Zvi Plesser, violoncelle
Wenzel Fuchs, clarinette
Stephen Kovacevich, piano
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 15
Quatuor à cordes n° 8
Quatuor Hagen
Lukas Hagen, violon
Rainer Schmidt, violon
Veronika Hagen, alto
Clemens Hagen, violoncelle
DIMANCHE 14 AVRIL, 11H
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 11 « Serioso »
Quatuor à cordes n° 10
Quatuor à cordes n° 6
DIMANCHE 21 AVRIL, 16H
Johannes Brahms
Trio pour piano, violon et violoncelle n° 2
Sonate pour violon et piano n° 3
Sextuor à cordes n° 2
Guy Braunstein, violon
Christoph Streuli, violon
Amihai Grosz, alto
Ulrich Knoerzer, alto
Olaf Maninger, violoncelle
Zvi Plesser, violoncelle
Yuja Wang, piano
Johannes Brahms
Trio pour clarinette, violoncelle et piano
Sonate pour violon et piano n° 2
Quatuor pour piano et cordes n° 2
Guy Braunstein, violon
Amihai Grosz, alto
Zvi Plesser, violoncelle
Wenzel Fuchs, clarinette
Alexeï Volodin, piano
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Elza Gibus
Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot
Les partenaires média de la Salle Pleyel
Quatuor Hagen
Lukas Hagen, violon
Rainer Schmidt, violon
Veronika Hagen, alto
Clemens Hagen, violoncelle
DIMANCHE 14 AVRIL, 16H
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 9
Quatuor à cordes n° 13
Grande Fugue op. 133
Quatuor Hagen
Lukas Hagen, violon
Rainer Schmidt, violon
Veronika Hagen, alto
Clemens Hagen, violoncelle
Imprimeur France Repro | Licences : E.S. n°1-1056849, n°2-1056850, n°3-1056851.
DIMANCHE 27 JANVIER, 16H

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