L EFFET COUPE-FAIM DES REGIMES HYPERPROTEINES ELUCIDE

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L EFFET COUPE-FAIM DES REGIMES HYPERPROTEINES ELUCIDE
L EFFET COUPE-FAIM DES REGIMES HYPERPROTEINES ELUCIDE
L’efficacité des régimes hyper protéinés sur la perte de poids repose essentiellement sur un
effet coupe-faim qui restait jusqu’à aujourd’hui mal compris. Une équipe française (INSERM
855) vient de publier les résultats de travaux qui apportent une réponse convaincante à cette
question. Cette même équipe avait démontré en 2004 qu’un repas riche en protéines induisait
la synthèse de glucose par l’intestin. Or on sait que la néoglucogenèse à un effet sur la satiété
qui dure de 5 à 6 h. Restait à découvrir le mécanisme intime de cette séquence. Les résultats
obtenus montrent que les peptides libérés dans le sang après un repas hyper protéiné sont
interceptés par des récepteurs mu-opioïdes (du même type que les récepteurs morphiniques du
SNC) de la veine Porte et sont de ce fait inhibés, ce qui déclenche une réponse vagale et par
un arc réflexe avec expression des gènes de la néoglucogenèse. La conséquence est
l’absence de faim jusqu’au repas suivant qui supprime les phénomènes de grignotage et
explique le succès commercial des divers régimes hyper protéinés. Les chercheurs précisent
toutefois qu’ils ont travaillé sur un modèle murin qui a reçu une quantité de protéines multipliée
par 3 (50% de la ration calorique totale). Chez l’homme ces taux sont impossibles à atteindre et
le PNNS préconise un taux maximum de 20% de protéines dans l’apport alimentaire afin de
conserver un équilibre correct.
Au-delà de l’intérêt théorique de ces résultats, le rôle de ces récepteurs ouvre des pistes
thérapeutiques. L’utilisation de molécules permettant de les sensibiliser en périphérie pourrait
permettre de limiter les effets secondaires des coupe-faim « centraux » sans que l’on ait à
avaler une ration alimentaire hyper protéinée qui peut conduire à des déséquilibres
nutritionnels. En revanche la question de la disparition ou de la désensibilisation de ces
récepteurs en cas de sollicitation excessive, qui pourrait expliquer l’effet transitoire des régimes
hyper protéinés, reste posée.
Cell on line – Juillet 2012
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