retard croissance et développement psycho moteur des

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retard croissance et développement psycho moteur des
RETARD CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT PSYCHO MOTEUR DES ENFANTS
DE 36-44 MOIS EN ZONE PÉRI-URBAINE DE VIENTIANE
4ème SUIVI DE COHORTE, ANNÉE 2008
Dr. Aphonethip AKKHAVONG
RESUME
Introduction : 50% des enfants lao de moins de 5 ans ont un retard de croissance. Pendant les
trois premières années de vie les enfants connaissent un développement important du cerveau. Le
retard de croissance peut entraîner un retard d’acquisition du développement, cela justifie une
surveillance du développement psychomoteur des enfants pour dépister à temps des anomalies
afin de pouvoir mettre en route un traitement précoce.
Objectif : Déterminer si un retard de croissance dans les 3 premières années entraîne une
perturbation des performances psychomotrices des enfants
Matériels et méthodes : Tous les enfants de la cohorte IFMT 2005 âgés de 36 à 44 mois vivant en
péri-urbaine de Vientiane ont été mesurés et ont fait l’objet d’un test de Denver qui comprend 4
composantes (social/personnel, motricité fine, langage, motricité fonctionnel) de mars a juillet
2008.
Résultats : Parmi 223 enfants, 50 (22%) ont présenté un retard de croissance et 6 (3%), (dont 4
associés a un handicap physique) un retard développement psychomoteur, 8(4%) étant suspectés.
Parmi 223, 189 ont participé le test, l’acquisition de la Motricité Fine et de la Motricité
Fonctionnelle était satisfaisante (>96%), cependant 71 (37.6%) et 36(19.5%) présentaient un
retard d’acquisition aux tests du Langage et du test Social/Personnel, respectivement. Retard de
croissance est associée avec retard de développement psychomoteur des enfants OR (4.97) IC
(1.57-15.71) p=0.002
Conclusion : L’étude ne permet pas de conclure à des relations entre retard de croissance et
développement psychomoteur global mais suggère une relation positive entre les performances du
langage et du comportement avec l’état nutritionnel, l’éducation de la mère et l’entrée dans une
crèche. La promotion de l’éducation et la stimulation des enfants sont nécessaires pour améliorer
le développement psychomoteur des enfants au Laos.
Mots Clés : Nutrition ; Retard de croissance ; Retard de développement psychomoteur ;
Test de Denver; Laos.
ABSTRACT
Introduction: Fifty percent of the Lao children under 5 years of age suffer from a growth
retardation. Brain development required sufficient nutrition. Growth retardation may be
associated with a retardation of the psychomotor development. Early detection of the
abnormalities is important to start a treatment on time.
Objective: This study aimed to assess the growth retardation of three years old children and their
psychomotor performances.
Materials and methods: From March to July 2008 all children of the IFMT cohort born in 2005,
aged between 36 and 44 months, and living in the periphery of Vientiane capital have been
enrolled. Anthropometric measurements were taken and the Denver test was performed. Latter
1
consists of 4 components: social/personal, fine motor function, language skills, and gross motor
function.
Results: Among 223 children, fifty (22%) had a growth retardation; six (3%) had a psychomotor
development retardation; four of whom were physically handicapped; eight (4%) had a borderline
result. 189 children (> 96%) had acquired satisfactorily fine motor function and gross motor
function, while seven (37.6%) and thirty-six (19.5%) had a retardation of language and
social/personal skills, respectively. Children with a growth retardation had a 4.97 times increased
risk for retardation in psychomotor development (95% IC 1.57-15.71 p=0.002).
Conclusion: The study does not permit to conclude on global psychomotor development, but
suggest a positive relationship between language performance and behavior with nutritional
status, education of mother and admission in kindergarten. Educational promotion and
stimulation of children are necessary to improve the psychomotor development of children in Lao
PDR.
Key words: Nutrition; growth retardation; psychomotor development; Denver test; Lao PDR.
CONNAISSANCES ET PRISE EN CHARGE DES MORSURES DE SERPENT AU LAOS
RURAL 2008
Dr. Amphone KEOOUDOM
RESUME
L’envenimation par serpents est fréquente en RDP Lao. Contrairement aux pays voisins comme
la Thaïlande ou le Vietnam, le Laos n’a pas de données épidémiologiques, ni de guidelines, et ne
fabrique ni n’importe de sérums antivenimeux. Nous avons réalisé une enquête dans 3 différentes
provinces rurales du Laos, incluant 150 villageois, 80 personnels de santé et 120 victimes de
morsure de serpents. Les serpents les plus fréquemment impliqués sont selon les dires des
victimes : Calloselasma rhodostoma (53%), Daboia russelli (vipère Russel) (22%), Cobra (13%),
Trimersrusus albolabris (9%), Bungarus sp (2%). Les agriculteurs pauvres sont les plus à risque
et étaient plus nombreux à se dire capables d’identifier les serpents (90%) par rapport au
personnel de santé (26%). Les médecines traditionnelles sont les plus utilisées : 80% des victimes
se sont rendu chez le guérisseur traditionnel plutôt qu’à l’hôpital ou au centre de santé (39%) ;
même le personnel de santé (24%) agir de cette façon de morsure. Ceci pourrait expliquer :
l’incidence faible mesurée à l’hôpital (en moyenne 6,1 de cas vus par an), un taux élevé de
mortalité (estimé à 15%) ; 76% des décès surviennent en dehors de l’hôpital, d’après les
personnels de soin. Les patients qui se présentent à l'hôpital ne sont probablement pas les cas les
plus graves : en effet, selon les personnels, ils viennent consulter après un long délai (en moyenne
22 h), en marchant (56%), avec des signes locaux seulement (61%) et peu de signes vitaux (33%).
À l’arrivée à l’hôpital, les victimes ont déjà reçu un traitement agressif (garrot 89%, saignement
provoqué par des coupures 80%). Un seul hôpital disposait d’équipements, de guidelines, de
sérums antivenimeux. 86% des personnels soignants interrogés ont dit se sentir non compétents.
36% des patients hospitalisés ont été transférés, pour 21% vers un hôpital thaïlandais. Au Laos,
l’envenimation par serpents est un problème sérieux et négligé affectant surtout les ruraux
pauvres, une situation qui incite le système de santé à relever le défi pour réduire les décès et
l’inéquité, et à améliorer la qualité des soins.
Mots-clés: morsures de serpents, population, personnels de soin, prise en charge, Laos
2
ABSTRACT
Snake envenomation is common in Laos. However, contrarily to neighboring Thailand or
Vietnam, Laos has no epidemiological data, no guidelines and does neither manufacture nor
import antivenin sera. We undertook a standardized questionnaire based investigation in 3
different rural provinces of central Laos, including 150 villagers, 80 health personnel and 120
snake bite victims. The most common snakes involved were Calloselasma rhodostoma (53%),
Russel viper (22%), cobra (13%), Trimersrusus albolabris (9%), banded krait was rare (2%).
Poor farmers were most at risk; they were more capable of identifying the snakes (90%) than the
health personnel (26%). The reliance on traditional beliefs was strong: most victims went to the
traditional healer (80%) rather than to the health care facilities (39%); even the health staff (24%)
would act this way in case of bite. This may explain the very low measurable incidence (mean
case number seen 6.1 per hospital per year) and mortality rates (estimated around 15%), most
victims (76%) dying out of the hospital. Those patients coming to hospital were probably not the
most severe cases, coming late (mean 22 h), walking (56%), with local signs only (61%) and few
vital signs (33%) ; all had received prior aggressive interventions (tourniquet 89%, cuts to
increase wound bleeding 80%). All hospitals except one lack equipment, guidelines, sera, and
competent staff (86% estimating themselves as non competent). One third of inpatients (36%)
were transferred, mostly to a Thai hospital (21%). In Laos, snake envenomation is a serious and
neglected problem for the rural poor, and challenges the health system to reduce unacceptable
mortality and inequality, and improve the quality of care.
Keywords: Snake bites, ant venom sera, health staff, Laos
ECHEC DU TRAITEMENT DES NOUVEAUX CAS DE TUBERCULOSE
PULMONAIRE A FROTTIS POSITIF : ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE A
HAIPHONG DE 2000 A 2007
Dr. NGUYEN Thanh Binh
RESUME
Etude cas témoin dans l’objectif d’identifier les facteurs de risque d’échec du traitement
des nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positif menée à l’Hôpital de la tuberculose
et des maladies pulmonaires de Haiphong, Vietnam.
Tous les nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positif en échec du traitement de
catégorie I (2SRHZ/6HE) ont été inclus comme cas. Pour chaque cas, deux témoins ont été
appariés recrutés parmi les patients similaires mais en succès de traitement.
Résultats : Le nombre d’échecs a été de 32 cas en 8 ans (2000-2007) parmi 6.547 nouveaux cas
de TB pulmonaire, soit un taux d’échec de 0,5%. L’étude a inclus ces 32 cas d’échec et 64
témoins traités de la même façon et guéris. L’échec était lié fortement avec : i) le retard de
diagnostic et de mise en route du traitement ;(p 0.005, OR=7.03, IC95%=1.81-27.26) ; ii) la comorbidité TB + diabète et TB + toxicomanie IV, avec un risque d’échec multiplié par 5,2
(p=0.043, IC 95%= 1.05-26.77) en soulignant que l’infection à VIH n’était pas associée à
l’échec ; iii) la moindre reprise de poids au cours du traitement (P< 0,001) ; iv) l’élévation des
ALAT et ASAT avec risque multiplié par 6 (p= 0.007, OR=1.62-22.16) ; v) des frottis restant
positifs après 2 mois de traitement (p 0.023, OR 6.3, IC95% 1.29-30.73) ; vi) enfin, la mauvaise
compliance (p=0.005, OR= 23.54, IC95%=2.66-208.86). Pour la moitié des cas d’échec une
culture a pu être obtenue avec antibiogramme : le taux de TB multi-résistance était de 52,9% chez
les patients en échec de traitement.
3
Conclusion : Des marqueurs très simples comme l’évolution du poids, les frottis de contrôle à 2
mois, le dosage des transaminases ou le suivi attentif de la compliance permettent de prévoir et
donc d’anticiper l’échec.
Mots clés : Tuberculose, échec primaire de traitement, facteurs de risque d’échec, Vietnam,
Haiphong.
ABSTRACT
This is a case control study which had the objective to identify the risk factors of
therapeutic failure in newly diagnosed smear positive pulmonary TB cases seen at the
“Tuberculosis and lung diseases hospital” in Haiphong, Vietnam.
All the new smear positive cases of pulmonary TB who failed to respond to the category I drug
regimen (2SRHZ/6HE) were included as cases; for each case two controls were recruited among
patients with similar characteristics except that they were successful with the treatment.
Results : the number of treatment failure cases was 32 within a 8 year period (2000-2007) among
6.547 new cases of pulmonary TB yielding a failure rate of 0,5%. The study included these 32
cases plus 64 controls who were treated and cured. The failure was associated with: i) diagnostic
and treatment initiation delay (p 0.005, OR=7.03, IC95%=1.81-27.26) ; ii) co-morbidity TB +
diabetes and TB + IV drug use, with a 5.2 fold failure risk (p=0.043, IC 95%= 1.05-26.77) (of
note, in this small series HIV infection was not associated with failure) ; iii) a lesser body weight
gain under treatment (P< 0,001) ; iv) elevated ALT and AST with a 6 fold increased risk (p=
0.007, OR=1.62-22.16) ; v) smears that were still positive after completing 2 months of treatment
(p 0.023, OR 6.3, IC95% 1.29-30.73) ; vi) finally, a poor compliance (p=0.005, OR= 23.54,
IC95%=2.66-208.86). For half the failure cases a culture and antibiogram could be obtained
which showed a multi resistance phenotype in 52,9 % of the specimen.
Conclusion : very usual and easy to follow markers such as weight gain, smear monitoring at
month-2, transaminases monitoring, and thorough compliance follow up may predict and allow to
anticipate the primary treatment failure in TB
Key words: Tuberculosis, primary treatment failure, risk factors of failure, Vietnam, Haiphong
ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX AU LAOS:
ENQUÊTE CAP AUPRÈS DES PATIENTS VICTIMES ET DE LA POPULATION
GÉNÉRALE EN 2008
Dr Chanthasone SOUVANNASO
RESUME
L’AVC est la 2è cause de mortalité dans le monde après les cardiopathies ischémiques ;
la mortalité est de l’ordre de 10-12% dans les pays développés, deux à quatre fois plus élevées
dans les pays en développement. La prévalence varie beaucoup selon les pays. Les AVC
n’épargnent pas les populations pauvres des pays en développement.
Objectif: Étudier et évaluer la connaissance et les perceptions sur l’AVC dans trois groupes
différents de la population urbaine à Vientiane et Paksé
Méthode: étude descriptive et cas-témoins comparant trois groupes : des patients avec AVC
(n=92), des personnes à risque(n=92) et des personnes saines (n=92) dans 35 villages de 6
districts urbains. Analyse statistique : univariée et multivariée et régression logistique.
4
Résultats: 276 sujets ont été inclus dont 58% de sexe féminin. L’HTA était le facteur de risque le
plus souvent cité (96,8% des réponses de l’ensemble sujets) ; par contre le tabac et la
dyslipidémie étaient moins connus. L’organe cible cité était bien le cerveau (69%) avec une
meilleure connaissance du groupe patients AVC. Globalement les connaissances sur les
symptômes, l’organe cible et les facteurs de risques de l’AVC étaient meilleurs dans ce groupe
patients, que dans les deux autres groupes. L’alphabétisation (OR 2,3 IC 1,1-4,5 p=0,016) et la
résidence dans la capitale Vientiane (p=0,005) étaient associées à une meilleure connaissance.
Conclusion: l’AVC est un problème de santé à la fois majeur et négligé à l’échelle mondiale mais
aussi et de plus en plus dans les pays en développement. On savait très peu de choses sur la
perception de cette maladie par la population au Laos. Cette étude fournit des bases pour mettre
en œuvre une politique de préventions primaire et secondaire par des interventions d’information
et sensibilisation ne visant pas seulement les patients avec AVC et leur famille, mais aussi toute
la population.
Mots clés: AVC, Connaissance, Attitude, Pratique, urbain,Laos.
ABSTRACT
Stroke is the second most common cause of death worldwide after cardiovascular
diseases ; with a mortality rate of 10-12% in affordable and well equipped countries, and
probably a rate four times more in developing countries, stroke does not spare poor countries and
people.
Objectives: to study and assess the knowledge and perceptions of stroke in three different
population groups in urban Laos (cities of Vientiane and Pakse).
Methods: Descriptive and case control study comparing 3 population groups : stroke patients
(n=92), people at risk of stroke (n=92) and healthy people (presumed not at risk) (n=92) in 35
urban villages. Uni- and multi-variate analyses with logistic regression were used.
Results: 276 people were included ; 58% were female. Not surprisingly, high blood pressure
(HBP) was the first risk factor cited by 96,8% of the interviewees; of note, tobacco and
dyslipidemia were much less known or cited. The target organ of stroke – the brain - was
correctly cited by 69% of the respondents. Globally, knowledge on the early symptoms, target
organ, and risk factors was better in the stroke patient group than in the at risk people or the
healthy groups. Literate people (OR 2,3 IC 1,1-4,5 p=0,016) and those residing in the capital
(p=0,005) had better knowledge.
Conclusion: Stroke is a major and neglected public heath issue on a worldwide scale but also in
small developing countries like Laos, where very few was known about the people’s perception
of stroke. This study provides a basis to implement primary prevention interventions in order to
inform and sensitise not only the stroke patients and their family members but also the whole
population.
Key words: Stroke, Knowledge, Attitudes, Practices, urban Laos.
5
RISQUES SANITAIRES DES DETENUS ADULTES DE LA MAISON CENTRALE
D’ANTANANARIVO, MADAGASCAR EN 2008.
Dr JAONARY Fabrice Ndriakaharison
RESUME
Les détenus représentent un groupe de personnes marginalisées et vulnérables dans la société. Longtemps
négligés, très peu d’études se sont intéressées à leur sort à Madagascar. L’objet de ce travail est d’analyser
l’état de santé physique, mental, nutritionnel et les risques sanitaires en rapport avec les conditions de vie
des détenus dans la maison centrale d’Antananarivo. Une étude transversale descriptive a été faite en mars
à mai 2008. Les prisonniers ont été recrutés selon la technique d’échantillonnage en grappes. Dans chacune
de 33 cellules sélectionnées au hasard sur les 39, nous avons pris 10 personnes. Les données ont été
reccueillies à l’aide de questionnaires standardisés prétestés. Au total, 330 détenus ont été interviewés et
examinés sur les 2700 prisonniers présents. La maison centrale est surpeuplée avec un effectif moyen par
chambre de 62 (IC 95% 59-65%) et une taille moyenne de la chambre de 46 m 2 (IC 95% 44-46). Les
conditions d’hygiène sont sommaires. Les principales pathologies sont : l’infection respiratoire aigue
(17%), l’hypertension artérielle (17%), les affections bucco-dentaires (15%), le prurit et ou l’allergie par
poux, puces ou punaises (13%), le paludisme (3%), la gale (2%), la tuberculose (1,5%), la syphilis (1%), la
malnutrition (9%) et la dépression (90%). La survenue de la maladie est liée à l’âge (OR=2,16 IC 95%
1.13-4.11, p=0.019). Le fait de travailler dans la prison diminue le risque de malnutrition (OR=0,36 IC à
95% 0.15-0.85, p=0.020). L’ennui augmente le risque de dépression de presque 5 fois (OR= 4,41 IC 95%
1,54-12,63 et p=0.003). L’âge est un facteur protecteur de la dépression (OR=0,28 IC 95% 0,11-0,72,
p=0.008). Un sujet âgé de 35-45 ans a un risque supérieur. 75% des détenus pensent qu’ils courent un
risque en étant en prison. Les principales plaintes portent sur le manque d’aération dans la chambre (43%),
la mauvaise odeur (35%), la piqûre d’insectes (33%) et le manque d’infrastructure (10%).
L’amélioration de conditions socio-sanitaires et la diminution de risques des détenus de la maison centrale
d’Antananarivo nécessitent une collaboration étroite entre le gouvernement, les donateurs et les
organisations non gouvernementales pour la mise en place d’un programme qui devrait prendre en charge
les problèmes sanitaires et psycho-sociaux dans leurs volets préventif et curatif.
Mots clés: Madagascar-Santé Publique-Prison-Risque Sanitaire-Épidémiologie
ABSTRACT
Detainees represent a group of people marginalized and vulnerable in society. Longtime
neglected, very few studies have taken an interest in their fate in Madagascar. The purpose of this
work was to analyze the state of physical, mental, nutritional and health risks related to living
conditions of prisoners in the central house of Antananarivo. A descriptive cross-sectional study
was conducted in March, April and May 2008. The prisoners were recruited by cluster sampling
method. In each of 33 rooms selected at random from the 39 we took 10 people. Data were
collected through pretested questionnaires. In total, 330 detainees were interviewed and examined
on the 2700 prisoners present. The jail is overcrowded with an average of 62 per room (95%
59-65%) and an average room size of 46 m 2 (95% CI 44-46). Higienic conditions are poor. The
main diseases are acute respiratory infection (17%), hypertension (17%), teeth complaints (15%),
itching and allergy by lice, fleas or bedbugs (13%), malaria (3%), scabies (2%), tuberculosis
(1.5%), syphilis (1%), malnutrition (9%) and depression (90%). Diseases are associated to age
(OR = 2.16 95% CI 1.13-4.11, p = 0.019). Working in the prison reduces the risk of malnutrition
(OR = 0.36 95% CI 0.15-0.85, p = 0.020). Being bored increases the risk of depression by almost
5 times (OR = 4.41 95% CI 1.54-12.63, p = 0.003). Age (18-24) is a factor protector of
6
depression (OR = 0.28 95% 0.11-0.72, p = 0.008). An elderly 35-45 years are at a higher risk.
75% of detainees think they are at risk being in prison. The main complaints related are the lack
of ventilation in the room (43%), nasty odor (35%), stick insects (33%) and lack of infrastructure
(10%).
Improving socio-sanitary conditions and reducing risk inmates of the house central Antananarivo
require close collaboration between government, donors and non-governmental organizations for
the establishment of a program which should take into responsibility for health problems and
psycho-social in their preventive and curative.
Keywords: Madagascar-Public Health-Prison-Risk Health-Epidemiology.
LES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN RÉANIMATION
L’HÔPITAL NATIONAL DE PÉDIATRIE DE HANOÏ, VIETNAM
Dr. HOANG Thi Hué
NÉONATALE
À
RESUME
Introduction: Les infections nosocomiales (IN) représentent un problème majeur de santé publique dans le monde entier, mais en particulier dans les pays en voie de développement. Elles
induisent une morbidité importante, une surmortalité non négligeable et des coûts importants. La
réanimation néonatale, épicentre de la résistance aux antibiotiques est et restera la discipline médicale où les IN sont les plus fréquentes. Cette situation est évidemment dûe à la conjonction de
la fréquence d’utilisation des dispositifs invasifs, de l’immaturité du système immunitaire chez
les prématurités et de la réduction des défenses associée à l’immunodépression relative secondaire à la
pathologie aiguë.
Méthodologie: Nous avons réalisé une enquête prospective de cohorte, pendant une période de 5
mois pour objectif de décrire le risque infectieux nosocomial dans le service de réanimation
néonatale à l’hôpital national de pédiatrie de Hanoi Vietnam, avec le suivi 392 nouveaux-nés
depuis l’admission jusqu’à sortie de l’hôpital. Seules les infections les plus fréquentes et les plus
graves en réanimation néonatale ont été inventoriées : septicémies nosocomiales, pneumonies
nosocomiales et méningites nosocomiales.
Résultats: Cette étude a relevé un taux d’attaque des IN de 20,40% avec une densité de 18,8 IN
pour mille jours hospitalisations, survenant principalement pendant la première semaine de vie.
La pneumonie nosocomiale est la plus fréquente des IN avec 47cas (58,57%), et une densité de
33,1 cas pour mille journées de ventilation artificielle. La septicémie nosocomiale est au
deuxième rang avec 26 cas (32,50%), et une densité de 16,3 cas pour mille journées de
cathétérisme veineux. La méningite nosocomiale est en troisième position avec 7 cas (8,75%).
Les facteurs de risque de développer une IN ont été la prématurité, le faible poids de naissance, le
transfert direct du milieu médical au service réanimation néonatale, les gestes invasifs tels que
cathéterisme intravasculaire, la ventilation artificielle et le nombre d’aspirations intra-trachéales.
Les principaux agents pathogènes isolés étaient K.pneumoniae, S.aureus, P. aeruginosa,
Acinetobacter spp. Le traitement de ces IN est souvent difficile parce que les germes responsables
sont de plus en plus résistants à l’antibiothérapie classique. Les conséquences de ces IN étaient
l’augmentation de la durée moyenne d’hospitalisation (24,46 ± 1,41 jours vs 7,35 ± 0,33 jours) et
du taux global de létalité (56,25 % vs 26,8%).
Discussion et conclusion: Le patient en réanimation néonatale est déjà dans un état préoccupant ;
il est fragilisé par de nombreuses défaillances viscérales. L’infection vient se surajouter,
aggravant la situation : les soins sont plus importants, le traitement devient plus lourd, les IN
augmentent la morbidité et la mortalité. Cette étude a apporté au personnel soignant des effets de
sensibilisation, une meilleure connaissance des facteurs de risque des IN en réanimation
7
néonatale, essentielle pour mettre en œuvre un programme de prévention efficace, la révélation
du très haut niveau de résistance aux antibiotiques des agents d’IN et de la fréquence inquiétante
des multirésistances. Pour toutes raisons précédemment mentionnées, il sera donc crucial de mise
un programme de surveillance de l’IN, un Comité de lutte contre l’IN dans l’hôpital, une équipe
opérationnelle d’hygiène hospitalière, un Comité d’antibiothérapie, un programme de prévention
des IN en réanimation néonatal.
Mots clés : Infection nosocomiale, nouveaux-nés, néonatologie, facteurs de risque, résistance aux
antibiotiques.
ABSTRACT:
Introduction: Nosocomial infections represent a major public health problem throughout the
world, but particularly in developing countries. They induce a significant morbidity, mortality
and significant costs. The neonatal resuscitation, epicentre of resistance to antibiotics is and will
remain the medical discipline where nosocomial infection is most frequent. This situation is
obviously due to a combination of the frequency of use of invasive devices, the immaturity of the
immune system among prematurity and reduction of defenses associated with
immunosuppression on the secondary acute pathology.
Methodology: We conducted a prospective cohort investigation, over a period of 5 months to
describe the goal of nosocomial infection in the intensive neonatal resuscitation at the National
Hospital of Pediatrics in Hanoi Vietnam, with monitoring 392 newborns from admission to
hospital. Only infections are the most frequent and most serious neonatal resuscitation were
inventoried: Bloodstream infections, pneumonia and meningitis nosocomial.
Results: This study found, the incidence being 20.40% with a density of 18.8 /1000 patient days,
occurring mainly during the first week of life. The nosocomial pneumonia is the most common
nosocomial infections with 47 cases (58.57%), and a density of 33.1 cases/ 1000 days of artificial
ventilation. The bloodstream infection is the second largest with 26 cases (32.50%), and a density
of 16.3 cases/ 1000 days of venous catheterization. Meningitis nosocomiale is in third place with
7 cases (8.75%). The risk factors to develop a nosocomial infection were prematurity, low birth
weight, the direct transfer of medical service in neonatal resuscitation, gestures such as invasive
cathéterisme intravascular, mechanical ventilation and the number of aspirations endotracheal.
Predominant isolated were Gram-negative: K.pneumoniae, P. aeruginosa, Acinetobacter spp.
Staphylococcus aureus was the most common Gram-positive organism. The treatment of these
nosocomial infections is often difficult because the germs responsible are increasingly resistant to
traditional antibiotics. The consequences of these nosocomial infections were increasing the
average length of hospitalization (24.46 ± 1.41 days vs. 7.35 ± 0.33 days) and the overall case
fatality rate (56.25% vs. 26, 8%).
Discussion and Conclusion: The patient in neonatal resuscitation is already in a worrying state, is
weakened by numerous failures visceral. The infection comes to add, aggravating the situation:
care is more important, the treatment becomes more burdensome nosocomial infections increased
morbidity and mortality. This study has provided the nursing staff of the effects of awareness,
better knowledge of risk factors for nosocomial infections in neonatal resuscitation, which is
essential to implement an effective prevention program, the revelation of very high level of
resistance to antibiotics of agents nosocomial infection and frequency of worrying
multirésistances. For all the reasons previously mentioned, it is therefore crucial to placing a
monitoring programme of nosocomial infection, a Committee of the fight against nosocomial
infection in the hospital, a task force of hospital hygiene, a committee of antibiotics, a programme
of prevention of nosocomial infections in neonatal resuscitation.
8
Keywords: nosocomial infection, newborns, neonatology, risk factors, resistance to antibiotics.
RISQUES SANITAIRES LIÉS AUX PESTICIDES : CONNAISSANCES, ATTITUDES ET
PRATIQUES DES AGRICULTEURS, PROVINCE DE XAYABURY, LAOS
Dr. Lanechia Saioudom
RESUME
Les agriculteurs constituent le groupe le plus exposé aux risques d’intoxication par les pesticides.
Aucune étude n’a été réalisée à ce jour au Laos sur ce sujet. Dans le sud de la province de
Xayabury, la croissance économique rapide est fortement liée au développement d’une
agriculture intensive. Aussi, les pesticides, introduits depuis plusieurs décades, sont aujourd’hui
largement utilisés par les agriculteurs pour les cultures commerciales telles que le mais.
Objectifs: Evaluer les connaissances et les modalités d’utilisation des pesticides, en comparant 2
groupes d’agriculteurs : des agriculteurs participant a des sessions de formation organisées par le
PASS et le PRONAE (n = 107) et des agriculteurs n’ayant aucun lien avec ces programmes
(groupe B n = 221).
Methodes: Etude transversale de type CAP. Les connaissances et les modalités d’utilisation ont
été évaluées par un score original de 100 points
Résultats: Au total, 328 agriculteurs qui utilisent des pesticides ont été enquêtés dans 20 villages
dont 17 villages où interviennent les projets PASS-PRONAE. Parmi ces agriculteurs qui sont
majoritairement des hommes, 81% utilisent des herbicides (atrazine, paraquat, glyphosate) et
18% utilisent des insecticides (malathion, lambda cyhalothrine). Selon eux, 73 personnes auraient
eu des problèmes d’intoxication dus aux pesticides depuis ces 10 dernières années. Plus de 80%
des agriculteurs sont conscients des dangers des pesticides pour la santé humaine et pour
l’environnement mais les voies de pénétration dans le corps humain ne sont pas toutes connues.
Les principaux symptômes d’intoxication connus et décrits par les agriculteurs sont des maux de
têtes, des vertiges, des troubles gastro-intestinaux et des irritations cutanées. En ce qui concerne
les modalités d’utilisation, on observe que : les quantités de pesticides utilisées ne sont pas
souvent respectées (surdosage) ; la protection corporelle est négligée et par conséquent les risques
de contact avec les pesticides sont élevés ; les conditions climatiques ne sont pas toujours
respectées (risques de contact en cas de vent et de lessivage du produit en cas de fortes pluies) ; le
matériel est parfois nettoyé dans des lieux publics et/ou à proximité de points d’eau ; les
agriculteurs ne se lavent pas immédiatement après avoir traités ; les pesticides sont laissés à la
portée des enfants et autres membres de la famille dans les villages et enfin les emballages vides
sont souvent abandonnés dans la nature.
Conclusion: Dans le sud de la province de Xayabury, les pesticides sont aujourd’hui utilisés par
une grande majorité d’agriculteurs. Les personnes ayant bénéficiées des sessions de formation
organisées par les projets PASS-PRONAE montrent un meilleur niveau de connaissance générale
sur les pesticides et semblent mieux respecter les modalités d’utilisation des pesticides par rapport
aux personnes non formées. Cependant, le niveau général est encore insuffisant et la plupart des
utilisateurs demeurent inconscients des réels risques et dangers des pesticides sur leur santé, celle
de leurs proches et sur l’environnement.
Mots Clés: Agriculture intensive, Pesticide, Toxicité, Connaissances, Modalités d’utilisation,
Xayabury, Laos.
ABSTRACT
9
The farmers are the most vulnerable group exposed to the risk of intoxication with the pesticides.
No study was carried out to date in Laos on this subject. In the south of Xayabury Province, the
rapid economic growth is strongly related to the development of an intensive agriculture. The
pesticides have been introduced in the agriculture for many decades, and today it has been largely
used by the farmers for the commercial cultures such as the maize.
Objectives: To evaluate the knowledge and the methods used the pesticides, by comparing 2
groups of farmers, the group receiving the training course organized by the PASS and the
PRONAE as a group A (N = 107) and the other group not receiving the training course with these
projects as a group B (N = 221).
Methods: A Cross-sectional study on Knowledge, Attitude and Practice (KAP) was carried out
the knowledge and methods used the pesticides were evaluated by an original score of 100 points.
Results: A total of 328 farmers who have ever used the pesticides were surveyed in 20 villages
including 17 villages where intervened by the PASS-PRONAE Projects. Among these farmers,
the majority is men, 81% have ever used weed killers (Atrazine, Paraquat, Glyphosate etc.) and
18% used insecticides (Malathion, Lambda Cyhalothrine etc.). According to them, 73 people
would have had problems of intoxication due to the pesticides during last 10 years. Among them,
80% are aware of the dangers of the pesticides for human health and for the environment, but the
ways of penetration in the human body are not all known. The principal symptoms of intoxication
known and described by the farmers are headaches, dizziness, gastro-intestinal disorder and
cutaneous irritations. With regard to the methods used, one observes that: the quantities of
pesticides used are not often respected (overdose); body protection is neglected and consequently
the risk of contact with the pesticides are high; the climatic conditions are not always considered
(risk of contact in the event of wind and scrubbing of the product in the event of strong rains); the
material is sometimes cleaned in the public places and/or near water source; the farmers do not
wash themselves immediately after having treated; the pesticides are left with the reach of the
children and other family members and finally the empty package are often abandoned in nature.
Conclusion: In the south of Xayabury Province, Now a day, the pesticides are largely used by the
majority of farmers. The people who are having profited from the training courses organized by
the PASS-PRONAE Projects show a better level of having the general knowledge on the
pesticides and seem to better respect the methods of the use of the pesticides compared to those
who do not have. However, the general level is still insufficient and the majority of the users
remained unaware the real risk and danger of the pesticides to their health that they had close
contact and in the environement.
Key words: Farmer, Pesticide, Poisoning, Knowledge, Practices, Xayabury, and Laos.
1
0
FACTEURS ASSOCIÉS AU SURPOIDS CHEZ LES FEMMES DE 20-60 ANS À
VIENTIANE EN 2008
Dr Phetkim Sayasene
RESUME
Introduction: La prévalence du surpoids et de l’obésité augmente partout à un rythme alarmant
dans les pays développés et les pays en voie de développement. L’obésité entraîne des maladies
chroniques qui jouent un rôle majeur dans la morbidité et la mortalité. Près de 11% des femmes
au Laos sont en surpoids. Cette étude a pour but d’identifier les facteurs associés à l’excès de
poids chez les femmes de 20 à 60 ans en zone urbaine de Vientiane.
Méthodologie: Etude cas-témoins qui s’est déroulée de mars à juin 2008 dans 30 villages
sélectionnés aléatoirement à Vientiane. Nous avons inclus des femmes (20-60 ans) en surpoids
(Indice de Masse Corporelle >23 kg/m2) qui ont été appariées (1 cas pour 1 témoins) avec des
femmes (IMC<23 kg/m2) résidant dans la maison la plus proche. Les données suivantes ont été
recueillies sur par un questionnaire standard prétesté : données socio-démographiques, mesures
anthropométriques, chiffres de tension artérielle, antécédents familiaux, scores d’activités
physiques, de stress, et rappel de la consommation alimentaire des 24 h.
Résultats: 194 femmes ont été incluses d’âge moyen 46,34 ±9,56 ans. Les femmes en surpoids
(IMC : 30,51 versus 21,0) étaient plus âgées (46,3 ±9,5 ans versus 38.8 ±8.9), avaient
significativement davantage d’enfants, présentaient davantage de maladies chroniques (42 versus
19), en particulier hypertension (38% versus 9%, p<0.0001) mais présentaient un score de stress
moins élevé (1.7 ± 2,0 versus 2.5 ± 2,2). Après la régression logistique, nous avons pu identifier
2 facteurs de risque de surpoids : âge > 45 ans, et un apport hypercalorique (>1,5 des besoins
journaliers) OR=3,12 (IC=1,76-5,55 ; p<0,0001) et OR=5,43 (IC=1,33-22,16 ; p=0,018)
respectivement. Par contre un régime hyperprotéinique et un niveau financier élevé étaient des
facteurs protecteurs OR=0,13 (IC=0,03-0,5 ; p=0,003) et OR=0,17 (IC=0,06-0,44 ; p<0,0001).
Conclusion: Cette étude souligne l’importance de la prise de conscience de l’obésité chez les
femmes en milieu urbain qui apparaît avec l’âge, et s’accompagne de maladies chroniques de
traitement délicat (en particulier l’HTA). Elle confirme le rôle aggravant de régimes
hypercaloriques et l’impact bénéfique de régime hyperprotidique combiné à l’activité physique.
Un effort d’information basé sur des consignes d’hygiène de vie devrait permettre de limiter
l’impact dans les années à venir.
Mots clés: Obésité, Surpoids, Femme ; Urbain ; Vientiane ; Laos
ABSTRACT
Introduction: the prevalence of overweight and obesity is increasing at an alarming rate in
developed countries and developing countries. Obesity leads to chronic diseases which play a
major role in morbidity and mortality. Almost 11% of women in Laos are overweight. This study
aims to identify the factors associated with excess of weight among women 20-60 years in urban
Vientiane.
Methodology: A case-control study was conducted from March to June 2008 in 30 villages
selected randomly in Vientiane. We have included women from 20 to 60 years. The overweight
(body mass index, BMI>23 kg/m2) have been matched (1 case / 1 control) with women (BMI<24
kg/m2) residing in the closest house. The following data were collected after a standardized
11
questionnaire: socio-demographic, anthropometric measurements, blood pressure, overweight
family history, scores of physical activity and stress, and recall of food consumption of 24 h.
Results: 194 women were included. average age of 46.34 ±9.56 years. The overweight (BMI:
30.51 versus 21.0 ) were older (46 ±9.5years versus 38.8 ±8.9), had significantly more children,
more chronic illnesses (42 versus 19), especially hypertension (38% versus 9%, p<0.0001) but
had a lower stress score (1.7 ±2.0 versus 2.5 ±2.2 ). After logistic regression, we were able to
identify 2 risk factors of overweight: age> 45 years, and hyper caloric diet (>1.5 of the daily
needs) OR=3.12 (IC: 1.76-5.55; p<0.0001) and OR=5.43 (1.33-22.16; p=0.018) respectively. At
contrario hyper protein diet and a high financial level were protective factors OR=0.13 (IC:
0,03-0.5; p=0.003) and OR=0.17 (IC: 0.06-0.44; p<0.0001).
Conclusion: This study underlines the importance of awareness of obesity among women in
urban areas that appears with age, accompanied by chronic diseases (particularly HTA). It
confirms the increasing role of hyper caloric diet and the beneficial impact of hyper protein diet
and physical activities. An information-based guideline for a healthy living should help to limit
the impacts in the coming years.
Keywords: Obesity, Overweight, Women, Urban, Laos
FLORE BACTÉRIENNE ASSOCIÉE AUX ACUTISATIONS DES BRONCHOPNEUMOPATHIES CHRONIQUES OBSTRUCTIVES DU SUJET ÂGÉ À KUNMING,
CHINE
Dr. Yang Xiaojing
Introduction: La Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie
chronique à l’origine d’une limitation irréversible des débits de l’air pulmonaire. Le tabagisme a
depuis longtemps été identifié comme la cause principale. Elle est une des premières causes de
morbidité et mortalité dans le monde, avec 3 million de décès par en (OMS, 2005). L’évolution
de la BPCO est caractérisée par des poussées de l’exacerbation aiguë, dont le mécanisme est
d’origine bactérien dans 50% des cas au moins. Kunming est une ville au sud-ouest de la Chine
au climat tempéré qui ne dispose d’ aucune donnée dans ce domaine.
Méthodologie: Etude descriptive et analytique menée de mars a juin 2008à l’hôpital de référence
No1 de l’Université Médicale de Kunming. Les cas étaient des patients hospitalisés durant la
période d’observation (partie prospective) et aussi des patients identifiés sur dossier (partie
rétrospective). Les critères d’inclusion étaient la clinique et la réalisation d’un examen de crachat
avec culture selon les critères de qualité de Bartlett, Murrany et Washington.
Résultats: 74 cas ont été inclus (90% d’hommes), 22 prospectifs et 52 rétrospectifs représentant
87 épisodes d’exacerbation aiguë de BPCO. Il n’y a pas eu de décès dans cette série. L’âge
moyen était de 78,6±5,5 ans. Parmi ces 74 patient, 60 étaient fumeurs (81%), dont 11 fumeurs
actuels et avec consommation tabagique importante (37% > 20 cigarettes par jour). Plus de 75%
des patients étaient classés en degré modérée à sévère de BPCO et 67% étaient dépendants de
l’oxygène. Notre étude montre que la fréquence de culture positive de crachat était liée aux
antécédent de tabagisme( p=0,002) ; il existait une faible corrélation entre l’âge et le nombre
d’épisodes annuels d’exacerbations aiguës (p<0,05, r=0,3662). Sur 87 épisodes, il y a eu 47
cultures positives (54%). Dans 40 cas, les résultats ont été considérés comme non-significatifs sur
critères micro-biologiques. Dans 44 cas (93% des cultures positives), une seule bactérie a donné
une culture quantitativement significative : S pneumoniae (19,15%), P aeruginosa (19,15%), H
1
2
influenzae (12,77%), B catarrhalis (12,77%) et K pneumoniae (12,77%). Le choix antibiotique a
été local sans référence systématique aux recommandations nationales chinoises.
Conclusion: Les bactéries isolées le plus fréquemment sont les mêmes que dans les grandes séries
internationales et dans les recommandations nationales chinoises sur la BPCO. Ces
recommandations devraient diriger le choix de l’antibiotique à l’entrée des patients. Une étude sur
un effectif plus large et une durée plus longue est souhaitable pour confirmer et préciser ces
données qui sont à considérer comme préliminaires.
Mots clés: BPCO, exacerbation aiguë, culture bactérienne, Kunming, Chine
ABSTRACT
Introduction: The chronic obstructive pulmonary disease (COPD) is a chronic and irreversible
disease that limits the air flow within the lungs. It is a leading cause of morbidity and mortality
worldwide, with 3 million deaths per year (WHO, 2005). Smoking has been identified as the
main cause for a long-time. The evolution of COPD is characterized by recurrent episodes of
acute exacerbations, which mechanism is approximately 50% of bacterial origin. Kunming is a in
south-western city of China, with temperate climate. No study has ever been conducted on COPD
in this area.
Method: A descriptive and analytical study conducted from March to June 2008 at the hospital n
°1 affiliated to the Kunming Medical University. The cases were inpatients present at the time of
the study (prospective part), and those identified in the hospital’s records (retrospective). The
inclusion criteria were based on clinical grounds and a sputum examination with bacterial culture
performed acording to the quality criteria proposed by Bartlett, Murrany and Washington.
Results: 74 patients were included (90% male), 22 prospectively and 52 retrospectively, totalising
87 episodes of COPD acute exacerbations. There was no death case during the study. The average
age was 78,6±5,5 years. Among these 74 patients, 81% were smokers, 11 of being actual smokers
and mostly heavy smokers (37% over 20 cigarettes / day). Over 75% patients were classified in
the moderate to severe degrees of COPD, and 67% were dependant on oxygen. Our study shows
that the positivity of sputum culture was significantly linked with a history of smoking (p=0,002),
and there was a slight correlation between patients age and the annual number of acute episodes
(p<0, 05, r=0, 3662). Among the 87 episodes, they were 47 positive sputum cultures (54%). In 40
cases, the results were regarded as non significant on microbiological criteria. In 44 cases of
positive cultures (93%), one bacteria showed a quantitatively significant growth including: S.
pneumoniae (19,15%), P aeruginosa (19,15%), H influenzae (12,77%), B catarrhalis (12,77%)
and K.Pneumoniae (12,77%). The antibiotics that were used were locally selected with no
systematic reference to the national chinese guidelines on COPD.
Conclusion: Isolated bacterial agents were in accordance with the international data, and also
with the national chinese guidelines on COPD. These guidelines should drive the antibiotics
selection at patient’s entry. Further studies on a wider scale and longer duration are needed to
validate the present data which must be considered preliminar.
Key words: COPD, acute exacerbation, bacterial culture, Kunming, China
SÉROPRÉVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE DE L’HÉPATITE E CHEZ LES
JEUNES FEMMES DE LA PROVINCE DE XIENGKHOUANG, NORD-EST LAOS.
Syxiong BIXAYHER
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3
RESUME
Introduction : L’Asie du Sud-Est constitue une zone endémo-épidémique pour l’hépatite E avec
un risque potentiellement majoré chez les femmes enceintes (20 à 25%). Au Laos, une
séroprévalence élevée chez les porcs a été documenté, mais aucune donnée humaine n’est encore
disponible. Un vaccin est en cours d’étude.
Objectifs : déterminer la séroprévalence et les facteurs de risque d’infection par le VHE chez des
femmes exposées et non exposées en milieu urbain ou rural.
Méthode : Une étude cas témoins (mars à juin 2008) a mesuré la séroprévalence des anticorps
anti-VHE chez les femmes de 15 à 40 ans, exposées (EXP, rurales, en contact avec des porcs)
versus non exposées (NONEXP, urbaines, sans contact animal) dans 14 villages tirés au sort et
situés dans une zone connue de forte séroprévalence animale. Les facteurs de risque d’infection
ont été détectés par questionnaire standardisé et analysés. Les anticorps anti-VHE ont été
recherchés par ELISA (EAGEN HEV, Altadis) à l’hôpital du Val de Grâce (Paris, France) après
prélèvement de sang capillaire sur papier buvard Whatman N°3.
Résultats : 226 femmes ont été incluses (112 EXP, 114 NONEXP). La séroprévalence (29,2%)
était plus élevée dans le groupe NONEXP que dans le groupe EXP (37,72% Vs 20,54%,
OR=1,8). L’analyse multivariée a montré 2 facteurs protecteurs : l’eau du robinet (OR=0,21; IC
95%=0,08-0,51) et un âge>30 ans, et un facteur de risque : la participation à l’abattage de porcs
(OR=4,41; IC 95% =2,10-9,24).
Discussion - conclusion : Cette étude révèle une séroprévalence de 29% chez les femmes de
Xiengkhouang, supérieure à celles rapportées en population générale au Cambodge (12%), en
Chine (16%) ou au Vietnam (9%). L’acquisition de l’immunité semble précoce et est limitée par
la consommation d’eau du robinet. Le fait d’abattre des porcs ressort nettement comme un facteur
de risque. Le taux élevé de réceptivité au VHE chez les femmes jeunes dans cette population
(70% de femmes non protégées) peut les désigner comme cibles pour un futur programme de
vaccination au Laos lorsque le vaccin contre l’hépatite E sera disponible. En attendant, la
consommation d’eau potable tout au long de la grossesse doit être recommandée à toutes les
femmes enceintes.
ABSTRACT
Introduction: The South-East Asia is an endo-epidemic area for hepatitis E, with a potential risk
in pregnant women (20 to 25%). A high seroprevalence in pigs has been documented in Laos;
human prevalence however unknown. A vaccine is being studied.
Objective: To assess the risk factors of Hepatitis E and seroprevalence among exposed and none
exposed women in urban and rural settings.
Methods: A case-control study (March to June 2008) has measured the seroprevalence of antiHEV among women 15-40 years exposed (EXP, rural, contact with pigs) versus none exposed
(NONEXP, urban, none contact animal) from 14 randomly selected villages in an area with a
high documented animal seroprevalence. Risks factors were detected by standardized
questionnaire and analyzed. Anti-HEV were detected by ELISA (HEV Eagen, Altadis) at hospital
du Val de Grâce (Paris, France) after capillary sampling on Whatman No.3 filter paper.
1
4
Results: 226 women were included (112 EXP, 114 NONEXP). Seroprevalence (29.2%) was
found higher in the group NONEXP than in the EXP group (37.72% Vs 20.54%, OR = 1.8).
Multivariate analysis found 2 protective factors: using tap water (OR = 0.21, 95% CI = 0.08-0.51)
and being aged over 30; and found one risk factor: Participation into pigs slaughtering (OR =
4.41, 95% CI = 2.10-9.24).
Discussion and conclusion: This study reveals a 29% seroprevalence among women in
Xiengkhouang, higher than those reported in general population in Cambodia (12%), China
(16%) and Vietnam (9%). Natural immunity maybe appears early in life and limited for
consumption of tap water. Slaughtering of pigs emerges clearly as a risk factor. A high receptivity
rate among young women in this population (70% of women not protected) may appoint them as
targets for future immunization program in Laos when the vaccine against hepatitis E is available.
On pending, the consumption of drinking water throughout pregnancy duration must be
recommended for all pregnant women.
VIH/SIDA ET RISQUE DE SANTÉ CHEZ LES FEMMES EN GÉNÉRAL ET
CHEZ LES PROFESSIONNELLES DU SEXE À ATTAPEU, LAOS-2008.
Dr Somchay LORVONGSENG
RESUME
Problématique: L’infection par le VIH/SIDA est une pandémie et un problème majeur de santé
publique du fait de sa progression, de sa gravité, de sa non-curabilité et du coût du traitement au
long cours. A cause d’une prévalence faible inférieure à 1%, bien en dessous de celle des pays
voisins, le Laos est un pays vulnérable à la progression du VIH/SIDA, la crainte étant une
l’incidence en hausse avec l'ouverture du pays.
Objectifs : Comparer les connaissances, les attitudes, les comportements, la perception du risque
des Professionnelle du sexe (PS) et des femmes en général (FG) face au VIH/SIDA et à leur vie
génitale. Evaluer leurs conditions générales de vie.
Méthodologie : Etude de type cas – témoins, réalisée de mars à juin 2008 dans 10 villages de la
province d'Attapeu au sud du pays, frontalière du Vietnam et du Cambodge. Les cas étaient les
PS, les témoins les femmes du même âge résidence la maison la plus proche.
Résultats : L’échantillon a consisté en 100 PS et 202 FG ; âge moyen identique de 23 ans ; 72%
des PS et 39% des FG étaient célibataires ; l’âge moyen au premier rapport sexuel était
respectivement de 17 ans et 19 ans pour les PS et les FG. Les PS ont dit avoir choisi leur activité
pour avoir un moyen de vivre ou par facilité de gain (12%); 98% des PS ont dit l’exercer
volontairement sans contrainte, seulement 2 ont dit avoir été trompées ; 39% des PS ressentaient
une stigmatisation par la société (mépris, médisance, méfiance) ; respectivement 41% des PS et
64% des FG ont eu une grossesse indésirable, 31% et 26% un avortement provoqué. 40% et 16%
des symptômes d’IST (surtout leucorrhées pathologiques et symptômes de
maladie
inflammatoire pelvienne). En comparant le revenu professionnel, l’étude montre que celui des PS
(2.822.900 kips/mois) est triple de celui des FG (910.244 kips) ; 70% des PS peuvent être
considérées comme professionnelles régulières et 30% occasionnelles ; 5% des PS et 0.5% des
FG utilisent des drogues (amphétamines). Plus de 84% des PS utilisent des condoms lors des
relations sexuelles avec leurs clients, mais seulement la moitié les utilisent avec d’autres
partenaires non payants. Les plus âgées ( ≥25 ans) ont une connaissance supérieure aux plus
jeunes, contrairement aux FG où ou ce sont les plus jeunes (≤23 ans) qui ont un meilleur score de
1
5
connaissance. La scolarisation permet d’améliorer les connaissances dans les 2 groupes. La durée
d’activité professionnelle des PS influe aussi sur les connaissances.
Conclusion : Le Laos est devenu un pays attractif pour les touristes et les migrants, ce qui
encourage la venue de professionnelles du sexe qui se déplacent à l'intérieur et à l'extérieur du
pays ; elles sont à risque élevé d’être contaminées par le VIH et de le transmettre. Malgré une
connaissance générale assez bonne sur le VIH des PS et des FG à Attapeu, la perception du risque
dans les 2 groupes reste faible avec négligence manifeste des mesures de protection.
Mots clés : VIH, femmes, professionnelles du sexe, risque d’infection, comportements, Attapeu,
Laos
ABSTRACT
Background: HIV/AIDS infection is a pandemic and a major public health problem due to its
progression, severity, incurability, and also the high cost of long term treatments. Because of a
low present prevalence rate, less than 1%, far below the neighbouring countries one, Laos is
exposed to a rising incidence, triggered by the opening of the country.
Objectives: To compare knowledge, attitudes, practices, and risk perception among female sex
workers (FSW) and female of the general population (FG) towards HIV/AIDS and reproductive
health issues. To evaluate their life condition.
Methods : We perfom a Case control study life survey. Case were FSW, Control were women
with the same age, and living next door ; the study was conducted from March to June 2008 in
10 villages of Attapeu province, Southern Laos, at the border with Vietnam and Cambodia.
Results: Sample size was 100 FSW et 202 FG ; mean age was similar 23-year; 72% of FSW and
39% of FG were single; mean age at first sexual intercourse was 17 and 19-year for the FSW and
the FG respectively. FSW said to have chosen their activity mostly for economic reasons or for
making easy money (12%) ; 98% of FSW said to practice their activity freely, without external
constraint, only two dislosing that they had been cheated ; 39% of FSW said they had to face
social stigmatisation (scorn, gossips, suspicion) ; respectively: 41% of FSW and 64% of FG,
experienced an unwanted pregnancy, 31% and 26% an induced aborption ; 40% and 16% STI
symptôms (of vaginal discharge and pelvic inflamatory disase). When comparing the respective
monthly incomes, FSW’s ones were three times higher than FG’s (2.822.900 vs 910.244 kips) ;
70% of FSW were considered regular preofessional, and 30% occasionnal ; 5% of FSW and
0.5% FG respectively used illicit drugs (amphtamines). Over 84% of FSW said using condoms
regularly during intercourse with their clients, but only half of them with non paying partners.
Among FSW, those of older age ( ≥25-year) had a better knowledge than the younger, contrarily
to the FG among whom those younger (≤23-year) had the better knowledge. School attendance
was associated with improving knowledge in both groups. Among FSW, the duration of their
activity also influenced their knowledge.
Conclusion: Laos has become an attractive country to tourists and migrant people, which may
lead to incresed sex industry with FSW travelling in and out of the country ; these women are at
high risk to be infected by the HIV and to transmit it. Despite a fair general knowledge on
HIV/AIDS, FSW and women in the genreal population in Attapeu, both had a low awareness of
risks and tended to neglect prevention behaviours.
Key words: HIV, female gender, female sex workers, infectious risk, behaviour, Attapeu, Laos
1
6
AMÉLIORATION DU DÉPISTAGE DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE PAR
BACILLOSCOPIE AU LAO, PAR LA MÉTHODE DE FLUIDIFICATIONCENTRIFUGATION À L’EAU DE JAVEL
Dr. Somvay ONGKHAMMY
RESUME
Comme dans la plupart des pays à faible revenu où la culture mycobactérienne n'est pas
disponible, la tuberculose au Laos repose directement sur un examen microscopique direct des
frottis par la technique de Ziehl Neelsen, bacille acido alcoolo résistant (BAAR), une méthode
généralement considérée comme pas très sensible. Afin d'améliorer le taux de détection des cas,
nous avons évalué la technique d’examen des crachats en utilisant la méthode de fluidification
par l’eau de javel comparée avec la méthode conventionnelle dans deux régions: Vientiane et
Attapeu.
La méthode eau de Javel consiste à liquéfier les crachats avec 5% d'hypochlorite de sodium
(NaOCl), suivie par une centrifugation. Chaque spécimen de crachat a été divisé en deux et
examiné parallèlement par les 2 méthodes : standard et NaOCl; les 2 Ziehl-Neelsen étaient
ensuite examinées indépendamment par 2 techniciens et les frottis positifs (BAAR +) ont été
évalués selon l'échelle quantitative utilisée au Laos. Les divergences de lecture ont été résolues
après un réexamen collectif.1.675 spécimens de crachats ont été analysés chez 612 patients, le
taux de détection des BAAR était plus élevé avec la méthode NaOCl ( 275, 16,42%) qu’avec la
méthode classique ( 206, 12,30%), (p = 0,0007). Le taux de détection était constamment plus
élevé indépendamment du lieu, de l’aspect du crachats ou du délai d’acheminement.
La distribution des résultats BAAR positifs par rapport aux scores quantitatifs a montré une
augmentation significative de la sensibilité avec la méthode eau de javel. Pour un patient VIH
séropositif régulièrement contrôlé, sur 9 échantillons de crachats, 6 échantillons ont été trouvés
BAAR positifs avec la méthode NaOCl, mais seulement 1 par la méthode conventionnelle dans
un délai de 7 jours. La méthode NaClO améliore nettement l'efficacité de la microscopie des
expectorations: 4,12% des échantillons BAAR négatifs avec la méthode standard se sont avérés
positifs avec la méthode NaOCl. En dépit de quelques difficultés à surmonter, comme la
formation de techniciens de laboratoire et un nouvel équipement (centrifugeuse, tubes en
plastique jetables, eau distillée), l'eau de Javel est peu coûteuse, disponible et facile à utiliser
n'importe où.
Cette méthode eau de Javel pourrait être encouragée dans tous les laboratoires d'hôpitaux
impliqués dans la recherche de la tuberculose pulmonaire au Laos. L’intérêt pour la détection des
co-morbidité-VIH-TB semble prometteur mais doit être confirmé.
Mots-clés: Tuberculose, expectorations, microscopie, hypochlorite de sodium, pays en
développement.
ABSTRACT
As in most low-income countries where mycobacterial culture is not available, tuberculosis
detection in Laos is only based on direct sputum smear microscopy for acid-fast bacilli (AFB), a
method generally regarded as not very sensitive. In order to improve the rate of case detection,
we have assessed an improved sputum processing method using the household bleach (sodium
hypochlorite or NaOCl) and compared it with standard direct smear microscopy in two settings :
Vientiane and Attapeu.
The bleach method consists of the liquefaction of sputum with a 5% NaOCl solution followed by
centrifugation. Each sputum specimen was duplicated for parallel standard and bleach method;
both Ziehl-Neelsen stained slides were examined independently by 2 microscopists and AFB
1
7
positive smears were scored according to the WHO quantitative scale used in Laos. Discrepancies
were resolved after a collective reexamination.
Of the 1.675 sputum specimens collected from 612 patients, 206 (12.30%) were positive with the
standard method and 275 (16.42%) with the bleach method (p=0.0007). Distribution of AFB
positive results according to quantitative scores showed a significant increase of sensitivity with
bleach method. For one HIV positive patient routinely tested on 9 sequential sputum samples, 6
samples were found AFB positive with the bleach method, but only 1 with the standard method
within a 7 days delay.
This study demonstrates that bleach method consistently improves the efficiency of sputum
microscopy: 4.12 % of AFB negative samples with the standard method turned out to be positive
with the bleach method. In spite of difficulties to be overcome, like lab technicians training, need
of equipments (centrifuger, disposable plastic tubes, distilled water), bleach is an inexpensive and
widely available reagent, easy to use anywhere.
The bleach microscopy method could be promoted in all hospital laboratories involved in the
pulmonary tuberculosis detection in Laos. The relavance of this method in HIV-TB coinfections
seems also promising but deserves confirmation.
.
Key words: tuberculosis, sputum, microscopy, sodium hypochlorite bleach, developing countries.
PORTAGE RECTAL DES BACILLES GRAM NEGATIFS MULTIRESISTANTS EN
MILIEU HOSPITALIER PEDIATRIQUE A ANTANANARIVO MADAGASCAR
Dr Todisoa ANDRIATAHINA
RESUME
Les études de prévalence sur la multirésistance des bacilles Gram négatifs sont principalement
réalisées en milieu hospitalier à partir des infections diagnostiquées chez des malades, mais plus
rarement chez des simples porteurs.
Cette étude a pour objectif d’évaluer le portage des bacilles Gram négatifs résistants aux
céphalosporines de troisième génération dans un service de Pédiatrie à Antananarivo afin d’en
tirer des informations nécessaires à la mise en œuvre d’une stratégie de prévention de la
multirésistance bactérienne aux antibiotiques dans le service et dans l’hôpital.
Une étude de cohorte a été menée du 10 mars 2008 au 11 avril 2008. Des écouvillonnages au
niveau rectal ont été effectués chez tous les enfants déjà hospitalisés et nouvellement admis en
hospitalisation pendant la période de l’étude ainsi que chez certains membres du personnel
soignant. L’environnement hospitalier a également fait l’objet de prélèvements. Les
ensemencements ont été réalisés sur gélose Drigalski additionnée de 3 mg/l de ceftriaxone.
Au début de l’étude, chez 37 enfants déjà hospitalisés, le taux de portage de bacilles Gram
négatifs multirésistants était de 54,1%. Parmi les 259 patients nouvellement inclus, ce taux était
de 21,2% à l’admission et parmi les 154 enfants ayant eu un deuxième prélèvement à la sortie, il
était de 59,1%. Parmi le personnel soignant, le taux de portage était de 15,3% au premier
prélèvement fait en début d’étude et de 38,4% au second prélèvement fait en fin d’étude. Parmi
l’ensemble des bacilles Gram négatifs résistants aux céphalosporines de troisième génération, les
producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu constituaient le phénotype rencontré dans près de
90% des cas. Ces taux de portage sont très élevés et attirent l’attention sur la fréquence des
multirésistances bactériennes dans les pays en développement. Une sonnette d’alarme est tirée sur
le mode d’utilisation des antibiotiques et sur la nécessité de mettre en place une surveillance
épidémiologique des infections nosocomiales dans les hôpitaux de Madagascar.
1
8
Mots- clés: bacille Gram négatif- résistance- portage- pédiatrie- Antananarivo
ABSTRACT
Most of the prevalence studies on resistant Gram negative bacilli are conducted in hospitals,
focusing on clinically confirmed infected patients, rarely on carriers.
The objective of this study was to assess the carrier state of Gram negative bacilli resistant to 3 rd
generation cephalosporins, in a pediatric unit in Antananarivo. The aim was to provide a basis for
the implementation of prevention strategies against bacterial multiresistance in the unit and the
hospital.
A cohort study was conducted from March 10 to April 11, 2008, by rectal specimen taking
among all children present or admitted during the study period, and also among health staff.
Hospital environment sites were also checked. Specimen were grown on Drigalski agar media
containing 3 mg/l of ceftriaxone.
At the start of the study, 37 children were already hospitalized, among whom the Gram negative
rectal carriage rate was 54.1%. Among the following 259 patients prospectively included, the
carriage rate was 21.2% at admission, and was significantly higher among the 154 children at
discharge from hospital with a 59.1% rate. Among the health staff (39 people), the carriage rate
was 15.3% at first sampling and 38.4% one month later at second sampling. Of all isolated Gram
negative bacilli resistant to third-generation cephalosporins, extended spectrum betalactamase
production was the most frequent phenotype, found in 90% of specimens. These carriage rates are
high and underscore the occurrence of multiresistant pathogens in developing countries. A
warning sign has to be issued on the way antibiotics are used, and on the epidemiologic
surveillance that has to be implemented in order to control nosocomial infections in Madagascar
hospitals.
Key words: Gram negative bacilli – bacterial multi resistance- rectal bacterial carriage- pediatrics
– Antananarivo
PROGRAMME NATIONAL DE PREVENTION DE LA TRANSMISSION
MERE-ENFANT DU VIH AU VIETNAM :
EVALUATION A LHÔPITAL NATIONAL GYNECO-OBSTETRIQUE DE HANOI,
(septembre 2005 à février 2008)
Dr Van Tung BUI
RESUME
Cette étude propose un premier bilan du programme national vietnamien de prévention de la
transmission mère-enfant du VIH (PTME) lancé en 2003 à l’hôpital gynéco-obstétrical de Hanoï.
Ce programme comprend : un dépistage systématique de toute grossesse, l’inclusion avec
consentement de toute mère séropositive, Zidovudine (AZT) à 28 semaines, pas de césarienne
élective, névirapine (NVP) monodose à la naissance (mère et enfant), plus 8 jours d’AZT
(enfant), le lait artificiel, un suivi post natal séparé de la mère et enfant.
Méthode : Etude analytique rétro-prospective de la période sept.2005 à févr.2008. On a évalué sur
dossiers l’efficacité du dépistage en consultation prénatale ou à l’accouchement et les
interventions de PTME de toutes les mères séropositives incluses dans le programme. Ensuite, on
1
9
a tenté un suivi prospectif postnatal par interview téléphonique structuré des mères pour évaluer
les évènements et interventions postnatals.
Résultats : Sur 53.805 femmes enceintes vues dans cet hôpital, 90% ont eu un dépistage prénatal
ou per partum. Le résultat sérologique a été communiqué à toutes les femmes et le conseil post
test réalisé. On a trouvé 271 mères séropositives, soit une prévalence de 0.56% ; l’âge moyen des
mères était de 26,3 ans, 53% étaient paysannes, 92% asympto-matiques, et pour 8% l’infection à
VIH était déjà connue. 89% d’entre elles ont été incluses dans le PTME ; mais seulement 35%
des femmes ont bénéficié du protocole complet pour diverses raisons : 40% vues tardivement en
travail, 10% perdues de vue, 10% d’avortement provoqué et 4% de refus ou intolérance à l’AZT.
216 femmes ont accouché ; 213 nouveau-nés vivants ont reçu NVP+AZT et lait artificiel
exclusivement. Au terme de l‘étude, la trace des interventions et évènements post natals n’a pu
être retrouvée que pour 33% des mères et 24% des enfants. Parmi les 52 enfants tracés, 18 (34%)
avaient fait un test VIH de contrôle avant 18 mois : 2 étaient positifs dont 1 SIDA déclaré
(tuberculose) ; et sur 22 enfants >18 mois, aucun test de confirmation finale n’avait encore été
réalisé.
Conclusion : Le programme national de PTME se déroule de façon positive dans les phases
précoces de dépistage et d’intervention jusqu’à l’accouchement. Trois points faibles ont été
relevés : i) le taux élevé de femmes vues tardivement avec pour conséquence 50% de dépistages
en cours de travail ; ii) le taux élevé d’interventions susceptibles de majorer la transmission
(césarienne en urgence 37%, épisiotomie 48%) ; iii) l’incertitude quant au suivi post natal des
mères et enfants dans des structures séparées (affirmation sous réserve d’un possible biais lié à la
méthode d’enquête par téléphone). Le taux de transmission VIH mère – enfant, critère majeur
d’efficacité du programme, n’a pu être évalué en raison du trop faible effectif d’enfants arrivés à
l’âge de 18 mois et contrôlés en sérologie.
Il est proposé de poursuivre l’évaluation, de clarifier le programme sur le point précis du suivi et
de la traçabilité en post natal et de développer la PCR pour un diagnostic beaucoup plus précoce
de l’infection à VIH chez l’enfant.
Mots clés : infection à VIH, prophylaxie de la transmission mère enfant, Hanoi, Vietnam.
ABSTRACT
This study proposes a first assessment of the national program for the prevention of mother to
child HIV transmission (PMTCT), launched in Vietnam by the end of 2003 at the national
gyneco-obstetric hospital Hanoi. The program includes : HIV counseling and testing of all
pregnant women ; post consent inclusion in the PMTC, Zidovudine (AZT) from week 28, no
elective cesarean section, single dose nevirapine (NVP) at birth in both mother and newborn, plus
one week AZT to the newborn, exclusive bottle feeding, and finally, a separate post natal follow
up of mothers and infants in two distinct units.
Method : a retro-prospective, descriptive study covering the period Sept.2005 –Feb.2008. We
conducted a chart review of all antenatal care attending women, and those who first attended
during labor, in order to assess both the screening efficacy and the PMTCT interventions among
the seropositive mothers. Then, we attempted to assess the post natal events and interventions
through a telephone structured interview of the mothers.
Results : Among 53.805 pregnant women attending this hospital, 90% were HIV tested during
pregnancy or labor ; results and post test counseling were delivered to all of them. A total of 271
seropositive mothers were detected, yielding a 0.56% HIV prevalence rate; median age of the
2
0
women was 26.3-year, 53% of them were farmers, 92% were clinically asymptomatic, and 8%
were known to be HIV infected prior to the pregnancy; 89% of them were included in the
PMTCT. Of note, only 35% fully completed the program for several reasons: 40% attending for
the first time during labor ; 10% lost to follow up, 10% induced abortion, and 4% AZT refusal or
intolerance. Finally, 216 women delivered and all the 213 live newborns received NVP+AZT and
exclusive formula milk. Indeed, by the end of this survey, the post natal events and interventions
could be traced for only 33% mothers and 24% infants. Among the 52 traced infants, 18 (34%)
had a serologic test done before 18-month of age ; 2 / 18 tested positive and one infant had
declared AIDS (tuberculosis) ; and none of the 22 infants over 18-month had been knowingly
tested.
Conclusion : the national PMTCT is performing well in the early phases of HIV screening and
interventions until delivery. However, three weak points deserve consideration: i) a high rate of
women attending very late, with consequently 50% of first detection tests done during labor ; ii) a
high rate of invasive obstetrical procedures that may increase transmission to the newborn ; iii) an
unclear post natal follow up of both mothers and infants in separate structures (possible bias of
our telephone interview tracing method). Mother to child transmission rate - the major criteria of
the program efficiency – can not yet be assessed due to the small number of infants who had
reached 18-month of age and had been tested.
We suggest that the assessment should be continued, the post natal follow-up clarified and made
more traceable, and the PCR technique should be made available to allow much earlier diagnosis
of HIV infection in infants.
Key words: HIV infection, mother to child transmission prevention, Hanoi, Vietnam.
FAUX MÉDICAMENTS ET MÉDICAMENTS DE QUALITÉ INFÉRIEURE EN RDP
LAO: UNE ENQUÊTE DE TYPE CAP AUPRÈS DES MÉDECINS PRESCRIPTEURS
(FÉVRIER À JUIN 2008).
Dr Vilayphone Thammabanevong
Données de base : les faux médicaments (médicaments contrefaits) et les médicaments de qualité
inférieure posent un problème global sérieux. Selon l’OMS 10% des médicaments en vente sur le
marché mondial sont des faux ou des médicaments de mauvaise qualité, ce pourcentage pouvant
atteindre 30-60% dans certains pays pauvres d’Afrique ou du Sud Est asiatique. Les
conséquences sont nombreuses au plan du droit (les bénéfices illicites sont énormes), de l’économie familiale et nationale, et surtout de la santé, liées à l’inefficacité de ces médicaments ou à la
résistance qu’ils peuvent induire, ce qui peut dans certains cas entraîner des décès. Les pharmaciens ou vendeurs de médicaments, et les médecins prescripteurs sont des acteurs majeurs. En
réalité on sait peu de choses sur leurs représentations, connaissances, attitudes et pratiques (CAP)
de la qualité des médicaments qu’ils vendent ou prescrivent.
Matériel et méthodes. L’étude avait pour objectif d’évaluer les connaissances sur les faux médicaments et médicaments de qualité inférieure et les attitudes et pratiques qui en résultent chez les
médecins et personnels de santé lao qui prescrivent quotidiennement des médicaments. Basée sur
un questionnaire structuré semi ouvert, une approche qualitative et quantitative a été utilisée.
Nous avons inclus 399 prescripteurs, médecins, et médecins-assistants de 1 hôpital central, 5 hôpitaux de province et 6 de district du Laos Central et du Sud, où des études antérieures avaient été
conduites auprès de pharmaciens et vendeurs de médicaments, mais jamais auprès des médecins.
Résultats : 99% des prescripteurs ont entendu parler des faux médicaments et médicaments de
qualité inférieure ; 82%pensent que la population générale est très peu informée de ces questions ;
2
1
pourtant, peu de répondeurs étaient capables de donner une définition correcte des médicaments
de qualité inférieure (15%) et des faux médicaments (22,5%); sur une échelle score à 3 items, la
majorité des réponses étaient incomplètes ; les médecins travaillant dans la capitale (p=0,007 ;
OR 2,194) ou dans les hôpitaux de province (p=0,001) avaient des scores significativement plus
élevés que ceux de districts plus éloignés ; 45% des médecins avaient des notions sur les
conséquences sanitaires des faux médicaments et médicaments de qualité inférieure : 33,5 % et
11% mentionnaient de façon pertinente l’inefficacité et la résistance respectivement, alors que 15
% et 74 % mentionnaient de façon moins pertinente les décès et la toxicité ; 93% disaient être
prêts à payer plus cher pour avoir des médicaments de meilleure qualité; cependant, 80% exprimaient une faible confiance dans la capacité des systèmes de santé publique ou de pharmacie privée pour garantir la qualité des médicaments ; les hommes, les personnels de la capitale et les
médecins étaient significativement moins confiants.
Mots clés : RDP Lao, faux médicaments, médicaments de qualité inférieure, prescripteurs
médicaux, connaissances, attitudes, pratiques.
ABSTRACT
Background. Counterfeit and substandard drugs pose a serious global problem. According to
WHO, 10% of the drug sold throughout the world market are fake or substandard, reaching up to
30-60% in poor countries of Africa or South East Asia. The consequences are numerous on law
and regulation (huge illicit benefits), familial and national economy, and mainly on health, related
to drug inefficiency or drug resistance which may end in death. Pharmacists, drug sellers, and
medical prescribers are on the front line. Little is known however, about their representations,
knowledge, attitudes and practices (KAP ) regarding the quality of medicines they use to sell or
prescribe.
Material and methods. This study aimed to assess the knowledge on counterfeit / substandard
drugs, and the subsequent attitudes and practices of Lao medical staff who are daily prescribers.
Based on a structured questionnaire, qualitative and quantitative methods were used. We included
399 MD, and assistant medics from 1 central, 5 provincial and 6 district hospitals in Central and
Southern Laos, where previous studies had been conducted among drug sellers, but not among
MDs.
Results. 99% of the medical staff had heard about fake / substandard drugs ; 82% thought that the
general population is poorly aware of this question ; however, few respondents were capable to
accurately define substandard drug (15%) or fake drug (22,5%) ; based on a 3- item score, most
answers were incomplete ; MD working in the capital (p=0,007 ; OR 2,194) or in the provincial
hospitals (p <0,001) scored significantly better than those from more remote district hospitals ;
45% had some representation of the sanitary consequences of counterfeit / substandard drugs :
33,5 % and 11% relevantly mentioned inefficiency, and resistance respectively; whereas 15 %
and 74 % less relevantly mentioned death and toxicity respectively ; 93% said they might pay
more to have better quality drugs ; however, 80% of the staff, significantly more MD than assistant medics (p= 0,006 ; OR 2,680), expressed poor confidence in the capacity of the public health
or the private pharmacy systems to guarantee the drug quality.
Key words. Lao PDR, counterfeit drugs, substandard drugs, medical prescribers, knowledge,
attitudes, and practices.
2
2
PENICILLIOSE CHEZ LES PATIENTS INFECTES PAR LE VIH HOSPITALISES A
L’HOPITAL VIET TIEP, HAIPHONG PENDANT 3 ANS (DE JUIN 2005 A JUILLET
2008) : SITUATION ACTUELLE ET EVOLUTION.
Dr VU HAI Vinh
RESUME
La pénicilliose est une infection fungique systémique due à Penicillium marneffei. C’est une
des infections opportunistes les plus fréquentes chez les sujets immunodéprimés dans les pays
d’Asie du Sud-Est et la Chine du Sud.
Une étude descriptive à la fois rétrospective et prospective a été réalisée dans le Service des
Maladies Infectieuses et Tropicales de l’Hôpital Viet Tiep Haiphong, au Vietnam. Nous avons
retrouvé 94 cas de pénicilliose chez les patients VIH (+) hospitalisés entre juin 2005 et juillet
2008. La pénicilliose représente donc à Haiphong 10,8% de toutes infections opportunistes et
6,9% de tous cas hospitalisés (1363 cas).
Deux tiers des patients ont été vus en saison des pluies. Seuls 21% des patients se
souvenaient d’avoir eu un contact avec le(s) rat(s) de bambou.
83% des patients avaient un antécédent d’au moins une infection opportuniste avant l’
infection par P.marneffei.
Le tableau clinique était variable. Les symptômes les plus fréquents étaient : fièvre modérée
et persistante (98,9%), amaigrissement (88,3%), lésions cutanées (86,2%), anémie (76,6%),
hépato-splénomégalie (69,1%) et poly-adénopathies (68,1%). On a trouvé plus rarement des
troubles digestifs (45,7%), une toux (36,2%), un ictère (26,6%).
Pour les caractéristiques biologiques, la numération des CD4 était très basse, en moyenne
29,5 /µl, la quasi totalité des patients (87%) ayant moins de 50 CD4. 29% des patients avaient des
lésions pulmonaires à la radio thoracique dont 67% parenchymateuses et 33% interstitielles. A
l’échographie abdominale, 72% des patients avaient une hépatomégalie et/ou splénomégalie, 50%
des ganglions abdominaux et 14,9% une ascite modérée.
Le traitement antifungique combiné standard a conduit à la guérison plus rapidement que la
monothérapie par itraconazole, toutefois la mortalité n’était pas différente entre les 2 groupes de
traitement. La mortalité restait importante (18,1%).
La mise en place de moyens de diagnostic précoce dont l’hémoculture systématique à la
recherche de champignons et la disposition d’amphotéricine B sont recommandées.
Mots clés : VIH, infection opportuniste, pénicilliose, Penicillium marneffei, Vietnam.
ABSTRACT
Penicilliosis is a systemic fungal infection caused by Penicillium marneffei. It is one of the
most common opportunistic infections (OIs) in immunodeficiency patients in Southeast Asia and
Soutern China.
A descriptive retrospective and prospective study was conducted in Infectious and Tropical
Diseases Department of Viet Tiep hospital, in Haiphong, Vietnam. From July 2005 to June 2008,
we found 94 cases of penicilliosis in HIV-infected patients. Hence, the rate of penicilliosis is
10,8% of all OIs, and 6,9% of all HIV-infected patients.
Two thirds of patients were seen during the rainy season. Only 21% of the patients
remembered of having had a contact with bamboo rats.
83% of the patients had presented at least one OI prior to penicilliosis.
The clinical features of penicilliosis were variable, the most common symptoms were :
moderate persistent fever (98,9%), weight loss (88,3%), skin lesions (86,2%), anaemia (76,6%),
2
3
hepatosplenomegaly (69,1%) and polyadenopathy (68,1%). Less frequent were gastro-intestinal
troubles (45,7%), cough (36,2%), icterus (26,6%).
Biological manifestations, included a consistently very low CD4-cell count (mean 29,5 cells/
µl) 87,2% of the patients having less than 50 CD4. 28,7% of the patients had pulmonary lesions
on chest X-ray , 67% parenchymal and 33% interstitial. Abdominal echography, revealed
hepatomegaly and/or splenomegaly in 72,3% of the patients, intra abdominal lymphadenopathy in
50%, and moderate ascitis in 14,8%.
The standard combined treatment allowed a quicker recovery than the itraconazol
monotherapy; mortality rate however, did not differ between the two treatment groups. The
global mortality rate was high (18,1%).
The access to appropriate tools for an early diagnosis, such as the systematic fungal
hemoculture, and the availability of amphotericin B should be improved.
Key words: HIV, opportunistic infection, penicilliosis, Penicillium marneffei, Vietnam.
EVALUATION DE LA CONSULTATION PRÉNATALE DANS LA PROVINCE DE
LUANG NAMTHA ET DANS LA CAPITALE DE VIENTIANE
Dr. PHANTHAPHALISITH Malaychanh
RESUME
Problématique: La mortalité maternelle au Laos particulièrement élevée (405/100.000 en 2005)
reste un des enjeux majeurs du Millenium Goal au Laos. Les raisons souvent évoquées portent
sur la grande inégalité des services en consultation prénatale (CPN) entre les zones rurales et urbaines, et sur le faible taux d’accouchements médicalisé. Une évaluation contribuerait à mieux
discerner les lacunes des CPN et à cibler les messages de promotion.
Objectif : Evaluer la qualité de la CPN dans le système de soins à Luang Namtha et Vientiane,
pris comme référence, en vérifiant chez les soignants le respect du programme national, l’adéquation de leur formation et chez les femmes enceintes consultantes leur niveau de connaissance et
leur satisfaction du service rendu.
Matériel et méthodes : Une enquête transversale a éte menée dans 29 structures de santé (19
Luang Nam Tha et 10 Vientiane) comportant une partie descriptive et une partie observation. Les
données étaient enregistrées sur 1 questionnaire prétesté comportant un volet soignants, consultantes, centres de santé
Résultats : L’activité de 34 soignants (23 Luang Namtha, 11 Vientiane) et les acquisitions post
consultations de 127 femmes enceintes ont été analysées dans 29 structures de santé (19 Luang
Namtha, 13 centres de santé, 10 Vientiane, 4 hôpitaux de référence). La CPN est réalisée de façon
plus systématisée au niveau de la capitale et dans les hôpitaux. Le matériel requis se retrouve de
manière suffisante dans les structures de santé, le personnel respecte les horaires et remplis les registres conformément aux instructions. On note cependant des lacunes dans les connaissances,
notamment les menaces d’éclampsie et l’hémorragie du 3ème trimestre dans les 2 provinces. Si les
résultats concernant les conseils sur l’allaitement précoce et le colostrum sont suivis, peu de
conseils sont réalisés sur les tabous alimentaires (suivi par 95% de la population) et l’alimentation
infantile. Au niveau des centres de santé de Luang Namtha on note une formation spécifique du
personnel pas assez ciblée, ni adaptée et une supervision/formation continue inexistantes. Paradoxalement à un taux bas d’accouchement en milieu médicalisé, la plupart des femmes déclaraient vouloir accoucher en milieu médicalisé mais leur profil (éducation, proximité) étaient différents de la population générale. Un facteur limitant majeur à Luang Namtha a été le temps
2
4
consacré pour pouvoir observer une consultation dans les centres isolés ce qui a permis une évaluation a minima des CPN et l’impossibilité de tester sur plusieurs CPN. L’étude confirme que les
femmes viennent surtout pour vérifier que leur grossesse n’est pas à risque et que les informations
reçues sont encore trop fragmentaires notamment sur l’intérêt de la vaccination antitétanique, les
tabous alimentaires, le sevrage alimentaire et le planning familial et certains risques majeurs pendant l’accouchement.
Conclusion : des recommandations sont émises pour utiliser les médias disponibles, mieux
informer personnel soignant et femmes enceintes, et inclure notamment les maris ou la famille
souvent décisif de l’endroit où accoucher.
Mots clés : Consultations prénatale, femmes enceintes, Luang Namtha, Laos, mortalité maternelle
ABSTRACT
Background: maternal mortality (405/100.000 in 2005) in Laos remains one of the largest in the
world. The reasons often cited cover the vast inequality of services for services for ANC between
rural and urban areas, and the low rate of medical delivery. We evaluated ANC in two different
sites of Laos to discern the shortcomings of ANC and help targeting promotional messages
Objectives: To assess the quality of ANC of the Health care system in Luang Namtha (LNT) and
Vientiane as a reference proxy. To evaluate the level of the respect of the national program, the
adequacy of their training and the pregnant women consulting their level of knowledge and appreciation of their service record.
Materials and methods: We performed a cross sectional survey in 29 hospitals (including 4 references hospitals) with descriptive and one observational issues. Data were recorded through pretested standardized questionnaire, including outpatients, Health workers and Health facility sections. Pregnant women were interviewed about what they remember from their visit with Health
workers.
Results: Evaluation of 34 health workers in 29 health centers was performed. ANC examination
was more systematic in Vientiane that in LNT. The equipment required is reflected adequately in
health facilities, staff respects the schedules and completed records in accordance with the instructions. However, important gaps in knowledge and advices, including threats of eclampsia
and hemorrhages of the 3rd quarter in both provinces, were observed. Advice on breastfeeding
and early colostrums was generally given but very few was said about food taboos which nearly
all women would follow. In LNT staff lacks of specific training and monitoring. The profile of
women attending ANC was quite different from the general population and they all reported to
plan to deliver under medical assistance contrasting with a national low rate. The survey was particularly difficult in LNT due to low frequency of ANC, hence no multiple ANC could be evaluated for one Health worker. This study confirms that women come mainly to verify that their
pregnancy is not at risk and that the information received is too fragmentary including low interest of tetanus immunization, food taboos, weaning food, family planning and major risk of
death during delivery.
Conclusion: recommendations are made to use available media to better inform caregivers and
pregnant women, including husband or families which are key people to decide the place of delivery .
Keywords: antenatal care, pregnancy, delivery, maternal mortality, Luang Namtha, Laos
2
5
FACILITATEURS ET OBSTACLES AU SOUTIEN PAR LES PARENTS A DES
HABITUDES DE VIE FAVORABLES A LA PREVENTION DE L’OBESITE DES
ENFANTS AGES DE SCOLAIRE KUNMING ,YUNNAN,CHINE
Dr.YIN Hejia
RESUME
Introduction : La prévalence du surpoids et de l’obésité augmente partout à un rythme
alarmant dans les pays développés et les pays en voie de développement. L’obésité entraîne
des maladies chroniques qui jouent un rôle majeur dans la morbidité et la mortalité. Près
de 11% des femmes au Laos sont en surpoids. Cette étude a pour but d’identifier les
facteurs associés à l’excès de poids chez les femmes de 20 à 60 ans en zone urbaine de
Vientiane.
Méthodologie: Etude cas-témoins qui s’est déroulée de mars à juin 2008 dans 30 villages
sélectionnés aléatoirement à Vientiane. Nous avons inclus des femmes (20-60 ans) en surpoids
(Indice de Masse Corporelle >23 kg/m2) qui ont été appariées (1 cas pour 1 témoins) avec des
femmes (IMC<23 kg/m2) résidant dans la maison la plus proche. Les données suivantes ont été
recueillies sur par un questionnaire standard prétesté : données socio-démographiques, mesures
anthropométriques, chiffres de tension artérielle, antécédents familiaux, scores d’activités
physiques, de stress, et rappel de la consommation alimentaire des 24 h.
Résultats: 194 femmes ont été incluses d’âge moyen 46,34 ±9,56 ans. Les femmes en surpoids
(IMC : 30,51 versus 21,0) étaient plus âgées (46,3 ±9,5 ans versus 38.8 ±8.9), avaient
significativement davantage d’enfants, présentaient davantage de maladies chroniques (42 versus
19), en particulier hypertension (38% versus 9%, p<0.0001) mais présentaient un score de stress
moins élevé (1.7 ± 2,0 versus 2.5 ± 2,2). Après la régression logistique, nous avons pu identifier
2 facteurs de risque de surpoids : âge > 45 ans, et un apport hypercalorique (>1,5 des besoins
journaliers) OR=3,12 (IC=1,76-5,55 ; p<0,0001) et OR=5,43 (IC=1,33-22,16 ; p=0,018)
respectivement. Par contre un régime hyperprotéinique et un niveau financier élevé étaient des
facteurs protecteurs OR=0,13 (IC=0,03-0,5 ; p=0,003) et OR=0,17 (IC=0,06-0,44 ; p<0,0001).
Conclusion: Cette étude souligne l’importance de la prise de conscience de l’obésité chez les
femmes en milieu urbain qui apparaît avec l’âge, et s’accompagne de maladies chroniques de
traitement délicat (en particulier l’HTA). Elle confirme le rôle aggravant de régimes
hypercaloriques et l’impact bénéfique de régime hyperprotidique combiné à l’activité physique.
Un effort d’information basé sur des consignes d’hygiène de vie devrait permettre de limiter
l’impact dans les années à venir.
Mots clés: Obésité, Surpoids, Femme ; Urbain ; Vientiane ; Laos
e
ABSTRACT
Introduction: In China, as in many countries, childhood obesity has become a public health
priority. Literature shows that one of the most effective intervention for the prevention of
childhood obesity, is the parental involvement in health-promoting activities. However, little is
known regarding the determinants of the willingness of parents to get involved in such activities.
2
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Objective: To seek facilitators and barriers to adoption by parents, of a behavior that could
contribute to the prevention of obesity of their children.
Method: Case study carried out with a qualitative approach. The sample consisted of 19 members
of 15 families with a school-age child (18 parents and 1 grandparent) living in the city of
Kunming. A semi-structured questionnaire based on the Health Belief Model conceptual
framework was used.
Results: Preventive behavior by parents depends primarily on the degree of knowledge they have
on childhood obesity. This knowledge is influenced by various factors, including conflicts
between
generations,
time
availability
and
traditional
believes.
Conclusion: Public health should elaborate social marketing interventions to educate parents
about child obesity, its consequences and prevention activities that the family can perform.
Key words:Obesity, child, parents, prevention, Kunming, China
COMPLIANCE DES PARENTS D’ENFANT PRÉMATURÉ AVEC L’INTERVENTION
PARENTALE DE STIMULATION MULTISENSORIELLE À KUNMING EN CHINE
WANG Li yang
RESUME
Introduction : En Chine comme dans beaucoup de pays, la prématurité est un problème de santé
publique dont la prévalence est croissante. Il a été démontré que des interventions réalisées à
domicile par les parents, comme la stimulation multisensorielle ou les massages, peuvent réduire
les effets indésirables sur la santé causés par la prématurité. Peu est connu cependant sur les
facteurs associés à la compliance avec la réalisation de ces interventions.
Objectif : Cette étude vise à étudier les facilitateurs et les obstacles au suivi des recommandations
sur les activités de prévention, qui sont faites aux parents d’un enfant prématuré dans un hôpital
de Kunming en Chine.
Méthode : Etude de cas unique réalisée au moyen d’une approche qualitative. L’échantillon a
consisté en des membres de 14 familles avec enfant prématuré qui ont reçu des recommandations
pour des activités de prévention à réaliser à domicile. Un guide d'entrevue composé à partir des
dimensions du Health Belief Model a été utilisé pour la réalisation d'entrevues semi-dirigées.
L'analyse a consisté en la modélisation des facteurs qui ont émergé comme étant associés à la
compliance.
Résultats : La compliance des parents dépend avant tout de la connaissance qu'ils ont sur la
prématurité, de même que de leur perception de la faisabilité des interventions recommandées, à
domicile. Cette connaissance est influencée par différents facteurs, comme les caractéristiques
socioéconomiques et culturelles, de même que l’environnement familial. La relation entre parents
et personel de santé est un facteur important pour le suivi des activités de prévention à domicile.
Conclusion : l'amélioration des connaissances des parents sur la prématurité et sur le rôle qu'ils
peuvent jouer pour diminuer les séquelles évitables, peut se faire à travers la communication des
activités à réaliser par le personnel soignant. Toutefois, cette communication requiert une
amélioration de la relation entre médecin ou infirmière et patient, et une prise en compte des
traditions qui conditionnent la compréhension de la prématurité par le parent.
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Mots cles : enfant prématuré; compliance ; parents ; Kunming ; intervention ; étude qualitative
ABSTRACT
Introduction: In China as in many countries, prematurity is a public health problem, whose
prevalence is increasing. It was shown that parent interventions at home, as multisensory
stimulation or massage may reduce the adverse health effects caused by prematurity. However,
little is known about the factors which associate with compliance with the implementation of
these interventions.
Objective: This study aims to explore the facilitators and barriers to follow up recommendations
on prevention activities, which were done by the parents of a premature baby in a hospital in
Kunming in China.
Method: Case study conducted only through a qualitative approach. The sample consisted of
members of 14 families with premature children who received recommendations for prevention
activities to do at home. An interview guide composed from the dimensions of the Health Belief
Model was used to carry out semi-directed. The analysis consisted of modeling factors that
emerged as being associated with compliance.
Results: The compliance of parents depends primarily on their knowledge on prematurity, as well
as their perception of the feasibility of interventions at home. This knowledge is influenced by
various factors such as socio-economic and cultural characteristics, as well as the family
environment. The relationship between parents and health personal is an important factor in
monitoring prevention activities at home.
Conclusion: better knowledge of parents on prematurity and the role they can play in reducing
preventable sequelae can be done through communication activities to be undertaken by the
nursing staff. However, it requires an improvement in the relationship between doctor and nurse
with patient, and taking into account the traditions that shape the understanding of prematurity by
the parents.
Keys words : premature baby ; compliance ; parents; intervention; qualitative study
ÉVALUATION ORGANISATIONELLE DE LA RÉPONSE Á UNE ÉPIDEMIE DE
TRICHINOSE SURVENUE DANS LA PROVINCE DE OUDOMXAY AU LAOS
Dr Mathida THONGSENG
RESUME
Introduction: Rien n'est connu sur la capacité de la RDP Lao de faire face à une épidémie
considérée dans les programmes de surveillance comme non prioritaire. Une épidémie de
trichinose survenue en 2005 en RDP Lao a été une opportunité pour étudier la réponse du
système de santé de ce pays face à une telle menace.
Objectifs: Identifier les facteurs organisationnels, c'est-à-dire les facteurs qui caractérisent la
dynamique des acteurs, qui ont influencé la gestion de l'épidémie de 2005 de trichinose au Laos.
Méthodologie: Etude de cas au moyen d'une approche qualitative, avec pour cadre théorique un
cadre inspiré de deux cadres communément utilisés en analyse organisationnelle : la théorie des
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coalitions de Gamson et de la théorie des archétypes de Hining et Greenwood. L'échantillon était
composé de 16 personnes qui représentaient tous les groupes d’acteurs majeurs concernés par la
gestion de l’épidémie. La collecte d'information a été réalisée à partir d’entrevues individuelles, à
l’aide d’un guide d’entretien semi-ouvert.
Résultats: Cette étude à montré que le facteur chance a été un déterminant essentiel de la prompte
identification de la cause de l'épidémie. La faiblesse des ressources nécessaires au diagnostic et
dépistage et surtout, le faible niveau de connaissance sur la maladie tant des services de santé que
des services vétérinaires, représentent un risque certain pour une réponse adéquate à une menace.
Toutefois, une fois le diagnostic réalisé, la structure hiérarchique qui structure le système de santé
s'est avérée fonctionnelle pour contrôler la maladie.
Conclusion: Une épidémie se gère non seulement au niveau central, mais également au niveau
local. Pour être plus efficace, le système de santé lao devrait considérer de former des équipes de
santé locales à la surveillance des épidémies non seulement de pathologies prioritaires, mais
également d'évènements non attendus. Un effort devrait également être fourni pour accroître les
compétences des services vétérinaires à la détection d'agents pathogènes potentiellement délétères
pour la santé de la population. Ces services vétérinaires devraient aussi travailler de façon
formelle en étroite collaboration avec les services de santé provincial et de district. Aussi, les
couloirs de transmission entre le lieu d'une épidémie – le ministère de la santé – les dépôts
nationaux de médicaments, devraient être repensés pour assurer une réduction du temps d'envoi
des produits nécessaires. Finalement, des mesures d'hygiène de base doivent être renforcées..
Mots- clés: Laos, trichinose, épidémie, gestion
ABSTRACT
Background: Nothing is known regarding the capacity of Lao PDR to face an outbreak
considered in surveillance programs as a non-priority. An outbreak of trichinosis that took place
in 2005 in Lao PDR has been an opportunity to study the response of the health care system in
this country to such a threat.
Objectives: To identify organizational factors, i.e. factors related to the dynamics of actors, that
were associated with the management of the 2005 trichinosis outbreak in Lao PDR.
Methods: A qualitative case study was performed. The theoretical framework used is inspired by
two frameworks commonly used in the field of organizational analyses: Gamson's coalition
theory and the Hining and Greenwood's concept of archetypes. The sample consisted in 16 people
representing all major groups of players who were involved in the outbreak management. Semistructured interviews were performed.
Results: This study showed that luck was an important determinant of the prompt identification of
the cause of the epidemic. The weakness in resources necessary for diagnosis and screening and
more important, the low level of knowledge about the disease observed in both, the health and
veterinary services, represents a risk for an adequate to response a threat. However, once the
diagnosis has been done, the hierarchical structure that frames the health system has proved to be
functional to control the disease.
Conclusion: An outbreak is not only managed at the central level but also at local levels. To be
more effective, the Lao health care system should consider forming local health surveillance
teams able to monitor outbreak diseases not only of priority diseasies, but also of unexpected
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events. An effort should also be made to enhance the skills of veterinary services for the detection
of pathogens potentially harmful to the health of the population. These services should also
formally work closely with health services at the provincial and district levels. Also, transmission
corridors between site of outbreak - Ministry of Health – medicine storage, should be redesigned
to ensure a shortening in the time needed to dispatch necessary medication. Finally, measures of
basic hygiene must be strengthened.
Keywords : Laos, trichinosis, outbreak, management
ANALYSE ORGANISATIONNELLE DU PROGRAMME DE RÉDUCTION DE LA
MORTALITÉ MATERNELLE À MADAGASCAR
Dr Aina Nirina HARIMANANA
RESUME
Introduction: La volonté politique et la capacité d'implanter les programmes nationaux
constituent des pré-requis à la capacité de réduire la mortalité maternelle. Or, peu est connu sur
ces deux aspects.
Objectif: Rechercher des facteurs organisationnels influents sur la capacité du système de santé à
élaborer et implanter un programme de réduction de la mortalité maternelle.
Méthode: L'approche utilisée est celle d'une étude de cas abordée par une méthodologie
qualitative. Des entretiens basés sur des questionnaires semi-structurés ont été effectués auprès de
53 participants. Un cadre conceptuel conçu à partir de la théorie de Gamson et celle des
archétypes de Hinnings et Greenwood a été utilisé pour l'analyse des données.
Résultats: De cette étude ressortent quatre éléments majeurs:
♦les activités de réduction de la mortalité maternelle sont fortement dépendantes de l'aide
externe
♦le partenariat gouvernement-partenaires externes qui conduit l'élaboration des politiques et
des programmes nationaux, n'est pas optimal pour la production de programmes bien adaptés
aux conditions du pays. La faiblesse du gouvernement dans la recherche d'information
essentielle en est une des causes importantes
♦les districts qui doivent adapter les programmes n'ont souvent ni la capacité, ni les moyens,
en l'absence d'aide externe, pour le faire
♦Les professionnels, ceux qui ont à appliquer les programmes adaptés dans leurs contacts
avec les femmes en âge de procréer, n'ont pas d'incitatifs à le faire et sont résistants à changer
leur comportement.
Conclusion: Le système de santé de Madagascar doit être renforcé sur le plan organisationnel,
afin d'optimiser sa capacité d'atteindre ses objectifs de réduction de la mortalité maternelle.
Mots-clés: Mortalité maternelle – analyse organisationnelle – Madagascar – élaboration de
politiques – mise en œuvre
ABSTRACT
Introduction: Policy making and ability to implement national programs are prerequisites to the
reduction of maternal mortality.
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Purpose: To investigate organisational factors influencing the health system capacity to elaborate
and implement maternal mortality reduction programs.
Methods: A qualitative case study was performed. Semi-structured interviews were conducted
with 53 participants. A conceptual framework based on Gamson's coalition theory and Hinning
and Greenwood's archetype concept was used to frame the data analysis.
Results: This study shows four major points:
♦Reducing maternal mortality strategies in Madagascar depends strongly on external help.
♦Policies and programs elaborated by the government in collaboration with its external
partners do not always take into account the Madagascar context. On of the main reason is the
poor ability the government has in seeking essential and reliable information
♦Health Districts don't always have the ability to fulfil their mandate of adapting national
programs to their specificity.
♦Health professionals have no incentive to apply programs elaborated by the ministry and
adapted by the district. They are reluctant to change their practice.
Conclusion: Malagasy health system needs to be organizationally strengthened, to improve its
capacity to reduce maternal mortality.
Keywords: Maternal mortality – organizational analysis – Madagascar – policy making –
implementation
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