Présentation - Formation continue Jeudi 31 mars 2011
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Présentation - Formation continue Jeudi 31 mars 2011
Patients HIV et médecins de premier recours Quelques questions fréquentes Olivier Clerc 31 Mars 2011 Homme de 55 ans qui a eu un rapport sexuel non protégé avec une prostituée à Bangkok 24 heures auparavant. Il a été vacciné contre l’hépatite B. Il vous consulte dès son retour inquiet. Vous… 1. Le tranquillisez et proposez un test HIV à 3 mois 2. Proposez vu les risques l’introduction d’une prophylaxie post-expositionnelle de l’infection HIV 3. Renoncez à une prophylaxie vu le risque très faible de transmission pour ce type de rapport 4. Informez sa femme de suite Source HIV positive Risques en fonction du type de contact Recommandations OFSP 2006 Rationnel de la prophylaxie? • Théorie: interruption de la réplication muqueuse et lymphatique régionale avant dissémination • Etudes de prophylaxie chez les primates: efficacité maximale si administration durant 28 jours • Etude cas-contrôle rétrospective: Cardo DM, NEJM 1997 PEP: critères de décision Notion de groupes à risque Prescription d’une trithérapie: en général Combivir- Kaletra MMWR 2005 Suivi en cours de PEP Consultation en urgence en cas de symptômes compatibles avec une primo-infection ! Recommandations OFSP 2006 Important ! • Faire tester la source en urgence si possible • Ne pas oublier: hépatite B, syphilis, chlamydia, gonocoques. Hépatite C en cas de rapports homosexuels • Rapports sexuels protégés jusqu’aux résultats finaux • La décision de prendre une PEP revient au patient Homme de 55 ans qui a eu un rapport sexuel non protégé avec une prostituée à Bangkok 24 heures auparavant. Il a été vacciné contre l’hépatite B. Il vous consulte dès son retour inquiet. Vous… 1. Le tranquillisez et proposez un test HIV à 3 mois 2. Proposez vu les risques l’introduction d’une prophylaxie post-expositionnelle de l’infection HIV 3. Renoncez à une prophylaxie vu le risque très faible de transmission pour ce type de rapport 4. Informez sa femme de suite Patient de 43 ans qui vous fait part d’un rapport homosexuel non-protégé 6 semaines auparavant. Manifestement très anxieux, il vous demande un test HIV. Quelle proposition est correcte? 1. Le risque pour ce type de rapport est négligeable, vous le rassurez 2. A 6 semaines de la prise de risque, le test HIV est fiable à 100% 3. Il faut attendre 3 mois après la prise de risque pour pouvoir faire un test HIV définitif 4. Il faut attendre 6 mois après la prise de risque pour pouvoir faire un test HIV définitif Diagnostic HIV: Evolution des marqueurs sérologiques 2-6 sem 1-3 sem Cohen, J Infect Dis 2010 Diagnostic HIV: Recommandations françaises Octobre 2008 Diagnostic HIV: Recommandations anglaises HIV testing using the latest (4th generation) tests detect HIV antibodies and p24 antigen simultaneously. They will detect the great majority of individuals who have been infected with HIV at one month (4 weeks) after specific exposure. Patients attending for HIV testing who identify a specific risk occurring more that 4 weeks previously, should not be made to wait 3 months (12 weeks) before HIV testing. They should be offered a 4th generation laboratory HIV test and advised that a negative result at 4 weeks post exposure is very reassuring/highly likely to exclude HIV infection. An additional HIV test should be offered to all persons at 3 months (12 weeks) to definitively exclude HIV infection. Mars 2010 Diagnostic HIV: Concept de test Laboratoire de confirmation +/- Centre National pour les Rétrovirus (Zürich) Patient de 43 ans qui vous fait part d’un rapport homosexuel non-protégé 6 semaines auparavant. Manifestement très anxieux, il vous demande un test HIV. Quelle proposition est correcte? 1. Le risque pour ce type de rapport est négligeable, vous le rassurez 2. A 6 semaines de la prise de risque, le test HIV est fiable à 100% 3. Il faut attendre 3 mois après la prise de risque pour pouvoir faire un test HIV définitif 4. Il faut attendre 6 mois après la prise de risque pour pouvoir faire un test HIV définitif Patient de 62 ans, HIV positif sous traitement antirétroviral efficace (Truvada-Kaletra), hospitalisé pour un infarctus du myocarde. Quelle affirmation est correcte? 1. Il s’agit d’un effet secondaire médicamenteux, il faut interrompre la trithérapie 2. A 62 ans, il a le droit de faire un infarctus sans qu’on en fasse tout un plat 3. Une modification de son traitement antirétroviral doit se discuter 4. Il n’y a pas d’interaction entre HIV et maladie coronarienne HIV et infarctus Un risque augmenté Currier, Top HIV Med 2009 Trithérapie et infarctus: Etude SMART (?) Interruption de traitement Les interruptions séquentielles de traitement augmentent le risque d’événement cardiovasculaire de 60 % ! Currier, Top HIV Med 2009 Trithérapie et infarctus: Impact différentié selon molécules Traitement avec profil métabolique favorable ART Calcul du profil de risque (Framingham, score Agla) Gestion agressive des facteurs de risque cardiovasculaires Patient de 62 ans, HIV positif sous traitement antirétroviral efficace (Truvada-Kaletra), hospitalisé pour un infarctus du myocarde. Quelle affirmation est correcte? 1. Il s’agit d’un effet secondaire médicamenteux, il faut interrompre la trithérapie 2. A 62 ans, il a le droit de faire un infarctus sans qu’on en fasse tout un plat 3. Une modification de son traitement antirétroviral doit se discuter 4. Il n’y a pas d’interaction entre HIV et maladie coronarienne Votre patient HIV positif, suivi en médecine 2, a débuté une trithérapie depuis 9 mois et a une virémie indétectable pour la première fois. Il souhaite avoir des rapports sexuels non-protégés avec sa partenaire séronégative dans l’optique d’une grossesse 1. Vous le découragez fortement et l’adressez en médecine de la reproduction 2. Vous convoquez le couple et vous assurez que Madame est au courant de la situation 3. Vous vous assurez que le patient n’a pas d’autre IST et demandez une 2ème virémie indétectable 4. Vous l’adressez en médecine 2: qu’ils assument ce qu’ils font. Virémie et risque de transmission 415 couples 228 couples 187 couples Pas de cas de transmission documentée lorsque la virémie du partenaire séropositif était inférieure à 1500 copies/ml Quinn TC, NEJM 2000 Adhésion optimale au traitement antirétroviral et suivi médical régulier Charge virale plasmatique indétectable depuis au moins 6 mois Absence d’autre IST chez la personne séropositive Consentement éclairé du partenaire séronégatif! Bulletin des médecins suisses 2008 Swiss Statement: Impact pour les patients en couple stable Hasse, Clin Infect Dis 2010 Votre patient HIV positif, suivi en médecine 2, a débuté une trithérapie depuis 9 mois et a une virémie indétectable pour la première fois. Il souhaite avoir des rapports sexuels non-protégés avec sa partenaire séronégative dans l’optique d’une grossesse 1. Vous le découragez fortement et l’adressez en médecine de la reproduction 2. Vous convoquez le couple et vous assurez que Madame est au courant de la situation 3. Vous vous assurez que le patient n’a pas d’autre IST et demandez une 2ème virémie indétectable 4. Vous l’adressez en médecine 2: qu’ils assument ce qu’ils font. Votre patient est sous traitement de Truvada, Reyataz, Norvir depuis 1 semaine. Il se plaint d’une vague pesanteur épigastrique et de pyrosis intermittent. Vous: 1. Introduisez un traitement empirique d’IPP en pensant à une éventuelle gastrite 2. Introduisez un traitement de Motilium 3. Interrompez la trithérapie et adressez le patient en médecine 2 4. Lui dites que ça va passer et qu’il ne faut rien prendre Agents antacides Jusqu’à 50% d’auto-médication chez les patients symptomatiques Falcon, Clin Pharmocokinet 2010 Absorption des antirétroviraux Atazanavir (Reyataz) et agents antacides Dosage (+ ritonavir) Antacide C maximale C minimale AUC ATV/RTV 300 mg/100 mg Omeprazol 40 mg ↓ 72 % ↓ 78 % ↓ 76 % ATV/RTV 300 mg/100 mg Omeprazol 20 mg ↓ 33 % ↓ 27 % ↓ 27 % ATV 400 mg Lansoprazol 60 mg ↓ 91 % -- ↓ 94 % ATV/RTV 300mg/100 mg Omeprazol 40 mg ↓ 59 % ↓ 61 % ↓ 62 % ATV/RTV 300mg/100mg Ranitidine 150 mg ↓ 52 % ↓ 43 % ↓ 48 % L’emploi d’un traitement antacide nécessite le remplacement de l’atazanavir du traitement antirétroviral Beique, HIV Med 2007 Effets indésirables médicamenteux Modifications dans la première année Combivir-Kaletra Truvada-Reyataz Env. 30% des modifications de traitements sont liées à des effets indésirables gastro-intestinaux Elzi et al, Ann Int Med 2010 Votre patient est sous traitement de Truvada, Reyataz, Norvir depuis 1 semaine. Il se plaint d’une vague pesanteur épigastrique et de pyrosis intermittent. Vous: 1. Introduisez un traitement empirique d’IPP en pensant à une éventuelle gastrite 2. Introduisez un traitement de Motilium 3. Interrompez la trithérapie et adressez le patient en médecine 2 4. Lui dites que ça va passer et qu’il ne faut rien prendre Votre patient HIV positif sous Truvada-Reyataz-Norvir, BPCO sous traitement de Seretide de longue date se plaint d’une fatigue progressive et de modification de son aspect corporel remarquez par ses proches... Votre patient HIV positif sous Truvada-Reyataz-Norvir, BPCO sous traitement de Seretide de longue date se plaint d’une fatigue progressive et de modification de son aspect corporel remarqué par ses proches. Vous… 1) Suspectez une intéraction médicamenteuse 2) Pensez à une lipodystrophie induite par la trithérapie 3) Lui recommandez de limiter sa consommation de bières 4) L’encouragez à augmentez son activité physique Intéractions médicamenteuses Inhibiteurs de protéases boostés • Ritonavir (Norvir): inhibiteur de protéase HIV, puissant inhibiteur du cytochrome P450 3A4 • Utilisé à faible dose (100-200 mg/j) pour inhiber le métabolisme d’autres substances Augmentation des taux sanguins Diminution de la fréquence d’administration Toxicité métabolique Fort potentiel d’intéractions médicamenteuses Quelques examples d’intéractions • • • • • • • Statines: simvastatine, atorvastatine Anticalciques: amlodipine, diltiazem, verapamil Inhibiteurs PDE-5: sildénafil, tadalafil Benzodiazépines: midazolam, diazepam Anti-arythmiques: amiodarone Immunosuppresseurs: cyclosporine, tacrolimus Corticostéroïdes inhalés: fluticasone Intéraction ritonavir-fluticasone • Fluticasone: substrat du cytochrome p450 3A4 • Augmentation de l’exposition 350 x • Pas de cas décrits avec d’autres corticostéroïdes inhalés ou intranasaux (budénoside - Symbicort, Pulmicort) • Fluticasone est plus lipophile grand volume de distribution et a une plus longue demi-vie • Association à éviter! Votre patient HIV positif sous Truvada-Reyataz-Norvir, BPCO sous traitement de Seretide de longue date se plaint d’une fatigue progressive et de modification de son aspect corporel remarqué par ses proches. Vous… 1) Suspectez une intéraction médicamenteuse 2) Pensez à une lipodystrophie induite par la trithérapie 3) Lui recommandez de limiter sa consommation de bières 4) L’encouragez à augmentez son activité physique Votre patient sous substitution de Méthadone a débuté un traitement par Atripla (tenofoviremtricitabine-efavirenz) depuis 4 semaines. Il vous consulte en raison de nausées persistantes. 1. Vous l’adressez en médecine 2 pour modifier ce traitement mal toléré 2. Vous prescrivez un traitement d’épreuve de Motilium 3. Vous dosez la méthadonémie et augmentez empiriquement le dosage 4. Vous demandez une gastroscopie, suivi d’une imagerie abdominale en l’absence de diagnostic Nausées et HIV • Plainte extrêmement fréquente, d’autant plus que le stade de la maladie est avancé. Médications, intéractions Causes infectieuses Gastroparésie Psychogène Chubineh, Int J STD AIDS 2008 Efavirenz et méthadone J0 avant début efavirenz J14 - 50 % L’efavirenz est un inducteur puissant du cytochrome 3A4 qui métabolise la méthadone Clarke et al, Br J Clin Pharm 2001 Efavirenz Rôle de l’induction du cytochrome 3A4 Stocrin Atripla Egalement inhibiteurs des cytochromes 2B6, 2C9 et 2C19… Maggiolo, Exp Op Pharmocother 2007 Votre patient sous substitution de Méthadone a débuté un traitement par Atripla (tenofoviremtricitabine-efavirenz) depuis 4 semaines. Il vous consulte en raison de nausées persistantes. 1. Vous l’adressez en médecine 2 pour modifier ce traitement mal toléré 2. Vous prescrivez un traitement d’épreuve de Motilium 3. Vous dosez la méthadonémie et augmentez empiriquement le dosage 4. Vous demandez une gastroscopie, suivi d’une imagerie abdominale en l’absence de diagnostic Le must www.hiv-druginteractions.org Therapeutic drug classes used in patients <50 and >50: Cross sectional analysis of the Swiss Hiv Cohort Study (n=1501). Therapeutic drug classes used in patients under 50 years vs over 50 years. Cross-sectional analysis of the SHCS (n=1501) 35 30 patients (%) 25 20 15 10 5 0 > 50 years < 50 years Data on file; extension of Marzolini C, Elzi L. et al. and the Swiss HIV Cohort Study. Antiviral Therapy 2010 Patient de 42 ans, toxicomane sous méthadone dont vous avez repris le suivi, vous questionne sur sa prise en charge HIV. Vous dosez les CD4 à 440 c/ml et diagnostiquez une hépatite C chronique virémique. 1. Le bilan de l’hépatite C est prioritaire car il n’y a pas d’immunosuppression significative 2. L’introduction d’une trithérapie est risquée car les effets indésirables attendus sur le foie sont importants 3. Un traitement antirétroviral doit se discuter 4. Il vaut mieux attendre pour traiter ce type de patient, en raison d’une adhésion difficile avec risque de résistances Traitement antirétroviral: Quand débuter? Reconstitution immune Morbidité non-infectieuse Diminution transmission Toxicité à long terme Résistances – compliance Qualité de vie Coût de la médication Traitement antirétroviral: Avant 2010 Recommandations médecine 2 2009 Evolutions récentes 2010 Diminution de la mortalité suggérée par plusieurs études observationnelles chez les patients débutant un traitement précocément (CD4 < 500) Hernan et al, AIDS 2010 Kitahata et al, NEJM 2010 Traitement antirétroviral: Recommandations IAS 2010 Thompson et al, JAMA 2010 Patient de 42 ans, toxicomane sous méthadone dont vous avez repris le suivi, vous questionne sur sa prise en charge HIV. Vous dosez les CD4 à 440 c/ml et diagnostiquez une hépatite C chronique virémique. 1. Le bilan de l’hépatite C est prioritaire car il n’y a pas d’immunosuppression significative 2. L’introduction d’une trithérapie est risquée car les effets indésirables attendus sur le foie sont importants 3. Un traitement antirétroviral doit se discuter 4. Il vaut mieux attendre pour traiter ce type de patient, en raison d’une adhésion difficile avec risque de résistances En résumé… • La prévalence de l’infection HIV augmente • Les patients vieillissent! • La plupart reçoit un traitement antirétroviral susceptible d’engendrer des intéractions La prise en charge internistique est devenue prioritaire pour rapprocher leur espérance de vie de la norme ! Merci de votre attention!