1 Conférence CEFJ : « la réalité du marché japonais de l`alimentaire
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1 Conférence CEFJ : « la réalité du marché japonais de l`alimentaire
Conférence CEFJ : « la réalité du marché japonais de l’alimentaire après Fukushima » Mardi 13 mars 2012, Restaurant japonais Benkay de l’hôtel Novotel Paris Tour Eiffel 1. Ouverture par Mme Noriko Tominaga-Carpentier, CEFJ M. Laurent Fuentealba, Responsable marché entreprise Novotel Paris Tour Eiffel : C’est la troisième fois que nous hébergeons un évènement du CEFJ à l’hôtel Novotel Paris Tour Eiffel. Puisque le thème d’aujourd’hui porte sur le domaine alimentaire, il nous semblait naturel d’accueillir la conférence dans le restaurant japonais Benkay de l’hôtel. Nous vous souhaitons un bon petit-déjeuner et espérons pouvoir à nouveau vous recevoir en une autre occasion. Mme Noriko Tominaga-Carpentier, CEFJ : Aujourd’hui nous allons écouter quatre intervenants. Tout d’abord, M. Lopez, de la CCI Nord Pas-de-Calais, qui se rend au Japon cet automne en compagnie de sociétés françaises du domaine alimentaire, et va nous parler des résultats de l’enquête qu’il a mené à ce sujet. Puis, nous écouterons, Mme Murayama du JETRO, spécialiste de l’agroalimentaire en France, détachée du ministère de l’agriculture japonais, ainsi que M. Miyazawa, de l’Office National du Tourisme Japonais en France. Enfin, M. Woog, Président de Matsuri, qui importe des produits alimentaires du Japon pour ses enseignes de restauration japonaise en France, apportera un quatrième témoignage, qui sera suivi d’un débat ouvert à tout le monde. 2. Intervention de M. Olivier LOPEZ, Conseiller en développement international pour l’Asie Pacifique, CCI International Nord de France M. Olivier Lopez : Bonjour à tous. Je suis en charge du marché japonais à la chambre consulaire. J’ai travaillé au JETRO pendant près de 4 ans et j’ai vécu au Japon cinq ans. A la chambre consulaire de Lille, l’année 2012 est dédiée au secteur agroalimentaire japonais. Dans cette optique, nous avons mené une enquête auprès des entreprises françaises basées au Japon et auprès de celles de la CCI Franco-Japonaise de Tokyo. Notre constat, au-delà de la catastrophe humaine qui a coûté la vie à plus de 19000 personnes, est celui d’une catastrophe agricole et alimentaire. Le tsunami a causé 22,6 milliards d’euros de dommages aux secteurs de l’agriculture et de la pêche, et a englouti 23600 hectares de surfaces exploitables, ainsi que 25 000 bateaux de pêche. Entre Aomori et Chiba, de nombreux ports ont été détruits. Cette catastrophe a provoqué d’immenses souffrances, en termes matériels mais également en termes d’image. Aujourd’hui, ce problème d’image concerne l’éventuelle contamination alimentaire, qui s’ajoute aux scandales alimentaires antérieurs tels que le précédent de la contamination au lait Meiji dans une école de Tokyo, et crée un climat de suspicion. La conséquence directe de ces évènements est que les consommateurs ont vraiment changé leurs modes de consommation pour s’assurer d’une alimentation plus saine. Ils se sont tournés vers les produits cultivés de l’ouest du Japon et les produits importés de l’étranger. On a d’ailleurs constaté un bond de nos exportations alimentaires vers le Japon, qui ont augmenté de 12%. Cependant, cette augmentation concerne essentiellement les produits hauts de gamme, hors les français étaient déjà bien positionnés sur ce secteur. Pour revenir sur le sujet de cette transformation des habitudes de consommation, elle est due au fait que les japonais ont eu envie de retrouver le goût naturel des choses, de retourner aux produits cultivés, et ont fait beaucoup plus attention à l’origine des produits et des enseignes. Alors qu’on s’attendait à une baisse des prix dans l’alimentation au Japon car le yen était plus élevé, la crise a provoqué une augmentation du prix des matières premières 1 comme du prix de l’alimentation, ce qui est positif pour les exportateurs. Par exemple, dans le café et le blé, on a constaté une augmentation des prix à deux chiffres, de respectivement 10% et 18%. Le nouveau comportement des consommateurs a également encouragé la diversification des produits et des canaux de distribution, des phénomènes de recours à des comparatifs entre les magasins, et un véritable succès de la livraison à domicile, prestation comportant également un volet dans lequel une mine d’informations est délivrée sur l’origine des produits dans le but de rassurer les consommateurs. Ce succès concerne également les produits frais du Japon et les produits du terroir, les produits français ayant leur carte à jouer dans cette dernière catégorie. Voilà ce qu’on pouvait dire sur les résultats de cette enquête. Je souhaite vous informer que la CCI Nord apporte son appui à deux journées d’information, le 3 avril 2012 à Arras, et le 4 avril 2012 à Boulogne-sur-Mer, qui seront organisées sur le thème des produits de la mer et des pôles de compétence sur ce marché. Enfin, je me permets de vous rappeler la mission de la CCI Nord des entreprises françaises au Japon, qui se déroulera du 24 au 28 septembre 2012, et pour laquelle déjà beaucoup d’entreprises japonaises manifestent leur intérêt, particulièrement en ce qui concerne le secteur haut de gamme. 3. Intervention de Mme Maiko MURAYAMA, manager agribusiness, JETRO Je vais vous parler de la situation des produits agroalimentaires d’origine japonaise en France. Est-ce que les flux des produits agroalimentaires en provenance du Japon ont diminué? A cette question, on peut répondre que non, et qu’en 2011, on a même constaté une hausse de 16% des importations par rapport à 2010, ce qui représente un gain de 5 millions de yens (entre 45000 et 46000 euros). La deuxième question qui revient souvent est : est-ce que les produits alimentaires japonais sont sûrs au niveau de la sécurité alimentaire? Depuis longtemps déjà, l’Union Européenne possède une réglementation qui limite le taux de radioactivité des aliments importés. Depuis mars 2011, elle a émis une nouvelle réglementation sur les produits venant du Japon, avec des chiffres beaucoup plus stricts par rapport aux autres importations. De plus, les produits doivent être soumis à une certification d’exportation à accoler aux produits, ce qui fait que les produits font l’objet systématique d’une double vérification, une première fois sur le lieu d’origine, et une deuxième fois au passage de la douane européenne. Enfin, la réglementation de la France étant une des plus strictes parmi les pays de l’UE, vous pouvez avoir confiance dans les produits japonais importés. En ce qui concerne l’influence de la catastrophe, elle a bien sûr eu des retombées sur le secteur de l’agroalimentaire, mais celles-ci sont différentes selon les enseignes, restaurants, magasins…Cette influence est donc variable, mais en général, elle a été limitée par rapport à ce que nous croyions. Juste après l’accident, nous avons reçu beaucoup de requêtes de restaurants et d’enseignes, dont la fréquentation était touchée, mais après les vacances d’été, on a retrouvé un niveau normal de fréquentation des restaurants. On a également interrogé une dizaine de chefs de restaurants français qui utilisaient des produits japonais, et qui nous ont affirmé qu’ils ne changeraient pas et continuaient à utiliser des produits japonais comme avant. Les retombées négatives ont donc été assez limitées par rapport à ce que nous craignions, mais je peux tout de même affirmer que le durcissement des réglementations de l’UE a eu des conséquences sur l’exportation des aliments japonais en Europe. L’obtention obligatoire d’un certificat pour chaque produit entraîne des coûts plus élevés du côté des exportateurs, et on constate une tendance de certains exportateurs à abandonner l’exportation de produits quand 2 celle-ci tend à devenir trop chère. Cela a ainsi entraîné une baisse voire même une disparition de certains produits alimentaires dans les magasins. A ce coût supplémentaire qu’engendre la certification selon la nouvelle réglementation, s’ajoute celui de l’échantillonnage, un échantillon de produit devant être délivré pour chaque kilo exporté, ce qui a pour conséquence qu’une immense quantité d’échantillons doivent être produits et vérifiés, ce qui coûte également très cher. Ces deux nouvelles dispositions entraînent un troisième problème. L’échantillonnage et la certification prenant un certain temps, malgré la bonne volonté de la douane française à ne pas faire obstruction à la circulation des produits, ils constituent un frein si les aliments arrivent périmés, ce qui est parfois le cas quand le processus de mise en œuvre des diverses étapes de vérification est trop lent. Enfin, je souhaiterai évoquer l’enquête que nous avons effectuée auprès des consommateurs français, menée auprès de 1003 personnes. Parmi les personnes interrogées déclarant consommer japonais de temps en temps, 30% ont affirmé avoir réduit leurs achats de produits japonais. Mais parmi les personnes interrogées déclarant consommer souvent des produits japonais, la grande majorité ont affirmé qu’ils continuaient à les acheter sans avoir changé leurs habitudes. C’est ce que l’on a pu également constater sur le stand du JETRO du Salon de l’agriculture de cette année. Parmi les 100 personnes interrogées sur le stand, seuls 3% ont affirmé qu’ils avaient réduit leur consommation de produits japonais. Pour ce qui est de l’avenir, l’UE prolongera la réglementation actuellement en vigueur sur les produits alimentaires japonais jusqu’en octobre 2012. Cependant, l’UE ayant constaté que les processus de vérification auxquels procède le gouvernement japonais étaient hautement sécurisés, il a été décidé que le niveau de contrôle au niveau de la douane européenne sera abaissé après cette date. Au niveau du gouvernement japonais, à partir du 1er avril, le contrôle va devenir encore plus sévère pour les aliments à destination de l’étranger comme du marché national. Mais il sera également appliqué aux produits provenant de l’étranger. En Europe, il n’a pas encore été décidé du degré de vérification des produits japonais appliqué ultérieurement, donc nous sommes dans l’expectative. J’espère que vous les français, continuerez à apprécier les produits en provenance du Japon. 4. Intervention de M. Koichi MIYAZAWA, Directeur du Japanese National Tourism Office, JNTO Appartenant au Ministère du tourisme japonais, je ne suis pas un spécialiste en sûreté alimentaire. Cependant, depuis un certain temps, on m’interroge très souvent à ce sujet. Je vais donc vous parler de l’impact de la catastrophe de mars dernier sur le tourisme au Japon, et également apporter quelques réponses aux questions concernant la sécurité. Je suis content de constater que l’impact sur les produits alimentaires japonais est resté limité. En revanche, le secteur du tourisme au Japon a été très touché. En 2011, le nombre de visiteurs au Japon était d’environ 6, 2 millions de personnes, or il était d’environ 8, 6 millions de personnes en 2010, soit une baisse de presque 28% de fréquentation par rapport à 2010. Cette baisse de fréquentation a connu un pic en avril 2011, avec une baisse de 62,5% des fréquentations par rapport à avril 2010, alors qu’entre décembre 2011 (572000 visiteurs environ) et décembre 2010 (648000 visiteurs environs) la baisse n’était que de 11,7%. En ce qui concerne les Français, le Japon en a accueilli 95400 en 2011 et 151000 en 2010, soit une baisse de 37% d’une année sur l’autre. Cependant, on a observé un redressement de cette tendance en décembre 2011, avec un différentiel de seulement 19,4% entre les visiteurs français de décembre 2011 (environ 8000), et ceux de 2010 (environ 10 000). 3 Dans les autres pays, on a constaté un meilleur rétablissement, particulièrement des visiteurs en provenance de l’Asie (Taïwan, Chine), et en Europe, c’est le Royaume-Uni qui s’est distingué par le rétablissement le plus notable. A l’Office, nous recevons beaucoup de questions sur la contamination de l’atmosphère et de l’eau. Nous répondons qu’elle est sensiblement équivalente, à Tokyo et à Kyoto, à celles des autres grandes capitales dans le monde. Cependant, nous publions fréquemment sur notre site Internet des informations sur l’alimentation car la méfiance reste très forte par rapport à cela. A partir du 6 mars 2012, le ministère de la santé japonais a rassuré les visiteurs comme les locaux en faisant appliquer une réglementation imposant l’examen quotidien des aliments. Depuis le 19 mars 2012, sur les plus de 120000 échantillons contrôlés, seuls 1162 échantillons, soit moins de 1% de l’ensemble, dépassaient le seuil autorisé, d’où leur exclusion immédiate de la vente. Pour revenir aux statistiques concernant les voyageurs, de janvier à décembre 2011, on a enregistré une baisse de 29% des voyageurs de tourisme, mais en ce qui concerne les voyageurs d’affaires, la baisse de la fréquentation au Japon n’était que de 11,7% sur la même période, par rapport à 2010. Ainsi, la reprise a été beaucoup plus rapide sur le segment business. Il est à noter qu’au plus fort de la crise, alors qu’on enregistrait une baisse moyenne de plus de 50% de la part des touristes, elle était seulement de 15% de la part des voyageurs d’affaires. Je vous prie donc d’encourager vos collègues et vos amis à venir au Japon, et à ne pas hésitez à nous contacter pour que nous vous donnions des informations. Certains d’entre nous ont également la possibilité de se déplacer pour informer le public ou les entreprises. 5. Intervention de M. Eric WOOG, Président, MATSURI La restauration japonaise en France n’est représentée par aucune instance ou syndicat, donc elle ne produit par conséquent pas de statistique. Cependant, les quelques chiffres que je vais vous communiquer proviennent de ma position à Foodex, société de négoce japonaise en agroalimentaire. La restauration japonaise connaît aujourd’hui un engouement majeur, avec la multiplication des restaurants japonais de proximité jusque dans les petites villes de province. En France, le marché de la restauration japonaise est détenu à 55% par des asiatiques pour la plupart non japonais, du fait d’une population asiatique issue de l’immigration voire de la décolonisation très importante en France. On décompte cependant une petite centaine de restaurants japonais authentiques, tenus par des japonais, et une restauration japonaise de masse détenus par des asiatiques et un petit nombre de français. Après le 11 mars 2011, le phénomène de méfiance de la clientèle vis-à-vis de la restauration japonaise n’a pris de l’ampleur qu’à partir du 17-18 mars 2011. Dans nos enseignes Matsuri de restauration japonaise, on a enregistré une baisse de 20% de la fréquentation dans la semaine qui a suivi. Cela était dû à des raisons psychologiques, qui ont disparu dès juin 2011, mois pendant lequel les chiffres de fréquentation sont redevenus les mêmes qu’à n-1. Dans ce contexte, la restauration japonaise continue à se développer et de nouveaux restaurants japonais sont ouverts tous les jours en France. Le secteur de la restauration authentique, comme à Benkay, ou dans les enseignes que l’on trouve rue Sainte-Anne, telles que Kunitoraya, a connu un préjudice très sévère car ce type de restauration a beaucoup souffert du manque d’importation de produits. Or, à Foodex, on a basculé sur des imports pays tiers car la plupart de nos fournisseurs, tels que Takaokaya pour les algues « nori », sont des multinationales japonaises implantées partout dans le monde, notamment via la production, comme par exemple en Chine, mais aussi en Grande-Bretagne 4 ou dans d’autres pays en Europe et aux Etats-Unis, pour des produits tels que la sauce soja. Ce basculement assez immédiat vers des produits imports pays tiers a été assez transparent pour les clients, car de toute façon, de nombreux produits, tels que le riz, qui vient souvent de Californie (à Matsuri, le riz est produit dans la plaine du Pau), ou les yakitoris ou le gingembre, qui viennent beaucoup de Chine ou de Thaïlande, font que tous les grands produits ne viennent pas forcément du Japon. Sur le ticket, on peut considérer que seulement 25 à 30% des produits sont japonais, la majorité des restaurateurs travaillant avec des produits non japonais. A Matsuri, le thon vient de la Méditerranée, et l’albacore et le saumon, produit n°1, de partout. Pour information, pour 10 Kg de saumon, on vend 700 grammes de daurade et 2 Kg de thon. La restauration japonaise de masse n’a donc pas souffert de la problématique de l’importation, par contre, elle a souffert d’une problématique commerciale en termes d’image. Chez Foodex, premier distributeur en France, on constate des chiffres de croissance constants un an après, mais cette tendance ne marche pas forcément ailleurs. Notamment en Suisse, où Matsuri possède une enseigne, et où le marché est essentiellement aux mains de la communauté japonaise. Or, quand ceux-ci se sont vus imposer des produits pays tiers, ils n’étaient pas du tout contents, et ont réussi à continuer d’utiliser des produits venant du Japon, et même à garder leur clientèle, notamment car justement ils refusaient catégoriquement l’imposition de ces produits importés pays tiers. Pour conclure, je dirais que ce marché possède une profondeur qu’on n’imaginait pas il y a 10 ans, et qui va continuer à se développer durablement pendant au moins encore 20 ans. 6. Intervention de M. Simon Neveu, responsable du restaurant Benkay Comme M. Woog, nous avons également constaté les craintes de la clientèle française après la catastrophe. A Benkay, 85% de la clientèle est française et 15% japonaise. A la suite de la catastrophe, hormis la majorité des produits frais qui sont fabriqués en France, nous avons rencontré des difficultés avec l’importation de produits sous vide, tels que les tsukemonos, pour lesquels on a encore du mal à se faire réapprovisionner sur certains produits. Cet état de fait a eu des répercussions dans les mois, et non dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Il est à noter que les seuls produits frais que nous faisons venir du Japon sont les racines de wasabi frais, et pour cela, on est un des seuls à Paris. Face aux difficultés d’approvisionnement, étant une enseigne où la ligne de conduite allie qualité et tradition japonaise, nous n’avons pas voulu faire venir des produits du fournisseur japonais ne venant pas du Japon car cela n’est pas notre positionnement. Nous n’avons pas hésité à dire à nos clients de chaque jour comme à nos clients fidèles, que nous n’avions plus certains produits plutôt que de leur servir des produits non japonais. 7. Questions du public Mme Duprieu : A l’automne, nous nous sommes rendus au Japon, et notamment à AizuWakamatsu. Sur le bord de la route, comme à leur habitude, des vendeurs exposent leurs produits de potager. On s’est alors posé la question du contrôle de ce type de produit : quel est le contrôle? Mme Murayama : Comme cela était le cas à Tchernobyl, je ne pense pas que tout le monde, tous les agriculteurs, aient pu avoir été contrôlés. Au Japon, jusqu’à présent, chaque collectivité locale vérifiait leurs propres produits pour déterminer quels produits nécessitaient d’être contrôlés. Aujourd’hui, des produits tels que les épinards de Fukushima, nécessitent d’être contrôlées car leur disposition, feuilles ouvertes, les prédisposent à une radioactivité potentiellement plus élevée. Au cours de l’année dernière, ayant déterminé que l’eau courante était à l’origine de la pollution, notamment radioactive, nous avons décidé qu’il fallait donc surtout détecter par où l’eau courante passait. 5 Nous venons de voir qu’à partir du 1er avril, les contrôles seront plus stricts. Cela a été rendu possible par le fait que l’année dernière nous avons pu déterminer sur quels produits il fallait être plus attentifs et qu’il fallait paramétrer les contrôles en fonction de l’eau et de la terre. Je ne peux pas moi-même savoir si les agriculteurs qui vendent au bord de la route sont contrôlés ou pas, mais désormais, ce sera aux collectivités locales de décider de la mise en place de ces contrôles. M. Olivier Demussat, AOD : Les japonais redoublent d’attention en ce qui concerne l’alimentation. Dans ce contexte, les produits bios en profitent-ils pour se développer? M. Lopez : La catastrophe n’a pas eu d’impact sur le marché bio, mais a amplifié le phénomène, qui s’est développé en 2000, et a explosé en 2005-2006. Mais aujourd’hui, c’est l’origine du produit qui est le plus important pour les consommateurs. Conclusion de Mme Murayama : Combien de temps cela-va-t-il durer? C’est une question un peu absurde, et je voudrais bien le savoir moi-même. 6