VILLA EL HOGAR

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VILLA EL HOGAR
MINISTERE DE LA CULTURE – DIRECTION REGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES D’AQUITAINE
64 –
VILLA EL HOGAR
PYRENEESATLANTIQUES
1. LOCALISATION
Canton
Commune
Lieu-dit
Adresse
:
: Anglet
:
:
Référence cadastrale
Propriétaire
:
:
2. HISTORIQUE
Date de construction
Commanditaire
: 1924-1927
:
: William Marcel
: Une villa
:En confiant en 1924 la construction
de sa maison de villégiature à
l'architecte William Marcel, un Béarnais installé au
Chili avec son épouse d'origine basque, cède à la mode
des «India-noak » ou -Amerikanoak- (Basques ayant
émigré en Amérique Latine) qui, fortune faite,
reviennent au pays alors en pleine vogue touristique et
contribuent à en faire un véritable laboratoire
d'expérimentation pour l'architecture néo-basque. La
villa El Hogar signifie «Le Foyer».
Architecte
Programme
Historique
3. DESCRIPTION GÉNÉRALE
Style architectural : Néo-basque/ casa torre
Édifice
: À l'époque, les vertus du néobasque pour traiter des programmes
de villas d'exception ont déjà fait leurs
preuves. Mais l'influence de ces
maîtres d'ouvrage fortunés, sensibles à
l'architecture du monde hispanique où
ils ont passé une bonne partie de leur
vie, va permettre aux architectes de
faire évoluer le modèle, jusque là
essentiellement inspiré par la maison
labourdine, vers celui de la «casa
torre» (maison-tour) répandu dans les
provinces basques espagnoles de
Navarre et de Guipuzcoa.
Disposant pour El Hogar d'un
magnifique terrain avec des vues
admirables sur les Pyrénées et la
campagne avoisinante, l’architecte en partie haute d'un parc dont la composition est orchestrée pour la mettre
peut se livrer à une véritable mise en en valeur et lui donner un caractère noble propre à séduire le goût sans
scène de la maison qu'il place
doute un peu «nouveau riche » du commanditaire...
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C'est par emmarchements, successifs
épousant la topographie, et avec un jeu de rotondes
qui marquent l'axe central de la façade sud, qu'on
découvre en effet à l'époque le volume très simple
de la maison dont un corps est élevé en forme de
tour. Les plantations sont conçues comme un écrin
de verdure qui ne doivent cacher ni la maison ni le
panorama,
Le large débord des toitures repose sur
des échauguettes tronquées aux angles tandis que
les baies jumelées arrondies ou rectangulaires
toutes rehaussées d'encadrements de pierre
accentuent la richesse de l'ensemble. L'étage de
réception est prolongé par une terrasse, couverte
d'une pergola supportée par une colonnade, qui
renforce l'apparat de la façade principale
également marqué par un écusson de pierre
sculptée portant le nom de la maison et une niche
pour une statue entre deux fenêtres jumelées.
L'intérieur présentait un décor tout aussi
somptueux dont il reste encore quelques indices- «
azulejos », pavage, vitrail de Mauméjean - même si
l'on peut regretter que la propriété ait connu le
même sort que bien d'autres : démembrement du
parc, construction d'installations sportives, et
reconversion de la maison, acquise par la ville
d'Anglet, en centre d'activités sportives et
culturelles. Le plan intérieur, cloisonné pour les
besoins nouveaux, ne traduit plus la façon
qu'avaient de recevoir dans leur « hogar » (foyer
en espagnol) d'Anglet les propriétaires.
Après avoir vécu quelques années au
Chili, la propriétaire revient s'installer en France
en raison de la santé fragile de l'un de ses six
enfants. Elle habite El Hogar jusqu'en 1935, date à
laquelle elle repart pour le Chili, pensant revenir
rapidement en France.
Elle n'aura pas le bonheur de revenir à El
Hogar. Pendant la seconde guerre mondiale la
maison est occupée par les troupes allemandes et
partiellement dégradée. Elle est ensuite louée, puis
acquise par un entrepreneur qui y installe une
fabrique de sandales. La villa devient propriété de
la ville d'Anglet en 1968.
La propriété devient centre culturel et
sportif. 1968 marque, pour la ville d'Anglet, le
début d'une série d'acquisitions foncières destinées
à enrichir le patrimoine communal. En effet, Anglet
est en plein essor dans les années soixante et doit
développer ses infrastructures dans le but de
répondre aux besoins d'une société qui se tourne de
plus en plus vers les loisirs : la propriété devient
centre culturel et sportif. Ces activités sont
symbolisées par la mosaïque de Jean Lesquibe,
réalisée par Charles Carrère en 1977, année de
son installation à Belite. On peut la voir à côté du
portail ouvrant sur la route de Hausquette.
La «casa torre»
(maison
tour)
des
provinces de Navarre et
de Guipuzcoa en Pays
basque sud : corps de
bâtiments élevés en forme
de tour ; encorbellements
plus ou moins moulurés ;
murs blancs ou ocrés ;
large débord des toits et
jeu des auvents ou des
balcons souvent arrondis ;
portes où domine le pleincintre ; baies jumelées ou
fenêtres à croisillons et
meneaux ; nombreux
éléments
décoratifs
comme les écussons ou les
grands cartouches de
pierre sculptée disposés
en façades ou aux angles
à l'imitation des maisons
nobles espagnoles.
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Plusieurs corps de métiers participent à la décoration de
la villa, parmi lesquels le célèbre Atelier Mauméjean dont
l'un des vitraux orne la cage d'escalier.
4. DOCUMENTATION EN RÉFÉRENCE
Le pays basque ; architecture des années 20 et 30. Paris, IFANorma, 1993. P. 202
Balades Architecturales, Anglet, Archive d ‘Architecture
de la côte Basque, éditions Lavielle, Bilbao, 2001