Numero 2
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Numero 2
N U M E R O LE PAPELARD le magazine de l’étudiant mulhousien 1 Edito. Je les entendais déjà les premières critiques, les premières propositions farfelues, les premiers conseils avisés et vaseux. J’attendais promptement les réactions diverses et variées, les premiers commentaires miteux et dédaigneux de ceux qui se méfient de tout ce qui est gratuit, les témoignages compatissants au sujet de notre handicap informatique, les longues phrases lyriques d’encouragement. Ainsi, c’est avec un large éventail d’outils améliorateurs que nous avons composé ce second volet. Continuant de militer pour l’atomisation de l’information, nous récidivons à pratiquer sans vergogne le «sans transition». Notre recette est simple pour cette deuxième édition : préparez un bon gros bouillon de culture, ajoutez un zest de politique, une pincée d’imaginaire, ne surveillez en aucun cas, et vous obtiendrez le numéro 1 du papelard. Les avis divergeront alors à notre sujet. Certains nous jugerons bel et biens comme des ados déstructurés, d’autres estimerons que notre imagination est débordante. Quel que soit votre choix c’est avec un immense plaisir que nous vous accueillons dans ce nouveau numéro. Nous l’espérons mieux abouti, surtout que notre rédaction s’est fait violence pour ne plus user de la redondante vanne du tsunami. C’est une nouvelle page qui se tourne. Fini le papelard austère comme un registre paroissial, fini aussi les blagues poussiéreuses sorties d’un placard dont tout le monde aurait trouvé la clef, fini peut-être les fautes d’orthographes grosses comme un mensonge de la maison blanche. C’était jadis le temps du papelard hivernal, place au papelard printanier qui porte en lui les premières fleurs d’un projet qui mûrit. Tibo PHOTO Les membres du groupe Tribok. Article en page 4. Sommaire. > l’édito de Tibo ; et Tribok à la une > la constitution européenne selon Geoff en page 2 > de l’actu musicale par Nicolas en page 3 et Iuliu en page 4 > une folle sagesse d’après Cindy en page 5 > l’engagement moral selon Jérémy en page 6 > la culture indienne contemporaine par Ally en page 7 > la série Z vue par nico et la créativité d’Alice en page 8 Notre recette est simple pour cette deuxième édition : un gros bouillon de culture, un zest de politique, une pincée d’imaginaire N U M E R O 1 L A C O N S T I T U T I O N E U R O P E E N N E Quelques observations sur la constitution européenne La constitution européenne est une nécessité. Sans sa ratification par la France, le projet risque de tomber à l’eau, voire à plonger l’Europe dans la misère et la guerre et la faute en incombera à cette France frileuse et chipoteuse, rétive à toute nouveauté que l’on ne connaît que trop. Tels sont les arguments souvent employés par les partisans du oui, de quelque bord politique que ce soit. Curieux de nature et « chipoteur » par conviction, c’est avec un œil circonspect, libre de toute appartenance politique que je me suis lancé dans la lecture de ce texte qui devrait nous être proposé en référendum en milieu d’année, par une question du type : t’es européen ou très con ? (merci président !).C’est vrai que le texte peut paraître austère, voire rébarbatif, mais il s’agit avant tout du cadre dans lequel l’Europe pourra se développer et avec elle, l’ensemble des nations la constituant, c’est à dire entre autre nous ; alors allons-y, un peu de courage et à l’attaque ! clou, (art I-42-7) l’OTAN reste pour les Etats qui en sont membres (oui, on en fait partie), le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en œuvre. L’OTAN entre dans la constitution, devient ainsi constitutionnelle mais reste inféodée aux USA. A nous les opérations américaines type Bretzelzkillers. J’ai toujours eu envi d’avoir mon propre char, la classe pour se garer, et la drague assurée. D’autant plus que le droit au mariage est reconnu, ainsi que celui de fonder une famille (art II-69), mais aucunes traces d’union libre, type PACS, ni du plus petit divorce (Ah, l’amour toujours, quel idéaliste ce Giscard…). On rigole, on rigole… mais cette constitution nous délivre tout plein de ces perles qui nous feront sourire et égaieront notre futur : (art II-73) les arts et la recherche scientifiques sont libre (super cet orchestre symphonique emplit de clones d’André Rieu) ; ( art II-62) toute personne à le droit à la vie (tous unis avec le Pape, l’Irlande et Malte pour la reconnaissance de la personnalité, très riche, du fœtus ), et j’en passe… L’article I-3 définit les objectifs de l’union. Passés les bons sentiments, la paix, la sécurité et Enfin voilà ! Militariste, ultra-libérale, le bien-être de ses peuples (à priori on est tous réactionnaire mais non dénuée d’humour, la lecture d’accord), un élément se détache. Cet élément est de cette constitution m’a ouvert les yeux et donné redondant à la constitution : la création d’un foi dans un avenir radieux, où la concurrence serait marché intérieur où la concurrence est libre et non libre et non faussée. Si toi aussi, jeune faussée (sic !). Adieu les services publics – universitaire, futur bien commercialisable, tu devenant Services d’Intérêt Economique Généralpartages ces idées, je te prie d’aller voter OUI sans dont les missions peuvent être assumées par des hésiter. Si l’envie te prend entreprises privées (art IIMilitariste, ultra-libérale, par contre de ne pas faire 96). Adieu aussi l’idée d’une confiance à ce qu’on te dit, taxation des flux réactionnaire mais non moi comme les autres, ne monétaires pour aider les dénuée d’humour, la lecture te prives pas d’acquérir un citoyens, tel la taxe Tobbin exemplaire de ce texte ou l’association ATTAC (art de cette constitution m’a pour te forger ta propre III-156 : toute restriction ouvert les yeux opinion. Je tiens tout de aux mouvements de même à te rappeler que capitaux est interdite.). cette constitution n’est pas celle de la dernière L’Etat n’a plus son mot à dire, sinon dans ses chance, que son rejet ne mettra pas le feu à fonctions régaliennes, armée, police et protection l’Europe, car si nous avons vécu plusieurs de ses frontières (art I-5-1); Pour le reste il est millénaires sans constitution européenne (c’est subordonné à l’Union, seule à pouvoir légiférer et vrai, souvent en guerre, mais c’était de la faute pouvant contraindre les Etats à se soumettre (art aux autres), nous pourrons encore largement tenir I-12-1&2) . La primauté de l’Union apparaît dès quelques années afin d’en obtenir une un tant soit lors que les actes juridiques pris concernent des peu plus satisfaisante. Compétences, autre terme pour monopoles A toi de choisir. juridictionnels. Ces compétences peuvent être exclusives, comme (art I-13-1b) l’établissement Geoff des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur (libre et non faussé, rappelons le) mais aussi partagées avec l’Etat dans des domaines tels l’énergie, la politique sociale ou l’environnement (art I-14-2b,e,i ) dès lors que l’Union laisse faire, c’est à dire si cela ne nuit pas, est-il encore besoin de le rappeler, à la concurrence libre et ragnagna… Mare de l’éco… En fait, je m’en fous, j’ai les dents longues et l’avenir ne me fait pas peur. Je suis d’autant plus confiant que j’évoluerai au moins dans un cadre pacifié, un monde en paix… Belle erreur. L’art I-41-3 est très clair : Les Etats membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires (en toutes lettres). Et de plus à leurs frais (art III-3132 … bla-bla… budget à la charge de l’Union, à l’exception des dépenses afférentes à des opérations ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense…). Pour enfoncer le >>>>>Date du référendum :29 MAI 2005 Campu’zikale Nietzsche disait : sans la musique, la vie serait une erreur... et il avait raison ! Quoi de plus triste qu'une rue sans accordéonistes, qu'un bar sans piano jazz, que le centre ville de Mulhouse sans ces Indiens qui s’efforce de jouer par-dessus la mélodie des chaînes hi-fi derrière eux ? Non vraiment, je n'arrive pas à imaginer un campus sans ces arias qui nous émeuvent, ces cris de révoltes qui nous prennent aux tripes, qui se terminent en pogo et nous poussent à la consommation abusive de substances éthyliques ? Heureusement, notre beau campus mulhousien (va y avoir débat…) accueille en son sein toute une portée de Mozart contemporains ! Seul bémol... la rencontre entre les artistes et le grand public, qui devient difficile à partir du moment où les concerts manquent... Je profite donc du Papelard pour lancer un appel à tous ceux qui ont des relations dans des bars, des assos, des salles de concert ou autres : qu'ils n'hésitent pas à contacter les groupes du campus ! Parmi eux, un groupe de rock français : Tribok. Formé au début de l'année 2003. Cet ensemble est composé de 2 guitaristes (dont le chanteur), d'un bassiste, d'un batteur et d'un violoncelliste. Influencé par des courants musicaux divers, tels la chanson française, le néométal, le rock sous toutes ses formes, le groupe compose ses propres chansons qu'il qualifie de désabusées et en harmonie avec la mouvance jeunes et cons ! Tout simplement : « Quand on voit quelque chose qui ne va pas, on a envie de le chanter. » Alors si vous voulez continuer à surfer sur une vague révolutionnaire je vous conseille d'aller voir leur site : www.tribok.fr.st, où vous pourrez écouter du bon son. Autre groupe étudiant présent sur la scène mulhousienne : Exocet. Très éclectique au niveau des influences musicales et politiques... Ces jeunes musiciens auteurs compositeurs tirent leur force de cette divergence d'idées. Pas vraiment engagés, ils privilégient leurs mélodies, et aiment décrire les choses simples de la vie quotidienne, telles les relations hommes femmes, sans pour autant tomber dans des "gnans gnans" à la Kyo... Le but de leur chanson étant que l'auditeur puisse en faire sa propre interprétation. Au final, le résultat de trois ans et demi de travail donne un joli disque intitulé "Fée d'hiver" et que vous pouvez vous procurer à la FNAC. A ce jour ils se sont produits dans des soirées privées et dans quatre concerts en 2003-2004 (Week-end des arts du lycée Lambert de Mulhouse, fête de la musique et deux fois au Grillen à Colmar lors de concerts caritatifs en faveur de Terre des Hommes). Contactez-les sur leur site, http://groupe-exocet.com. Autre groupe, autre dimension mais qui peut tout autant intéresser, le groupe Guest. Composé de deux guitaristes, d'un bassiste et d'un batteur, Guette reprend des standards de groupes cultes (pop, rock, hard rock) tel Nirvana, Noir Désir, ACDC etc. Sortant à peine du cocon de l'option instrumentale de la fac, le groupe s'est pourtant déjà produit à la Vigie (3 déc.), au cyber café (25 janv.), et à la FST (4 fév.) et ne demande qu'a s'épanouir lors de concerts enragés... Enfin je terminerai sur la promo d'un groupe au style différent ( mais qui déchire tout autant!)...je veux parler du groupe No Pasaran. Groupe de rootsrock (melting pot de ska, reggae, rock, avec un assaisonnement de jazz), composé d'un bassiste, d'un batteur, de trois guitaristes-chanteurs (et pour un des trois : saxophonistes)... No pasaran est une histoire qui commence avec l'option pratique instrumentale l'année dernière. Puis, Le groupe Tribok. Thiébaut Weber et Hérodote leur ont offert une scène et l'asso Aching leur a donné l’élan nécessaire. Les voilà donc qui se produisent un peu partout (à la fac, au Grillen à Colmar, au festival mix’thur à Wattwiller etc. au côté de Ganja système). Groupe engagé mais apartisan, ils composent leurs chansons et en profitent pour se révolter avec finesse par rapport à des problèmes de sociétés. Pour en savoir plus, renseignez-vous sur le site www.assoaching.org. Nicolas N U M E R O 1 M U S I Q U E N U M E R O 1 M U S I Q U E Faut-il tuer The Killers ? Nouveau phénomène pop-rock ou unième et éphémère groupe commercial ? La controverse est lancée depuis la sortie en septembre 2004 de leur album Hot Fuss. Avec des tubes imparables comme Somebody told me ou Mr.Brightside, et leurs concerts sur tout le vieux continent, The Killers, originaires de Sin City, entendez par là Las Vegas, ont réussi à mettre l’Europe Musicale, c’est-à-dire Londres, à leurs pieds. Portrait du plus américain des groupes de brit-pop. Once upon a time in Las Vegas Tout commence à Las Vegas, et cela commence mal. Le jeune chanteur et clavier Brandon Flowers, 20 ans, vient de se faire jeter d’un combo du nom de Blush Response. Le jeunot refuse de rejoindre les autres musiciens qui partent s’installer à Los Angeles. Il décide donc de monter un autre groupe. Il mord à l’hameçon de David Keuning, guitariste, en lisant une de ses petites annonces. En effet, les deux futurs tueurs sont tous les deux fans d’Oasis. Le groupe mythique des frères taloches de Manchester venaient de donner un concert dans la Cité Mondiale du Vice (pas Belfort, mais Las Vegas !). Ce détail a son importance dans la carrière de The Killers, car être influencé par la Brit Pop au pays de l’Oncle Sam relève du miracle. Brandon se pointe chez Dave (pas la blonde !) avec son clavier et commence à bosser. Ils composent ainsi Mr.Brightside, la première chanson du groupe qui parle de la paranoïa dans le couple. Les deux acolytes décident de recruter un bassiste et un batteur. C’est Ronnie Vanucci, étudiant en percussions classiques à L’Université du Nevada, qui deviendra le batteur. Pour la basse, c’est Mark Stoemer qui s’y colle, le pauvre vivotait en étant coursier de matières organiques (sang, urine…). De New Order aux Eurockéennes Il ne reste plus qu’à trouver un nom à cette joyeuse bande. Et comme souvent en musique, l’idée lumineuse vient de New Order. Dans le génialissime clip de Crystal, les vétérans de New Order, s’estimant trop vieux, ont choisi d’enrôler des jeunes et beaux figurants pour les remplacer. Ce groupe imaginaire a un nom, « The Killers ». Pour Brandon et sa bande, l’objectif est fixé, être digne de ce groupe onirique et ainsi dépasser les aînés New Order. Autant dire que la dragée est haute. Les répétitions commencent sous la chaleur étouffante du Nevada (49°). Le talent de compo et d’écriture des musiciens fait très vite parler, et ils sont remarqués par le label indépendant Lizard King basé à Londres. Ils y donnent leurs premiers concerts en dehors de Las Vegas, et le public est emballé d’entrée par leurs mélodies pimpantes et leurs textes qui parlent de sujets graves comme de la paranoïa, du SIDA, de l’androgynie et de meurtres. The Killers sont alors classés dans la catégorie « tueurs », et Island Records les signent. Commencent alors l’enregistrement de « Hot Fuss », leur premier album dans des conditions qui tiennent de légende (tremblement de terre, incendie, avarie technique lors d’un voyage en avion). Mais rien ne peut tuer The Killers ! 11 titres, 11 tubes en puissance, avec cette alchimie magique : mélodies pop rock qui puisent leurs sources dans le meilleur des années 1980-1990, une forte de dose de Brit Pop (ça sonne un peu comme du Pulp, le synthé fait penser à New Order), Les Killers n’ont rien inventé, mais qu’est- ce qu’ils sont bons ! C’est donc avec enthousiasme que votre serviteur découvre les tueurs de Las Vegas pour leur toute première date en France. Et quelle date ! Le Festival des Inrocks en novembre 2004, en première partie du groupe de l’année 2004, les écossais de Franz Ferdinand. Mais la seule chose que The Killers ont tué ce soir là, c’était bel et bien l’ambiance ! Soit que leurs instruments étaient mal réglés, soit juste qu’ils ont été mauvais, mais The Killers ont manqué de peu de se faire siffler. Un chanteur que l’on n’entend pas, une batterie qui fait plus de bruit que de son, un guitariste aux abonnés absents, seul Mark le bassiste fut à la hauteur de l’événement. Bref, premier rendez-vous raté avec la France, et déjà une réputation de groupe commercial, tout juste bon pour la radio et MCM (ce qui est insultant !) C’est dur, mais, mérité car ce soir là, ils n’avaient pas leurs places aux côtés des Kills, des Zutons et surtout des impériaux Franz Ferdinand. Pourtant, emballé par l’album, votre serviteur décide de redonner sa chance en quatuor le 21 février 2005 à la Laiterie. Après une première partie bien emmenée par les vainqueurs du tremplin des Eurockénnes, Toxic Kiss, les Killers débarquent sur scène. Et en un soir, ils ont fait taire toutes les critiques. Car ils ont été énormes ! Brandon retrouve sa voix, Ronnie impérial à la batterie et les deux guitaristes au meilleur de leur forme. Devant un public conquis, comme une femme à qui l’on vient de faire découvrir l’extase, les Killers déballent un après l’autre leur tube, dont la moindre parole fut reprise en chœur. Ce fut un succès grandiose lors du rappel sur On Top, chanson de circonstance tant les américains se sont hissés au sommet en très peu de temps. Mais il leur reste tant à prouver, et il faudra passer le cap décisif en rock du deuxième album, cap que d’autres formations comme The Strokes ou Franz Ferdinand ont ou auront du mal à franchir. En attendant, allez vous faire votre propre opinion, The Killers retrouveront le grand Est cet été pour les Eurockéennes, où ils seront une des têtes d’affiches avec les autres américains d’Interpol. Iuliu Une journée, cinq humeurs, cinq couleurs Parce que les heures se suivent mais ne se ressemblent pas ; Parce que ta perception c’est toi qui la conçois (non ce n’est pas un slogan pour nutella) ; A chaque évènement son humeur, son odeur…et sa couleur autres… Soudain je me rends compte que la masse bruyante qui est face à moi m’observe et me dévisagent. J e souris donc deux fois plus histoires qu’ils voient leurs tristesses bien en face. Dans ces moments la vie est rose et légère, faites de joie de petits moments anodins. 20h30 : Adrénaline du moment. 6h57 : Un vieil album de Tom Waits me Comme une gamine impatiente réveille. Je trébuche sur un tas de CD’s j’explique à mes amis de s’accélérer au pied de mon lit ; Insultes pour ne pas louper le début du intempestives dès le matin. Mes sens concert. Une heure après, éclats de s’éveillent, amorce de réflexions rire et blagues ridicules (cette logiques : sac, cours à photocopier, réflexion vise particulièrement les écharpe…Dehors ça gèle. Le bus est membres de ce bureau). Trois heures encore une fois plein de collégiennes à après, la vision se fait plus trouble et strings aux histoires la chaleur intense. Les d’amour Juste moi, cette foule gens se transforment en incompréhensibles. fétide et le flux gouttes d’eau sous mes Tout ce qui m’entoure yeux ébahis. Le sol est musical berçant mon devient jaune et mouvant, les gestes corps anesthésié chaud ; Ca pue ; désarticulés et tout est Mélange de parfums mauve. Plus rien en bon marché d’une bande de glandeurs dehors de ce qui m parvient n’a sans permis. Tiens on est filmé… je d’importance. Juste moi, cette foule souris… on sait jamais, la star’ac pourrait fétide et le flux musical berçant mon me remarquer… corps anesthésié. 9h18 : Comme la majorité des gens qui m’entourent, l’œil amorphe et les pensées lointaines je tente de suivre les cours d’une grande asperge léthargique à la diarrhée verbale des plus soporifique. Je m’énerve un instant puis décide de laisser vagabonder mon esprit a des idées moins structurées…Ici tout est bleu. L’éclairage sans doute. C’est froid, mais le matin tout est toujours froid ; Les gens, le climat, l’humeur… 16h29 : Rencontre d’un traveller près de la gare. Son chien voulait me manger le mollet… Lui semble moins hostile. Petite discussion intéressante ; Parti de chez lui après avoir lu "sur la route" de Kerouac, je peux comprendre. Il n'a pas du saisir la métaphore mais bon, bonne rencontre, bon souvenir, principe toujours agréable. L’idée affiche sur mon visage gelé un timide sourire. Ah la joie de vivre ! Sentiment d interactions et de découvertes que nous apportent les 03h19 : Ca y est je n’aime plus personne ; Surtout pas ces WC au carrelage blanchâtre immonde que j’observe depuis plus d’une demiheure en espérant qu’ils arrêtent de se dérober sous mes pieds. Sentiments de gouffre sans fond, vertige sans altitude, fin de soirée dans le black out le plus totale, après tout je n’aurais qu’à m’en vouloir demain, pour l’instant je me promets de ne plus boire du moins jusqu’à la prochaine fois. Tous les actes les plus insignifiants que compose notre vie sont accompagnés de leurs auras, fortifiant d’avantage l’idée que le monde n’est pas que gris ! Cindy N U M E R O 1 F O L L E S A G E S S E N U M E R O 1 E N G A G E M E N T M O R A L La mort de Dieu, le cadavre du père, et la morale aux chiottes. impossibilités intellectuelles et associatives de la Il fut un temps où les hommes et les femmes société se multiplient effroyablement, réduisent désespéraient de ce qu’ils voyaient venir dans les sensiblement nos envies d’indépendance et à sociétés industrialisées, et ce temps là est aussi d’engagement. récent que l’industrialisation est récente. Mais L’infantilisme ! voilà ce qu’il nous reste ! comme les différentes Eglises perdaient tout de Restons indifférents au monde, claustrons-nous leur pouvoir, et comme la paupérisation de la dans notre centre chaud chéri, car il n’y a guère population allait croissante en même temps que plus que lui qui soit habitable. Le reste n’est l’inculture – ou la culture démocratique – se faisait désormais plus que transition, passage éphémère, plus envahissante, d’aucuns en vinrent à dire que transaction et oubli, car inutile à notre sécurité l’opium du peuple, c’est la religion, et aussi que personnelle. Dieu est mort… Qu’espérait-on alors ? – On aspirait encore à Mais non… que reste-t-il à ceux qui une nouvelle humanité, pleine Se trouver un défi, ne veulent pas être indifférents et d’idéaux démocratiques, infantiles ? – Il faut puiser du passé, militaires et citoyens, ou bien S’engager, de notre héritage, des valeurs on attendait une élite Se fixer un but, valables aujourd’hui, des valeurs d’hommes forts, une stables ; il faut analyser le présent, surhumanité, capables d’être à Tenir son cap, notre environnement, pour y elle-même sa propre mesure S’instruire, discerner les possibles, pour en même temps qu’elle serait s’immiscer dans tous les interstices la mesure de l’humanité – on Construire sa et tous les pores qui échappent à la voulait des hommes-dieux, en personnalité, tutelle technocratique somme… économiquement capitaliste… Il faut Or, si Dieu est Affiner et peaufiner être soi et enseigner sa différence effectivement mort, si les ses positions en même temps que les possibilités hommes doivent devenir à euxde différentiation à autrui, il faut mêmes leurs propres créateurs, être un exemple, il faut être un modèle, il faut et si l’humanité doit se renouveler d’elle-même – montrer que la stabilité morale est possible en selon toutes ces philosophies d’antan – c’est que proposant et se proposant d’incarner une éthique. l’on croit bêtement en la possibilité de l’autocréation, une création à partir du néant, en Ma proposition provisoire : somme, à la possibilité d’être une source infinie 1. Se trouver un défi – car c’est dans la alors que beaucoup de choses nous viennent et combativité, le conflit, que l’on parvient à se doivent nous venir d’ailleurs, d’autrui, de définir par rejet et par préférence. l’extérieur, pour qu’alors nous puissions nous les 2. S’engager – l’engagement découle approprier… nécessairement de la déclaration de guerre : il Il faut dire, avec feu Sigmund Freud, que ces faut y aller de tout son corps, ne rien laisser temps-là ont réussi à tuer le père, et à nous laisser de soi en arrière, il faut se jeter sciemment son cadavre sur les bras en même temps qu’une dans la gueule du loup, afin d’exciter et morale inutile, à mettre aux chiottes. C’est la d’exacerber nos instincts. débandade, la débâcle, la perte des repères. Ceux 3. Se fixer un but – car celui qui n’a pas de but aujourd’hui qui aspirent seulement à quelque ne peut pas avoir de ligne de conduite ; intégrité doivent chercher des balises trop provisoirement, son ennemi et son longtemps avant d’en trouver de faibles, parce que engagement sont dépourvus de sens. Mon ce ne sont plus les mass media qui nous but : enseigner au monde ma différence. transmettent des bases, des fondements ; ce n’est 4. Tenir son cap – quand le but est fixer, il faut pas non plus l’école qui nous les a transmis, autant que possible s’y tenir, ne pas dévier – contrainte qu’elle est de redistribuer mais surtout, surtout, ne pas abandonner. parcimonieusement le savoir, selon les besoins du Renoncer et changer de cap – peut-être – mais diktat marchand ; et ce ne sont pas non plus les ne pas abandonner. gouvernants de la plèbe démocratique qui nous 5. S’instruire – car ce n’est qu’en acquérant des présente un semblant de stabilité des valeurs, connaissances que l’on est capable de formuler quoiqu’ils espèrent, avec force comédie, de paraître des jugements fondés. incarner les fondations d’un avenir possible. 6. Construire sa personnalité – c’est-à-dire être à Que reste-t-il ? – La vie au jour le jour, un soi-même un fondement solide à ses actions. pitoyable carpe diem fumier et indifférent, attaché 7. Affiner et peaufiner ses positions – le à son amour-propre, dernière possibilité de repère. La modernité, en faisant de nous des individus fondement de la personnalité ne peut pas indivisibles et individuels, ne nous laisse guère naître de rien : il faut travailler ses positions, autre chose que notre Moi, dernier fondement, seul savoir les remettre en cause, en changer si fondement, ô combien instable et combien nécessaire, les affirmer – toujours. déstabilisé par les excitations perpétuelles et générales à la consommation – frénétique – ô Jérémy combien instable et déstabilisé par l’impérieuse nécessité de se faire de la tune – pathétique. L’indifférence ! voilà ce qu’il nous reste ! Soyons indifférents, et construisons-nous à tout prix notre petit centre chaud, parce qu’au dehors les Les Indiens sont à la page ! Depuis plusieurs années, il est agréable de constater un certain engouement des français pour l’Inde. Tout d’abord à travers la découverte du cinéma indien de bollywood : ces histoires sentimentales, entrecoupées de scènes de chants et danses rythmées et colorées comme Devdas, ce film en compétition à Cannes en 2003 où joue la belle miss monde Ashwarya Ray ; pour ceux qui ne la connaissent pas, elle est la nouvelle égérie d’une marque non moins célèbre… parce qu’elle le vaut bien ! Mais ce cinéma indien comme le pensent certains esprits embrumés par des stéréotypes et idées reçues, n’est pas seulement créateur de films à l’eau de roses, un peu kitch où le sujet principal et récurant est un amour impossible entre deux jeunes gens, mais c’est aussi un cinéma où l’on présente la réalité des choses sans artifices, je vous invite pour cela à visionner Le Monde d’Apu, réalisé en 1969 et filmé en noir et blanc, il raconte le mariage d’un jeune intellectuel pauvre de Calcutta (Apu) avec la cousine de son meilleur ami. Ils ne se connaissent pas mais se marient et tombent amoureux l’un de l’autre mais le Destin les séparent et rend Apu inconsolable de la perte de l’être cher. Bien que ce film parle d’amour, il ne revêt aucun caractère de la production bollywoodienne, pas de chansons mielleuses et de danses en saris et en pyjama kurta. Et pour ceux qui préfèrent le technicolor, je vous conseillerais Le Mariage Des Moussons, un film de Mira Nair, datant de 2001 ; L’histoire se passe à New Delhi où Lalit Verma marie sa fille Aditi, mais cette fête est contrariée par une rafale de problèmes : Lalit découvre que sa nièce orpheline, à qui il a promis protection à la mort de ses parents, a été violée pendant toute son enfance par son meilleur ami. Sa femme fume en cachette, son fils cadet en plein dans sa crise d’adolescence est une source constante et intarissable de problèmes, et quant à Aditi voyant son mariage arrivé à grand pas, elle continue tout de même sa liaison avec un présentateur vedette de la chaîne nationale. Mis à part le cinéma, nos intérieurs s’habillent à la mode indienne, parant ainsi nos murs de rouge, de jaune safran, et d’orange, meublant nos salons et nos chambres de mobiliers d’inspiration indienne avec ces statuettes de Ganesh (dieu à tête d’éléphant, garant de la mémoire et protecteur des intellectuels et des étudiants) ou de Lakshmi (épouse de Vishnou et déesse de la fortune et de la prospérité professionnelle). Havre de paix au subtil parfum d’encens et à la mélodie presque inaudible de la cithare qui berce nos rêveries lointaines. L’Inde fascine les occidentaux bien avant le mouvement hippie, cet intérêt pour ce pays s’explique peut-être par une envie d’exotisme, un désir de dépaysement total ou bien par la soif de s’initier à une nouvelle spiritualité ; pour tout vous dire, je n’en sais rien mais ce qui est indéniable c’est cette exaltation tellement grande…qu’une chaîne hertzienne a ressenti le besoin de consacrer une semaine de son programme de soirée à diffuser des films indiens et des documentaires sur ces habitants hauts en couleurs. Lorsque l’on pense à l’Inde, on s’imagine souvent un pays qui aurait suspendu le temps dans cette époque des maharadjahs ; Monarques somptueux et richement décorés dans leurs costumes traditionnels et coiffés de leur turban orné de pierreries finement taillées. Ces rois mystérieux et élégants vivant dans de gigantesques palais et entourés d’une vingtaine d’épouses sans compter les concubines et les servantes qui constituent ainsi un formidable et délicieux harem. Un décor fait de luxe et de volupté… On imagine également l’Inde comme un territoire où règne la misère, peuplé d’indigents vivant sous le seuil de pauvreté ; la plupart seraient des Intouchables, cette classe de la population exclus du système de caste et vouée aux travaux pénibles et laborieux. Mais les Indiens ne sont pas soit des radjahs, soit des parias ; ce sont des individus qui concilient une vie traditionnelle ponctuée par les coutumes, les mœurs et la religion très présente dans leur vie et cette vie occidentale apportée par les britanniques et d’autres ignorant de la hiérarchie sociale jamais remise en cause depuis plus de deux mille ans, ignorants du système de caste, de la dot (un point aussi important dans le mariage que la jeune fille elle-même). Les Indiens d’aujourd’hui, qu’ils composent la diaspora ou le pays jonglent entre leur monde oriental archaïque et arrêté et le monde occidental moderne et constamment en mouvement. Et c’est précisément ce mélange des deux cultures que nous dépeignent joyeusement une vague d’auteurs indiens. Peu d’entre vous connaissent ces écrivains… peut-être parce qu’ils ne sont pas étudiés en cours comme Baudelaire, Flaubert, Corneille ou Collette. Il est regrettable de constater qu’il a fallu attendre un enthousiasme général (pour la culture indienne) pour qu’enfin les français découvrent dans les rayons de leur librairie des romans, nouvelles ou recueil de poèmes d’intellectuels indiens. Ainsi Jhaverchand Meghani, auteur de Fiançailles, ayant vécu dans la première moitié du XXème siècle, n’a été traduit dans la langue de Molière qu’en 2004. Il est vrai que Jhaverchand écrivait en gujarâti ( Gujarât Région du nord-ouest de l’Inde), mais beaucoup de ses compatriotes exilés en Angleterre et aux USA et rédigeant ainsi dans la langue de Shakespeare n’apparaissent dans l’hexagone qu’à partir de 2002 alors qu’est connu outre Manche Les après-midi d’un fonctionnaire très déjanté, l’histoire de cet Agastya, un jeune Bengali lettré, parachuté dans l’administration d’une province rurale indienne que nous raconte Upamanyu Chatterjee avec une drôlerie irrésistible. De même que kavita Daswani, cette journaliste et rédactrice de mode nous relate, dans Mariage à L’Indienne, le récit plein d’humour des périples amoureux d’Anjou, cette jeune femme écartelée entre son envie de vivre à l’américaine, célibataire et libre et son désir de ne pas décevoir sa famille gardienne d’une tradition contraignante. Pour ceux qui ont une nostalgie de l’apogée de la dynastie moghole et du système impérial, du souvenir parfumé de musc et de jasmin des sérails, des rivalités entre femmes puissantes du harem et des courtisans auprès de l’empereur et les fratricides pour accéder au pouvoir ; ceux-la aimeront Le Festin de Roses, écrit par Indu Sundaresan. Mis à part le dernier roman évoqué, qui est un roman historique, les récits de ces écrivains à la double culture sont très souvent autobiographiques et de ce fait vous invitent à entrer dans cet univers où se mêle la tradition et la modernité, l’Orient et l’Occident. Ally N U M E R O 1 M O N D E Sert Izhed ! La rubrique cinéma du gars que t’y crois pas. N U M E R O Bonjour à tous, pour cette première page « cinéma » du journal de la faculté de Mulhouse, j’ai décidé de parler d’un genre cinématographique assez peu représenté ces dernières années, la série Z. Non pas Z comme Zorglub, ce personnage vil et avide de pouvoir, présent dans 3 tomes des aventures de Spirou et de Fantasio, mais Z comme zombie. 1 S’il a bien des films qui défendent haut en couleurs les séries Z, ce sont les films de la société TROMA, productrice de film à petit budget, totalement indépendant, et totalement déluré, à l’image de son fondateur, Lloyd Kaufman. The Toxic Avenger se trouve désormais en DVD, disponible dans toutes les bonnes crémeries, mais attention, il y en a 4 volumes !En tant que grand fan, je vous conseil de visionner le tout premier, celui que je vous ai un minimum conté, un véritable chef d’œuvre. The Toxic Avenger – 1985 – de Lloyd Kaufman et Michael Herz avec Andree Maranda, Mitchell Cohen, Jennifer Baptist, Cindy Manion, Robert Prichard & Mark Torgi Nico The Toxic Avenger The Toxic Avenger est sans doute l’un des plus gros succès que TROMA ai connu, tant et si bien, que le monstre, héros malgré lui de ce film, en est devenu l’icône ! y C I N E M A & C R E A T I O N Toute l’action se passe dans la ville de Tromaville capitale mondiale des déchets en tout genre et surtout chimique. Melvin, technicien de surface à la salle de gym de la ville, se fait embêter par quelques clients de la salle de sport, bascule a travers une des fenêtres du bâtiment et se retrouve la tête la première dans un fût de déchet radioactif en ébullition. La transformation débute … Melvin devient alors un monstre difforme, plus difforme encore que sous son apparence humaine, c’est dire à quel point l’acteur n’a pas été choisi pour ses qualités physiques. Non reconnu par sa pauvre « moman », Melvin se voit dans l’obligation de se terrer dans un dépotoir, n’ayant plus d’endroit où loger. Melvin ? Un justicier ? Tout l’intérêt du film est là, ce pauvre petit larbin de salle de sport pas vraiment gâté par la nature se revoit doté d’une force surnaturelle, d’une voix beaucoup plus grave, et de la faculté de sentir la malhonnêteté chez les gens. Il va donc nettoyer la ville, Tromaville, de ses criminels les plus notoires, en allant jusqu’à débusquer la tête pensante de toute cette criminalité ! Produits chimiques et radioactive, drogue dure et violence, on peut presque annoncer que ce film est toujours d’actualité, alors qu’il fête quand même a l’heure où j’écris ces quelques lignes, la vingtaine ! TROMA fait passer de réels messages dans ces films, elle critique sans démagogie et sur un fond très léger d’érotisme, d’hémoglobine et de monstre difforme, les situations qui se retrouvent aux EtatsUnis d’Amérique, avec une dominante sur la pollution. LOGO MGEL L'étudiant L'étudiant ayant glandé tout l'été se trouva fort dépourvu quand les cours eurent commencé. En effet comment aller à la B.U quand on a peur d'y être perdu. L'étudiant alors motivé par ses pairs se met à travailler pour se donner un air. Mais l'étudiant reste un étudiant, et dès que l'hiver arrive il devient impatient. Il ne quitte plus la cafète si ce n'est pour faire la fête et voit s'éloigner avec le temps les chances d'être parmi les gagnants. Par chance le soleil réapparaît et avec lui la force d'y arriver et l'envie de réviser. L'étudiant est alors prêt et réussit ses examens avec facilité avant de retourner glander tout l'été. Tout cela pour dire au découragés qu'il ne faut pas baisser les bras, et qu'on y parviendra. Alice