Stratégie territoriale de développement de la filière forêt
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Stratégie territoriale de développement de la filière forêt
Document réalisé le 30.06.2011 par le CRPF Midi-Pyrénées Stratégie territoriale de développement de la filière forêt-bois du Pays d’Armagnac Les Plans de Développement de Massifs Carte d’identité du massif forestier du Pays d’Armagnac + Pistes de développement pour valoriser le massif forestier du Pays d’Armagnac L’animation de la Stratégie territoriale de développement de la filière forêt-bois du Pays d’Armagnac est réalisée avec le concours financier de l’Union Européenne (financement FEADER) et du Consei l Régional Midi-Pyrénées et du Conseil Général du Gers 1 Depuis 2005, les partenaires régionaux de la forêt privée, le Centre Régional de la Propriété Forestière de Midi-Pyrénées (1), les Coopératives Forestières (2) et les Syndicats de Forestiers Privés (3) se mobilisent ensemble pour soutenir les propriétaires dans tous leurs projets de développement forestier. Pour ce faire, les partenaires ont mis en place une démarche d’animation forestière concertée par massif, appelée Plan de Développement de Massif (PDM), qui compte actuellement une vingtaine de territoires en Midi-Pyrénées. Fort d’une première action menée en 2005-2007 sur la communauté de communes du Grand Armagnac, le CRPF Midi-Pyrénées antenne du Gers et la Coopérative forestière CPB ont proposé au Pays d’Armagnac qui souhaitait mettre en place une stratégie territoriale de sa filière forêt-bois, d’animer cette stratégie en s’appuyant sur la méthode éprouvée des PDM. Concrètement il a donc été proposé de couvrir l’ensemble du territoire forestier du Pays d’Armagnac, en réalisant 4 Plans de Développement de Massif. Chaque PDM s’articule autour de 3 grandes actions opérationnelles : 1) L’élaboration d’une carte d’identité du massif, qui permet aux techniciens forestiers de mieux appréhender le contexte et la dynamique locale, afin de promouvoir des actions bien adaptées aux réalités de chaque PDM. En associant si possible les élus à la démarche, les techniciens pourront ainsi répondre au mieux aux spécificités locales et aux attentes de chacun. 2) Une phase d’animation, au cours de laquelle les professionnels sont à la disposition des propriétaires pour : - répondre à leurs interrogations lors des réunions d’informations et des journées de formation de terrain qu’ils animeront pour eux. - effectuer des informations techniques individualisées gratuites de leurs forêts ou projets forestiers. - les accompagner dans la définition des opérations pour mener à bien leur projet. - favoriser le regroupement des projets pour en permettre la réalisation. 3) Une phase de mise en œuvre des projets dont les propriétaires auront eu l’initiative : amélioration des peuplements, récolte de bois, aménagement paysager, boisement…Pour toutes ces opérations, les propriétaires sont seuls décisionnaires. Ils pourront alors choisir les travaux qu’ils feront eux-mêmes ou qu’ils confieront à des professionnels (Coopérative Forestière CPB, experts forestiers, exploitants forestiers…). Le présent rapport récapitule l’ensemble des cartes d’identités réalisées sur les 4 PDM. Il apporte ainsi une vision plus complète possible sur l’état et le potentiel des forêts du massif du Pays d’Armagnac, et permet ainsi de répondre aux questions que tout acteur local, élu ou propriétaire forestier, peut être amené à se poser. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rédacteurs : Mathieu Munari - Marine Lestrade - Thomas Pétreault - C.R.P.F. Midi-Pyrénées Cartographies : Serge Campo - C.R.P.F Midi-Pyrénées Photos et illustrations : CRPF Midi-Pyrénées ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Contact : Gaetan CHETAILLE - C.R.P.F. Antenne du Gers - Maison de l’Agriculture, BP 161 - 32003 AUCH CEDEX Tel: 05-62-61-79-10 / courriel : [email protected] -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------(1) Centre Régional de la Propriété Forestière de Midi -Pyrénées (CRPF) : établissement public chargé de développer et d’orienter la gestion des forêts privées. (2) Coopératives Forestières : organismes économiques de gestion en commun, aidant les propriétaires dans la gestion et la valorisation économique de leurs forêts (3) Syndicats de Forestiers Privés : structures représentatives défendant les droits des propriétaires forestiers. 2 Sommaire Chapitre 1 : Cadre général de la démarche ............................................................... 1.1 Le territoire du Pays d’Armagnac ............................................................................... 1.2 Caractéristiques du milieu naturel .............................................................................. 1.2.1 Les sols ................................................................................................................. 1.2.2 Un climat océanique « sous influences » ........................................................ 1.3 Contexte environnemental ........................................................................................... 1.4 Contexte climatique et risques incendies ................................................................. 1.4.1 Accidents climatiques ......................................................................................... 1.4.2 Risques incendies ............................................................................................... 1.5 Contexte post tempête Klaus ...................................................................................... 1.6 Contexte socio-économique........................................................................................ 1.6.1 La population du massif ..................................................................................... 1.6.2 La filière bois du Pays d’Armagnac .................................................................. 1.6.3 La relation agriculture-forêt................................................................................. 1.6.4 La pratique de la chasse .................................................................................... 4 5 6 6 6 7 9 9 9 10 13 13 13 14 14 Chapitre 2 : Carte d’identité du massif forestier du Pays d’Armagnac .............. 2.1 L’utilisation actuelle des forêts .................................................................................... 2.1.1 La forêt réservoir de bois ................................................................................... 2.1.2 La forêt loisirs....................................................................................................... 2.2 Les propriétaires forestiers du massif ....................................................................... 2.3 La gestion forestière actuelle du massif.................................................................... 2.3.1 Les forêts privées dotées d’un Plan Simple de Gestion et d’un Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles ...................................................................................................... 2.3.2 La forêt est-elle en danger ?.............................................................................. 2.3.3 Quelles sont les conséquences de la non-gestion ? ..................................... 2.4 La composition des forêts privées du massif ........................................................... 2.4.1 Les types de peuplements.................................................................................. 2.4.2 Les essences principales ................................................................................... 2.4.3 Etat sanitaire des peuplements ......................................................................... 2.4.4 L’amélioration des peuplements ........................................................................ 2.4.5 La récoltabilité des peuplements ....................................................................... 2.4.6 Les conditions d’accès aux parcelles ............................................................... 16 17 17 17 18 19 Chapitre 3 : Pistes de développement ........................................................................ 3.1 Améliorer les peuplements .......................................................................................... 3.2 Quels produits bois peut-on espérer du massif ?.................................................... 3.3 se regrouper pour mieux gérer ................................................................................... 3.4 Proposition de zones d’action..................................................................................... 3.5 Itinéraires sylvicoles et fiches techniques ................................................................. 3.5.1 Itinéraires sylvicoles ............................................................................................ 3.5.2 Fiches techniques ................................................................................................ 19 21 22 23 23 27 29 33 34 36 37 38 39 40 40 42 42 43 Conclusion.......................................................................................................................... 48 3 Chapitre 1 Cadre général de la démarche 4 1.1 Le territoire du Pays d’Armagnac S’appuyant sur les dynamiques du Pays d’Armagnac et des communautés de communes qui le composent, l’animation de la Stratégie de Développement de la filière forêt-bois s’appuie sur la réalisation de PDM sur les 4 territoires majeurs qui composent le Pays : Bas Armagnac, Grand Armagnac, Ténarèze et Artagnan en Fezensac. Les 105 communes concernées représentent une population de 42 700 habitants sur 1 700 km² de superficie soit, une densité de population approchant les 28 habitants par km². Sur ce territoire, la forêt représente 25 062 ha (source : Inventaire Forestier National). Elle est divisée en 2 parties : Ø La forêt privée : 23 898 ha Ø La forêt publique : 1 164 ha La forêt publique peut être de deux sortes : les forêts domaniales appartenant à l‘Etat et les forêts communales appartenant aux communes. L’état boisé sur le Pays d’Armagnac représente environ 15 % de l’espace (contre 12.6% pour le département du Gers) et un intérêt économique important pour le territoire. 5 1.2 Caractéristiques du milieu naturel 1.2.1 Les sols Le Pays d’Armagnac est constitué d’un vaste éventail d’amples vallées, creusées dans des molasses du tertiaire (texture argilo-calcaire) et d’une succession de coteaux, entrecoupés par la Garonne et ses affluents. Les altitudes varient de 60 à 250 m. L’histoire géologique de cette zone explique la multiplicité de ses types de sols et donc la grande variabilité de ses potentialités forestières. Nous ne dresserons pas ici la liste exhaustive de ces types de sols, tâche très ardue. Nous préférerons ne retenir que l’aspect structural de ces sols, afin de faire ressortir la nature des formations en place, dont dépend dans une très large mesure leur « vocation végétale ». Des sols très divers se sont développés. Les caractéristiques intrinsèques de ces sols déterminent en partie une richesse et une perméabilité plus ou moins favorables au développement de la végétation qui les recouvre. Ces deux critères, auxquels s’ajoutent ceux de la profondeur du sol et de son acidité, doivent guider la réflexion du propriétaire forestier dans la gestion de sa forêt. 1.2.2 Un climat océanique « sous influences » Le Pays d’Armagnac est globalement soumit à un climat océanique qui apporte des hivers modérés et l’essentiel des précipitations, avec vent dominant d’Ouest. Le type de climat évolue vers l’Est par une influence méditerranéenne, surtout sensible en été et en automne (chaleurs, sécheresses, orages violents, automnes ensoleillés). Au printemps, les influences océanique et méditerranéenne apportent une grande irrégularité, avec alternance de journées chaudes et de périodes très arrosées. Le vent d’Autan, venant du Sud-Est, est caractérisé par sa violence en rafales ; s’il dure trop longtemps, il peut avoir un effet desséchant important. Un régime pluviométrique contrasté Ces types climatiques conduisent à une variabilité spatiale des précipitations. En effet, les précipitations moyennes annuelles oscillent entre 600 et 1 000 mm (source : météofrance). On note de plus une importante variabilité dans le temps, pouvant aller du simple au double d’une année sur l’autre. Des températures globalement modérées Les températures moyennes annuelles du Pays d’Armagnac s’échelonnent entre 11 et 13°C. On note des pics de température en été, en particulier dans les vallées abritées, qui peuvent localement avoir des effets dévastateurs sur les jeunes plantations, par manque d’eau, voire par un excès d’ensoleillement. Un bilan hydrique estival déficitaire Le bilan hydrique estival correspond à la somme des précipitations de juillet-août et de l’évapotranspiration potentielle pendant la même période. Dans la région, le déficit varie de 80 mm à 200 mm. 6 1.3 Contexte environnemental Sur le Pays d’Armagnac, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du logement de Midi-Pyrénées a inventorié divers enjeux environnementaux, qu’il conviendra de prendre en compte lors de l’information et de la formation des propriétaires forestiers. Ils seront présents notamment sur : Ø des sites Natura 2000 SIC (site d'importance communautaire) et ZSC (zone spéciale de conservation) : - Coteaux de Lizet et de l'Osse - site des Etangs de l’Armagnac - site du réseau hydrographique du Midou et du Ludon - site de la Gelise Ø des ZNIEFF de type 1 : - les étangs : du Moura, du Soucaret, de Mousquey, du Houga, de la Hitaire, du Juge, du Rechou, du Pouy, du Porte, de Paillot, de la Caillaouet, de Millet, d'Escagnan, de Lias d'Armagnac, de Maniban, des landes de Larrazieu - les ruines de Monlezun - Bois de Las Gouleres, de Bezolles, de Broustes, de Mazous, de Gorgue - Château de Pardeilhan, - Grotte du Sinai - Lande du Broc Blanc, Lande humide du marais - Clocher de l'Eglise - Côteaux de Tudelle - Tumulus - Forêt domaniale de Montpellier - Alignement de Chênes-liège du château de Monbel et du château du marais. - Forêt communale de Monlezun, bosquet de Millet - Pont du Diable Ø des ZNIEFF de type 2 : - bassin versant de la Douze et de la Gelise. - Ensemble Karstique de la Romieu - Vallée de la Guiroue et Côteaux - Etangs de Casalot, d'Escagnan, du Barran, de Rioupeyrous, - Ensemble forestier du marais, Forêts du Barran, de Rioupeyrous, de Casalot et d'Escagnan Ø 1 site classé : - le parc Lacôme sur le houga 7 8 1.4 Contexte climatique et risques incendies 1.4.1 Accidents climatiques Divers facteurs climatiques peuvent provoquer des dégâts aux forêts. Au niveau du territoire, les facteurs climatiques impactant les forêts sont : è Les vents violents o Le vent d’Autan : ce vent sec de Sud-Est, provoque un abaissement brusque du degré hygrométrique causant des dessèchements de végétation en été. o Les vents du Nord engendrent des gelées et un froid sec en hiver. o Déchaînées par un vent d’Ouest, les tempêtes de décembre 1999 et 2009 ont causé des centaines de milliers de m3 de chablis et volis. è La sècheresse, comme celle de 2003, a enclenché un processus de dépérissement affectant en particulier certaines essences de conifères plantées à trop basse altitude. è Le gel : il peut nuire gravement aux jeunes plantations exposées et non protégées par l’abri latéral d’un peuplement de plus grande taille. Le gel peut être également néfaste aux plantations réalisées avec des plants ne venant pas d’une région de provenance adaptée (exemple : variétés débourrant trop précocement). è La neige : par son poids, la neige lourde endommage les peuplements. è Les violents orages de grêle. è Les crues des rivières. 1.4.2 Risques incendies En matière d’incendies de forêts, l’ensemble de la région Midi-Pyrénées est classé en zone à risques. Cependant, les résultats de l’étude régionale de l’aléa feux de forêts placent la totalité du territoire gersois en aléa global nul à faible. Cela conforte les conclusions du Schéma Départemental d'Analyse et de Couverture des Risques qui lors de sa révision du 27/01/2006, a jugé comme faible le risque feux de forêts dans le Gers. En conclusion, le groupe de travail départemental constitué autour de la problématique de la gestion des brûlages et de la protection des forêts contre l’incendie, converge vers un souhait de ne pas durcir la réglementation existante en la matière. Cependant certains massifs forestiers comme celui de la Tauziole, sont aménagés avec des pistes DFCI (Défense des Forêts contre les Incendies) afin de répondre efficacement à toute problématique « feu de forêts ». 9 1.5 Contexte post tempête Klaus La forêt sur le territoire du Pays d’Armagnac a énormément été touchée par la tempête Klaus du 29 janvier 2009. On estime à plusieurs milliers d’hectares la surface détruite dans le département soit environ 250 000 à 300 000 m3 de bois chablis. L’essentiel des volumes chablis sont répartis entre le territoire du Grand Armagnac et du Bas Armagnac. L’exploitation annuelle de bois (bois d’œuvre et bois d’industrie) dans le département est d’environ 120 000 m3. On peut donc conclure que les chablis ont représenté l’équivalent de 2 à 2,5 années de récolte départementale. En 2011, soit deux ans après la tempête, les massifs forestiers de peupliers chablis ont été exploités et leur replantation a pu commencer grâce aux aides de l’Etat. Les différents professionnels s’attaquent maintenant à l’exploitation et aux replantations des autres feuillus et des résineux. Dans ce contexte post-tempête, la Stratégie territoriale de développement de la filière forêt-bois du Pays d’Armagnac s’est donc dans un premier temps recentrée sur un appui technique des propriétaires forestiers dans leurs démarches d’exploitation et de reconstitution des massifs touchés. Ainsi, en complément des actions d’appui menées par le CRPF du Gers, la coopérative forestière CPB, des exploitants et des scieurs, le technicien forestier animateur des PDM du Pays d’Armagnac a eu 350 contacts (téléphone, courrier, réunions) avec des propriétaires forestiers et a réalisé 140 diagnostics de terrain ( 1 000 ha ) chez les propriétaires sinistrés demandeurs. 10 Suite aux contacts individuels, les propriétaires se sont engagés dans des opérations de nettoyage de leurs parcelles, en partie réalisées par la Coopérative des Producteurs de Bois (CPB). Pour information les actions réalisées par la CPB suite à la tempête sur les départements du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques se traduisent par un chiffre d’affaires 2010 est de 2 438 233 €. Ce chiffre d’affaires se ventile en deux volets : - 285 000 € pour l’activité de services (travaux sylvicoles, expertise et gestion forestières). - 2 153 233 € pour la commercialisation de bois. Commercialisation des bois : Produits Bois d’œuvre Bois d'industrie Volume Unité Chêne m3 2009 7576 2010 7417 Divers feuillus Peuplier m3 m3 703 22171 536 5098 Résineux Trituration résineuse Trituration feuillue m3 tonne tonne 807 1152 13235 1616 6658 14857 Chauffage stère 19380 36267 Piquet stère 108 224 Sur l’ensemble de la période 2009-2010, il a été exploité 45 924 m3 de bois d’œuvre, 35 902 tonnes de bois de trituration et 55 979 stères de chauffage et de piquets. Le bois provient exclusivement des massifs chablis. Grace à la subvention de l’Etat sur les peuplements touchés par la tempête, des actions sont également menées par le CRPF et la CPB, en parallèle de l’exploitation des chablis, pour remettre en état les massifs (par régénération naturelle ou artificielle). Voici ci-dessous, le bilan de l’engagement de prêts auprès de la DDT. Dossiers déposés engagés ou en cours d'instruction au 27/05/2011 Exercices Essences Feuillus hors Peupliers Feuillus Peupliers Nettoyage seul 2010 2011 21,68 53,60 173,17 238,01 187,81 50,17 3,50 224,10 245,02 295,11 411,91 20,27 97,79 19,99 20,27 117,78 19,21 19,21 316,97 1109,30 Résineux Hors pins maritimes Résineux pins maritimes Eucalyptus Total (en ha) 75,28 Nombre de dossier Total 2009 717,05 120 11 Etat des lieux de l'engagement comptable au 27/05/2011 Année Somme engagée Surface moyenne par dossier 2009 267 573,04 € 5,98 ha 2010 1 661 923,12 € 8,23 ha 2011 130 580,00 € 21,59 ha Total 2 060 076,16 € Surface engagée 845,00 ha Nombre de dossiers 103 A l’image de 2009, l’année 2010 fut une année difficile pour la filière bois gersoise, plombée par la pauvreté des marchés : les prix sont encore au plus bas, deux ans après la tempête Klaus, et la crise qui s’allonge engendre une rémunération du travail des sylviculteurs et des acheteurs qui n’est pas à la hauteur du travail fourni. Le point positif est que l’exploitation des chablis a permis le montage de dossiers de reconstitution qui va permettre de régénérer la forêt du Pays d’Armagnac. Un fait important pour l’organisation de la filière forêt-bois pourrait avoir lieu en 2012, puisque les principales coopératives du grand sud-ouest (CAFSA, COFOGAR, FORESTARN) envisagent de se regrouper. Que va donner cette nouvelle organisation pour la filière bois en générale et quelle sera son influence sur la filière gersoise? 12 1.6 Contexte socio-économique 1.6.1 La population du massif Sur le Pays d’Armagnac, la population recensée sur la période 1999-2006 est de 43 516 habitants pour 1 722.25 km² soit 25 habitants / km². 1.6.2 La filière bois du Pays d’Armagnac - Les exploitants forestiers gersois : - Coopérative des Producteurs de Bois (ex : CO.SY.GA.) à Auch Armagnac Bois à Miélan Christophe Bastié à Lannemaignan Scierie Landes à Galiax Scierie Bonnet à Cazaubon Scierie Ortyl à Ayzieu - Les autres exploitants forestiers intervenant sur la zone : - Adour Foret Services, A.F.S. (65) - Société d’Exploitation des Bois du Sud-Ouest, S.E.B.S.O. (31) - Européenne des Bois à Toulouse (31) - CO.FO.GAR. (Coopérative Forestière Garonnaise) (31) - C.A.F.S.A. (40) et (47) - Dertheil (47) - Mehats (47) - Noval (47) - Ets Lapassade (64) - Ets Idiart (64) - Ets Canadell à Trie sur Baïse (65) - Ets Ribeiro (31) - Ets Mathou (09) -Les scieries : - Celles citées ci-avant Scierie Gauran à Ligardes (32) Scierie Dugros à Castéra Lectourois (32) En dehors du marché espagnol et des structures importantes des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine qui interviennent sur l’ensemble du département (Xilofrance, Tembec, Paper Excellence BV), la filière bois locale est presque inexistante sur la zone. A l’échelle forestière, l’économie ne se traduit pas sur du local mais sur un rayon d’action de 250 km. Or, dans une filière, il y a le producteur, l’exploitant et le transformateur. Sur le massif du Pays d’Armagnac, le maillon transformateur est peu développé. Comment faire pour développer ce secteur de la transformation ? 13 Après avoir interrogé des professionnels forestiers sur le devenir de la filière bois locale, les ressentis sont de nature plutôt négatives. D’abord, la mise aux normes de leurs matériels de production représente une part importante de leur investissement financier qui n’est pas récompensé à cause d’un manque flagrant de marché. Ce manque de débouchés, accentué par la crise économique actuelle et la disparition des entreprises d’ameublement comme Lasserre et Fitan, ne leur permet pas d’avoir la trésorerie nécessaire pour se diversifier notamment pour investir dans la 2ème transformation (rabotage : parquet, clin, lame de terrasse) comme ils souhaiteraient pour la plupart. En plus de cela, s’ajoute un manque de bois de qualité notamment pour le chêne qui est l’une des essences la plus demandée et transformée dans le département. Malheureusement, depuis la tempête Klaus, on peut également rajouter au manque de qualité des bois, le problème de la quantité. Seul le peuplier arrive à sortir son épingle du jeu. La succession des différentes scieries est menacée car, pour la plupart, l’objectif est d’arriver à survivre dans les années à venir et jusqu'à la retraite sans but impératif de léguer à la génération future. D’une façon générale, la filière bois locale apparaît assez peu représentée et peu active dans le département pour dynamiser le milieu forestier. Les relations entre professionnels ne sont qu’occasionnelles ; chacun travaillant ses propres essences avec ses propres marchés de niche. 1.6.3 La relation agriculture-forêt La forêt privée est caractérisée par le morcellement et par le fait qu’elle est très liée au monde agricole. Sur ce secteur du Gers, l’agriculture est restée attachée à des productions traditionnelles comme la vigne et le maïs . Lors des grands défrichements des années 1970-1980, cette zone a été moins touchée que le reste du département en particulier que le quart Nord Est. 1.6.4 La pratique de la chasse Les forêts sont sensibles aux dégâts causés par les cervidés (chevreuil essentiellement), lorsque les densités de populations dépassent un seuil variable suivant les milieux, les essences et les itinéraires sylvicoles. Des dégâts peuvent être parfois occasionnés par les rongeurs, les lièvres et les lapins. La forêt Gersoise, de part sa structure et sa diversité, est souvent un milieu favorisant l’accroissement du nombre d’ongulés sauvages. Le chevreuil est présent sur toute la zone. Dans certains territoires, il est constaté une augmentation du nombre de chevreuils. Cette augmentation doit tenir compte des conditions nécessaires au renouvellement de la forêt, notamment par régénération naturelle ou par régénération artificielle. Sinon, elle peut devenir localement incompatible avec les objectifs sylvicoles, voire mettre en péril les peuplements existants, par abroutissement, frottis et occasionnellement écorçage, voire en empêchant toute régénération. 14 La pratique la plus exercée est celle de la chasse à tir aux grands gibiers comme le sanglier et le chevreuil. Pour le sanglier, en forte augmentation ces dernières années, il n’occasionne pas trop de dégâts aux bois. Quant au chevreuil, après l’explosion de ces dernières années, due à des plans de chasse « frileux », on peut dire à ce jour que la population ne progresse plus du fait d’une politique de prélèvement ambitieuse. Actuellement, la densité d’animaux se situe entre 5 et 10 animaux aux 100 ha. Malgré cela, toutes les plantations, en particulier feuillues, doivent faire l’objet d’une protection indispensable à la croissance des jeunes plants. L’activité de chasse sur le territoire du Pays d’Armagnac est pratiquée par 140 demandeurs de plan de chasse soit : - 93 sociétés de chasse - 40 privés - 3 associations - 4 ONF Le plan de chasse attribué pour l’ensemble des demandeurs de chasse du Pays d’Armagnac est de 3 340 chevreuils minimum et 3 877 chevreuils maximum (source : fédération de chasse 32) En 2010, l’attribution était de 3 871 chevreuils et 3 208 étaient abattus (taux de réalisation de 83%). Les plans de chasse couvrent presque la totalité de la surface forestière du Pays d’ Armagnac. 15 Chapitre 2 : Carte d’identité du massif forestier du Pays d’Armagnac 16 2.1 L’utilisation actuelle des forêts 2.1.1 La forêt réservoir de bois Les propriétaires des parcelles boisées utilisent les parcelles au coup par coup : lorsqu’un besoin en bois se fait sentir, on va chercher les piquets, le bois de chauffage, quelques grumes pour les faire scier. Lorsqu’on a un besoin d’argent, on vend en bloc et sur pied à un exploitant forestier. La gestion durable des parcelles pour une valorisation à long terme, c’est à dire leur amélioration n’est pas connue sur le secteur : il faut la mettre en place ! (voir chapitre 3 : pistes de développement) 2.1.2 La forêt loisirs Comme sur l’ensemble du département, la cueillette des champignons est très prisée. Elle est pratiquée, souvent au détriment des propriétaires, par des personnes venues de l’extérieur. Cela ne va pas sans poser de problèmes de cohabitation et des réglementations locales apparaissent. Dans de nombreuses communes, des sentiers de randonnée ont été balisés en boucle à partir des centres de village. 17 2.2 Les propriétaires forestiers du massif D’après le cadastre 2008, le massif forestier du Pays d’Armagnac comprend 23 898 ha de forêt privée pour 10 136 propriétaires soit une moyenne de 2.36 ha par propriété. Cette moyenne est supérieure à la moyenne du département (1.69 ha par propriétaire), ce qui fait de ce territoire l’une des zones les plus boisées du Gers. Répartition de la propriété forestière privée par classe de surface dans le Pays d'Armagnac 8 000 6 000 7 000 5 000 4 000 5 000 4 000 3 000 3 000 2 000 Nombre de propriétés Surfaces des propriétés 6 000 2 000 1 000 1 000 0 < 1 ha 1-4 ha 4-10 ha 10-25 ha > 25 ha surface 2 045 7 274 7 331 4 671 2 577 nombre 4 989 3 562 1 206 324 55 0 Sur le Pays d’Armagnac, la forêt publique est représentée par 1 164 ha sur 103 communes. Pour plus de la moitié des communes, elles ne possèdent pas plus de 2 ha. 18 2.3 La gestion forestière actuelle du massif 2.3.1 Les forêts privées dotées d’un Plan Simple de Gestion et d’un Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles Le Plan Simple de Gestion De quoi s’agit-il ? C’est un document technique qui comporte l’identification du propriétaire forestier et celle de sa forêt et dont la finalité est la mise en valeur des peuplements forestiers. Il comporte une partie descriptive, une partie indiquant les objectifs que se fixe le propriétaire et une partie exposant le programme de coupes et de travaux envisagé par ce propriétaire. Ce document est obligatoire pour les propriétaires possédant plus de 25 ha de bois, mais tout propriétaire forestier possédant plus de 10 hectares peut en rédiger un et le faire agréer par le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF). Pourquoi ? Rédiger ce document est l’occasion pour le propriétaire de mieux connaître sa forêt et ses potentialités et d’élaborer un programme de gestion forestière. Il permet de définir des ordres de priorité quant aux opérations envisagées. C’est un outil indispensable dans la durée. Il sécurise le propriétaire dans ses choix de gestion et lui facilite la prise de décisions en fonction de ses moyens et de ses souhaits. Il est souple et peu contraignant puisque les opérations prévues peuvent être avancées ou retardées de 5 ans sans demande d’autorisation. Sa durée doit être comprise entre 10 et 20 ans et il peut être modifié à tout moment pour des raisons justifiées. Il constitue une garantie de gestion durable, donnant accès aux aides publiques à l’investissement et à des avantages fiscaux (successions et ISF). Comment le rédiger ? Avant de rédiger ce document, le propriétaire doit avoir pris connaissance du Schéma Régional de Gestion Sylvicole (SRGS) pour les forêts privées de la région Midi-Pyrénées, mis à sa disposition par le CRPF. Il est invité à utiliser le plan-guide édité et proposé par le CRPF Midi-Pyrénées, qui, avec sa note explicative, précise ce que le PSG doit contenir et aide le rédacteur dans sa réflexion. Il peut participer aux formations proposées sur ce thème par le Centre Régional de la Propriété Forestière. Le propriétaire peut rédiger lui-même son plan simple de gestion. Mais il peut aussi faire appel aux services d’un expert forestier agréé ou à ceux d’une coopérative forestière. Mais dans tous les cas, c’est lui seul qui signe et présente ce document, pour agrément, au CRPF. Faire appel à un " homme de l’art " pour la rédaction de son plan simple de gestion peut donner droit à des aides financières de l’Etat. Pour les obtenir, le propriétaire devra préalablement s’adresser à la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt, dans le département où est localisée sa forêt. Le PSG n’est pas destiné à rester dans une bibliothèque. Il serait utile pour le propriétaire de l’annoter et de le compléter lors de chaque intervention en forêt. C’est en deux mots le livre de sa forêt qui lui permettra de la faire vivre et de garder une trace des actions menées pour les successeurs. Sur le Pays d’Armagnac, il y a 37 plans simples de gestion (PSG) pour une surface totale de 1 972.30 ha. 19 Le Code des Bonnes Pratiques Sylvicoles De quoi s’agit-il ? Selon les dispositions de la loi d’orientation sur la forêt du 9 juillet 2001, un Code des Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS) a été élaboré par le CRPF Midi-Pyrénées. Conforme au Schéma Régional de Gestion Sylvicole, ce CBPS ne s’applique qu’aux forêts privées. Il comprend : -des fiches correspondant aux cinq grands types de peuplements forestiers que l’on peut rencontrer, avec pour chacun, des principes de bonne sylviculture en vue d’une gestion durable ; - un schéma permettant de relier ces cinq grands types de peuplements ; - des recommandations générales pour valoriser ses bois, assurer la pérennité des peuplements et garantir la protection de la nature ; - un supplément attirant l’attention du propriétaire sur les divers enjeux à prendre en compte dans la gestion de sa forêt (chasse, paysage, diversité végétale et animale, eau, …); - un imprimé de déclaration d’adhésion au CBPS. Pourquoi y adhérer ? Pour les propriétés forestières qui ne relèvent pas obligatoirement d’un Plan Simple de Gestion (PSG), l’adhésion du propriétaire au CBPS, constitue une présomption de gestion durable qui donne accès à toutes les aides en matière d’investissement forestier ainsi qu’à des exonérations fiscales lors des successions. Cette adhésion est volontaire, mais elle devient obligatoire pour le propriétaire bénéficiaire de ces avantages. Cette adhésion affirme également une prise en compte des différentes fonctions de la forêt (fonctions économique, environnementale et sociale). Elle va dans le sens des démarches de certification forestière favorisant les débouchés commerciaux du bois. Comment y adhérer ? Le CBPS est consultable au Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) de MidiPyrénées, ainsi que dans les Chambres Départementales d’Agriculture, les Directions Départementales des Territoires (DDT) et la Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (DRAAF). Pour formaliser son engagement, le propriétaire renseigne la déclaration d’adhésion jointe au CBPS, en faisant état des références cadastrales de la propriété concernée, et y joint un plan de situation (extrait de carte IGN) et une copie du plan cadastral. Après avoir daté et signé sa déclaration, le propriétaire l’envoie au Centre Régional de la Propriété Forestière, qui l’enregistrera. Le propriétaire conserve une copie de son engagement qui lui permet de prouver auprès des services déconcentrés de l’Etat qu’il a bien adhéré au CBPS. D’une durée de dix ans, l’engagement du propriétaire est renouvelable, à terme. Pour l'obtenir, il suffit d'en faire la demande au siège du CRPF ou directement auprès des techniciens départementaux. Il y a 66 CBPS pour une surface de 582.71 ha. Ce sont les seules propriétés qui ont des objectifs de gestion clairement affichés, il serait intéressant d’augmenter le nombre de documents de gestion sur la zone du Pays d’Armagnac afin de fournir aux propriétaires les moyens nécessaires d’aide à la décision en ce qui concerne leur propriété forestière. La gestion sur ce territoire est difficile du fait d’un fort morcèlement des parcelles mais également à cause du relief qui dans certains cas provoque des talwegs. Ces zones inaccessibles pour l’agriculture ont été laissées à l’abandon et se sont boisées naturellement. Leur accès étant difficile, aucune sylviculture n’est possible. 20 2.3.2 La forêt est-elle en danger ? La réponse est oui. En effet, la tempête de janvier 2009 a détruit une grande partie de la forêt gersoise. Par manque d’argent et de volonté, un certain nombre de propriétaires ne feront pas le nécessaire pour reboiser les massifs. Pourtant, l’Etat a mis en place une subvention d’exploitation et de remise en état boisé des massifs mais qui, dans certains cas, ne suffit pas à décider les propriétaires d’entreprendre les travaux sylvicoles. D’autre part, la non-gestion des massifs a entrainé un vieillissement des forêts à tel point qu’à l’heure actuelle, les massifs forestiers sont en train de mourir. Une régénération des peuplements devient obligatoire. Une dégradation sanitaire des peuplements résineux (notamment sur le pin maritime et taeda) commence à voir le jour avec la multiplication du scolyte. 21 2.3.3 Quelles sont les conséquences de la non-gestion ? La non-gestion des forêts engendre une perte de revenus pour les propriétaires. Ne pas gérer ses bois, c’est à dire ne pas effectuer les coupes nécessaires et ne pas créer d’accès maintient les peuplements dans un état de qualité médiocre : la proportion de bois d’œuvre reste faible, la proportion de bois d’industrie est majoritaire. Les revenus du propriétaire resteront limités. Il faut, pour améliorer la qualité, effectuer des éclaircies qui permettent aux plus beaux arbres de se développer. Cependant la non-gestion est également une opportunité de développement pour les territoires. La ressource en bois pour la filière bois locale laisse le champ ouvert à des perspectives non négligeables pour l’emploi. La ressource énergétique de proximité, entièrement renouvelable peut être mobilisée et gérée durablement. Une meilleure gestion ou une gestion plus raisonnée, permet une meilleure valorisation, il faut donc s’engager à réaliser de la gestion forestière : 22 2.4 La composition des forêts privées du massif Afin de mieux appréhender les potentialités forestières du territoire et d’avoir une vision estimative des opérations d’amélioration, de récolte,… qu’il y aurait à mener à moyen terme (5 ans), le CRPF Midi-Pyrénées a créé une méthodologie et un outil d’estimation de données forestières « Bd PDM MP 2004-2014© ». A partir des données cartographiques de l’Inventaire Forestier National, de photographies aériennes et de la base « Bd PDM MP 2004-2014© », le technicien forestier a parcouru et caractérisé sur 22 239 ha, toutes les forêts privées du pays d’Armagnac de plus de 2.5 ha. (unités d’une certaine homogénéité susceptibles de justifier d’une gestion identique). Il en résulte des cartes thématiques estimatives sur l’ensemble du massif synthétisant les principales constatations forestières : types de peuplements, améliorabilité, récoltabilité, accessibilité,… Remarque : De façon globale, la surface de forêt privée inventoriée est supérieure à celle donnée par le cadastre. Cette variation de surface s’explique par la différence de définition du terme « forêt/état boisé » faite par le cadastre d’une part et l’Inventaire Forestier National d’autre part. De plus, les chiffres mentionnés par le cadastre correspondent à l’état global des déclarations faites par les propriétaires, qui ont parfois un certain retard de mise à jour, suite à l’abandon de l’exploitation régulière de très nombreuses parcelles agricoles qui se sont ensuite boisées. Les résultats ci-dessous présentent les données forestières récoltées sur l’ensemble du Pays d’Armagnac. 2.4.1 Les types de peuplements Types de peuplements 12034 12000 10000 8000 4741 6000 4000 2000 2058 1349 891 498 581 27 60 Peuplements Ac cru s( Pa co rc lon nis ati on na t.) im pro du cti ve Zo ne Pe up ler aie Ta illis sim ple M él. Fu tai etai llis Pla nt. ou se mi sn at. Fu tai e 0 Co up er as e Surface en ha 14000 23 Ø Les futaies taillis : Elles représentent 12 034 ha de peuplements (54% de la surface forestière privée inventoriée). On appelle également ces mélanges des taillis avec réserves. Ces peuplements sont les témoins d’une gestion en taillis sous futaie et de ses dérives. Il s’agit de peuplements forestiers composés d’un taillis plus ou moins améliorable dans lequel on rencontre des réserves de chênes (97%) ou de pins (2%) souvent âgées et de densité très variable, suivant les propriétés. Pour une grande majorité, ces peuplements sont difficilement améliorables et souvent composés de gros bois. 24 Ø Les futaies : Elles représentent 4 741 ha de peuplements (21% de la surface forestière privée inventoriée). Ces futaies sont, pour l’essentiel, composées de pin maritime et pin laricio, la proximité des landes et le sol (sable fauve) en sont certainement la cause. Pour le reste, ces futaies sont composées de chênes nobles, parfois de qualité intéressante, d’aulnes, de chêne rouge d’Amérique, de cèdres et de douglas. Ø La Peupleraie : Elle représente 1 349 ha soit 6 % de la surface forestière privée inventoriée. Comme il se doit, cette peupleraie occupe les fonds des vallées des divers cours d’eau qui traversent le territoire du Bas Armagnac. Cette peupleraie toujours performante, évolue en fonction des nouveaux clones mis sur le marché : Les variétés les plus employées sur l’Armagnac sont le I214 et le I45/51. Dans une moindre mesure le Dorskamp est globalement présent. Les variétés Koster, Polargo, Soligo commencent à faire leur apparition. 25 Ø Les taillis simples : Ils représentent 9% de la surface forestière privée inventorié. Ce sont des peuplements issus de coupes rases feuillues composés d’essences diverses : chênes, aulnes, charme, châtaignier, robinier faux acacia, hêtre, eucalyptus et feuillus précieux. Pour l’essentiel, ces peuplements ne sont pas améliorables et la grosseur des bois va jusqu’à bois moyen pour l’essentiel. Dans l’avenir, les taillis de chênes pourront être améliorés contrairement aux taillis de châtaignier souvent dans un état phytosanitaire médiocre. Ø Les jeunes plantations : Qu’elles soient issues de régénération naturelle ou artificielle, elles représentent 891 ha soit 4% de la surface forestière privée inventoriée. La demande en plantation a toujours été très forte sur le secteur, que ce soit en vue du boisement de terre agricole ou en reboisement suite à des coupes rases. Les essences dominantes sont le pin maritime et laricio, le reste est divisé avec une proportion de chêne rouge d’Amérique, de chêne, de peuplier, de châtaignier, de cèdre, de hêtre, de bouleau et de noyer. Ø Les coupes rases : 498 ha soit 2% de la surface forestière privée inventoriée. Ce sont des peuplements exploités depuis moins de 5 ans et pas encore régénérés. Ø Les zones improductives et accrus : 641 ha soit 3% de la surface forestière privée inventoriée. Ø Les parcs de jardin: 27 ha soit moins de 1% de la surface forestière privée inventoriée. 26 2.4.2 Les essences principales Seules les essences principales les plus représentatives des peuplements du Pays d’Armagnac sont ici détaillées. Essences principales des peuplements 16 000 14 627 14 000 10 000 8 000 6 000 3 170 4 000 2 000 428 18 69 458 392 153 63 858 64 1 42 56 78 15 1 506 121 7 4 111 Hê tr no ne e sti mé Pe N oy up ers lie r tr em ble Pe up lier s Ré Ro sin Pin bin eux s ier d fau iver x-a s ca cia C Ch ên hêne es s no ble s Do ug las Ep ic Eu eas ca l yp Fe tus uil Fe lus d uil i us vers pré cie ux 0 Au lne Bo s ule au x Cè dre s Ch Ch ên a er Ch rme ou ge â d'A taign ie mé riq r ue Surface en ha 12 000 Essences 27 Ø Les chênes nobles représentés par le chêne pédonculé et le chêne rouvre, sont les essences les plus présentes avec 14 690 ha de peuplements soit 66%. Souvent indifférenciés dans les peuplements, ils produisent un bois de qualité qui en fait les essences « phares » de ce territoire. Le chêne pédonculé occupe les fonds de vallées et les terrains frais, il constitue l’essentiel des futaies alluviales. Le chêne rouvre ou sessile occupe des stations moins fertiles. Il mérite une attention toute particulière du fait de ses besoins en eau plus réduits. Ø Les pins maritime et laricio, les secondes essences du « Bas Armagnac », occupent 3 170 ha soit 14%. Ils sont situés sur les terres acides et s’adaptent parfaitement aux sables fauves. Ils produisent un bois de qualité. Ø Le peuplier occupe 1 506 ha de peuplements soit 7%, généralement dans des peupleraies de culture. Ø Le châtaignier, 392 ha soit 2%, il est très présent soit en accompagnement avec les chênes soit, plus rarement, en peuplement pur. Toutefois, il faut faire attention à son état sanitaire très sensible au chancre et à l’encre. Ø Le chêne rouge d’Amérique occupe 153 ha de peuplements soit 1%, généralement sur des petites surfaces lorsque le sol n’est pas adéquat pour les chênes communs. Ø L’aulne glutineux occupe 428 ha soit 2% en fonds de vallée très humides voir asphyxiés, il présente l’avantage de ne demander aucune intervention particulière, si ce n’est de le récolter avant qu’il ne se dégrade. Ø Le charme occupe 458 ha de peuplements soit 2%. Ø Le robinier faux acacia occupe 111 ha de peuplements soit 0.5%. Ø Le cèdre occupe 69 ha de peuplements. Ø Le hêtre occupe 15 ha de peuplements. Ø Le noyer occupe 121 ha de peuplements soit 0.5 %. 28 2.4.3 Etat sanitaire des peuplements Ce critère qualitatif permet d’évaluer l’état de dépérissement du peuplement. Le critère sanitaire est un critère de bon état général du peuplement. Un peuplement est considéré comme bon si l’ensemble de ses arbres a un avenir jusqu'à leur maturité. Du fait de l’échelle de travail (1/25 000 ) et de la superficie assez élevée des entités sur lesquelles nous travaillons, il a été établi de renseigner ce champ, à dire d’expert, en % de l’entité étudiée. Ainsi, Etat sanitaire bon: à dire d’expert, on estime qu’entre 0-10% du peuplement de l’entité est atteint de dépérissement. Etat sanitaire moyen: à dire d’expert, on estime qu’entre 10-25% du peuplement de l’entité est atteint de dépérissement. Etat sanitaire mauvais: à dire d’expert, on estime qu’entre 25-50% du peuplement de l’entité est atteint de dépérissement. Etat sanitaire médiocre: à dire d’expert, on estime que plus de 50% du peuplement de l’entité est atteint de dépérissement. Les maladies des arbres les plus fréquentes sont favorisées lorsque les conditions de climat ou de sol sont défavorables. Les attaques peuvent être dues à des insectes ravageurs (lépidoptères, coléoptères, hyménoptères) ou à des champignons, parfois à des bactéries ou des virus. Les problèmes phytosanitaires généraux concernent le plus souvent les chênes, le châtaignier, les pins et les peupliers. Les principaux problèmes phytosanitaires connus à ce jour sont : Essences concernées Problème sanitaire Chancre de l’écorce (Cryphonectria parasitica) Châtaignier Maladie de l’encre (Phytophthora cinnamomi, Phytophthora cambivora) Maladie de l’encre (Phytophthora cinnamomi) Caractéristiques principales Champignon du tronc. L'écorce devient localement rougeâtre, puis se fissure et se craquèle. Ensuite se développe un chancre à l'aspect tourmenté (fructifications rouges sur le tronc, nécroses du tronc et souvent dessèchement du feuillage au dessus du chancre). Dépréciation localisée du bois et mortalités possibles. Champignon racinaire qui provoque des nécroses en forme de flammes à la base du tronc. Les écoulements noirâtres caractéristiques de cette maladie sur chênes sont très rares sur châtaignier. Dépérissement d’arbres disséminés ou groupés en taches. Champignon des racines. Taches brunes suintantes à la base du tronc. Incidences sur la sylviculture et lutte Eviter les blessures du tronc lors de l’exploitation. La prolifération du chancre de l’écorce peut rendre vaine toute opération sylvicole, notamment si le nombre de tiges atteintes est supérieur à 3 0 %. La lutte curative n’est possible qu’en verger ; elle est illusoire en forêt Eviter les tassements, en particulier sur sols limoneux. Eviter d’utiliser des engins lourds en période humide. Aucun moyen de lutte curatif. Dépréciation de la bille de pied. Ne pas utiliser cette espèce sur les sols engorgés d’eau, même temporairement. 29 Collybie à pied en fuseau (Collybia fusipes) Chêne rouge d’Amérique Rouilles (Melampsora sp.) Peupliers Cultivars : Maladie des taches Luisa Avanzo, Beaupré, brunes (Marssonina Boelare, Hunnegem) brunea) Champignons racinaires, en touffes au pied de l’arbre, de Eviter les deuxièmes générations de juin à septembre. Nécroses chênes en cas de très forte atteinte en orangées sous l’écorce des première génération. racines. Mortalité des arbres atteints. Exploitation des peuplements dépérissants. Choisir des cultivars tolérants et limiter la surface plantée avec un même clone. Le mélange pied à pied n’apporte rien ; il vaut mieux Champignons foliaires faire des mélanges d’unités (2 à 4 ha) (pustules orangées sur la par cultivar. Des traitements peuvent face inférieure des feuilles) être envisagés pour mener à terme un provoquant une défoliation cultivar qui se révèle sensible. Le plus ou moins précoce. traitement ne doit pas être envisagé de façon systématique comme un outil permettant d’utiliser des cultivars déjà reconnus sensibles. Ces traitements sont surtout adaptés et efficaces dans des peupleraies de moins de 7 – 8 ans. Champignon foliaire (ponctuations brunes) Arbres morts ou trop fortement atteints (dessèchement du houppier). Insecte piqueur-suceur. Traitement insecticide homologué mais Feutrage blanc sur le tronc et mise en oeuvre difficile. Intervenir de les branches. Affaiblissement, façon précoce avant que les colonies casse, parfois dépérissement Cultivars : ne soient trop développées. des arbres très attaqués. Essentiellement le Dégâts spectaculaires sur jeunes cultivar I214, parfois Cette chenille de papillon plantations, mais conséquences Dorskamp et I 45/51 Chenille nocturne cause des limitées sur peuplements adultes. fréquemment sur Triplo processionnaire du défoliations hivernales Traitements possibles à réserver aux pin (Thaumetopoea d'intensités variables, jeunes plantations très atteintes, ou à pityocampa) pouvant être totales. proximité des zones urbanisées (chenille aux poils urticants). Retard de croissance très important dans les jeunes plantations, pouvant Les pins (et notamment le pin aller jusqu’au dépérissement. La grêle Blessures dues à la laricio et le pin sylvestre) sont favorise également le développement grêle. très sensibles aux impacts de pathogènes de faiblesse des grêlons. (Sphaeropsis sapinea) et des ravageurs secondaires (Scolytes, pissode). Puceron lanigère (Phloeomyzus passerinii) Pins Scolytes Différentes espèces d'insectes inféodées à un ou plusieurs résineux et dont les larves creusent des galeries sous l'écorce. Les scolytes sont de façon générale des ravageurs de faiblesse qui, dans des situations normales, attaquent surtout des arbres préalablement affaiblis. En phases épidémiques généralement provoquées par des accidents climatiques, les scolytes peuvent attaquer des arbres vigoureux. Dans ces conditions, ils peuvent causer des mortalités sur de grandes surfaces. L'extraction rapide des arbres atteints est recommandée dès les premiers symptômes (écoulements de résine, jaunissement). Eviter le stockage prolongé de bois à proximité des peuplements ou prévoir éventuellement le traitement des tas de bois fraîchement exploités, en lisière. Le traitement curatif des arbres sur pied est économiquement impossible. De façon préventive, dans les périodes à risques, réaliser les éclaircies, les dépressages et les élagages en automne ou au début de l’hiver. 30 Tous résineux Pins : Sapins : Douglas : Fomes (Heterobasidium annosum) Ce champignon est associé à certains dépérissements du sapin de Vancouver. Mais ces dommages sont beaucoup plus rares que sur épicéa. Le fomes est responsable de mortalités dans les jeunes plantations de douglas réalisées sur coupe rase d’épicéas ou de pins contaminés. Il est impliqué dans certaines mortalités diffuses observées dans de jeunes futaies, souvent après éclaircies. Champignon racinaire. Le mycélium a l’apparence de Armillaire peau de chamois sous (Armillaria ostoyae) l’écorce. Fructifications en touffes à la base des arbres en automne ou début d’hiver. Parfois pathogène primaire plus ou moins agressif sur pin maritime. Plus fréquemment pathogène de faiblesse sur chêne dans le cadre de dépérissements. Envisager des substitutions d’essence : - quand l’armillaire est pathogène primaire sur résineux, par des feuillus (si les conditions stationnelles le permettent) - quand l’armillaire est pathogène de faiblesse, par une essence mieux adaptée à la station. Toutes espèces feuillues et résineuses 31 Etat sanitaire des peuplements 522ha 486ha 962ha Bon Moyen 5555ha Mauvais Médiocre 14714ha non estimé Les 2/3 des peuplements (14 714 ha) ont été jugés dans un bon état sanitaire, ce qui est plutôt encourageant. 32 2.4.4 L’améliorabilité des peuplements Le critère « d’améliorabilité » est un critère qualitatif de potentialité qui signifie que le peuplement contient suffisamment d’arbres d’avenir. C’est ainsi que l’on nomme les arbres susceptibles de fournir du bois d’œuvre dans le peuplement final. L’essence doit être adaptée à la station pour produire un bois de qualité. Le nombre d’arbres d’avenir varie selon les essences, il doit être de trente par hectare minimum. Un arbre d’avenir est un arbre qui possède un tronc droit, sans défaut majeur, qui a un houppier volumineux et équilibré. Il vaut mieux sélectionner un arbre avec un léger défaut mais vigoureux plutôt qu’un très bel individu au houppier étriqué. Dans le cas du châtaignier, les arbres d’avenir doivent être exempts de chancre (ou avoir des chancres cicatrisés) et permettre l’obtention d’une bille propre d’au moins six mètres. Du fait de l’échelle de travail (ensemble du Pays d’Armagnac) et de la superficie assez élevée des entités sur lesquelles nous travaillons, il a été établi de renseigner ce champ, à dire d’expert, en % de l’entité étudiée. Ainsi, 0% d’amélioration signifie, qu’à dire d’expert, on estime que la totalité du peuplement de l’entité n’est pas améliorable. 1-25% d’amélioration signifie, qu’à dire d’expert, on estime que près d’un quart du peuplement de l’entité est améliorable. 25-50% d’amélioration signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre un quart et la moitié du peuplement de l’entité est améliorable. 50-75% d’amélioration signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre la moitié et les trois quart du peuplement de l’entité est améliorable. 75-100% d’amélioration signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre les trois quart et la totalité du peuplement de l’entité est améliorable. Améliorabilité des peuplements 320ha 6185ha 0% 13480ha 1-25% 25-50% 354ha 50-75% 75-100% 1424ha non estimé 477ha 13 480 ha ont été caractérisés comme possédant au moins 75% de leur surface améliorable. Le type de peuplement le plus améliorable est celui de la futaie avec taillis : par conséquent, cela représente beaucoup de peuplements en chênes améliorables. A l’inverse, 6 185 ha de peuplements ont été jugés non améliorables. Ce ne sont pas pour autant des surfaces sans intérêt puisqu’une futaie mûre n’est, par exemple, plus améliorable. La partie non estimé représente les parcelles dépourvues de bois (coupe rase, zone improductive, accrus….). 33 2.4.5 La récoltabilité des peuplements Le critère de récoltabilité est un critère économique conjoncturel. Un peuplement est considéré comme récoltable si l’on considère, vu les contraintes du marché au jour de la description, que la réalisation de l’opération envisagée, éclaircie ou coupe rase, va générer des produits commercialisables (bois d’œuvre et bois d’industrie) susceptibles de fournir un revenu au propriétaire. Du fait de l’échelle de travail (ensemble du Pays d’Armagnac) et de la superficie assez élevée des entités sur lesquelles nous travaillons, il a été établi de renseigner ce champ, à dire d’expert, en % de l’entité étudiée. Ainsi, 0% de récoltabilité signifie, qu’à dire d’expert, on estime que la totalité du peuplement de l’entité n’est pas récoltable. 1-25% de récoltabilité signifie, qu’à dire d’expert, on estime que près d’un quart du peuplement de l’entité est récoltable. 25-50% de récoltabilité signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre un quart et la moitié du peuplement de l’entité est récoltable. 50-75% de récoltabilité signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre la moitié et les trois quart du peuplement de l’entité est récoltable. 75-100% de récoltabilité signifie, qu’à dire d’expert, on estime qu’entre les trois quart et la totalité du peuplement de l’entité est récoltable. 34 Récoltabilité des peuplements 327ha 3397ha 510ha 0% 15647ha 1421ha 1-25% 25-50% 938ha 50-75% 75-100% non estimé Sur le massif, 18 006 ha de peuplement ont été jugés comme ayant au moins une partie de leur surface récoltable. Parmi eux, 15 647 ha ont même été considérés comme récoltables à plus de 75% de leur surface. Ces estimations révèlent le fort potentiel de bois qu’il y aurait à valoriser par des opérations d’amélioration ou de coupes rases. Seuls 3 397 ha de peuplements sont considérés comme non récoltables du fait notamment de leur jeune âge. La partie non estimée représente les parcelles dépourvues de bois (coupe rase, zone improductive, accrus….). 35 2.4.6 Les conditions d’accès aux parcelles La classification suivante : utilisée est la desserte satisfaisante, aucun problème, - desserte à améliorer, - desserte à créer, tout est à faire, - desserte impossible à créer. Accessibilité 1734ha 188ha possible 4515ha à améliorer à créer non estimé 15801ha Au vu des résultats de la phase de terrain, il apparaît que l’accessibilité du massif est globalement satisfaisante, puisque plus des ¾ des peuplements (15 801 ha) ont un accès jugé possible. Pour le reste des peuplements, il existe des chemins d’accès, mais non adaptés à la pénétration des engins d’exploitation actuels et qu’il faudrait donc aménager ou encore demander une autorisation de passage aux voisins. L’accessibilité du massif est donc un atout de taille puisque la quasi-totalité de la surface est relativement bien desservie ou ne nécessite que des adaptations pour exploiter le bois du fait du voisinage avec les cultures. Cela engendre quand même des répercutions sur le coût d’exploitation et par conséquent sur le prix d’achat au propriétaire. En effet, exploiter le bois est possible mais dans certains endroits, le bois doit être stocké loin des parcelles pour être accessible par les camions. 36 Chapitre 3 : Pistes de développement 37 3.1 Améliorer les peuplements Pour le propriétaire il semble important de pouvoir récolter du bois sans effectuer une coupe rase. Pour cela, il est indispensable de connaître les potentialités de son peuplement et de pouvoir mettre en place une sylviculture adaptée. Dans de nombreux cas, une éclaircie permettra une amélioration qualitative de sa forêt tout en ne négligeant pas le côté visuel et paysager. Pour aider le propriétaire à gérer son massif, des documents de gestion durable peuvent être élaborés. Ainsi, une trame des travaux sylvicoles est définie et le propriétaire n’a plus qu’à la suivre. Un certain nombre de peuplements particulièrement bien gérés avec des opérations d’amélioration, ont été identifiés sur le territoire. Ils peuvent constituer des vitrines pour sensibiliser les propriétaires forestiers à la gestion et l’amélioration des peuplements. Sur les cartes ci-dessous sont mentionnés des peuplements forestiers particulièrement bien gérés qui serviront de vitrines lors des actions d’animations auprès des propriétaires. 38 3.2 Quels produits bois peut-on espérer du massif ? Dans un peuplement, plusieurs qualités de bois rond sont observées. Elles sont schématiquement classées en trois grands types : le bois d’œuvre, le bois d’industrie et le bois énergie. Bois d’oeuvre : bois nobles destinés à des usages « nobles » tel que charpente, menuiserie, tranchage. Bois d’industrie : bois non aptes au sciage, déroulage ou tranchage, destinés à des emplois industriels tels que papeterie, panneaux de particules. Bois énergie : bois de moindre qualité valorisé en bois de chauffage (bûche) ou broyé en plaquettes forestières. Le tranchage et le déroulage sont des procédés de découpage du bois nécessitant des grumes de très bonne qualité. Le déroulage du bois consiste à trancher une feuille assez fine de bois, dans un billon qui tourne sur un tour spécial. Aucune entreprise du département ne travaille actuellement cette qualité. Le plot consiste à scier le billon en sa longueur pour obtenir des plateaux d’épaisseurs variables utilisés dans la menuiserie et l’ébénisterie. Cette qualité accepte des légers défauts par rapport à la qualité tranchage et déroulage. Dans notre massif d’étude, cette qualité peut représenter jusqu’à 15 % du volume. Les essences concernées sont : hêtre, chêne, chêne d’Amérique, noyer et un peu de douglas et pin maritime. Les entreprises Armagnac bois, Canadell utilisent cette qualité. Le merrain quand à lui est uniquement en chêne pour fabriquer des douelles qui serviront à fabriquer des tonneaux de vin et d’armagnac. Le merrain représente un très faible pourcentage du volume à cause des nombreux défauts présents sur le billon : gélivure, brogne et rose, aubier, gros grains, roulure, pourriture et fil torse. Les entreprises Lapassade, Idiart et Canadell utilisent cette qualité. L’avivé et la charpente sont les deux qualités les plus représentées sur le territoire. Elles peuvent représenter jusqu'à 60% du volume. Elles sont représentées aussi bien en résineux qu’en feuillus. Les entreprises Bonnet, Ortyl et Lande utilisent ces produits. Malheureusement, la production est supérieure à la demande sur le territoire. La traverse est une qualité uniquement pour les essences chêne et hêtre. Il faut des arbres longs pour avoir cette qualité ce qui n’est pas flagrant dans notre massif. Toutefois certaines qualités (avivé, charpente) trop chargé en défauts peuvent être déclassées en traverse. On peut ainsi avoir jusqu'à 30% du volume de nos massifs. La palette est réservée en majorité aux essences résineuses. Les emballages légers comme les cagettes utilisent du peuplier : les Etablissements Pere travaillent notamment ce produit. Le bois de chauffage concerne les bois de charme, chêne et hêtre qui ne peuvent pas être classés en bois d’œuvre à cause de leurs défauts. La trituration concerne l’ensemble des essences qui ne peuvent pas être classées en bois d’œuvre à cause de leurs défauts. La différence avec le bois de chauffage est une exploitation jusqu'à un diamètre fin bout plus petit. La seule entreprise utilisant ce produit n’est pas dans le département puisqu’elle est située à St Gaudens. En revanche, son volume d’achat est très important Selon les partenaires techniques, il pourrait être développé sur le massif : - l’amélioration des sciages feuillus en pratiquant des interventions sylvicoles adaptées. - la production de bois de chauffage intégrée dans une véritable filière « Bois Energie » locale. - une meilleure prise en compte des bois dans certaines utilisations locales comme la construction. 39 3.3 Se regrouper pour mieux gérer Les actions Plans de Développement de Massif sur le Pays d’Armagnac doivent permettre, par un travail soutenu auprès des propriétaires et des élus de : - regrouper les chantiers pour faciliter leur exploitation, - fidéliser des entreprises, - mettre en place sur des zones plus petites une gestion concertée, - minimiser les frais d’intervention. Le regroupement : un outil, une nécessité : Pour mener des actions dans le but d’une amélioration du terrain concerné. Le regroupement est avant tout ponctuel, c’est à dire dans le cadre d’une action déterminée, le plus souvent d’ailleurs sylvicole (éclaircie, élagage, reboisement, etc…) On peut également envisager le regroupement pour la gestion, qui peut être formalisé par la réalisation d'un document concerté, prenant en compte plusieurs propriétés individuelles pour coordonner leurs projets de coupes et de travaux et ainsi s'adresser de façon organisée aux intervenants économiques. En résumé, le regroupement est une nécessité pour mener des actions avec plus d’efficacité sur l’ensemble du massif qu’elles soient ponctuelles ou plus suivies ; la décision dans le temps incombe aux propriétaires mais il nous appartient en retour d’informer ces derniers sur les avantages et les inconvénients des différents types de regroupement. 3.4 Proposition de zones d’action Suite aux prochains contacts avec les élus et les propriétaires, un certain nombre de zones d’actions de développement seront identifiées et animées. Néanmoins grâce à la présente carte d’identité du massif, le CRPF a individualisé certaines zones forestières à fortes potentialités où des projets de gestion concertée entre plusieurs propriétaires pourraient être engagés. Suite au constat de la première phase, trois zones apparaissent intéressantes à valoriser du fait de leurs potentialités forestières : Bois de Bascaules Surface : 100 ha (PDM Bas Armagnac, entité n°115) Commune du Houga Peuplements améliorables à plus de 50% essentiellement constitué de chêne – hêtre - châtaignier en taillis avec réserve et de jeune futaie de pin maritime pour une infime partie. Ce massif a été touché par la tempête qui a occasionné des dégâts. Une analyse foncière devra être réalisée. La desserte déjà installée est en partie utilisable, les efforts de complément seront légers. Cette zone bénéficie d’une position fortement visible, qui permettra d’apprécier au mieux les opérations d’amélioration forestière tant au niveau patrimonial que paysager. Objectif : améliorer les peuplements en place, faciliter leur desserte et le regroupement afin de réaliser des opérations économiquement viables et reconstituer les peuplements du massif à travers des coupes d’ensemencement ou de préparation à la plantation. 40 Bois de Callian Surface : 106 ha (PDM du Fezensac, entités n°270-408) Commune de Callian et Cazaux d’Anglès Peuplements de taillis avec réserves, améliorables à plus de 75%, essentiellement constitués de chênes en futaie et de taillis de charme. L’accès aux parcelles est possible mais mériterait d’être amélioré pour faciliter les opérations sylvicoles. L’état sanitaire du peuplement jugé correct et sa non maturité permettraient d’envisager des travaux d’éclaircies mais pour cela, une animation foncière semble être prioritaire. Secteur Fontaine de la Palombière et Le Pédevant Surface : 93 ha (PDM du Grand Armagnac, entités n°236-109-209-105-234) Commune d’Eauze Peuplements non améliorables essentiellement constitués de chêne – hêtre - châtaignier en taillis avec réserves ou taillis simple et de jeunes futaies de pin maritime pour une infime partie. Des zones improductives (coupe rase ou friche) sont également présentent sur une très faible partie du massif. Ce massif a été touché par la tempête qui a occasionné beaucoup de dégâts. Une analyse foncière devra être réalisée. La facilité d’accès ne permet pas une desserte suffisante pour une bonne exploitation, des efforts de complément seront à prévoir. Cette zone bénéficie d’une position fortement visible, qui permettra d’apprécier au mieux les opérations d’amélioration forestière tant au niveau patrimonial que paysager. Objectif : Récolter les peuplements en place pour régénérer le massif, faciliter leur desserte et le regroupement afin de réaliser des opérations économiquement viables et reconstituer les peuplements du massif au travers des coupes d’ensemencement ou de préparation à la plantation. En fonction de la motivation des élus et des propriétaires forestiers, ces projets seront développés et devraient permettre de donner une réelle ampleur à la démarche Plan de Développement de Massif du Pays d’Armagnac. 41 3.5 Itinéraires sylvicoles et fiches techniques Afin de mieux répondre aux attentes des propriétaires et de les encadrer d’une manière efficace dans leurs projets de développement, les partenaires techniques (CRPF Midi-Pyrénées et coopérative forestière CPB) ont créé et validé ensemble des itinéraires techniques, ainsi que des fiches actions. 3.5.1 Itinéraires sylvicoles Itinéraires rédigés en accord avec le Schéma Régional de Gestion Sylvicole approuvé le 26 janvier 2005 par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de la Ruralité. 42 3.5.2 Fiches techniques Fiche technique 1 : Coupe rase – Maintien en taillis simple Ce régime est typique du massif car très lié d’une part à l’essence et d’autre part au contexte économique local qui, jusqu’à une époque récente, permettait de valoriser au mieux ces petits bois. Après la coupe rase, le taillis repousse à l’identique. Cette pratique n’engendre aucun frais et correspond bien à l’intervention traditionnelle dans les peuplements à base de châtaignier pur (ou en mélange) et dans les taillis de chêne. Les coupes sont en général effectuées tous les 20 à 50 ans selon le produit recherché et selon l’essence. Il est déconseillé, lors de la coupe, de laisser sur pied des arbres disséminés et arrivés à maturité qui se dégraderont très rapidement. Remarques : Il n’y a pas d’amélioration du peuplement ; il peut même y avoir une dégradation à long terme si le rythme des coupes est trop rapide ou si l’ensouchement est trop vieux. Toutefois ce mode de gestion est parfaitement adapté au taillis de robinier et au taillis d’aulne glutineux (Vergne). 43 Fiche technique 2 : Conversion en futaie par balivage en masse ou éclaircie de futaie en masse C’est une technique qui demande une certaine homogénéité du peuplement et une densité suffisante d’arbres stables et dominants, si possible bien répartis : 80 à 120 par hectare environ. Il faut observer le peuplement et repérer les arbres d’avenir. On repère ces arbres dominants et on conserve, selon l’âge du peuplement, 4 à 6 tiges par arbre, soit au total environ 300 à 1000 tiges par hectare. Toutes les autres tiges sont exploitées. Certains arbres dépérissants, voire morts, peuvent être laissés à partir du moment où leur exploitation coûte cher et qu’ils ne présentent aucun risque pour le peuplement ou pour les personnes. Il est intéressant de conserver le sous-étage (autant que faire se peut), car celui-ci contribue à maintenir une ambiance forestière et limite l’éclairement excessif des troncs. L’ouverture de cloisonnements facilite l’abattage et le débardage. Remarques : - De nombreuses coupes pratiquées dans la région sont appelées à tort « balivage »: le sous étage est supprimé, les quelques arbres (maigres et à houppier étriqué) conservés (souvent moins de 100 tiges par hectare) sont condamnés à court terme. Leurs troncs, éclairés brutalement, se couvrent de gourmands. Cette pratique est à proscrire ! - Si le peuplement ne présente pas d’arbres d’avenir, ce qui est fréquent, l’application de cette technique ne constitue pas une amélioration sylvicole, mais permet de rendre le peuplement plus pénétrable et plus accueillant, tout en permettant une récolte de bois. Il est alors recommandé de conserver les arbres dominants et stables (300 à 1 000 /ha). A noter que le maintien d’un couvert à 50% améliore la production de cèpes (là où elle existait déjà). 44 Fiche technique 3 : Maintien de la gestion en mélange taillis-futaie par détourage précoce des tiges d’avenir On souhaite utiliser au mieux la diversité en espèces de certains très jeunes peuplements : jeunes taillis (après coupe) ou accrus récents (développés sur anciennes terres agricoles). Cette technique permet de favoriser particulièrement les fruitiers forestiers (sorbiers, alisiers, merisiers, pommiers, poiriers), car ils sont très sensibles à la concurrence des autres espèces qui les éliminent très rapidement (avant 10 ans). Elle permet de valoriser aussi les autres espèces, si ces dernières présentent un bon potentiel. Dès l’âge de 6 à 8 ans, (arbres de 3 à 4 mètres de haut), on repère (à la peinture ou avec des rubans par exemple) 70 à 100 sujets à l’hectare. Ces arbres doivent impérativement être vigoureux et déjà bien individualisés. L’intervention vise à supprimer toute concurrence au niveau du houppier, sur deux à trois mètres de rayon, pour que les arbres sélectionnés restent en croissance libre. Certains arbres dépérissants, voire morts, peuvent être laissés à partir du moment où leur exploitation coûte cher et qu’ils ne présentent aucun risque pour le peuplement ou pour les personnes. L’ouverture préalable de layons d’accès, tous les 10 à 12 m environ, est conseillée pour valoriser le travail réalisé. On ne touche pas au reste du peuplement. Cette intervention est à renouveler au moins trois fois dans les vingt premières années avant d’arriver à un peuplement de type futaie qui sera alors traité comme telle. On peut effectuer selon les besoins à chaque passage une taille de formation et un élagage des arbres repérés. Remarques : Les espèces sélectionnées doivent être adaptées à la station et la concurrence à leur égard, pas encore installée. Cette technique est utilisable même dans les peuplements très hétérogènes qui sont fréquents dans la région. Elle permet une grande souplesse d’intervention, elle est performante car elle permet d’utiliser au maximum le potentiel de croissance des meilleurs sujets. L’impact paysager est faible. 45 Fiche technique 4 : Boisement et entretien des plantations Un diagnostic initial est indispensable: la principale cause d'échec d'une plantation provient d'un choix inadapté d'essence par rapport aux conditions du milieu. Les populations de chevreuils étant importantes dans cette partie du Gers, il peut parfois être recommandé de mettre en place des protections (coûteuses) pour éviter des dégâts importants aux jeunes plants en particulier feuillus. Préparation Dans le cas de sols forestiers, on s'attachera à ne pas décaper les horizons de surface, ce qui conduirait à une perte de fertilité minérale. Le dessouchage total doit être généralement évité. Un reboisement se prépare dès la coupe. Des souches bien arasées et le rangement des branches facilitent les travaux de préparation du terrain et les entretiens ultérieurs. Dans le cas d’un boisement sur terre agricole, l'état de "propreté" apparente ne doit pas conduire à sous-estimer la préparation du sol. En particulier on s'attachera, lorsqu'elles existent, à supprimer les semelles de labour (tassement en profondeur se rencontrant en terrains riches en argiles). Un désherbage chimique préalable permettra, si nécessaire, de limiter la concurrence des graminées. Le choix de plants (ou de semences) de qualité est une nécessité : - qualité génétique : une liste régionale recommande par essence, une provenance sélectionnée adaptée à la région d'utilisation. - état et conformation : un bon plant doit être jeune, frais, posséder une tige bien conformée, un bon équilibre tige-racine et un système racinaire bien structuré. La densité de plantation sera fonction de l'essence et de la provenance sélectionnée, des capacités techniques et financières pour réaliser ou faire réaliser les travaux sylvicoles et de la configuration du terrain permettant ou non les interventions mécaniques. Réalisation Le soin apporté aux travaux de mise en terre conditionne les performances futures : - S'abstenir en période de gel ou lorsque le sol est mal ressuyé. - Pendant le transport et dans l'attente, la plus courte possible, de la plantation, les plants et plus particulièrement leurs racines, doivent être bien protégés du vent, du soleil et du gel. - Lors de la mise en place, les racines doivent être disposées correctement, non recourbées vers le haut, dans un volume de terre travaillé suffisant, en veillant à ne pas laisser de poches d'air. - La motte des plants en conteneur demande obligatoirement une immersion dans l'eau avant plantation. - Pour le peuplier, la plantation se fait à au moins un mètre de profondeur avec des plançons sans racines. L'utilisation de la barre à mine est à éviter. Dégagement Les dégagements et entretiens constituent un facteur essentiel de réussite. Il est souhaitable d’en prévoir un nombre suffisant par voie mécanique, manuelle ou phytocide (produits et mode d'épandage homologués). L'objectif est de permettre un développement correct des plants par limitation de la concurrence hydrique ou mécanique exercée par la végétation adventice. La concurrence herbacée est la plus redoutable les premières années ; il est recommandé de la réduire le plus possible. L'état de la végétation peut nécessiter des dégagements sur une période plus longue que les années financées par des aides publiques. C'est le cas notamment lorsque la concurrence est exercée par le châtaignier ou le robinier. Elagage et tailles de formation Ces interventions ont pour but d’obtenir la plus grande longueur possible de bille de bois d’œuvre. Elles sont réservées aux arbres d’avenir, les seuls capables de valoriser les dépenses qu’elles entraînent. Il convient de les réaliser correctement et à temps. 46 Fiche technique 5 : Quelle desserte créer ? Une desserte insuffisante et une pente forte diminuent les rendements d’exploitation et augmentent leurs coûts. La valeur des bois sur pied s’en trouve fortement réduite, certains bois étant même invendables. La voirie est donc un élément incontournable de la gestion forestière : c’est elle qui fait en grande partie la valeur d’une forêt. Comme elle constitue un des plus gros investissement, il est nécessaire de l’étudier soigneusement. Le rôle premier de la desserte est de permettre un accès au plus près des différentes zones de la forêt. L’étude des réseaux doit se faire par massif forestier : en effet, le regroupement permet souvent de mettre fin à l’isolement de petites propriétés pour lesquelles un investissement individuel s’avèrerait trop important. Il faut veiller au moment de la conception de prendre en compte les besoins des autres utilisateurs (chasseurs, promeneurs…), ainsi que les éventuels impacts sur l’environnement et le paysage. Attention : la création d’une piste et les travaux d’exploitation doivent respecter la loi sur l’eau. Trois types de voirie se complètent Les pistes de débardage desservent directement les coupes, leur densité est liée la pente. Ce sont des équipements légers. - Les routes secondaires, d’utilisation intermittente par les camions, ne sont généralement pas empierrées. Elles doivent pénétrer dans la forêt au plus près des peuplements. Elles peuvent être complétées par des fossés, passages busés… Pente optimale 2 à 6 %. - Les routes principales, à camion. Elles sont empierrées et équipées. Elles relient les routes secondaires et les places de dépôt à la voirie publique. Pente optimale 2 à 6 %, 3,5 m d’assise ferme. Ces dessertes sont complétées par des places de dépôt de surface suffisante, permettant le stockage et le chargement du bois, ainsi qu’éventuellement des places de retournement circulaires (rayon de 12 m). Densité idéale de desserte : Pistes de débardage (/ 100 Ha) Routes (/ 100 Ha) 2,5 km 1 km Quelques prix au kilomètre (H.T.) : Piste de débardage : 900 à 1 500 € Route secondaire : 3000 à 6 000 € Route principale : 20 000 € minimum Les aides : Seuls les projets qui apportent une réelle amélioration (volume à exploiter, potentialité forestière, regroupement de propriétaires, etc..) sont financés. Le projet doit être conçu de manière optimale du point de vue technique et non pas privilégier forcément le moindre coût. Les propriétaires peuvent bénéficier d’aide à la réalisation de desserte mais les entretiens restent entièrement à leurs charges. Le taux d’aide varie de 40 à 70 % du montant hors taxes des factures. 47 CONCLUSION Le territoire du Pays d’Armagnac représente l’une des surfaces boisées les plus importantes du département. Cette carte d’identité du massif, basée sur un inventaire terrain des peuplements de plus de 2.5 ha, a permis d’évaluer les potentialités forestières des 24 977 ha de bois du Pays d’Armagnac. Cette forêt essentiellement privée, est très morcelée et peu souvent gérée de façon durable car la sylviculture y est presque inexistante. Les sols présents sur le massif sont propices aux essences comme le Pin Maritime, le Chêne Sessile, le Chêne Rouge d’Amérique, l’Acacia et le Peuplier. La nongestion sylvicole provoque le dépérissement des peuplements lié à une forte capitalisation et un âge élevé des massifs. Ainsi, nous retrouvons des bois de faible qualité, notamment sur le chêne Par ailleurs, cette zone forestière a subit de plein fouet la tempête Klaus du 29 janvier 2009. Les dégâts sont importants aussi bien en volume qu’en coûts de nettoyage et de remise en état boisé. Les subventions de l’Etat pour les peuplements touchés par la tempête ont permis de reconstituer une bonne partie des peuplements, mêmes si certaines parcelles ne sont toujours pas reboisées (coût élevé, démotivation des propriétaires, pas de descendance familiale). De plus, la filière bois peu développée sur le secteur et la crise économique qui a touché la filière forêt bois, n’encouragent pas le développement, la gestion et la mobilisation des bois des massifs du Pays d’Armagnac. Fort de ce constat objectif, la forêt privée du Pays d’Armagnac possède néanmoins de véritables atouts pour se développer en produisant notamment du bois de qualité (comme le chêne) via une réelle gestion forestière dynamique prenant en compte les autres utilisations de la forêt comme la chasse à la palombe ou encore la cueillette de champignons.