Gazette Djibouti.pub - Section Plongée de Pierre
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Gazette Djibouti.pub - Section Plongée de Pierre
L e m a g a z i n e d e l a S P P B Djiboutienne NUMERO 84 AVRIL 2007 85 EDIT’EAU Le mot du président n’aura pas lieu ! En effet, cette gazette « spéciale Djibouti » à la parution un peu tardive est le fruit de la production des quelques plongeurs de la SPPB qui ont profité d’une opportunité printanière pour aller plonger à un autre bout de la terre. Comme le signalait Laurent dans la gazette sur Mayotte, la SPPB organise depuis 1994 pour ses membres un voyage exotique à l’entrée de l’hiver. Essentiellement en Egypte pour des raisons de proximité et de tarifs. Cette fois, la tentation de changer de destination a encore marqué les esprits. Au cours d’une sortie « week end » à Marseille au mois de janvier, nous avons croisé Jean Marc B. ancien adhérent de notre club qui nous a fait rêver en racontant ses escapades djiboutiennes et son intention d’y retourner cette année. Le petit groupe présent à la sortie à immédiatement concrétiser l’idée et le voyage est né. Après quelques difficultés d’organisation, une opportunité de dernière minute nous a tous contraint à un choix rapide. Et la surprise a été totale. Un séjour magnifique, des plongées superbes, un accueil excellent et La gazette du plongeur une ambiance sympathique. Le 2 groupe de plongeurs constitué sur le bateau s’est très bien entendu et a partagé des moments inoubliables de bonne humeur. C’est le bordel Fatou ! Patrice N. SOMMAIRE EDIT’EAU • 2 Le mot du rédacteur en chef NEWS • 4 Bla Bla EVASION • • • • • • 5 Un peu d’histoire Les circonstances d’un départ mouvementé Le café éthiopien Djibouti, à refaire Et maintenant, à l’eau Le rédac’ chef a de la suite dans les idées. CAPITAINE COOK Fédération Française d'Etudes et de Sports SousMarins n°1469109 http://sppb.free.fr/ 18 Doro wat Ingera Atkeult wat La gazette du plongeur • • • SECTION PLONGÉE DE PIERRE-BÉNITE 58 rue Roger Salengro 69310 PIERRE BENITE Photo de couverture Patrice N. 3 NEWS Bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla Les Djiboutiens sont appelés ainsi parce qu’ils ruminent en se mettant en Khat pour améliorer l’évasion. Il faut dire que la géologie désertiquement rocailleuse écrasée d’un soleil brulant qui sert de refuge à quelques chamelles à une bosse dont le mouvement du maxillaire inférieur n’est pas sans rappeler celui des autochtones, n’offre pas le havre de paix propice à la méditation. Situé dans la corne de l'Afrique, Djibouti est un petit pays de 23 000 km², mais contrairement aux espagnols qui vont au taureau dès les premiers jours pour tester la dureté de la corne, les Djiboutiens jouent de la trompe avec les éléphants ; et de l’Afrique, ils ne cornent que leur virilité au volant de leur 4x4 Toyota. La gazette du plongeur Entouré de l'Éthiopie, de l'Érythrée et de la Somalie, le territoire dispose d'une grande diversité de paysages : des montagnes au nord, des lacs comme le lac Assal, salé, qui s’appelle comme ça pour ne pas le confondre avec le lac Abbé découvert par un abbé béat qui ne savait pas qu’il allait faire un palindrome et des zones désertiques comme le grand Bara ; le petit Bara étant attendu par ces parents à l’accueil. 4 Le pays où vivent les Djiboutiens s'appelle la république des Afars et des Issas, mais on peut aussi écrire Djibouti, du nom du prince Jean Bouti (prononcer à l’anglaise : « djinne bouti » et non pas j’emboutis comme on pourrait croire à la vue de la carrosserie des taxis qui bourdonnent dans le centre ville) qui a longtemps erré dans le désert avant de se demander pourquoi il habitait dans ce pays alors qu’il fait un temps magnifiquement tempéré en Europe méridionale. C’est vrai que la beauté des femmes Djiboutiennes au déhanchement lascivement voilée quand elles déambulent devant vous dans un environnement sonore insupportable de bracelets cliquetants et de glissements de frous-frous, derrière ces tchadors bigarrés d'où surgissent par la magie rare d'un entrebâillement non voulu, des regards langoureux ou des lèvres charnues qu'on voudrait soudain mordre, éteindre, pétrir, ou défoncer, alors qu'on est là comme un con pour changer de pauvres euros en francs « dj », sont autant d’arguments qui militent pour le charme de ce pays. Mais pas seulement, pas seulement… Il y a deux sortes de Djiboutiens. Les Djiboutiens du Nord, qui vivent au nord, et les Djiboutiens Actualidad, du Sud, qui kathent au nyheder, sud. Les Djiboutiens du nachrichten, Nord se foutent pas mal nea, des Djiboutiens du Sud, ils attrapent les touristes news, égarés, et profitant de nouvelles, leur état hypoglycémi- attualita, que savamment entrete- nieuws, nu par un jeûne de trois actualidade, heures que leur estomac ajankhotaista, occidental hamburgerisé nyheter. de soda trop riche n’avait pas connu depuis la disette de la révolte des canuts de 1831, ils les attirent grâce à un appeau imitant le cri du poulet frites dans une maison isolée où le supplice de la danse folklorique est pratiqué. Les Djiboutiens du Sud rigolent de toutes leurs dents en voyant revenir les touristes… qui se précipitent dans leurs échoppes. En résumé, on peut dire que la république de Djibouti est un très beau pays, mais qu’est ce qu’on est bien chez soit ! Alors s'il vous plaît, je vous en prie. Patrice N. EVASION UN peu sur d’histoire DJIBOUTI D’abord un peu d’histoire, (pas très ancienne d’ailleurs) et de géographie ! Jeune petite république ayant obtenu son indépendance en mars 1977 après une colonisation Française de 1896 où elle est baptisée la côte Française de Somalie et devient territoire d’outre-mer en 1946. Elle acquiert une certaine autonomie à partir de 1957 et devient pleinement indépendante en 1977. 23 000 km² et 800 000 âmes, petit territoire situé à l’est de l’Afrique juste avant « la corne enclavée au sud par la Somalie à l’ouest par l’Ethiopie et au nord par l’Erythrée. Son emplacement offre un intérêt stratégique de part sa situation à l’entrée de la Mer Rouge. daires (les machins à une bosse…), et aussi quelques poissons…Mais ça c’était sous la surface… La vie y est très chère car tout est importé des pays voisins, principalement de l’Ethiopie pour les légumes et les fruits. En effet Djibouti est une vaste surface d’origine volcanique avec quelques arbustes rabougris et une terre si pauvre que rien ne pousse… Mais revenons à la plongée puisque c’était tout de même pour ça que cinq sppbistes s’étaient déplacé si loin ! Daniel F. La gazette du plongeur Djibouti est aussi la capitale du pays et son nom provient de l’Arabe « Djeb » pour la terre et « outi » pour la hyène : à l’époque, c’était la terre des hyènes…. Aujourd’hui les hyènes ont pratiquement disparus du paysage sauf au nord. Pour notre part nous n’avons vu que des gazelles, des autruches et beaucoup de chèvres et deux droma- Photo : Patrice N. Photo : Patrice N. 5 EVASION Photo : Daniel F. Un gros Motorsailer de 30 m de long, 12 cabines double avec salle de bain privative le tout climatisé., 3 compresseurs, 2 moteurs MAN diesel, 2 dessalinisateurs, et 2 générateurs électriques… Le tout manié de main de maître par un capitaine Egyptien et son équipage… Daniel F. Photo : Patrice N. Les circonstances D’un départ La gazette du plongeur Mouvementé... Le responsable de la section de plongée de l’agence AMV (Agence Mondiale du Voyage) m’avait dit « il me reste cinq places pour cette croisière ». Le voyage avec COPAMPA ayant été annulé faute d’un nombre suffisant de participants , je sautais sur cette occasion pour partir… Certes un bateau rempli n’est pas forcément un bon plan, mais l’envie de partir étant la plus forte, le temps de prévenir mes quatre co-équipiers de l’aubaine qui se profilait et l’affaire était bouclée… Surprise en arrivant sur le port pour l’embarquement effectif : 13 plongeurs… Et en plus des gens discrets, intéressants, et calmes de surcroît… Ca s’annonçait bien… Daniel F. 6 Photo : Mommox EVASION Photo : Patrice N. LE CAFE ETHIOPIEN Une soirée mémorable fut une invitation à dîner sur le pont supérieur avec l’équipage pour un repas égyptien… Rien que du bon, mais il fallait manger avec les doigts… On a pas vraiment l’habitude, on nous avait remis dans l’après-midi dans chaque cabine une djellaba pour les hommes et de belles robes pour les femmes… A la fin de la soirée Fatou nous gratifia d’un café Ethiopien dont elle avait la recette… Nous avions assisté à la torréfaction du café vert dans la cambuse de « Richard » au vu de sa ressemblance avec Richard Bohringer EXACTEMENT…(les initiés comprendront…). Daniel F. Photos : Daniel F. Bref une semaine que l’on est pas près d’oublier, et je pense sincèrement que l’on aura du mal à trouver mieux voire à égaler cette croisière que l’on ne peut que recommander aux plongeurs… La gazette du plongeur Ce fut une soirée d’enfer… 7 EVASION Photo : Guy B. DJIBOUTI ! A REFAIRE Un bateau grand luxe. Super croisière ! La gazette du plongeur C 8 'est après 6 jours en mer, sur un bateau exceptionnel et des plongées fabuleuses, que nous apprécions ce petit périple sur terre. dans le grand plat. Pour manger, il suffit de prendre un morceau de galette et de piocher dans le plat de la viande, des légumes etc. En effet, nous débarquons le 21/03 au matin pour un petit hôtel en plein centre ville de Djibouti. Une visite de la ville nous fait découvrir la grande misère de ce pays. Mis à part le plein centre de la ville, toute la périphérie est extrêmement pauvre. C'est assez amusant mais attention aux tâches car il faut bien le dire, nous ne sommes pas très doués dès que l'on doit changer nos habitudes !! Après quelques emplettes (des souvenirs pour la famille), un bon jus de fruits frais (goyave, mangue, orange …) pris dans un "boui-boui" du coin et une bonne douche pour se rafraîchir un peu, nous irons dîner dans un "restaurant spectacle" éthiopien – le KOKEB – Photo : Guy B. Ici, pas de couverts pour manger. Le repas se prend avec les mains. Dans un grand plat central nappé d'une grande galette, est servi à chacun d'entre nous une part de viande de bœuf en sauce, une part de lentilles, une part le légumes frits et une part de fromage tout autour EVASION d'où notre avion décollera vers 23h50 heure locale. Une seule chose à dire : Super croisière – A REFAIRE – Guy B. Photo : Guy B. Pendant le repas nous avons droit à de la musique accompagnée de danses traditionnelles qui retracent la vie quotidienne des peuplades en Ethiopie. Rendez-vous à 8h00 devant l'hôtel où les 4 x 4 nous attendent. Après 2 à 3 heures de route à travers un paysage désertique, nous arrivons au bord du lac qui se trouve au fond d'une dépression à – 150 m du niveau de la mer. Alimenté par des fissures venant du Golfe du Goubet, l'eau s'évapore rapidement formant une énorme croûte de sel pouvant atteindre 60m d'épaisseur. C'est d'une beauté fascinante. Après quelques photos sur cette banquise étincelante où la température atteint déjà 37 °, nous reprenons la route en direction d'Ali Sabieh au sud du pays où notre repas de midi a été réservé – "Poulet frites" !! Un bon repas, un peu de repos sous la tonnelle du restaurant et nous voilà repartis pour Djibouti pour prendre une bonne douche, préparer nos sacs et attendre le transfert pour l'aéroport Photo : Guy B. La gazette du plongeur Le lendemain, pour notre dernière journée sur le sol djiboutien, nous sommes allés visiter l'un des sites les plus touristiques de Djibouti : Le lac ASSAL situé à l'ouest du pays. 9 EVASION Photo : Patrice N. ET MAINTENANT, A L’EAU ! Les sept frères. Et l’ile Mousha... D épart de Djibouti en slalomant entre les 3 épaves émergeantes du port restées sur place faute de moyens pour les évacuer et nous voilà partis pour les îles MASKALI et MOUSHA à 10 miles nautiques de la capitale. La gazette du plongeur Lat. : 11° 42 min 981 Nord Long : 43° 09 min 180 Est 10 1ére plongée sur des coraux bien malades … Une eau chargée rend les photos difficiles à réaliser… Mais ne « crachons pas dans la soupe » l’eau est chaude la mer calme et belle, en fait c’était la plongée de réadaptation… MOUSHA La deuxième plongée sur « la patate de Mousha nord » fut un peu plus attrayante puisque la faune y fut plus abondante et varié, gaterins, mérous, nudibranche, murènes…Les photographes s’en donnèrent à cœur joie. Photo : Daniel F. EVASION Photo : Guy B. LES SEPT FRERES Après une nuit de navigation, à six heures du matin, ne voulant pas rater l’approche de ces îles, je me rendais sur le pont supérieur où le capitaine les pieds sur la « barre » et la musique en bruit de fond pilotait gentiment le navire qui roulait comme à l’accoutumée (ces bateaux sans quille sont très sujet au roulis, pour la connaisseurs c’est l’axe qui part de la proue à la poupe). Les îles apparaissaient sur l’horizon. La légende veut que sept frères brigands sévissaient depuis des années le long des côtes du Yémen. Ils dépouillaient les familles, violaient les femmes, brûlaient les villages. Personne ne parvenait à les arrêter. Mais un jour ils furent pris par une violente tempête. La mer enragée transforma les bandits en 7 rochers destinés à être battus par les flots « ad aeternam ». En fait il n’y a que 6 îles, la septième est une presqu’île « RAS SYAN » mais vu de la mer on a l’impression qu’il y en a sept. Nous sommes donc arrivés à la grande île vers 7h30, et le bateau rejoint le DYN autre motorsailor parti avant nous. GPS sur le mouillage KADDA DAHALI Lat. 12° 38 min 062 nord Long. 43° 25 min 795 est La gazette du plongeur Photo : Patrice N. 11 EVASION Ces îles sont situées à l’entrée de la mer Rouge dans la partie la plus étroite appelée BAB EL MANDED (ou la porte des lamentations). La navigation y est difficile, avec des roPhoto : Patrice N. chers à fleur d’eau et des courants violents… Engendrés par les marées. Mieux vaut connaître l’endroit avant d’y engager son étrave … TOLKA LA SAUVAGE La gazette du plongeur Après un bon thé et deux biscuits, nous partons sur une felouque (nom donné aux annexes permettant aux plongeurs de se rendre rapidement depuis le bateau sur les sites de plongées), et plouf me voilà avec Odile en binôme au milieu de poissons multicolores avec une flore riche en variété et couleurs. Mommox (le dive master) avait dit « laissez vous dériver en crabe avec le courant… » Finalement avec Odile et bien d’autres on a opté pour la solution de ne pas lui lâcher les palmes et nous avons pu « observer » le briefing de visu… Tout était là… Les lutjans, les murènes, le gros mérou, les pastenagues à points bleus, et pour finir le banc de barracudas ! Photo : Daniel F. 12 Sortie au parachute après cinquante minutes de plongée et pas mal de photos, le courant c’est pas top pour bloquer l’appareil… Vivement la fonction « stabilisateur d’image ». Retour sur le bateau sans problème après une récupération du matériel qui s’avère difficile pour quelques plongeurs (l’atterrissage dans la felouque est parfois brutal). Fatou la seule femme de l’équipage (rare sur un bateau de croisière plongée) nous accueille à chaque retour de plongée, les jambes en lotus avec un plateau de boissons fraîches… La vrai classe luxe … Un bon petit déjeuner nous attend avec le son de la cloche de bord, omelette, fromage local genre fèta mais avec un goût de savon pas trop savoureux, thé, café, chocolat, même du Nutella pour les accros de noisettes… Et de la confiture d’orange, de mangue, miel, crêpes, bref de quoi faire un régime.. Daniel F. EVASION La gazette du plongeur Photos : Pierre G. 13 EVASION Le Rédac'Chef a de la suite dans les idées Photo : Pierre G. L e Rédacteur en Chef a de la suite dans les idées… Je me suis dit qu'après tout ce temps, il allait finir par lâcher prise, par m'oublier… Et bien non ! J'ai beau me cacher, il me trouve, malgré mes détours pour l'éviter, et malgré mon air très détaché (celui de celle qui a COMPLETEMENT OUBLIE !!!!), quand, très malencontreusement je croise son regard; je deviens penaude sous sa pupille qui me fixe de son œil insistamment (c'est un nouveau mot) revendicatif - ET MON ARTICLE ???? La gazette du plongeur - Euh…. (air très penaud) 14 - Un tout petit article de rien du tout, très bref, pour la gazette, pour raconter Djibouti… - Euh… Je suis absolument COMPLETEMENT débordée, tu comprends ??? D'ailleurs, les femmes qui ont un mari et des gamins, je ne sais pas comment elles font, parce que moi, même sans ces prothèses, je n'y arrive pas !!!! - …. – soupir (et œil narquois)… - Une date butoir : il me faut une date butoir !!! (ben oui, comme pour la déclaration d'impôts, forcément ça motive) - Alors dernier délai le 29 mai… - OK, parfait, c'est noté, tu l'auras !!! Et voilà, toute guillerette, je quitte le club. C'est quand le 29 ? Mardi prochain ?? Mais j'ai une bonne semaine devant moi !! ça doit aller… Et oui, j'avais une bonne semaine devant moi… Et nous voilà vendredi 25 au soir… et le week-end de Pentecôte qui s'amorce… que je ne passerai pas chez moi… donc pas d'ordinateur… (défaut de 20 ans de secrétariat : je ne sais plus écrire sans un clavier). MERDE !! Il faut que je le fasse ce soir. ABSOLUMENT. Bon allez, après le boulot, je rentre direct et je m'y mets… Oui… mais…une fois rentrée, après une bonne journée comme l'hôpital sait nous les concocter, je suis un peu fatiguée : une petite pause dans le canapé, avec quelques revues… Que se passe-t-il dans le monde ?... Oh, il est déjà 18H30. Je vais arroser mes plantes sur le balcon. Il fait chaud, les pauvres ont soif ! et puis tiens, je vais trier un peu ces revues et ces papiers, et regrouper toutes ces petites listes que je sème à droite à gauche. Vous ne faites pas des listes, vous ? du style : "Penser à acheter des timbres, ar- EVASION roser les fleurs, téléphoner à machine, faire ma déclaration d'impôts, écrire l'article de Djibouti… " Hum hum. Donc je suis la reine des petites listes… Allez, je range donc. Tiens, les radis dans le frigo sont en train de s'abîmer… Allez, je trie, je lave. Et du coup, je range la vaisselle qui a séché sur l'évier . Je me dis aussi que je dois donner un coup sur le sol : vraiment non, je ne peux pas partir demain et laisser mon appartement dans cet état… D'ailleurs je vais le faire tout de suite parce que ça me gagnera du temps pour demain matin. Allez, un coup d'aspirateur, secouer les tapis, et on finira à la serpillière. Hum hum. Djibouti ??? Ah tiens, le linge est sec. Je vais pouvoir le ranger lui aussi… Et demain je vais être chargée pour partir, autant descendre la poubelle tout de suite… (je suis une femme très occupée). 19H45. Oh le téléphone sonne !! (c'est pas ma faute). Bref, 20H00. Me voilà acculée devant mon ordinateur pendant que le sol sèche. Ah oui !! il faut que je vide mon PC de tous ces logiciels qui l'encombrent. Ayant résilié ma connexion internet, je vais faire le ménage… 20H30. Là je sens que ma petite flamme vacille… Je ne suis pas du soir… J'ai envie de prendre une bonne douche et de me vautrer sur le canapé devant une petite série (même pas Tha- lassa) à la télé, et puis j'ai faim. Tiens, si j'allais prendre ma douche tout de suite ?? STOP !!!! Là j'imagine le Colonel (c'est le même que le Rédac Chef) me foudroyant du regard… Alors pleine de bonnes résolutions, brave petit soldat, un bol de radis à portée de main, me voilà lancée dans l'aventure et j'endosse l'habit du RDO, que j'ai tant de mal à revêtir… DJIBOUTI ?? Djibouti ??? Ah mais que dire sur cette belle croisière ??? Bien sûr que c'était formidablement bien. Tout était parfait : le confort du bateau (je reconnais maintenant que les bateaux que j'ai connus jusque là en Egypte sont plutôt rudimentaires, en comparaison), l'équipage (ils parlent Français, et ça c'est un vrai bonheur pour le relationnel), notre GO Momox (exporté de Savoie), nos nouveaux copains plongeurs du monde entier (j'ai pu dépoussiérer mon american language avec Billy), l'espace d'aventure superbe, avec des sites de plongée formidables et nous seuls à en profiter… ), des jolis poissons, de la faune, de la flore, des dauphins par centaines en surface, et par dizaines sous la surface (ou bien, pour une fois unique, un seul, pour une minute magique), une eau (très) chaude. Pas beaucoup de requins par contre.... Une navigation un La gazette du plongeur Photo : Daniel F. 15 EVASION peu houleuse quelquefois (un conseil en passant : préférez les cabines à fond de cale à celles du château, nettement plus en hauteur…, il est moins nécessaire de s'arrimer au matelas, quand on navigue de nuit). Du vent, comme prévu. Et du courant. Ah oui, du courant, comme prévu aussi. Djibouti c'est formidable, parce que ce n'est pas encore trop plongé par les touristes- Photo : Patrice N. plongeurs, et les sites sont encore vier- coraux, un mètre au dessus de la flore. Il ges. Mais pour combien de temps ? Trop a tout vu, comme nous, mais lui, je vous tard, nous voilà. garantis, pour avoir eu l'occasion de plonger très souvent avec lui, il n'a jaJe suis la première à vanter les croisiè- mais rien abîmé. Le PADI a du bon. res, mais au fond de moi je sais que ce n'est pas bien… Le tourisme attire le tou- Mais le tourisme, ça peut aider les habirisme. Et c'est les plongeurs qui abîment tants à se sortir de la misère. Parce que les sites, qui déflorent cette belle nature là, on la prend en pleine figure la misauvage. Et ne me dîtes pas : mais non, sère…Quelle pauvreté… Les bidons-villes moi je n'abîme rien. C'EST FAUX ! Obser- au sortir de Djibouti sont une blessure vez-vous et vous verrez. Regardez les dans le souvenir des merveilles de la autres, parce que les autres c'est vous. plongée. Le tri sélectif ?? Quelle goutte "Les gens" comme on dit, et bien c'est d'eau ! Nos pays européens paraissent nous. Avec notre manie de tout vouloir ridiculement petits à côté de cette Afrique voir, tout regarder, tout prendre en pho- si pauvre, qui crève sous ses poubelles… to, un coup de palme ici, et là, et puis là. Seul Billy, notre écossais d'Amérique, Quel paradoxe. Faut-il partir, nous euroétait dans le vrai. En bon PADI, il ne des- péens nantis, nous amuser avec nos cendait jamais… aussi bas que nous : jouets de riches dans ces pays pauvres ? mais il était toujours là, à un mètre au Mais ce tourisme peut-il leur apporter un dessus de nous, un mètre au dessus des peu de prospérité ? Et comment ne pas La gazette du plongeur Photo : Patrice N. 16 EVASION tuer la poule aux œufs d'or et plonger tout en préservant l'environnement ? Pardon pour cet emportement. Car voyez-vous, malgré ce dilemme, je viens de re-signer pour une énième croisière en Mer Rouge pour le mois de novembre, avec la bonne équipe de la SPPB. Alors vous voyez, toutes ces réflexions s'envolent à l'idée de partager à nouveau des moments de pur bonheur dans les eaux cristallines (mieux que celles du Cher. N'est-ce pas Bruno C. ?) de la Mer Rouge avec une bande de gentils et joyeux amis SPPBistes. Parce que de toute façon, je repartirai pour le retrouver, et pour qu'il me souri à nouveau. Nous nous sommes regardés, et je vous assure qu'il m'a souri… et tout était dit. En relisant mon carnet de plongée, je m'aperçois qu'ils étaient deux, et que nous étions trois. Dans mon souvenir nous étions seuls, lui et moi. Aussitôt immergée, je descends… peu profond… une dizaine de mètres… de la buée, je n'y vois rien… il faut que je nettoie ce masque. Je l'enlève, je le frotte consciencieusement, et je le remets. Je le réajuste. Je chasse l'eau. Vidage de masque. J'ouvre les yeux. Il est là, à trois mètres. Il me regarde en souriant. Mon regard a plongé dans le sien. Je ris de surprise et de joie. Je vous assure qu'il riait aussi. Et il me quitte… Rapide, furtif, il glisse. Il joue. Il s'en va. Tout est dit. C'est lui mon meilleur souvenir de Djibouti. Je vous jure je le retrouverai. Alors je vais repartir. Je vous jure je repartirai. PS. Et voilà, il est 23H10. J'ai toujours faim, les radis ne m'ont pas calée, et le Rédac Chef – Colonel ne va pas être content parce que l'article est trop long… c'est difficile la vie de RDO… Allez ! Je raye sur ma liste. Prochaine tâche : la déclaration d'impôts… Odile B. La gazette du plongeur Photo : Patrice N. 17 CAPITAINE COOK Doro wat 1 poulet fermier 1 foie de volaille ouper le poulet en morceaux, à la façon éthiopienne : 6 œufs (1 par personne) • le cou en deux morceaux (2) 200 gramme d'échalotes • les deux ailes avec les escalopes (2) 2 oignons • les deux cuisses séparées du haut du pilon (4) 10 gousses d'ail • le dorsal séparé du bas (1) 1 pouce de gingembre frais • couper le croupion et fondre en deux le bas du morceau (2) 1 cuillère à café de piment ) • la poitrine reste en un seul morceau (1) 2 tomates 1 boite de sauce tomate rendre un grand saladier, y verser 30 cl d'eau, 1 poignée de sel, et concentrée le jus de citron ainsi que la peau (avec un économe). 5 cuillères à soupe d'huile Ensuite, mettre les morceaux de viande, et laisser mariner 10 min, en sel, poivre les retournant de temps en temps . Quelques graines de kororima (on peut en trouver chez les ettre au frais. épiciers hindous) 5 cl de tej (hydromel éthiopien) acher les échalotes (sauf une), les oignons et la moitié des ou d'hydromel breton gousses d'ail. Mettre dans une cocotte avec 15 cl d'eau. Laisser cuire en ajoutant un peu d'eau jusqu'à brunissement. Ajouter le piment et un 1 citron non traité C P M H peu d'eau. Laisser cuire 5 mn. Surveiller en ajoutant de l'eau. Ajouter l'huile et le beurre. Laisser saisir et remuer de temps en temps. É plucher et couper les tomates en petits dés. Mélanger le jus de tomate concentré et l'échalote. Ajouter le tout dans la cocotte. Laisser cuire 15 mn à feu doux, puis rajouter l'hydromel. H M G P A L acher le restant d'ail, le gingembre frais, sel, poivre, et le Kororima. Réserver. ettre les morceaux de poulet (sauf le foie) en cocotte, mélanger. Laisser cuire 5 mn, puis ajouter le restant d'ail, gingembre, Kororima. Laisser cuire 30 min, en remuant de temps en temps. riller le foie du poulet, le couper en deux, et le rajouter dans la sauce. endant ce temps, faire cuire les œufs comme des œufs à la coque : blanc cuit, jaune liquide. Après les avoir épluchés, les piquer avec une fourchette. Doucement...sans les éclater ou faire couler le jaune... près les 30 min de cuisson du poulet, couper le feu et ajouter les œufs. Puis laisser refroidir. Il faut que les œufs soient bien immergés (pour que la sauce pénètre dans le jaune d'œuf par les trous) La gazette du plongeur aisser refroidir (au frais) et réchauffer à feu doux (le lendemain) pour plus de saveurs ... 18 CAPITAINE COOK Ingéra 50g de farine de sarrasin. Eau Sel Levure de boulanger M P élanger le tout. réparer comme une crêpe normale, mais ne faire cuire que d'un seul côté. Le dessus doit être comme du gruyère ou une éponge. L a galette, c'est le pain quotidien des Éthiopiens, on la met sur l'assiette et on dispose les autres aliments dessus. Atkeult Wat Plusieurs légumes tels que : choux, haricots, carottes et les un peu revenir avec l'huile. pommes de terre 3 échalotes ou 1 oignon 4 gousses d'ail sel, poivre oupez les légumes selon piment vert entier votre convenance et ajoutez-les 1 pincée de curcuma à l'oignon, en tournant de temps 1 feuille de laurier en temps.Écrasez l'ail avec le huile gingembre et poivrez. 1/2 pouce de gingembre É pluchez les oignons et faites- C joutez aux légumes, avec le curcuma, et laissez mijoter un peu en ajoutant quelques gouttes d'eau A joutez les feuilles de laurier et le romarin ainsi que le sel et le piment vert entier. C ouvrez le tout et laissez cuire doucement à feu doux. Les légumes ne doivent pas être trop cuits mais un peu croquants. La gazette du plongeur A 19