Gazette Djibouti.pub - Section Plongée de Pierre

Transcription

Gazette Djibouti.pub - Section Plongée de Pierre
L
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d
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l
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S
P
P
B
Djiboutienne
NUMERO 84
AVRIL 2007
85
EDIT’EAU
Le mot du président n’aura pas lieu !
En effet, cette gazette « spéciale Djibouti » à la parution un peu tardive est
le fruit de la production des quelques plongeurs de la SPPB qui ont profité
d’une opportunité printanière pour aller plonger à un autre bout de la
terre.
Comme le signalait Laurent dans la gazette sur Mayotte, la SPPB organise
depuis 1994 pour ses membres un voyage exotique à l’entrée de l’hiver.
Essentiellement en Egypte pour
des raisons de proximité et de
tarifs. Cette fois, la tentation de
changer de destination a encore marqué les esprits.
Au cours d’une sortie « week
end » à Marseille au mois de janvier, nous avons croisé Jean
Marc B. ancien adhérent de notre club qui nous a
fait rêver en racontant ses escapades djiboutiennes
et son intention d’y retourner cette année.
Le petit groupe présent à la sortie à immédiatement
concrétiser l’idée et le voyage est né. Après quelques difficultés d’organisation, une opportunité de
dernière minute nous a tous contraint à un choix rapide.
Et la surprise a été totale. Un séjour magnifique, des plongées
superbes, un accueil excellent et
La gazette du plongeur
une ambiance sympathique. Le
2
groupe de plongeurs constitué
sur le bateau s’est très bien entendu et a partagé des moments inoubliables de bonne humeur.
C’est le bordel Fatou !
Patrice N.
SOMMAIRE
EDIT’EAU
•
2
Le mot du rédacteur en chef
NEWS
•
4
Bla Bla
EVASION
•
•
•
•
•
•
5
Un peu d’histoire
Les circonstances d’un départ mouvementé
Le café éthiopien
Djibouti, à refaire
Et maintenant, à l’eau
Le rédac’ chef a de la suite dans les idées.
CAPITAINE COOK
Fédération
Française d'Etudes
et de Sports SousMarins
n°1469109
http://sppb.free.fr/
18
Doro wat
Ingera
Atkeult wat
La gazette du plongeur
•
•
•
SECTION PLONGÉE
DE PIERRE-BÉNITE
58 rue Roger
Salengro
69310 PIERRE
BENITE
Photo de couverture Patrice N.
3
NEWS
Bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla
Les Djiboutiens sont appelés ainsi parce
qu’ils ruminent en se mettant en Khat pour
améliorer l’évasion. Il faut dire que la géologie désertiquement rocailleuse écrasée
d’un soleil brulant qui sert de refuge à quelques chamelles à une bosse dont le mouvement du maxillaire inférieur n’est pas
sans rappeler celui des autochtones, n’offre pas le havre de paix propice à la méditation. Situé dans la corne de l'Afrique, Djibouti est un petit pays de 23 000 km², mais
contrairement aux espagnols qui vont au
taureau dès les premiers jours pour tester la
dureté de la corne, les Djiboutiens jouent
de la trompe avec les éléphants ; et de l’Afrique, ils ne cornent que leur virilité au volant de leur 4x4 Toyota.
La gazette du plongeur
Entouré de l'Éthiopie, de l'Érythrée et de la
Somalie, le territoire dispose d'une grande
diversité de paysages : des montagnes au
nord, des lacs comme le lac Assal, salé, qui
s’appelle comme ça pour ne pas le
confondre avec le lac Abbé découvert
par un abbé béat qui ne savait pas qu’il
allait faire un palindrome et des zones désertiques comme le grand Bara ; le petit
Bara étant attendu par ces parents à l’accueil.
4
Le pays où vivent les Djiboutiens s'appelle
la république des Afars et des Issas, mais
on peut aussi écrire Djibouti, du nom du
prince Jean Bouti (prononcer à l’anglaise :
« djinne bouti » et non pas j’emboutis
comme on pourrait croire à la vue de la
carrosserie des taxis qui bourdonnent dans
le centre ville) qui a longtemps erré dans le
désert avant de se demander pourquoi il
habitait dans ce pays alors qu’il fait un
temps magnifiquement tempéré en Europe
méridionale. C’est vrai que la beauté des
femmes Djiboutiennes au déhanchement
lascivement voilée quand elles déambulent devant vous dans un environnement
sonore insupportable de bracelets cliquetants et de glissements de frous-frous, derrière ces tchadors bigarrés d'où surgissent
par la magie rare d'un entrebâillement non
voulu, des regards langoureux ou des lèvres charnues qu'on voudrait soudain mordre, éteindre, pétrir, ou défoncer, alors
qu'on est là comme un con pour changer
de pauvres euros en francs « dj », sont autant d’arguments qui militent pour le
charme de ce pays. Mais pas seulement,
pas seulement…
Il y a deux sortes de Djiboutiens. Les Djiboutiens
du Nord, qui vivent au
nord, et les Djiboutiens
Actualidad,
du Sud, qui kathent au
nyheder,
sud. Les Djiboutiens du
nachrichten,
Nord se foutent pas mal
nea,
des Djiboutiens du Sud, ils
attrapent les touristes news,
égarés, et profitant de nouvelles,
leur état hypoglycémi- attualita,
que savamment entrete- nieuws,
nu par un jeûne de trois actualidade,
heures que leur estomac ajankhotaista,
occidental hamburgerisé nyheter.
de soda trop riche n’avait pas connu depuis la
disette de la révolte des canuts de 1831, ils
les attirent grâce à un appeau imitant le cri
du poulet frites dans une maison isolée où
le supplice de la danse folklorique est pratiqué.
Les Djiboutiens du Sud rigolent de toutes
leurs dents en voyant revenir les touristes…
qui se précipitent dans leurs échoppes.
En résumé, on peut dire que la république
de Djibouti est un très beau pays, mais
qu’est ce qu’on est bien chez soit ! Alors s'il
vous plaît, je vous en prie.
Patrice N.
EVASION
UN peu
sur
d’histoire
DJIBOUTI
D’abord un peu d’histoire, (pas très ancienne d’ailleurs) et de géographie !
Jeune petite république ayant obtenu son
indépendance en mars 1977 après une colonisation Française de 1896 où elle est
baptisée la côte Française de Somalie et
devient territoire d’outre-mer en 1946. Elle
acquiert une certaine autonomie à partir
de 1957 et devient pleinement indépendante en 1977.
23 000 km² et 800 000 âmes, petit territoire
situé à l’est de l’Afrique juste avant « la
corne enclavée au sud par la Somalie à
l’ouest par l’Ethiopie et au nord par l’Erythrée. Son emplacement offre un intérêt
stratégique de part sa situation à l’entrée
de la Mer Rouge.
daires (les machins à une bosse…), et aussi
quelques poissons…Mais ça c’était sous la
surface…
La vie y est très chère car tout est importé
des pays voisins, principalement de l’Ethiopie pour les légumes et les fruits. En effet
Djibouti est une vaste surface d’origine volcanique avec quelques arbustes rabougris
et une terre si pauvre que rien ne pousse…
Mais revenons à la plongée puisque c’était
tout de même pour ça que cinq sppbistes
s’étaient déplacé si loin !
Daniel F.
La gazette du plongeur
Djibouti est aussi la capitale du pays et son
nom provient de l’Arabe « Djeb » pour la
terre et « outi » pour la hyène : à l’époque,
c’était la terre des hyènes…. Aujourd’hui
les hyènes ont pratiquement disparus du
paysage sauf au nord. Pour notre part nous
n’avons vu que des gazelles, des autruches
et beaucoup de chèvres et deux droma-
Photo : Patrice N.
Photo : Patrice N.
5
EVASION
Photo : Daniel F.
Un gros Motorsailer de 30 m de long, 12 cabines double
avec salle de bain privative le tout climatisé., 3 compresseurs, 2 moteurs MAN diesel, 2 dessalinisateurs, et 2
générateurs électriques… Le tout manié de main de
maître par un capitaine Egyptien et son équipage…
Daniel F.
Photo : Patrice N.
Les
circonstances
D’un départ
La gazette du plongeur
Mouvementé...
Le responsable de la section de plongée de
l’agence AMV (Agence Mondiale du Voyage)
m’avait dit « il me reste cinq places pour cette
croisière ». Le voyage avec COPAMPA ayant
été annulé faute d’un nombre suffisant de
participants , je sautais sur cette occasion
pour partir… Certes un bateau rempli n’est pas
forcément un bon plan, mais l’envie de partir
étant la plus forte, le temps de prévenir mes
quatre co-équipiers de l’aubaine qui se profilait
et l’affaire était bouclée…
Surprise en arrivant sur le port pour
l’embarquement effectif : 13 plongeurs… Et en
plus des gens discrets, intéressants, et calmes
de surcroît… Ca s’annonçait bien…
Daniel F.
6
Photo : Mommox
EVASION
Photo : Patrice N.
LE CAFE ETHIOPIEN
Une soirée mémorable fut une invitation à dîner sur le pont supérieur avec l’équipage pour
un repas égyptien… Rien que du bon, mais il
fallait manger avec les doigts… On a pas vraiment l’habitude, on nous avait remis dans l’après-midi dans chaque cabine une djellaba
pour les hommes et de belles robes pour les
femmes…
A la fin de la soirée Fatou nous gratifia d’un
café Ethiopien dont elle avait la recette…
Nous avions assisté à la torréfaction du café
vert dans la cambuse de « Richard » au vu de
sa ressemblance avec Richard Bohringer EXACTEMENT…(les initiés comprendront…).
Daniel F.
Photos : Daniel F.
Bref une semaine que l’on est pas près d’oublier, et je pense sincèrement que l’on aura du
mal à trouver mieux voire à égaler cette croisière que l’on ne peut que recommander aux
plongeurs…
La gazette du plongeur
Ce fut une soirée d’enfer…
7
EVASION
Photo : Guy B.
DJIBOUTI ! A REFAIRE
Un bateau grand luxe.
Super croisière !
La gazette du plongeur
C
8
'est après 6 jours en mer, sur un bateau exceptionnel et des plongées
fabuleuses, que nous apprécions ce
petit périple sur terre.
dans le grand plat. Pour manger, il suffit de
prendre un morceau de galette et de piocher
dans le plat de la viande, des légumes etc.
En effet, nous débarquons le 21/03 au matin
pour un petit hôtel en plein centre ville de Djibouti. Une visite de la ville nous fait découvrir la
grande misère de ce pays. Mis à part le plein
centre de la ville, toute la périphérie est extrêmement pauvre.
C'est assez amusant mais attention aux tâches
car il faut bien le dire, nous ne sommes pas
très doués dès que l'on doit changer nos habitudes !!
Après quelques emplettes (des souvenirs pour
la famille), un bon jus de fruits frais (goyave,
mangue, orange …) pris dans un "boui-boui" du
coin et une bonne douche pour se rafraîchir un
peu, nous irons dîner dans un "restaurant spectacle" éthiopien – le KOKEB –
Photo : Guy B.
Ici, pas de couverts pour manger. Le repas se
prend avec les mains. Dans un grand plat central nappé d'une grande galette, est servi à chacun d'entre nous une part de viande de bœuf
en sauce, une part de lentilles, une part le légumes frits et une part de fromage tout autour
EVASION
d'où notre avion décollera vers 23h50 heure
locale.
Une seule chose à dire : Super croisière – A
REFAIRE –
Guy B.
Photo : Guy B.
Pendant le repas nous avons droit à de la musique accompagnée de danses traditionnelles qui
retracent la vie quotidienne des peuplades en
Ethiopie.
Rendez-vous à 8h00 devant l'hôtel où les 4 x 4
nous attendent. Après 2 à 3 heures de route à
travers un paysage désertique, nous arrivons
au bord du lac qui se trouve au fond d'une dépression à – 150 m du niveau de la mer. Alimenté par des fissures venant du Golfe du
Goubet, l'eau s'évapore rapidement formant
une énorme croûte de sel pouvant atteindre
60m d'épaisseur. C'est d'une beauté fascinante. Après quelques photos sur cette banquise étincelante où la température atteint déjà
37 °, nous reprenons la route en direction d'Ali
Sabieh au sud du pays où notre repas de midi
a été réservé – "Poulet frites" !!
Un bon repas, un peu de repos sous la tonnelle
du restaurant et nous voilà repartis pour Djibouti pour prendre une bonne douche, préparer
nos sacs et attendre le transfert pour l'aéroport
Photo : Guy B.
La gazette du plongeur
Le lendemain, pour notre dernière journée sur
le sol djiboutien, nous sommes allés visiter l'un
des sites les plus touristiques de Djibouti : Le
lac ASSAL situé à l'ouest du pays.
9
EVASION
Photo : Patrice N.
ET MAINTENANT, A L’EAU !
Les sept frères.
Et l’ile Mousha...
D
épart de Djibouti en slalomant entre
les 3 épaves émergeantes du port
restées sur place faute de moyens
pour les évacuer et nous voilà partis
pour les îles MASKALI et MOUSHA à 10 miles
nautiques de la capitale.
La gazette du plongeur
Lat. : 11° 42 min 981 Nord
Long : 43° 09 min 180 Est
10
1ére plongée sur des coraux bien malades …
Une eau chargée rend les photos difficiles à
réaliser… Mais ne « crachons pas dans la
soupe » l’eau est chaude la mer calme et belle,
en fait c’était la plongée de réadaptation…
MOUSHA
La deuxième plongée sur « la patate de Mousha nord » fut un peu plus attrayante puisque la
faune y fut plus abondante et varié, gaterins,
mérous, nudibranche, murènes…Les photographes s’en donnèrent à cœur joie.
Photo : Daniel F.
EVASION
Photo : Guy B.
LES SEPT FRERES
Après une nuit de navigation, à six heures du
matin, ne voulant pas rater l’approche de ces
îles, je me rendais sur le pont supérieur où le
capitaine les pieds sur la « barre » et la musique en bruit de fond pilotait gentiment le navire qui roulait comme à l’accoutumée (ces bateaux sans quille sont très sujet au roulis, pour
la connaisseurs c’est l’axe qui part de la proue
à la poupe). Les îles apparaissaient sur l’horizon. La légende veut que sept frères brigands
sévissaient depuis des années le long des côtes
du Yémen. Ils dépouillaient les familles, violaient les femmes, brûlaient les villages. Personne ne parvenait à les arrêter. Mais un jour
ils furent pris par une violente tempête. La mer
enragée transforma les bandits en 7 rochers
destinés à être battus par les flots « ad aeternam ».
En fait il n’y a que 6 îles, la septième est une
presqu’île « RAS SYAN » mais vu de la mer on
a l’impression qu’il y en a sept. Nous sommes
donc arrivés à la grande île vers 7h30, et le bateau rejoint le DYN autre motorsailor parti
avant nous.
GPS sur le mouillage KADDA DAHALI
Lat. 12° 38 min 062 nord
Long. 43° 25 min 795 est
La gazette du plongeur
Photo : Patrice N.
11
EVASION
Ces îles sont situées
à l’entrée de la mer
Rouge dans la partie
la plus étroite appelée BAB EL MANDED
(ou la porte des lamentations). La navigation y est difficile, avec des roPhoto : Patrice N.
chers à fleur d’eau
et des courants violents… Engendrés par les
marées. Mieux vaut connaître l’endroit avant
d’y engager son étrave …
TOLKA LA SAUVAGE
La gazette du plongeur
Après un bon thé et deux biscuits, nous partons sur une felouque (nom donné aux annexes permettant aux plongeurs de se rendre
rapidement depuis le bateau sur les sites de
plongées), et plouf me voilà avec Odile en binôme au milieu de poissons multicolores avec
une flore riche en variété et couleurs. Mommox
(le dive master) avait dit « laissez vous dériver
en crabe avec le courant… » Finalement avec
Odile et bien d’autres on a opté pour la solution
de ne pas lui lâcher les palmes et nous avons
pu « observer » le briefing de visu… Tout était
là… Les lutjans, les murènes, le gros mérou, les
pastenagues à points bleus, et pour finir le
banc de barracudas !
Photo : Daniel F.
12
Sortie au parachute
après cinquante minutes de plongée et
pas mal de photos, le
courant c’est pas top
pour bloquer l’appareil… Vivement la
fonction « stabilisateur d’image ».
Retour sur le bateau
sans problème après une récupération du matériel qui s’avère difficile pour quelques plongeurs (l’atterrissage dans la felouque est parfois brutal).
Fatou la seule femme de l’équipage (rare sur
un bateau de croisière plongée) nous accueille
à chaque retour de plongée, les jambes en lotus avec un plateau de boissons fraîches… La
vrai classe luxe …
Un bon petit déjeuner nous attend avec le son
de la cloche de bord, omelette, fromage local
genre fèta mais avec un goût de savon pas
trop savoureux, thé, café, chocolat, même du
Nutella pour les accros de noisettes… Et de la
confiture d’orange, de mangue, miel, crêpes,
bref de quoi faire un régime..
Daniel F.
EVASION
La gazette du plongeur
Photos : Pierre G.
13
EVASION
Le Rédac'Chef a de la suite
dans les idées
Photo : Pierre G.
L
e Rédacteur en Chef a de la suite
dans les idées… Je me suis dit
qu'après tout ce temps, il allait
finir par lâcher prise, par m'oublier… Et bien non ! J'ai beau me cacher,
il me trouve, malgré mes détours pour
l'éviter, et malgré mon air très détaché
(celui de celle qui a COMPLETEMENT OUBLIE !!!!), quand, très malencontreusement je croise son regard; je deviens penaude sous sa pupille qui me fixe de son
œil insistamment (c'est un nouveau mot)
revendicatif
- ET MON ARTICLE ????
La gazette du plongeur
- Euh…. (air très penaud)
14
- Un tout petit article de rien du tout, très
bref, pour la gazette, pour raconter Djibouti…
- Euh… Je suis absolument COMPLETEMENT débordée, tu comprends ??? D'ailleurs, les femmes qui ont un mari et des
gamins, je ne sais pas comment elles
font, parce que moi, même sans ces prothèses, je n'y arrive pas !!!!
- …. – soupir (et œil narquois)…
- Une date butoir : il me faut une date
butoir !!! (ben oui, comme pour la déclaration d'impôts, forcément ça motive)
- Alors dernier délai le 29 mai…
- OK, parfait, c'est noté, tu l'auras !!!
Et voilà, toute guillerette, je quitte le
club. C'est quand le 29 ? Mardi prochain ?? Mais j'ai une bonne semaine devant moi !! ça doit aller…
Et oui, j'avais une bonne semaine devant
moi… Et nous voilà vendredi 25 au soir…
et le week-end de Pentecôte qui
s'amorce… que je ne passerai pas chez
moi… donc pas d'ordinateur… (défaut de
20 ans de secrétariat : je ne sais plus
écrire sans un clavier). MERDE !! Il faut
que je le fasse ce soir. ABSOLUMENT.
Bon allez, après le boulot, je rentre direct
et je m'y mets…
Oui… mais…une fois rentrée, après une
bonne journée comme l'hôpital sait nous
les concocter, je suis un peu fatiguée :
une petite pause dans le canapé, avec
quelques revues… Que se passe-t-il dans
le monde ?... Oh, il est déjà 18H30. Je
vais arroser mes plantes sur le balcon. Il
fait chaud, les pauvres ont soif ! et puis
tiens, je vais trier un peu ces revues et
ces papiers, et regrouper toutes ces petites listes que je sème à droite à gauche.
Vous ne faites pas des listes, vous ? du
style : "Penser à acheter des timbres, ar-
EVASION
roser les fleurs, téléphoner à machine,
faire ma déclaration d'impôts, écrire l'article de Djibouti… " Hum hum. Donc je
suis la reine des petites listes… Allez, je
range donc. Tiens, les radis dans le frigo
sont en train de s'abîmer… Allez, je trie,
je lave. Et du coup, je range la vaisselle
qui a séché sur l'évier . Je me dis aussi
que je dois donner un coup sur le sol :
vraiment non, je ne peux pas partir demain et laisser mon appartement dans
cet état… D'ailleurs je vais le faire tout de
suite parce que ça me gagnera du temps
pour demain matin. Allez, un coup d'aspirateur, secouer les tapis, et on finira à la
serpillière. Hum hum. Djibouti ??? Ah
tiens, le linge est sec. Je vais pouvoir le
ranger lui aussi… Et demain je vais être
chargée pour partir, autant descendre la
poubelle tout de suite… (je suis une
femme très occupée). 19H45. Oh le téléphone sonne !! (c'est pas ma faute).
Bref, 20H00. Me voilà acculée devant
mon ordinateur pendant que le sol sèche.
Ah oui !! il faut que je vide mon PC de
tous ces logiciels qui l'encombrent. Ayant
résilié ma connexion internet, je vais
faire le ménage… 20H30. Là je sens que
ma petite flamme vacille… Je ne suis pas
du soir… J'ai envie de prendre une bonne
douche et de me vautrer sur le canapé
devant une petite série (même pas Tha-
lassa) à la télé, et puis j'ai faim. Tiens, si
j'allais prendre ma douche tout de
suite ??
STOP !!!! Là j'imagine le Colonel (c'est le
même que le Rédac Chef) me foudroyant
du regard… Alors pleine de bonnes résolutions, brave petit soldat, un bol de radis
à portée de main, me voilà lancée dans
l'aventure et j'endosse l'habit du RDO,
que j'ai tant de mal à revêtir…
DJIBOUTI ?? Djibouti ??? Ah mais que
dire sur cette belle croisière ??? Bien sûr
que c'était formidablement bien. Tout
était parfait : le confort du bateau (je reconnais maintenant que les bateaux que
j'ai connus jusque là en Egypte sont plutôt rudimentaires, en comparaison),
l'équipage (ils parlent Français, et ça
c'est un vrai bonheur pour le relationnel),
notre GO Momox (exporté de Savoie),
nos nouveaux copains plongeurs du
monde entier (j'ai pu dépoussiérer mon
american language avec Billy), l'espace
d'aventure superbe, avec des sites de
plongée formidables et nous seuls à en
profiter… ), des jolis poissons, de la
faune, de la flore, des dauphins par centaines en surface, et par dizaines sous la
surface (ou bien, pour une fois unique,
un seul, pour une minute magique), une
eau (très) chaude. Pas beaucoup de requins par contre.... Une navigation un
La gazette du plongeur
Photo : Daniel F.
15
EVASION
peu houleuse quelquefois (un
conseil en passant : préférez les
cabines à fond de cale à celles du
château, nettement plus en hauteur…, il est moins nécessaire de
s'arrimer au matelas, quand on
navigue de nuit). Du vent,
comme prévu. Et du courant. Ah
oui, du courant, comme prévu
aussi. Djibouti c'est formidable,
parce que ce n'est pas encore
trop plongé par les touristes- Photo : Patrice N.
plongeurs, et les sites sont encore vier- coraux, un mètre au dessus de la flore. Il
ges. Mais pour combien de temps ? Trop a tout vu, comme nous, mais lui, je vous
tard, nous voilà.
garantis, pour avoir eu l'occasion de
plonger très souvent avec lui, il n'a jaJe suis la première à vanter les croisiè- mais rien abîmé. Le PADI a du bon.
res, mais au fond de moi je sais que ce
n'est pas bien… Le tourisme attire le tou- Mais le tourisme, ça peut aider les habirisme. Et c'est les plongeurs qui abîment tants à se sortir de la misère. Parce que
les sites, qui déflorent cette belle nature là, on la prend en pleine figure la misauvage. Et ne me dîtes pas : mais non, sère…Quelle pauvreté… Les bidons-villes
moi je n'abîme rien. C'EST FAUX ! Obser- au sortir de Djibouti sont une blessure
vez-vous et vous verrez. Regardez les dans le souvenir des merveilles de la
autres, parce que les autres c'est vous. plongée. Le tri sélectif ?? Quelle goutte
"Les gens" comme on dit, et bien c'est d'eau ! Nos pays européens paraissent
nous. Avec notre manie de tout vouloir ridiculement petits à côté de cette Afrique
voir, tout regarder, tout prendre en pho- si pauvre, qui crève sous ses poubelles…
to, un coup de palme ici, et là, et puis là.
Seul Billy, notre écossais d'Amérique, Quel paradoxe. Faut-il partir, nous euroétait dans le vrai. En bon PADI, il ne des- péens nantis, nous amuser avec nos
cendait jamais… aussi bas que nous : jouets de riches dans ces pays pauvres ?
mais il était toujours là, à un mètre au Mais ce tourisme peut-il leur apporter un
dessus de nous, un mètre au dessus des peu de prospérité ? Et comment ne pas
La gazette du plongeur
Photo : Patrice N.
16
EVASION
tuer la poule aux œufs d'or et plonger
tout en préservant l'environnement ?
Pardon pour cet emportement. Car
voyez-vous, malgré ce dilemme, je viens
de re-signer pour une énième croisière en
Mer Rouge pour le mois de novembre,
avec la bonne équipe de la SPPB. Alors
vous voyez, toutes ces réflexions s'envolent à l'idée de partager à nouveau des
moments de pur bonheur dans les eaux
cristallines (mieux que celles du Cher.
N'est-ce pas Bruno C. ?) de la Mer Rouge
avec une bande de gentils et joyeux amis
SPPBistes.
Parce que de toute façon, je repartirai
pour le retrouver, et pour qu'il me souri à
nouveau. Nous nous sommes regardés,
et je vous assure qu'il m'a souri… et tout
était dit. En relisant mon carnet de plongée, je m'aperçois qu'ils étaient deux, et
que nous étions trois. Dans mon souvenir
nous étions seuls, lui et moi. Aussitôt immergée, je descends… peu profond… une
dizaine de mètres… de la buée, je n'y
vois rien… il faut que je nettoie ce masque. Je l'enlève, je le frotte consciencieusement, et je le remets. Je le réajuste. Je
chasse l'eau. Vidage de masque. J'ouvre
les yeux. Il est là, à trois mètres. Il me
regarde en souriant. Mon regard a plongé
dans le sien. Je ris de surprise et de joie.
Je vous assure qu'il riait aussi. Et il me
quitte… Rapide, furtif, il glisse. Il joue. Il
s'en va. Tout est dit. C'est lui mon meilleur souvenir de Djibouti.
Je vous jure je le retrouverai. Alors je
vais repartir. Je vous jure je repartirai.
PS. Et voilà, il est 23H10. J'ai toujours
faim, les radis ne m'ont pas calée, et le
Rédac Chef – Colonel ne va pas être
content parce que l'article est trop long…
c'est difficile la vie de RDO… Allez ! Je
raye sur ma liste. Prochaine tâche : la
déclaration d'impôts…
Odile B.
La gazette du plongeur
Photo : Patrice N.
17
CAPITAINE
COOK
Doro wat
1 poulet fermier
1 foie de volaille
ouper le poulet en morceaux, à la façon éthiopienne :
6 œufs (1 par personne)
• le cou en deux morceaux (2)
200 gramme d'échalotes
• les deux ailes avec les escalopes (2)
2 oignons
• les deux cuisses séparées du haut du pilon (4)
10 gousses d'ail
• le dorsal séparé du bas (1)
1 pouce de gingembre frais
• couper le croupion et fondre en deux le bas du morceau (2)
1 cuillère à café de piment )
• la poitrine reste en un seul morceau (1)
2 tomates
1 boite de sauce tomate
rendre un grand saladier, y verser 30 cl d'eau, 1 poignée de sel, et
concentrée
le jus de citron ainsi que la peau (avec un économe).
5 cuillères à soupe d'huile
Ensuite, mettre les morceaux de viande, et laisser mariner 10 min, en
sel, poivre
les retournant de temps en temps .
Quelques graines de kororima
(on peut en trouver chez les
ettre au frais.
épiciers hindous)
5 cl de tej (hydromel éthiopien)
acher les échalotes (sauf une), les oignons et la moitié des
ou d'hydromel breton
gousses d'ail. Mettre dans une cocotte avec 15 cl d'eau. Laisser cuire
en ajoutant un peu d'eau jusqu'à brunissement. Ajouter le piment et un 1 citron non traité
C
P
M
H
peu d'eau. Laisser cuire 5 mn. Surveiller en ajoutant de l'eau.
Ajouter l'huile et le beurre. Laisser saisir et remuer de temps en temps.
É
plucher et couper les tomates en petits dés. Mélanger le jus de tomate concentré et l'échalote.
Ajouter le tout dans la cocotte. Laisser cuire 15 mn à feu doux, puis rajouter l'hydromel.
H
M
G
P
A
L
acher le restant d'ail, le gingembre frais, sel, poivre, et le Kororima. Réserver.
ettre les morceaux de poulet (sauf le foie) en cocotte, mélanger. Laisser cuire 5 mn, puis ajouter le
restant d'ail, gingembre, Kororima. Laisser cuire 30 min, en remuant de temps en temps.
riller le foie du poulet, le couper en deux, et le rajouter dans la sauce.
endant ce temps, faire cuire les œufs comme des œufs à la coque : blanc cuit, jaune liquide. Après les
avoir épluchés, les piquer avec une fourchette. Doucement...sans les éclater ou faire couler le jaune...
près les 30 min de cuisson du poulet, couper le feu et ajouter les œufs. Puis laisser refroidir. Il faut que
les œufs soient bien immergés (pour que la sauce pénètre dans le jaune d'œuf par les trous)
La gazette du plongeur
aisser refroidir (au frais) et réchauffer à feu doux (le lendemain) pour plus de saveurs ...
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CAPITAINE
COOK
Ingéra
50g de farine de sarrasin.
Eau
Sel
Levure de boulanger
M
P
élanger le tout.
réparer comme une
crêpe normale, mais ne faire
cuire que d'un seul côté. Le
dessus doit être comme du
gruyère ou une éponge.
L
a galette, c'est le pain
quotidien des Éthiopiens, on
la met sur l'assiette et on
dispose les autres aliments
dessus.
Atkeult Wat
Plusieurs légumes tels que :
choux, haricots, carottes et
les un peu revenir avec l'huile.
pommes de terre
3 échalotes ou 1 oignon
4 gousses d'ail
sel, poivre
oupez les légumes selon
piment vert entier
votre convenance et ajoutez-les
1 pincée de curcuma
à l'oignon, en tournant de temps
1 feuille de laurier
en temps.Écrasez l'ail avec le
huile
gingembre et poivrez.
1/2 pouce de gingembre
É pluchez les oignons et faites-
C
joutez aux légumes, avec le
curcuma, et laissez mijoter un
peu en ajoutant quelques
gouttes d'eau
A
joutez les feuilles de laurier
et le romarin ainsi que le sel et le
piment vert entier.
C
ouvrez le tout et laissez
cuire doucement à feu doux. Les
légumes ne doivent pas être trop
cuits mais un peu croquants.
La gazette du plongeur
A
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