Imposante sculpture de pierres dominant le village de Lacoste, le
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Imposante sculpture de pierres dominant le village de Lacoste, le
Avec une histoire qui remonte au XIème siècle le château du marquis de Sade rayonne aujourd’hui par la diversité de ses activités culturelles. Pour la première fois après dix années de restaurations, le château de Lacoste ouvrira ses portes à un large public avec une prestigieuse exposition des sculpteurs membres de l’Institut de l’Académie des Beaux-Arts. Imposante sculpture de pierres dominant le village de Lacoste, le château possède de nombreuses terrasses offrant aux visiteurs des vues sur un paysage provençal incomparable. Cet écrin majestueux engage ainsi un dialogue intime avec des œuvres monumentales en bronze, pierre, acier, marbre, présentées dans une architecture puissante aux lignes simples. Les murs de pierres de cette forteresse se détachent sur un ciel toujours bleu et définissent des espaces irréguliers où la sculpture prend toute sa dimension et déploie son autorité. J’espère que vous aurez la même émotion après la rencontre de nos grands sculpteurs contemporains et de cette architecture millénaire. Je remercie mes confrères académiciens qui ont bien voulu prêter leurs œuvres ainsi que Lydia Harambourg, correspondant de l’Institut, commissaire de l’exposition, historienne, écrivain et critique d’art sans qui cette exposition n’aurait été possible. Pierre CARDIN La sculpture convoque l’espace. Sa présence inédite au château de Lacoste interroge ce lieu emblématique pour un dialogue avec la vie des formes. Si le geste pérenne du sculpteur inscrit la sculpture dans la constance d’un langage qui perdure depuis les premières civilisations, il rivalise tout autant avec la nature. Juché au sommet du village qu’il domine de toute sa superbe érodée par le temps, le château du marquis de Sade s’enracine dans un paysage auquel il donne une identité spécifique, à laquelle répond la sculpture qui exige à son tour l’exclusivité d’un espace pour un pacte avec l’éternité. Avec la diversité de ses matériaux et de ses expressions, l’exposition des sculpteurs de l’Académie des Beaux-Arts répond à la pluralité des engagements des artistes d’aujourd’hui. Le marbre, la pierre, la terre, le plâtre, le bronze, l’inox, mais aussi les résines sont les interlocuteurs privilégiés d’artistes dont le geste inouï, libre, s’approprie le droit de créer des formes avec lesquelles le partage puisse s’établir avec les hommes, mais aussi avec les dieux. Qu’il taille, modèle, fonde, découpe, soude, le sculpteur questionne la réalité transcendante. Sa relation au matériau passe par ses gestes transmis, repris, réinventés pour une métamorphose de la matière. Hier, aujourd’hui, demain, le temps n’a aucune prise sur l’inscription identitaire de la mémoire. En s’ouvrant à la sculpture, le site de Lacoste scelle une nouvelle éternité. Le geste du sculpteur et celui des bâtisseurs du château authentifient la présence de l’homme et son épiphanie au monde, comme celui des bâtisseurs du château. La matière et l’esprit trouvent ici, à Lacoste, une incarnation à laquelle les sculpteurs de l’Académie des Beaux-Arts apportent une réponse. Figurale ou abstraite, informelle ou allusive, leur œuvre exprime l’alternative de l’apparence et de l’essence. Chacune revendique une lecture subjective et sensitive, contemplative. La sculpture est présente là où l’homme a donné du sens à la matière pour dispenser la vie. Par la main qui pactise avec la matière, la sculpture s’approprie l’espace mais aussi le temps. Lacoste a traversé les âges. Garant de la continuité de l’histoire, il entre en osmose avec la sculpture du XXéme et XXIéme siècles, en union avec la mémoire universelle comme sauvegarde irréversible de l’avenir. Lydia HARAMBOURG Historienne Critique d’art Correspondant de l’Institut Académie des Beaux-Arts CLAUDE ABEILLE Né en 1930 à Landerneau (Finistère). Elève de Robert Couturier à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. 1963 Prix Bourdelle. 1992 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Vit et travaille à Montreuil. Claude Abeille a collaboré à des travaux d’architecture et réalisé de nombreuses 1% à Mulhouse, Romorantin, Cergy-Pontoise, Antony, Aulnay-sous-Bois, Villefontaine-Isle-d’Abeau. A partir de 2002 Expositions galerie Univers du bronze, Paris. 2006 Exposition Artrium, Genève. 2007 Rétrospective à l’Espace Jean de Joigny, Joigny. 2007-2009 Biennales de Sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). 2008 Premier Eté Contemporain musée Marmottan-Monet, Paris. Exposition galerie Gendarmenmakt, Berlin. Monographie Claude Abeille coédition Académie des Beaux-Arts / éditions de l’Education du Hebei, Pékin 2006. sculptures dans le cadre du Au lieu d’utiliser la ressemblance entre le corps humain et la représentation que peut en faire la sculpture, j’ai préféré dans mes œuvres privilégier ce que nous voyons le plus souvent des autres c’est-à-dire le vêtement qui couvre, protège, dissimule, exalte aussi et finalement peut exprimer une part de nous-même. Cela ne va pas sans une sorte de théâtralisation des formes qui parfois utilise une anecdote pour se justifier, mais parfois se suffit à elle-même et se présente à nos yeux avec le seul mouvement des plis d’un tissu inventé avec ses plans contradictoires et ses surfaces apaisées. C’est évidemment un paradoxe de vouloir charger la sculpture, très généralement statique, d’exprimer ce qui lui est le plus contraire c’est-à-dire le mouvement de la vie. Mais c’est précisément cette immobilité même qui est à la base de l’énigme : Comprendre que c’est le choc des contraires qui conduit à exprimer la légèreté par le poids, les profondeurs par les surfaces, la gravité par le frivole. C’est ce que j’essaye de faire toujours, encouragé par cette pensée du grand poète portugais Pessoa : « Le corps est l’ombre des vêtements qui enveloppent ton être profond. » Légende : Mon Balzac 1995 Bronze. Fonderie de la Plaine, Paris. Hauteur 1,93 m. Photo : © Claude Abeille GUALTIERO BUSATO Né en 1941 à Civitavecchia (Italie). Formé dans l’atelier de son père, le sculpteur et fondeur d’art Mario BusatoStrauss. Arrivé à Paris avec ses parents en 1949 il fait sa première exposition en 1959. En 1962 il crée l’Exposition internationale du petit bronze au musée d’Art moderne de la ville de Paris qui l’accueille à nouveau en 1968, puis elle est présentée en 1970 au musée Reina Sofia à Madrid et en 1975 au musée Rodin Paris. 1978 inaugure et préside la Première Triennale européenne de sculpture, jardins du Palais Royal, Paris. En 1981 au Grand Palais et en 1985 et 1995 au Jardin des Plantes Paris. Entre 1974 et 1984 reprend la fonderie familiale. 1994 Prix André Susse. 2004 Elu correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. 2006 Prix Simone et Cino del Duca, Académie des Beaux-Arts. Vit et travaille à Paris. Parmi ses commandes : 1983 Métro Saint-Germain-des-Prés, Paris Les Messagers. 1989 Fontaine du Dialogue La Défense. 1993 Fontaine du Dialogue, Angers et 2001 Le Messager, Angers. 2001 et 2005 Expositions Univers du bronze, Paris 2007 Biennale de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogue). Monographie Catalogue raisonné des Bronzes 1954-2000 par Michel Polieri et Alain Richarme Edit. Univers du Bronze, 2001. Busato est l’héritier de la tradition du bronze au service de l’humanisme. Il s’invente une technique de la cire, modelée, repoussée, découpée lui permettant d’exprimer le dynamisme de la forme en questionnant le vide actif pour une poésie dans l’espace. Avec la cire directe, perdue ou au sable, il développe une thématique autour des Nuvoloni, Rencontres et Dialogues, de la Fuga (fuite), des Gémeaux. Les gestes prolongent dans l’espace une danse conquérante. Ce lyrisme s’accorde au rythme des plis, tandis que les lignes sinueuses et les découpes jouent avec la lumière. Pour Busato, la patine du bronze intervient comme une émotion qui participe à la sensation d’apesanteur de ses personnages. Légende : Fontaine du Dialogue 1985-1986 n° 4/8 Fonte en bronze à la cire perdue Fonderie de la Plaine, Paris. Hauteur 1,85 m. Photo : © Gualtiero Busato Jean CARDOT Né en 1930 à Saint-Etienne (Loire). Elève aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, Lyon et Paris. Lauréat du Grand prix de Rome. 1957-1959 Pensionnaire de la Casa Velasquez. 1961 Prix Bourdelle. 1974-1995 Chef d’atelier de sculpture en taille directe aux Beaux-Arts de Paris. 1983 Nommé Inspecteur des ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris. 1983 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Vit et travaille à Paris. Nombreuses commandes publiques (Créteil, Luxembourg, Paris monuments à Churchill, de Gaulle, Jefferson, Flamme de l’Indépendance des Etats-Unis, jardins de l’ambassade américaine). 2001 rétrospective à la Fondation Coubertin, Saint-Rémy-les-Chevreuse (catalogue). 2007 Exposition à l’ambassade du Luxembourg, Paris. 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). Monographie Jean Cardot par Henry Bonnier, éditions Adam Biro, 2000. Pour Cardot, l’instrument de la connaissance ce n’est pas le verbe, c’est la forme, transcrite à partir du modelage de la terre, de la cire, du plâtre, dont le bronze gardera l’empreinte des doigts, symbole des morsures du temps, ou marque d’inachèvement réactivant l’imaginaire. De son dialogue entre la forme et la pensée, naît une sculpture dont l’humanisme universel s’exprime dans une figuration multiple et imprévisible, soumise à une métamorphose, métaphore de la vie. Délaissant le détail au profit de l’esprit et du mouvement, il tend à l’essentiel. Ses portraits, ses nus, les thèmes récurrents du cheval, du taureau développent des lignes souples, des structures équilibrées infléchies par un lyrisme discret pour une efficacité de son expression dont la liberté est au service de l’audace de sa vision rendue possible par la maîtrise d’un métier accompli. Légende : Taureau mourant 1968 Bronze Fonderie Coubertin Saint-Rémy-les-Chevreuse. Hauteur 1,41m. William CHATTAWAY Né en 1927 à Coventry (Angleterre). 1943-1945 Slade School of Arts, Londres. 1950 S’installe à Paris. 2004 Elu membre associé étranger de l’Institut, Académie des Beaux Arts. Vit et travaille à Champigny-sur-Marne. Nombreuses commandes publiques (France, Angleterre). 2007 et 2009 Rétrospectives galerie Vallois et galerie Olivier Nouvellet, Paris. 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). Si le problème de la monumentalité est au centre des recherches plastiques de Chattaway, le dessin reste indissociable de sa sculpture confrontée à son interrogation du réel dans sa contradiction, abstraction et réalité. L’analyse des formes passe par le tracé. Avec les thèmes de la nature morte, de l’objet, du portrait (celui imaginaire de Chateaubriand 1973-76, Bernanos 1989, Einstein, Russell), qu’il aborde à partir de la terre cuite et du plâtre (traduits en bronze) Chattaway aborde l’espace, les volumes et le mouvement en tant qu’expression formelle. Le thème du crâne lui permet de réaliser la simultanéité d’une forme interne et d’une forme externe pour un dialogue entre la matière, qui exprime le solide et le plein, et la lumière qui creuse les volumes. Avec les résines polychromes, il réintroduit la couleur dans la sculpture. Légende : Grande tête de jeune femme (stèle) 1982-1983 polychromée. 1995-1996 Résine Haligon, Périgny-sur-Yerres. Hauteur 1,24m. Photo : © Benoit Chattaway Eugène DODEIGNE Né à Rouvreux (Belgique). Formé par son père tailleur de pierre. 1946 Elève à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Gimond. Dessine au musée de l’Homme. Le dessin occupera une place très grande dans son travail. Rencontre Giacometti. 1947 Fait un tour de France à bicyclette afin de découvrir l’art roman. 1950 S’installe à Bondues (Nord) où il vit et travaille. 1999 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Dès 1970 de nombreuses sculptures sont implantées dans les villes et les musées, en France et en Europe du Nord : Fondation Septentrion Marcq-en-Baroeul, Villeneuve d’Ascq, Lille, Dunkerque, Paris, Anvers, Liège, Hanovre, Utrecht, Otterlo... 1953 Première exposition galerie Marcel Evrard, Lille. Germaine Richier dont il exécute en pierre, à sa demande, à partir de deux petites études en cire, deux sculptures monumentales, Le Tombeau de l’Orage et l’Ombre de l’Ouragane (1956), l’invite au Salon de mai en 1953. 1961 Première exposition à Paris, galerie Pierre Loeb. 1998 et 2001 Expositions Galerie Henry Bussière, Paris (catalogue). 2002 Rétrospective Fondation Coubertin, Saint-Rémy-les-Chevreuse. 2007 Exposition au musée Rodin, Paris où il a déjà exposé en 1998. 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). Monographie Dodeigne par Paul-Louis Rinuy, coédition Adam Biro / Fondation Coubertin, 2002. Pour Dodeigne qui adopte dès 1955 la pierre bleue de Soignies, le mystère du signe est dans la pierre. La technique de la pierre éclatée le conduit à une figuration abrupte, à partir d’un corps à corps énergique avec la matière âpre et rébarbative. Ses effigies primitives sont arrachées de la gangue originelle et conservent les morsures révélant les anfractuosités de la matière tout en exaltant les formes fondamentales. De même, les granulations naturelles, sont mises à jour par le travail des pointes d’acier après le dégrossissage à la scie. Les surfaces lisses obtenues par l’abrasif sont incisées de larges stries parallèles où s’accroche la lumière. Dodeigne décrypte les secrets de la pierre érigée en signes telluriques. En laissant apparentes les traces de l’outil, il transfigure sa technique pour écrire le poème de l’éternité de la pierre. Légende : Signe 1989 pierre de Soignies. Hauteur 2m. Photo : © Jérôme Manoukian Albert FERAUD Né et mort à Paris 1921-2008. Elève aux Beaux-Arts de Marseille où il se lie avec César et Nadal. 1943 Elève à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, atelier de Janniot. 1951 Premier Grand Prix de Rome. Séjourne à la Villa Medicis. 1954 De retour à Paris, pratique le modelage et la taille directe. Expérimente le plomb à partir de 1955. Premières soudures. 1957 à Arcueil il commence à travailler avec des éléments de récupération en acier inoxydable trouvé dans une usine. 1970 S’installe à Bagneux dans une usine qui devient son atelier en 1980. 1976 Première rétrospective au musée du Havre. 1977 Remporte le concours pour le monument au Maréchal Koenig, architecte Marc Landowski, inauguré porte Maillot à Paris en 1984. 1989 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Nombreuses commandes publiques (premier Signal en acier inoxydable à Marseille en 1964, Plateau d’Assy, Grenoble, Massy, Brétigny, Tourgevielle, Pékin...). 2003 Exposition à la maison Elsa Triolet-Louis Aragon, Saint-Arnoult-en-Yvelines. 2007 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogue). 2008 Premier Eté contemporain Musée Marmottan Monet, Paris. Monographie Albert Féraud Texte Pierre Cabanne coédition Académie des BeauxArts / édition de l’Education du Hebei (Pékin) 2006. Albert Féraud a donné ses lettres de noblesse à l’acier inoxydable. Ses mains démiurges subliment les déchets de ferraille qu’elles métamorphosent pour un univers baroque où l’improvisation, la sûreté du découpage, du pliage, la précision de la soudure des feuilles d’acier, ordonnent son langage. Son inventivité est servie par une liberté en constant dialogue avec une pensée active. Chez Féraud, les contraires appellent à la complémentarité : le hasard et l’ordre, la fantaisie et la discipline. La sculpture prend d’assaut l’espace à partir d’envolées de plis, de torsions, de bourgeonnements et de corolles qui déclenchent des rythmes intuitifs entre les vides et les pleins, arrêtés dans un enchevêtrement de formes éruptives. Epique, lyrique, sa sculpture est dynamisée par l’énergie du geste qui lui insuffle une monumentalité et une plénitude organique pour une harmonie à l’unisson d’un élan fraternel. Légende : Sans Titre 1995 Inox. Hauteur 2 m. Gérard LANVIN Né en 1925 à Dijon. 1942-1943 Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, atelier Yencesse (médaille) et Niclausse. 1943-1944 Atelier Ranson, élève d’Auricoste et de Robert Couturier. 1953 Prix Fénéon. 1956 première exposition au musée Grimaldi, Antibes. 1973-1988 enseigne à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs, Paris. 1990 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. 1999 Prix de la Fondation Coubertin (Salon de Mai). 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). Vit et travaille à Paris. Lanvin choisi le plâtre qui permet une interprétation plurielle pour un monde en devenir. Ce matériau se prête à la taille, il sert d’empreinte et pactise avec l’éternité. Lanvin interprète des formes enracinées dans l’impulsion primordiale comme l’écrit Pierre Dehaye, ancien directeur de la Monnaie de Paris et membre de l’Institut, qui lui passe commandes de nombreuses médailles. Des formes s’engendrent pour des métaphores où l’imaginaire a sa part. Les tensions préfigurent l’émergence de la vie. Des têtes, des corps de femmes, des torses arrêtés en vol, pathétiques, sensuels, donnent naissance à des êtres mi-organiques, mi-végétaux, évoluant dans des fragments d’architecture pour une hybridation mystérieuse, onirique mais aussi spirituelle. Légende : La Forêt 1960-1995 Bronze. Hauteur 0,55 m. Caroline LEE Née en 1932 à Chicago (Illinois, USA). 1957 The school of the Art Institut, Chicago. 1958-1959 Bourse Fullbright, Paris. 1958-1959 Prix de sculpture de Cassandra Foundation 2006 Grand Prix Simone et Cino del Duca, Académie des Beaux-Arts. 2006 Elue correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). Vit et travaille à Paris. Pour Caroline Lee, la sculpture doit exprimer l’invisible. Le métal est son matériau de prédilection. L’acier inoxydable est découpé en fragments, qu’elle assemble et soude pour des compositions informelles en relation avec ses impressions vécues pour une recherche plus consciente. Ses expériences nourrissent ses émotions qui ne trouveraient pas à s’exprimer avec les mots. Un corps à corps avec la matière dont elle attend l’incarnation. L’énergie est le moteur pour piéger les phénomènes extérieurs auxquels elle donne une réalité. Légende : The River Styx acier inoxydable. Hauteur 1,40 m. Pierre-Edouard Né en 1959 à Paris. 1983 Première exposition galerie Fred Lanzenberg, Bruxelles. Depuis 1989 expose galerie Claude Bernard, Paris. 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). 2008 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Pierre-Edouard est passé de la peinture à la sculpture. Avec le modelage de la cire, qui est son matériau privilégié, il dessine dans l’espace. Il part du vide pour faire éclore une réalité charnelle. Son travail sériel du corps morcelé propose ses fragments, arrêtés en apesanteur pour une totalité improbable et toujours possible. Ainsi travaille-t-il dans la main la cire, chère aux artistes de la Renaissance (Donatello) et à Degas. Massée (elle met en place les masses) elle dialogue avec l’espace, dominé par la matière. Il y a urgence. La sculpture se construit dans un mystère. Le thème d’Eve, face à son aînée d’Autun, revendique un corps en désir d’action, un corps en suspens. La densité du modelé ininterrompu délimite les vides et les pleins, s’approprie l’espace et absorbe la lumière. La vie intériorisée prend consistance du bronze qui dispense sa sensualité tactile, toujours à reconquérir. Légende : Eve IV dite La Grande Eve 2002 Bronze Fonte Godard 0,48x1,24x0,61 Galerie Claude Bernard, Paris. Photo : © Gilles Abegg Antoine PONCET Né en 1928 à Paris. Petit-fils du peintre Maurice Denis et fils du peintre et verrier Marcel Poncet. Elève de Germaine Richier à Zurich. 1948 Boursier, il s’installe à Paris où il est accueilli par Mme Cléopâtre Bourdelle. A la Grande Chaumière, il suit l’enseignement de Zadkine. 1952 Il travaille à Meudon auprès de Arp dont il est le disciple pendant huit ans. 1957 Prix André Susse. 1983 Prix Henry Moore. 1996 Elu membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Pendant vingt-cinq ans, il a travaillé dans ses ateliers de Saint-Germain-en-Laye et de Carrare à Querceta. Vit et travaille à Paris. Nombreuses commandes publiques et privées (Nathan Cummings) et symposiums. 1992 Exposition Fondation Gianadda, Martigny. 2003 Exposition galerie Bérès, Paris. 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). 2009 Exposition Fondation Coubertin, Saint-Rémy-les-Chevreuse (catalogue). Monographie Antoine Poncet, coédition Académie des Beaux-Arts / éditions de l’Education du Hebei (Pékin) 2006. Les sculptures d’Antoine Poncet s’inscrivent dans l’héritage d’une sculpture informelle organique au fort pouvoir imaginaire. Son geste libère du bloc de marbre des formes dynamiques, d’ordre végétal ou humain qui ne doivent plus rien au réel mais y puisent leur tension spatiale. Poncet extrait la volupté des veines du marbre pour un langage poétique, quasi musical, en constante harmonie avec l’enveloppe mystérieuse des volumes. Le sculpteur débusque l’élan, la vitalité des courbes et des plans renflés dont la sensualité appelle au toucher. Ses marbres soumis à la métamorphose, sont tour à tour, aile, flamme, évocation du corps féminin comme le suggèrent ses titres à la fois ludiques et malicieux. Cette plénitude plastique est source d’une beauté intemporelle qu’offre le poli des bronzes. La monumentalité de sa sculpture appelle à un dialogue avec la nature pour un hymne à la vie. Légende : Corroréol 1961 résine originale Epoxy. Hauteur 2,10 m. Robert RIGOT Né en 1929 à Buxy (Bourgogne). Elève à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris. Ateliers Belmondo, Yencesse. 1954 Premier Grand Prix de Rome. 1955-1959 pensionnaire à la Villa Medicis, Académie de France à Rome. 1960 à 1975 expose à la galerie Bernier, Paris. 1972 Grand Prix de sculpture Fondation Gulbenkian, Lisbonne. 1988 Grand Prix de sculpture au Salon des Artistes français. 2005 Elu correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. 2009 Biennale de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogue). Vit et travaille à Buxy. Nombreuses de Janniot, 1% entre 1975 et 1995 (VilleMâcon, Lille, Chalon-sur-Saône, Château-Thierry, Chatou, Montceau-les-Mines...) ainsi que des commandes de décorations murales (Troyes, Tournus, Chalon-sur-Saône, Paris, Italie...). Travaille avec la Compagnie des cristalleries de Baccarat de 1970 à 1995. 2008 Médaille du pape Benoît XVI. sculptures réalisées dans le cadre du neuve-sur-Lot, D’une famille de tailleurs de pierre de père en fils, Robert Rigot a hérité le culte de la matière, la discipline et l’exigence qu’elle impose. En osmose avec la nature, il crée un bestiaire aux formes lyriques, et une humanité dont le classicisme sensuel dispense une présence corporelle à partir de volumes arrondis, aux poussées intérieures qui s’intègrent naturellement à l’espace. Il pratique la taille directe et le modelage, le plâtre destiné au bronze, ainsi que le métal qu’il travaille directement au chalumeau, ou bien il le découpe, le martèle et le soude avec une liberté qu’autorise sa maîtrise technique, complice de ses trouvailles formelles : oiseau, poisson, fourmi. Une réponse au mystère de la nature. Légende : Le soleil blessé : Hiroshima 1980 Bronze doré. Diamètre 1,65 m. Photo : © Philippe Berney Brigitte TERZIEV Née en 1943 à Paris. Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. Ateliers de Couturier et d’Adam. 1967 Séjourne en Bosnie où elle travaille le fer. 1986 Exposition galerie Nane Stern, Paris. 1995 Prix de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. 1997 Prix Bourdelle. 1998 Exposition musée Bourdelle, Paris (catalogue). 2007 Elue membre de l’Institut, Académie des Beaux-Arts. Vit et travaille à Paris. 2002-2004-2005 Expositions galerie Alain Margaron, Paris (catalogues). 2007-2009 Biennales de sculpture, Yerres (Essonne) (catalogues). 2010 Exposition Espace Saint-Merri-Pierre Cardin, Paris. Brigitte Terziev ordonne une dramaturgie théâtrale. Ses figures guerières sont des condottieri, des martyrs errants qui portent les stigmates de notre mémoire originelle. Pour cette artiste, créer, c’est affronter l’innommable. L’argile malaxée prend chair d’une pensée active, scellée dans ces cariatides silencieuses qui sont les vigiles de leurs propres âmes dit-elle. Offerte et meurtrie par la cuisson qui craquelle leur peau, mutilée par des boulons, des clous, des barres de fer, rouillé, elles sont des présences bienfaitrices animées du souffle qui rend visible. A clous, à sang en armure, au fil de vécu, ils interrogent et se dispersent. Sur la place de mon architecture intérieure. Orchestre du désespoir, ils harmonisent les bas-fond de mes pensées, échangeant avec elles les partitions de la détresse en chant de guerre. Légende : Spectre 2009 terre cuite et fer. Hauteur 2,16 m. Photo : © Brigitte Terziev Que tous les partenaires qui ont contribué à la réalisation de cette exposition soient ici remerciés. Et particulièrement La Fonderie Coubertin à Saint-Rémy-les-Chevreuse (78) La galerie Claude Bernard, Paris L’Univers du Bronze, Paris Ainsi que Madame Henriette Féraud qui ont consenti les prêts indispensables pour la pleine réussite de cette manifestation.