Verrues génitales: banales mais très gênantes

Transcription

Verrues génitales: banales mais très gênantes
SANTÉ DE LA FEMME
Verrues génitales:
banales mais très gênantes
Les condylomes génitaux, aussi appelés
verrues génitales ou «crêtes de coq», sont
extrêmement fréquents dans la population
sexuellement active. De la prévention au
traitement, le Journal du Patient fait le point
sur cette maladie qui est en général bénigne
mais ô combien gênante!
En Belgique,
il y aurait 55.000
personnes porteuses
de verrues génitales,
essentiellement âgées
de 20 à 30 ans.
Les condylomes, c’est quoi?
Une infection sexuelle
transmissible
Les condylomes sont des
excroissances de peau au
niveau des organes génitaux,
de l’anus, de la bouche ou de
la gorge. Ils ne causent habituellement aucune douleur,
même si parfois ils sont accompagnés d’irritation ou de
démangeaisons. Les verrues
génitales se situent en général
sur les organes génitaux ex-
ternes (vulve, pénis, testicules)
et plus rarement dans le vagin,
sur le col de l’utérus, dans
l’urètre ou dans la région de
l’anus. Parfois, les condylomes
peuvent se développer dans la
bouche suite à des rapports
bucco-génitaux.
Un responsable:
le papillomavirus humain
Les verrues génitales et périanales, ou condylomes, sont
provoquées par le papilloma-
virus humain (HPV), principalement les génotypes 6 et 11.
Il s’agit d’une des affections
sexuellement transmissibles
les plus fréquentes dans le
monde puisque 30% de la population active sexuellement
aurait été en contact avec le
HPV sans signes cliniques. Elles
sont généralement bénignes,
seul un petit pourcentage
de personnes est contaminé
par des variantes oncogènes
du virus (principalement les
génotypes 16 et 18). L’infection
génitale a le plus souvent lieu
au début de l’activité sexuelle.
Le portage asymptomatique
(c’est-à-dire la présence d’HPV
sur la peau ou la muqueuse
sans lésion visible) est très
fréquent: il concerne presque
un quart de la population de
moins de 25 ans sexuellement
active.
Attention aux comportements
à risque
Les virus HPV se transmettent
par contact direct avec les
lésions, essentiellement au
cours des rapports sexuels.
Des microtraumatismes entraînant des microlésions de
la muqueuse sont vraisemblablement nécessaires. Les papillomavirus étant résistants aux
conditions
environnementales (écarts de température,
froid, chaleur, agents chlorés…), une transmission indirecte du linge de toilette ou du
matériel souillés est possible
mais peu fréquente. Une autocontamination à partir de verrues digitales est également
évoquée.
EN SAVOIR PLUS SUR LES HPV
Les HPV peuvent se classer en deux
grandes catégories:
➠les HPV responsables des lésions
bénignes externes (6, 11), de type
condylomes, qui sont à faible risque
oncogène (ou faible risque de cancer);
➠les HPV responsables des lésions
précancéreuses et cancéreuses
du col utérin (16, 18), du vagin, de
la vulve, du pénis ou de l’anus, qui
sont à haut risque oncogène (ou haut
risque de cancer).
La durée de l’incubation varie
de 1 à 8 mois. Mais l’infection
peut rester latente très longtemps, chez la personne infectée et sans symptômes, alors
que celle-ci ignore totalement
qu’elle est porteuse et contagieuse (porteur sain). Les lésions
condylomateuses peuvent apparaître plusieurs années après le
contact infectant.
La multiplication des partenaires, un niveau socio-économique bas, la présence
d’autres maladies sexuellement transmissibles et le tabagisme favorisent un risque
accru de contamination par le
Les traitements des
condylomes visent
à faire disparaître
les lésions. Plusieurs
modes de traitement
(chimique, laser,
cryothérapie…) sont
possibles sans mettre
à l’abri des récidives.
Pour les prévenir,
le préservatif et la
vaccination s’imposent.
HPV. La grossesse, le diabète,
l’infection à VIH, certains
médicaments peuvent accélérer la prolifération des condylomes.
La vigilance s’impose!
Si les condylomes sont des
lésions bénignes, la coexistence possible de lésions précancéreuses doit toujours
être suspectée et recherchée,
en particulier chez la femme,
par la pratique d’un frottis de
dépistage, puis de surveillance
tous les ans. Votre médecin
fera également une recherche
d’éventuelle maladie sexuellement transmissible associée
et examinera le ou les partenaires sexuels de la personne
contaminée.
Se débarrasser au plus vite de
ces virus…
La gêne esthétique ou fonctionnelle et le risque de transmission motivent le traitement
des condylomes. Comme pour
les verrues, il repose sur l’utilisation de traitements locaux.
Ceux-ci ont pour objectif de
faire disparaître les lésions. Le
choix du traitement est guidé
par la localisation, le nombre,
l’étendue et la nature des lésions. Malheureusement, ces
traitements n’empêchent pas
les récidives.
La prévention avant tout!
Le port du préservatif est
conseillé, mais il ne peut
constituer la seule méthode
de prévention car il ne protège
pas toutes les zones où pourraient se retrouver le virus. Il
existe maintenant un vaccin,
le Gardasil®, indiqué dans la
prévention des condylomes
HPV 6-11. Demandez conseil à
votre médecin.
Faites-vous dépister!
Les condylomes sont une infection sexuellement transmissible. En contractant cette infection, il est possible que vous
ayez été contaminé par une
autre infection sexuellement
transmissible, comme l’infection par le VIH, l’hépatite B,
la syphilis ou une infection à
chlamydiae. Lors d’un comportement à risques, consultez un
médecin. Il est important de
dépister ces maladies, de les
traiter et de prendre les mesures nécessaires en matière
de prévention.
Condylome:
la preuve de l’infidélité?
Le condylome n’est pas nécessairement synonyme de trahison sexuelle! Compte tenu
des délais d’incubation du
virus très variables, allant de
3 semaines à plusieurs années
après la contamination, la
survenue de condylomes ne
doit pas systématiquement
faire suspecter une infidélité
sexuelle du partenaire.
NATHALIE EVRARD

Documents pareils

Prévention du Cancer de l`Anus

Prévention du Cancer de l`Anus lésions pré-cancéreuses induites par l’HPV. L’infection anale à HPV touche 40% des femmes, 12% des hommes hétérosexuels (47 à 60% si homosexuels) et jusqu’à 90% des patients homosexuels VIH+. L’HPV...

Plus en détail