Où en est le credit crunch aux Etats

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Où en est le credit crunch aux Etats
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ew York, le 7 novembre 2008
Où en est le credit crunch aux Etats-Unis ?
La crise financière qui a débuté à l’été 2007 affecte désormais pleinement l’économie réelle ; la croissance a été négative au
troisième trimestre 2008 (-0,3% avant révisions) et les chiffres publiés sur l’économie américaine (emploi, dépenses de
consommation, production industrielle, résultats d’entreprise, etc.) confirment chaque semaine la réalité d’une récession que
certains annoncent comme la plus profonde depuis l’après-guerre.
La nature des interactions entre la crise financière et le ralentissement de l’activité économique fait cependant débat ; en
particulier, le fait que le crédit accordé par les banques commerciales continue à croitre – accélérant même en septembre – a
conduit certains observateurs à douter de la réalité d’un « credit crunch ».
Cette note s’emploie à montrer que si les chiffres agrégés de la Fed semblent en effet indiquer que le crédit bancaire continue
à croître, l’examen du bilan des entreprises et des ménages montre que le « credit crunch » est bien réel. Le crédit bancaire
tire sa résilience i) d’un effet de substitution lié à la chute brutale des sources de financement « non bancaires » (dont hors
bilan des banques) et ii) du recours aux lignes de crédit existantes au détriment de l’émission de nouveaux prêts. Le premier
point implique que le « credit crunch » ne peut pas être appréhendé par l’observation du bilan des banques commerciales ; le
second suggère que le crédit aux ménages et aux entreprises devrait continuer à se raréfier dans les mois à venir.
1.
Le credit crunch est bien réel : le montant total des financements accordés aux ménages et aux entreprises se
réduit
Les chiffres de la Fed sur le bilan des banques commerciales (rapport H.81) ont conduit certains observateurs à douter de la
réalité d’un credit crunch, qui ne serait pas confirmé par l’analyse de l’évolution des agrégats de crédit. Le crédit bancaire a
en effet continué à croître selon cette mesure, accélérant même en septembre (Graphe 1).
De même, l’enquête Senior Loan Officer d’octobre 2008, réalisée par la Fed sur le trimestre écoulé, si elle rapporte un
important durcissement des conditions de crédit, montre aussi que la demande de crédit semble résister, au moins en ce qui
concerne les entreprises (Graphe 2).
Cependant, la relative bonne tenue de la croissance du crédit bancaire, tel que mesuré par les évolutions de l’actif du bilan des
banques commerciales, ne suffit pas. L’analyse des données des Flows of Funds (FoF) sur le passif des ménages et des
entreprises montre que le credit crunch était bien réel au 2e trimestre 2008, avant même la recrudescence des tensions
financières à partir du mois de septembre (les données pour le 3ème trimestre seront disponibles le 11 décembre).
La croissance du crédit aux ménages est passée (en flux) de 360 milliards de dollars au 2e trimestre 2006 à un peu plus de 60
milliards aux premier et deuxième trimestres 2008. Si le flux de crédit à la consommation n’a que peu reculé depuis 2006, le
crédit hypothécaire – dont l’encours représente 76% du crédit total – a ralenti significativement, passant (en flux) de 300
milliards en 2006 Q2 à moins de 30 milliards deux ans plus tard (Graphe 3).
En ce qui concerne les entreprises non financières, la croissance du crédit est passée de 336 milliards en 2007 Q2 à 180
milliards en 2008 Q2 et la tendance, en glissement annuel, est à la baisse (Graphe 4). L’aggravation récente de la crise
financière, à partir de septembre, devrait encore réduire ces flux.
Le fait que le bilan des banques commerciales ne témoigne pas de la baisse des flux de crédit en direction des ménages et des
entreprises s’explique d’abord par la transformation du système bancaire et financier dans la crise.
1
Disponibles à l’adresse suivante : http://www.federalreserve.gov/releases/h8/current/
2.
La vigueur de la croissance du « crédit bancaire » à l’actif des banques traduit surtout le tarissement des sources
de financement non bancaires (dont hors bilan)
La crise financière, en rendant plus difficile la titrisation des prêts, a obligé les banques à rapatrier sur leurs bilans des titres
de véhicules hors bilan financés par du papier commercial adossé à des actifs (ABCP). L’émission de papier commercial a
ainsi décru de manière particulièrement marquée depuis l’été 2007 (Graphe 5) ; et les actifs hors bilan ont été réintégrés au
bilan des banques, venant augmenter les chiffres du crédit commercial et industriel (C&I). L’accélération du flux de crédit
commercial et industriel qui a eu lieu d’aout 2007 à janvier 2008 – soit au moment même du déclenchement de la crise
financière – s’explique largement par ce phénomène.
Pour les entreprises, le financement bancaire est aussi un substitut aux financements de marchés. Depuis l’été, les émissions
obligataires se sont taries, y compris pour les entreprises bien notées (Graphe 6) ; quand des financements ont lieu, leur prix
est prohibitif (Graphes 7 et 8).
De même, l’émission privée de titres adossés à des crédits hypothécaires (on-Agency MBS) s’est effondrée avec le
rapatriement sur le bilan des banques des actifs de structures hors-bilan (Graphe 9). Le rapport G.19 de la Fed donne une idée
de ces évolutions pour le crédit à la consommation (Graphe 10).
L’extension du bilan des banques commerciales a donc été en partie la conséquence de l’arrêt brutal de la titrisation privée et
de la réintégration de structures hors bilans ; ce n’est pas contradictoire avec le fort ralentissement du crédit octroyé aux
entreprises et aux ménages (credit crunch).
3.
Au ralenti, le financement des ménages et des entreprises est soutenu par le recours, probablement éphémère, aux
lignes de crédit
Les évolutions du crédit bancaire à l’actif des banques commerciales ne sont donc pas un bon indicateur des difficultés de
financement des entreprises et des ménages. Les ménages et les entreprises ont de moins en moins recours au crédit en raison
de la raréfaction des sources de financement et du resserrement des conditions de prêt (documenté par l’enquête Senior Loan
Officer de la Fed, cf. Graphe 11).
Mais la désagrégation du crédit bancaire permet de mettre en évidence un phénomène fréquent en période de crise :
l’utilisation des lignes de crédit existantes. Les ménages compensent en partie – au niveau macroéconomique – le non
renouvellement des prêts par le recours aux lignes de crédit de leurs prêts immobiliers (Home Equity Lines Of Credit,
HELOC) et à la consommation (Graphes 12 et 13). De leur côté, les entreprises mobilisent également des financements déjà
contractés, par exemple en tirant sur les lignes de crédit de leurs prêts syndiqués (Graphe 14).
La mobilisation croissante de lignes de crédit déjà existante implique que les banques ne sont pas complètement maitresses
de leur octroi de crédit : les entreprises et les ménages peuvent tirer sur les lignes disponibles dans la limite du montant
maximal prévu et jusqu'à maturité. Mais si les banques ne sont pas disposées à renouveler leurs financements, il faut
s’attendre à ce que cette source se tarisse aussi. Or malgré la profusion de liquidité fournie au système financier par la Fed,
les banques ne semblent pas disposées à relancer leurs activités de prêt, comme l’illustre l’accumulation de cash à l’actif de
leur bilan (Graphe 15).
Au total, les restrictions sur l’offre de financement sont une des sources majeures du ralentissement de l’économie ; le credit
crunch est bien réel et devrait s’accentuer dans les mois à venir.
Gérard BELET
A--EXES
Graphique 1 : Crédit bancaire au sens de la Fed (H.8) : flux et stock
Bank Cr edit: Domestically Char ter ed Commer cial Banks
1-month %Change-ann
SA, Bi l . $
Bank Cr edit: Domestically Char ter ed Commer cial Banks
1-month Movi ngTotal
SA, Bi l . $
30. 0
8500
22. 5
8000
15. 0
7500
7. 5
7000
0. 0
6500
-7. 5
06
07
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
08
Graphique 2 : Offre et demande de prêts aux entreprises (enquête Fed)
Source : Réserve Fédérale / JP Morgan
Graphique 3 : Crédit aux ménages (flux)
Households: Liabilities: Home Mor tgages
4-qtr Change
Bi l . $
Households: Liabilities: Consumer Cr edit
4-qtr Change
Bi l . $
1200
200
175
1000
150
800
125
600
100
400
75
200
50
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
Graphique 4 : Crédit aux entreprises (flux)
Nonfinancial Business: Liabilities: Cr edit Mar ket Instr uments
1-qtr Change
Bi l $
Nonfinancial Business: Liabilities: Cr edit Mar ket Instr uments
4-qtr Change
Bi l $
375
1250
300
1000
225
750
150
500
75
250
0
0
-75
-250
90
95
00
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
05
Graphe 5 : Papier commercial adossé aux actifs (flux et encours)
Commer cial Paper Outstanding: Asset-backed
3-month Change-ann
SA, Bi l . $
Commer cial Paper Outstanding: Asset-backed
3-month Movi ngTotal
SA, Bi l . $
800
3600
400
3200
0
2800
-400
2400
-800
2000
-1200
1600
02
04
05
03
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
06
07
08
Graphique 6 : Emissions obligataires mensuelles (milliards de dollars)
140
120
100
80
60
40
Investment Grade
High Yield
20
0
Jan-07
Apr-07
Jul-07
Oct-07
Jan-08
Apr-08
Jul-08
Oct-08
Source : SIFMA
Graphique 7 : Conditions de financement des entreprises : taux
TAUX - Obligations Corporate
12
10
rendement annuel (%)
8
6
période de revue
4
AAA 2 ans
AAA 5 ans
B 2 ans
2
B 5 ans
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Source : Bloomberg
Graphique 8 : Conditions de financement des entreprises : spread
SPREAD Corporate
1000
période de revue
900
écart de rendement annuel avec les Treasurys de même maturité (pb)
AAA 2 ans
AAA 5 ans
800
B 2 ans
B 5 ans
700
600
500
400
300
200
100
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Source : Bloomberg
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Graphique 9 : Emission privée de MBS (en milliards de dollars)
70
60
50
40
30
20
10
0
sept-08
mars-08
sept-07
mars-07
sept-06
mars-06
sept-05
mars-05
sept-04
mars-04
sept-03
mars-03
sept-02
mars-02
sept-01
mars-01
sept-00
mars-00
sept-99
mars-99
Source : Asset Backed Alert (http://www.abalert.com)
Graphique 10 : Crédit à la consommation : banques commerciales
véhicules hors bilan (flux)
et
Consumer Cr edit Held by Pools of Secur itized Assets
12-month Change-ann
EOP, NSA,Bi l. $
Consumer Cr edit Held by Commer cial Banks
12-month Change-ann
EOP, NSA, Bil . $
120
80
60
80
40
40
20
0
0
-40
-20
-80
-40
98
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00
01
02
03
04
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
05
06
07
08
Graphique 11 : Enquête de la Fed sur les conditions de crédit
ENTREPRISES
ENTREPRISES -IMMOBILIER
60
40
20
0
-20
80
Indice de resserrement des conditions de crédits (%)
Indice de resserrement des conditions de crédits (%)
80
60
40
20
0
-20
-40
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
-40
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
MENAGES - CARTES de CREDITS
MENAGES - IMMOBILIER
60
40
20
0
-20
80
Indice de resserrement des conditions de crédits (%)
Indice de resserrement des conditions de crédits (%)
80
-40
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
60
40
20
0
-20
-40
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
Source : Fed (Senior Loan Officer Survey)
Graphique 12 : Prêts immobiliers : lignes de crédit (revolving) et autres prêts
Revolving Home Equity Loans:Domestically Char ter ed Comml Banks
12-month Change
SA,Bi l $
Real Estate Loans: Other Res Loans: Domestically Char Comm Banks
12-month Change
SA, Bi l . $
125
250
100
200
75
150
50
100
25
50
0
0
-25
-50
99
00
01
02
03
04
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
05
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07
08
Graphique 13 : Crédit à la consommation : cartes de crédit et autres prêts
Consumer Loans: Cr edit Car ds/Related Plans: Dom Char ter ed Comm Banks
12-month Change
SA, Bi l . $
Other Loans & Leases: Bank Cr edit: All Commer cial Banks
12-month Change
SA, Bi l . $
80
50
40
60
30
40
20
20
10
0
0
-20
-10
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05
06
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
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08
Graphique 14 : Prêts syndiqués : proportion des lignes de crédit effectivement mobilisés par les entreprises
45%
43%
41%
39%
37%
35%
33%
31%
29%
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
1989
Source : Réserve Fédérale
Graphique 15 : Cash à l’actif des banques commerciales (flux)
Cash Assets: Domestically Char ter ed Commer cial Banks
1-month Change
SA, Bi l . $
75
75
50
50
25
25
0
0
-25
-25
94
96
97
98
99
00
01
02
95
Sour ce: Feder al Reser ve Boar d /Haver Anal yti cs
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Principaux faits saillants de la semaine écoulée
Ø Initiatives publiques
* Le programme de recapitalisation du Trésor pourrait être élargi à une large gamme d’entreprises financières.
Le programme de recapitalisation du Trésor (CPP), qui semblait initialement destiné aux seules institutions bancaires –
banques de Wall-Street et banques régionales – devrait au final concerner une large variété d’entreprises financières :
certaines compagnies d’assurance (cf. chronique du 29 octobre), mais aussi des assureurs obligataires (monolines) et
d’autres firmes spécialisées comme CIT ou une filiale de General Electric (source : Wall Street Journal). Les 250
milliards initialement prévus pour le CPP, dont il ne resterait que 90 milliards, pourraient ainsi s’avérer
insuffisants, nécessitant l’utilisation d’une autre tranche des 700 milliards du Troubled Asset Relief Program (TARP).
Par ailleurs, le Trésor parait rester réticent à l’idée d’ouvrir le CPP au secteur automobile et à d’autres entreprises non
financières. Il faut cependant rappeler, même s’il ne s’agit pas de recapitalisation, que la Réserve Fédérale a de son
côté commencé à prêter directement aux entreprises non financières américaines (cf. chronique du 28 octobre).
*Changement des règles de calcul de la rémunération des réserves : la Fed peine toujours à atteindre son taux cible.
La Fed avait annoncé le 6 octobre dernier le début du paiement d’intérêts sur les réserves obligatoires et en excès des
banques de dépôt. La mesure était censée réduire la volatilité intra-journalière du taux directeur effectif et faciliter la
conduite de la politique monétaire en période d’octroi massif de liquidité au système financier. Les banques sont en effet
incitées à ne pas se prêter entre elles en dessous du taux de rémunération des réserves, qui est de fait un taux « plancher »
pour le taux directeur effectif. Le taux de rémunération était fixé initialement à « fed fund cible moyen moins 10 pb »
pour les réserves obligatoires et à « fed fund cible minimal moins 75 pb » pour les réserves en excès. Le 22 octobre, la
rémunération des réserves excédentaires est passée à « fed fund cible minimal moins 35 pb ».
Le changement qui a eu lieu aujourd’hui va plus loin : il met la rémunération des réserves au niveau du taux fed fund
cible, moyen et minimal sur la période, respectivement pour le taux de rémunération des réserves obligatoires et
excédentaires. La mesure, qui entre en vigueur demain, est sans doute destinée à relever le taux fed fund, très nettement
en dessous du taux cible depuis quelques jours (il dépasse rarement 0,3% depuis que le taux cible est à 1%). Elle illustre
les difficultés persistantes de la Fed à atteindre son taux cible et à conduire la politique monétaire désirée.
* Le Trésor estime à 550 milliards de dollars son émission de dette publique pour le quatrième trimestre
Le Trésor a annoncé lundi qu’il estimait à 550 milliards de dollars son émission de titres de dette pour ce trimestre
(octobre-décembre) soit 408 milliards de plus que sa précédente estimation. Les raisons invoquées sont l’augmentation
des dépenses liées aux « programmes d’assistance économiques », une baisse des recettes et une baisse de l’émission de
titre de dette des gouvernements locaux (« state and local government ». L’encours de dette publique a déjà augmenté de
780 milliards de dollars entre fin août et fin octobre, en raison notamment du creusement du déficit public, du TARP, et
surtout du fonds spécial de financement de la Fed par le Trésor.
Ø
Initiatives privées
* MasterCard annonce des résultats du 3ème trimestre 2008, supérieurs aux attentes : le résultat du trimestre hors
éléments exceptionnels s'élève à 322 millions de dollars, soit 2,47 dollars par action(les analystes attendaient en
moyenne 2,22 dollars), à comparer à 314 millions ou 2,32 dollars par titre au troisième trimestre 2007. Ces résultats un
peu meilleurs que prévus s’expliquent plutôt par l’activité internationale de Mastercard que ses activités domestiques.
* La DTCC (The Depository Trust & Clearing Corporation) a commencé ce mardi la publication hebdomadaire de
données relatives aux volumes échangés sur le marché des CDS (Credit Default Swap).
Ces données n’étaient auparavant pas disponibles publiquement. Cette publication va donc dans le sens d’une plus
grande transparence.
Les données publiées par la DTCC donnent les montants de dettes couvertes (notionnels) en particulier pour ce qui
concerne les CDS « simples » (un CDS simple est un produit permettant de se couvrir contre le défaut d’un émetteur de
dette, alors que les CDS « synthétiques », plus complexes, ont pour sous-jacent un panier de dettes). Il ne s’agit donc pas
des prix des CDS mais de l’exposition de ces produits à la dette sous-jacente. En exposition brute, les quatre principaux
sous-jacents sont en fait des Etats (la Turquie, l’Italie, le Brésil et enfin la Russie), suivis par six institutions financières
(GMAC LLC, Merril Lynch, Goldman Sachs, Morgan Stanley, General Electric Capital puis Coutrywide Home Loans,
filiale de Bank of America). Autrement dit, les investisseurs se couvrent donc principalement sur les quatre Etats
précités. Le notionnel total sur les dix premiers sous-jacents correspond à $1145 milliards sur un total de plus de $15380
milliards sur le marché des CDS simples.
La publication de la DTCC donne également un notionnel « net » (qui, pour chaque contrepartie impliquée sur un même
sous-jacent, fait la différence entre les positions vendeuses et acheteuses de protection/CDS). Dans tous les cas, les
chiffres publiés ne peuvent permettre d’identifier l’exposition réelle d’un investisseur sur le défaut d’un émetteur de dette
(tout au plus connait-on de manière globale les transactions sur un même sous-jacent).
Enfin, sans surprise, les « Wall Street dealers » dominent ce marché avec la main mise sur 80% des transactions, ce qui
est un résultat assez logique s’agissant d’un marché OTC.
* Wells Fargo va lever 10 milliards de dollars de fonds propres. L’annonce de la banque de l’ouest s’inscrit dans son plan
de financement de 20 milliards annoncé lors du rachat de Wachovia. Elle fait suite à la recapitalisation à hauteur de 25
mds de dollars par le Trésor sous forme d’actions à droit préférentiel.
* Le rating d’Ambac abaissé de 4 crans de Aa3 à Baa1 par l’agence de rating Moody’s. Cette baisse de rating risque de
créer de nouvelles difficultés en termes de liquidité pour la société, compte tenu des besoins accrus en collatéraux qui
seront réclamés par ses contreparties dans les transactions effectuées par le groupe, a indiqué le CEO. Ambac a par
ailleurs annoncé aujourd’hui des pertes supérieures au consensus, avec des résultats trimestriels en perte nette de 2,4 mds
de dollars. Le titre boursier a perdu 40% sur la séance. Le CEO du groupe David Wallis a réitéré sa demande d’inclure
les assureurs monolines dans le TARP. A cette date, le Trésor réserve toujours sa réponse.
* Après la dégradation de la note AMBAC hier par Moody's: (Cf. chronique du 5 novembre), le monoline fait face à un
gap de liquidité de 3,2 milliards face aux exigences supplémentaires en collatéraux exigées par ses contreparties. Les
commissaires contrôleurs des assureurs du Wisconsin ont autorisé AMBAC a mobiliser du cash en provenance de ses
filiales d'assurance au profit de son unité de services financiers, pour combler ce besoin en liquidité. Un procédé
comparable avait été utilisé par AIG.
* Le plus gros fonds mondial Fidelity Investment baisse de 3% ses effectifs après que ses encours sous gestion (évalués
aujourd'hui à 1400 milliards de dollar) aient diminué de 200 milliards de dollars depuis le début de l'année
* General Motors et Ford annonce de grosses pertes trimestrielles.
Le plus grand constructeur automobile General Motors annonce une perte nette de 2,5 milliards de dollars, soit 4,45
dollars par action, pour le troisième trimestre 2008. L'entreprise indique également que les négociations pour le rachat de
Chrysler sont suspendues. Le communiqué de presse montre que la compagnie de Detroit risque de se retrouver dès le
début 2009 avec un niveau de liquidités ne lui permettant plus de poursuivre normalement ses opérations et fait un
appel à l'aide "indispensable" du gouvernement fédéral.
Son concurrent Ford Motor pour sa part rapporte une perte nette de 129 millions de dollars, soit 6 cents par action, et
annonce d'importantes coupes d'emplois. Ford annonce de nouvelles économies et indique qu'il va chercher à vendre
certains actifs non stratégiques pour s'adapter à la crise du crédit et au ralentissement économique.
* Le bilan de la Réserve Fédérale dépasse 2 trillions : 1 trillion pour le système financier américain, 600
milliards pour les banques centrales étrangères
Le bilan de la Réserve Fédérale, dont la taille a commencé à augmenter en septembre (la provision de liquidité se faisait
auparavant par un changement de composition de l’actif), dépasse désormais les 2000 milliards de dollars (contre 900
milliards avant le mois de septembre). A l’actif, plus de 1000 milliards sont désormais prêtés au système financier (au travers
de facilités souvent récemment créées), un peu moins de 600 milliards sont mis à la disposition de banques centrales
étrangères et 100 milliards d’actifs proviennent du sauvetage ou démembrement d’AIG et Bear Stearns. En ce qui concerne la
provision de liquidité au système financier, l’évolution la plus notable est, depuis sa création il y a deux semaines,
l’augmentation de l’encours de la facilité ciblant le papier commercial à 3 mois (CPFF) ; cet encours est passé de 0 à 240
milliards entre fin octobre et début novembre. L'augmentation des lignes de crédit (limitées ou illimitées) à 14 banques
centrales étrangères (+ 450 milliards depuis début septembre) signale l'internationalisation du rôle de prêteur en dernier
ressort de la Fed. Au passif, après la création il y a quelques semaines d’un fonds spécial de financement de la Fed par le
Trésor (encours actuel : 560 milliards) l’évolution la plus significative est depuis quinze jours l’augmentation du montant des
réserves déposées à la Fed par les banques commerciales (encours actuel : 500 milliards, + 280 milliards en trois semaines).
Signification des Acronymes :
BS et AIG : Actifs de la structure de défaisance de Bear Stearns et crédit à l’assureur nationalisé AIG
CPFF : Achat de papier commercial à 3 mois / MFCF : Prêts aux banques achetant de l'ABCP des mutual funds
TSLF : Echanges d'actifs avec les primary dealers / PDCF : Prêts directs aux primary dealers et à leurs filiales
DW : Prêts directs aux banques (fenêtre d’escompte) / TAF : Prêt aux banques sous forme d’enchères anonymes
BT disponibles : Titres du Trésor nets des engagements vis-à-vis des primary dealers
Source : Réserve Fédérale (Rapport H.4.1 ; tableaux 1, 1A et 5) : http://www.federalreserve.gov/releases/h41/
sté[email protected]
MARCHÉS FINANCIERS AMÉRICAINS du 3 au 7 novembre 2008
Ø Le risque de défaut sur les banques continue de se réduire graduellement et de manière inégale.
Les taux interbancaires se sont de nouveau sensiblement détendus sur la semaine. Le Libor à trois mois a notamment reculé de 74
pb. Le spread avec le T-Bills de même maturité s’est réduit de 58 pb. A 201 pb, il est maintenant inférieur à son pic de l’été 2007.
TED Spread : tension sur la liquidité en dollar
500
écart de rendement annuel avec les Treasurys de même maturité (pb)
période de revue
TED Spread (Eurodollar - T-bills 3 mois)
Libor - T-Bills 3 mois
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
CDS - Banques généralistes
CDS - Banques d'investissements
1400
1200
1200
période de revue
période de revue
1000
Goldman Sachs
Citi
Lehman Brothers
JPMorgan
Morgan Stanley
Bank Of America
800
Merrill Lynch
1000
Wachovia
800
600
600
400
400
200
200
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Les primes de défaut des banques généralistes restent proches de la normale après avoir fortement baissé suite aux
recapitalisations publiques. Les CDS sur Morgan Stanley et surtout Goldman Sachs restent en revanche supérieurs à la normal.
Les perspectives de rentabilités des banques restent, en revanche, incertaines et pèsent sur les cours boursiers. L’action de
Goldman Sachs notamment recule maintenant de plus de 60% depuis l’été 2007 et rejoint ainsi graduellement les niveaux de
performances de ses consœurs, les ex-banques d’investissements.
Evolution des capitalisations boursières des ex-banques d'investissement
0
0
-20
-20
-40
-60
Citi
JPMorgan
évolution depuis la date à l'origine (%)
évolution depuis la date à l'origine (%)
Evolution des capitalisations boursières des banques généralistes
-40
-60
période de revue
Goldman Sachs
Bank Of America
Wachovia
Morgan Stanley
-80
Wells Fargo
-80
Merrill Lynch
-100
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
-100
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07 Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Ø Les conditions de financement de l’immobilier s’améliorent tandis que celles des collectivités locales
restent difficiles.
Les primes de risque sur le coût de financement des GSE et le niveau des taux hypothécaires offerts se sont sensiblement détendus
sur la semaine.
Les primes de risque sur les obligations des collectivités locales restent, en revanche, supérieures à leur précédent point haut de
mars, à 56 pb pour les 10 ans et 123 pb pour les deux ans. Les niveaux de ces primes se situent en temps normal vers -100 pb.
SPREAD - Municipal bonds
Primes de risques sur le coût de financement et les prêts
hypothécaires de Fannie Mae
150.
150.
100.
50.
période de revue
Prime de risque sur le COÛT de financement obligataire à LT (5 ans) de Fannie Mae
Prime de risque sur PRÊTS HYPOTHÉCAIRES (30 ans) offerts par Fannie Mae
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07 Jan-08 Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08 Jul-08
écart de rendement annuel avec les Treasurys de même maturité (pb)
écart de rendement annuel avec les Treasurys de même maturité (pb)
200.
période de revue
2 ans
10 ans
100.
50.
0.
-50.
-100.
-150.
0.
Jul-07
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Ø Les conditions de financement des entreprises s’améliorent à court terme mais pas à long terme.
La prime moyenne de solvabilité exigée par les investisseurs sur l’ensemble des secteurs économiques (indice CDS composite)
aux Etats-Unis s’est réduite en début de semaine. Elle s’est, en revanche renforcée depuis jeudi, les incertitudes qui entourent le
futur d’AIG ayant pesées.
CDS Composites, Etats-Unis Europe
CDS - Assurances
3000
250
USA (Investment Grade, Généric 5 ans)
Europe (iTrax, généric 5 ans)
2500
période de revue
200
MetLife
prime moyenne
AIG
2000
XL Capital
Prudential
150
1500
100
1000
50
500
0
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Primes de financement à court terme des entreprises
Encours de Commercial Paper
450
2500
période de revue
spread 30 JOURS (Commercial paper-T-Bills)
spread 90 JOURS (Commercial paper-T-Bills)
Commercial paper (non finances)
Commercial paper (finances)
400
Commercial paper (ABCP)
2000
Encours en milieu de semaine, CVS (milliards de USD)
écart au rendement du Treasury de même maturité (pb)
350
300
250
200
150
100
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
1000
500
Nov-01
Dec-01
Jan-02
Feb-02
Mar-02
Apr-02
May-02
Jun-02
Jul-02
Aug-02
Sep-02
Oct-02
Nov-02
Dec-02
Jan-03
Feb-03
Mar-03
Apr-03
May-03
Jun-03
Jul-03
Aug-03
Sep-03
Oct-03
Nov-03
Dec-03
Jan-04
Feb-04
Mar-04
Apr-04
May-04
Jun-04
Jul-04
Aug-04
Sep-04
Oct-04
Nov-04
Dec-04
Jan-05
Feb-05
Mar-05
Apr-05
May-05
Jun-05
Jul-05
Aug-05
Sep-05
Oct-05
Nov-05
Dec-05
Jan-06
Feb-06
Mar-06
Apr-06
May-06
Jun-06
Jul-06
Aug-06
Sep-06
Oct-06
Nov-06
Dec-06
Jan-07
Feb-07
Mar-07
Apr-07
May-07
Jun-07
Jul-07
Aug-07
Sep-07
Oct-07
Nov-07
Dec-07
Jan-08
Feb-08
Mar-08
Apr-08
May-08
Jun-08
Jul-08
Aug-08
Sep-08
Oct-08
Nov-08
50
1500
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
0
Le taux sur les commercial papers à 30 jours a poursuivi sa détente. Au total, le spread avec les T-Bills de même maturité repasse
ainsi la barre des 100 pb. L’encours des commercial papers progresse depuis deux semaines, grâce aux achats de la Fed
notamment.
A plus long terme, les primes de risques demandées pour le financement des entreprises « spéculatives » (« junk », notées B)
poursuivent leur forte croissance initié en début de mois. Elles atteignent ainsi des niveaux inédits depuis le début de la crise
financière, au-delà de 10% (1030 pb) à 10 ans. Celles des entreprises les mieux notées (AAA) se réduisent en revanche, tout en
restant à des niveaux élevés. Au total, les coûts de financement à 10 ans des entreprises les mieux notées (AAA) s’élèvent
maintenant à 6,7%, ceux des premières notations « spéculatives » (B) dépassent les 14%.
SPREAD Corporate
TAUX - Obligations Corporate
1000
période de revue
écart de rendement annuel avec les Treasurys de même maturité (pb)
12
900
AAA 2 ans
AAA 5 ans
800
B 2 ans
10
B 5 ans
700
500
400
8
rendement annuel (%)
600
6
période de revue
300
4
AAA 2 ans
AAA 5 ans
200
B 2 ans
2
B 5 ans
100
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07 Jan-08 Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07
Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Ø Les marchés d’actions restent très volatils et reculent sur la semaine.
L’amplitude de fluctuation de la capitalisation boursière a de nouveau dépassé 10% sur la semaine et pour la cinquième semaine
consécutive.
Les indices boursiers se sont contractés sur la semaine (indice AFWS -4,4%).
Les nouvelles macro et micro économiques se sont globalement avérées inférieures aux attentes, notamment le taux de chômage
(6,5%) et les destructions d’emploi en octobre (240 000 contre 200 000).
Les 442 entreprises du S&P500 ayant déjà annoncé leurs résultats du troisième trimestre ont en moyenne publié une baisse de
12,5% de leurs profits par rapport à l’an dernier. Le consensus des analystes tablait sur un recul de l’ordre de 10% au début de
cette saison.
Des facteurs techniques peuvent également être invoqués pour expliquer les tendances journalières marquées des indices
boursiers. Le seuil des 900 points pour le S&P a ainsi constitué une résistance majeure, puisqu’il a permis une stabilisation des
cours après une chute rectiligne de l’ordre de 10% depuis 10h30 le mercredi jusqu’à l’après midi du jeudi. Cette résistance aurait
facilité le rebond de vendredi.
Contributions sectorielles
S&P500
à la croissance des indices boursiers
1600
Energie, Ressources naturelles
0.5 %
Agroalimentaire
Chimie
1500
Autres
1400
Autres industries
Pharmacie
0. %
Santé
- 0.5 %
- 1. %
1300
Conglom., Mach. Elec.
Loisirs
points
- 1.5 %
1200
1100
1000
Informatique (matériel)
Bâtiment
- 2. %
Informatique (logiciel)
Distribution
Média, Internet
S&P500
Banques généralistes
Télécomunications
900
Banques spécialisées
Transports
Assurances
Autres instititutions financières
800
Jul-07 Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07 Jan-08 Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08 Jul-08 Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
AFWS :
- 4.4%
SPX :
- 3.9%
DJIA :
- 4.1%
Nasdaq : - 4.3%
Les valeurs financières (notamment les banques) ont sous performé le marché sur la semaine. Les valeurs technologiques,
énergétiques et industrielles ont également sensiblement plus reculé que l’ensemble des autres valeurs (cf. indice AFWS en
annexe).
Ø Les Fed Funds Futures valorisent un taux directeur à 0,5% en décembre et testent même
l’hypothèse d’un taux à 0,25% à la fin de l’année avant un resserrement monétaire sensible en
2009.
Les Fed Funds Futures valorisent une poursuite du mouvement de baisse des taux lors du prochain FOMC du 16 décembre. Ils
privilégient le scénario d’une baisse de 50 pb à 50 pb, auquel ils attribuent maintenant une probabilité proche de 100%. Ils testent
ont en outre testé en milieu de semaine l’hypothèse d’une baisse de 75 pb dès le mois de décembre (lui attribuant une probabilité
jusqu’à 20%), ce qui ramènerait le taux directeur de la Fed à 25pb, pour la première fois sous le taux japonais.
Pour 2009, en revanche, les Fed Funds Futures valorisent un resserrement monétaire sensible qui commencerait dès le mois de
janvier (hausse de 25 pb) et conduirait le taux directeur à 150 pb à l’horizon de la prévision en automne 2009. Un tel scénario
suppose une reprise américaine en V et contraste donc avec le renforcement sur d’autres segments de marchés (actions et CDS
notamment) des craintes conjoncturelles.
Les rendements obligataires à court terme se sont sensiblement plus détendus que ceux à plus long terme sur la semaine.
Rendements sur les Treasurys
5
rendements annuels (pb)
4
3
2
10 ans
2 ans
1
3 mois
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Taux directeur de la Fed
Inflation anticipée de long terme désuite des TIPS à 5 et 10 ans
600
300
250
500
écart au rendement du Treasury de même maturité (pb)
200
rendement annuel (points de base)
400
période de revue
Fed Fund
300
200
100
150
100
période de revue
Inflation anticipée à 10 ans (TIPS)
Inflation anticipée à 5 ans (TIPS)
50
0
-50
-100
0
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Jul-07
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07
Le dollar vis-à-vis de l'euro et du yen
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
Pétrole WTI (contrat à un mois)
135
1.2
130
1.25
150
145
140
135
Pétrole (contrat WTI à un mois)
125
1.3
120
1.35
115
1.4
110
1.45
105
1.5
130
100
95
120
115
USD/Baril
EUR/USD (échelle inversée)
USD/JPY
125
110
105
100
95
90
85
USD/JPY (échelle
gauche)
1.55
EUR/USD (échelle
droite inversée)
80
75
1.6
70
65
1.65
90
Jul-07
Aug-07 Sep-07 Oct-07 Nov-07 Dec-07 Jan-08 Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08 Sep-08 Oct-08 Nov-08
60
Jul-07
Aug-07
Sep-07 Oct-07
Nov-07 Dec-07
Jan-08
Feb-08 Mar-08 Apr-08 May-08 Jun-08
Jul-08
Aug-08
Sep-08 Oct-08
La parité EUR/USD est revenue ce vendredi proche de son niveau de la fin de semaine dernière vers les 1,27 dollars pour un
euro. Elle fluctue depuis la fin octobre entre 1,25 et 1,31 EUR/USD.
Dans ce contexte recrudescence des craintes conjoncturelles, le prix du pétrole (contrat à 1 mois sur le brut WTI) a poursuivi sa
baisse. Il a baissé de 10% sur la journée à 61 dollars le baril.
Nov-08
Indice AFWS - CONTRIBUTIONS SECTORIELLES A LA CROISSANCE BOURSIERE
AFWS
Période du 1/11/2008
au 7/11/2008 #Entr. Poids
unités
%
Evol.
%
Vites.
Relat.
Contrib.
fois
pts de
croiss.
3612
100
-4.4
42
3.8
-0.1
289
15.1
-3.6
-0.8x
32
4.8
-2.4
519
22.3
15
6.3
Santé
245
Distribution
237
TOTAL
S&P 500
#Entr. Poids
%
Evol.
%
450
100
-3.9
-0.01
11
4.0
-0.54
56
15.6
-0.5x
-0.12
31
-3.6
-0.8x
-0.81
-2.4
-0.5x
-0.15
7.2
-1.1
-0.3x
6.2
-6.2
-1.4x
22
2.6
-7.5
15
0.9
Vites.
Relat.
Contrib.
fois
pts de
croiss.
effet structure
Agroalimentaire
Energie, Ressources naturelles
Chimie
SERVICES
Pharmacie
par SECTEUR d'activité
Loisirs
Bâtiment
FINANCES
#Entr. Poids
%
Evol.
%
29
100
-4.1
5.8
1.3
Vites.
Relat.
Contrib.
fois
pts de
croiss.
+0.18
#Entr. Poids
%
Evol.
Vites.
Relat.
Contrib.
%
fois
pts de
croiss.
2098
100
-4.3
+0.08
3
2.1
-0.01
16
0.2
+0.19
+0.92
0.7
0.2x
+0.03
2
-2.7
-0.7x
-0.43
2
7.8
-0.2
6.3
-2.4
-0.6x
-0.15
2
8.8
-1.8
-0.4x
-0.16
1
103
23.3
-3.4
-0.9x
-0.80
7
25.0
-4.9
-1.2x
-1.22
15
8.3
-2.4
-0.6x
-0.20
3
10.1
-4.0
-1.0x
-0.40
-0.08
38
5.7
-1.1
-0.3x
-0.06
-0.38
28
5.9
-4.7
-1.2x
-0.28
2
7.3
-4.8
-1.2x
-0.35
-1.7x
-0.20
22
3.5
-7.5
-1.9x
-0.26
2
7.7
-6.1
-1.5x
-0.46
-4.4
-1.0x
-0.04
14
1.1
-4.2
-1.1x
-0.05
1
3.5
0.2
0.3x
-2.4
-0.6x
-0.05
-13.0
-3.1x
-0.02
0.2
-3.8
-0.9x
-0.01
32
3.2
-6.7
-1.6x
-0.21
6
0.3
0.8
0.2x
23
1.9
-6.3
-1.5x
3
1.0
-9.8
-2.3x
-0.10
+0.01
2
0.8
-10.0
-2.3x
-0.08
-0.12
861
14.9
-7.4
-1.7x
-1.11
58
13.1
-8.2
-2.1x
-1.07
3
7.5
-9.7
-2.4x
-0.73
568
11.3
-5.2
-1.2x
-0.58
Banques généralistes
447
7.2
-8.6
-1.9x
-0.62
22
8.0
-9.2
-2.3x
-0.73
2
5.0
-10.0
-2.4x
-0.50
428
6.8
-5.2
-1.2x
-0.35
Banques spécialisées
17
2.5
-8.5
-1.9x
-0.22
17
3.3
-8.5
-2.2x
-0.28
1
2.5
-9.0
-2.2x
-0.23
3
2.0
-5.5
-1.3x
-0.11
Assurances
59
1.4
-3.2
-0.7x
-0.05
12
1.5
-3.1
-0.8x
-0.05
48
1.4
-3.8
-0.9x
-0.05
348
4.2
-6.0
-1.4x
-0.25
10
0.8
-5.1
-1.3x
-0.04
99
3.3
-5.8
-1.4x
-0.19
699
20.5
-4.2
-0.9x
-0.86
88
21.9
-4.3
-1.1x
60.1
-2.73
Informatique (matériel)
440
7.8
-6.8
-1.6x
-0.54
40
7.8
-7.6
-1.9x
Informatique (logiciel)
151
6.1
-3.5
-0.8x
-0.22
18
6.2
-3.3
28
2.3
-3.0
-0.7x
-0.07
20
2.9
190
6.0
-0.9
-0.2x
-0.06
21
Transports
177
5.8
-5.6
-1.3x
-0.32
INDUSTRIE
975
12.2
-5.3
-1.2x
-0.65
37
5.4
-2.6
-0.6x
940
6.8
-7.4
53
0.4
Autres instititutions financières
TIC
Média, Internet
Télécomunications
Conglom., Mach. Elec.
Autres industries
Autres
Larges
par TAILLE (capitalisation)
NASDAQ
Dow Jones
-0.94
6
20.7
-5.5
-1.4x
-1.14
612
-4.6
-1.1x
-0.60
3
13.5
-8.3
-2.0x
-1.12
425
25.1
-6.0
-1.4x
-0.8x
-0.21
1
2.0
-1.50
-3.9
-1.0x
-0.08
105
20.1
-3.8
-0.9x
-3.2
-0.8x
-0.09
-0.76
13
7.4
-3.7
-0.9x
6.3
-0.5
-0.1x
-0.03
2
5.2
1.0
0.3x
-0.27
+0.05
178
15.8
-2.0
-0.5x
25
5.3
-6.4
-1.6x
-0.34
4
13.1
-8.1
-0.31
-2.0x
-1.06
59
2.4
-2.0
-0.5x
-0.05
66
9.7
-4.3
-1.1x
-0.42
2
7.7
-0.14
37
7.1
-2.6
-0.7x
-0.18
2
7.7
-0.5
-0.1x
-0.04
848
26.2
-7.1
-1.7x
-1.87
-0.5
-0.1x
-0.04
2
0.1
-6.6
-1.5x
-1.7x
-0.51
31
2.7
-8.9
-2.3x
-0.01
-0.24
848
26.2
-7.1
-1.7x
-5.0
-1.1x
-0.02
3
0.2
-1.87
-0.9x
-0.01
14
0.0
-3.6
-6.4
-1.5x
10 < K < 500 milliards USD
214
70.3
-4.0
-0.9x
-2.78
193
86.9
-4.0
-1.0x
-3.49
27
98.4
-4.2
-1.0x
-4.11
35
56.5
-5.0
-1.2x
-2.83
100 < K < 500 milliards USD
15
23.3
-3.4
-0.8x
-0.80
15
30.6
-3.4
-0.9x
-1.05
11
47.6
-2.6
-0.6x
-1.22
2
13.7
-3.0
-0.7x
-0.41
30 < K < 100 milliards USD
49
23.8
-4.8
-1.1x
-1.15
46
29.3
-4.9
-1.3x
-1.44
13
41.6
-6.4
-1.6x
-2.65
8
24.3
-6.6
-1.5x
-1.59
10 < K < 30 milliards USD
150
23.2
-3.6
-0.8x
-0.83
132
27.1
-3.7
-0.9x
-1.00
3
9.2
-2.7
-0.6x
-0.24
25
18.6
-4.5
-1.0x
-0.83
Moyennes
2 < K < 10 milliards USD
505
18.7
-5.2
-1.2x
-0.98
207
12.4
-4.5
-1.1x
-0.56
2
1.6
-10.7
-2.6x
-0.17
103
19.0
-5.1
-1.2x
-0.98
M+
5 < K < 10 milliards USD
122
7.8
-5.5
-1.2x
-0.43
87
7.4
-5.0
-1.3x
-0.37
1
1.1
-3.6
-0.9x
-0.04
26
7.9
-5.2
-1.2x
-0.41
M-
2 < K < 5 milliards USD
383
11.0
-5.0
-1.1x
-0.55
120
5.0
-3.7
-0.9x
-0.18
1
0.5
-24.7
-6.1x
-0.13
77
11.1
-5.1
-1.2x
-0.56
Petites
0 < K < 2 milliards USD
2889
11.0
-6.0
-1.4x
-0.66
50
0.7
-7.0
-1.8x
-0.05
1956
24.4
-5.7
-1.3x
-1.38
XXL
XL
L
S
1 < K < 2 milliards USD
383
5.1
-5.8
-1.3x
-0.29
32
0.6
-5.2
-1.3x
-0.03
137
8.6
-5.3
-1.3x
-0.46
XS
0.2 < K < 1 milliards USD
1089
5.0
-6.4
-1.4x
-0.32
17
0.1
-14.4
-3.7x
-0.02
598
12.3
-6.3
-1.5x
-0.77
XXS
0 < K < 0.2 milliards USD
1417
0.9
-5.0
-1.1x
-0.05
1
0.0
-18.3
-4.7x
1221
3.5
-4.3
-1.0x
-0.15
Notes de lecture
Contrib. : contribution d’un secteur à la croissance (évolution du secteur
pondérée par son poids dans l’indice). La somme des contributions égale la
croissance globale de l’indice.
Effet structure : évalue l’impact de la prise en compte des évolutions de la
composition de chaque indice sur la croissance de cet indice. Les contributions
sont, en effet, calculées selon les poids connus en début de période alors que
les poids sectoriels évoluent tout au long de l’année en fonction des
entrées/sorties d’entreprises et de l’évolution du nombre d’actions.
Vites. Relat. ou la vitesse relative : rapport de l’évolution des entreprises du
secteur représentées dans l’indice à l’évolution globale de l’indice
(positive/négative lorsque la valorisation du secteur croît/décroît)
Poids : la pondération (%) du secteur dans l’indice est donnée par la part de
la capitalisation des entreprises du secteur dans la capitalisation totale de
l’indice en début de période. Les poids du DJIA sont calculés sur la base
des prix des actions et non de la capitalisation.
#Entr. : nombre d’entreprises du secteur présentes dans l’indice et pour
lesquelles sont connues (source Bloomberg) les informations nécessaires au
calcul des contributions (prix de l’action en début et fin de période, nombre
d’actions sur le marché en début de période)
Contribution uniforme théorique : Contribution qu’un secteur donné
aurait eue dans l’indice, compte tenu de son poids, s’il avait évolué
exactement comme l’indice global. Cette valeur permet de visualiser
graphiquement la sur/sous performance d’un secteur.
Pétrole WTI (à un mois)
61
2
07
USD
-0.1
98
5
-
0
2
JPY
-0.2
67
8
-
6
8
USD
-10.0
7 nov. 08
31 oct. 08
Dow Jones
8 944
9 325
-
381
pt
-4.1
S&P 500
931
969
-
38
pt
-3.9
Nasdaq Comp.
1 647
1 721
-
74
pt
-4.3
Volatilité impl. VIX
56
-
3
1
7 nov. 08
Taux Fed Fund
9
31 oct. 08
1
1
à 3 mois
59
évolution
28
var. (%)
-6.3
8
évolution
+
44
-
15
2
pb
1
32
1
55
-
22
5
pb
à 5 ans
2
56
2
83
-
26
6
pb
à 10 ans
3
79
3
95
-
16
à 30 ans
4
27
4
37
-
9
3
Spread 2 -10 ans
247
5
+
6
5
pb
TIPS
pb
pb
à 5 ans
2
65
2
84
-
18
9
pb
à 10 ans
2
84
3
13
-
29
6
pb
Inflat. impl. TIPS 5a
-8
8
10
-
7
7
pb
Inflat. impl. TIPS 10a
95
8
2
+
13
6
pb
82
33
41
-
7
5
pb
évolution
3 mois
2
29
3
03
-
73
6
pb
1 an
2
80
3
17
-
37
4
pb
4
-
7
5
pb
Libor o/n - Fed Fund.
-
-
59
66
9
Libor 3m-o/n
195
9
262
-
66
1
pb
Libor - T-Bill 3m
200
6
259
-
58
4
pb
Eurodollar 3m
97
97
97
75
+
21
TED spread 3m
97
7
97
3
+
0
7 nov. 08
Taux (AAA)
Spread Treas.
31 oct. 08
pb
4
pb
évolution
à 2 ans
2
55
2
76
-
21
pb
à 10 ans
4
35
4
48
-
13
pb
à 2 ans
122
7
121
2
+
1
à 10 ans
55
7
52
7
+
3
5
pb
pb
pb
à 2 ans
240
INTERBANCAIRE
98
0.00
MUNI. BONDS
US dollar / Yen
-
7 nov. 08
Taux (AAA)
CORPORATE BONDS
1.27
18
CHANGE
1.27
var. (%)
ACTIONS
Euro / US dollar
évolution
TREASURYS
31 oct. 08
31 oct. 08
Overnight
période de 5 jours
7 nov. 08
7 nov. 08
Libor USD
CHIFFRES sur période de revue
Spread Treas.
Taux (B)
Spread Treas.
31 oct. 08
évolution
à 2 ans
4
18
4
69
-
51
pb
à 10 ans
6
66
7
15
-
49
pb
à 2 ans
285
7
314
2
-
28
à 10 ans
286
7
319
7
-
33
pb
à 2 ans
11
21
11
23
-
2
pb
à 10 ans
14
07
14
02
+
5
pb
à 2 ans
988
7
968
2
+
20
à 10 ans
1027
7
1006
7
+
21
5
5
pb
pb
pb
Mis à jour depuis Bloomberg le 7 ovember 2008 à 18h 35mn
MARCHÉS FINANCIERS AMÉRICAINS

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