Rapport de mission n°1

Transcription

Rapport de mission n°1
Armelle
Professeure d’anglais et gestion administrative
Pattaya – Thaïlande
91 boulevard Auguste Blanqui
75013 Paris - France
Tél.: +33 (0)1 58 10 74 80
Courriel : [email protected]
www.fidesco.fr
Date : Novembre 2015
Rapport de mission n°1
Remise des certificats aux étudiantes en fin de mois
Sawatdii kha !!! (Bonjour !!!)
Je suis heureuse de vous faire parvenir mon premier rapport de mission depuis le
pays du sourire, comme le dénomment certains !
Avant tout, je souhaite remercier chaleureusement mes parrains, donateurs et vous
tous qui soutenez mon projet. Votre soutien m’aide réellement à vivre ma mission au
quotidien et me porte à chaque instant pour donner le maximum de ce que je peux
apporter. De tout cœur, merci.
Sans plus attendre, et pour que vous vous sentiez également associés de près à
cette mission, je souhaite vous immerger un peu plus dans ce quotidien qu’est
devenu le mien il y a environ trois mois…
Les derniers préparatifs : PARAY-LE-MONIAL
43 nouveaux volontaires Fidesco et Monseigneur Nzapalainga
Après plusieurs mois de discernement, de formations et de rencontres avec l’équipe
Fidesco, dernière étape avant le grand départ : une semaine à Paray-le-Monial pour
les derniers enseignements et une belle messe d’envoi en mission.
Notre parrain de promotion, Monseigneur Dieudonné
Nzapalainga, archevêque de Bangui ayant reçu le prix des
droits de l’homme pour sa lutte contre les conflits religieux
en Centrafrique, célèbre la messe et bénit l’envoi de 43
nouveaux volontaires sur le terrain… La force de son
témoignage de vie et la joie que Dieu nous transmet sont
palpables.
Je fais également la rencontre d’Alexis, ou Ali : la
Ali, ma covolontaire américaine
volontaire américaine qui va être mon binôme de mission pour les deux années à
venir.
Le préambule : BANGKOK
Avant d’entamer notre mission à Pattaya, nous sommes envoyées à Bangkok pour 5
semaines intensives de cours de thaï.
Nous sommes logées chez les sœurs de Saint Paul de
Chartres, îlot de paix au cœur du rythme effréné de la ville.
Nous prenons progressivement nos
marques dans une culture et un
environnement si différent du notre
et nous essayons de supporter au
mieux la chaleur du pays. Nous
vivons au rythme des sœurs, en
commençant
par
la
messe
hebdomadaire à 6h30 en thaï (!).
Vue en hauteur du couvent des
Ces retrouvailles nous aident à
sœurs de Saint Paul de Chartres
Eglise du Couvent
nous procurer de nouveaux repères
et à ne pas perdre de vue la raison de notre présence en Thaïlande.
Nous allons à l’école trois heures par jour et nous nous efforçons d’assimiler au
maximum toutes les nouvelles sonorités et prononciations inconnues (le thaï
comprend 5 tons différents et un même mot peut
avoir de nombreuses significations différentes
selon la manière dont il est prononcé !).
« Kru » (professeur) Casama est un exemple de
patience envers nous et veille à nous faire toujours
progresser. Elle nous apprend également
beaucoup sur les subtilités de la culture thaï.
« Kru » Casama entourée de ses étudiantes
Au monastère, sœur Natalie nous tient lieu de coach personnel et nous procure
quelques trois à quatre heures de pratique supplémentaire de la langue chaque jour.
Elle nous attribue également nos surnoms
thaïlandais puisque chaque thaï en a un (et que
mon prénom est quasiment impossible à
prononcer) : je m’appelle désormais CHOMPHOU
qui désigne la couleur rose en thaï.
Révisions avec sœur Natalie
Ali devient KOULAAP qui désigne la rose, la fleur.
Traduit en français, nous nous appelons donc de la même manière !
Le top départ : PATTAYA
......L’environnement
De prime abord, Pattaya peut
sembler
être
une
station
balnéaire agréable et pleine de
divertissements.
Si l’on s’y attarde, une autre
Vue en hauteur de la baie de Pattaya
réalité saute aux yeux : toute la
ville est tendue vers l’unique objectif de procurer au touriste tous les moyens
d’assouvir ses plaisirs. Multitude de restaurants aux traductions russes et
allemandes, hôtels luxueux et extravagants, salons de massages de toutes sortes à
chaque coin de rue ; et des dédales de bars à n’en plus finir, néons lumineux, alcool
et musique assourdissante qui s’entremêlent en un chaos général où l’on retrouve
partout la femme thaï exposée et dénudée, prête à se donner au bon plaisir du client.
Pendant la journée, difficile de se promener sur beach road sans
voir tous ses couples constitués d’un « farang » (« étranger »)
particulièrement âgé et d’une jeune thaïe, main dans la main. La
prostitution se constitue une façade de réelle relation amoureuse.
Ainsi, la plupart des étudiantes du centre ont un ou plusieurs
« boyfriends » étrangers qui les entretiennent le temps de leur
visite en Thaïlande et les promènent partout avec eux, femmes
transformées en animaux de compagnie. Elles ont pour certaines
pu visiter Londres pour le week-end, mais vivent le reste du temps
dans un deux pièces à bas prix.
Notre maison
Les réalités sont tellement différentes et éloignées de mes
convictions que le choc est d’abord rude et l’assimilation
difficile. Quelles difficultés à accepter le statut de la femme,
complètement assumé du reste, comme seul objet de
plaisir et totalement dépendante de l’homme qu’elle saura
séduire ! Et de se rendre compte de sa propre petitesse
face à une situation que l’on voudrait changer de toutes
ses forces.
Le centre vu de l’extérieur
Dieu pondère mes sentiments, et me montre qu’à mon niveau, même restreint, je
peux tenter d’apporter quelque chose à ces femmes, par le temps que je passe avec
elle, par l’écoute de leur présence, par le regard d’amour que je saurai poser sur
elles.
…...Le fonctionnement du centre
Sous l’impulsion de sœur Michelle et des sœurs du Bon Pasteur
(« Good Sherpherd Sisters »), le Fountain of Life Center ouvre ses
portes en 1991, avec comme objectif de venir en aide aux femmes
et enfants exploités par l’industrie du tourisme à Pattaya. Deux
centres distincts voient le jour, l’un pour les femmes, l’autre pour les
enfants.
Sœur Michelle,
fondatrice du centre
Nous travaillons quotidiennement dans le centre visant les femmes
marginalisées et généralement concernées par le tourisme sexuel. Ce centre vise
non seulement à donner des compétences aux femmes dans de nombreux
domaines pour leur procurer des alternatives professionnelles (anglais, thaï,
informatique, coiffure, massage, bijouterie, manucure), mais il cherche également à
restaurer leur dignité et leur estime personnelle à travers un suivi psychologique et
spirituel, la construction de nouvelles relations sociales, l’évolution dans un
environnement sain et chaleureux, une émulation collective.
A la tête du centre, on retrouve :
Sœur Régina,
directrice des
programmes en
Asie de l’Est
Sœur Jiemjit,
Présidente des
deux centres
Sœur Piyachat,
Directrice du
centre pour
femmes
Sœur Jones,
Aide à la
gérance
Le centre fonctionne ensuite grâce au « Staff »
composé d’une dizaine de femmes thaïs
dynamiques et enjouées, ainsi que de volontaires
internationaux. En ce moment, s’ajoutent donc à Ali,
Christine (la volontaire Fidesco que l’on rejoint) et
moi, quatre volontaires danoises et une volontaire
canadienne.
Les volontaires internationaux du centre
Toute l’équipe se retrouve deux fois par semaine pour partager sur l’expérience de
chacune et sur les différentes activités du centre ; moment privilégié pour découvrir
les ressentis personnels et pour souder le groupe !
……Ma mission au quotidien, 3 axes
 Le premier : l’enseignement de l’anglais !
L’enseignement de l’anglais est divisé en 4 ou 5 niveaux différents. Chaque
étudiante suit le cours qui lui est attribué pendant un mois, deux heures chaque jour,
au terme duquel elle effectue un test pour vérifier ses acquis. Si elle réussit ce test,
elle peut passer au niveau supérieur,
dans le cas inverse elle doit
recommencer le même niveau.
Comme nous sommes un assez grand
nombre de volontaires pour cette fin
d’année, j’ai la chance de commencer
mes cours avec un nombre réduit
d’élèves, ce qui me permet de
personnaliser au maximum chaque
leçon.
Devise du centre :
« Une seule personne a plus de valeur que tout le monde entier »
réuni »
J’essaye de m’adapter aux besoins de chacune et à leur personnalité : certaines
étudiantes ont vraiment besoin d’être rassurées avant d’oser prononcer un mot
d’anglais ! J’apprends la patience et la nécessité de redoubler d’imagination pour leur
rendre l’apprentissage accessible (et surtout compréhensible). Leur motivation et leur
détermination me poussent à faire toujours de mon mieux et leur promptitude à rire
de chaque situation m’émerveille.
 Le deuxième : la gestion administrative du centre !
Ali et moi nous occupons également de nombreuses tâches administratives pour la
gestion du centre.
Nous nous occupons de gérer les différentes boites
emails, les dépôts de candidature de nouveaux
volontaires, la mise à jour de la documentation du
centre, l’organisation et la coordination des
différents cours d’anglais et leur contenu.
Explication des tâches dans le bureau des
volontaires
En ce mois de novembre, nous gérons également la mise en place de groupes de
travail pour établir un plan d’action pour l’année 2016.
 Le troisième : le beach project !
Lancé en 2013 par d’anciennes volontaires Fidesco, le Beach
project vise à aller directement à la rencontre des femmes le
long de la (très) longue plage principale de Pattaya, deux
après-midi par semaine, pour leur parler du centre, instaurer
une relation de confiance avec elles et prendre le temps de
les écouter.
Ces femmes sont généralement les plus démunies car ce
sont celles qui n’ont pas réussi à être embauchées dans les bars et qui vivent
souvent directement sur la plage.
Certaines sont très réceptives à notre présence, avec d’autres le contact est plus
compliqué. Cette mission est dans tous les cas délicates car elle se situe directement
sur le « lieu de travail » des femmes et les rapports ne sont pas du tout les mêmes
qu’au centre. Nous réfléchissons au moyen de faire évoluer ce projet en « cours
improvisés » sur la plage, ce que faisaient les volontaires au départ.
 Aspect supplémentaire : le suivi d’un prisonnier
Notre rôle est également de seconder sœur
Piyachat quand elle en a besoin. J’ai ainsi pu
l’accompagner à la Cour provincial de Pattaya pour
assister au jugement d’un prisonnier français qu’une
association française lui a demandé de soutenir. Elle
m’a, par la même occasion, demandé de suivre la
situation de ce prisonnier et d’aller le voir en prison
quand j’en aurai la possibilité.
Je découvre ainsi quelques aspects du système judiciaire thaïlandais et j’espère
également pouvoir apporter quelque soutien par ma présence.
Bonus : des scouts en Thaïlande !!
Une autre grande joie inattendue : par la rencontre d’une volontaire des Missions
Etrangères de Paris (MEP), dont la mission est située à la paroisse française des
MEP à Bangkok, me voilà de nouveau engagée en tant que cheftaine pour participer
à la création du premier groupe scout français de Thaïlande !
Ma mission à Pattaya reste bien évidemment la priorité et mon investissement à ce
projet se fera en conséquence, mais cette initiative me remplit de joie et me permet
également de pratiquer un peu la langue française, ce dont je n’ai plus l’habitude
dans mon quotidien anglicisé.
Thème d’année : les explorateurs au Royaume de Siam…à suivre.
Et toujours Dieu à chaque pas
« La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont
déchaînés contre cette maison, et elle n’a pas croulé :
c’est qu’elle avait été fondée sur le roc ». Saint Matthieu, 7-24.
Vitraux de la salle de prière du centre
Ce changement radical d’habitudes et d’environnement renforcent et approfondissent
énormément ma relation au Seigneur. Il m’est désormais impossible de commencer
ma journée sans la prière matinale, qui m’aide à réellement sentir la présence de
Dieu à côté de moi à chaque instant de la journée. Avec Lui, je peux surmonter
toutes les épreuves, toutes les incompréhensions, tous les découragements.
Comme je le relis chaque main dans la prière d’effusion de l’Esprit saint que j’ai pu
prononcer à Paray-le-Monial : « Je sais que sans toi je ne peux rien faire. Sans toi, je
ne peux pas répondre pleinement à l’appel de partir en mission pour servir mes
frères ». C’est pourquoi la parole de Saint Matthieu m’accompagne particulièrement
en ces moments éprouvants : pour me rappeler que malgré les tempêtes, Dieu fonde
ma maison sur le roc et qu’avec Lui, elle ne croulera pas.
Sur ce chemin, je suis accompagnée par Ali, avec qui je prie régulièrement et avec
qui je vais à la messe chaque semaine. Nous sommes également éblouies par
l’exemple de vie et de bonté de sœur Jones, que nous retrouvons trois matins par
semaine pour une prière collective entre volontaires et un enseignement biblique.
Son parcours impressionnant (une quarantaine d’années à parcourir l’Asie selon les
besoins de la congrégation) et sa joie rayonnante m’emplissent d’admiration et de
gratitude et me font sentir plus intensément la présence de Dieu tout autour de moi.
Et de chanter : « Source de vie, de paix, d’amour
Vers toi je crie la nuit, le jour,
Guide mon âme, sois mon chemin,
Guide ma vie, toi mon seul bien ».
Sur ces mots se termine mon premier rapport de mission…
J’espère qu’il vous aura permis de mieux comprendre ma mission et qu’il vous aura
donné envie de continuer à me suivre et de lire les prochains rapports. Car OUI il y
en aura d’autres puisque je me suis engagée avec Fidesco à vous envoyer un
rapport de mission tous les 3 mois !! Pour le recevoir, il faut cependant, si vous ne
l’avez pas déjà fait, parrainer ma mission comme vous l’explique le petit encadré ciaprès.
Le coup
d’pouce…
En ce moment, à travers le
monde,
150
volontaires
Fidesco
travaillent
au
développement
des
populations défavorisées :
accueil
de
personnes
handicapées, création de
centres de formation, gestion
d’entreprise et d’œuvres
sociales,
orthophonie,
médecine,
consulting,
ingénierie
pour
la
construction ou l’adduction
d’eau en brousse, refonte des
systèmes de gouvernance
d’ONG, etc.
Pour mener tous ces projets,
former les volontaires avant
leur départ, assurer le coût de
leur mission (vol, assurances,
mutuelles,…),
Fidesco
s’appuie à 80% sur la
générosité de donateurs.
Fidesco a besoin de votre
aide pour que toutes ces
missions perdurent !
un parrainage, c’est-à-dire un
don de 15 euros (ou plus) par
mois le temps de ma mission
(ou l’équivalent de manière
ponctuelle) ; et 66% de
votre don est déductible des
impôts !
Je m’engage à envoyer à
mes parrains mon rapport de
mission tous les trois mois
pour partager avec vous mon
quotidien et l’avancée de mes
projets.
Je vous propose donc de
partager ma mission en me De nouveau, un grand
parrainant ! Ce peut être soit MERCI pour votre soutien,
par un don ponctuel, soit par et pour mes parrains : rendezvous dans 3 mois pour notre
prochain rapport !
A très vite !...

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