1 Café Philo: L`indignation

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1 Café Philo: L`indignation
1er Café Philo : L’indignation
Médiathèque municipale
02 mars 2012
Stéphane Hessel nous invite à nous indigner. Mais s’indigner a-t-il encore un sens aujourd’hui ?
Et cela suffit-il ?
Voici quelques pistes de lecture pour alimenter la réflexion …
Tout en retraçant l'émergence, dans la fin des années 1930, sous l'influence de J.P. Sartre, de son propre engagement, S. Hessel dégage dans ce réquisitoire
quelques motifs évidents d'indignation actuels : le renvoi des sans-papiers, le
fossé entre riches et pauvres, la situation dans la bande de Gaza, etc.
Avec Indignez-vous !, Stéphane Hessel a marqué l'année 2010. Après une sortie
de crise difficile et une période de remise en cause des pouvoirs, cet ouvrage est
venu à point nommé catalyser une immense vague de contestation qui a traversé
le pays, et dépassé nos frontières. Dans le présent livre, Stéphane Hessel, au
cours des entretiens qu'il a eus avec Gilles Vanderpooten, 25 ans, intensifie
encore son exigence morale. Car, dit-il, il ne suffit pas de s'indigner. Chacun,
avec sa sensibilité propre, doit savoir s'engager sur tous les fronts dans les
combats de son époque : droits de l'homme, défense des sans-papiers et des sanslogis, lutte contre les inégalités, écologie... Eternel optimiste, il croit la nature
riche en ruses multiples " et invite les jeunes générations à s'indigner et à résister
contre les choses scandaleuses qui les entourent. Un entretien vif, profond et
passionnant
Ce documentaire retranscrit les discours de cinq orateurs Chef Joseph, Henry
David Thoreau, De Gaulle, Gandhi et La Boétie, qui ont incité à la désobéissance
civile tout en restant dans une légitimité absolue. Ils sont accompagnés de
commentaires expliquant les causes et les conséquences de la désobéissance.
Ce texte, fondateur, a inspiré les grandes actions pacifiques de désobéissance
civile : de Gandhi au refus des O.G.M. et du nucléaire, de Martin-Luther King
aux révolutions non-violentes des pays de l'Est.
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Publié en 1929, ce texte montre que l'on peut douter que l'être humain soit fait
pour le bonheur. Freud y explique pourquoi l'agressivité, l'hostilité et la cruauté
sont inhérentes au genre humain, dégage ce qui les relie au plaisir et à l'amour, et
montre à quelles conditions la culture permet de contrôler les pulsions de mort.
« Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre
réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines
et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher
un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères
historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule
possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la
direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire
prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen. »
" L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de
l'âme humaine.
C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa
participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui
conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir.
Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la
naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de
multiples racines.
Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle,
spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie ". S.W.
Il y a, au Mexique, un village dont le nom a été oublié par les cartes de voyage.
Les paysans qui l'habitent disent qu'il s'appelle Garduno, en temps de paix... et
Zapata, en temps de guerre. La chronique d'un jeune militant d'ATTAC qui
s'interroge sur l'état du monde et essaie de définir son engagement.
L'humaniste Jacquard puise dans les textes fondateurs, les extraits proposés dans
cette anthologie sur la citoyenneté. Son épouse, spécialiste de l'histoire des
femmes dans la littérature, montre par une sélection de textes féministes combien
les femmes sont indispensables à l'idée et à la construction de la citoyenneté.
Entre réalisme et abstraction, Michel Galvin rebondit sur les textes.
DVD : Howard Roark, jeune architecte idéaliste et individualiste, est renvoyé de
son université pour cause de divergences avec les normes architecturales de son
époque. Sa carrière est sauvée in extremis quand il est embauché par Henry
Cameron, architecte aux mêmes vues que lui. Mais quelques années plus tard,
Cameron sombre dans l'alcoolisme, non sans avoir averti Howard que la même
chose l'attendait. Une seule solution : se résigner à freiner ses idéaux. Mais
Roark est décidé à conserver son intégrité à tout prix
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BD : Il y a l'histoire officielle et puis celle qui échappe à l'historiographie
traditionnelle. Dans le négatif de celle-ci, la littérature, et ici la bande dessinée,
ont leur mot et leur bulle à dire. Dans ce bel et poignant album signé Kris et
Etienne Davodeau, le lecteur suivra le célèbre cinéaste militant René Vautier
caméra au poing, alors que Brest est en pleine reconstruction et que la révolte
ouvrière gronde en avril 1950. Et puis survient l'intolérable : la mort d'un
manifestant, Edouard Mazé, abattu par les forces de l'ordre rue Kerabecam...
Le portrait de figures emblématiques de la rébellion au cours des deux derniers
siècles. Des populistes russes au mouvement des Tupamaros d'Uruguay, en
passant par les féministes et Che Guevara, l'auteur rappelle comment des
hommes et des femmes ont contesté l'ordre établi et se sont insurgés contre
l'injustice ou les inégalités.
Ce livre s'adresse aux bacheliers et aux non bacheliers. Pour chacun des cinq
grands thèmes (le sujet, la culture, la raison et le réel, la politique, la morale), les
23 notions du programme sont déclinées à travers un texte simple qui pose une
question transversale, un bêtisier avec les contresens les plus courants et une
réponse détaillée aux trois questions le plus souvent posées sur ce thème.
Qu'est-ce qu'une politique hédoniste ? Comment la relation maître-esclave peutelle ménager une place au principe de plaisir ? L'auteur se dit viscéralement
anarchiste, un anarchisme qu'il a rencontré d'abord à travers l'expérience de son
propre corps lorsque, adolescent, il travaillait dans une laiterie normande.
Ensuite, seulement, sont venus les livres de Steiner, Sorel, Proudhon.
En commande
Dans un monde où le politique est dominé par les puissances économiques et
financières, et où le toujours plus de la croissance s'impose comme une fin en
soi, la seule référence non économique qui subsiste est celle des droits
individuels. La référence au bien commun a été évacuée. Des millions de
citoyens, pourtant, continuent de s'en soucier. Encore faudrait-il qu'émerge une
conception renouvelée du bien commun. Et que celui-ci reprenne sa place dans
les préoccupations des politiques. François Flahault interroge le fondement des
droits de l'homme. Il montre comment le progrès des connaissances
anthropologiques apporte ce qui leur manque pour penser le bien commun. La
vie sociale apparaît ainsi comme le lieu d'être de chacun d'entre nous,
l'indispensable poumon de la vie individuelle. La fragile coexistence des
humains repose largement sur les biens communs ou biens collectifs (au pluriel)
dans lesquels se concrétise le bien commun (au singulier)...
L'un des ouvrages les plus importants de Levinas, qui présente les thèses qui lui
ont valu sa notoriété. Travaillant sur la question de l'"autre", celui qui est
extérieur à "soi", le philosophe s'interroge sur l'amour et la responsabilité, sur le
devoir, sur la séparation...
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En 1656, après une existence mondaine où il cherche la gloire par l'exploitation
de ses recherches scientifiques, Pascal entreprend une Apologie de la religion
chrétienne que sa santé ne lui laissera pas le temps d'achever et dont nous restent
seulement les fragments des Pensées. Le genre apologétique alors n'est pas
nouveau. Mais Pascal écarte les démonstrations métaphysiques, inutiles et
incertaines. Parce qu'il s'adresse au libertin, figure de l'incroyant, il ne parle pas
d'emblée le langage de la foi que son interlocuteur ne recevrait pas : il ne part pas
de Dieu pour aller à l'homme, mais de l'homme qui cherche le bonheur pour le
tourner vers Dieu.
Le lecteur devient donc partenaire d'un dialogue : il s'aventure dans une
démarche où tout son être est engagé et qui doit le conduire à se mettre en
chemin vers un Dieu que ne chante plus l'harmonie brisée du cosmos, un Dieu
plus que caché : un Dieu qui se cache. Et celui qui laisse les espaces infinis à leur
effrayant silence est le même qui murmure à l'âme : « Console-toi, tu ne me
chercherais pas si tu ne m'avais trouvé. »
On peut philosopher en charentaises, tranquille, sans mettre en jeu le monde
comme il va ; on peut user de la philosophie comme de la dynamite -en
nietzschéen. Cet anti-manuel interroge philosophiquement le monde réel à partir
de questions très contemporaines...
Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du
peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme
un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de
monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé.
Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement
de la réflexion et les questions vives qui nourrissent un texte beaucoup plus
problématique qu'affirmatif, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près
des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la
détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout
gouvernement à déposséder les citoyens de la souveraineté ? Comment former
en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
Présentation, notes, bibliographie et chronologie par Bruno Bernardi
Paru en 1755, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes peut être considéré comme la matrice de l'oeuvre morale et politique de
Rousseau : il y affirme sa stature de philosophe, l'originalité de sa voix, la force
de son "système". Résoudre le problème posé par l'Académie de Dijon - "quelle
est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi
naturelle ?" -, en d'autres termes expliquer que riches et puissants dominent leurs
semblables sur lesquels ils n'ont pas de réelle supériorité, exige aux yeux de
Rousseau de poser à nouveaux frais la question "qu'est-ce que l'homme ?". Pour
cela, il faut comprendre comment s'est formée sa "nature actuelle", si éloignée de
ce que serait son état de nature : "Si je me suis étendu si longtemps sur la
supposition de cette condition primitive, c'est qu'ayant d'anciennes erreurs et des
préjugés invétérés à détruire, j'ai cru devoir creuser jusqu'à la racine...".
Le résistant dialogue avec son petit-fils, trentenaire, également engagé dans les
combats de son temps, administrateur d'une ONG, sur l'Amérique de la
ségrégation et celle d'Obama, Hô Chi Min et le commandant Massoud, la justice,
la politique, la république..., et s'interroge : Pourquoi les idéaux du Conseil
national de la Résistance sont-ils remis en cause aujourdhui ?
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La pensée politique et spirituelle de Simone Weil est prophétique dans
une période présentant de nombreuses similitudes avec celle que nous
connaissons aujourd'hui. L'auteur souligne les éléments qu'elle considère
nécessaires à la construction d'une civilisation "qui vaille quelque chose" :
le sens de la grandeur, la quête de la justice, le refus du culte de l'argent et
le consentement à une certaine inspiration religieuse. Une philosophe
engagée à redécouvrir. Un portrait subtil et vivant.
De la Désobéissance :
et autres essais
d’Erich Fromm
Erich Fromm, homme de paix, humaniste, nous presse de désobéir : aux idoles,
aux idéologies politiques, aux idées reçues, aux conformismes de toute nature.
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