Force de la nature - Parc national de la Guadeloupe

Transcription

Force de la nature - Parc national de la Guadeloupe
Crédits photos : Philippe Giraud
Novembre 2007-N°15
Force de la nature
La Charte du Tourisme durable
Balade Nature
Le projet de sentier du Grand
Etang et son observatoire
Dossier nature
Le Racoon, une mascotte à la loupe
édito
Photos pages 1, 4, et 5 : avec l’aimable autorisation du Parc zoologique des Mamelles.
Quand le Parc national de la Guadeloupe se donne un but,
il met tout en œuvre pour l’atteindre !
Parce que le Parc national de la Guadeloupe, c’est nous mais c’est aussi vous, la transparence doit
être une réalité tangible. Dans cet esprit, le parc se modernise tous les jours pour mieux rendre
compte et expliquer son travail.
Dans ce cadre et celui de son contrat d’objectifs avec le Ministère de l’écologie, du développement et
de l’aménagement durables, le Parc national de la Guadeloupe a mis en place des outils de pilotage
permettant de suivre en temps réel la mis en application des engagements pris, notamment en
termes de temps de travail et de gestion des moyens financiers. En partie grâce à cet effort, le Parc
national de la Guadeloupe démarrre 2008, la première année de préparation de la charte, sur des
bases solides: trois postes supplémentaires et une augmentation de 10% de son budget annuel !
Avec ce deuxième numéro de Laliwondaj nouvelle formule, c’est désormais un rendez-vous
trimestriel pour la connaissance et la protection de notre patrimoine naturel que nous vous
proposons.
Nous avons voulu faire la part belle à notre ti-racoon, notre « rina » si populaire mais également si
mystérieux ! On sait bien peu de choses sur ce petit animal de la faune locale, c’est donc le prétexte
à une passionnante étude citoyenne qui demandera la contribution de tous les Guadeloupéens
de 7 à 77 ans ! Vous saurez comment participer à cette grande enquête en parcourant notre
Dossier Nature.
A proximité de la deuxième Chute du Carbet, le Parc national de la Guadeloupe réaménage le tour
du Grand Etang, selon un concept souple et novateur. Une promenade synonyme d’évasion des
sens et d’une immersion totale dans la forêt dense humide tropicale. Découvrez ce lieu magique et
pourtant méconnu dans notre Balade Nature !
Redonner un souffle au tourisme en Guadeloupe, c’est tout le sens de la Charte européenne du
Tourisme durable dans les espaces protégés dont le Parc national de la Guadeloupe vient d’obtenir
l’agrément. Deuxième parc national français à être labellisé mais premier de l’Outre-Mer et
des régions ultra-périphériques, c’est un honneur et un défi pour l’établissement public et une
véritable voie d’avenir pour la Guadeloupe. Vite, mettez-vous à la page avec notre rubrique
Force de la Nature...
Enfin, le Parc national de la Guadeloupe en mission spéciale, c’est 365 jours par an ! Pour la
pédagogie, s’entend. Avec le Rectorat, le Parc national a signé une convention permettant de
pérenniser une collaboration couronnée de succès. Les professionnels du Parc dans les écoles, les
professeurs sur le terrain, des élèves heureux et passionnés... Apprenez tout sur les programmes
pédagogiques du Parc national dans notre rubrique Passion Nature !
Enfin, ne manquez pas de retrouver Laliwondaj en ligne sur notre site Internet enrichi et complété :
www.guadeloupe-parcnational.com
Bonne lecture !
Ferdy Louisy
Denis Girou
Président du Conseil d’Administration
du Parc National de la Guadeloupe
1er vice Président de Parcs Nationaux de France
Directeur du Parc National
de la Guadeloupe
Page par page...
Philippe Giraud
Rosine Mazin
Wilfrid Démonio
Rosine Mazin
p.4 DOSSIER NATURE : Le Racoon, une mascotte à la loupe. p.6 BALADE NATURE :
p.10 Force de la NATURE :
La Charte du Tourisme durable. p.14 PASSION NATURE : Le Parc national et la pédagogie
de l’environnement. p.16 ECHOS DE LA NATURE : Les actualités du Parc.
Le projet de sentier du Grand Etang et son observatoire.
LALIWONDAJ N° 15 -Trimestriel - LALIWONDAJ est une publication du Parc National de la GuadeloupeAdresse :Habitation Beausoleil - Montéran - 97120 Saint Claude (Guadeloupe)
Tél. 0590 80 86 00 - Fax. 0590 80 05 46 - www.guadeloupe-parcnational.com Directeur de la publication : Denis Girou Responsable de la rédaction : Wilfrid Démonio Rédaction :
Red Act Solutions 0690 421 001Crédit Photos : Parc National de la Guadeloupe Comité de rédaction : Olivier Carlotti, Wilfrid Démonio, Jacques Dettwiler, Denis Girou, Ferdy,
Louisy, Hervé Magnin, Jean-Sébastien Nicolas, Daniel Silvestre Conception et réalisation :
Immeuble Socogar n°14, rue Ferdinand Forest - 97122 Baie-Mahault
Régie publicitaire : 18 Éditions Caraïbes - Tél. : 0590 26 72 66 Impression : MSPC Impression ISSN : 1623-7625 - Dépôt légal : juillet 2007 Tous droits de reproduction interdits
Dossier Nature
Ti-Racoon,
une mascotte
bien mystérieuse
Qui connaît Ti-Racoon ? Tout le monde... et personne ! En lançant une
grande étude citoyenne, le Parc national de la Guadeloupe espère
en savoir un peu plus sur cet hôte populaire quoique controversé
de la Guadeloupe.
Je me dandine en marchant, grimpe et sais nager.
Je sors la nuit, me délecte de crustacés, de fruits et
de légumes et apprécie mon voisin le plus proche :
l’homme. Qui suis-je ? Le racoon, bien sûr ! Notre
petit « rina » ou raton-laveur est pour les spécialistes
le Procyon Minor Miller, un lointain (et fort petit)
cousin des ours. On pense qu’il aurait été introduit au
début du 19ème siècle depuis un bateau d’agrément
en provenance de l’Est des Etats-Unis. On en est
aujourd’hui sûr, il s’agit non d’une sous-espèce propre
à la Guadeloupe mais d’une espèce commune à tout
le continent américain, du Nord au Sud. Le racoon
semble en fait avoir une forte capacité d’adaptation à
son milieu ambiant d’où le recensement de ce que l’on
pensait être une vingtaine d’espèces différentes mais
qui ne sont que des variantes plus ou moins brunes,
à la fourrure plus ou moins longue (jusqu’à 40 cm)
et au poids plus ou moins élevé (de 2,5 à 15 kilos !)
Petit animal discret mais dont la frimousse nous
est familière pour orner toutes sortes de marques
et logos qui nous entourent (à commencer par celle
du Parc naturel de la Guadeloupe dans les années
70), le racoon fait partie intégrante du paysage
guadeloupéen. On éprouve souvent à son égard un
sentiment affectueux, de l’ordre de ceux que l’on
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éprouve pour nos animaux domestiques, mais son
image est aussi associée à celle d’un prédateur,
toujours prêt à chaparder dans les poulaillers ou les
melonnières... Ce qui, à mieux y regarder, apparaît
plutôt injuste.
Nous serons les enquêteurs
Si le racoon revient régulièrement au devant de la
scène sur le thème « mes poules ont été attaquées »,
il est utile de rappeler que les chiens errants sont
bien plus souvent à l’origine de ces désagréables
méfaits. En 2005, par exemple, à eux seuls les
chiens errants étaient responsables de près du tiers
des pertes subies par les troupeaux de Guadeloupe* !
Contrairement à une idée reçue, le « rina » n’est pas
en cours de prolifération, il ne l’a d’ailleurs jamais été
lors de ses deux siècles de présence en Guadeloupe.
Rien ne justifie donc pour le moment de l’extraire de
la liste des animaux protégés. Nocturne, omnivore,
le racoon se nourrit la nuit : il mouille ses aliments
avant de les manger (d’où son nom de raton-laveur).
On sait aussi que notre petit plantigrade a des
cousins dans toute la Caraïbe, de la Martinique aux
Bahamas, en passant par la Barbade. Et voilà à peu
près tout ce que l’on sait sur ce petit animal ! Les
controverses dont il fait l’objet tout comme la relative
rareté de la faune guadeloupéenne font du racoon
un débat passionné qui manque cruellement de
données fiables sur son comportement alimentaire,
sa répartition, sa reproduction, etc. D’où la nécessité
d’une étude, diligentée par le Parc national de
la Guadeloupe, qui demande la contribution des
Guadeloupéens eux-mêmes ! Eh oui, nous sommes
les premiers à pouvoir contribuer à la connaissance
de l’espèce ! Grâce à une fiche signalétique simple,
disponible dans les communes et sur le site internet
du Parc national (www.guadeloupe-parcnational.
com) et qu’il suffira de retourner par mail, par
courrier ou dans les points d’accueil du Parc (siège à
Saint-Claude, Maison de la Forêt, site de la Traversée
à Baie-Mahault, etc.), une base de données
consultable en ligne sera régulièrement enrichie
des informations recueillies. Jour, heure, zone de la
rencontre, état de l’animal, indices aux alentours...
Autant de détails que seule une grande équipe de
terrain peut collecter. Cette équipe, c’est nous, les
responsables d’une véritable étude citoyenne ! Ainsi,
nos enfants auront sans doute la chance d’en savoir
un peu plus sur cet hôte populaire et sympathique
de la Guadeloupe !
Photo : Philippe Giraud
Le Centre
de Soins
« SOS Faune »
un refuge pour
les racoons en
détresse
Le racoon, protégé par un arrêté ministériel en date
de 1989, est toujours l’objet du braconnage et même
d’élevages clandestins ! Parfois blessés ou retrouvés
dans une zone dangereuse pour leur survie, les
racoons en détresse sont recueillis par le Centre de
Soins «SOS Faune», qui les soignent et les gardent
dans un enclos de 800 m2. SOS Faune, qui se trouve
aux portes du parc national, à proximité immédiate
du parc des mamelles, coiffe ainsi sa casquette de
centre de sauvegarde de la faune sauvage. Même s’il
est anthropophile - il aime vivre dans l’entourage de
l’homme - et qu’il s’apprivoise assez facilement, le
racoon en captivité n’a qu’une vocation : être relâché
dans sa zone de prélèvement (souvent dans la région
du Moule ou à proximité de la mangrove, parfois dans
la forêt de la Basse-Terre). Toutefois, c’est muni d’une
puce, posée lors de son passage au Parc des Mamelles,
qu’il retrouvera son milieu naturel, ce qui permettra
de le reconnaître et de suivre son comportement sur
le terrain. Près d’une dizaine ont ainsi été relâchés
dont la moitié dans l’enceinte du Parc national de la
Guadeloupe et les autres en Grande-Terre.
Source : DAF Guadeloupe - Service statistique
Enquête «STRUCTURE 2005»
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Le Grand Etang : un charme fou
Photo : Bernard Patin
Balade Nature
FICHE TECHNIQUE
Tour du Grand Etang
A côté du site-spectacle qu’offre la deuxième Chute du Carbet, le
discret Grand Etang réserve son étonnante beauté aux plus curieux.
Une visite que le Parc national de Guadeloupe met en valeur en la
plaçant sous le signe du rêve et de la poésie.
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Difficulté : marche facile et familiale mais
demandant un pas alerte (on marche sur
des racines, on enjambe un petit cours
d’eau, certains passages sont un peu glissants, etc.)
A noter : spray anti-moustiques
recommandé
dans une partie de jeu d’ombres avec les nuages.
Le site, plus confidentiel que sa grande voisine du
Carbet, offre un voyage pour l’imagination et les sens
autant qu’un panorama complet des éléments de la
forêt dense humide tropicale. Dans cet esprit, audelà de l’aspect technique et informatif du parcours
découverte, le Parc national de la Guadeloupe a choisi
d’assumer en ces lieux un aspect plus émotionnel.
Le principe retenu est original : accompagner
les visiteurs qui le souhaitent en leur offrant une
interprétation sensible des éléments tout autour de
l’étang. Pour cela, rien de plus simple, il suffira de
télécharger le guide ad hoc ou de le récupérer au
point d’information des Chutes du Carbet ou dans les
structures d’accueil du Parc national.
Rappel : Le guide d’accompagnement du
sentier de découverte sera disponible dès
2008 :
• au point d’information de l’aire d’accueil
des chutes du Carbet
• dans les structures d’accueil du Parc
national de la Guadeloupe
• sur le site internet du PNG :
www.guadeloupe-parcnational.com
Photo : Rosine Mazin
C’est sur un parking pavé de pierres encastrées à
la façon des calades traditionnelles que l’on laisse
sa voiture avant de s’élancer sur une allée qui
descend en pente douce, sillonnant légèrement dans
les ombres des arbres et fougères géantes. Le site
s’ouvre ainsi au visiteur, par une courte introduction
qui fait office de transition avant la vision quasimystique qu’offre le Grand Etang. C’est un univers
de contes et légendes qui nous est révélé. Un puits
de lumière poudrée se déverse dans l’enceinte d’un
immense cirque de végétation et s’étend sur la
surface de l’étang, caressant les masses végétales
qui l’entourent. Le tableau, impressionniste, offre
à chaque espèce de la flore une teinte distincte,
soulignant la présence et le rôle de chacune dans
cet ensemble si poétique où le soleil semble absorbé
Durée : 1h30
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Balade Nature
L’étang se comble
Photo : Rosine Mazin
Le Grand Etang, que les Indiens Caraïbes nommaient
« la Grande Eau de la Montagne », est le plus vaste du
massif de la Basse-Terre. Son déversoir alimente le
canal Dongo qui traverse toute la section de l’Habituée
pour se jeter dans la mer à la hauteur du cimetière de
Saint-Sauveur. Logé dans une dépression volcanique
au fond argileux, vieux de plus de 10 000 ans, il étale
ses eaux à 400 mètres d’altitude sur dix hectares
alimentés par deux ravines. Selon la saison, il peut
par endroits dépasser quinze mètres de profondeur,
mais d’après les témoignages des anciens, le niveau
moyen des eaux baisse continuellement depuis
une cinquantaine d’année. La végétation aquatique
s’y est développée à tel point que sans travaux
de curage et de fauchage, le Grand Etang sera un
jour totalement comblé, ne montrant de son ancien
visage qu’une surface de marécage partiellement
boisé. Pour l’heure, on glisse avec bonheur d’un
tableau à l’autre entre fougères arborescentes,
ciguines, ananas-bois et palétuviers jaunes, dans une
ambiance zen régénérante. Dans l’esprit de Léon Le
Boucher (« La Guadeloupe pittoresque », 1931), toute
la singularité du Grand Etang est là, dans ce « (...)
cadre merveilleux où se déploie toute la beauté de la
flore guadeloupéenne, à l’ombre des acomas et des
robustes gommiers qui se dressent sur les pentes de
mornes abrupts... »
Bambous, cours d’eau et lianes
lieux poétiques ». Un peu plus loin, cheminant à plus
ou moins proche distance des rives de l’étang, on
tombe comme par enchantement sur un léger cours
d’eau dont on enjambe pierre par pierre la fraîcheur
délicieuse et dont le bruissement annonce un
ruisseau d’importance plus variable : il faut parfois
se déchausser et plonger ses chevilles dans cette
eau limpide en provenance de l’Etang As-de-Pique
qui offre au marcheur un délassement inattendu.
Tout au long du sentier, on progresse sans difficulté
sur un entrelacs de racines, depuis lesquelles on
perçoit une faible odeur d’humus caractéristique.
Impressionnants, les contreforts des châtaigniers
petites feuilles dépassent la hauteur d’homme avant
de se fondre dans la masse de ces arbres géants qui
courent vers le ciel.
L’observatoire ornithologique
Silence : les oiseaux sont là !
Vers la fin du sentier circulant autour du Grand Etang,
on découvre avec curiosité une construction flottante
accessible au moyen d’une petite passerelle. C’est
un observatoire ornithologique qui permet, à travers
joncs, bambous et autres formations bioconstruites,
de guetter les oiseaux fréquentant le site. Pour augmenter vos chances, installez-vous un petit moment
sans bruit, au calme. Bientôt, vous verrez apparaître
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des poules d’eau, ces oiseaux noirâtres très farouches que l’on entend plus souvent qu’on ne voit et qui
courent à la surface de l’eau pour décoller, ou encore
des kios, sorte de petits hérons au plumage sombre
et au bec noir, pouvant rester immobile un long moment avant de s’envoler soudainement en émettant
un « KIO » sonore ! D’août à décembre, on y voit aussi
des canards, espèces américaines qui descendent à
Photo : Wilfrid Démonio
Au moyen de bornes numérotées discrètes et
judicieusement positionnées, on pourra apprendre
par exemple que le majestueux bambou, dont on
croise d’immenses bouquets verts ou blonds, est
une espèce introduite par les Européens au 17ème
ou au 18ème siècle, considérée comme invasive en
Guadeloupe et dont l’expansion doit être contrôlée...
mais on pourra aussi sourire, rêver, s’évader en lisant
ces mots du naturaliste Léon Le Boucher : « Derrière
un rideau de magnifiques bambous, apparaissent les
eaux dormantes de l’étang...Quand une brise vient
rider leur surface, les grands bambous s’inclinent
et craquent comme des mâts de navires. Cette voix
si étrange, si particulière, si personnelle pour ainsi
dire, des bambous frissonnants est le seul bruit qui
trouble la paix profonde, le silence recueilli de ces
cette époque vers l’Amérique du Sud. C’est souvent
la sarcelle à ailes bleues, plus rarement le dendrocygne fauve ou « siffleur ». Début 2008, une vingtaine
de planches animalières décriront dans cet observatoire les espèces observables. Les quelques espèces
aquatiques du plan d’eau seront, elles, commentées
dans le guide du parcours découverte.
Photo : Wilfrid Démonio
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Force de la Nature
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Force de la Nature
Large consultation
plus durable en Guadeloupe
Photo : Philippe Giraud
Vers un tourisme
Il y tout juste deux ans, en septembre 2005, le Parc
national avait déposé sa candidature auprès d’Europarc.
Après avoir évalué les potentialités du territoire
guadeloupéen en la matière, une large consultation
couvrant 320 acteurs du tourisme local (privés et
institutionnels) a été lancée : une quarantaine d’entre
eux ont participé activement à la stratégie et au plan
d’actions du document de candidature final. Le Parc a
ainsi été visité en mai dernier par un inspecteur de la
fédération Europarc, Josep Prats Santaflorentina. Son
rapport a ensuite été soumis au comité d’évaluation
d’Europarc qui a délibéré favorablement. Et c’est avec
les félicitations spéciales de la commission que le Parc
national s’est vu décerner la distinction pour laquelle
il s’était tant investi ! Une délégation de représentants
du Parc national de la Guadeloupe, conduite par Ferdy
Louisy (le président de son conseil d’administration),
s’est donc rendue du 27 au 30 septembre derniers en
Marque de confiance
du Parc national
de la Guadeloupe
En obtenant son adhésion à la Charte européenne du tourisme durable
dans les espaces protégés, le Parc national offre à la destination
Guadeloupe un label d’excellence associant de près les acteurs locaux
institutionnels et privés.
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Les partenaires du tourisme durable
Ressources et potentiel
En adhérant à cette Charte, reconnue au plan
international, le Parc voulait se donner les moyens
de participer au développement local en faisant
le choix de l’excellence. Il s’agissait de moduler
l’offre touristique en réponse aux nouvelles attentes
du public, mais aussi en réponse aux exigences
de maintien des équilibres environnementaux,
économiques, sociologiques et culturels. Nul
besoin d’être un grand spécialiste pour savoir que
le contexte guadeloupéen se prête particulièrement
à une forme durable du développement touristique,
avec l’existence de son Parc national, d’une grande
Réserve naturelle (dans le Grand Cul-de-Sac marin)
reconnue zone humide d’importance internationale,
et de plusieurs autres espaces protégés, le tout
inclus dans une Réserve mondiale de la Biosphère. A
ressources exceptionnelles, potentiel exceptionnel. Le
tourisme, qui entretient une relation privilégiée avec
l’environnement et la société, est l’une des activités
à plus fort impact sur le développement durable.
La relance de l’économie guadeloupéenne étant
prioritaire, l’industrie du tourisme local se doit d’être
compétitive. Et à long terme, force est de constater
que la compétitivité dépend de la durabilité. Pour le
Parc national de la Guadeloupe, obtenir cet agrément
était donc une gageure stimulante.
Photo : Rosine Mazin
Un honneur et un défi. En devenant signataire de la
Charte européenne du tourisme durable dans les
espaces protégés, le Parc national de la Guadeloupe
voit l’aboutissement d’un véritable engagement
en faveur de l’écotourisme et d’une concertation
constante avec les acteurs locaux concernés par
cette démarche. C’est aussi le début d’une ère
nouvelle, théâtre de mise en œuvre d’un important
programme d’actions portant sur un développement
respectueux de l’environnement et des habitants.
Cette Charte, qui fête ses sept ans d’existence, est le
fruit de la collaboration d’Europarc (qui regroupe les
Parcs nationaux et régionaux au niveau européen),
de représentants de l’industrie du tourisme et
d’organismes de protection de l’environnement.
De fait, depuis de nombreuses années, malgré
l’unanimité de principe sur la notion de tourisme
durable, il manquait un outil fédérateur et porteur
pour que les bonnes volontés se fassent réalités.
C’est ainsi qu’en 2001, les premiers parcs candidats
à la signature de la Charte avaient été intronisés.
Depuis, un peu moins de quarante parcs avaient
rejoint le club des aires protégées européennes
leaders en terme de tourisme durable.
République Tchèque. Car c’est à Ceský Krumlov, ville
de Bohème classée au patrimoine universel, que se
tenait la cérémonie de remise de la Charte, en pleine
conférence annuelle d’Europarc. Deuxième Parc
national français labellisé mais premier Parc d’OutreMer et des Régions ultra-périphériques (R.U.P), la
Guadeloupe apporte à cette communauté européenne
une problématique tropicale et insulaire en même
temps que des enjeux immenses en termes de
biodiversité. Avec 135 actions à mettre en œuvre sur
cinq ans et sur le territoire de la Guadeloupe, le défi
est de taille pour le Parc national de la Guadeloupe.
Cette Charte européenne du tourisme durable dans
les espaces protégés est également l’occasion de
renforcer les liens avec les îles de la Caraïbe pour la
création d’une zone de tourisme durable souhaitée
par l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC). Penser
tourisme durable, c’est penser concret, local et surtout
long terme. Les projets sont là et manifestement, les
volontés aussi.
Ils font de la randonnée, du canyoning, louent des
bungalows, proposent des excursions en bateau ou
à la découverte des traditions ... Leur point commun ?
Ils portent tous le label « Marque de Confiance du
Parc national de la Guadeloupe »*, signe de leur engagement en faveur du respect et de la valorisation
du patrimoine naturel et culturel de la Guadeloupe.
Ces professionnels du tourisme, entreprises à taille
humaine partageant une même éthique environnementale, ont largement contribué à l’agrément du
Parc national de la Guadeloupe au sein de la Charte
européenne du Tourisme durable. Comment ? Tout
simplement par leurs propositions de terrain, leur
démarche responsable, leurs projets de développement bref, en défendant cette « destination inoubliable mais aussi durable » qui leur est si chère. En
répondant à un certain nombre de critères sélectifs
(respect de la réglementation en vigueur, utilisation
des énergies renouvelables, etc.), ces acteurs locaux se voient décerner la Marque de Confiance
et se regroupent sous l’enseigne « Guadeloupe
Autrement », véritable outil de promotion pour ces
structures légères mais de grande qualité.
*Le label « Marque de Confiance du Parc national de la Guadeloupe » existe depuis 1998 et concrétise l’engagement du Parc
pour le développement de l’écotourisme.
Pour en savoir plus sur l’obtention de la Marque de Confiance,
rendez-vous sur www.guadeloupe-parcnational.com, rubrique «
Recommandé par le Parc ».
Les Labellisés
- Anse Caraïbs Plongée
- Archipel Aventure
- Canopée
- Chez Annette et Adrien
- Gîtes Vanibel
- Gîtes Arsenault
- Gîtes La Créolina
- Gîtes An Ti Kaz La
- Gîtes Gwo Caillou
- Habitation Matouba
- Habitation Massieux
- Jacky Action Sport
- Jardin de Cantamerle
- La Caféière Beauséjour
- La Bonifierie
- La Montagne aux Orchidées
- La Créolina
- La Ferme de Grand Maison
- Le Musée du Coquillage
- le Jardin d’Eau
- Le Parc Aquacole
- Le Parc archéologique
des Roches Gravées
- Le Domaine de Vanibel
- Le Domaine de Belle Plaine
- Le Tapeur
- Les Attelages du Comté
- Les Cocotiers
- L’Ilot Fruits
- Objectif Plongée
- Nature expérience
- Nico Excursions
- Parc aux Orchidées
- Parc des Mamelles
- Pêcheur de rêves
- Gîte Rêve et Alizé
- Tiki Tan
- Tam Tam Pagaie
- Vert Intense
- Ziontreck
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Chiens errants : la Région
Force de la Nature
s’engage pour des solutions durables
Photo : Rosine Mazin
3 questions à Josep M. Prats Santaflorentina,
Inspecteur de la fédération Europarc* et membre du Comité d’évaluation de la Charte du
tourisme durable dans les espaces protégés.
Quels étaient les caractéristiques de
la candidature du Parc national de la
Guadeloupe à la signature de cette
Charte ?
Le Parc national de la Guadeloupe détient plusieurs
atouts de taille. D’abord, son plan d’action est très
ambitieux et démocratique : il contient beaucoup
de suggestions émanant de tous les partenaires du
Parc tout au long du processus. Il s’agit donc d’un
plan parfaitement approprié à l’essence même de
la Charte. Le Parc national a également su bâtir un
large réseau de relations à la fois institutionnelles et
avec les prestataires privés. Sa marque de confiance
est d’ailleurs un outil extrêmement important pour
valoriser les entreprises qui travaillent pour le tourisme durable. La relation avec l’agence Nouvelles
Antilles.com est pionnière pour l’application du volet
II de la Charte, donc un exemple à suivre pour les autres Parcs. Toutefois, quelques points mériteront un
effort et une attention particulière. Il s’agira d’élargir
la relation du Parc avec des entreprises qui ne font
pas partie de l’association « Guadeloupe Autrement »
afin de les aider et de les encourager à adopter des
mesures pour l’environnement. Par ailleurs, même si
ce n’est pas un problème relevant du Parc, il est extrêmement important pour le tourisme d’améliorer le
traitement des déchets et la gestion des décharges.
Enfin, il serait opportun de promouvoir avec plus de
détermination l’usage du transport public et les moyens de déplacement « doux» comme le vélo ou la
marche, comme alternative a l’usage de la voiture.
Pour vous, quelles sont les spécificités de la Guadeloupe en termes de
développement touristique durable ?
L’existence d’un milieu naturel exceptionnel favorise
le développement d’une offre ciblée dans ce domaine
à fort potentiel de croissance, qui pourrait devenir un
atout substantiel pour l’économie insulaire.
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Publireportage
A l’échelle régionale, les aires
européennes déjà protégées ontelles déjà évalué l’impact de cette
Charte sur leur développement
écotouristique ?
La Charte en est encore au stade de développement
mais déjà cinq Parcs ont renouvelé le programme sur
cinq ans, ce qui sous-entend une évaluation positive des résultats au moins à l’échelle locale. Pour
ceux-là, on peut parler d’une planification nettement
plus efficace et d’une amélioration très positive des
rapports avec les prestataires touristiques et institutionnels. Actuellement, cinquante Parcs en Europe
travaillent avec la Charte et des études plus globales
sont en cours de réalisation.
Certains éprouvent de la pitié, d’autres de
l’agacement... Dans le fond, on ne peut en
disconvenir : en Guadeloupe, les animaux errants
sont l’affaire de tous. C’est bien pour cela que la
Région, qui n’a pourtant pas de compétence directe
en la matière, a décidé de s’impliquer aux côtés de
la Direction des services vétérinaires (DSV) et de
l’Association des vétérinaires praticiens libéraux
de Guadeloupe (AVPLG). En consacrant 1,3 millions
d’euros sur une période de cinq ans (2005-2010), la
collectivité régionale donne au Plan départemental
de gestion des populations canines errantes les
moyens de sa réussite. Ce plan d’action, élaboré par
les services vétérinaires et les acteurs concernés,
comprend quatre grands axes : l’extension et la
mise aux normes des fourrières, la création de
refuges pour favoriser l’adoption, la communication
et l’éducation, enfin la stérilisation et la prise en
charge des portées. Très clairement, pour remédier
à cette situation préoccupante, il fallait avant tout
contenir l’augmentation des populations canines
errantes. C’est ce que la Région Guadeloupe a fait
depuis novembre 2005, en donnant priorité à une
opération de stérilisation des chiens de particuliers
et au recueil des portées non désirées. Mais pour
diminuer leur nombre sur le long terme, les solutions
durables se situent en amont : ramassage des
animaux sur la voie publique, adoption mais surtout
communication auprès des Guadeloupéens.
Campagne de stérilisation et de sensibilisation aux comportements
responsables à adopter pour enrayer l’errance canine.
(*La fédération Europarc regroupe les Parcs nationaux et régionaux
au niveau européen)
Des comportements responsables
Aujourd’hui, en signant une nouvelle convention
avec la DSV et l’AVPLG, la Région permet de
reconduire la campagne de stérilisation des chiens
domestiques et d’y adjoindre une campagne de
sensibilisation aux comportements responsables à
adopter pour enrayer l’errance canine. La Direction
des services vétérinaires apporte son expertise par
le biais de la cellule de coordination qu’elle a mise
en place, et participe à hauteur de 50 000 euros au
lancement de cette campagne de communication
d’envergure. Quant aux vétérinaires, ils accordent
une réduction systématique de 20% sur les
opérations de stérilisation - qui s’additionnent aux
40% octroyés par la Région Guadeloupe - et
permettent de relayer les informations grâce à
leur réseau. En parallèle, la Région se penche sur
le volet refuge en accompagnant le refuge «kaz a
noé» et en étudiant les propositions de la SPA de
Marie-Galante. toutefois, la Région étudie d’abord
les possibilités de financement pour les fourrières,
notamment celle du Nord Grande-Terre et celle de
l’Alliance, actuellement à l’étude et accompagne
la fourrière de Gourbeyre (gérée par l’association
action plus).
Dans le cadre de sa mission d’entretien des routes,
la Région Guadeloupe a également testé la mise
en place d’un numéro vert, accessible à tous, pour
signaler les carcasses d’animaux présentes sur les
routes nationales. Après réception de l’appel, une
équipe était dépêchée sur les lieux dans les 24
heures. Parallèlement une brigade effectuait des
rotations sur le terrain pour récupérer les autres
animaux sur le réseau de routes nationales sur la
Basse-Terre et la Grande-Terre. Cette opération, qui
a coûté 150 000 euros, devrait être reconduite avant
la fin 2007. Une chose est sûre : quels que soient les
moyens déployés, l’adhésion de chacun est plus que
jamais requise pour mener à bien ce combat. Car
c’en est un et il nous concerne au quotidien.
“La Région construit la Guadeloupe de demain”
13
Passion Nature
Une convention-cadre
Photo : Audrey Buttifant
Le Rectorat, de son côté, participe par le biais
d’une dotation en heures d’enseignement
supplémentaires. Et tout cela au nom de l’EEDD...
Encore un sigle ! C’est l’Education à l’environnement
pour un développement durable, l’un des axes du
programme de l’Académie de la Guadeloupe. A
ce titre, le Rectorat a tissé tout un réseau passant
par une personne-pilote et plusieurs référents pour
le premier et le deuxième degré qui eux-mêmes
sont en relation avec des personnes-ressources
dans chaque circonscription... La machine, pour
complexe, n’en est pas moins très souple puisqu’elle
relève avant tout d’une démarche et d’un état
d’esprit, faisant appel à des volontaires motivés.
Le résultat est encourageant, avec des enfants
qui comprennent et transmettent les messages
véhiculés par les P.A.E. En 2006, le Parc national
de Guadeloupe signe une convention-cadre avec
le Rectorat qui officialise et renforce la coopération
déjà existante en l’étoffant et en l’inscrivant dans la
durée selon trois axes. Au-delà de l’aspect scolaire,
Le Parc national de la Guadeloupe :
La Fête
de la Science
pédagogie grandeur nature
Le Parc national
de la Guadeloupe ?
Un habitué !
Partenaire du Rectorat en matière d’éducation à l’environnement,
le Parc national de la Guadeloupe prend la pédagogie des petits et
des grands très au sérieux. Car de l’attitude des jeunes générations dépendra la sauvegarde de nos richesses et de notre patrimoine naturels !
14
œuvre d’une dizaine de projets couvrant environ trente
classes de la Basse-Terre, des communes bordant le
Grand Cul-de-Sac marin et de la région pointoise.
Chaque projet d’action éducative (P.A.E) est unique
et mobilise tout au long de l’année trois enseignants,
le Service Pédagogie à l’environnement du Parc, une
intervenante spécialisée ainsi que les personnels du
Parc concernés par le projet (gardes-moniteurs, etc.).
C’est une enveloppe de 30 000 euros par an que le
Parc national de la Guadeloupe consacre aux projets
d’éducation à l’environnement en milieu scolaire!
Quant aux outils pédagogiques à destination des
écoles ou d’un public plus large, ils nécessitent un
investissement annuel de quelque 20 000 euros...
Pratique
Vous êtes enseignant
et vous souhaitez mener
un projet d’éducation à
l’environnement avec
le Parc national. Quelle est
la procédure à suivre?
Réunir une équipe enseignante motivée. Identifier une ou des classes motivées par un projet.
Estimer la durée du projet pédagogique et la
disponibilité de l’équipe enseignante durant les
phases préparatoires et exécutoires.
Prendre contact avec le service pédagogique
ou les secteurs territoriaux du Parc National.
Une fois le contact établi, le Parc et l’équipe
enseignante constituent un dossier comprenant :
- l’élaboration de l’objectif pédagogique
- le détail des moyens et actions pédagogiques
- le programme de sorties
- l’identification des prestataires extérieurs
(y compris le transport)
- la définition du document de restitution
- le calendrier
- le budget
Contacts :
Pédagogie à l’environnement du Parc national
Service biodiversité : 05 90 80 86 44
Email : [email protected]
A savoir :
Cette année, le Ministère délégué
à la Recherche a choisi les thèmes suivants :
« Aux frontières de la connaissance »
« Avec les instruments de la science »
« L’Année Polaire Internationale »
« L’aventure spatiale »
Photo : PNG
L’environnement, ça s’apprend ! Et aux dires des
plus jeunes, ceux qui participent dans leurs écoles
aux projets pédagogiques mis en place par le Parc
national de la Guadeloupe, c’est plutôt amusant ! Le
jardin créole, l’énergie solaire, l’eau, le traitement des
déchets, la plage, la mangrove... Autant de thèmes
qui font grandir les petits et réfléchir les grands. Si
dès leur création, la pédagogie à l’environnement a
toujours été l’une des missions principales des Parcs
nationaux de France, en Guadeloupe c’est en 1999
qu’elle a pris sa véritable dimension avec la création
d’un service dédié au sein del’établissement. En 2000,
un partenariat s’établit donc entre le Parc national de
Guadeloupe et le Rectorat qui donne lieu à la mise en
Du 12 au 18 novembre 2007, on célèbrera à
nouveau la science en Guadeloupe ! Pour cette
seizième édition, le Parc national de la Guadeloupe, qui participe chaque année en présentant les travaux des scolaires, a choisi de donner
une conférence-débat à trois classes de 1ère
S du Lycée Gerville Réache, qui auront ainsi
l’occasion de découvrir la politique scientifique
du Parc. En parallèle, deux classes de collège
seront invitées à un suivi ornithologique du Pic
de la Guadeloupe lors d’une demi-journée sur le
terrain, au Grand Etang et au Col des Mamelles.
nous avons tous à apprendre de l’environnement...
D’où la nécessité pour le Parc national de la
Guadeloupe, de disposer de supports d’animation
tels que la Maison de la Forêt ou la Maison du Bois
(aujourd’hui transférée à la commune de PointeNoire), les parcours de découverte et d’interprétation
sur les sites et sentiers, etc.... Enfin, d’une façon
plus événementielle, la pédagogie à l’environnement
passe aussi par l’organisation ou la participation à de
grands moments fédérateurs comme la Semaine du
Développement Durable, l’Opération Plages Propres,
le Tour cycliste de la Guadeloupe, etc. Parce que bien
souvent, environnement rime avec divertissement !
15
Echos de la Nature
Ce processus se déroule en plusieurs étapes, la
première étant de se mettre d’accord sur le principe
de discussion de la zone d’adhésion. Actuellement,
sur ces 21 communes, 3 font d’office partie de la
zone d’adhésion (Vieux-Habitants, Bouillante et
Pointe-Noire, déjà dans ce qu’on appelait auparavant
la zone périphérique), 12 autres ont délibéré
favorablement sur la possibilité d’un dialogue. Les
6 dernières n’ont pas encore communiqué le fruit de
leur délibération.
Rappelons que les communes qui adhérerent en 2011
à la charte du Parc, seront représentées au conseil
d’administration – aux côtés de représentants de
l’Etat et des collectivités territoriales, les élus étant
majoritaires - et bénéficieront d’une dotation de
fonctionnement établie selon la part de leur territoire
intégrée à la zone-cœur. Dans un deuxième temps, il
s’agira de lancer une étude sur le projet d’adhésion selon un diagnostic du territoire de la zone potentielle
de l’élaborer et ... d’en discuter à nouveau ! Eh oui,
un partenariat pour le développement durable, ça ne
s’improvise pas !
16
C’était à Brest au début du mois d’octobre dernier...
La Réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac marin était
représentée, comme chaque année, au Forum des
Aires marines protégées (AMP). Ce rassemblement,
qui se tenait pour la première fois sous l’égide de la
toute nouvelle Agence des aires marines protégées,
avait pour but la mise à plat de problèmes techniques
et concrets relatifs à la gestion de ces espaces. Dans
le cadre du contrat d’objectifs avec le Ministère de
l’écologie, du développement et de l’aménagement
durables, l’idée de mettre en place un tableau de
bord permettant de suivre certains indicateurs
de gestion a été évoquée et devrait être effective
pour la fin 2008. Ce tableau de bord aurait un triple
intérêt : publier régulièrement des données sur des
objectifs précis (amélioration de la biodiversité,
satisfaction des visiteurs, impact des réserves, etc.),
permettre la comparaison entre différentes aires
et communiquer à l’égard du grand public. Temps
fort de ce Forum, la visite du premier Parc naturel
marin français, en mer d’Iroise au large du Finistère
(créé par le décret du 28 septembre dernier) a été
l’occasion d’ébaucher une stratégie nationale sur
les aires marines protégées selon des critères qui
seront précisés lors du 1er Colloque national sur
les Aires marines protégées en novembre 2007 à
Boulogne-sur-Mer. L’événement est organisé par le
comité français de l’UICN (Union Internationale pour
la Conservation de la Nature) avec, entre autres,
l’Agence des AMP et le Conservatoire du littoral.
Rappelons que la France s’est engagée à créer dix
parcs naturels marins d’ici... 2010 ! En novembre,
le Parc national de la Guadeloupe sera également
à Punta Cana (République Dominicaine) pour une
réunion sur la protection des récifs coralliens dans
le cadre du protocole CAR/SPAW.*
À l’issue de la première phase du « Grenelle de
l’environnement », la deuxième étape, consistant à
élaborer des rencontres avec le public et à recueillir
des propositions de terrain, s’achève.
Le 17 octobre dernier, une réunion du groupe de
travail axé sur la biodiversité s’est tenue en Guadeloupe, à laquelle le Parc national de Guadeloupe - par
l’intermédiaire de son directeur Denis Girou - a bien
sûr participé. Pour la Guadeloupe, les propositions
sur la biodiversité portent essentiellement sur des
engagements déjà évoqués, notamment la mise en
œuvre de la Charte européenne du tourisme durable,
la stratégie régionale pour la biodiversité, la révision
de la réserve MAB (Man and Biosphere)* ou encore
le projet d’un sanctuaire marin. Globalement, le Parc
national de Guadeloupe a défendu une approche plus
intégrée des territoires, ainsi que la mise en place
d’une coopération effective avec les îles voisines sur
des milieux comparables. Le rapport final est actuellement entre les mains du Ministère de l’écologie, du
développement et de l’aménagement durables. On
attend l’élaboration d’un plan d’actions, né de cette
concertation entre l’Etat et les représentants de la
société civile, pour la fin 2007.
*« L’homme et la Biosphère » : Programme international de recherches sur la biodiversité en vue d’un
développement durable initié par l’Unesco
*Le CAR/SPAW, Centre d’activités régionales pour les espaces et
espèces protégés dans la Caraïbe, intervient pour des actions dans
le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement à
travers la DIREN de Guadeloupe.
Photo : PNG
Des nouvelles de la Charte ! Dans ce grand projet
initié par la nouvelle loi sur les Parcs nationaux de
France en date du 14 avril 2006, faisant d’eux les
partenaires du développement local, la première
étape pour le Parc national de la Guadeloupe est de
délimiter sa nouvelle zone d’adhésion (en continuité
géographique ou en solidarité écologique avec les
coeurs du Parc). Aujourd’hui, le Parc tend la main
aux 21 communes de la Basse-Terre et du pourtour
du Grand Cul-de-Sac marin, pour les inviter à faire
partie de cette zone d’adhésion en signant la Charte.
Ces dernières ont tout à y gagner car le Parc dispose
d’une expertise certaine en termes de politiques
de protection, de mise en valeur et surtout de
développement durable.
Performance et
stratégie pour la
gestion des Aires
marines protégées
(AMP)
Photo : PNG
La Charte
du Parc national :
les communes
sollicitées
Grenelle de
l’environnement :
la biodiversité,
« l’assurance-vie
de la Guadeloupe »
17
Publireportage
Gwad’Air :
Echos de la Nature
l’air que nous respirons sous haute surveillance
Mercury Day :
700 bateaux - 3000 personnes sur un banc de sable large
de vingt mètres
une certaine conception de l’amour de la mer...
Dès 2008, le Parc National de la Guadeloupe participera avec
le conservatoire du littoral et les utilisateurs à la gestion de
l’îlet caret, idéalement situé dans la baie du grand cul de sac
marin, à proximité de la zone protégée.
L’Agenda 2008
des Parcs nationaux
de France est sorti !
18
Le magazine Terre Sauvage et les
Parcs nationaux de France signent
leur deuxième Agenda Nature en
commun ! Ce superbe tome vous
suivra sur 365 jours, prodiguant
semaine après semaine photos
et aquarelles croquant Dame
Nature sous son plus beau jour.
Présentant chaque Parc, cet
agenda permet de cerner et de
comparer les identités ô combien
multiples de ces espaces que
nous défendons au quotidien.
En plus des anciens (le Parc
des Cévennes, du Mercantour,
de la Vanoise, de Port-Cros, des
Ecrins, des Pyrénées et de la
Guadeloupe), les nouveaux venus
pour cette édition 2008 sont le
Parc amazonien de Guyane et
le Parc national de La Réunion,
respectivement créés en février
et mars 2007. En fin de cahier,
de courts textes décryptent les
institutions et organismes de
protection de l’environnement en
France avec leurs coordonnées
complètes.
Et
pour
les
passionnés, on y trouve même
l’index des espèces animales et
végétales protégées en France...
Une mine d’infos qui devraient
ravir tous ceux qui s’intéressent
à la richesse des patrimoines
naturels ! Pour l’obtenir, il suffit
de se rendre au siège du Parc
national, dans certains offices du
tourisme et syndicats d’initiative
(que nous ne pouvons encore
préciser), ou encore à la boutique
de la distillerie Bellevue à MarieGalante ! Et rien ne vous empêche
de le demander au Père Noël !
Siège du Parc national de
la Guadeloupe - Habitation
Beausoleil – Montéran - 97120
Saint-Claude.
Topo-Guide :
un allié malin !
Ne marchez plus sans lui ! Non, il
ne s’agit pas de votre K-way les
jours de pluie, mais d’un allié très
malin lors de vos randonnées :
le topo-guide « La Guadeloupe et
ses îles...à pied ». Avec plusieurs
itinéraires sur l’ensemble de
l’archipel, cet ouvrage édité par la
Fédération française de randonnée
pédestre décrit en tout 49 sentiers,
qui sont autant d’invitations à
redécouvrir la diversité de paysages
de la Grande-Terre, de la BasseTerre, mais aussi des Saintes et
de Marie-Galante. Outre l’expertise
de la Fédération française de
randonnée pédestre et le support
de cartes IGN, le guide classe les
marches par niveau et fournit des
photos et des illustrations. Pratique
donc indispensable...
Gwad’Air participe à la
réorganisation des transports
en Guadeloupe
C’est désormais une évidence : les transports
occasionnent de la pollution. Et quand on se penche
sur les premiers, impossible de faire l’impasse sur
cette dernière. Association agréée de surveillance
de la qualité de l’air, Gwad’Air offre ses services
aux collectivités. C’est dans ce sens que le Syndicat
mixte des transports du Petit Cul-de-Sac Marin
(SMT) a fait appel à l’association pour l’assister
dans l’élaboration du Plan de déplacement urbain
(PDU) de la région pointoise. L’agglomération la
plus peuplée de Guadeloupe, avec plus de 130 000
habitants dispersés entre les Abymes, Baie-Mahault,
Gosier et Pointe-à-Pitre, a l’obligation d’établir ce
fameux PDU pour rationaliser ses transports. L’idée ?
Avant de lancer les études préalables au PDU, il
était primordial de connaître le niveau de pollution
de l’air ! Poumon économique de la Guadeloupe,
l’agglomération pointoise se trouve aussi à la jonction
de la Grande-Terre et de la Basse-Terre. Le flux de
personnes est considérable et le trafic automobile,
largement favorisé ces dernières années, ne fait que
croître. A titre indicatif, sur les 200 000 véhicules
circulant en Guadeloupe, environ la moitié transite
par la région pointoise ! Pour jauger l’impact de la
pollution, Gwad’Air et le SMT ont défini des pôles
d’attraction du public : établissements scolaires,
centres commerciaux, administrations, ports,
aéroports et zones résidentielles denses.
Une bonne moyenne
mais de forts écarts
Dans l’agglomération, Gwad’Air disposait déjà de
trois stations fixes de mesures de la qualité de l’air.
Pour compléter cette information, des tubes passifs
de mesure ont été placés le long des axes de forte
circulation et à proximité de ces pôles d’attraction. Le
grand coupable, traqué et comparé, c’est le dioxyde
d’azote, polluant dégagé lors des phénomènes de
combustion. Concrètement, deux campagnes de
mesures de quinze jours chacune ont été réalisées.
L’une en saison sèche (carême), l’autre en saison
des pluies (hivernage). Les résultats ? Ils sont plutôt
bons ! Toutefois, la moyenne de 16,71 μg/m3 de
dioxyde d’azote est à nuancer : la répartition de
la pollution est plus qu’hétérogène puisque l’écart
entre les concentrations minimales et maximales est
de 50 μg/m3. Les grands carrefours encaissés sont
pointés du doigt quand les zones côtières, malgré
les axes routiers qui les traversent, présentent
une faible pollution grâce au vent. Les zones
situées dans les terres accumulent, quant à elles,
la pollution émise localement et celle provenant
du littoral transportée par les alizés. La météo joue
aussi son rôle ! La saison des pluies connaît une
concentration moyenne en dioxyde d’azote inférieure
de 26,71% à celle de la saison sèche. Eh oui, les
précipitations lessivent l’air ! Bientôt, les résultats
obtenus par Gwad’Air permettront l’élaboration du
tant attendu plan de déplacement urbain. Optimiser
les transports, contenir la pollution, c’est avant tout
améliorer notre cadre de vie !
Renseignements :
05 90 32 32 90 ou sur www.gwadair.org
« La Guadeloupe et ses îles... à pied »
Guides PR - Prix public = 16 euros.
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