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Jaguar XKR-S
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Black
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Jaguar XKR-S cabriolet
La sellerie cuir est une invitation au
voyage. Les baquets à trame carbone
sont réglables dans 16 positions !
Pensé dès les premiers
jours pour passer au
cabriolet, le XK tolère
sans peine les 550 ch
du V8 compresseur. Un
monstre à l'aise sur piste
comme sur la riviera...
U
n an jour pour jour après
l'arrivée remarquée du
coupé XKR-S, le félin
débarque en version cabriolet.
Agressive, bodybuildée avec
une finesse connue des
seuls designers britanniques
et sévèrement vitaminée,
la découvrable dévoilée en
novembre au Salon de Los
Angeles aura attendu les
beaux jours pour poser ses
larges gommes sur le bitume
européen. Et soigner son
entrée en accaparant la piste
de l'Ascari Race Resort, haut
lieu de la performance, pour
Après bien des atermoiements, Jaguar va mieux. Désengagement de Ford, rachat par Tata,
concept-cars excitants et rapprochement avec Land Rover : la célèbre firme anglaise entrevoit
l'avenir avec sérénité et compte sur des modèles inédits pour séduire. Le cabriolet XKR-S, félin le
plus puissant jamais produit, vient jouer les locomotives de charme ! Texte : Frédéric Lardenois
Photos : Nick Dimbleby.
signifier les grandes ambitions
de ses géniteurs. Sous
l'interminable capot ajouré,
le V8 au compresseur Roots
délivre ses 550 ch en rang serré.
Une augmentation mesurée
face au XKR "de base", à mettre
sur le compte d'une gestion
électronique adaptée autant
qu'une ligne d'échappement
inédite faisant appel à des
tubulures croisées et un
silencieux inox doté de valves
actives. La transmission subit
peu de changements, avec
une boîte auto renforcée à
six rapports et commandes
au volant, l'intégralité de
la cavalerie et du couple
dantesque (près de
70 mkg !) matraquant les
seules roues arrière. Pour
digérer le tout, l'ADN de cette
Jaguar hautes performances
a été étudié de près.
Développement maison
Le châssis Adaptive Dynamics,
qui contrôle les mouvements
de caisse en continu, réduit
considérablement plongée et
roulis. L'Active Differential,
judicieux autobloquant à
gestion électronique, oscille de
0 à 100 % pour une motricité
optimale et fait partie intégrante
du DSC (l'ESP de Jaguar) pour
favoriser l'agilité dans les
grandes courbes. Le tarage des
ressorts est affermi de 30 %,
la hauteur de caisse abaissée
de 10 mm et le programme
de stabilité présente un mode
TracDSC recalibré qui retarde
l'intervention de l'ABS et laisse
plus de marge aux conducteurs
exprimentés, dérives fumantes
en prime. Cherry on the cake, les
roues de 20 pouces sont forgées
et les bras de suspension, pour
ne citer qu'eux, sont allégés de
18 %. Toutes ces améliorations
peuvent être "appelées" via le
Dynamic Mode depuis le tunnel
central, une pression prolongée
sur la touche ornée d'un drapeau
à damiers impactant sur la
courbe de couple, la réponse à
l'accélérateur, l'amortissement,
les vitesses de passage des
rapports, leur maintien en zone
rouge lors des sélections via
les palettes et l'ouverture des
clapets d'échappement. Ouf !
Les locaux signant ici rien moins
que la Jaguar de route la plus
performante de l'histoire,
notez que l'accastillage est à la
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L'épaisse calandre
grillagée reçoit
le sceau R-S, repris
à la poupe et dans
l'habitacle. Les
divers appendices
aéro, à eux seuls,
informent déjà sur le
pedigree de l'engin.
hauteur avec une aéro simulée
en informatique. Une initiative
louable qui permet de réduire
la portance de 26 % (avec une
vitesse maximale -limitée- de
300 km/h, on les remercie...),
d'arborer un aileron carbone ultra
léger favorisant la stabilité à vive
allure et de maintenir la traînée
à sa valeur nominale, malgré les
appendices rapportés. Histoire de
vous achever avec les retouches
du catalogue, notez que le cockpit
reprend les sièges baquets en
cuir Warm Charcoal à trames de
carbone et passepoil contrasté
du coupé, mais bénéficie d'un
inédit entourage de pare-brise en
peau noble de chez Poltrona Frau.
La capote qui s'efface en 18 s
peut être commandée en sept
coloris, la peinture métallisée
dans six teintes exclusives (dont
trois Racing, Italian Red, French
Blue et l'incontournable British
Green) et les jantes Vulcan dans
trois finitions, dont une chromée
inédite. Le joli bébé, aluminium
aidant, se maintient sous la barre
des 1 800 kg en imposant un
style emprunt de puissance et
de dynamisme. Le tout, miracle
de l'élégance à l'Anglaise, sans
sombrer dans le belliqueux,
le XKR-S cabriolet s'appréciant
autant dans les marinas huppées
qu'aux abords des circuits select.
Double détente
C'est justement sur la côte
andalouse, riche idée, que Jaguar
a jugé bon de présenter sa bête.
De Marbella au circuit d'Ascari,
rien qu'un saut de puce pour
profiter des vocalises du V8
suralimenté. Première approche,
premier choc : le démarrage
du bloc réveille les durs de la
feuille avec un réel talent, mais
n'agresse pas. Les commandes
raffermies sont douces, l'accueil
des baquets tout juste sportif
et la position de conduite, cas
d'école, réglable aux petits
oignons dans 16 directions,
cerceau électrique en prime.
Autant vous signaler d'emblée
l'unique défaut -majeur- relevé
lors de cette prise en mains : la
direction manque de consistance
avec une assistance exagérée à
basse vitesse qui ne diminue ses
efforts qu'au-delà de 150 km/h.
Louable sur une XJ Supersport
au gabarit de limousine,
inconvenant sur une GT qui
fait de l'implication du "pilote"
son cheval de bataille. Pour le
reste, surprise(s) heureuse(s).
Du cabriolet XKR, je gardais
un souvenir en demi-teinte,
regrettant sa sonorité étouffée
autant qu'un comportement
peu affirmé à rythme élevé.
C'est capote ouverte que le XKR-S
s'apprécie à plein. La sonorité
diabolique du V8 est jubilatoire !
Rigidité aidant,
le XKR-S Cabrio
est aussi efficace
que le coupé.
Les sensations
sont décuplées
et le plaisir entier,
même à rythme
élevé sur la piste.
Le volant Sport
chauffant habillé de
suédine Jet est une
des rares options.
Cuir, GPS, carbone
et alu font partie de
l'accastillage livré de
série sur le XKR-S.
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Vous êtes en week-end ? Choisissez
le mode normal. Une piste est en vue :
switchez sur Dynamic et pleins gaz !
Cette griffe
R-S apporte
exclusivité et
performances
de pointe à la
gamme XK. Sans
renier l'éducation
rigoureuse de la
marque, facilité
d'usage en tête.
Le coffre du V8 compresseur autorise
des performances canon : 4.4 s sur le
0 à 100 et 300 km/h en vitesse maxi !
Sur le tracé très
sélectif d'Ascari,
la direction trop
légère à basse
vitesse gène
les placements.
D'autant plus
gênant que le grip
de la Britannique
est juste bluffant...
Les quatre
sorties de la
ligne en inox
vrombissent
dès le mode
Dynamics activé :
les valves mobiles
laissent alors le
V8 s'exprimer
sans fard. Baissez
vos sonotones !
La molette alu
érectile, commune
à toutes les Jaguar
modernes, permet
de sélectionner le
mode Sport de la
transmission. Sur
lequel vous pourrez
emmener tous les
rapports au rupteur !
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Pour profiter de la ligne
affirmée, choisissez bien
votre teinte. Il existe
trois versions racing,
bleue, rouge ou verte !
Pause méritée
près de Ronda,
à quelques
encablures de
Marbella. Aucune
équivoque : le
XKR-S fleure bon
la puissance !
Au coupé XKR-S, je reprochais
la valse hésitation entre pure
sportive dévoreuse de chronos
(elle signe le 0 à 100, comme
sa jumelle décapitée, en 4.4 s
seulement !) et GT luxueuse
ménageant ses occupants...
Le XKR-S Cabriolet fait fi des
convenances : il maltraite le sol,
adopte un comportement ciselé
doublé d'une agilité redoutable
sur les gros freinages et surtout,
miracle des pavillons en toile,
d'une musicalité de diva qui fait
office de drogue dure ! Boîte
bloquée en mode manuel, le
compte-tours s'éclate sur la zone
rouge, l'échappement rauque et
métallique crépite au lever de
pied et les relances, singeant la
catapulte médiévale, donneraient
le sourire au plus bourru des
ermites de haute montagne.
Ainsi menée, la Jaguar enchaîne
les courbes avec neutralité pour
peu que vous ne relâchiez pas
bêtement les gaz, la manœuvre
appelant aux bonnes grâces
de la fée électronique. Le mode
TracDSC, finement calibré,
autorise ce qu'il faut de dérive
pour exacerber l'effet du
différentiel, allié de poids en
sortie de virage.
Bonne à tout faire
Le grip des Pirelli, préférés aux
Dunlop habituellement montés
sur les XKR, est bluffant en
toutes circonstances et seule
une grosse erreur d'appréciation
parvient à mettre à mal leur
motricité. Le train avant, loin
devant les occupants, ne
8.7
Note générale /10
rechigne pas à se charger sur les
gros freinages pour magnifier le
pouvoir directionnel, la poupe
enroulant sans agressivité
pour un placement chirurgical
dans les épingles. Si le XK du
siècle dernier était un saucisson,
le millésime 2012 impose sa
rigidité et sa belle éducation
aux plus hermétiques. Jaguar,
fraîchement associé à Land
Rover, fourbit ses armes et frappe
d'un poing musclé sur la table
des négociations : les équipes
plurielles (folie anglaise, rigueur
germanique et fonds indiens)
parviennent enfin à conjuguer
leur talent. Jamais la Bretagne
n'aura été aussi Grande...
En chiffreS
moteur : V8 5.0, compresseur,
propulsion, boîte auto 6 rapports.
puissance : 550 ch dès 6 000 tr
couple : 69.5 mkg dès 2 500 tr
freins : disques AV/AR de 380
et 376 mm, étriers 2 et 1 piston(s).
châssis : Adaptive Damping
et Jaguar Active Differential
jantes : Vulcan forgées 20",
Pirelli PZero en 255/35 et 295/30.
poids : 1 795 kg
perfs : 0 à 100 km/h : 4.4 s,
Vitesse limitée : 300 km/h
prix : 142 800 E