Djibouti, escale française sur la mer Rouge
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Djibouti, escale française sur la mer Rouge
Djibouti, escale française sur la mer Rouge (Dossier réalisé par le service éducatif de la MGT) Historique de la fondation de Djibouti Carte des États actuels de la corne de l’Afrique (en vert) Image satellite de la corne de l’Afrique (réalisée par la NASA) Djibouti est entouré. Djibouti est entouré. (source : Wikipédia) (source : Wikipédia) Djibouti aujourd’hui A la croisée de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’océan Indien, Djibouti était au Moyen Age un important carrefour commercial entre les Arabes et l’Afrique, notamment pour le trafic d’esclaves ou le commerce des aromates. Les Britanniques s’installent à Aden en 1839, sur le golfe d’Aden au débouché de la mer Rouge. C’est pour faire pièce à cette expansion britannique dans la région de la mer Rouge que les Français s’installent à Djibouti. En 1862, un traité entre la France et les chefs afars de la région d’Obock cède Obock, au nord du golfe de Tadjoura, à la France. Pendant une vingtaine d’années, ce lambeau de terre aride demeure abandonné, seule l’implantation du drapeau français signalant le changement de propriétaire. (source : Wikipédia) En 1883, durant la guerre du Tonkin, les Britanniques décident, sous prétexte de neutralité, d’interdire aux navires français l’accès au port d’Aden, nécessaire, depuis l’ouverture du canal de Suez, pour le ravitaillement des steamers sur la route de l’Extrême-Orient. Les autorités françaises se souviennent alors du territoire d’Obock, et décident d’y installer une escale maritime et un dépôt de ravitaillement. Léonce Lagarde est nommé commandant d’Obock. Il étend rapidement le territoire sous souveraineté française, signant en 1885 un traité avec les chefs Issas de la côté Sud du golfe de Tadjoura. Les multiples inconvénients d’Obock n’échappent pas à Lagarde : le site n’est pas le point de départ d’une piste caravanière, l’eau y est rare et trop salée (elle érode les chaudières des navires à vapeur qui y font escale) et la rade est difficile d’accès. Dans les années 1890, il fait donc transférer le siège du gouvernement au cap Djibouti, presqu’île qui s’ouvre largement sur le golfe d’Aden, au débouché de vallées sinuant depuis l’Ethiopie. Cela permet aussi aux Français de capter à leur profit les marchandises venant en caravane depuis l’Ethiopie et qui se dirigeaient jusque là vers le port de Zeila, un peu plus à l’Est, en Somalie britannique. Sur ce site marécageux, vierge de toute implantation, Lagarde jette les bases d’un établissement urbain, Djibouti-ville, qui devient en 1896 le chef-lieu de la colonie baptisée Côte française des Somalis. La ville nouvelle accapare tous les investissements économiques, centralise toutes les fonctions, le reste du territoire (23 000 km2) étant abandonné aux pasteurs et aux caravaniers. Elle se transforme en port de mer important pour toute la région. Elle compte 1200 habitants en 1893, 6000 en 1897, et 15 000 en 1900, dont environ 2000 Européens. La ville se bâtit, des artisans yéménites et pakistanais construisent de splendides maisons qui constituent le cœur de la cité. (cote MGT : CP Collin 1175) La construction, de 1898 à 1917, du chemin de fer reliant, sur près de 800 km, Djibouti à AddisAbeba en Ethiopie, finit de consacrer Djibouti comme porte maritime de l’Ethiopie. Cela provoque l’arrivée, outre de nombreux Français, de travailleurs somalis, arabes, indiens, grecs, arméniens, ainsi que des populations nomades de l’intérieur, attirés par les activités liées au chemin de fer, au port de Djibouti, au commerce, et à l’exploitation des Salines. En 1920, Djibouti se classe en 7e position par rapport aux grands ports des colonies françaises. Un article du premier numéro du premier journal local affirme en 1899 : « Djibouti, c’est la clef de l’Ethiopie placée sous la sauvegarde politique désintéressée de la nation française. Djibouti, c’est le cœur où doit affluer pour l’aller et le retour, l’artère principale de pénétration scientifique industrielle et commerciale dont les ramifications lointaines prévues iront un jour franchir le Nil et rejoindre les chemins de fer du Congo. Djibouti c’est le point d’appui de la flotte française à l’entrée et à la sortie du canal de Suez. Djibouti c’est le dépôt de charbon de tous les services maritimes français vers les Indes, l’Indochine, l’Annam, le Tonkin, la Chine et le Japon, vers l’Australie et la Nouvelle-Calédonie, vers Madagascar et ses dépendances… » La ville de Djibouti La ville est fille de la colonisation française, et les cartes postales de Collin de Plancy montrent une ville tout juste sortie du désert. Les premiers bâtiments ont été construits par les commerçants européens et les autorités administratives sur le plateau de Djibouti. La ville est avant tout une ville portuaire. Djibouti devient rapidement une escale technique incontournable, où les bateaux français, notamment ceux des Messageries Maritimes qui relient Marseille à l’ExtrêmeOrient, s’approvisionnent en charbon, en eau, en vivres. Stratégiquement situé au débouché de la mer Rouge, le port doit concurrencer Aden et atténuer la dépendance vis-à-vis de la puissance britannique. Djibouti-Ville en 1917 L’équipement portuaire, fort sommaire, se limite alors à la jetée du Gouvernement, construite au pied de la résidence du gouverneur, elle-même commanditée en 1896 par Léonce Lagarde. En fait, le trop faible tirant d’eau du port oblige les navires à rester en rade. Leurs cargaisons sont transbordées sur des boutres et des chalands à vapeur qui peuvent accoster sur la jetée. Les voiliers traditionnels côtoient donc les navires à vapeur, les boutres sillonnent la mer Rouge et l’océan Indien dans un cabotage qui stimule les activités d’import-export de Djibouti. (Plan tiré de l’article en ligne de Colette Dubois, http://sites.univ-provence.fr/wclio-af/d_fichiers10/Djibouti.html) La résidence du gouverneur a été élevée près du port. Balayée par la brise marine, elle bénéficie d’une relative fraîcheur. Visible par tous les voyageurs, son caractère monumental doit symboliser la puissance française : plusieurs étages, dont un à galerie, le dernier surmonté de tourelles qui disparaîtront en 1930 au profit d’un toit terrasse. (cote MGT : CP Collin 1171) (cote MGT : CP Collin 1184) La ville commerçante s’est édifiée en arrière de la zone portuaire. En son cœur, la place du marché, également appelée place des chameaux. C’est le lieu de départ et d’arrivée de la piste reliant Djibouti à Addis-Abeba, ouverte au début des années 1890 et empruntée par les caravanes de dromadaires. Grâce à elle, les Français contrôlent une voie de commerce qui permet d’atteindre le cœur de l’empire éthiopien. Ce contrôle sur le transit de l’Ethiopie génère des activités commerciales qui, en stimulant l’import-export, encourage l’essor urbain. Dès la fondation de la ville s’est imposée la ségrégation urbaine entre les communautés. Djibouti est en effet profondément cosmopolite. (cote MGT : CP Collin 1196) Les Somalis (de la tribu des Issas), pasteurs nomades de tradition, se sédentarisent sous la pression des besoins des citadins en bois de chauffe, en viande, en lait, et pour répondre à la demande en chameliers des échanges commerciaux. Le quartier somali est rejeté à la périphérie de la ville européenne. Les habitations font appel aux techniques ancestrales : les cartes postales nous montrent des cases rondes, dont la structure en bois léger est recouverte de nattes en vannerie (ensemble facilement démontable et transportable, constituant l’habitat traditionnel des Somalis). On trouve aussi des maisons rectangulaires en torchis, recouvertes de roseaux. (cote MGT : CP Collin 1195) La ville européenne, elle, est bâtie sur le plateau de Djibouti. Les maisons en pierre, à un ou deux étages, ont un toit plat. Les plus cossues s’entourent d’une véranda à claustra, les moucharabiehs, qui permettent de ventiler l’habitation tout en préservant l’intimité. L’architecture s’inspire du modèle des villes du Yémen. Le recrutement de maçons originaires du Yémen, associé à la réussite de quelques commerçants yéménites, (cote MGT : CP Collin 1172) expliquent ce métissage culturel. La communauté pakistanaise a aussi grandement contribué à la construction des immeubles de style colonial de Djibouti, avec ses arcades. (cote MGT : CP Collin 1174) La ville observe un plan en damier, l’administration ayant mis en place un cadastre. Les immeubles s’alignent soigneusement le long de rues et de places. L’espace urbain est rationalisé. Le cœur de la ville européenne est la place Ménélik, autour de laquelle s’organisent les bureaux du gouvernement. L’irrigation de la ville, à partir de la source d’Ambouli, a permis de donner vie à des espaces verts où prédomine l’acacia du Yémen. (cote MGT : CP Collin 1176) Poste de police sur la place Ménélik (cote MGT : CP Collin 1173) (cote MGT : CP Collin 1181) (cote MGT : CP Collin 1182) La gare est inaugurée en 1900 sur le plateau du Marabout devenu nouveau poumon économique de la ville. A côté, le plateau du Serpent, plus résidentiel, est progressivement peuplé par des Européens qui recherchent les bienfaits de la brise marine. C’est donc en direction de ces deux pôles que s’effectue l’extension de la ville au début du XXe siècle. Une route, dont la construction a débuté en 1898, relie désormais les trois entités de la ville. Elle suit un terre-plein édifié pour permettre un accès permanent au plateau du Marabout, la zone s’étalant entre le plateau de Djibouti et le Marabout étant inondable lors des grandes marées. (cote MGT : CP Collin 1202)
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