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LONDON 2013 Flammarion 87, quai Panhard et Levassor 75647 Paris Cedex 13 Fax: 33 1 43 26 47 81 www.foreignrights-flammarion.com ARTHAUD CO-EDITIONS DEPARTMENT JANA NAVRATIL MANENT International Co-editions Manager 33 1 40 51 31 52 • e-mail: [email protected] ANNE MINOT Contract and Production Administration 33 1 40 51 30 31 • e-mail: [email protected] CONTENTS ARTHAUD An Atlas of Accursed Spots 3 Universal Cosmography 5 Imaginary Journeys 7 The Adventures of a Gentleman-Traveler 9 Fontainebleau Climbs 11 OLIVIER LE CARRER 45 Most Frightening Places to visit before you die Atlas des lieux maudits Les 45 lieux les plus effrayants du monde Atlas des Lieux maudits Arthaud LONDON 13 An Atlas of Accursed Spots Olivier Le Carrer Les 45 lieux les plus effrayants du monde The Author Journalist, navigator, author of books on the maritime world and the history of voyages, Olivier Le Carrer has long been the editor of Bateaux, the oldest sailing magazine in France. A member of the French Geographical Society, with a passion for antique maps, he has authored hundreds of reports on all the seas of the globe. The Work This atlas, illustrated with more than 60 maps, offers a world tour of the planet’s most disturbing spots: from the famous Bermuda Triangle to the Aokaigahara suicide forest in Japan, via the cursed Lost Dutchman Mine in Arizona… Natural catastrophes, sea monsters, haunted places, villages buried in sand: Olivier Le Carrer, journalist and navigator, takes us on a hellish and instructive voyage visiting the 45 most frightening spots on Earth. Covering all continents from the Greenwich Meridian and continuing eastwards after the antemeridian around the world, the book surveys all kinds of curses, from antique myths to gothic ghosts as well as imaginary creatures, and covers the whole spectrum from gory historical accounts to very real contemporary dangers encountered in actual spots. FORMAT: 185 x 260 PAGES: 144 ILLUSTRATIONS: 60 BINDING: Quarter-bound hardcover PAPER: Offset 120 g WORDS: 30 000 PRICE: 25 € ALL RIGHTS AVAILABLE PUBLICATION DATE: October 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4sContract and Production Administration sEMAILAMINOT mAMMARIONFR Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at www.foreignrights-flammarion.com 3 80° 75° 70° 65° 60° 55° Ile de sa bl e n H or Ca p A m ity C vill ité e so le il du Tr i N an ev gl ad e a Longitudes ouest Triangle du Nevada Bienvenue au cimetière des engins volants mis en oeuvre pour localiser un individu sur le territoire des États-Unis. Non sans effets inattendus, d’ailleurs, cette énorme mobilisation aboutissant à l’identification d’une dizaine d’épaves d’avions éparpillés dans la Sierra. Autant de vestiges d’accidents dont personne ne s’était vraiment soucié jusqu’ici. A part bien sûr les habitués de cette étrange région où les déserts brûlants sont enchâssés entre des crètes neigeuses culminant à plus de 4000 m. Eux ne manquent pas de rappeler que plus de 2000 avions auraient disparu dans ces parages au cours des cinq dernières décennies… Et de montrer du doigt une installation mystérieuse qui pourrait avoir sa part dans ces carnages aériens. Ou même bien pire. e 3 septembre 2007, le milliardaire Steve Fossett, connu pour ses exploits sur mer et dans les airs, disparaissait au cours d’une banale sortie en avion de tourisme au dessus de la Sierra Nevada. Au bout d’un mois d’efforts, incapables de trouver la moindre trace de l’appareil, les autorités décidaient de suspendre les recherches, jugeant désormais nulles les chances de survie de l’aviateur. Un an plus tard - le 29 septembre 2008 - l’affaire était relancée par la pêche miraculeuse d’un randonneur : au milieu de la végétation, un portefeuille contenant 1005 $ et, surtout, trois pièces d’identité appartenant au disparu… Deux jours plus tard, les recherches aériennes et terrestres permettaient enfin de repérer, à 690 m de là, l’épave du petit monomoteur Bellanca N240 R utilisé par l’aventurier. L’analyse ADN des ossements recueillis peu après à proximité allaient lever les derniers doutes, confirmant qu’il s’agissait bien du corps de Steve Fossett. L La présence d’une base de l’US Air Force en plein désert n’a a priori rien de surprenant, les militaires étant généralement friands d’espace et de tranquillité. Avec les 12 140 km2 de la Nellis Air Force Range (une superficie trente fois supérieure à celle du plus grand terrain militaire d’Europe !), ils ont de quoi faire : la traversée de part en part de ce «domaine» représente au bas mot 250 km. Le survol de la zone est soumis à certaines règles, mais tout s’y passe, à première vue, dans la transparence. Six aéroports (dont trois privés) y sont éparpillés et quelques routes - très paisibles - parcourent ce vaste territoire. Reste tout de même au milieu de Le contraste ne pouvait être plus saisissant. À dix minutes de vol de la trépidante Las Vegas, il était donc possible qu’un avion s’évanouisse dans la nature, échappant à toutes les investigations pendant un an ! Et ce n’est pourtant pas faute d’y avoir mis du coeur : compte tenu de la notoriété de la victime, jamais autant de moyens - on parle de plus de 2 millions de dollars, partagés entre les proches et les pouvoirs publics - n’auront été 6 80° 75° 70° 65° 60° 55° Ile de sa ble n H or C ap du Tr N ian ev g ad le a A m ity C ville ité so le il Longitudes ouest l’on ne peut s’approcher du périmètre interdit sans être mis en joue par des patrouilles lourdement armées c’est bien que se cachent ici des secrets inavouables… On parle d’une immense base souterraine dissimulée sous les pistes, de hangars creusés dans les montagnes entourant le lac, et même d’un centre d’études sur les civilisations extra-terrestres. Y seraient stockés et analysés les nombreux ovnis observés dans la région - avec leurs équipages, bien sûr - dont la fameuse soucoupe volante qui s’était écrasée à Roswell, au Nouveau-Mexique, en 1947. Dans un tel environnement, plus rien ne saurait étonner. Les innombrables accidents d’avions dans la région? Probables collisions avec des ovnis, des engins de mort non homologués, voire liquidation pure et simple des intrus par les services de sécurité… Les vrais passionnés d’aviation ont moins d’imagination. Ils savent juste que les violentes turbulences, partout présentes dans ce relief tourmenté aux contrastes thermiques terrifiants, sont autant de pièges mortels. Et ne se font aucune illusion sur l’hospitalité de ce somptueux tombeau montagneux, vaste comme un département mais moins peuplé qu’un village, dans lequel les immenses séquoias ne demandent qu’à engloutir à jamais le promeneur imprudent ou malchanceux. Maudite nature… cette zone relativement bien balisée une «terra incognita» qui alimente depuis plus de soixante ans les réflexions des services secrets du monde entier… et les fantasmes des honnêtes citoyens. Répertorié dans les rapports de la CIA sous le nom très administratif d’Area 51, cet espace mal défini (il a longtemps été méthodiquement censuré sur les cartes…) possède aussi quelques appellations plus imagées, à l’exemple de Dreamland, Paradise Ranch, Watertown Strip, ou encore Groom Lake, du nom du lac assèché qui occupe une partie du secteur, surtout connu au XIXème siècle pour ses mines d’argent et de plomb. La réputation sulfureuse du site remonte à l’après guerre, quand les essais de bombes atomiques s’y sont multipliés et que, parallèlement, le président Truman a décidé l’implantation sur place d’une base ultra secrète pour tester toutes sortes d’engins aériens et d’armes nouvelles. L’existence de cet équipement ne sera officiellement admise par le gouvernement qu’après une quarantaine d’années d’activité. Des projets d’avantgarde, comme les avions U-2, le programme Oxcart, ou l’étonnant Blackbird, ont été développés ici. Mais ces aéronefs sophistiqués ne constitueraient selon certains que la partie émergée d’une structure plus complexe. Les «ufologues» de toute la planète se sont en effet pris de passion pour cet endroit, manifestement stimulés par le régime de haute sécurité qui règne autour de l’Area 51. Si L’US BASE DE CE AIR FOR BASE DE AIR FORCL’US E 6 4 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at www.foreignrights-flammarion.com Arthaud LONDON 13 Universal Cosmography Cosmographie universelle GuiLLAUME,E4ESTU &RANK,ESTRINGANT The Author &RANK ,ESTRINGANT, Professor of French Literature of the 16th century at the Université Paris-Sorbonne, member of the research center on travel literature, is the author of numerous works on cosmography and voyages. The Work Key Sales Points This illuminated atlas with color maps was preciously preserved for centuries before being exhumed from the archives of the French Defense Ministry’s Historical Service. It is a work of art and an exceptional testimony to the savoir-faire of cartographers from the middle of the 16th century. Written and illustrated only fifty years prior to the discovery of the Americas for Gaspard de Coligny, Admiral of the French navy under Henri II, this atlas is the work of Guillaume Le Testu, an experienced navigator from Le Havre. He participated in the first colonization expeditions in Latin America and shared the exploits of the well-known corsair Francis Drake. The first section of the book is richly illustrated with full color reproductions of extracts from 16th- century atlases, cosmographies, and paintings.The accompanying texts: - situate the work of Le Testu in the historical context of the Great Voyages of Discovery, - reveal the life of the intrepid Guillaume Le Testu, “Royal Pilot”, adventurer, and cartographer. - analyse the representation of the world for the men of the Renaissance, including the fantasized beasts, leviathans, animals and curious varieties of the human race, supposedly encountered in the world. The maps of the Universal Cosmography reproduced in facsimile, in the second part of the book, are then assembled together to reconstruct the globe and continents as they were mapped by Le Testu. s)NCLUDES A FACSIMILE OF THIS PREVIOUSLY UNPUBLISHED 16THCENTURYILLUMINATEDATLASREPRODUCEDINFULLCOLOR ONHIGHESTQUALITYARTPAPERS &/2-!4 290 x 378 0!'%3240 ),,5342!4)/.3 200 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2-UNKENPOLARGFACSIMILEANDPRESTOSILK GPRESENTATION 7/2$3APPROX 02)#% 70 € ALL RIGHTS AVAILABLE 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 5 L’AMÉRIQUE « PLUS OULTRE » Brésil, folios 15 verso, 16 recto, Atlas dit du Dauphin, 1542-1546 (no 7). L’atlas dit « du Dauphin » et atlas nautique composé de 14 cartes nautiques sur vélin et de 5 feuillets de tables et instructions diverses, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque royale de La Haye1, est à dater des années 1542-1546. Selon Marcel Destombes, il constitue le chaînon de transition entre la cartographie portugaise et la cartographie normande, dite de Dieppe, qui commence avec la première carte de Desceliers, non signée2. Il doit son nom aux armoiries du dauphin Henri, fils puîné de François Ier et futur Henri II, qui figurent dans la 2e carte entre un écusson aux armes royales à trois fleurs de lys d’or sur champ d’azur et un troisième écusson barbouillé, qui était peut-être celui de la reine3. L’écusson du Dauphin porte : écartelé aux 1 et 4 mi-parti de France, et 2 et 3 de Dauphiné. et 8). C’est la région nord-est, l’actuel Nordeste, qui est privilégiée. Dans la 6e carte, représentant l’Atlantique médian, coupé à mi-hauteur par l’« Équinoctial », apparaît une « maloca » ou maison longue avec trois hamacs suspendus ; quatre autres hamacs sont tendus entre les arbres. Un perroquet picore le toit de la hutte longue, tandis que deux autres s’envolent à tire-d’aile. Le bois rouge est abattu sous la surveillance d’un soldat européen, l’épée au côté. Un second fait escorte à un porteur de bois rouge, tous deux se dirigeant vers la côte en conversant. Deux singes à longue queue, l’un adulte et l’autre enfant, semblent se disputer ou jouer. La 7e carte, qui est la plus spectaculaire, montre le centre et le sud du Brésil, avec la profonde échancrure du Rio de la Plata, charriant une traîne d’îlots d’azur, de gueules et d’or. En face Toutes les cartes, à la même échelle, sont de la côte actuelle de l’Argentine est écrit : « Coste orientées par des roses des vents, surmontées au du Bresil tirant le detroit de Magaillen ». Dans nord d’une aiguille coiffée elle-même d’une boule. l’intérieur des terres, un bûcheron nu coupe à la Le peintre a placé en haut de chaque carte une fleur hache du bois rouge, un arquebusier européen à de lys indiquant le nord et en bas un croissant de ses côtés. La scène principale, au-dessous, montre lune, cornes tournées vers le bas, qui marque le combat de deux bandes d’Indiens nus, archers le sud. Fleurs de lys et croissants de lune se à gauche et guerriers armés de massues à droite, retrouveront à foison dans les nombreux pavillons du type iwera peme, à l’extrémité en forme de de la Cosmographie universelle. Comme dans l’atlas rame. Ce motif de la guerre sauvage se retrouvera, de Le Testu, la nomenclature est portugaise, mais presque à l’identique et inversé latéralement, dans partiellement francisée. Cette nomenclature, la mappemonde de Desceliers de 1550. estime M. Destombes, « indique que l’auteur Au-dessous dans la même carte, deux groupes se portugais travaillait en France et que l’atlas était, tournent le dos : à gauche, quatre Indiens porteurs de longue date, destiné à des Français ». de bois rouge escortés par un arquebusier à Le Brésil est à l’honneur, représenté, en tout coiffe écarlate se dirigent vers la côte ; à droite, ou en partie, dans trois cartes différentes (6, 7 deux arquebusiers marchent résolument vers C Brésil, folio XLIV verso (n°43). Mappemonde, Pierre Desceliers, 1550. À l’aube de la France Antarctique son planisphère de 1550, représentait à l’endroit du Brésil le combat des « Tabaiarres » à jupettes de plumes, armés de massues à l’extrémité ronde – l’iwera peme des Tupi – contre les « Analou » archers ; entre les deux groupes affrontés, un blessé nu à quatre pattes, saignant des bras et des jambes, essayait péniblement de se relever. ans la 43e carte représentant le Brésil (f. XLIV v°), le Rio de la Plata frappe par l’extension donnée à son estuaire et à ses affluents, le Paraguay et le Paraná. Ce large estuaire à trois branches remontant vers le nord présente exactement le même dessin que dans le planisphère de Desceliers. Il contredit le dessin de la carte précédente, où la même « Rivierre de Plate » ne comportait que deux branches, repliées en outre vers l’est. Dans l’atlas de Le Testu, les cartes s’additionnent, mais, vraies ou fausses, anciennes ou modernes, elles ne se corrigent pas l’une l’autre, comme on le verra plus loin à propos de TerreNeuve et du Canada. D Les scènes de cannibalisme rapportées dans les récits à peine postérieurs de Hans Staden, André Thevet et Jean de Léry trouvent ici une illustration aussi spectaculaire qu’inexacte : le prisonnier dont les membres sont tranchés au hachoir est allongé sur une table de boucherie. Son bras gauche coupé est suspendu à un arbre, tandis que sa cuisse droite sectionnée est attachée plus loin à une souche. En dépit de ce traitement cruel, la victime, les yeux clos, paraît dormir. Cette mise en scène macabre rappelle un détail d’une carte de l’Atlas Vallard2 : là aussi un corps humain est équarri à grands coups de hachoir sur une table de boucherie rudimentaire, une table à tréteaux avec audessous un seau rempli de sang ou d’abats. Mais la scène n’a pas lieu au Brésil : elle est située dans « lille des geans » au milieu de l’océan Indien, sous le tropique du Capricorne, écho possible de l’anthropophagie de certaines peuplades de Sumatra, ou plutôt souvenir de la fabuleuse île de Zanzibar de Marco Polo, habitée par des géants noirs et voraces, mangeant comme quatre – ou « comme cinq », dit la chronique3. La boucherie cannibale est donc un stéréotype de la sauvagerie la plus extrême. C’est pourquoi elle se transporte aisément d’un océan à l’autre, presque à même latitude. La côte très indentée, la riche nomenclature qui la festonne sont d’inspiration portugaise. La familiarité du pilote normand avec ces parages se manifeste en revanche par l’abondance d’une iconographie où l’observation le dispute à quelques détails fantaisistes. Dans un hamac, un couple d’Indiens est allongé têtebêche au-dessus d’un feu destiné à éloigner les moustiques. Cette scène pacifique contraste avec un peu plus loin le combat à l’arc de deux rangées de guerriers nus, dont un seul se protège au moyen d’un bouclier. Déjà l’Atlas du Dauphin, conservé aujourd’hui à La Haye, et datant des années 1542-1546, montrait, dans sa 7e carte, deux bandes d’Indiens nus affrontés, arcs d’un côté et massues de l’autre, avec un guerrier tombé au milieu1. S’inspirant sans doute de ce précédent ou bien d’un modèle commun, Desceliers, dans 1 La Haye, 129 A 24. Voir ci-contre l’encart « Atlas dit du dauphin » p. 73. 1 Sous la cote 129 A 24. 2 Marcel Destombes et D. Gernez, « Un atlas nautique du XVIe siècle à la Bibliothèque royale de La Haye (Pays-Bas) », dans Marcel Destombes, Contributions sélectionnées à l’histoire de la cartographie 2 Atlas Vallard, Huntington Library, HM 29, folio 3, voir la carte ci-dessus, p. 63. 3 Marco Polo, Le Devisement du monde, éd. A.-C. Moulle et Paul Pelliot, chap. CXCIII, t. II, p. 484. Pour cette identification, voir ci-dessus le chap. 4, p. 50, à l’appel de la note 3. et des instruments scientifiques, édité par Günter Schilder, Peter Van Der Krogt, Steven De Clercq, Utrecht, HES, et Paris, A.G. Nizet, 1987, p. 141-151 ; cité p. 146. 3 Ibid., p. 144. l’intérieur, accompagnés d’Indiennes et d’enfants. Une mère, à l’arrière du groupe, tient son petit garçon par la main. Tout en bas, de gauche à droite : un singe, un guerrier à la massue, un drôle d’animal velu, mamelles pendantes, et une hutte longue couverte de palmes. Dans la 8e carte, de l’Atlantique central, où sont indiqués en lettres capitales et en français l’« Equinoctial » et le « Tropicque de Cancer », reparaît l’angle nord-est du Brésil avec trois coupeurs de bois brésil nus et roses, quatre hamacs comme des croissants de lune suspendus dans la forêt, trois perroquets dont un perché et deux prenant leur essor. Deux autres cartes de l’Amérique ne sont pas sans parenté avec la Cosmographie universelle de Le Testu. La 11e carte, qui représente l’espace caraïbe4, de « la Floride » en haut jusqu’à Trinidad et aux bouches de l’Orénoque en bas, en passant par « La Coube » (Cuba) et « L’Espaignolle » (Hispaniola-Haïti), montre, dans l’intérieur de l’Amérique du Sud, des Indiens nus ou demi-nus qui creusent la terre et remplissent des corbeilles de pépites, sous la surveillance de deux Espagnols qui du doigt paraissent leur donner des ordres, l’un l’épée au côté et l’autre l’arquebuse sur l’épaule. La 12e carte, qui montre « la Floride » et partie de l’Amérique du Nord jusqu’à Terre-Neuve, est peuplée d’une faune qui n’a rien à envier à celle de l’atlas de Le Testu : pêle-mêle trois lions, une licorne et quatre ours bruns. 4 Voir la carte ci-dessus p. 19. Le Brésil de Jacques de Vaudeclaye GUILLAUME LE TESTU, PILOTE ROYAL EN LA MER DU PONANT COSMOGRAPHIE UNIVERSELLE DE GUILLAUME LE TESTU 72 Brésil, folio 5, Atlas nautique, dit Atlas Miller, Homen Lopo, 1519. a carte de la région nord-est du Brésil indique l’aire d’extension prévue pour l’expédition et Le vrai pourttraict de Geneure et du Cap de 1582. Le recrutement de troupes auxiliaires de Frie sont les deux œuvres connues du parmi les Indiens, les fameux « cannibales » cartographe de Dieppe Jacques de Vaudeclaye (ou tant redoutés des Portugais, est explicitement Vau de Claye). De ces deux cartes sur vélin, seule recommandé par le document : « En cest enclos la première est datée. Dans le phylactère enroulé de ce demy rond de compas vous fournyres de dix autour du compas au-dessus de l’échelle des lieues mylle saulvages pour fere la guerre aux Portuguais à droite, on peut lire : « Jacques de Vaudeclaye ma et sont plus hardyz que ceux de laval1 ». Le compas faict en Dieppe lan 1579 ». La deuxième carte qui sert au marin à tracer sa route sur la mer est peut être datée de la même époque. employé ici à arraisonner un territoire, à l’annexer au rêve d’empire de la monarchie française. Il Dans la première carte, la bannière plantée témoigne surtout de la persistance des réseaux sur le Nordeste brésilien porte les armes de d’alliance que les Français entretenaient depuis l’amiral Philippe Strozzi, cousin de Catherine des décennies avec les tribus indiennes de cette de Médicis : pavillon d’azur à trois croissants région mal maîtrisée par les Portugais. d’argent sur rinceaux d’or. Mettant à profit la vacance du trône de Portugal après la disparition La seconde carte de Jacques de Vaudeclaye, Le en 1578 du roi don Sébastien sur le champ de vrai pourttraict de Geneure et du Cap de Frie, comme bataille de Ksar el-Kébir au Maroc, Catherine il est indiqué sur une banderole à droite, est une de Médicis, mère du roi Henri III alors régnant, carte topographique de la baie de Rio de Janeiro avait tenté de se saisir de l’héritage colonial et de la région adjacente2. Le nom de « Geneure » portugais, et notamment du Brésil, que les est la forme francisée de « Janeiro » ou janvier en marins français connaissaient bien. Nommé portugais, comme l’explique Jean de Léry dans son lieutenant général de l’armée navale en 1581, Histoire d’un voyage faict en la terre du Bresil : « nous Strozzi, chef de guerre réputé mais marin entrasmes au bras de mer, et riviere d’eau salée, inexpérimenté, fut chargé de l’opération. nommée Ganabara par les sauvages, et par les L’escadre franco-portugaise gagna les Açores, où Portugais Geneure : parce que, comme on dit, ils elle fut taillée en pièces par l’armada espagnole la descouvrirent le premier jour de Janvier, qu’ils du marquis de Santa-Cruz lors de la bataille nomment ainsi3 ». Quant au « Cap de Frie », c’est de la Terceira le 26 juillet 1582. Grièvement le Cabo Frio des Portugais, autrement dit le « cap blessé, Strozzi fut achevé et jeté à la mer. Ce fut froid », ainsi nommé en raison du courant qui le la dernière entreprise de cette ampleur menée longe. Le Cabo Frio, où les Français avaient établi sous la dynastie des Valois. un fort, était le principal point de traite du bois brésil, utilisé comme bois de teinture. La carte du Brésil de Jacques de Vaudeclaye apparaît un peu comme l’esquisse de ce projet La carte, orientée le nord à droite, est remplie militaire avorté. D’où son intérêt historique : le de mentions telles que, jouxtant l’« Isle de la demi-cercle englobant la région nord-est du Brésil Croix », « le navire est à couvert du canon », ou bien, non loin de la ville de Saint-Sébastien édifiée par les Portugais : « yci est le costé pour prendre Geneure ». Les points d’eau douce, les possibilités de ravitaillement – « yci y a force poisson » – ou de simples indications de pilotage, repères côtiers, amers et récifs, complètent cette grille tactique qui se superpose, sous la forme de légendes et d’« avertissements », au dessin du golfe et de ses parages immédiats. « L’Isle où estoit le Sr de Villegaignon », l’actuelle Ilha de Villegaignon, îlot minuscule où s’était établi le chef de la France Antarctique un quart de siècle plus tôt, apparaît en brun foncé, sous la forme d’un trapèze, non loin de la rive occidentale de la baie, en haut de la carte. Les reliefs sont sommairement indiqués par des bombements. Le célèbre Pain de Sucre, à l’entrée de la baie, ici tout en haut à gauche, est désigné comme le « Pot à beur[r]e », appellation traditionnelle chez les marins normands, comme le confirme Jean de Léry dans son Histoire4. 3 Jean de Léry, Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil, chap.V, éd. F. Lestringant, Paris, LGF, « Bibliothèque classique », 1994, p. 160. 4 Jean de Léry, Histoire d’un voyage, op. cit., chap. VII, p. 198 : « et de faict, parce qu’elle [cette montagne et roche pyramidale] est ronde et semblable à une grosse tour, entre nous François, par une maniere de parler hyperbolique, l’avions nommée pot de beurre ». L 73 Un art raffiné de la cartographie française du XVI e siècle », selon le jugement enthousiaste de l’abbé Anthiaume1. ontrastant avec cette existence héroïque et brutale qui est celle desgensdemeràl’époquedelaguerredecourse,l’artdeLeTestu apparaît tout de raffinement. On a un peu de mal à imaginer que ce rude aventurier, aguerri par les épreuves et les coups de main, fut le si délicat miniaturiste des 56 cartes de la Cosmographie universelle, « le plus riche et le plus complet spécimen de la cartographie L’œuvre cartographique de Le Testu n’est pas isolée. Elle est partie prenante d’un corpus étendu sur un grand siècle et demi. À cet égard, elle est à mettre en rapport avec les cartes et mappemondes de Pierre Desceliers, parfois qualifié de « père de l’hydrographie française2 », de Nicolas Desliens, de Jean Rotz, aussi bien qu’avec les atlas Miller et Vallard et l’atlas du Dauphin conservé à La Haye. C 1 Albert Anthiaume, « Le Testu », p. 9. 2 Albert Anthiaume, Pierre Desceliers, père de l’hydrographie et de la cartographie françaises, Rouen, imprimerie J. Lecerf, Société « Les Amys du vieux Dieppe », 1926. Localisation est faite également des lieux de pêche et des moulins à sucre installés par les Portugais sur le pourtour de la baie. Outre la ville de Saint-Sébastien à l’ouest, noyau primitif de l’actuelle agglomération de Rio de Janeiro, on aperçoit à l’est trois « aldeias » ou villages indiens formés de quatre « malocas » ou huttes longues disposées en carré, abritant chacune plusieurs centaines d’individus. En raison de la défaite de Strozzi, les cartes de Jacques de Vaudeclaye demeurèrent sans emploi. Elles témoignent du moins que, longtemps après la chute de la France Antarctique le 15 mars 1560, le Brésil n’avait pas déserté les nouveaux horizons de la Renaissance française. Carte de la côte du Brésil « Jacques de Vau de Claye m’a fait en Dieppe, l’an 1579, Dieppe ». Le vrai pourttraict de Geneure et du Cap de Frie, J. de Vaudeclaye, 1579. 1 Jacques de Vaudeclaye, Carte des régions nord et est du Brésil, datée de « Dieppe l’an 1579 », BnF, Cartes et Plans, Rés. Ge D 13871. 2 Jacques de Vaudeclaye, Le vrai pourttraict de Geneure et du Cap de Frie, BnF, Cartes et Plans, Rés. Ge C 5007. SOURCES, PARENTÉS, CONSTRUCTION COSMOGRAPHIE UNIVERSELLE DE GUILLAUME LE TESTU 22 23 Le planisphère de 1566 ix ans après la Cosmographie universelle, Le Testu dessine à l’encre bistre pour le capitaine Pierre de Coutes, Sr de La Chapelle, son planisphère sur parchemin. Il s’agit d’une mappemonde en deux hémisphères, boréal et austral, en projection conique modifiée1. Selon le géographe Robert de Vaugondy, qui a été le propriétaire de cette carte, « les parallèles y sont curvilignes, et l’équateur est représenté par deux courbes adossées »2. Une nouvelle fois, par un système de projection dérivé de la projection homéotère de Ptolémée, Le Testu fait la démonstration de son brio de technicien et de son sens de l’innovation. Les longitudes sont marquées de cinq en cinq degrés, ce qui est exceptionnel dans la tradition des cartes portulans où, en règle générale, seules les latitudes sont indiquées. La ceinture du zodiaque court en oblique d’un hémisphère à l’autre, les douze signes étant représentés dans la position qu’ils occupent sur la sphère céleste, accompagnés de leurs noms latins. D’ouest en est sont délicatement dessinés « Libra », la Balance, « Scorpio », « Sagittarius », « Capricornus » ; « Aquarius », le Verseau, et « Pisces », les Poissons, sur l’Amérique du Sud ; « Aries », le Bélier, au point d’intersection avec l’équateur, sur l’Atlantique ; « Taurus », le Taureau, et « Gemini », les Gémeaux, au-dessus de l’Afrique ; « Cancer » et « Leo » sur l’Asie, et « Virgo », toute nue dans la « Mer des Moluques ». Logés aux quatre points cardinaux et aux quatre angles du parchemin, les huit vents de la carte sont désignés dans quatre dialectes différents : français, grec, latin et provençal mêlé d’italien3. Dix-huit écriteaux, sur le bord extérieur de la mappemonde à droite, « posés tant nort que su », indiquent les dix-huit climats, neuf dans chaque hémisphère. Une sphère armillaire est placée à gauche dans l’intervalle qui s’ouvre entre les deux hémisphères de la mappemonde. Les armoiries, dans la partie supérieure de la carte, associent aux armes de France, au milieu, celles de Coligny, aigle et collier de Saint-Michel, à gauche, et celles de Charles de Moy, Sr de la Mailleraye, gouverneur du Havre et vice-amiral de France, à droite. Dans la partie inférieure figurent à gauche les armes du destinataire, le Sr de La Chapelle, et à droite, probablement celles de sa femme, puisque l’écu placé au centre les réunit4. D La nomenclature est moins dense, mais plus française, et donc moins hétérogène que dans l’atlas. Des commentaires explicatifs parfois développés sont inclus dans six cartouches. Dans cette carte non coloriée, l’iconographie apparaît beaucoup plus sobre que dans la Cosmographie universelle. 1 BnF, Cartes et Plans, Rés. Ge. AA 625. Description dans Albert Anthiaume, « Le Testu », p. 59-70. 2 Cité par Albert Anthiaume, « Le Testu », p. 59. 3 Albert Anthiaume, « Le Testu », p. 63, en donne le détail sous forme d’un tableau. 4 Albert Anthiaume, « Le Testu », p. 64-65. Mappemonde en deux hémisphères, Guillaume Le Testu, 1566. GUILLAUME LE TESTU, PILOTE ROYAL EN LA MER DU PONANT L’ Histoire naturelle des Indes ou Drake Manuscript 38 39 ’Histoire naturelle des Indes, manuscrit à peintures aujourd’hui conservé à la Pierpont Morgan Library à New York, est également appelée Peck Manuscript, du nom de sa donatrice, ou Drake Manuscript, de celui du capitaine anglais qui y est mentionné. Deux passages du manuscrit laissent penser en effet que l’auteur a accompagné Drake dans ses raids sur les Antilles espagnoles et lors du « fameux voyage » de 1577-1580, qui renouvelait, après plus d’un demi-siècle, l’exploit de Sébastien del Cano1. La planche intitulée « Canau de la Mer du Sus » (c’est-à-dire de l’océan Pacifique) et représentant une longue barque à double rang de rameurs, coiffée d’un auvent de feuillage, signale l’aiguade de Drake à Gilolo ou Halmahera, l’une des Moluques, où le capitaine anglais « fit nettoier son navire » pour parfaire sa navigation2. L’épisode peut être situé à l’automne de 1579, lorsque Drake fut l’hôte du sultan Babu, roi de l’île voisine de Ternate. Comme l’indique l’inscription de « Cacique » (chef) figurant en lettres capitales sur le canot, le dessin montre une galère royale, peut-être, sous une forme simplifiée, le caracoa du sultan. Les liliacées surmontant la proue et la poupe servent, dans toute l’Océanie, de protection magique contre les dangers du voyage. L Paysages caraïbes ’est à cette même aire de l’Amérique centrale où périt Le Testu que renvoie pour l’essentiel l’Histoire naturelle des Indes, œuvre d’un compagnon français de Sir Francis Drake, probablement huguenot et haut-normand, comme l’indiquent d’une part une scène de conversion et d’autre part des graphies patoisantes1. Ce manuscrit à peintures, qui ne saurait être antérieur au début des années 1590, prend en quelque sorte le relais du témoignage de Le Testu, pour offrir des Indes occidentales un tableau en triptyque, réparti entre la flore, la faune et les mœurs des indigènes. La troisième partie, dont la richesse documentaire est de premier ordre et constitue une source ethnographique sans équivalent pour l’époque, donne lieu à une frise continue où alternent scènes de genre et figures isolées. Cette sorte de bande dessinée avant la lettre montre, dans ses phases contrastées de loisir et de travail, de guerre et de paix, la vie quotidienne des Indiens libres ou dominés tout juste un siècle après la découverte de Colomb. Elle a pour théâtre l’aire méso-américaine et caraïbe, depuis l’isthme de Panamá, du Nicaragua au Darién, jusqu’au Venezuela et à l’île de Trinidad, en passant par la Colombie littorale, d’Antioquia à Santa Marta (« S. Matre2 »). C Le tableau de la vie des Indiens libres ou soumis, se livrant à leurs activités traditionnelles de jardinage, de pêche, de guerre et de chasse, ou bien au contraire travaillant à l’exploitation des mines pour le compte du roi d’Espagne, apparaît, sinon idyllique, du moins nuancé. Familier de l’Amérique centrale et de la région caraïbe, et témoin du trafic de l’or et de l’argent péruviens qui transite, à dos de mulets, par l’isthme du Darién, l’auteur anonyme ne dissimule pas l’effroyable mortalité des nègres travaillant aux mines3, mais il ne montre rien de la violence la plus tangible de la colonisation. L’exploitation du Nouveau Monde est dépeinte au quotidien, dans la familiarité des rapports qui lient maîtres et esclaves. La seconde allusion, plus précise, associe à un lieu géographique le millésime de 1586. La planche, intitulée « HINDE DE LORANBEC », montre un Indien de l’île de Roanoke, dans la baie de Pamlico, confondue ici avec la Norambègue, cette province légendaire longée par Verrazano en 1524 et située beaucoup plus haut sur le littoral de l’Amérique du Nord3. Le commentaire précise du reste que « sa scituation est entre la Floride et Terre Neufve, par les 36 et demy de haulteur ». Dans ces parages, les Anglais « marchant en guerre sous le sieur Franscique Drac » auraient rencontré une forte résistance, contraints pour finir de lever les voiles et de se retirer. Or en cette année 1586 Drake a visité la région qui correspond à l’actuelle Caroline du Nord, pour porter secours à la colonie anglaise établie l’année précédente à Roanoke, qui fut en totalité rapatriée4. Une tentative d’implantation ultérieure, en 1587, devait se solder par la disparition corps et biens de l’établissement. Les ravages des ouragans et plus encore l’hostilité des Indiens avaient eu raison des rêves d’empire de Sir Walter Raleigh. 1 New York, The Pierpont Morgan Library, Ms. 3900. 2 Ibid., f. 44 r°. 3 Ibid., f. 90 r°. Le port appelé le Nombre de Dieu, folio 97, Histoire naturelle des Indes, 1595. Voir transcription de la légende p. 235. 4 La relation entre le Drake Manuscript et la colonie anglaise de Roanoke a été mise en lumière par David Beers Quinn. Sur la première tentative de colonisation anglaise au Nouveau Monde et 20 6 Flammarion topographiques pour le bestiaire fabuleux qui embellit les fonds de carte de Le Testu. Parmi les 199 dessins à la plume et à l’aquarelle que contient l’Histoire naturelle des Indes, on trouve deux cartes topographiques, « le port appellé le Nombre de Dieu » (Nombre de Dios, dans l’isthme du Darién) et « la Riviere de Chagre » (Rio de Chagre, au Panamá)4. Suivant une perspective japonisante, les navires montent vers le ciel, perpendiculaires au plan de vision, cependant que les habitations couvertes de palmes, à la mode indigène, ou de tuiles, à la mode européenne, semblent s’élargir vers le fond du tableau. Sous des sortes de bâches dressées en forme de tentes le long de la mer sont rangés sacs, tonneaux et jarres contenant diverses marchandises. ses représentations iconographiques, voir Paul Hulton, America 1585. The Complete Drawings of John White, The University of North Carolina Press and British Museum Publications, 1984. Le commentaire dit la violence des rapports qui sous-tendent la société coloniale et que le dessin ne montre pas. Comme le confirme l’Histoire naturelle des Indes, le convoi d’or espagnol remontant du Pérou par Panamá et Nombre de Dios est constamment menacé, moins par les corsaires européens, anglais ou français, que par les peuplades de nègres marrons habitant l’intérieur de l’isthme et qui vivent de pillages. À ce danger s’ajoutent les obstacles naturels : montagnes escarpées, torrents et rivières tumultueuses, sans oublier les fièvres endémiques dans cette région tropicale. La colonne doit traverser trois rivières d’eau douce avec de l’eau à mi-corps5. La moindre crue submerge « hommes et malles », l’or et l’argent monnayé coulant par le fond. La rivière de Chagre, au flot torrentueux, sert de raccourci à travers l’écran montagneux : rapide au « dévaler », il faut quatre à cinq jours pour la remonter6. Cette rivière n’apparaît pas dans la Cosmographie universelle de Le Testu, où, en revanche, sont indiquées en lettres rouges, côté caraïbe, « Nombre de Dieus » et côté pacifique, « Pannama »7. Les remous d’un relief tourmenté dans la première planche suggèrent l’escarpement des montagnes que les caravanes d’or ne franchissent pas sans pertes ni dangers. Dans la deuxième, le dessin pressé des feuillages évoque la densité impénétrable de la forêt tropicale. Il n’y a guère de place dans ces croquis La Rivière de Chagre, folio 106 recto, Histoire naturelle des Indes, 1595. Voir transcription de la légende p. 235. 3 Ibid., f. 100 r°, début : « Ceste terre est fort dangereuse. Les naigres y vivent peu de temps et ne / se passent jour et nuict qui ne pleuvent avec grandz esclairs et tonnerres / a cause que icelle terre est proche de la ligne esquinoccealle... ». Il pourrait s’agir de la province du Veragua (aujourd’hui Veraguas), au Panamá, par 8° de latitude nord. 4 Histoire naturelle des Indes, f. 97 r° et 106 r°. Un troisième et dernier exemple de carte topographique est offert par « L’isle des cayamans », surface ovale frangée de sable où tortues de mer et caïmans pondent leurs œufs et semblent courir tous en rond les uns après les autres (f. 93 v°-94 r°). 5 Ibid., f. 97 v°. 6 Ibid., f. 106 v°. 7 Le Testu, Cosmographie universelle, carte 50. 1 New York, The Pierpont Morgan Library, Ms. 3900. Pour la description matérielle du manuscrit, je renvoie à l’étude de Marie-José Brochard et Jean-Pierre Chambon, « La localisation du ‘Peck Manuscript’ (Pierpont Morgan Library) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, t. LIII, fasc. 2, 1991, p. 405-414, et à Frank Lestringant, « Le Drake Manuscript de la Morgan Library : un document exceptionnel en marge des “nouveaux horizons” français », L’Homme, n° 130, avril-juin 1994, p. 93-104 ; repris dans L’Expérience huguenote au Nouveau Monde (XVIe siècle), Genève, Droz, 1996, p. 265-290. L’Histoire naturelle des Indes a fait l’objet d’une édition en fac-similé sous le titre : Histoire naturelle des Indes. The Drake Manuscript in The Pierpont Morgan Library, Preface by Charles E. Pierce, Jr. Foreword by Patrick O’Brian, Introduction by Verlyn Klinkenborg, Translations by Ruth S. Kraemer, New York-Londres, W. W. Norton & Company, 1996. 2 Histoire naturelle des Indes, f. 87 r°. 21 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Arthaud LONDON 13 Imaginary Journeys Voyages imaginaires &ARID!BDELOUAHAB The Author &ARID!BDELOUAHAB, art and photography historian, has published over twenty illustrated books, amongst them Illustrated Dictionary of the Extraterrestrial World (Flammarion), Muses: Women who inspire (Arthaud) as well as Ces Merveilleux Carnets de voyage with Titouan Lamazou and Les Carnets de la mer with Isabelle Autissier. The Work Fantasy and dream worlds, odysseys – across time, space, oceans, to the center of the earth – in cinema or literature, imaginary journeys often take us to the heart of fabulous yet frightening worlds. A tribute to travel and human spirit, the book evokes the greatest imaginary travels of all time, from the mythical adventures of ancient heroes (Ulysses, Sindbad…) to the legendary expeditions narrated by the greatest names in literature: Jules Verne and his Works, Edgar Poe etc... This book is also a great opportunity for the author to introduce some hidden gems in literature: Three Thousand Years among the Microbes, by Mark Twain or A Sound of Thunder by Bradbury. Sommaire )!TRAVERSLESOCÏANS )))LESINSOLITES )))0ÙLESFANTASTIQUES )6!UCENTREDELATERRE 6-ONDESOUBLIÏS 6)#IELETESPACE 6)))NlNIMENTGRANDINlNIMENTPETITQUESTION DETAILLE0ETITSETGRANDSMONDES 6)))5NIVERSPARALLÒLES 8)8$ANSLETEMPS 882ÐVESETVISIONS Key Sales Points s3TRIKINGILLUSTRATIONSTHROUGHOUT s%NCOMPASSESBOTHlCTIONANDCINEMA s%ACHCHAPTERCOUNTAINSAFOCUSONASPECIlCTOPIC SUCHAShSTATIONARYVOYAGESv &/2-!4 197 x 255 0!'%3208 ),,5342!4)/.3 150 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2150 g 7/2$3APPROX 02)#% € ALL RIGHTS AVAILABLE 05",)#!4)/.$!4%Fall 2012 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 7 Affiche du film The Land Unknown (L’Oasis des tempêtes en français) réalisé par Virgil Vogel (1957). Lors d’une expédition en Antarctique, trois hommes et une journaliste atterrissent en catastrophe et découvre une forêt tropicale humide, peuplée de dinosaures et de plantes carnivores. La mer libre du Pôle, un mythe géographique et littéraire D ans le roman de George Sand Laura, voyage dans le cristal publié en 1864, deux personnages, partis en rêve en expédition vers le pôle Nord, découvrent une mer libre de glace après avoir traversé un territoire totalement gelé : « Des nuées d’oiseaux de toute taille remplissaient le ciel rose, et on voyait les baleines innombrables s’ébattre dans les flots tièdes de la mer polaire. D’autres l’avaient signalée et consacrée avant nous, cette mer longtemps problématique ; mais, presque seuls, à bout de forces et pressés de revenir sur leurs pas pour ne pas succomber aux fatigues et aux périls du retour, ils n’avaient fait que la saluer et l’entrevoir. » Peu de temps après, constatant combien la température est clémente, digne d’un climat tempéré, les deux hommes se déshabillent et se baignent… Loin d’être un caprice d’auteur en quête de fantaisie, l’idée d’une mer libre et d’une oasis polaire au cœur d’une banquise occupe encore à l’époque de George Sand une place importante dans les théories scientifiques occidentales. Les débats et les questions sur la nature réelle du climat au Pôle qui restent sans réponse jusqu’au début du XXe siècle ne font qu’étayer cette hypothèse. Le Britan- nique William Baffin dit avoir rencontré une température plus douce au fur et à mesure qu’il remontait vers le pôle Nord, lors de son périple en 1616. Le géographe et astronome néerlandais Petrus Plancius, toujours au XVIIe siècle, affirme l’existence d’un passage entre l’Europe et l’Asie par l’Arctique. traduit et publié en France en 1868, La Mer libre du Pôle, voyage de découvertes dans les mers arctiques exécutées en 1860-1861 : « Au-dessous de moi, la mer étalait sa nappe immense, bigarrée de taches blanches ou sombres, ces dernières indiquant les endroits où la glace était presque détruite ou avait entièrement disparu ; au large, ces taches se faisaient plus foncées et plus nombreuses, jusqu’à ce que, devenues une bande de bleu noirâtre, elles se confondissent avec la zone du ciel où se reflétaient leurs eaux. Les vieux et durs champs de glace (dont les moins grands mesuraient à peine moins d’un kilomètre) et les rampes massives et les débris amoncelés qui en marquaient les bords étaient les seules parties de cette vaste étendue qui conservassent encore la blancheur et la solidité de l’hiver. Tout me le démontrait : j’avais atteint les rivages du bassin polaire, l’Océan dormait à mes pieds ! »21 Au siècle suivant, des savants comme le naturaliste Buffon soutiennent que les glaces fondent à l’approche du Pôle et que la mer ne peut pas geler. Au début du XVIIIe siècle, le géographe du roi, Philippe Buache, adopte la même théorie, comme le fait aussi d’Alembert. L’expédition du Britannique David Buchan, en 1818, part à la recherche de la mer libre. Le géographe allemand August Petermann, qui affirme que les rayonnements solaires sont plus forts au-dessus du Pôle, est également à l’origine de plusieurs expéditions au cours du XIXe siècle. Puis John Franklin, entre 1845 et 1847, poursuit la quête, ainsi que l’Allemand Carl Koldewey (en 1868 et 1869-1870), avant l’Américain Charles Francis Hall, en 1871, et l’Anglais George Nares cinq ans plus tard. Peu de temps auparavant, le médecin et aventurier américain Isaac Israel Hayes décrit la mer libre dans le récit de son voyage Dans les mêmes années, Jules Verne, qui possède de nombreuses relations scientifiques (il entre à la Société de géographie en 1865), soutient dans plusieurs de ses romans polaires l’existence de la mer libre. Ainsi, dans ses Voyages et aventures du capitaine Hatteras, il décrit une inquiétante plaine liquide : « Colorée des nuances les plus vagues de l’outre-mer, [elle] se montrait également transparente et douée d’un incroyable pouvoir dispersif, comme si elle eût été faite de carbure de soufre. Cette diaphanéité permettait de la fouiller du regard jusqu’à des profondeurs incommensurables ; il semblait que le bassin polaire fût éclairé par-dessous à la façon d’un immense aquarium ; quelque phénomène électrique, produit au fond des mers, en illuminait sans doute les couches les plus reculées. Aussi la chaloupe semblait suspendue sur un abîme sans fond. » Jules Verne reprend, en 1897, l’idée de la mer libre dans Le Sphinx des glaces. Mais cette même année, le livre Vers le Pôle, où Fridtjof Nansen raconte comment il a battu le record de latitude au pôle Nord, souligne l’absence de mer libre : le Norvégien constate que la banquise s’étend à perte de vue… La conquête du pôle Nord, en 1909, met un terme à ce mythe géographique tenace. ~56 57~ Au centre de la Terre Au XVIIe siècle, la Terre est cartographiée et tous les continents hormis l’Antarctique ont été découverts par les grands explorateurs. Seul l’intérieur du globe, le centre de la Terre, reste mystérieux, objet de tous les fantasmes, tant scientifiques qu’utopiques. L’astronome britannique Edmund Halley, en 1692, explique les mystères des champs magnétiques terrestres par la présence d’un monde inséré à l’intérieur du nôtre… Bien d’autres aventuriers de la pensée souterraine vont approfondir cette idée. L’utopiste Simon Tyssot de Patot, en 1720, avec La Vie, les aventures et le voyage de Groenland du R. P. Cordelier Pierre de Mésange décrit de vastes cités souterraines construites par des descendants d’Africains. Un autre monde souterrain est de même décrit dans la Relation d’un voyage du pôle arctique au pôle antarctique par le centre du monde dont l’auteur est resté anonyme. Le chevalier de Mouhy, en 1735, avec son Lamékis ou les Voyages extraordinaires d’un Égyptien dans la terre intérieure, évoque pour sa part l’existence de créatures à la peau bleue, d’hommes crapauds et de chiens géants. Une tradition littéraire, qui deviendra par la suite cinématographique, est née… MONDES OUBLIÉS, CACHÉS ET PERDUS Coupe transversale de la terre, selon le Système idéal de l’érudit jésuite Athanasius Kircher : feu central entouré de mers souterraines et de cours d’eau provenant de la terre (1665). L’Atlantide redécouverte 67~ jour et une nuit par de soudaines inondations et des tremblements de terre. Plus riche d’informations, le Critias nous instruit sur l’ascendance divine de la population de l’Atlantide, la puissance de la cité et la grandeur des infrastructures : « Avec toutes ces richesses qu'ils tiraient de la terre, les habitants construisirent les temples, les palais des rois, les ports, les chantiers maritimes, et ils embellirent tout le reste du pays. »31 L’Atlantide de Platon a peut-être eu pour modèle la Phéacie décrite par Homère dans l’Odyssée, une île bénie des dieux dont le roi, Alkinoos, habite un palais aux portes d’or forgées par Héphaïstos en personne. Quêtes sans fin Dans le préambule de son livre sur l’Atlantide, l’essayiste et romancier Olivier Boura pose les questions suivantes : « L’Atlantide n’est-elle rien de plus qu’une fiction politique trop parfaite, finalement presque indiscernable en tant que telle, ou bien la trace, l’écho affaibli d’une réalité historique ? N’y a-t-il pas, à cette énigme, une autre solution ? Et comment expliquer la fascination durable qu’elle exerce sur l’esprit des hommes ? »29 Fascination qui s’est effectivement exprimée dans la littérature et le cinéma car la quête de ce monde disparu, de cette cité légendaire recherchée depuis des siècles, offre aux lecteurs ou aux spectateurs le sentiment unique de participer à une découverte inouïe, l’impression fabuleuse d’un mystère enfin dévoilé. Dans le Timée et le Critias, Platon rapporte les éléments d’une ancienne tradition recueillie en Égypte par le Grec Solon : « Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé une grande et admirable puissance qui étendait sa domination sur l’île entière et sur beaucoup d’autres îles, et quelques parties du continent »30, lit-on dans le Timée, qui raconte la disparition subite de cette île, située par Platon devant le passage des colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar), et engloutie en un Ci-dessus : une des premières représentations de l’île légendaire de l’Atlantide, d’après Athanase Kircher (1602-1680). Gravure mise en couleurs. Ci-contre : Brigitte Helm dans L’Atlantide de G.-W. Pabst, d’après le livre de Pierre Benoit (1932). Au IVe siècle av. J.-C., l’historien grec Théopompe de Chios parodie Platon dans ses Philippiques, avec l’île fictive de Méropis. Puis les siècles passent, sans que ces terres disparues ne fassent l’objet de conjectures. Au XVe siècle, la polémique sur l’île décrite par Platon voit le jour en Italie, sous l’influence de Marsile Ficin, puis la découverte ~84 de l’Amérique relance les débats et les hypothèses proposées par érudits, religieux, chroniqueurs, philosophes et géographes qui contribuent, en s’interrogeant, à bâtir toujours un peu plus le mythe. L’Italien Jérôme Fracastor est le premier à en faire un sujet littéraire, en 1530, dans son poème La Syphilis ou le Mal français ; mais il ne s’agit pas encore d’un récit de voyage fictionnel. Puis dans La Nouvelle Atlantide, roman utopique inachevé paru de façon posthume en 1627, le philosophe anglais Francis Bacon raconte l’histoire de navigateurs européens égarés dans le Pacifique. Ils échouent sur une île coupée du monde, où s’épanouit une société parfaite, gouvernée par une communauté de savants. Dans Le Vase d’or (1814) d’E. T. A. Hoffmann, un étudiant, Anselme, parvient en rêve dans la contrée merveilleuse de l’Atlantide. Jules Verne, dans Vingt mille lieues sous les mers (1869), nous conduit grâce au capitaine Nemo au pied des ruines de l’antique cité qui offre 85~ VOYAGES IMAGINAIRES CIEL ET ESPACE des Na’vi se présente en effet sous la forme d’un arbre gigantesque, véritable axis mundi qui relie le ciel et la terre. Cet arbre peut rappeler celui de la connaissance du bien et du mal de la Genèse, mais aussi Yggdrasil, l’arbre-monde de la mythologie nordique, Kien Mou chez les Chinois, Ceiba chez les Mayas, ou l’arbre de Bodhi chez les bouddhistes… Signalons que cet archétype végétal est souvent utilisé chez le maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki, qui semble représenter pour Cameron une référence importante. Autre source transparente : à l’opposé de la base des envahisseurs nommée Hell’s gate – « la porte de l’Enfer » –, les montagnes sacrées des natifs, véritables îles en suspens dans le ciel reliées entres elles par un réseau de lianes, portent le nom Hallelujah. Enfin, encore un exemple de schéma bien connu dans l’univers de la fantasy, et symboliquement dans celui de la mystique et des arts martiaux extrême-orientaux : la monte et le dressage du dragon, une scène d’anthologie dans Avatar qui correspond, métaphoriquement, à la maîtrise des pulsions et à la réduction de l’ego. Cameron a par ailleurs confié son admiration pour des auteurs de mondes perdus comme Edgar Rice Burroughs ou Henry Rider Haggard, et son producteur, John Landau, a même établi lors du lancement du film quelques relations entre Avatar et Le Magicien d’Oz de Victor Fleming. De surcroît, Cameron a au moins un grand point commun avec Jules Verne : sa passion pour les profondeurs de la mer. En 1989, il a réalisé Abyss, étrange huis clos à 7 600 mètres au fond d’un océan peuplé de créatures extraordinaires, et en mars 2012, ce fervent collectionneur de sous-marins a battu le record du monde de profondeur, en touchant la croûte terrestre à 10 898 mètres, à savoir le fond de la fosse des Mariannes dans l’océan Pacifique. Aujourd’hui, le réalisateur canadien ne jure plus que par le monde d’Avatar et les suites – deux ou trois – qu'il projette d'en donner. La jolie Neytiri, princesse du clan des Omaticayas, a la souplesse, la rapidité et la grâce des félins. C’est elle qui ramène l’avatar de Jake Sully dans son clan, après avoir perçu un signe de l’Arbre des Âmes. ~126 8 Flammarion Le rêve de cet autre monde ne fait que commencer en nous renvoyant plus loin, c’est-à-dire à nous-mêmes, car comme l’écrit le biologiste moléculaire Thomas Heams, qui s’intéresse aux conceptions évolutionnistes d’Avatar : « En nous faisant voyager loin, dans cette Pandora qui n’existe pas et qui s’apprête pourtant à rentrer dans nos vies, Avatar nous parle aussi de nous, de nos vertiges face à notre position minuscule dans le monde et l’Univers, et des constructions imaginaires que nous échafaudons pour nous en accommoder. En ce sens, il incite à d’autres explorations, en nous-mêmes. D’autres beaux voyages. »51 127~ #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Arthaud LONDON 13 The Adventures of a Gentleman-Traveler Les Aventures d’un gentleman-voyageur 3IMON!LLIX !LAIN$AYAN The Authors Author, filmmaker, illustrator, and traveler since his childhood thanks to a geographer-explorer father, 3IMON!LLIX has roamed the globe for around twenty years. He has already published Carnet de bord d’un cosmonaute with Flammarion. As an author-filmmaker and an experienced traveler with a passion for the history of civilizations and maritime endeavors, !LAIN $AYAN has developed an extensive collection of documentaries dedicated to the discovery of the world via sea and river routes. These films are broadcast by television channels all over the world. Key Sales Points sh-OLESKINEvSTYLEBINDING s/RIGINAL ILLUSTRATIONS AND DESIGN FROM A st – CENTURYGLOBETROTTER The Work Travel journal aboard the Queen Elizabeth Imagine a floating palace: 294 meters long, one theater, one casino, eight restaurants, ten bars and thirteen lounges, magnificently decorated in Art Deco style like the transatlantic liners of the past. The Queen Elizabeth, on which Simon Allix embarked for a world tour, is a true isle of luxury with its very own codes, customs and rules. A place where mechanics, cooks and travelers mingle in a relentless ebb-and-flow aptly described as… titanic. Why do people choose to see the world in this way? What is life on board like? What atmospheres and encounters color the forty-one stops scheduled in New York, Sydney, Hong Kong, and Alexandria, to name a few? Globetrotter Simon Allix retraces – via his travel journal and stylized sketches – a chic, nostalgic, and curiously contemporary journey. &/2-!4 195 x 255 0!'%3208 ),,5342!4)/.3 280 ").$).'3OFTCOVERWITHROUNDEDCORNERS 0!0%2150 g 7/2$327 000 02)#% 32 € ALL RIGHTS AVAILABLE 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 9 12 Avril 2011 CHANDIGARH PENDJAB, INDE Accablé par la chaleur et l’humidité, je siffle une Cobra, une bière indienne, à la terrasse de l’hôtel Impérial. Malgré la rumeur qui monte de la ville et le cri des paons qui déambulent fièrement dans le parc, l’œil mi-clos, je commence à m’endormir Délicieux moment où le corps et l’esprit se dirigent vers ce no man’s land de la conscience, antichambre du sommeil. Sonnerie du téléphone. "Bonjour... producteur... tour du monde... Queen Elizabeth... gentleman-voyageur... journal de bord... rendez-vous... Paris." Ce n’est que quelques minutes après avoir raccroché que je parviens à remettre dans l’ordre ces mots étranges venus soudainement télescoper mes rêveries orientales. Faire le tour du monde à bord d’un paquebot ! Curieuse demande. Mais l’idée mérite réflexion. Un tel voyage m’est longtemps apparu dérisoire et inutile. Le monde, on l’a exploré, étudié, cartographié. Les satellites et les caméras de télévision ont tout filmé, tout enregistré. Pour quelles raisons vouloir, aujourd’hui encore, faire le tour de la planète ? Sans doute parce qu’au-delà des images accessibles à tous et à tout instant, le mystère demeure. Ce mystère qui, pendant des siècles, a conduit les hommes à donner aux terres inexplorées des visages surprenants. 010 011 LE HAVRE ET LES TRANSATLANTIQUES Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la mise en service de la ligne de chemin de fer Paris-Le Havre et la construction de nouveaux bassins imposent Le Havre comme le grand port du commerce transatlantique. Onze mille émigrants y embarquent chaque année pour l’Amérique Dans les années 1930, c’est l’âge d’or des transatlantiques. Le quai Joannes-Couvert reçoit les plus vastes paquebots de l’époque, notamment le Queen Mary, l’Île-de-France et le Normandie qui, en 1935, accoste pour la première fois le long de la nouvelle gare transatlantique de style Art déco. De 1935 à 1940, plusieurs centaines de millions de passagers partent de cette gare en direction de New York, des Antilles, de l’Amérique du Sud ou du Pacifique. De 1945 à 1974, après la Seconde Guerre mondiale, le trafic transatlantique reprend progressivement. Le 19 janvier 1962 a lieu le voyage inaugural du France. Concurrencé par l’avion, le paquebot n’est déjà plus « the only way to cross »1, selon l’expression de l’historien John Maxtone-Graham. Baisse de fréquentation, choc pétrolier, arrêt des subventions de l’État : la Compagnie générale transatlantique décide de désarmer le France à son arrivée de New York le 11 septembre 1974. Le 19 décembre, il est remorqué loin des regards, à la périphérie du port. Il restera abandonné près de cinq ans le long de ce quai, surnommé par tous les nostalgiques le « quai de l’oubli ». Le 25 juin 1979, le France est acheté par l’amateur norvégien Kloster. Le 18 août, rebaptisé Norway, il quitte Le Havre pour le chantier naval de Bremerhaven, en Allemagne, pour y être transformé en navire de croisière. les ai laissés sur le quai au milieu Je l de centaines d’autres valises. On me rassure : ils seront portés directement dans ma cabine. il Je gravis la coupée, mais au moment d’entrer J dans le navire, je suis rattrapé par mes vieux réflexes. En embarquant dans un avion, je pose toujours la main sur la carlingue. Une façon de lui souffler à l’oreille de me conduire sain et sauf à bon port. Sous l’œil étonné de l’officier de sécurité, je pose donc la main sur la coque – "Sorry Majesty !" –, et je pénètre enfin à l’intérieur de ce bateau où je vais passer les quatre prochains mois. Le navire s’éloigne du quai. La corne de brume du Queen Elizabeth déchire le silence de la nuit qui enveloppe à présent la ville et le port. Accompagnés de remorqueurs et du bateau pilote, nous franchissons la passe qui conduit vers le large. À l’arrière du bateau, les lumières de la ville s’estompent peu à peu avant de disparaître, abandonnant la place aux étoiles qui scintillent dans la profonde obscurité d’un ciel sans lune. Accoudé au bastingage, j’admire le spectacle. Silence. Je pars faire le tour du monde. 6 Janvier ACT CONTACT Le Queen Elizabeth est arrivé au petit matin. "Normandie", "Ile de France", "Liberté", Liberté", "France" ! Synonymes de grandeur, d’élégance et de rêve, ces noms laissés en héritage par les anciens résonnent encore dans l’esprit des jeunes générations. La foule se presse pour admirer la longue silhouette noire du Queen Elizabeth coiffée de l’énorme cheminée rouge, symbole de la Cunard. De mon côté, oscillant entre plaisir et inquiétude, j’effectue, comme tous les passagers, les formalités d’embarquement. Le passeport ? Je le confie à une hôtesse. À l’arrivée dans chaque pays, la police doit pouvoir le consulter. Je ne le récupérerai qu’à la fin du voyage. En échange, on me donne une simple carte magnétique. Ce passepartout me servira de carte d’identité, de clef de cabine et de carte bancaire pour régler mes dépenses à bord. Les bagages ? les arrière-cours, les anciennes maisons aux toitures de style chinois dont l’entrée est protégée par des lions légendaires. Ces statues, toujours disposées par paire, sont destinées à écarter les génies malfaisants. Lilia me parle du XIXe siècle, quand les Chinois travaillaient essentiellement dans les blanchisseries, ou à la construction de la ligne de chemin de fer transcontinentale. Sans renier ses racines chinoises et l’histoire de sa communauté, elle se sent aujourd’hui 100% américaine. 4 février CHINA TOWN C’est ma première visite à San Francisco, mais l’escale est de courte durée, je n’aurai donc pas le temps de tout voir. La prison d’Alcatraz ? Il faut prendre un bateau pour se rendre au milieu de la baie : trop juste. Les hippies, le flower power, la maison bleue de Maxime Le Forestier ? Un peu has been. 1 NORMANDIE 29 octobre 1932 9 février 1942 ÎLE DE FRANCE 14 mars 1926 1959 036 QUEEN MARY septembre 1934 1967 037 Dans la province de Canton, la Californie porte le nom de « Gum Shan », la Montagne d’or. 1849 Ils sont 54 en Californie. 1852 20 000 Cantonnais quittent la Chine et 41 000 en 1860. Malgré les discriminations dont elle est victime, la communauté chinoise s’organise. 1852 Première représentation d’opéra chinois. 1854 Premier journal en mandarin. 1857 Premier temple bouddhiste et première école. 1880 San Francisco compte 7 500 blanchisseries chinoises. 1906 Suite à l’incendie qui a détruit les fichiers de l’état civil, de nombreux Chinois sont naturalisés. 1908 Chinatown est reconstruite. De multiples édifices épousent désormais un style chinois. 1908-1910 Beaucoup de Chinois quittent la ville pour s’établir dans d’autres régions. 1911 Les Chinois de San Francisco aident Sun Yat-sen à devenir le premier président de la République chinoise. Ils coupent leur natte ! 1930 Les Américains d’origine chinoise s’installent dans tous les quartiers de la ville. 1939 Les laveries automatiques remplacent les blanchisseries traditionnelles. Le quartier chinois de San Francisco est aujourd’hui le plus important des États-Unis après celui de New York. Je me tourne vers une autre communauté, très active celle-là : les Chinois de San Francisco. Je grimpe dans un cable car, direction Chinatown où m’attend Lilia Lee. Elle est née à San Francisco, mais ses parents sont venus de Canton, l’une des villes de Chine les plus représentées dans la diaspora chinoise. Elle va me faire découvrir le cœur et l’âme de Chinatown : les temples bouddhistes, les maisons de thé, les petites boutiques dans 074 075 090 10 QUEEN ELIZABETH 2 20 septembre 1967 26 novembre 2008 FRANCE 11 mai 1960 1974 John Maxtone-Graham, The Only Way to Cross, New York, Macmillan, 1972. Migration chinoise à San Francisco QUEEN ELIZABETH 27 septembre 1938 1968 Flammarion 091 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Arthaud LONDON 13 Fontainebleau climbs Escalade à Fontainebleau *OAND&RAN OISE-ONTCHAUSSÏ *ACKY'ODOFFE The Authors *ACKY'ODOFFE has been climbing at Fontainebleau for over 30 years. A professional climber with an international reputation, he is a sports teacher and technical advisor to France’s national mountaineering and climbing federation. *OAND&RAN OISE-ONTCHAUSSÏ were born and live in the heart of the Fontainebleau forest. It was here that they first discovered climbing and have made it their way of life. It remains a source of inspiration for both of them, for their photography, and for the products they design specifically for bouldering. The Work The forest of Fontainebleau, the world-famous and unique bouldering venue This completely revised new edition is ideal for all climbers, from beginners to experts: with descriptions of the sites, their circuits and grades, accommodations, child-friendly areas, where to go after rain or in hot weather, this easy-to-use guide is full of useful information and practical advice. To climb circuits at your grade, simply choose the colour that suits your climbing ability: from yellow for beginners to white or black for strong climbers. Want to climb and bring your children with you? Symbols show the site best suited for you and your family. Easyto-read full-color maps show the starting point, layout, and boulders of interest for each circuit. This new edition contains over 100 maps, just under 100 circuits and more than 3 000 routes, together with stories and anecdotes on the history of Fontainebleau climbing. Key Sales Points s#LEARATAGLANCEINFORMATIONONSITESCIRCUITSPROBLEMS ANDGRADESASWELLASADVICEONSAFETYANDSPOTTING s%ASYTOREAD FULLCOLOUR MAPS SHOW THE STARTING POINTLAYOUTANDBOULDERSOFINTERESTFOREACHCIRCUIT s!REFERENCEGUIDEFORBEGINNERSANDEXPERTSALIKE &/2-!4 X 0!'%3240 ),,5342!4)/.3 MAPS ").$).'3OFTCOVER 0!0%2115 g 7/2$320 000 02)#% 26 € 2)'(433/,$ US/UK 05",)#!4)/.$!4%3EPTEMBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 11 Circuit ROUGE TD+ SAUMON TD- 40 N° Cot. 5c 1 4c 2 6a 3 5c 4 5c 5 6c 6 5b 7 5c 8 5c 9 6a 10 6a+ 11 5c 12 5b 13 5b 14 6a 15 6b 16 5b 17 5c 18 5c 19 La Balançoire Le Campanile La Gifle Les Croches Coup de genoux La Bergerie/directe Le Pied de biche La Légende Contre-Poids Os courts Le Chausse-Pied Sculpure physique Le Ventripotent Dure d'oreille Combat de rue Boule de suif Dalle Bloc-Notes L'Epilepsie La Lune, n°10 blanc. 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 5b 5c 6b 6b 5c 5c 5c 6a 5c 5b 6a 5c 6a 5b Gorges d’Apremont Apremont Gorges d’Apremont La Pince-Multiprises Querelle de Palier Le Glaive La Balance Détournement de fond L'Absinthe La Champigonnière Zone interdite Pierre à feu L'Anicroche Sucre d'orge L'Omoplate Captain Sept Pot au vin 41 N° Cot. Début du circuit pages 46-49 50 4a 51 52 53 54 55 56 57 4c 4a 4a 4a 5b 5a 4c Le Vélo de Max (traversée) La Pince Multi-Prises Suite du circuit pages 44-45 12 13 DEUX TACTIQUES COURANTES DE PARADE La position du corps du grimpeur, lors d’une chute, peut donner des parades plus ou moins complexes ; cependant, deux tactiques de base sont à connaître selon le dévers du passage et la position du corps du grimpeur au début de la chute. L’objectif est de permettre au grimpeur de freiner sa chute au maximum avec ses propres jambes. Dans un passage peu déversant, un mur, une dalle, la parade s’effectue près du centre de gravité du grimpeur et sur des parties faciles à saisir, c’est-à-dire tout simplement au niveau des fesses. L’axe du corps du grimpeur étant proche de la verticale, la réception se fera naturellement sur les jambes. Par contre dans un surplomb, la parade aux fesses est dangereuse, car elle s’effectue en dessous du centre de gravité (la ceinture) et va générer une rotation du grimpeur qui chutera tête la première. C’est la raison pour laquelle la parade doit s’effectuer au-dessus du centre de gravité, au niveau des épaules, pour que le grimpeur se redresse et retombe au sol sur ses pieds, dans une position naturelle. Rocher Canon CZeVheVgZgdjhZaV^hhZgeVgZghVchiVWa^gjcZgZaVi^dcYZ confiance mutuelle ; se faire parer par un inconnu peut créer de mauvaises surprises. H^aZXgVh]eVYYd^iigZYeaVXYjgVciaViZciVi^kZ!X¼Zhi| une autre personne de le faire. Un bon pareur ne peut effectuer qu’une tâche à la fois. GZheZXiZg jcZ hiérarchie des poids entre le pareur et le paré ; ce dernier ne doit pas être beaucoup plus lourd. IVcifjZaZ\g^beZjgZhiVXXZhh^WaZ!iZc^ghZhbV^chaZeajh près possible de son corps et de son centre de gravité, afin de limiter les forces mises en jeu ; mais sans le toucher et en veillant à favoriser un atterrissage sur les jambes. La proximité des mains est déterminante ; après 10 cm de chute, le grimpeur est à une vitesse de 5 km/h et 16 km/h après 1 m ! AZ but de la parade n’est pas d’attraper le grimpeur, mais de l’aider à ralentir, à le stabiliser et maîtriser sa chute, sa position et sa trajectoire. AVeVgVYZZhijcZtactique qu’il faut adapter au type de chute ; le placement des mains du pareur n’est pas le même selon que le mouvement à protéger se situe dans un mur ou un toit. 8dbbZ aZ eVgZjg Yd^i gZXZkd^g jcZ eVgi^Z YZ aV [dgXZ Y¼^bpact, il ne doit jamais s’arc-bouter, afin de laisser à ses bras et jambes le rôle d’amortisseurs. Sinon, gare aux coudes, épaules, hanches et genoux ! EZchZg|hZhpouces ; une balle de volley-ball est une plume comparée à un grimpeur qui chute ! FjVcYaZeVgZjgZhiaj^"bbZZcedh^i^dc^cXdc[dgiVWaZ!jcZ contre-parade sera nécessaire. :cÃc!egkd^ga¼^begk^h^WaZ Parade en quatre temps, sur un matelas un peu encombré ! EN CAS D’ACCIDENT Rocher Canon Rocher Canon Kd^X^!Zcghjb! fjZafjZhg\aZhfj¼^aZhieg[gVWaZYZgZheZXiZg/ 90 HVeZjgh"edbe^Zgh/tél. 18 (soyez très précis sur la localisation du blessé, nom du site, nom du chemin ou du carrefour le plus proche, numéro de parcelle, coordonnées GPS ). Le fameux Rocher Canon n’a pas été H6BJjg\ZcXZbY^XVaZ/ tél. 15. avare de boulets, et donc de circuits, Numéro d’urgence à partir d’un téléphone portable : tél. 112. sur lesquels grimpe chaque fin de 89 semaine un nombre considérable de personnes. Souvent tout en rondeurs, les blocs n’en ont pas moins du caractère et nécessitent souvent science du placement et grande technicité. C’est un site où cohabitent le week-end simples touristes, randonneurs et grimpeurs. La tranquillité est donc réduite, mais on y appréciera la convivialité et une abondance de fougères qui prennent de superbes couleurs ocre à l’automne. 88 Circuit COULEUR Nuage blanc, un grand classique du circuit rouge. COULEUR Éléphant Tortue, Diplodocus, Éléphant, Baleine… ces sculptures géologiques mystérieuses sont légion en forêt. L’Éléphant de Larchant, car ce n’est pas le seul, son congénère se trouve à Barbizon, est un de ces célèbres rochers. Cet imposant pachyderme vous accueille dès l’arrivée sur le site d’escalade et ses flancs sont parcourus de voies de tout niveau. Sous les rochers, la plage, et c’est aussi un des plaisirs de ce massif que de s’y mouvoir sur du sable d’une telle finesse. Paradoxalement, l’escalade y est un peu engagée. Par la hauteur de certaines voies, tels le Mur de la mort ou encore l’Aigle déployé. Et par un tapis de racines et de blocs enchâssés qui couvre le sol par endroits. Le plus souvent, ce sont de bonnes prises qui attendent les grimpeurs, avec un toucher sableux assez caractéristique. Ces rochers sont particulièrement parcourus au printemps, voire en été lorsque la chaleur gêne l’escalade sur grattons et réglettes. En s’éloignant un peu de la partie centrale, on trouve la Dalle à Poly ou le Gruyère, un mur en léger dévers truffé de prises, qui en impose par sa hauteur. La nature a donné ici plus qu’ailleurs d’étranges formes à certains rochers qui prennent au soleil couchant une bien fascinante apparence, propre à solliciter l’imagination. Ne campez pas en forêt. Ne faites jamais de feu. Remportez vos déchets avec vous. De la Super Prestat au Gasherbrum II « J’ai découvert l’escalade à Fontainebleau au début des années 1970. Ma passion est définitivement née là, elle m’a mené de Bleau aux falaises de la Seine et de Surgy, en prévision des plus beaux sommets de la terre. Les années 1980 furent marquées par quelques premières sur les blocs, la Super Prestat au Cuvier par exemple en 1984, une haute dalle sur un rocher de légende. L’entraînement était intensif. Malgré mon travail, je trouvais toujours le moyen de rejoindre le Cuvier deux ou trois fois par semaine. J’enchaînais le rouge, le plus vite possible, en 20 minutes parfois ! Puis des hivernales, en Oisans, le pilier sud de barre Noire, et une expédition au Gasherbrum II, en 1982, avec l’insouciance de la jeunesse et la sensation de profiter pleinement de la vie. Mais finalement, l’appel de Bleau reste irrésistible ; que rêver de plus que parcourir les blocs de grès au milieu de la forêt, par une belle matinée, avec tout le respect dû à cette nature qu’il faut absolument préserver. » Laissez aux autres les blocs dans l’état où vous auriez aimé les trouver. Ne jamais tailler, Éléphant Nemours Jean-Michel Gosselin améliorer ou casser une prise. 210 211 Le Surplomb de la Loupe. 12 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM