Nouvelle convention UNEDIC
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Nouvelle convention UNEDIC
Annexes du programme pluriannuel des finances publiques 2002-2004 I- Scénarios macroéconomiques 2 I-1 La situation actuelle de l’économie française 2 I-2 Les perspectives à l’horizon 2004 2 I-3 Etude de sensibilité au voisinage des scénarios macroéconomiques 4 II- Les dépenses des administrations publiques 6 III- Solde des administrations publiques 13 IV- Les baisses de prélèvements obligatoires 15 V- Dette des administrations publiques 18 VI- Programme pluriannuel des finances publiques et Loi de finances 20 VII- D’un programme de stabilité à l’autre 21 VIII- Eléments de cadrage à long terme pour les finances publiques 23 VIII-1 La réduction du poids de la dette 23 VIII-2 Evolution des dépenses de retraite 25 IX- Chiffres clés 26 1 I- Scénarios macroéconomiques I-1 La situation actuelle de l’économie française La croissance française a augmenté tout au long de l’année 1999, portée par une demande intérieure de plus en plus solide et par l’accélération des exportations dans un contexte international très favorable. Au premier semestre 2000, en dépit d’un léger fléchissement, l’activité française est restée vigoureuse. Le dynamisme des exportations ne s’est pas atténué tandis que la demande intérieure demeurait ferme. Les fortes créations d’emploi et les baisses d’impôt ont notamment soutenu le pouvoir d’achat et la demande des ménages. Les informations conjoncturelles disponibles laissent ainsi augurer une croissance de 3,2% en moyenne annuelle en 2000. La croissance devrait également rester soutenue en 2001, comprise entre 3% et 3,6%. En dépit d’une décélération consécutive au ralentissement de l’économie américaine, les exportations seraient toujours dynamiques. La demande intérieure demeurerait quant à elle très ferme. Elle continuerait de bénéficier d’une progression soutenue des revenus salariaux ainsi que des baisses de prélèvements sur le travail qui viendront à la fois soutenir le pouvoir d’achat et notre potentiel d’offre. La vigueur de l’investissement des entreprises continuerait pour sa part de reposer sur le dynamisme de la demande et la progression des équipements en nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Les années 2000 et 2001 se caractériseraient également par des créations d’emploi exceptionnellement fortes qui devraient permettre de ramener le taux de chômage autour de 8% à 8,5% d’ici la fin 2001. Le retard de demande de l’économie française serait ainsi résorbé à cet horizon. I-2 Les perspectives à l’horizon 2004 Sur la période 2002-2004, l’économie française se maintiendrait sur son sentier de croissance potentielle. La croissance potentielle de l’économie française, qui atteignait environ 2,25% par an au milieu des années 90, s’élèverait aujourd’hui, sur la base d’estimations conservatrices, à 2,5% par an, en liaison avec l’accumulation plus rapide du capital et la réduction du chômage structurel. A moyen terme, entre 2002 et 2004, l’économie française est supposée progresser sur son sentier de croissance potentielle, pour lequel deux d’hypothèses ont été retenus : • Dans le premier scénario, notre potentiel de croissance continuerait de se renforcer. Il atteindrait 3% par an, en raison d’un dynamisme accru de l’investissement, notamment en NTIC, et de l’emploi. Le dynamisme de l’emploi serait associé à une baisse sensible du taux de chômage, résultant à la fois des baisses de prélèvements sur le travail et d’une plus grande ouverture à la concurrence des marchés de produits. • Dans le second scénario, volontairement plus prudent, la croissance potentielle se stabiliserait autour de 2,5% par an, l’investissement des entreprises progressant au même rythme qu’au cours de la période 1999-2000 tandis que le chômage structurel diminuerait légèrement. 2 La croissance s’appuierait toujours sur le dynamisme de la demande intérieure et de l’emploi et l’inflation demeurerait modérée. Après l’accélération récente des prix consécutive au renchérissement des produits énergétiques, l’inflation retrouverait un niveau plus modéré en 2001, en liaison avec l’atténuation des tensions sur le marché pétrolier. Elle se stabiliserait, en moyenne, à environ 1,4% par an sur la période 2002-2004, la demande restant globalement en ligne avec l’offre. Le dynamisme de la croissance dans les deux scénarios repose sur celui de la demande intérieure, sans contribution positive de l’extérieur. L’emploi resterait bien orienté, malgré la dissipation des facteurs d’enrichissement de la croissance en emploi et l’achèvement de la réduction du temps de travail. La croissance de l’emploi salarié marchand serait exceptionnelle en 2000-2001 (3,2% et 2,5% en projection). Sur la période 2002-2004, la progression devrait s’infléchir légèrement, tout en restant bien orientée (1,5% et 1% par an respectivement dans les deux scénarios). Cet infléchissement s’explique par la dissipation de certains facteurs d’enrichissement de la croissance en emploi (effets des baisses de charges ciblées sur les travailleurs peu qualifiés, développement du temps partiel, etc...) et aussi par l’achèvement progressif du passage aux 35 heures. L’emploi total progresserait également plus modérément (1% et 0,7% respectivement dans les deux scénarios) en raison d’un repli des emplois aidés dans le secteur non marchand (emplois jeunes, etc...). Le processus de RTT serait en effet pratiquement achevé en 2004 : près de 80% des salariés du secteur privé seraient alors concernés par un accord d’entreprise. A partir de 2002, les entreprises passant à 35 heures seraient surtout des entreprises de petite taille, qui ne bénéficieront plus de l’aide incitative. Les créations nettes d’emplois associées à la réduction du temps de travail devraient être par conséquent proportionnellement moins élevées que celles attendues sur la période 1999-2001. Le passage aux 35 heures n’affecterait pas la croissance du PIB ni son potentiel, car les créations d’emploi et les gains de productivité horaire du travail compenseraient les effets négatifs de la baisse de la durée du travail sur la production. La progression du salaire mensuel serait légèrement ralentie sur l’ensemble de la période de projection, mais les créations d’emplois supplémentaires contribueraient à la croissance de la masse salariale. Au total, la réduction du temps de travail déformerait légèrement le partage de la valeur ajoutée en faveur des salariés d’ici 2004. Moyenne 2002-2004 PIB Demande intérieure Dépenses de consommation des ménages Dépenses de consommation des administrations publiques Formation brute de capital fixe dont entreprises1 Contribution des stocks Exportations Importations Prix de PIB Prix à la consommation Masse salariale du secteur privé Salaire moyen nominal par tête secteur privé Effectifs salariés du secteur privé 1 Scénario 2,5 % 2,5% 2,5% 2,5% 1,1% 4,2% 6,3% 0,0% 6,0% 6,5% 1,4% 1,4% 4,3% 3,3% 1,0% Scénario 3 % 3,0% 3,0% 3,0% 1,1% 5,9% 8,9% 0,0% 6,5% 7,5% 1,4% 1,4% 5,0% 3,5% 1,5% Sociétés non financières et entreprises individuelles. 3 I-3 Etude de sensibilité au voisinage des scénarios macroéconomiques Les scénarios macroéconomiques du programme pluriannuel reposent sur un jeu d'hypothèses raisonnables pour l'environnement international, social et financier de l'économie française, mais qui restent sujets à certains risques. Sont ici évaluées les implications pour l'économie française de certains de ces aléas, en rappelant les conséquences (i) d'une baisse générale des taux d'intérêt dans la zone euro, (ii) d'un ralentissement de la demande mondiale adressée à la France, et (iii) d'une hausse des coûts salariaux en France. Effets d’une baisse des taux d’intérêt de 100 points de base. Les scénarios macroéconomiques du programme pluriannuel tablent sur un rythme moyen d'inflation de 1,4% par an en France et 1,8% par an dans la zone euro, après la hausse temporaire occasionnée par le renchérissement récent des produits pétroliers. Les taux d'intérêt à court terme pourraient ainsi s'établir aux alentours de 5% sur la période 2002-2004. Les taux d'intérêt à long terme s’établiraient, sur cette période, à environ 6%, la poursuite de la consolidation des finances publiques permettant d’envisager une courbe des taux relativement peu pentue. Dans ce contexte, une hausse des taux d’intérêt moins marquée qu’anticipé pourrait refléter une croissance nettement moins forte de la demande dans l'ensemble des régions industrialisées (Etats-Unis, zone euro et Japon). Ceci se traduirait alors par de plus faibles tensions sur les prix des matières premières. Une baisse de l’ensemble des taux d’intérêt (à court et à long terme) consoliderait l’activité et augmenterait légèrement l'inflation via trois canaux : le coût du capital, l’arbitrage consommation–épargne, le taux de change : - c’est l’investissement qui serait le plus stimulé par la baisse des taux : l’allègement des charges financières améliorerait la solvabilité des entreprises ; la profitabilité du capital augmenterait. - l’investissement logement des ménages serait également soutenu par un crédit moins cher. Le plus bas niveau des taux tendrait par ailleurs à décourager l’effort d'épargne (effet de substitution). - si elle provoquait une dépréciation du change, la baisse des taux d'intérêt renforcerait également l'activité via les gains de compétitivité vis à vis des pays à l'extérieur de la zone euro. A taux de change fixé, une baisse d’un point des taux d’intérêt à court et à long terme de la zone euro renforcerait la croissance de l’activité de près de ¼ point la première année et de ¾ à 1 point de PIB les deuxième et troisième années. L’impact sur l’inflation resterait très modéré, les prix domestiques ne réagissant que faiblement à la consolidation de la croissance de l’activité. Ces évaluations tiennent compte des effets de bouclage macroéconomique au sein de la zone euro, i.e. de l’incidence favorable sur l’économie française de la hausse de la demande chez ses partenaires de la zone euro. Impact sur l’économie française d’une baisse des taux d’intérêt de 100 point de base dans la zone euro Ecart au niveau du scénario de référence, en % 2002 2003 2004 PIB 0,2 0,7/1,0 0,7/1,0 Emploi total (milliers) 7,5 60/75 60/75 Prix à la consommation des ménages 0,0 0,1 0,1 Note : Baisse durable de 100 points de base des taux d'intérêt à court et long terme intervenant au début de 2002. 4 Les finances publiques sont affectées par une baisse des taux d’intérêt via deux canaux. D’une part, la charge de la dette des administrations publiques s’allège en raison de la baisse du coût du refinancement et du financement des nouveaux déficits. D’autre part, les comptes publics s’améliorent en raison de l’accélération de l’activité. Compte tenu de la maturité de la dette, une baisse de 100 points de base des taux d’intérêt se traduirait à l’horizon 2004 par une réduction des charges d’intérêt pour l’ensemble des administrations publiques de l’ordre de 0,2 point de PIB. Les recettes et les dépenses publiques seraient toutes deux affectées par la plus forte activité : - La plus forte croissance se traduit mécaniquement par des recettes fiscales et sociales plus importantes. Les gains de recettes des administrations de sécurité sociale sont peu sensibles à la nature du choc parce qu’elles sont principalement assises sur la masse salariale. En revanche, les recettes de l’Etat y sont beaucoup plus sensibles : une accélération de la demande des ménages renforce fortement les recettes de TVA, tandis qu’une accélération des exportations les laisse quasiment inchangées. - Les dépenses nominales (hors charges d’intérêt) seraient affectées, à la baisse, par l’amélioration du marché du travail et à la hausse du fait de l’indexation de la plupart des dépenses sur l’inflation (masse salariale, prestations, …). Impact sur les finances publiques d’une baisse des taux d’intérêt de 100 points de base début 2002 En points de PIB Capacité de financement 2002 2003 2004 0,1 0,4 0,5 Effets d’un ralentissement de la demande mondiale adressée à la France Un ralentissement de la demande mondiale adressée à la France se répercute quasi intégralement sur les exportations et se diffuse ensuite au reste de l’économie, via en particulier une révision à la baisse de l’investissement des entreprises. A taux d'intérêt nominaux inchangés, une baisse permanente de 1% de la demande mondiale entraînerait ainsi une révision de l’activité d’environ ¼ point de PIB et une perte d’emplois de l’ordre de 30 000 au bout de deux à trois ans. L’impact sur l’inflation serait quasiment nul, à taux de change fixe. A titre illustratif, un ralentissement de 1% de la demande mondiale adressée à la France peut s’expliquer, par un ralentissement ponctuel de la croissance américaine de 2/3 de point et ses effets de diffusion à l’ensemble de l’économie mondiale. Impact sur l’économie française d’une réduction de 1 % de la demande mondiale adressée à la France Ecart au niveau du scénario de référence, en % 2002 2003 PIB -0,2/-0,3 -0,3 Emploi total (milliers) -5/-10 -25 Prix à la consommation des ménages 0,0 0,0 Note : Réduction durable de 1 % de la demande mondiale intervenant au début de 2002. 2004 -0,2/-0,3 -30 0,0 Le ralentissement de la demande mondiale affecte les dépenses publiques hors intérêt et les recettes par les mêmes canaux que la croissance dans le cas d’une hausse des taux d’intérêt. La capacité de financement serait dégradée de 0,1 point de PIB à l’horizon 2004. 5 II- Les dépenses des administrations publiques L’actualisation de la programmation pluriannuelle de finances publiques, comme pour la programmation 2001-2003, repose sur la définition d’un objectif de progression des dépenses de l’ensemble des administrations publiques. Elle confirme le choix d’une évolution maîtrisée des dépenses publiques. Les dépenses des administrations publiques progresseraient de 1,5 % en volume par an sur la période de programmation, en prolongement des objectifs retenus pour la loi de finances pour 2000 et la loi de financement de la sécurité sociale. Les dépenses devraient en effet progresser de 1,4 % en moyenne entre 2000 et 2001. Cette évolution est légèrement plus rapide que celle retenue dans la programmation précédente en raison de la mise en place de la convention UNEDIC qui se traduit par un ressaut important dans les prestations versées aux chômeurs en 2001 et 2002. Les dépenses maladie devraient également progresser légèrement plus rapidement qu’envisagé dans la programmation de l’an dernier, soit à 1,8 % par an contre 1,5 %. Enfin, la montée en charge de la réforme du financement de la communauté européenne rendent les dépenses des administrations publiques plus dynamiques (Voir encadré). Toutefois, la maîtrise des dépenses des administrations publiques permet de réduire leur poids dans le PIB et dégage des marges de manœuvre pour ramener les administrations publiques à l’équilibre et diminuer le taux des prélèvements obligatoires. La baisse du poids des dépenses publiques dans le PIB serait de 1,5 à 2,3 points de PIB sur trois ans suivant le scénario de croissance. Cet effort de maîtrise de la dépense pèserait faiblement sur l’investissement public qui progresserait de 1,7 %. Ces marges de manœuvre permettent, dans le scénario de croissance à 3,0 %, de revenir à un léger excédent — 0,2 point de PIB en 2004 — et de réduire le taux de prélèvements obligatoires de 1,0 point de PIB sur la période 2002-2004. Croissance cumulée des dépenses en volume sur les trois années de la programmation En volume Administrations publiques Etat (en comptabilité budgétaire) Administrations sociales - dont maladie - dont retraites Administrations publiques locales Programmation 2001-2003 4,0 % 1,0 % 4,2 % 4,5 % 5,8 % 5,8 % Programmation 2002-2004 4,5 % 1,0 % 4,8 % 5,5 % 5,8 % 5,2 % Des dépenses légèrement plus dynamiques que dans la programmation 2001-2003 Le programme pluriannuel déposé l’an dernier retenait une progression réelle des dépenses des administrations publiques de 1,3 % en moyenne chaque année. L’actualisation du programme reprend des objectifs proches de ceux de l’an dernier. Le taux de croissance des dépenses apparaît cependant légèrement plus élevé : les dépenses des administrations publiques devraient progresser de 1,5 % en moyenne de 2002 à 2004. Trois facteurs principaux expliquent cet écart. La nouvelle convention UNEDIC qui couvre la période 2001-2003 prévoit une nette amélioration de l’indemnisation des chômeurs, tout en encourageant le retour à l’emploi à l’aide d’un dispositif d’accompagnement personnalisé (PARE). La convention a ainsi pour objectif d’accompagner la croissance en stimulant l’offre de travail et en réduisant les goulots de main d’œuvre que l’on observe déjà dans certains secteurs. 6 Les dépenses d’assurance maladie seraient plus dynamiques que dans la programmation précédente (1,8 % en moyenne annuelle contre 1,5 % l’an dernier), toujours tirées par les soins de ville et sensibles à la croissance du PIB. L’introduction de la CMU contribuerait également au dynamisme des dépenses maladie. Les mesures récemment introduites en matière de régulation des soins de ville et en particulier du médicament devraient progressivement porter leurs fruits et permettre une modération de la dépense. La montée en charge de la réforme du financement de l’Union européenne devrait également se traduire par un dynamisme accru des dépenses : le système de comptabilité européen classe en dépense de l’Etat la ressource de l’union qui est assise sur la richesse nationale. De fait, le basculement progressif des ressources de la communauté vers la ressource PNB conduit naturellement à dynamiser les dépenses des administrations publiques sur la période 2002-2004. Plus marginalement, les dépenses des administrations publiques locales sont un peu moins dynamiques que dans le programme déposé l’an dernier en raison d’une hypothèse de stabilité des taux de cotisations sociales de la CNRACL et d’une sortie plus rapide du dispositif emploi jeunes. Corrigées de ces trois facteurs, les dépenses des administrations publiques progresseraient de façon identique dans leur ensemble que dans le programme précédent. Décomposition de la croissance des dépenses des administrations publiques sur la période de programmation (Contribution à la progression des dépenses des administrations publiques) Programme 2001-2003 Programme 2002-2004 4,0 4,5 Nouvelle convention UNEDIC - 0,25 Hausse de l’ONDAM - 0,15 Montée en charge de la ressource PNB (financement européen) - 0,2 Dépenses APUL - -0,1 Autres dépenses 4,0 4,0 Progression des dépenses Note : scénario de croissance à 3 %. Les dépenses de l’Etat Les dépenses du budget général progresseront de 1% en volume sur la période 2002-2004, soit une progression identique à celle retenue dans le précédent programme. Les actions prioritaires seront financées grâce, d’une part, à un effort de sélectivité de la dépense et, d’autre part, à la décrue spontanée des dépenses à caractère social liée à l’amélioration de la situation du marché du travail. Les charges de la dette La programmation prend en compte des niveaux de taux d’intérêt cohérents avec les autres hypothèses macro-économiques2. Les charges de la dette devraient progresser plus rapidement que l’ensemble des dépenses de l’Etat sur la période 2002-2004 : + 1,7 % par an contre + 0,3 %. 2 La programmation retient une prévision de taux courts de 5,0 %, et une prévision de taux longs de 6,0 %. 7 Mesurées en pourcentage des recettes fiscales nettes, les charges de la dette devraient en revanche poursuivre leur baisse sur la période 2002-2004, pour arriver à moins de 14 % en 2004 contre plus de 16 % en 1998 (Cf. graphique 1). Depuis 1999, l’Etat dégage un excédent primaire. De surcroît, à partir de l’année 2001 et pour la première fois depuis 1980, le solde effectif dépasserait nettement le solde permettant de stabiliser la part de la dette de l’Etat dans le PIB (Cf. graphique 2), faisant reculer celle-ci de 48,8 % du PIB en 2000 à 46,8 % en 2004. Les dépenses de fonction publique En continuité avec les choix des années précédentes, les dépenses de fonction publique y compris pensions progresseraient d’un peu plus de 1% en volume par an sur la période 2002-2004. Cette hausse permet d’assurer une progression régulière du pouvoir d’achat du salaire moyen des fonctionnaires sur la période 2001-2004. Les efforts de réorganisation des services de l’Etat et d’amélioration de la gestion publique, de même que l’accélération du nombre de départs en retraite, devrait permettre de procéder aux adaptations nécessaires pour assurer une quasi-stabilité des effectifs de l’Etat après prise en compte de l’aménagement et la réduction du temps de travail (prévus dans les trois fonctions publiques au 1er janvier 2002). Les autres dépenses Les dépenses primaires hors fonction publique représentent 42,6 % du budget général de l’Etat en 2001. Celles-ci progresseraient, de 1,4 % en valeur entre 2001 et 2004 soit un peu moins de 0,5 % par an. Toutefois l’adaptation des interventions en faveur de l’emploi du fait de la nette amélioration du taux de chômage, devrait dégager des marges importantes pour financer les priorités du Gouvernement dans les trois prochaines années. Le financement des autres actions publiques exigera donc la poursuite de l’effort de redistribution de la dépense engagé depuis 1997 : chaque année, les projets de loi de finances ont permis de dégager environ 30 MdF de redéploiements. Cet effort sera poursuivi au cours des prochaines années. Solde primaire de l’Etat et charges de la dette en pourcentage des recettes fiscales nettes 200,0 18,0% Charges de la dette en pourcentage des recettes fiscales nettes (échelle de droite) 16,0% 150,0 14,0% 100,0 12,0% 50,0 10,0% 0,0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 8,0% -50,0 6,0% -100,0 Solde primaire de l'Etat en MdsF (échelle de gauche) 4,0% -150,0 2,0% -200,0 0,0% 8 Comparaison du solde effectif et du solde stabilisant de 1990 à 2004 200,0 solde primaire stabilisant 150,0 100,0 (en MdsF) 50,0 0,0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 -50,0 -100,0 solde primaire effectif -150,0 -200,0 Eléments de passage entre les dépenses du budget général et les dépenses de la comptabilité nationale Le périmètre des dépenses de l’Etat en comptabilité nationale ne correspond pas au périmètre des dépenses du budget général en comptabilité budgétaire. Deux éléments principaux contribuent à dynamiser les dépenses en comptabilité nationale : ! Des prélèvements sur recettes dont l’évolution sera très dynamique d’ici à 2004 sont traités comme des dépenses de l’Etat. Il s’agit en particulier de la dotation globale de fonctionnement et de la compensation de la réforme de la taxe professionnelle, qui bénéficient aux collectivités locales, ainsi que de la ressource PNB qui contribue au financement communautaire. ! Les dépenses de l’Etat incluent également des cotisations sociales imputées, qui représentent les cotisations que l’Etat verserait pour équilibrer le régime des pensions civiles et militaires s’il n’en assurait pas lui-même le paiement. L’accélération des départs à la retraite conduit à prévoir une progression dynamique de ces dépenses sur la période de programmation. D’autres retraitements plus marginaux viennent perturber la norme de progression des dépenses du Budget général en comptabilité nationale (passage aux droits constatés, remises de dettes en faveur des pays en développement, changements de périmètres, dépenses des Comptes spéciaux du Trésor, et Budgets annexes). Dépenses de l’Etat : passage de la comptabilité budgétaire à la comptabilité nationale (contribution à la progression des dépenses en comptabilité nationale, en volume) Dépenses du budget général (à périmètre constant) Dépenses du budget général (y. c. fonds de concours) Prélèvements sur recettes Au profit des collectivités locales Ressource PNB Cotisations sociales imputées Autres 2000 0,0 -1,7 0,5 0,5 0,0 0,1 0,2 2001 0,3 0,6 1,0 0,7 0,3 0,2 -1,2 2002 0,3 0,3 1,5 1,0 0,5 0,2 -0,1 2003 0,3 0,3 1,5 0,7 0,8 0,2 -0,1 2004 0,3 0,3 0,3 0,1 0,2 0,2 -0,3 9 Dépenses de l'Etat (en comptabilité nationale) -0,8 0,7 1,9 1,9 0,5 Les dépenses des administrations de sécurité sociale Les dépenses des administrations sociales connaîtraient une progression moyenne de 1,6% en volume par an d’ici 2004, en ligne avec le rythme inscrit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2001. Cette évolution suppose que soient poursuivis les efforts de maîtrise de la dépense entrepris depuis 1997. Pour la branche maladie, l’objectif d’une progression cumulée de 5,5 % en volume entre 2002 et 2004 traduit la poursuite des efforts entrepris pour maîtriser les dépenses de santé. La légère révision à la hausse de l’objectif répond à l’observation, en France comme dans les autres pays, d’une forte corrélation entre croissance du PIB ou de la consommation et croissance des dépenses de santé. Cette évolution est compatible avec un haut niveau de qualité du service de santé, compte tenu de réformes de structure destinées à améliorer l’efficacité du système de soins (Cf. graphique 3). Pour autant, les mesures prises en matière d’évolution du tissu hospitalier, de délégation de gestion à l’assurance maladie, et de révision du service médical rendu par les médicaments devraient porter progressivement leurs fruits, et permettre de ralentir la progression des dépenses à un rythme inférieur à celui observé en 2000. Dépenses de santé et PIB par habitant Projection fondée sur le programme de moyen terme 2002-2004 pour la France (avec scénario de croissance du PIB à 3% et croissance des dépenses de santé à 1,8 % en volume) 4600 USA Dépenses de santé par habitant en $ ppa 4100 3600 3100 CHE 2600 2100 France-90 1600 GRC 1100 600 13000 NZL PRT ALL France-2004 CAN France-00 France-99 NDLBEL DNK France-98 AUT ISL AUS SWE JPN ITA NOR LUX FIN UK IRL ESP 18000 23000 28000 33000 PIB par habitant en $ ppa Source : Calculs Direction de la Prévision, données OCDE (1998). Pour la France, programmation pluriannuelle des finances publiques 2002-2004. Les dépenses de la branche vieillesse du régime général connaîtront une progression en volume de près de 2 % par an en moyenne. Ce rythme relativement faible, comparable à celui de 2000 et 2001, s’explique par l’arrivée à l’âge de la retraite des classes « creuses » nées au cours de la seconde guerre mondiale. Sur la base d’une large concertation avec les partenaires sociaux, le Premier Ministre a annoncé le 21 mars 2000 les principes destinés à assurer l’avenir des régimes de retraite par répartition à l’horizon 2020 : une démarche concertée et progressive, le respect de la diversité et de l’identité des régimes, l’équité et la solidarité entre régimes, une plus grande souplesse pour mieux respecter les choix individuels, et 10 l’anticipation des évolutions démographiques afin d’équilibrer les charges entre les générations après 2020. Un Conseil d’Orientation des Retraites a été créé, associant les partenaires sociaux ainsi que les parlementaires, pour recueillir dans la durée un large consensus sur l’évolution des régimes de retraites. Dans ce cadre, le Fonds de Réserve pour les retraites (FRR), mis en place par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, est destiné à lisser les conséquences du choc démographique qui affectera les régimes de retraites, en constituant des provisions d’ici à 2020. Doté de près de 60 MdF fin 2001, il doit atteindre 1000 MdF à l’horizon 2020 en francs constants. A la fin 2004, le fonds de réserve pour les retraites serait doté de 150 MdF, avec une étape à environ 100 milliards en 2002. Dans les prochaines années, ce fonds a vocation à recueillir une partie des excédents des comptes qui devrait en constituer l’essentiel des ressources. Ce fonds bénéficie également de la cession des parts sociales des caisses d’Epargne (4,5 MdF par an de 2000 à 2003) et d’une grande partie des produits de cession des licences de téléphonie mobile de 3ème génération. Les prestations familiales seraient stables en volume sur la période, compte tenu notamment d’une dynamique démographique atténuée et de la diminution mécanique, dans une phase de croissance de l’emploi et des revenus, du poids des prestations sous conditions de ressources. L’évolution des dépenses serait légèrement plus soutenue en 2002, la réforme des allocations logement engagée en 2001 achevant sa montée en régime. Enfin, l’amélioration continue du marché du travail devrait encore contribuer à une baisse spontanée des dépenses d’indemnisation des régimes d’assurance chômage de l’ordre de 3 % en volume par an. Aux termes de la nouvelle convention sur l’assurance chômage, une partie de cette marge de manœuvre serait mobilisée pour développer le retour plus rapide à l’activité des demandeurs d’emplois, ainsi que pour compenser partiellement à l’Etat les dotations qu’il avait accordées au début des années 90, en phase basse de conjoncture. La prise en compte de cette nouvelle convention constitue donc le second facteur, avec la révision de l’objectif d’assurance maladie, de révision de la progression des dépenses des administrations sociales. Recettes des licences UMTS Les recettes liées à l’octroi des licences UMTS devraient représenter 130 MdF pour la période 2001-2015. Sur chacun des deux versements de 32,5 MdF attendus pour 2001 et 2002, 18,5 MdF seront versés au Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR), le reste contribuera au désendettement de l’Etat. Les versements ultérieurs seront affectés au fonds de réserve pour les retraites. Conventionnellement, on retient que les recettes UMTS du fond de réserve contribuent au désendettement consolidé des administrations publiques par l’intermédiaire de leur placement en titres publics. En comptabilité nationale, en raison du principe des droits constatés, les recettes liées à la cession des licences UMTS sont enregistrées pour l’essentiel en 2001. Elles contribueront à améliorer ponctuellement le besoin de financement des administrations publiques d’environ 1 point de PIB. Y compris les recettes UMTS, les administrations publiques seraient ainsi excédentaires dés 2001. Les dépenses des administrations publiques locales Les dépenses des administrations publiques locales devraient continuer à progresser à un rythme légèrement inférieur à celui de 2000 et 2001. En termes réels, elles croîtraient de 1,7 % sur la période de programmation contre 2,0 % les deux années précédentes. Les dépenses seraient toujours tirées par la forte progression des consommations intermédiaires. Le léger ralentissement serait dû d’une part au profil de l’investissement et d’autre part à la fin de la montée en charge du taux de cotisations de la CNRACL (assurance vieillesse des agents de la fonction publique territoriale et hospitalière). 11 La masse salariale des administrations publiques locales serait encore dynamique sur la période de programmation. L’investissement des collectivités locales resterait relativement dynamique sur la période de programmation. En termes réels, il progresserait de 2,2 % en moyenne annuelle, en léger ralentissement par rapport à la période actuelle en raison de moindres investissements en début de mandature. Des raisons structurelles soutiendraient toujours l’investissement des collectivités locales : le retraitement des eaux et des déchets ménagers seraient toujours des facteurs de dynamisme, de même que les contrats de plan Etat-Régions. La charge de la dette serait en nette diminution : la poursuite de la politique de désendettement des collectivités locales contrebalancerait les effets retardés de la hausse des taux d’intérêt entre 1999 et 2001 sur les charges de la dette. Les dépenses des organismes divers d’administration centrale Les dépenses des organismes divers d’administration centrale sont peu dynamiques en raison notamment de la diminution des charges d’intérêt encourues sur la dette sociale et de l’extinction progressive des structures de défaisance. 12 III- Solde des administrations publiques En 2004, et pour la première fois depuis trente ans, les administrations publiques retrouveraient une capacité de financement3 avec une croissance maintenue à 3 % par an. En 1997, les administrations publiques enregistraient un déficit de 3,5 points de PIB4. En 1999, il n’était plus que de 1,8 point de PIB. En 2004, l’excédent serait de 0,2 point de PIB. Pour un scénario de croissance de 2,5 % par an, le déficit serait fortement réduit, il se replierait à 0,5 point de PIB. La maîtrise des dépenses publiques serait à l’origine de la forte réduction des déficits publics : les dépenses croîtraient de 1,5 % en volume entre 2002 et 2004 soit nettement moins que la croissance du PIB. Entre 2001 et 2004, la part des dépenses dans le PIB se réduirait de 1,5 ou 2,3 points de PIB suivant le scénario de croissance. Le plan pluriannuel de baisses d’impôts annoncé en août 2000, des réductions de cotisations sociales (liées à la nouvelle convention sur l’assurance chômage et aux passages aux 35 heures) et des recettes non fiscales légèrement moins dynamiques que la richesse nationale conduisent à une réduction du poids des recettes des administrations publiques dans le PIB de 1,0 point de PIB. Cheminement des finances publiques En points de PIB Administrations publiques (hors UMTS) Dépenses des administrations publiques Recettes 2001 -1,0 52,1 51,1 Croissance 2,5 % 2004 -0,5 50,6 50,1 Croissance 3 % 2002 -0,6 51,4 50,8 2003 -0,4 50,7 50,2 2004 +0,2 49,8 50,1 Recettes fiscales et sociales 44,2 43,3 44,0 43,5 43,4 Autres recettes 6,9 6,7 6,8 6,7 6,6 Note : les recettes fiscales et sociales des administrations publiques diffèrent du taux de prélèvements obligatoires en raison du prélèvement européen. Soldes par sous secteur La forte amélioration du besoin de financement des administrations publiques tiendrait principalement à la réduction du besoin de financement de l’Etat (il continue de diminuer dans les deux scénarios) et à l’amélioration de la capacité de financement des administrations de sécurité sociale (dans le scénario de croissance le plus favorable). La maîtrise des dépenses de l’Etat, qui prolonge celle annoncée dans le programme précédent, devrait permettre de réduire sensiblement le déficit de l’Etat. Une progression réelle de seulement 1 % des dépenses de l’Etat sur trois ans permet tout à la fois de financer les mesures fiscales annoncées, dont une large part est à la charge de l’Etat, et de diminuer le déficit entre 2001 et 2004 de 0,6 à 0,9 point de PIB suivant le scénario de croissance. Les administrations de sécurité sociale profiteraient du contexte de croissance forte et riche en emplois. Leur capacité de financement serait stabilisée dans le scénario de croissance de 2,5 % et s’améliorerait de 0,1 point de PIB par an dans le scénario de croissance à 3 %. La baisse des prélèvements sociaux serait compensée par une croissance des dépenses nettement inférieure à celle du PIB (4,8 % en volume sur trois ans). 3 En 1974, la capacité de financement était de 0,3 point de PIB. En 1980, le déficit était pratiquement nul (-1,3 MdF). 4 Hors soulte France Télécom. 13 La capacité de financement des administrations publiques locales resterait globalement stable sur la période. Celle des organismes divers d’administration centrale s’améliorerait légèrement à mesure du remboursement de la dette sociale prise en charge par la Cades. Capacité / Besoin de financement des administrations publiques En points de PIB Administrations publiques (y.c. UMTS) Administrations publiques (hors UMTS) Administrations centrales Etat Organismes divers d’administration centrale Administrations publiques locales Administrations de sécurité sociale 1999 -1,8 -1,8 -2,3 Croissance 2,5 % 2000 2001 2004 -1,4 0,1 -0,5 -1,4 -1,0 -0,5 -2,1 -1,8 -1,2 Croissance 3 % 2002 -0,6 -0,6 -1,5 2003 -0,4 -0,4 -1,4 2004 +0,3 +0,2 -0,9 -2,5 0,2 -2,3 0,2 -1,9 0,1 -1,4 0,2 -1,6 0,1 -1,6 0,2 -1,1 0,2 0,4 0,2 0,3 0,4 0,4 0,5 0,4 0,3 0,4 0,5 0,4 0,6 0,4 0,8 Solde structurel des administrations publiques Dans le scénario de croissance à 3 %, qui est compatible avec une croissance potentielle de 3 %, le déficit structurel des administrations publiques s’améliorerait d’environ 0,4 point de PIB par an entre 2001 et 2004. Il passerait de -1,3 point de PIB en 2001 à -0,1 point de PIB en 2004. Les administrations publiques reviendraient ainsi à l’équilibre structurel. Cette amélioration du solde structurel traduit la grande maîtrise des dépenses sur l’ensemble de la période de programmation, puisqu’elles progresseraient nettement moins rapidement que la croissance potentielle de l’économie. Après correction des effets de la conjoncture sur les dépenses des administrations publiques (notamment celles liées à l’indemnisation chômage) et une fois rapportées au PIB potentiel, la composante structurelle des dépenses se réduirait de 2,3 points de PIB entre 2001 et 2004. La marge de manœuvre ainsi dégagée serait partagée en parts à peu près égales entre la réduction du déficit structurel et celle des prélèvements d’impôts et de cotisations sociales. Dépenses, recettes, soldes structurels des administrations publiques En points de PIB Croissance 3 % 2001 2002 2003 2004 52,5 51,8 51,0 50,2 Dépenses structurelles 51,2 50,8 50,3 50,1 Recettes structurelles -1,3 -0,9 -0,7 -0,1 Solde structurel Note : En raison des incertitudes pesant sur son estimation et par souci de prudence, l’output gap est légèrement ″décoté″. C’est pourquoi solde effectif et solde structurel diffèrent légèrement sur la période de projection alors qu’ils devraient en principe coïncider en période d’écart d’activité nul. 14 IV- Les baisses de prélèvements obligatoires Les baisses de prélèvements obligatoires atteignent 184 MdF à l'horizon de l'année 2004. Elles recouvrent essentiellement l'incidence du paquet fiscal 2001-2003, les exonérations de charges sociales et les baisses de cotisations de l'UNEDIC. Le plan d’allègement et de réforme des impôts représenterait plus de 105 MdF entre 2001 et 2004. La période 2001-2004 verra la mise en œuvre du plan triennal d'allégement fiscal présenté le 31 août 2000. Une partie des mesures annoncées dans la cadre de ce plan est d'ores et déjà entrée en vigueur avec la baisse de la TIPP sur le fioul domestique à la fin du mois de septembre dernier et la suppression de la vignette automobile dont les particuliers ont pu bénéficier en cette fin d'année 2000. A partir de 2001, la réduction des prélèvements obligatoires se poursuivra et bénéficiera aux ménages et aux entreprises. Elle se manifestera notamment par une baisse du barème de l'impôt sur le revenu. ! En 2001 (imposition des revenus 2000) : les quatre premiers taux d’imposition seront baissés de 1,25 point et les deux derniers de 0,75 point ; ! En 2002 (imposition des revenus 2001) : les quatre premiers taux d’imposition seront baissés de 0,75 point supplémentaire et les deux derniers de 0,5 point ; ! En 2003 (imposition des revenus 2002) : les quatre premiers taux d’imposition seront à nouveau baissés de 0,5 point supplémentaire et les deux derniers de 0,25 point. En outre, avec l’objectif d’améliorer les revenus du travail des actifs faiblement rémunérés, le gouvernement souhaite leur consacrer une enveloppe d’une trentaine de milliards. La baisse des prélèvements obligatoires bénéficiera également aux entreprises et notamment aux plus petites d'entre elles. Pour les PME, le taux d’impôt sur les sociétés sera ramenée à 15 % sur les 250 000 premiers francs de bénéfice. Le taux normal de l’IS (actuellement 36,6 %) sera ramené à 33,3 % en 2003 du fait de la suppression de la " surtaxe Juppé " de 10 % dont le taux sera ainsi réduit à 6 % en 2001 et à 3 % en 2002. Ces allégements de l'impôt sur les sociétés s'ajoutent bien sûr à la poursuite de la suppression de la part salariale de la taxe professionnelle. Les baisses cumulées de cotisations sociales de l'UNEDIC devraient atteindre plus de 20 MdF en 2004. Leur montée en charge serait progressive et elles représenteront un montant total de près de 21 MdF en 2004. Les exonérations de charges atteignent plus de 50 MdF entre 2001 et 2004. Les allégements de charges sociales accordées par le Gouvernement dans le cadre de la réduction du temps de travail poursuivront naturellement leur montée en charge sur la période couverte par le programme pluriannuel 2001-2004. Pour la seule année 2002, la baisse supplémentaire de charges représentera 21 MdF, et plus de 50 MdF en cumulé sur 2001-2004. Une contribution modeste devrait être apportée par une hypothèse de baisse des taux de la fiscalité locale et par la mesure de suppression de la CRDS pour les retraités non imposables. La situation financière saine des collectivités locales ainsi que la stabilité des taux de la fiscalité directe locale observée en 2000, laissent penser que la modération fiscale locale devrait se poursuivre sur la période couverte par le programme pluriannuel de finances publiques. Une telle hypothèse a donc été retenue. 15 Enfin, la mesure d'exonération de la CRDS pour les personnes retraitées non imposables contribuera également à la réduction des prélèvements obligatoires. Les baisses de prélèvements obligatoires 2001-2004 En MdF 2001-2004 Total paquet fiscal Exonérations de charges Baisses de cotisations UNEDIC Autres -106 -52 -21 -4 Allègement total des prélèvements obligatoires -184 En points de PIB -1,7 Réduction du temps de travail Le scénario de réduction du temps de travail (RTT) retenu pour le programme pluriannuel de finances publiques est un prolongement du scénario pris en compte dans le projet de loi de finances pour 2001. Plus de 11 millions de salariés concernés par les 35 heures à la fin de l’année 2004. Le nombre de salariés concernés par un accord de réduction du temps de travail (RTT) a fortement progressé au début de l’année 2000, passant de 3,1 millions de salariés fin décembre 1999 à pratiquement 4,6 millions au début du mois de novembre5. Un tiers des salariés le sont dans le cadre de dispositifs d’aides incitatives. Dans le scénario de projection retenu, les flux de passage à 35 heures sont établis de manière conventionnelle, en supposant que près de 80% des salariés appartenant au champ d’application de la loi de réduction du temps de travail (c’est-à-dire le champ du secteur marchand, dont une partie des cadres est exclue, soit environ 13,5 millions de salariés) seraient concernés par un accord de RTT à la fin de 2004. Au total, près de 11,5 millions de salariés seraient ainsi passés aux 35 heures à cet horizon. De 1999 à 2004, la RTT pourrait conduire à créer plus de 350 000 emplois. La baisse de la durée du travail se traduirait par des taux de création d’emplois de 6 à 7% pour les entreprises bénéficiant du dispositif incitatif (baisse de la durée de 10%) et un peu moins pour les autres entreprises. En tenant compte du ralentissement du temps partiel, lié à des effets d’éviction de la RTT et à la suppression de l’abattement spécifique de charges sociales, et du fait que la baisse de la durée est inférieure à 4 heures pour certaines entreprises, les créations nettes d’emplois seraient de l’ordre de 360 000 en cumulé sur la période 1999-2004. La diffusion progressive des 35 heures se traduit par une montée en charge progressive du montant des exonérations de cotisations de cotisations sociales à l’horizon 2004. La diffusion progressive des 35 heures induit de moindres recettes pour les finances publiques, puisque les entreprises bénéficient d’un nouveau barème de cotisations, dont le montant est modulé en fonction de la date de signature des accords. A partir du 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés (1er 5 D’après les statistiques publiés par la DARES. 16 janvier 2002 pour les autres), une exonération de cotisations sociales est accordée pour tout salarié à 35 heures. Le tableau 1 ci-dessous donne les estimations des exonérations accordées aux entreprises, en s’appuyant sur les comptes des budgets économiques jusqu’en 2001, et le compte de moyen terme sur la période 2002-2004. Selon le scénario de flux de passage à 35 heures retenu, le montant total des exonérations, incluant les allégements de charges sur les bas salaires mis en place entre 1993 et 1997, passerait de 85 MdF en 2001 à 125 MdF en 2004. Ces perspectives supposent par ailleurs que toutes les entreprises passées à 35 heures demandent le bénéfice des exonérations. Montants brut des exonérations de cotisations sociales liées à la réduction du temps de travail En MdF Aides forfaitaires Extension de Majorations Ristourne Aides Coût total la ristourne (32 heures, actuelle Robien entreprises nouvelles…) 35,8 16,3 3,3 46,4 3,5 2002 105,6 41,3 19,8 3,4 48,4 3,2 2003 116,2 46,4 23,1 3,5 50,1 2,2 2004 125,2 NB : montants évalués en comptabilité de caisse, en supposant que toutes les entreprises passées à 35 heures demandent le bénéfice des aides. Il s’agit des chiffrages de montants bruts des allégements de charges. Les coûts nets pour les finances publiques sont en fait nettement moindres, puisque les créations d’emploi dues à la RTT engendrent des recettes pour les régimes sociaux et l’Etat via la hausse des cotisations sociales, ainsi que des économies sur l’indemnisation chômage. 17 V- Dette des administrations publiques Sur la période de programmation, le ratio d’endettement des administrations publiques continuerait à se réduire sensiblement. Il repasserait en dessous du niveau de 1995. L’endettement public bénéficierait de deux facteurs concomitants : d’une part, le déficit public effectif se réduit fortement ; d’autre part, le déficit public compatible avec une stabilisation de la dette en part de PIB est d’autant plus élevé que la croissance est forte. Le rythme de réduction du ratio d’endettement serait ainsi nettement supérieur à 1 point de PIB par an. Dans le scénario de croissance à 3 %, entre 1999 et 2004, le ratio d’endettement serait réduit de 6,6 points de PIB. Il passerait de 58,9 points de PIB en 1999 à 52,3 points de PIB en 2004 (y.c. recettes UMTS). Dans le scénario de croissance à 2,5 %, le ratio d’endettement reviendrait à 53,8 points de PIB. Ratio d’endettement des administrations publiques En points de PIB Scénario de croissance à 3 % Ratio d’endettement (y.c. UMTS) Ratio d'endettement (hors UMTS) Scénario de croissance à 2,5 % Ratio d’endettement (y.c. UMTS) Ratio d'endettement (hors UMTS) 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 59,3 59,7 58,9 58,4 56,9 57,2 55,2 55,9 54,0 54,7 52,3 53,0 59,3 59,7 58,9 58,4 56,9 57,2 55,7 56,3 54,9 55,6 53,8 54,5 Quand le coût apparent de la dette est supérieur au taux de croissance de l’économie, la réduction du ratio d’endettement requiert la réalisation d’excédents primaires. L’excédent primaire stabilisant est d’autant plus faible que le coût apparent de la dette et la croissance nominale sont proches. La réduction de cet écart depuis 1997 d’une part, la diminution du déficit public d’autre part, ont conduit l’excédent primaire effectif à dépasser en 1999 celui qui permettrait de stabiliser le ratio d’endettement. Sur la période de projection, le coût apparent de la dette cesse de se réduire6 mais l’excédent primaire continue à s’améliorer et accélère la réduction du poids de la dette. Evolution du ratio d’endettement (Scénario 3 % de croissance) En points de PIB Ratio d’endettement (y.c. UMTS) Ratio d'endettement (hors UMTS) Variation du ratio d'endettement (hors UMTS) 2000 58,4 58,4 -0,5 2001 56,9 57,2 -1,2 2002 55,2 55,9 -1,3 2003 54,0 54,7 -1,2 2004 52,3 53,0 -1,6 1,4 0,5 -2,4 1,1 0,5 -2,7 0,6 0,6 -2,5 0,4 0,8 -2,5 -0,2 1,0 -2,4 Coût apparent de la dette Taux de croissance nominale du PIB 5,8 4,2 5,8 4,8 5,8 4,5 5,8 4,5 5,7 4,5 Solde primaire effectif Solde primaire stabilisant Intérêts 1,9 0,9 3,3 2,2 0,6 3,2 2,6 0,7 3,2 2,7 0,7 3,1 3,2 0,6 3,0 Effet du déficit Flux de créances Effet du PIB Note : les estimations du tableau sont réalisées hors recettes UMTS Les charges d’intérêts sont relativement peu sensibles à la remontée des taux entre 1999 et 2001 car une partie importante de l’endettement est émise pour une période supérieure à 5 ans. 6 18 Le ratio d’endettement des administrations publiques se réduit principalement en raison de la diminution du déficit de l’Etat et de l’accumulation de capacités de financement aux organismes divers d’administration centrale (principalement la Cades et les structures de défaisance du Crédit Lyonnais) et aux administrations publiques locales. La dette brute des administrations de sécurité sociale ne se réduirait que faiblement sur la période de projection. Les excédents des administrations de sécurité sociale seraient en effet affectés en partie à l’acquisition de créances par les caisses de sécurité sociale contribuant ainsi à leur forte progression. Les excédents du fonds de réserve pour les retraites seraient pour moitié investis en titres publics et contribueraient par ce biais à la réduction de la dette brute consolidée des administrations publiques. 19 VI- Programme pluriannuel des finances publiques et Loi de Finances La programmation pluriannuelle des finances publiques déposée en début d’année 2000 reposait sur la définition d’un objectif de dépense en volume pour l’ensemble des administrations publiques. L’objectif du programme était décliné pour chacun des sous secteurs des administrations publiques. En dépit de leur profil heurté en 2000 et 2001 dû en grande partie aux variations d’inflation d’une année à l’autre, les dépenses publiques devraient progresser globalement à un rythme équivalent à l’objectif annoncé dans le programme pluriannuel, soit 1,4 % en volume par an. Dépenses des administrations publiques : comparaison avec le programme pluriannuel des finances publiques 2000-2003 Evolutions en volume Administrations publiques Etat (en comptabilité budgétaire) Prestations et transferts sociaux des ASSO dont dépenses maladie Administrations publiques locales 2000 2001 Moyenne 2000-2001 Programme 2001-2003 Prévision actuelle Programme 2001-2003 Prévision actuelle Programme 2001-2003 Prévision actuelle 1,3 0 2,1 1,0 0 2,0 1,1 0,3 1,6 1,8 0,3 3,0 1,2 0,2 1,8 1,4 0,2 2,5 1,5 1,9 3,3 2,1 1,5 2,0 2,3 2,0 1,5 2,0 2,8 2,0 En 2000, les dépenses de l’Etat (norme des dépenses du budget général) progresseraient, en exécution, au même rythme que celui annoncé dans le programme pluriannuel des finances publiques, soit 0 % en volume. Pour l’ensemble de la période de 2001 à 2003, le programme pluriannuel retenait une progression de 1 % en volume des dépenses de l’Etat. La progression de 0,3 % en volume pour 2001 correspond donc à la progression moyenne annoncée. En raison de la dynamique des charges de la dette, les dépenses primaires de l’Etat seraient plus contraintes. Le recul des dépenses d’intervention en faveur de l’emploi en lien avec l’amélioration de la situation du marché du travail permettrait toutefois de financer les priorités en faveur de l’éducation et de la sécurité. Par rapport au programme pluriannuel, les prestations et transferts sociaux des administrations de sécurité sociale seraient légèrement plus dynamiques en moyenne à 2,5 % sur la période 2000-2001. Les prestations sociales des administrations de sécurité sociale bénéficieraient de l’amélioration sur le marché du travail qui est plus rapide que celle envisagée à l’automne dernier. En revanche, le rythme d’évolution des dépenses d’assurance maladie en 2000 et les mesures des conférences famille poussent les prestations à la hausse. L’accélération des dépenses des administrations de sécurité sociale serait essentiellement imputable aux revalorisations des prestations sociales (famille, vieillesse) en 2001 qui intègreraient un rattrapage positif au titre de 2000, puisque l’inflation s’avère plus élevée en 2000 qu’il n’était prévu à l’automne dernier du fait de la hausse du prix du pétrole. Les dépenses des administrations publiques locales évolueraient à un rythme proche de celui prévu pour le programme pluriannuel des finances publiques. Comme en 1999, les dépenses des administrations publiques locales seraient tirées par les consommations intermédiaires et l’investissement. En lien avec le cycle habituel, les dépenses d’investissement seraient toutefois en net ralentissement l’an prochain7 7 A périmètre constant, les dépenses des administrations publiques locales sont plus dynamiques en 2000 qu’en 2001 : le transfert aux administrations de sécurité sociale de l’aide médicale gratuite jusqu’alors assumée par les départements modère facialement le taux de croissance des dépenses des administrations publiques locales en 2000 et majore en revanche celui des administrations de sécurité sociale. 20 VII- D’un programme de stabilité à l’autre L’actualisation du programme de stabilité reprend l’essentiel des hypothèses retenues dans le programme déposé l’an dernier. Les résultats sont aussi très proches : ainsi, le besoin de financement des administrations publiques se situerait en 2003 à un niveau proche de l’objectif annoncé dans le programme de stabilité précédent (0,4 point de PIB contre 0,3 point de PIB dans le scénario à 3 %), et continuerait à s’améliorer en 2004 pour atteindre un excédent. Tant en ce qui concerne les recettes que les dépenses, les évolutions sont proches de celles du programme de stabilité 2001-2003. Les dépenses seraient légèrement plus dynamiques que dans la programmation précédente et leur poids dans le PIB se réduirait de 2,3 points de PIB contre 2,6 points de PIB l’an dernier. Le taux de prélèvements obligatoires se réduirait de 1,0 point de PIB, comme l’an dernier. Au total, le solde s’améliorerait de 1,2 point de PIB entre 2002 et 2004 contre 1,4 point de PIB dans la programmation précédente, entre 2001 et 2003. Variation du poids dans le PIB des dépenses, des recettes, des prélèvements obligatoires et de la capacité de financement sur la période de programmation En points de PIB Programme 2001-2003 Programme 2002-2004 Dépenses -2,6 -2,3 Recettes -1,2 -1,0 -1,1 -1,0 -1,4 -1,2 dont taux de prélèvements obligatoires Besoin de financement Note : Scénario à 3 % de croissance Des dépenses légèrement plus dynamiques que l’an dernier Le programme pluriannuel déposé l’an dernier retenait une progression réelle des dépenses des administrations publiques de 1,3 % en moyenne chaque année. L’actualisation du programme reprend des objectifs semblables à ceux retenus l’an dernier. Le taux de croissance des dépenses apparaît cependant légèrement plus élevé : les dépenses des administrations publiques devraient progresser à 1,5 % en moyenne de 2002 à 2004. Trois facteurs principaux expliquent cet écart. Croissance cumulée des dépenses en volume entre 2002 et 2004 En volume Programmation 2001-2003 Programmation 2002-2004 Administrations publiques 4,0 % 4,5 % Etat (en comptabilité budgétaire) 1,0 % 1,0 % Administrations sociales 4,2 % 4,8 % - dont maladie 4,5 % 5,5 % - dont retraites 5,8 % 5,8 % 5,8 % 5,2 % Administrations publiques locales La nouvelle convention UNEDIC qui couvre la période 2001-2003 prévoit une nette amélioration de l’indemnisation des chômeurs, tout en encourageant le retour à l’emploi à l’aide d’un dispositif d’accompagnement personnalisé (PARE). La convention a ainsi pour objectif d’accompagner la croissance 21 en stimulant l’offre de travail et en réduisant les goulots de main d’œuvre que l’on observe déjà dans certains secteurs. Les dépenses d’assurance maladie seraient plus dynamiques que dans la programmation précédente (1,8 % en moyenne annuelle contre 1,5 % l’an dernier), toujours tirées par les soins de ville et sensibles à la croissance du PIB. L’introduction de la CMU contribuerait également au dynamisme des dépenses maladie. Les mesures récemment introduites en matière de régulation des soins de ville et en particulier du médicament devraient progressivement porter leurs fruits et permettre une modération de la dépense. La montée en charge de la réforme du financement de l’Union européenne devrait également se traduire par un dynamisme accru des dépenses : le système de comptabilité européen classe en dépense de l’Etat la ressource de l’union qui est assise sur la richesse nationale. De fait, le basculement progressif des ressources de la communauté vers la ressource PNB conduit naturellement à dynamiser les dépenses des administrations publiques sur la période 2002-2004. Plus marginalement, les dépenses des administrations publiques locales sont un peu moins dynamiques que dans le programme déposé l’an dernier en raison d’une hypothèse de stabilité des taux de cotisations sociales de la CNRACL et d’une sortie plus rapide du dispositif emploi jeunes. Corrigées de ces trois facteurs, les dépenses des administrations publiques progresseraient de façon identique dans leur ensemble que dans le programme précédent. Décomposition de la croissance cumulée des dépenses des administrations publiques sur la période de programmation (Contribution à la progression des dépenses des administrations publiques) Programme de stabilité 2001-2003 Programme de stabilité 2002-2004 Progression des dépenses 4,0 4,5 Nouvelle convention UNEDIC - 0,25 Dérapage de l’ONDAM - 0,15 Montée en charge de la ressource PNB - 0,2 Dépenses APUL - -0,1 Autres dépenses 4,0 4,0 Note : scénario de croissance à 3 %. 22 VIII- Eléments de cadrage à long terme pour les finances publiques VIII-1 La réduction du poids de la dette Par rapport à beaucoup de ses partenaires européens, la France bénéficie d’un niveau d’endettement relativement bas (il n’a pas dépassé les 60 points de PIB), mais elle s’est engagée plus tardivement dans la stratégie de réduction de cet endettement. Tant pour éviter que les charges d’intérêt évincent d’autres dépenses plus utiles à la croissance ou à la répartition des revenus, que pour alléger le fardeau de la dette légué aux générations futures, cette stratégie doit être poursuivie dans la durée. ! Un scénario dans lequel le solde des administrations publiques se maintient à l’équilibre à partir de 2004. Dans ce scénario, la diminution du ratio d’endettement ne proviendrait que de l’activité économique, et, en un peu de moins de trente ans ce ratio serait ramené à son niveau du début des années 80, c’est à dire 20 points de PIB. ! Un scénario plus ambitieux dans lequel, après avoir atteint l’équilibre en 2004, la capacité de financement des administrations publiques continuerait de s’améliorer d’environ 0,3 point de PIB par an. Ce scénario est assez proche de ce qui est envisagé aux États-Unis où les excédents budgétaires devraient permettre d’annuler la dette fédérale dès 2012. Dans ce cas, le ratio d’endettement des administrations publiques pourrait être ramené à son niveau de 1980 en un peu moins de quinze ans. Ce scénario nécessite de réaliser des excédents d’environ 3 points de PIB en 2015 et de maintenir le cap d’une évolution maîtrisée de la dépense publique sur une longue période. Sous ces hypothèses, la dette pourrait même être complètement remboursée avant 2020. Simulation du ratio d'endettement des administrations publiques (en points de PIB) 70,0% Equilibre des finances publiques à partir de 2004 60,0% Excédents croissants des administrations publiques à partir de 2004 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 30 29 20 28 20 27 20 26 20 25 20 24 20 23 20 22 20 21 20 20 20 19 20 18 20 17 20 16 20 15 20 14 20 13 20 12 20 11 20 10 20 09 20 08 20 07 20 06 20 05 20 04 20 03 20 02 20 01 20 20 20 00 0,0% Le vieillissement de la population devrait affecter sensiblement les finances publiques (Cf. infra, Evolution des dépenses de retraite dans les prochaines années). Ces simulations supposent implicitement que des ajustements seront réalisés pour permettre une amélioration des finances publiques en dépit de ce contexte démographique défavorable. 23 Rythme de réduction du déficit de l’Etat et charges de la dette Afin d’éviter une éviction des dépenses primaires par les charges d’intérêt, le déficit budgétaire doit être réduit de manière suffisamment soutenue. Sur les dix prochaines années, le déficit de l’Etat doit en effet être réduit en moyenne de 20 MdF par an pour permettre de stabiliser à moins de 15 % la part des charges de la dette dans le budget général. C’est cet objectif que s’assigne le présent programme pour 2002-2004, qui prévoit une réduction du déficit de l’Etat de 62 MdF entre 2001 et 2004, soit -21 MdF par an. En MdF 2001 2004 Variation 2001-2004 Solde de l’Etat (LFI) - 186 - 124 - 62 Projection des charges de la dette à horizon de 10 ans (en part des dépenses du Budget Général) 17,5% Stabilisation du déficit au niveau de 2001 17,0% 16,5% Réduction du déficit de 10 MdF par an 16,0% 15,5% 15,0% Réduction du déficit de 20 MdF par an 14,5% 14,0% 13,5% Réduction du déficit de 30 MdF par an 13,0% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 24 VIII-2 Evolution des dépenses de retraite dans les prochaines années Comme l’ont entre autres montré les travaux du Commissariat général du Plan synthétisés dans le rapport Charpin sur l’« avenir de nos retraites », la grande majorité des régimes obligatoires de retraite par répartition subiront les conséquences financières des évolutions démographiques. A partir de 2006, ils seront affectés par l’arrivée à l’âge de la retraite des générations nombreuses du baby-boom. A législation constante, la situation financière des régimes se détériorera progressivement du fait de la conjonction de ce « papy-boom » et de l’allongement tendanciel de la durée de la vie. Aujourd’hui, pour dix actifs, il y a quatre retraités ; en 2020, à législation constante il y en aura plus de cinq ; en 2040, il devrait y en avoir sept. Le montant des retraites versées pourrait par conséquent croître beaucoup plus vite que celui des cotisations. A l'horizon de 2020 et plus encore 2040, les difficultés financières des régimes de retraite sont, du fait de ces évolutions démographiques, potentiellement importantes. A un horizon plus court, la date d'apparition de ces difficultés est incertaine, car elle dépend en grande partie de l'évolution de la croissance, du chômage et des taux d'intérêt dans les années à venir. L'amélioration de la conjoncture économique et le retour au plein emploi pourraient concourir à retarder les effets du choc démographique jusqu'à 2010, mais ils ne suffiraient pas à eux seuls pour garantir à plus long terme l'avenir des retraites. La date et l’ampleur du choc financier associé à ces évolutions démographiques varient également d’un régime à l’autre. Globalement, en prenant en compte les effets des réformes en cours et dans le cas où le taux de chômage reviendrait à un niveau de 4,5% en 2010, la situation des régimes de retraite s'améliorerait à court terme, puis se détériorerait progressivement et de manière continue à partir de 2006. La part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait entre 2000 et 2005 de 12,1 points de PIB à 11,4 points de PIB ; elle reviendrait à 11,8 points de PIB en 2010, puis atteindrait 13,7 points de PIB en 2020. Comme le montre le tableau suivant, les régimes de retraite seront financièrement déséquilibrés à partir de 2010. Evolution des dépenses de retraite (1) (scénario de retour au plein emploi — taux de chômage à 4,5%) Dépenses (en points de PIB) Besoin de financement (en MdF 2000) 2000 2005 2010 2015 2020 12,0 11,4 11,8 12,9 13,7 0 +55 -5 -140 -270 (1) Ensemble des régimes y compris ASF et FSV, à législation constante. 25 IX- Chiffres Clés du programme de stabilité 2002-2004 Scénario de croissance à 3 % En points de PIB Capacité de financement Administrations publiques APU y.c. UMTS 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 -2,7 -1,8 -1,4 -1,0 0,1 -0,6 -0,6 -0,4 -0,4 0,2 0,3 Etat -3,0 -2,5 -2,3 -1,9 -1,6 -1,6 -1,1 Organismes divers d’adm. centrale 0,1 0,2 0,2 0,1 0,1 0,2 0,2 Administrations publiques locales 0,3 0,4 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 Administrations de sécurité sociale -0,1 0,2 0,4 0,5 0,5 0,6 0,8 En points de PIB Dépenses publiques Administrations publiques (pt de PIB) Taux de crois. en vol. 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 54,0 1,5 53,9 2,5 53,0 1,0 52,1 1,8 51,4 1,6 50,7 1,5 49,8 1,3 Etat 23,6 23,8 22,9 22,3 22,1 21,8 21,3 Organismes divers d’adm. centrale 3,7 3,7 3,5 3,3 3,2 3,1 2,9 Administrations publiques locales 9,8 9,9 9,8 9,7 9,5 9,4 9,3 Administrations de sécurité sociale 24,1 24,0 23,8 23,6 23,3 23,0 22,6 En points de PIB Taux de prélèvements obligatoires Administrations publiques et UE 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 44,9 45,7 45,2 44,7 44,5 44,0 43,8 Etat 17,2 17,9 17,3 17,0 17,3 17,1 17,2 Organismes divers d’adm. centrale 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 Administrations publiques locales 5,7 5,5 5,2 5,0 4,8 4,6 4,6 Administrations de sécurité sociale 20,6 20,9 21,4 21,4 21,2 21,0 20,9 Union Européenne 0,6 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,3 26