Un Dhikri pour Nos Morts Media

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Un Dhikri pour Nos Morts Media
Un Dhikri pour Nos Morts
En Mars, avril et mai 2012, la production Un Dhikri pour Nos Morts se joue aux Comores. La f
ondation du Prince Claus soutient cette production de Washko Ink., portée par la compagnie O
Mcezo*. Cette organisation basée aux Comores a été fondée par Soeuf Elbadawi et se consa
cre à la citoyenneté, à la culture et au développement. La première production théâtrale de Washko I
nk., La fanfare des fous, questionnant le principe de dépossession citoyenne, a aussi été sout
enue par la Fondation du Prince Claus. La production a été bien reçue par le public.
La pièce actuelle est inspirée par la tradition Soufi du dayira et du dhikri, pratiqués aux Comores depu
is le 19ème siècle. Tradition notamment pratiquée pour clore un rituel de deuil, en mémoire de membr
es de la famille ou d?illustres personnages disparus. Dans le spectacle de Soeuf Elbadawi, le pri
ncipe du dhikri est utilisé dans ces marges et il est principalement question de personnes dé
cédées, à la suite d?une situation de crise politique contemporaine, entretenue entre la France et les Comore
s.
Les Comores
L?Archipel des Comores, nation située entre la côte Est de l?Afrique et Madagascar, est un des pays les plu
s pauvres au monde. Depuis sa proclamation d?indépendance en 1975, le pays vit dans une inst
abilité politique permanente, liée à sa relation avec l?ancienne puissance tutélaire. Il y a eu plus de 20 tent
atives de coups d?état, dont la majeure partie a été orchestrée par le mercenaire français Bob Denard.
Après la déclaration d?indépendance, Mayotte, une des quatre îles de l?archipel, est resté française, malgré les
injonctions de la communauté internationale. Une vingtaine de résolutions de l?ONU condamne la prése
nce française dans cette île, devenue département français depuis mars 2011.
Les liens de famille et la communauté de destin obligent les habitants de ce pays à circuler entre leu
rs îles en permanence. Mais pour des raisons politiques évidentes, la France conditionne depuis 199
5, l?entrée à Mayotte par l?obtention d?un visa, tristement connu sous le nom du visa Balladur, Un visa que
peu obtiennent, ce qui entraine de nombreuses personnes à traverser le bras de mer séparant Mayotte des
autres îles dans des embarcations appelées kwasa kwasa, qui sont traquées en mer par la police des fron
tières et qui finissent par faire perdre des milliers de vies à l?archipel. Les militants contre le visa Ball
adur parlent aujourd?hui de 15000 à 18000 morts. Il est question pour eux d?attaquer la France à la Cour pé
nale internationale pour déportation de population, suite à l?expulsion et au refoulement des Comor
iens non-français à Mayotte. Le droit international considère à ce jour que Mayotte appartient à l?Union des Como
res, et non à la France.
Un dhikri pour nos morts, cette nouvelle production théâtrale de la compagnie O Mcezo*, sous label Was
hko Ink., parle de cette tragédie humaine. Auteur, metteur en scène et comédien, Soeuf Elbadawi souh
aite générer un débat public autour de ces milliers de morts en kwasa kwasa et vise à augmenter la prise
de conscience des siens sur cette hémorragie de population. Plus de 15000 morts (+1,5 % de la po
pulation globale de l?archipel) à cause d?un visa que la France n?accepte toujours pas d?annuler. Dans ce pr
ojet, Soeuf Elbadawi et sa compagnie essaient de contribuer à la réflexion citoyenne et d?utiliser le théât
re, disent- ils, comme « un outil de résistance contre une situation de domination ». Ils pensent que le t
héâtre peut nourrir ceux qui travaillent à l?invention de nouvelles alternatives. « Un dhikri pour nos morts »
joué en salle au Muzdalifa House, lieu de création fondé par Washko ink. à Moroni, et dans une cour
d?école de Mirontsy à Anjouan, s?accompagne de performance dans les rues, appelées PIR (Prière d?Interve
ntion Rapide), afin de toucher un plus large public.
Un spectacle
Après des répétitions publiques le 28 et le 29 février, le spectacle au Muzdalifa House joue
jusqu?au 20 mars 2012, à Mirontsy entre le 5 et le 14 avril 2012, puis du 16 avril au 14 mai 2012 au Muzda
lifa. Les performances ont eu lieu à Moroni, dans les villages de Ntsaweni et Ntsudjini pour le mo
ment, et sont prévus dans les villages de Singani, Mirontsy et Ouani pour bientôt. Des débats dans les
écoles et dans des foyers culturels ont également lieu pour amplifier les échanges sur le sujet.
Le theatre est un outil de résistance
Soeuf Elbadawi and O Mcezo
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Programme: Subventions & Collaborations
Subventions & Collaborations
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