Caffettino ou la passion du café
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Caffettino ou la passion du café
PAGE 26. Indices | | Septembre 2013 | La jeune société développe depuis une année un concept original autour du café. Elle entend à présent assurer la croissance de ses activités et élargir sa notoriété. Création d’entreprises © picsaddikts Caffettino ou la passion du café Didier Planche Chroniqueur économique pour genilem I l fallait oser se lancer dans la vente directe de café pour la consommation, alors que cette activité est quadrillée par quelques puissants leaders de l’économie. Pourtant, deux intrépides trentenaires, l’informaticien Luca Martino et le voyagiste d’affaires Patrick Moreillon, n’ont pas hésité à tenter de faire leur place dans cette niche commerciale, aux marges confortables. Il faut dire que Luca, d’origine italienne, est né avec le gène du café, la péninsule étant l’un des pays au monde à compter au mètre carré le plus de connaisseurs et amateurs du célèbre breuvage, comme l’est d’ailleurs son acolyte Patrick, même s’il est Helvète. C’est donc bien la passion du café et la volonté de la faire partager au plus grand nombre qui ont motivé les deux associés fondateurs de 2m&co Sàrl, accompagnés par genilem depuis avril dernier, pour initier une belle aventure. «Nous cherchons à valoriser le café et toutes ses variantes, à commencer par l’Espresso et le Cappuccino, en permettant aux consommateurs de retrouver son goût originel, ses saveurs, son esthétique et son authenticité, dans une ambiance vintage et rétro de l’Italie des années 1960», s’enthousiasme Luca Martino. Depuis septembre 2012, les deux complices développent en effet un concept original, mobile et flexible de consommation de café sur l’Arc lémanique, sous l’enseigne Caffettino (petit café). Il s’agit d’offrir aux consommateurs un service de qualité autour du café, y compris dans le détail, qui fait trop défaut à leurs yeux. Dans les faits, Luca Martino et Patrick Moreillon: «Nous voulons valoriser le café en permettant aux consommateurs de retrouver son goût originel, ses saveurs et son authenticité.» Caffettino dispose d’un triporteur Vespa expressément modélisé pour l’enseigne, dont l’intérieur a été entièrement relooké «Dolce Vita». Ce dispositif comprend d’un côté un bar à café (deux machines et un «barista» expérimenté) et de l’autre un bar à «aperitivi», avec un professionnel du «finger food» et des cocktails assurant le service. En plus des nombreuses variantes chaudes et même froides de café italien haut de gamme (une tonne importée par an), l’offre comporte des brioches italiennes cuites sur place, des cafés gourmands, des crèmes glacées au café, etc. «Nous installons notre triporteur itinérant dans les endroits stratégiques des villes à l’occasion d’animations spécifiques, ou sur les lieux de ma- Franz Zwyssig, Directeur général, B+B Prévoyance SA nifestations de grande envergure. Cette activité de «Caffettino Street Vending» représente 35% du chiffre d’affaires; les consommations sont payées à l’unité et nous versons un pourcentage aux organisateurs. Nous couvrons aussi des événements professionnels et privés à la demande, avec une rémunération forfaitaire, de même que nous louons sous mandat notre triporteur pour des shows promotionnels. Cette deuxième activité, «Caffettino Event/Rent», équivaut à 60% du chiffre d’affaires», explique Luca Martino. La troisième activité lancée en mai dernier, «Caffettino Shop» (5% du chiffre d’affaires), a pris la forme d’une boutique online, qui vend aux privés du café en grains, des machines et moulins à café, etc. Pour assurer l’essor des activités de Caffettino, qui remporte déjà un franc succès, un deuxième triporteur est en cours de finition (60.000 francs pour l’équipement complet par véhicule), tandis que les deux associés mettent la dernière touche à «Caffettino Accademia», soit une série de cours de formation sur le café (le préparer, le savourer, le servir, etc.), dispensés par des «baristas» au savoir-faire légendaire. Toujours actifs dans leur métier de base, les deux fondateurs assurent aussi le service du triporteur en plus d’un collaborateur fixe et d’intérimaires, selon les besoins. L’année prochaine, Luca et Patrick envisagent de mettre en place un système de franchisés pour couvrir l’ensemble de la Romandie et dynamiser la croissance des affaires estimée à quelque 20% par an. Le développement de la notoriété de l’enseigne figure aussi à l’ordre du jour. Il passe par des opérations de marketing et de sponsoring, comme celle du concours international de «Latte Art», à Nice en juin dernier, qui a permis à Caffettino d’élargir son aura. www.caffettino.ch Prévoyance Plus ou moins d’état pour la prévoyance vieillesse? L’initiative AVSplus de l’USS a abouti en juillet. But recherché: affaiblir le 2e pilier ou plutôt fusionner le premier et le deuxième. Conçue et lancée en un rien de temps, en mars dernier, l’initiative AVSplus de l’Union syndicale suisse (USS) a abouti en juillet. Sincèrement, cela n’est pas fait pour m’étonner: quand on me promet plus d’argent, c’est avec grand plaisir que je signe une initiative populaire. Une rente AVS simple ne suffit pas pour vivre, cela nous le savons depuis déjà quarante ans et c’est ce qui explique la mise en vigueur de la LPP dans les années 80. Il s’agissait alors de réduire le manque de revenu à la retraite. Or, ces dernières années, les baisses de prestations des caisses de pension ont rouvert ce trou. C’est pourquoi, en 2011, le Conseil fédéral a pris les devants et présenté et mis en consultation ce printemps une philosophie holistique de la prévoyance vieillesse. Pourtant, l’initiative AVSplus, que soutient le PS, contrecarre le plan de route du Conseil fédéral et ébranle la vision globale telle qu’envisagée. Si les arguments avancés en faveur du relèvement des rentes sont parfaitement compréhensibles, ils suivent en revanche un schéma en noir et blanc: le premier pilier est juste car il est régi par l’état, les deuxième et troisième piliers sont injustes car ils servent les intérêts de la seule haute finance. Voilà selon moi un schéma de pensée suranné. Il suffit de jeter un coup d’œil à l’étranger voisin pour comprendre que les pays misant uniquement sur un système de retraites étatique n’offrent des rentes ni meilleures ni plus équitables. Mais ce qui m’a le plus irrité, ce sont les propositions de financement du relèvement des retraites. D’une part, on avance que l’AVS repose sur des fondations solides. Solides? Dans un système de répartition, solide revient pour moi à dire que les recettes de cotisations salariales couvrent les dépenses en faveur des retraités. Or ce ne sera plus le cas à l’avenir car ce rapport se dégrade au fil de l’évolution démographique. De surcroît, les auteurs de l’initiative considèrent que les salaires continueront de progresser au même rythme. Je n’en suis pas convaincu. La pression sur les salaires suisses pèsera de plus en plus. La mondialisation ayant engendré une forte concurrence internationale, elle influera également sur le niveau des rémunérations dans ce pays. Enfin, si l’AVS fonctionne, c’est bien aussi grâce à la solidarité de tous les travailleurs. Les hauts salaires sont mis à forte contribution sans profiter en fin de compte de rentes plus élevées. Pour comble, l’USS vante sur son site Internet les mérites de l’initiative «1:12 – Pour des salaires équitables». Je pose la question: l’USS est-elle bien consciente du fait que si l’initiative passe, les recettes de l’AVS seront mises à mal? Au travers d’AVSplus, les syndicats affermissent une intention nourrie de longue date, qui est d’affaiblir le 2e pilier ou, plus exactement, de fusionner le premier et le deuxième. Or l’atout du modèle des trois piliers réside précisément dans leur complémentarité. Il n’incombe pas à l’Etat de subvenir à tous les besoins de la vie. Dans une société libre et libérale, les citoyens majeurs et les entreprises portent une lourde responsabilité, qu’ils assument. Tant que le Parlement n’aura pas tranché à propos de la réforme «Prévoyance vieillesse 2020», l’initiative n’a aucun sens. Au contraire, elle fait inutilement obstacle à la recherche de consensus.