Le grand requin blanc ou Grand Blanc

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Le grand requin blanc ou Grand Blanc
02042006
Le grand requin blanc ou Grand Blanc
Le grand requin blanc plus connu sous le nom de "grand blanc" appartient à un groupe de requins
appelés Requins De Maquereau. Son nom commun a été dérivé de son bas ventre "blanc".
Le grand requin blanc a la réputation d’être un solitaire. Pourtant, les dernières
observations tendant à démontrer que leurs relations sociales sont plus complexes
qu’on ne le supposait.
Les îles Farallon sont un groupe d’îles isolées dans l’océan pacifique. Elles se
situent à 40 km des côtes de Californie. Ces îles sont devenues une réserve
protégée où la forte population de phoques peut vivre en paix. A l’automne où la
population est la plus dense, les requins blancs sont également présents. C’est là
que l’on a pu observer des groupes de grands blancs qui semblaient vivre en parfaite
harmonie.
On a également pu confirmer que plusieurs grands blancs peuvent se partager la
même proie. L’accès à la nourriture est, semble t-il déterminé, par une série de
messages visuels et de positions. La taille est de toute évidence un facteur
déterminant dans la hiérarchie. Le plus grand contrôle la situation. Si un requin
s’approche d’une carcasse fraîchement tuée et qu’un plus gros surgit des
profondeurs, le premier cède la place.
Aucun combat entre mâles n’a été observé.
On ne peut pas réellement parler de structure sociale comme on le voit chez les lions
car les individus n’ont pas de liens de parenté entre eux. Cependant, un code social
existe bel et bien en cas de regroupement.
A nous d’apprendre à le déchiffrer.
Les requins n'ont pas d'os. Ce sont des poissons cartilagineux.
Les Grands Blancs mesurent entre 3,5 et 6 mètres de long, et pèsent en moyenne 1.500 kg, pour ce
que l'on en sait dans l'état actuel de nos connaissances. Les femelles sont plus grandes que les
mâles.
Anatomie du Grand Blanc
La peau du Grand blanc est épaisse ; ceux qui prétendent qu'il est possible de se
glisser sous le ventre d'un requin blanc et de le lui ouvrir avec un couteau se
trompent lamentablement… Si l'on passe la main de la queue vers la tête, on sent
que cette peau est rugueuse à cause des écailles, dites placoïdes, qui la
recouvrent. Si on les observe de près, on s'aperçoit qu'elles comprennent une
plaque basale enchâssée dans le derme et une pointe tournée vers la queue qui
sort de la peau. L'épiderme est en fait une mosaïque d'écailles.
L'étude physique de ces écailles montre que leurs dimensions et leurs sculptures
sont assez grandes pour réduire les micro-turbulences de la couche d'eau laminaire
qui entoure un requin en train de nager, mais elles sont suffisamment petites pour
éviter un accroissement important de la surface mouillée. La combinaison de ces
propriétés augmente l'hydrodynamisme.
Les Grands Blancs ont en moyenne 2.800 dents en forme de triangle et réparties en rangées. Elles
sont inclinées vers l'intérieur de leur gueule, ce qui leur permet de mieux déchiqueter leur proies. Les
dents du grand blanc peuvent se remplacer dans leur totalité en seulement 8 jours.
Formidable outil, tranchant et coupant comme une lame de rasoir, elle lui permet de
venir à bout de n'importe quel proie. Le Grand requin blanc possède plusieurs
rangées qui permutent lorsque la première est " usée ".Les dents sont grandes et
larges, triangulaires, crénelées.
Dents supérieures et dents inférieures
Lors de l'attaque, les maxillaires du requin se tendent en avant pour avoir une
meilleure prise :
Voilà une photo de cette avancée spectaculaire des maxillaires lors d'une attaque :
L'oeil du requin est une merveille d'efficacité optique. Il peut voir parfaitement même
dans la quasi-obscurité. De même, son odorat est particulièrement développé. Il peut
enregistrer à 1 km de distance les moindres vibrations.
Si les requins voulaient vraiment chasser l'homme, plus aucun plongeur ne pourrait
s'aventurer dans l'eau. Il se ferait automatiquement repérer. Des expériences ont été
menées afin de déterminer pourquoi les grands blancs attaquaient les surfeurs.
Vu de dessous, une planche de surf ressemble énormément à un phoque. Mais, les
planches placées comme appât n’ont pas été systématiquement attaquées. Sans
doute parce que le grand blanc n’attaque que quand il a faim. De plus, il s’est surtout
montré curieux en se servant de ses mâchoires pour tester l’objet. Le seul problème
c’est qu’un simple test peut être mortel pour l’homme tant leurs mâchoires sont
puissantes.
Aussitôt mordu, la planche était délaissée. Le requin blanc n’attaque donc pas
l’homme qui n’est pas pour lui une proie habituelle. Il semble surtout curieux et
observe tout ce qui se passe dans son environnement, principalement son territoire
de chasse. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il dresse la tête hors de l’eau ;
simplement, pour avoir une meilleure perception de ce qui l’entoure.
Peu de plongeurs ont osé affronter le grand blanc en dehors d’une cage mais ceux
qui l’ont fait sont toujours en vie. C’est à déconseiller aux plongeurs amateurs car ces
plongeurs expérimentés possèdent une grande connaissance des requins.
Le grand requin blanc est un prédateur et se nourrit d'autres poissons, de cétacés,
voire de baleines. Le phoque est la proie favorite du grand blanc qui adore surtout sa
graisse plus que sa chair. Quand on observe un grand blanc sur son territoire de
chasse, on fait immédiatement le parallèle avec le lion.
Ses relations avec le phoque sont identiques à celles qui existent entre le lion et la
gazelle. Puissantes et tragiques, elles sont beaucoup plus complexes qu’on ne
l’imaginait.
Si sur terre, le tigre est le plus grand des prédateurs, dans l’océan, cette place est
tenue par le grand requin blanc. Dès la naissance, le jeune mesure près d’1,50 mètre
et pèse plusieurs centaines de kilos.
Mais quelle définition peut-on donner au terme super prédateur qu'est le Grand
Blanc ? Un animal sanguinaire, une machine à tuer ou tout simplement un prédateur
qui se situe en haut de la chaîne alimentaire sans aucun ennemi ? La seconde
définition semble plus appropriée au requin blanc qui n’a aucun prédateur à part
l’homme bien sûr. Doit-on en déduire que le Grand Blanc attaque tout ce qui bouge ?
Les observations menées prouvent exactement le contraire. Ce prédateur ne tue
jamais pour le plaisir mais uniquement pour survivre. Contrairement à d’autres
requins comme le requin peau bleue, le Grand Blanc ne manifeste aucune frénésie
au moment de s’alimenter.
Requin Peau Bleue
Ce n'est que récemment que l'homme a pu découvrir les fonds marins situés à plus
de 3.500 mètres. Au fond de l'eau, la vie a pris des formes surprenantes. Ressurgies
du passé, des créatures préhistoriques ont survécues tels le crossoptérygien
(découvert en 1987) et le requin grande gueule qui mesure plus de 5 m.
Requin Grande Gueule
Parmi tous les grands prédateurs de notre planète, le grand requin blanc est le seul
que l’homme ne peut enfermer. Il représente l’essence même de la nature sauvage.
Majestueux et implacable dans son environnement naturel, il deviendrait
certainement pathétique dans un zoo comme le sont les tigres.
L’Afrique du Sud est le premier pays à avoir pris des dispositions pour protéger le
grand blanc ; l’Australie a suivi en 1997. La Californie a pris également des mesures.
Le Japon n’a toujours rien fait mais comme d’habitude, tout ce qui vient de la mer fait
chez eux l’objet d’une surenchère commerciale.
Dans la mesure où toutes les tentatives de maintien en captivité ont échoué, seule
une protection mondiale pourra sauver ce super prédateur. A moins, que d’ici là, la
pollution ait décimé les populations. Ce jour là, l’homme se retrouvera face à son
destin : Souverain d’un royaume sans sujet.
Parmi tous les requins, le grand blanc est l’un des plus méconnus. Quelques
scientifiques ont donc entrepris d’étudier ce prédateur dans son milieu naturel.
L’intérêt de ces observations est que l’absence d’interférence avec l’homme a permis
de recueillir des informations sur son comportement. A aucun moment, le grand
blanc n’a été stimulé de manière à ne pas fausser les données. Il faut préciser que la
caméra, fixée sur plusieurs requins, ne reste en place qu’environ 2 h.
Le grand blanc nage près de la surface ou en profondeur mais jamais entre les deux.
Au fond de l’eau, sa couleur gris noir lui fournit un camouflage parfait.
La baisse de température de l’eau dans les grandes profondeurs ne semble pas être
un handicap pour les grands blancs qui entretiennent une température élevée
(jusqu’à 14°C de plus que la température ambiante). Jusqu’à quelle profondeur
descend t-il ? 300 m est un minimum mais on avance des chiffres de 1.000 m.
Techniques de chasse du Grand Blanc
Quand il est au fond, il chasse en embuscade. Invisible de la surface, il peut guetter
sa proie pendant des semaines. Le lion de mer nage lui aussi près du fond mais il
devient vulnérable quand il remonte à la surface. Dès que sa victime remonte, le
grand blanc accélère l’allure et se jette sur elle. Des profondeurs, il se lance comme
une torpille et heurte sa victime par en dessous. L’impact du choc est tellement
violent qu’il suffit à assommer la victime.
Rusé et sélectif, il va employer une toute autre méthode avec les phoques. Ces
derniers sont extrêmement agiles et se méfient de leur plus grand prédateur. Mais
qu’à cela ne tienne, notre grand blanc qui n’est pas né de la dernière pluie modifie
son approche.
Les phoques se réunissent en groupes pour mieux se protéger. On a constaté qu’ils
nageaient toujours derrière le grand blanc qui rode dans les parages. Pourquoi ?
Sans doute pour ne jamais perdre de vue l’ennemi. Leur objectif est de ne pas finir
dans l’estomac du requin. De son côté, le grand blanc fait mine de ne pas apercevoir
leur manège. Il continue, indolent, à nager lentement sans sembler s’intéresser à
eux. En réalité, il est à l’affût du moindre individu isolé qui ne respecterait pas les
règles du «jeu». Le moindre imprudent est aussitôt dévoré.
Le grand blanc ne choisit jamais sa proie au hasard.
Il peut la flairer à plusieurs kilomètres de distance. Il peut déceler un gramme de
sang dans une tonne d’eau ce qui donne une idée de l’efficacité de son odorat. Le
Grand Blanc suit cette trace comme un chien qui suit un rôti. C’est là qu’intervient la
vue qui est perçante. Grâce à ses capteurs, il sent les variations de pression
transmises par l’eau. La moindre variation, aussi infime soit-elle, l’averti, comme un
homme sent un souffle de brise sur la peau.
Les ampoules de Lorenzini lui permettent de capter toutes les impulsions électriques.
Ampoules de Lorenzini
Le grand blanc peut ainsi «lire» son menu avant de choisir son plat principal.
Prudent en règle générale, le requin commence à tourner autour de la proie.
Pourquoi cette prudence ? Pas par peur mais simplement pour s’assurer que le
menu est alléchant. C’est le même principe que l’amateur de vin qui sent un grand
cru avant de le savourer. Notre grand blanc possède en effet sur tout le corps des
récepteurs de goût semblables à nos papilles.
Si la proie est à son goût, l’attaque commence.
Le grand blanc utilise le «saut du diable» uniquement quand la proie est un
mammifère marin comme l’otarie.
L'intelligence du Grand Blanc
Il ne faut pas commettre l’erreur de vouloir comparer l’intelligence animale à la nôtre.
D’ailleurs, la notion d’intelligence est très imprécise.
En ce qui concerne le grand blanc, on peut parler d’une évidente faculté à anticiper
les situations.
De ce fait, selon les circonstances et les proies, il met en œuvre une stratégie
adéquate. Je suis par contre certaine que cette faculté d’anticipation peut, sur une
longue période, modifier le comportement de toute une espèce.
Les jeunes ne bénéficient pas de l’apprentissage de leurs parents, pourtant, une fois
adultes, ils mettront en pratique les mêmes méthodes qu’ils adapteront, à leur tour,
aux changements d’environnement.
Aujourd’hui, on ne connaît que 10% de la partie frontale qui est réservée à la
fonction olfactive. Les 90% restant sont un mystère. Cependant, la partie réservée à
la fonction sociale, à la mémoire ou à l’imagination est absente chez le requin.
Il semblerait que ses neurones soient centrés sur la perception de son
environnement. Il est donc probable que le grand blanc possède surtout un "super
équipement" nécessaire à son rôle de grand prédateur.
Mais, il nous reste encore beaucoup de choses à apprendre sur lui.
La reproduction chez le Grand Blanc
Les femelles portent de nombreuses cicatrices. On suppose qu’il s’agit de marques
laissées par les prétendants. On en déduit donc que leurs mœurs sexuelles ne sont
pas tendres. On sait également que le mâle atteint sa maturité sexuelle vers 10 ans
pour une longévité estimée entre 25 et 30 ans.
L’accouplement a lieu au fond des océans et n’a jamais pu être observé. Malgré tout,
on en sait un peu plus sur leur mode de reproduction. La femelle est ovovivipare
mais on ne sait pas si au cours du développement embryonnaire, le cannibalisme
intra-utérin s’effectue. On ne fait que le supposer.
Une chose est certaine, le taux de reproduction est faible avec des portées de 2 à 10
jeunes maximum tous les deux ans environ.
Appareil reproducteur du Grand Blanc mâle
a) testicule
b) épididyme
c) canal déférent
d) vésicule séminale
e) sac spermatique
En principe, un éléphant de mer suffit à nourrir un grand blanc pendant 2 à 3 mois.
Une femelle, qui revient chaque année chasser au même endroit, a pu être
observée.
Elle tue environ 3 proies de cette importance par saison. On en déduit donc qu’elle
emmagasine de la graisse pour aller se reproduire dans les profondeurs. La femelle
doit certainement rester à jeun pendant la période de reproduction.
Appareil reproducteur du Grand Blanc femelle
a) ovaire
b) glande nidamentaire
c) oviducte
d) utérus
e) cloaque
Protection du Grand Blanc
En octobre 2004, le requin blanc est enfin classé parmi les espèces protégées. Sa
chasse sera donc très sévèrement réglementée. Il était temps car ce superbe
prédateur, victime de sa mauvaise réputation, est en voie d’extinction.
Cette proposition provient de l’Australie et de Madagascar. Ces deux pays ont en
effet constaté une diminution drastique de la population de grands blancs dans leurs
eaux.
A partir de maintenant, comme le requin baleine et le requin pèlerin, le grand requin
blanc figure à l’Annexe II de la CITES.
Le commerce des têtes de requins
Il est difficile d’évaluer précisément la population de requins blancs, qui n’est pas
surveillée de près. En compilant des rapports de pêche dans l'océan Atlantique nordouest de 1986 à 2000, des chercheurs canadiens d’après avaient estimé que le
nombre de requins blancs avait chuté de 79% pendant cette période. Globalement,
la population de requins avait décliné de plus de 50% en 15 ans.
En Australie, le nombre de requins blancs dans ses eaux ont diminué de 94% entre
1980 et 1990. Quelque 500 de ces grands requins y seraient tués chaque année.
L’Afrique du Sud a interdit la pêche du requin blanc (Carchardon carcharias) dès
1992 et d’autres pays, comme la Namibie, les Etats-Unis, l’Australie ou les Maldives
avaient adopté des mesures de protection.
Conclusion
Les requins font partie de ces rares animaux qui réveillent en nous une peur
ancestrale. Ils ont survécu à la colère de la Terre et ont su depuis toujours s'adapter
à leur environnement.
Chaque année, plus de 100 millions de requins sont tués souvent uniquement par
plaisir et par ignorance. En Australie, 70% des requins Grand Blanc ont disparus.
Eux, qui ont traversé les âges et gagné tant de combats contre la nature sauront-ils
lutter contre leur seul prédateur : l'homme.
A voir :
Le requin Blanc et les hommes :
L'histoire de Rodney Fox
L'observation du Grand Blanc
Une mauvaise réputation
Le massacre
Liens :
Le Grand Blanc, librement - http://www.longitude181.com/dossiers/requin/GRB.html
Source :
http://ombrae.free.fr/
http://www.australianfauna.com/
http://www.dinosoria.com/
http://www.asso-apecs.org/
http://www.longitude181.com/
Crédit photos :
http://ombrae.free.fr/
http://discmat.free.fr/
http://www.dinosoria.com/
http://www.discoverychannel.fr/

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