LE PRIX DU CHIOT A PAPIERS:

LE PRIX DU CHIOT A PAPIERS :
L'éleveur doit être un passionné dont le rôle consiste avant tout à préserver les
spécificités de la race, spécificités qui sont le fruit d'un travail de sélection, lequel remonte
souvent loin dans le temps.
Soit dit en passant, le prix que l'amateur paie pour un chiot "à pedigree" (à papiers) est
loin d'être surfait. Il est le produit du travail de l'éleveur, fruit de nombreuses années d'études
sur la génétique, de tâtonnements et même d'erreurs, sans parler des investissements
financiers. Il faut en effet
acquérir des reproducteurs dotés de grandes qualités et qui se payent donc un prix fort
;
il faut qu'ils soient en nombre suffisant pour ne pas fatiguer les chiennes ;
faire des centaines de kilomètres (parfois des milliers) pour aller faire saillir ses
chiennes par l'étalon qui semble être idéal et payer ces mêmes saillies ;
éventuellement payer pour des échographies, des césariennes (fréquentes dans
certaines races) ;
régler tatouages, vaccins et inscription des chiots à la SCC ;
il faut une nourriture de qualité,
une hygiène rigoureuse au chenil (beaucoup de ménage !),
une régularité absolue dans les vaccins, donc des visites régulières chez le vétérinaire
(frais courants ou accidentels),
des soins attentifs et appropriés,
éventuellement faire travailler, courir, nager les adultes,
sans parler des nuits sans sommeil à veiller une mise bas, à mettre à la mamelle un
chiot plus faible ou à nourrir toutes les deux heures au biberon (jusqu'à 10 fois par jour
chaque chiot) ou à la pipette une portée lorsqu'il y a eu un pépin,
passer du temps avec les chiots pour les manipuler, jouer avec eux, les habituer à
diverses situations...
et malgré cela le lendemain, se rendre à son travail, car rares sont les éleveurs qui ne
vivent que du produit de l'élevage.
Par ailleurs l'éleveur doit rester disponible pour renseigner au téléphone ou au cours
des visites les curieux ou les futurs acquéreurs. Une véritable conversation s'engage, qui ne
peut se faire à la va-vite, puisqu'elle lui permet de juger du sérieux des futurs propriétaires du
chien. Une fois un chiot parti, le suivi que doit assurer l'éleveur lui fera passer de longues
heures en communications téléphoniques ou en discussions pour résoudre les problèmes
survenus dans la vie du chien ou pour conseiller les propriétaires, par exemple sur l'éducation.
Ajoutons dans le coût financier d'un élevage canin, les expositions canines le weekend (engagements + frais de voiture, voire d'hôtel et de repas), l'installation d'un lieu de vie
compatible avec le bien-être des chiens (paddocks séparés, renforcement des clôtures, carreler
certaines surfaces…)
Des chiennes qui restent vides, des chiots qui meurent, tout cela fait partie de la réalité
quotidienne.
Ceci vous donne la garantie d'avoir acquis un chiot élevé dans les meilleures conditions
possibles, ce qui est toujours un gage de qualité et de santé pour le chien. Pour rester sur un
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plan strictement financier, il faut savoir qu'un chien équilibré, en bonne santé, même acheté à
un prix assez important, revient finalement moins cher qu'un chien réclamant de nombreux
soins vétérinaires, ou de caractère instable et donc souvent destructeur…
L'acquisition d'un chien de race est un acte important qu'il faut envisager avec réflexion
sans perdre de vue que le plus gros investissement que réclame un chien n'est pas son achat,
mais son entretien, entretien qui sera d'autant plus conséquent que le chien s'avérera être de
qualité médiocre.
L'élevage est une activité économique régie par la loi de l'offre et de la demande. Il
existe pour chaque race un prix de référence officieux, une fourchette de prix "plancher" et
"plafond", communiqué à titre indicatif par les clubs de race. Mais l'éleveur a toute latitude de
majorer ou de minorer cette somme en fonction de convictions, de critères ou d'impératifs qui
lui sont personnels (couleur rare, sujet très prometteur, origines rares…)
En théorie, quels que soient la race et le sexe, le prix de vente d'un chiot varie selon
l'origine des géniteurs, c'est à dire le génotype (les fils et filles de champions ou de
"raceurs" (sujets Elite) peuvent être plus chers que les rejetons de sujets non titrés),
l'apparence morphologique du chiot (le phénotype), c'est-à-dire sa valeur personnelle
par rapport à ses frères et sœurs de portée (il se rapproche du standard de la race),
le lieu de résidence de l'étalon (choix d'un mâle étranger au lieu du mâle de la maison),
des frais vétérinaires (dépistage de la dysplasie, examens oculaires, césarienne, vaccins
etc.),
la prolificité de la race,
l'âge de l'animal lors de la vente (le chiot qui quitte l'élevage à 6 mois revient plus
cher à son naisseur que celui vendu à 2 mois),
la réputation de l'élevage (résultats en expositions de beauté ou en travail).
Il faut savoir que plus une race est rare, plus elle est chère. Certaines mettent une
mauvaise volonté notoire à se reproduire (Bulldog). Les saillies sont laborieuses d'où un
recours massif à l'insémination artificielle (ce qui n'exclut pas les chiennes vides), pratiques
de césariennes quand l'expulsion ne peut se faire par les voies naturelles (on ne fait pas plus
de 3 césariennes sur une même chienne), mortalité néo-natale élevée… Ces chiots ne sont
pas amenés à être soldés…
De même les sujets de races nouvellement introduites en France se vendent à prix
élevé car les sujets sont peu nombreux. Au fil du temps, de plus en plus d'éleveurs, alléchés
par les bénéfices, s'intéressent à la race, jusqu'au jour où l'offre dépasse la demande et où les
cours chutent (voir le Shar Pei). Ajoutons en plus les phénomènes de mode qui peuvent jouer
un rôle non négligeable sur la fluctuation des prix, selon la demande.
Il faut aussi noter que bien des fois, l'éleveur fait son travail principalement par passion
et dans l'espoir de produire le meilleur chien de l'année, et vend ses chiots un prix inférieur
que leur prix de revient !
Pour finir, sachez qu'acheter un chiot sans papiers ne vous fera vraisemblablement pas
faire une économie substantielle sur son prix d'achat puisqu'une grosse partie des critères
évoqués ci-dessus restent valables tout de même… Par contre, si vous rendez compte que
vous avez été floué sur la race supposée du chien, vous n'avez aucun recours…
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