Analyse et enjeux du fret ferroviaire dans la région Nord Pas
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Analyse et enjeux du fret ferroviaire dans la région Nord Pas
Analyse et enjeux du fret ferroviaire dans la région Nord Pas-de-Calais TOME I Le positionnement géostratégique de la région et son système logistique Société d’études et de conseil www.transversales-conseil.fr N° SIREN : 492 580 311 1281 Chemin du grand pin vert 13 400 Aubagne – 50/52 rue Edouard Pailleron 75019 Paris Rappel des enjeux et contexte de la mission • Cette mission vise à fournir au Comité d’établissement des cheminots de Nord Pas de Calais et au CE de Fret SNCF un diagnostic du système de transport de marchandises de la région et en particulier du transport de fret ferroviaire, d’en définir les principaux enjeux et les perspectives, afin de dégager les opportunités et les potentialités de développement du fret ferroviaire et de dégager des propositions de développement de l’offre et des solutions novatrices. • Pilotés par Transversales, les travaux ont été menés en étroite collaboration avec Samarcande, bureau d’études spécialisé sur la logistique et le transport ferroviaire. • Six parties constituent la mission, dont le présent recouvre les deux premières : 1. Définition du positionnement géostratégique de la région Nord Pas de Calais au cœur du Nord de l’Europe 2. Le système logistique du Nord Pas de Calais 3. Le système et les acteurs du transport de fret ferroviaire en Nord Pas de Calais 4. Les potentialités ferroviaires et multi ou intermodales, outil du développement 5. Reconquérir le fret diffus, nécessité ou illusion ? 6. Conclusion 2 Première partie DÉFINITION DU POSITIONNEMENT GÉOGRAPHIQUE DE LA RÉGION AU CŒUR DU NORD DE L’EUROPE 3 Une situation géostratégique remarquable au cœur de l’Europe… • La Région se situe au cœur des corridors d’échanges européens – Le corridor oriental : Benelux/ Espagne méditerranéenne – Le corridor occidental : Benelux / Espagne / Atlantique • Au débouché du principal corridor reliant le Royaume Uni et l’Europe continentale • Sur la porte d’entrée nord de la France, fortement branchée sur l’Europe • Sur un des principaux passages maritimes mondiaux et proche du principal range portuaire européen • Au cœur d’un espace économique et démographique majeur (pentagone) • Comprenant une métropole eurorégionale L’Europe du Nord-Ouest au sein de laquelle la Région Nord-Pas-de-Calais concentre près des trois quarts du PIB européen (Eurostat, 2010). 4 Et des flux d’échanges européens… 5 Des échanges transfrontaliers importants L’équilibre apparent des flux recouvrent de fait des situations relativement déséquilibrées : très déficitaires avec L’Europe du Nord, fortement excédentaires avec les autres territoires Enjeux de desserte locale Enjeux d’optimisation de la production ferroviaire De très forts courants d’échanges avec l’Europe du Nord Une prédominance des flux germano-Benelux avec la France Espace principal de convergence / divergence des trafics britanniques avec la France 6 Des données partielles nuisent à la visibilité des évolutions récentes des trafics • • • En 2006, la Région générait (interne + échanges nationaux et internationaux) environ 100 Mt ; le trafics de transit (s’ajoutant à ces 100 Mt) s’établissant pour sa part à environ 50 Mt. La part du fer sur les trafics hors transit était d’environ 10% des tonnes. La part du fer dans les trafics entrants et sortants de la région (donc hors trafics internes) atteignait 28%, principalement sur les flux sortants et centrés sur les minerais, produits de la métallurgie et combustibles. En 2009, faute de données ferroviaires, on ne peut que constater l’effet de la crise économique sur l’évolution des trafics, qui a touché nettement la route. Au niveau national en 2009 comme en 2010, le fer ne représente que 4% des trafics terrestres (en tonnes). Les volumes sont en baisse mais la part reste globalement stable. en MT Agricole Alimentaire Combustibles Pétrole Minerais Métallurgie Construction Engrais Chimie Divers total région Flux 2006 (entrants + sortants) Fer 28% Fluvial 1% Route 71% Flux entrants + sortants 2009 Fluvial Route Evol depuis 2006 en MT Evol depuis 2006 207 11,3% 5 911 -7,6% 18 -40,0% 7 725 -7,3% 96 433,3% 93 -24,4% .. .. 736 -33,6% 23 35,3% 704 4,8% 25 19,0% 1 268 -8,7% 381 -32,4% 6 935 -14,8% 42 740,0% 524 14,7% 30 57,9% 1 676 -21,3% .. .. 19 538 -13,9% 823 -8,8% 45 110 -12,3% Source: Sitram * La baisse des parts de marché est plus forte en tkm. Le fer est passé d’une part de marché de 16,6 % en 2006 à 14 % en 2010. 7 Un rôle de « gateway » européen et mondial qui dynamise la logistique régionale • Le positionnement géo-logistique du NPdC n’est pas optimal dans une logique nationale : très excentré par rapport au barycentre national (Orléans) et même semi national (Paris), maximise les distances et les coûts de transport. • NPdC est beaucoup mieux placé dans une logique européenne ou euro-régionale (NordOuest Europe, y compris îles britanniques) • NPdC dispose d’atouts exceptionnels liés : • À la densité du marché : 25 M d’hab. régions limitrophes, 100 M à 300 km • Aux infrastructures terrestres • Au tunnel sous la Manche • Aux ports maritimes • Qui permettent une accessibilité dont peu de territoires peuvent se prévaloir. Distribution nationale Distribution européenne Distribution euro-régionale (Nord-Ouest) 8 Une grande région industrielle, à activités diversifiées 9 La logistique est au cœur des enjeux économiques du Nord Pas-de-Calais Pourquoi la logistique est au cœur des enjeux économiques du Nord-Pas de Calais ? Endogène Exogène FLAP La démographie Logistique de distribution régionale Logistique industrielle La production 1 Système logistique du NordPas de Calais Logistiques nationale, européenne, intercontinentale Le positionnement géo-stratégique Les flux d’échange et de transit 10 Les enjeux du transport et de la logistique dans le Nord-Pas de Calais • Une forte vocation de NPdC dans l’économie des échanges : une fonction structurante de l’économie régionale Forte présence des activités de flux - Activités industrielles « systémières » et massives - Activités commerciales à vocation nationale - Fonctions logistiques exogènes (euro-régionales, nationales) - Activités de transport fortes et multimodalité remarquable - Fonction de gateway internationale et mondiale Logistique, une fonction économique clé - La logistique : une nouvelle activité économique en croissance - Une fonction très présente dans toutes les entreprises (auto) - De nouveaux acteurs, les prestataires, vecteurs d’activité - Des implantations qui structurent l’aménagement • Transport et logistique levier du développement économique • Activité en elle-même, très employeuse et participant fortement au développement local Beaucoup plus d’emplois qu’on ne pense - 56 000 salariés, environ 6% de l’emploi régional - 3ème région française, mais proportion dans la moyenne - mais sans la logistique interne : forte sous-estimation dans le NPdC • Une logistique de porte d’entrée et de corridor à vocation européenne Des activités largement tournées à l’international - Des fonctions d’interface mer-terre puissantes, mais mal valorisées - Des logistiques terrestres internationales en croissance • Une logistique industrielle au service de l’appareil productif La logistique très intégrée au processus productif - Logistique industrielle : un complexe de plus en plus intégré - Logistique, outil de consolidation de l’existant (délocalisations) - Logistique, outil de relocalisation de certaines activités • Une logistique résidentielle puissante La consommation, vecteur logistique puissant - Logistique de distribution au service de la conso régionale - Un complexe à fortes racines locales, mais à vocation globale 11 L’A1 axe structurant de la logistique Sur une des concentrations de la logistique de la grande distribution, berceau Auchan Localisation corrélée à l’infrastructure routière et aux bassins de population 12 DES INFRASTRUCTURES PARTICULIÈREMENT SOLIDES 13 Un réseau routier étendu • Les axes autoroutiers, symboles physiques de la géographie des flux, montrent bien la situation avantageuse de la Région. Les autoroutes A1 desservant la Région Parisienne et le Sud-Ouest Français, A26 desservant le Grand Est Français et le Sud-Est, et enfin l’A28 sur la côte de la Manche desservant le Grand Ouest de la France, positionnent le Nord-Pas-de-Calais comme un passage majeur, voire obligé, entre la France et l’Europe du Sud, et les ports à conteneurs du Benelux 14 Ces infrastructures autoroutières ont pour conséquence une aire de chalandise routière assez équilibrée à 180° dos à la Manche. • A 4h30 de conduite poids-lourds (soit une demi-journée de travail d’un chauffeur-routier français lui permettant de faire l’aller-retour dans la journée), les zones atteintes sont importantes avec à l’Ouest toute la Haute-Normandie, dont Le Havre ; au Sud, la totalité de l’Ile-de-France et une partie de Champagne-Ardenne ; à l’Est et au nord, la globalité de la Belgique et du Luxembourg et les zones les plus actives des Pays-Bas avec Amsterdam et Rotterdam. Via les ferries, les espaces près des débarcadères anglais sont atteints. • A 9h de conduite poids-lourds (soit une journée de travail d’un chauffeur-routier français), les zones atteintes sont aussi importantes mais l’aire de chalandise est légèrement moins équilibrée : à l’ouest, la Normandie ainsi qu’une majeure partie du Grand Ouest est touchée (dont Nantes et Rennes mais pas le reste de la Bretagne) ; au sud, cette aire s’étend jusqu’en Auvergne et Limousin (dont Limoges et Clermont-Ferrand ainsi que jusqu’à Lyon ; A l’Est, Franche-Comté et Alsace sont atteintes dans leur globalité, de même pour l’Allemagne Rhénane comprenant des pôles majeurs tels que Düsseldorf, Dortmund, Stuttgart, Brême ; au Nord, les Pays-Bas sont couverts totalement. Par ferry, la partie la plus active économiquement de l’Angleterre est atteinte avec le bassin Londonien. Opportunités ferroviaires de/vers le Sud de l’Europe 15 Génération de trafics locaux et position de transit se traduisent par des flux PL importants enjeux du report modal 16 LE TRANSPORT FLUVIAL ET MARITIME 17 Le NPdC est une des grandes régions fluviales françaises • • • Les trafics fluviaux manutentionnés à partir des sites régionaux se sont élevés à près de 11Mt en 2008 avec un ratio 55/45 au profit des déchargements. Il existe une assez grande diversité de produits traités dont 2 catégories qui concentrent près de 40% des trafics pour des volumes dépassant les 2Mt : les céréales notamment au chargement (21% du total et 1/3 des chargements) et les matériaux de construction (18,5% du total et plus de 23% au déchargement). Les autres catégories de produits pour lesquelles les trafics s’établissent autour de 1Mt sont les engrais (dans les deux sens), les produits alimentaires et les minerais (surtout au déchargement). Nature des produits traités dans les ports fluviaux du Nord-Pas de Calais Source : VNF 18 Une nouvelle ouverture pour le réseau fluvial régional 19 Un outil maritime et portuaire important mais fortement concurrencé par le Benelux • • • • • • Un ensemble portuaire de 100Mt et 130Mt yc tunnel. Le transmanche représente plus de 50% du trafic portuaire régional (53,5%) mais représente la quasi-totalité des trafics du port de Calais. Dunkerque seul port conteneur de la région et 3ème port français, mais taux de conteneurisation de 3% contre 53% Anvers, 26% à Rotterdam et 33% au Havre. Une croissance annuelle inférieure aux ports du Benelux (+2,7%/an contre 3,5%/an). Des dynamiques portuaires très différentes (période 1998-2008). Boulogne petit port de commerce mais importance de la pêche. Boulogne X 000 t Calais % X 000 t Dunkerque % X 000 t Total % X 000 t % TOTAL 524 100 40 387 100 57 689 100 98 600 100 TRANSMANCHE 241 46 39 709 98,3 12 742 22,1 52 692 53,4 - - 1 675 2,9 1 675 1,7 678 1,7 43 272 75,0 44 233 44,9 CONTENEURS COMMERCE TRADITIONNEL dont : - 283 54 Transbordement maritime - - - - 2 150 3,7 2 150 2,2 Trafics générés par les ZIP 50 9,5 156 0,4 32 322 56,1 32 528 33,0 233 44,5 522 1,3 8 800 15,2 9 555 9,7 Trafics de transit 20 La connexion des ports au rail reste limitée à Dunkerque • • • Dunkerque bénéficie de très bonnes connections ferroviaires et dispose d’équipements et de services efficaces y compris dans le cadre du lotissement. En revanche, la desserte des ports de Boulogne et de Calais souffre de certaines limites : Boulogne : les principaux freins au développement du transport ferroviaire sont essentiellement liés à l’abandon de la desserte de lotissement par la SNCF en 2008. Les quais du port de commerce sont embranchés fer, le futur terminal Ro/Ro bénéficiera de l’existence du faisceau de la COMILOG (10 voies), …. Les seules contraintes techniques proviennent de certaines limites de gabarit des tunnels de l’Ace Maria et de Tintelleries mais ne constituent pas la cause des difficultés du transport ferroviaire à Boulogne. Tout au plus, ces limites pourraient être un frein au développement des techniques de transport combiné. Calais : les principaux handicaps de la desserte ferroviaire de Calais sont liés au tracé urbain complexe pour relier le port au réseau. Ce tracé très long, présente de nombreuses courbes, des traversées de voies urbaines à forte circulation, qui conduisent à augmenter les coûts et les durées des opérations de dessertes terminales. Pour ces raisons, le trafic de voitures neuves continue à transiter par les terminaux portuaires situés à l’Ouest de l’agglomération. Cette situation engendre d’importantes reprises des véhicules qu’avait d’ailleurs déplorées GEFCO et avait été l’une des raisons de la remise en question du contrat de transport des véhicules PSA sur la Grande-Bretagne. Des engagements ont été pris par les différents intervenants afin d’améliorer la desserte portuaire. L’absence d’amélioration de cette desserte ferroviaire du Port Est pourrait conduire à la disparition du trafic de voitures neuves au port de Calais. Le port de Calais bénéficie pourtant d’un environnement ferroviaire très favorable grâce à la proximité des faisceaux liés au tunnel sous la Manche et l’existence de nombreux opérateurs ferroviaires tiers et de matériels de traction nombreux (forte présence locale d’ECR tandis qu’Eurotunnel se présente comme opérateur ferroviaire pour assurer les opérations ferroviaires terminales). Route Zeebrugge Anvers Le Havre Dunkerque Fer VN 55,0% 44,5% 0,5% 86,5% 93% 5% 5% 8,5% 2% 21 DES INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES DE QUALITÉ 22 Un réseau ferroviaire au-dessus de la moyenne nationale, en quantité et qualité… Le Nord Pas de Calais est la onzième région en linéaire de lignes (1 471 km, soit près de 5% du réseau national). Mais si l’on rapporte à la superficie régionale, le Nord Pas de Calais est surtout la deuxième région ferroviaire la plus dense derrière l’Ile-de-France. S’agissant de partage modal, le Nord Pas de Calais est également la deuxième région ferroviaire (9,4%, derrière la Lorraine). 23 Très au-dessus de la moyenne nationale • Le réseau ferroviaire régional est bien maillé et en bon état. Contrairement à d’autres régions dont certaines lignes sont inutilisées et désaffectées, l’ensemble du réseau est utilisé, y compris les lignes dédiées fret qui desservent toutes d’importants remettants : Roquette, Holcim, les Carrières du Boulonnais, Arcelor ou Toyota. Deux plates formes de consolidation sont encore présentes dans le maillage schématique du système de lotissement de la SNCF de 2009, à Grande-Synthe (Dunkerque), traitant des flux du Nord Ouest de la région, et à Somain pour ceux du Sud Est. Aucun problème majeur d’électrification n’est à signaler (à noter d’ailleurs que la moitié du réseau national est électrifié). Infrastructures Total des lignes ferroviaires en 2010, RFF exploitées Ile-de-France 1 830 Nord-Pas-de-Calais 1 422 Alsace 718 Picardie 1 486 Lorraine 1 742 Haute-Normandie 829 Rhône-Alpes 2 660 Bourgogne 1 905 Champagne-Ardenne 1 530 Centre 2 184 France métropolitaine 29 698 % électrification 89,1% 71,8% 40,3% 45,6% 66,1% 46,2% 63,6% 53,5% 38,7% 45,6% 52,1% Poids dans Lignes/superficie total 6,2% 152,35 4,8% 114,55 2,4% 86,71 5,0% 76,60 5,9% 73,98 2,8% 67,31 9,0% 60,87 6,4% 60,32 5,2% 59,75 7,4% 55,78 100,0% 54,60 24 Le réseau ferré en Nord-Pas-de-Calais 25 Des infrastructures dont la densité et les caractéristiques sont au service du local et du transit 26 Malgré des investissements conséquents, des manques encore patents • S’agissant des investissements pour l’entretien du réseau, 300 millions d’euros sont dépensés chaque année par RFF sur les deux régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie pour des travaux de renouvellement des voies et de maintenance. Les contrats Etat-Région sont denses du point de vue ferroviaire. Plus localement, RFF a contribué à hauteur de 100 millions d’Euros à la révision de la ligne Calais Dunkerque (signalisation automatique plus performante qui permettra d’augmenter la vitesse des trains en circulation et d’améliorer les capacités sur cette voie unique), et RFF est en étude préliminaire du raccordement ferroviaire Est du port de Calais. • Le seul talon d’Achille de ce réseau est la connexion avec la Belgique : il n’existe que deux points de passages, l’un par Lille et Tourcoing, l’autre par Hautmont, carrefour de deux branches (allant vers Mons et vers Jeumont). Deux autres points de passage seraient examinés : la prolongement de la ligne Valenciennes Onnaing, desservant Toyota et Bombardier. Valenciennes est en effet un pôle ferroviaire assez important et pourrait bénéficier de ce prolongement. L’autre point frontière à réactiver serait Dunkerque Furnes (voies fermées à la circulation). Les belges aimeraient voir la réouverture de cette ligne pour éviter de passer par Tourcoing Lille. Il y a beaucoup de trafics ferroviaires belges avec l’Angleterre. Le port de Dunkerque n’est pas opposé à la réouverture non plus. Une centaine de trains tractés par des tractionnaires belges passerait quotidiennement par Tourcoing Lille et Fret SNCF tracte 50 trains par jours vers la Belgique. 27 Le Nord Pas de Calais regroupe un tiers des emplois nationaux de l’industrie ferroviaire • Le Nord Pas de Calais est la première région de construction ferroviaire : elle concentre en 2004 près de 30% de l’activité française. Le Valenciennois regroupe une bonne part des établissements (Bombardier à Crespin, Alstom à Petite Forêt). Le Douaisis est également bien pourvu grâce notamment à la présence d’AFR (Arbel Fauvet Rail), dernier constructeur français pour tous types de wagons et concepteur d’une technique de préhension verticale des conteneurs pour l’autoroute ferroviaire. • Partant de Valenciennes et passant par Douai, une « vallée ferroviaire » interrégionale à forte densité d’établissements se dessine même jusqu’en Picardie avec des équipementiers (Faiveley transport à Amiens, fournisseur de climatisation, électromécanique, électronique) et des organismes de représentation ou de réglementation ferroviaire (EPSF, Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire, basé lui aussi à Amiens). • Ouverture en 2010 d’un atelier de maintenance d’essieux fret par le Groupe ferroviaire Valdunes. En France, c'est le premier privé à conquérir ce marché libéralisé de la SNCF. Objectif: 10M€ de CA à 4 ans. 28 Une part modale historique du rail non négligeable, mais dont l’évolution récente reste incertaine Plus d’observations statistiques du fer au niveau des régions depuis l’ouverture à la concurrence • • • • Territoire disputé. En 2009-2010, la part de trafic des nouveaux opérateurs y est proche de 10%, très proche de la moyenne nationale (Tous les « nouveaux entrants » sont présents, hormis CFL Cargo). Sans doute une progression importante depuis. Environ 18% des tkm au niveau national avec de grosses disparités par région mais aussi 11% dans les autres filiales de SNCF-Geodis. 29 Une baisse des trafics ferroviaires parallèle à l’évolution nationale • • Les trafics ferroviaires de la région sont massifiés : 23 millions de tonnes ont été transportés en 2007 (source : ORT), en baisse de 4,6% par an depuis 2000. Cette baisse est proche de la baisse constatée en France. Il n’y a donc pas de particularité Nord Pas de Calais de ce point de vue. Les prévisions de trafics de la SNCF indiquaient une tendance toujours déclinante. Le mode ferroviaire est un outil de diffusion de l’industrie locale comme en témoigne la répartition des trafics montrant un assez fort déséquilibre en faveur des sorties nationales (près de la moitié du total). Le trafic international est lui aussi déséquilibré en faveur des exportations mais moins fortement. 30 Hors le pôle dunkerquois, RFF recense 230 ITE sur la région, dont 140 ITE actives. 31 Sept pôles concentrent l’essentiel des trafics • • • • • • Le port de Dunkerque, 13 Mt environ, dont 60% générés par la Zone Industrialo Portuaire (notamment Arcelor). Dunkerque est le premier site ferroviaire français, représentant près de 10% du trafic ferroviaire national (en tonnes transportées). Il s’agit notamment de trafics d’acier et de vrac pondéreux partant sur l’artère Nord Est, ayant pour destination les régions du Grand Est ou l’Allemagne. A noter que le port a réservé fin 2009 de la capacité sur le réseau pour du trafic conteneurs en trains complets vers le port de Strasbourg, qui est pourtant très largement dans la zone d’influence des ports du Benelux. Dunkerque a développé sa zone conteneurs et possède désormais les volumes pour cela. Dourges, 5 Mt environ avant 2008, premier chantier transport combiné de France, mais un trafic uniquement généré par le Terminal (aucun trafic sur la zone logistique embranchée Distrirail) et qui a fortement subi la crise de 2008. Le terminal a perdu en quelques mois tout le trafic acquis depuis 2003, date de son ouverture. Le trafic est aujourd’hui quasi équivalent à celui de la première année d’exercice (1,5 à 2 Millions de tonnes ?). Les Carrières, regroupées sur deux bassins : le bassin des Marquises, dont les sites du groupe CB (Carrière du Boulonnais, première carrière calcaire de France, expédiant jusqu’à 6 trains/j, générant 2 Mt de trafic/an) et le bassin de l’Avesnois (Bocahut, CCM…). Il s’agit d’un trafic pérenne, alimentant le marché déficitaire en matériaux de l’Ile-de-France. Eurotunnel, 1,6 Mt environ, Roquette à Lestrem (Nord de Béthune), amidonnerie de maïs pour des trafics de trains entiers en réceptions de 1,5 Mt, équivalent à près de 6 trains par jour en moyenne. Le port de Calais ne génère plus beaucoup de trafics. Tioxide (usine de colorant chimique) génère un trafic résiduel sur la zone industrialo portuaire. Un trafic d’automobile est toujours présent mais n’emprunte pas les voies du port : il s’agit de trains venant des usines PSA d’Ile de France pour des automobiles à destination de l’Angleterre. Les convois ferroviaires s’arrêtent à l’entrée de la ville et les voitures sont transférées sur camions. Il s’agit de trafics sans dynamique forte. 32 De ce bilan peuvent être tirés un certain nombre d’enjeux pour le fret ferroviaire régional • • • Compte tenu des caractéristiques spatio-économiques, le développement du rail ne peut se concevoir endehors de l’intermodalité. Quelles sont les complémentarités à développer : – autour du transport combiné en lien avec le lancement de l’autoroute ferroviaire ? – avec les ports ? – avec le fluvial autour du projet Seine Nord Europe ? – avec le tunnel sous la Manche dans une problématique d’articulation des trafics locaux et de transit ? – autour des problématiques de logistique urbaine, Lille étant une des seules métropoles régionales à disposer (encore) d’infrastructures ferroviaires en centre ville? Ce déploiement du fret ferroviaire ne peut se faire non plus sans prendre en compte les enjeux du développement logistique, et notamment de la logistique embranchée. La croissance du fret ferroviaire ne dépend pas en effet uniquement des opérateurs mais aussi des aménageurs et des acteurs institutionnels qui sont décisifs dans l’implantation des infrastructures logistiques. Dans le même ordre d’idée, il convient sûrement de repenser l’articulation entre les zones locales et les fonctions de production ferroviaire (notamment les triages). Enfin, l’ouverture à la concurrence et le développement rapide des opérateurs privés posent de facto la question de la pérennité, pour FRET SNCF, de ses trafics traditionnels, indispensables à des développements additionnels futurs. Le Nord Pas-de-Calais représentant de gros volumes comparativement à d’autres régions françaises, les ambitions de ces nouveaux opérateurs ne peuvent se traduire que par une agressivité commerciale accrue. Se pose en retour la question fondamentale de la stratégie de la SNCF dans ce contexte, et du renforcement indispensable de sa présence commerciale locale. 33