La collection d`Amérique précolombienne au Musée royal de

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La collection d`Amérique précolombienne au Musée royal de
La collection d’Amérique précolombienne
au Musée royal de Mariemont
DOCUMENTATION PÉDAGOGIQUE
MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT
Chaussée de Mariemont 100
7140 Morlanwelz
064 21 21 93
www.musee-mariemont.be
Musée ouvert tous les jours (sauf les lundis non fériés)
2. La collection précolombienne
La majorité des œuvres précolombiennes réunies dans cette collection sont d’origine
mésoaméricaine. Les objets de pierre sont les plus nombreux : la plupart sont des
masques mais il y a également une hache cérémonielle et une ceinture en forme de
joug. Deux statuettes et un vase de terre cuite complètent cet ensemble. Ces objets
ont été découverts dans des tombes ou des caches à offrandes. Il y a également des
objets de pierre ou de métal provenant du Pérou, d’Équateur, de Colombie, du Guatemala et du Costa Rica.
3. La notion de Mésoamérique
L’appellation « Mésoamérique » s’applique à une grande partie du Mexique et de
l’Amérique centrale. Elle fut proposée en 1943, par un anthropologue allemand Paul
Kirchhoff, pour définir une aire géographique et culturelle englobant des civilisations
bien différenciées sur les plans linguistiques et ethniques mais caractérisées par des
traits culturels communs: fabrication de galettes à base de maïs, la préparation du
pulque (boisson alcoolisée), les pyramides à gradins, les terrains pour le jeu de balle,
l’usage d’un double calendrier et la mise au point d’un système d’écriture.
La Mésoamérique peut être divisée en différentes zones: l’Altiplano central, l’Occident
(Colima et Guerrero) et la Côte du Golfe (Veracruz et Tabasco).
1. Le don Boël
4. Les origines du peuplement
Yves Boël est le descendant d’une importante famille d’industriels enracinée dans le
Hainaut. Il est l’arrière petit-fils de Gustave Boël et d’Ernest Solvay.
La théorie scientifique la plus couramment admise est que les Amérindiens seraient
originaires d’Asie. Il y a au moins 30 000 ans, ils arrivent par le Détroit de Béring lors
d’une glaciation qui rend possible le passage à pied de Sibérie en Alaska.
Né en 1927, il passe la période de la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis, de
retour en Belgique, il fait des études de droit à l’ULB. Après son service militaire, il
part travailler aux Etats-Unis. Quelques années plus tard, de retour en Belgique pour
affaires familiales, il occupera des mandats au sein de nombreuses sociétés belges
et européennes.
Grâce à la découverte de vestiges de cette époque, il semble que les premiers Amérindiens seraient des nomades, vivant de la chasse, la pêche et la collecte. Ils se dispersent de l’océan arctique à la Terre de Feu et peuplent l’ensemble du continent
américain.
En 1963, il rencontre la Comtesse Yolande d’Oultremont, issue d’une des plus anciennes familles de la noblesse belge. Grâce à son travail chez un antiquaire de
Bruxelles, elle parfait son goût et se familiarise avec les objets d’art. En 1978, elle
épouse Yves Boël. Ils partagent les mêmes intérêts et leurs nombreux voyages dans
le monde entier leur font découvrir des natures et des cultures variées.
Des fouilles dans la vallée de Mexico, permettent de découvrir que vers 6000-5000
avant notre ère, l’homme cherche à développer de nouveaux moyens de subsistance.
La courge, le haricot et le maïs sont domestiqués et constitueront la base de l’alimentation dans la plus grande partie de la Mésoamérique. Peu à peu, les hommes
se sédentarisent, les premiers villages apparaissent et les outils de pierre sont travaillés avec plus de soin.
La comtesse Yolande Boël décède en 2002 et Yves Boël en 2012. Tous deux lèguent
au Musée royal de Mariemont, une collection exceptionnelle d’œuvres d’art égyptiennes, helléniques, extrême-orientales et d’Amérique précolombienne.
On distingue trois grandes périodes: le Préclassique (2300 avant J.-C. à 200 après J.C.), le Classique (200-900) et le Postclassique (900 à 1521).
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© musée royal de Mariemont
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5. Parcours historique et découverte de la collection
A. La période Préclassique (2300 avant J.-C à 200 après J.-C.)
Au cours du 3ème millénaire, l’agriculture devient prépondérante, les hameaux, les
campements et les villages se multiplient. Vers 2300 avant J.-C., les premières céramiques apparaissent ainsi que de petites statuettes, le plus souvent féminines, évoquant le culte de la fertilité reposant sur le concept de la Terre-Mère.
Dès 1200 avant J.-C., les artisans se spécialisent, les thèmes et les techniques se diversifient. La variété des personnages représentés évoque une société de plus en
plus complexe et hiérarchisée.
Dans la région du Golfe (les états actuels du Véracruz et du Tabasco), sont mis au jour
les premiers grands centres cérémoniels (pyramides aux dimensions importantes,
premiers terrains de jeu de balle) liés aux Olmèques et datant de 1200 avant J.-C.
Olmécas signifie « les gens du pays du caoutchouc» en nahualt (langue
aztèque). C’est le nom donné, par les Aztèques (1428-1519), à un autre
peuple contemporain du leur, et vivant sur la Côte du Golfe au 16ème siècle à l’arrivée des Espagnols. Le terme fut repris à la fin des années
1920 pour désigner à la fois cette culture de la Côte du Golfe du Préclassique souvent considérée comme la «civilisation mère» de la Mésoamérique et à la fois un style artistique précolombien ancien. L’art
olmèque reste inconnu jusque dans la deuxième moitié du 19ème siècle.
Mais, aujourd’hui, une autre hypothèse est retenue. Cette brillante civilisation ne serait pas originaire de la Côte du Golfe. Les nombreuses
données archéologiques permettent d’affirmer que d’autres centres religieux et politiques olmèques se développent en même temps, du
Mexique jusqu’au Costa Rica, en passant par le Bélize, le Guatemala,
le Salvador, le Honduras et le Nicaragua. Cette population est installée
sur un immense territoire ne permettant pas une homogénéité géographique, climatique ou autre. L’unité est exclusivement culturelle. Entre
les différentes communautés, au fil du temps, se développe un réseau
d’échanges commerciaux et de partages de connaissances (croyances
religieuses, architecture, « écriture » …).
Ce peuple serait né de la rencontre entre des nomades, les Chichimèques, venus du
Nord du Mexique à la recherche de terrains de chasse, et des agriculteurs déjà présents dans la zone centrale de l’Amérique. Dans cette région la faune a en partie disparu à cause de l’agriculture, et les nouveaux arrivants vont devoir trouver d’autres
moyens de subsistance que la chasse. Dès lors, une organisation hiérarchisée et une
véritable société se mettent en place. Des centres religieux et politiques émergent
de manière synchrone dans la plus grande partie de la Mésoamérique.
Installés dans une région très fertile, les Olmèques fondent leur économie sur le trio
«haricots, maïs et courge» et sur l’exploitation des ressources naturelles.
Le territoire olmèque est riche en eau. Très tôt, ils mettent en place un système hydraulique très élaboré avec canalisations, bassins et réservoirs permettant aux habitants de la cité d’avoir accès à l’eau potable.
Ils occupent des milieux naturels très contrastés: les basses terres au climat chaud
et humide et les hauts plateaux semi-arides à la végétation rare.
Entre 1000 et 900 avant J.-C., des changements apparaissent: une meilleure alimentation provoque une croissance démographique, les échanges commerciaux, s’intensifient, l’urbanisation se développe, les pouvoirs se centralisent… Le commerce
(notamment celui de la pierre) par voies navigables ou terrestres, s’établit entre les
Olmèques et les autres civilisations, parfois très lointaines, qui ont émergé dans le
pays et les éléments culturels s’interpénètrent. Il est possible qu’attirés par l’obsidienne, le jade et la magnétite, les Olmèques aient voulu s’assurer le contrôle de ces
produits et aient établis des comptoirs dans différentes régions.
La culture du maïs apparait vers 5000 avant. J.-C. en Amérique centrale.
C’est en sélectionnant et croisant les graines les plus grosses que les
peuples de cette région créent peu à peu le maïs tel que nous le connaissons. Toutes les parties du maïs sont utilisées: l’épi est réservé à l’alimentation, les feuilles pour emballer la nourriture (tamal), les tiges et
les feuilles sèches servent de combustible, fourrage, garniture pour les
litières et paillasses et les barbes sont utilisées pour leurs propriétés
médicinales. On peut également en faire un breuvage assaisonné de piment ou de cacao.
Pour les Mayas, la légende raconte que la pâte de maïs a été utilisée pour
modeler les premiers hommes. Il existe même le dieu du maïs: Yum Kax.
Rapporté en Europe par les Conquistadors qui le surnomment « blé
d’Inde», le maïs se répand à travers les 5 continents en devenant l’aliment de base de nombreux animaux d’élevage. C’est aujourd’hui la
plante la plus cultivée au monde.
• Les Olmèques s’intéressent à l’astronomie et au décompte du temps. Leur
connaissance leur permet de jeter les bases, dès 1300 avant J.-C., du premier calendrier combinant un calendrier divinatoire de 260 jours et un autre solaire de 365
jours. Ils utilisent un autre type de datation « le compte long» : fixation d’une date en
calculant le nombre de jours écoulés depuis le début de l’ère maya en 3114 avant.
J.-C. L’unité de mesure est le jour. Ce système utilisé par les Mayas semblent avoir
été inventé par les Olmèques.
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•
Une écriture combinant des idéogrammes (symboliques) et des pictogrammes
(figuratifs) apparait dès 1200 avant J.-C. Ce système très complexe demande une
connaissance des règles, des conventions et des procédés de représentation. Il
s’étend sur une vaste partie de la Mésoamérique grâce aux échanges commerciaux.
Il se développera dans les cultures plus tardives en prenant des formes très élaborées comme les glyphes mayas par exemple.
• En architecture, ce peuple de bâtisseurs, construit les premiers centres cérémoniels de Mésoamérique selon une planification précise et suivant l’axe nord-sud.
Les ouvriers olmèques adaptent l’architecture à l’environnement naturel ou modifient la topographie des sites. Les espaces ouverts, les esplanades, les places, la
pyramide (édifice principal du centre religieux) et les terrains de jeu de balle sont
des constantes. Le système de drainage est également présent ainsi qu’un système
de réservoirs et bassins permettant de disposer d’eau pure. Les matériaux de
construction dans ces cités olmèques sont la terre battue, l’argile et la pierre.
•
La religion fait l’objet de controverses, mais la figure mythique du jaguar, anthropomorphisé ou non, y joue un rôle primordial. Il en est de même pour le principe
féminin de «la Terre Mère» qui a un double pouvoir. Elle peut donner la vie (aux
hommes et aux végétaux) ou la retirer à jamais en engloutissant les êtres vivants.
Ce domaine est géré par les chamanes.
Le chamanisme est un ensemble de pratiques magico-religieuses associant le culte de la nature et la croyance aux esprits. Les rites sont dirigés
par un chamane, un homme ou une femme socialement très important,
censé posséder des pouvoir surnaturels : rendre visible l’invisible, communiquer avec les esprits, guérir les malades, prédire l’avenir, voyager
dans les airs, se transformer en animal… Pour y parvenir il utilise la
transe, le jeûne, le langage corporel, l’extase, etc. Les séances peuvent
être accompagnées de prise d’hallucinogènes (le tabac ou la coca) dont
l’utilisation est réservée aux chefs spirituels.
Les pierres vertes sont associées à l’eau et la fertilité. Cela pourrait expliquer l’utilisation de cette pierre pour la création d’objets destinés à accompagner le défunt
dans l’au-delà ou à servir d’offrandes à la Terre Mère. Les personnes qui possèdent
des objets en pierre verte, jouissent d’un pouvoir énorme, ils donnent, par exemple,
un statut divin au souverain.
La figure humaine constitue le thème principal de l’art olmèque. Les personnages
représentés sont de hauts dignitaires, des prêtres ou des divinités incarnées. Dans
certains cas, la figure mêle les traits de l’homme à ceux du félin, du serpent, du
crocodile ou du crapaud qui sont associés au renouveau, à la terre et à la fertilité et
qui ont joué un rôle important dans les mythes de création.
La sculpture est le support de l’idéologie politico-religieuse.
• La hache cérémonielle ou celt en forme de « pétale » (évoquant
la fleur) de la collection est un modèle reproduit à des centaines
d’exemplaires. Elle est en jade et la surface finement polie ne comporte aucun décor. Dans la vie quotidienne, les haches de pierre sont
utilisées pour éclaircir les forêts et nettoyer les terres à cultiver.
La hache cérémonielle est associée à la production agricole. Elle
semble être la représentation de l’épi de maïs et du dieu associé.
Autre symbolisme associé à ces haches l’axis mundi, l’axe qui marque
le centre du monde et relie les trois étages de l’univers: l’inframonde,
la terre et le ciel et permet le passage de l’un à l’autre.
Hache cérémonielle, jade,
900-600 avant
J.-C.
Les haches déposées dans des caches associées à des lieux cérémoniels (pyramide
ou terrain de jeu de balle) semblent définir des espaces sacrés comme des entrées
vers l’autre monde. L’enfouissement comme offrande, suggère l’ensemencement
de la terre. Liées au souverain, elles témoignent de son pouvoir à se déplacer dans
l’autre monde et de son rôle d’intermédiaire entre les hommes et les puissances
surnaturelles. Le pouvoir des souverains est lié à ces objets et leur possession leur
donne de la puissance.
Des artisans excellent dans l’art lapidaire. Avec le basalte local, colonnes, stèles,
statues en ronde-bosse, têtes humaines gigantesques et autels sont réalisés. Les
pierres importées (obsidienne, jadéite, quartzite, diopside, serpentine…) sont utilisées pour la fabrication de petits objets tels que des haches cérémonielles, des
masques…
• Les artisans produisent des masques en pierre de types et de dimensions différents dans de nombreuses parties de la Mésoamérique. Les masques aux traits
humains pour la plupart, sont représentés grandeur nature. Certains ont des traits
individualisés et sont de véritables portraits; d’autres sont standardisés. La plupart
viennent de caches et ont été mis au jour par des pilleurs. Aucun n’a pu être étudié
dans son contexte d’origine. D’autres ont été conservés comme biens de famille et
quelques uns ont été retravaillés pour être adaptés à un usage différent. Ils sont
souvent les représentations de hauts dignitaires. Certains possèdent une perforation au centre du front qui devait être incrustée et possèdent parfois des trous de
fixation sous les oreilles. Les yeux et les narines sont percés et la face arrière taillée
avec un logement pour le nez.
Il est difficile de préciser la fonction de ces masques dans la société olmèque.
Étaient-ils portés par les morts ou les vivants ? Certains archéologues ont supposé
qu’ils étaient portés par les souverains lors de cérémonies mais le poids, le fait que
les perforations au niveau des yeux ne soient pas systématiques et parfois réduites
à l’iris (champs de vision réduit) s’opposent à cette hypothèse. Dans l’iconographie
on peut voir ces masques décorer les coiffes de hauts dirigeants ou leur visage.
Le poli obtenu sur les pierres dures symbolise la longévité et la vie éternelle. Les
Olmèques acquièrent une très grande virtuosité dans le travail de ces pierres,
comme le jade, qu’ils travaillent avec du sable, de l’eau, de la corde et des roseaux.
Peut-être ces masques étaient-ils réalisés dans des matériaux plus légers alors
que les masques de pierre auraient été réservés aux défunts ? Quoiqu’il en soit, il
s’agit d’insignes rituels d’une importance fondamentale.
•
Les artisans olmèques travaillent la terre et réalisent leur vaisselle essentiellement par modelage (technique de la motte et du colombin). Le tour est introduit
en Amérique lors de la conquête. Le décor de ces vases se fait sur terre humide et
par effets de cuisson oxydante ou réductrice.
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Masque,jade,olmèque, 900-600 avant
J.-C
Le masque olmèque de la collection provient d’une cache
contenant des haches, des statuettes, d’autres masques, des
perles et des ornements corporels. Tous ces objets ont été brisés de façon rituelle. Le masque est en jade et représente un
haut dignitaire. Le visage rectangulaire se caractérise par un
modelé sensible, les yeux sont en amande et les narines sont
perforées. Le nez, à l’extrémité arrondie, est charnu et les lèvres pleines laissent apparaitre les dents rehaussées de traces
de cinabre. La perforation au centre du front devait être incrustée.
A l’Ouest, dans l’État du Guerrero et du
Puebla, au Préclassique récent, des sites présentent des traits
typiquement olmèques : architecture monumentale, jeu de
balle, conduites d’eau… L’impact de la culture olmèque se manifeste également dans la sculpture et la céramique.
C’est à Las Bocas (Puebla) que furent découverts des vases au
décor incisé et au jeu de contrastes entre zones mates et brillantes.
Les animaux représentés (pélicans, canards, poissons et jaguars) sont associés au chamanisme. L’image de l’oiseau aquatique, qui peut à la fois nager, marcher et voler, renvoie au
pouvoir du chamane, capable de traverser les différents étages
du cosmos. Le vase de Mariemont représente un couple de canards. Il a pu contenir des substances jouant un rôle important
dans les rites de transformation et de voyage chamaniques. On
ensevelit ce type d’objet avec son propriétaire pour son voyage
vers le monde surnaturel.
Statuette zoomorphe, terre cuite,
Colima, 200 av. J.C-300 après J.-C.
La culture olmèque décline et vers 400 avant J.-C., des sites sont abandonnés pour
des raisons qu’on ignore (attaques de peuples ennemis ? Autodestruction ?). Dans
des régions touchées par l’influence olmèque, on voit se développer des styles locaux.
Récipient aviforme,
terre cuite, 1150-900
avant J.-C.
Vers 400 avant. J.-C., dans l’Etat du Guerrero, au
nord-est, le style Mezcala s’exprime notamment
au travers de masques symétriques, géométriques, schématiques presqu’abstraits. L’artiste
adapte les contours de la sculpture à la coloration
naturelle de la pierre. Cela démontre une grande
sensibilité esthétique. Ce style semble trouver ses
racines dans la tradition olmèque.
Les masques Mezcala découverts en contexte archéologique semblent avoir été enterrés, dans des
Masque, pierre
verte, Mezcala,
caches, comme offrandes soit pour consacrer un
500 avant J.-C.lieu soit pour rendre hommage aux divinités de la
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fertilité et de la pluie (Tlaloc).
Dans ce même état, les masques de style Chontal,
peut-être légèrement postérieur au style Mezcala, se caractérisent
par une géométrisation moins marquée et un modelé plus doux.
Masque,pierre
verte,
Colima, 200
avant J.-C.- 300
après J.-C.
Dans cette région de Colima, on trouve également des poteries aux formes variées généralement recouvertes d’un engobe rouge
ou brun rougeâtre, soigneusement poli. Le
répertoire est varié et représente notamment des chiens.
Pour éviter que ces sculptures n’éclatent,
un trou est aménagé dans les oreilles ou au
sommet de la tête. Ces représentations de
Statuette zoomorphe,
chiens, découvertes dans les tombes à puits
terre cuite, Colima, 200
de Colima, sont très nombreuses. Comme
av. J.-C-300 après J.-C.
dans beaucoup de civilisations, le chien joue
un rôle important en relation avec la mort,
ils sont les compagnons de vie et les statuettes sont déposées
dans la tombe afin d’accompagner et de réchauffer le défunt. On
sait également que la viande de chien était très prisée… ils représenteraient alors la nourriture nécessaire au défunt.
A l’Ouest encore, dans la région de Colima, les artisans réalisent également des masques de pierre
dont la forme est arrondie et les traits sont humains: les yeux circulaires sont prolongés vers les
tempes par des traits incisés, la bouche est ovale
et le nez est busqué. On ignore leur signification
et leur fonction car ces masques sont rares et leur
contexte archéologique inconnu.
B. La période Classique (200-900)
A la fin du Préclassique, la densité démographique augmente dans la majeure partie
de la Mésoamérique. La période correspond à l’émergence des premiers Etats et
les centres urbains à l’architecture monumentale se multiplient. Certains deviennent des lieux de culte, de pèlerinages ou d’échanges où se tiennent de grands marchés. Le pouvoir politique s’organise et des travaux d’irrigation et de drainage sont
effectués par la population qui est de plus en plus importante.
Masque, pierre
verte, Mezcala,
500 avant J.-C.100 après J.-C.
Parmi ces états, le plus puissant est Teotihuacan, dans l’Altiplano qui étend son influence jusqu’au Costa Rica grâce à une économie forte, des chefs politiques et religieux avisés et une armée bien équipée. La ville à son apogée comprend de
somptueux palais, des centres cérémoniels (dont la Pyramide du Soleil), des terrains agricoles, un système de drainage et d’approvisionnement en eau fraîche souterrain.
Au milieu du 7ème siècle, Teotihuacan connait un déclin brutal; le centre ville est saccagé, brûlé et rasé.
Dans l’État de Veracruz (Côte du Golfe), la cité d’El Tajín est dotée d’un grand centre
cérémoniel mêlant pyramides, palais, places et terrains de jeu de balle. Elle se développe jusqu’au 12ème siècle.
Masque, pierre
verte, Chontal,
500 avant J.-C.100 après J.-C.
Les sculptures les plus caractéristiques du Veracruz sont les «jougs», les «haches»
et les « palmes ». Elles sont exportées dans toute la Mésoamérique.
Le joug de Mariemont en forme de fer à cheval est en pierre verte et date de 450700. C’est une représentation en pierre de la protection que les joueurs de balle
portent autour des hanches. Les véritables ceintures sont probablement réalisées
en cuir bourré de coton. Sur cet exemplaire, seule la partie courbe est sculptée.
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Le décor représente une tête de jaguar (les décors sont en lien avec l’eau, la nuit,
la terre et la mort) dont la gueule ouverte laisse apparaitre la langue. Certains jougs
sont retrouvés dans des tombes, disposés autour de la tête du défunt. Les jougs de
pierre ne sont jamais portés en raison de leur poids mais servent plutôt de trophées
ou jouent un rôle symbolique.
Ceinture en forme de
joug, pierre verte,
Veracruz, 450-750 ?
Le but du jeu de balle consiste à maintenir en jeu une grosse balle en caoutchouc
plein dont le poids peut atteindre 2kg. Les joueurs peuvent utiliser diverses parties
du corps (hanches, jambes, fessiers, poitrine…) à l’exception des mains et des pieds.
Ils ont un équipement léger en cuir ou en bois destiné à protéger les parties vulnérables du corps.
Le terrain en forme de double T, est au centre des bâtiments politico-religieux ce
qui montre son importance. L’aire de jeu au centre est bordée d’une banquette. Le
terrain peut être équipé d’anneaux encastrés dans le mur. L’allée peut atteindre une
centaine de mètres.
La balle incarne le soleil et ses bons sur le terrain évoquent la trajectoire de l’astre
pendant sa course quotidienne. Des sacrifices humains ont lieu à la fin du jeu ( Desjoueurs ? Des prisonniers sacrifiés en l’honneur des perdants ? Ou des gagnants ?)
afin de nourrir l’astre et de lui donner la force de poursuivre son parcours.
Le sacrifice humain est un élément très important de la Mésoamérique
et ce dès les Olmèques. Les conquérants espagnols les ont décrits de
façon très explicite.
De plus, des gravures, des peintures murales et les fouilles archéologiques en attestent l’existence.
Pratiqué à toutes les époques, l’acte a un caractère religieux, socio-historique et économique. Les victimes sont en général des prisonniers de
guerre ou des citoyens choisis pour leur jeunesse, beauté, vigueur… qui
incarnent alors des dieux et déesses. Les enfants en bas âge sont sacrifiés
afin de satisfaire le dieu de la pluie.
Ces pratiques sanglantes (cardiectomie, décapitation, démembrement…
) doivent être intégrées dans le système politico-religieux. L’homme doit
maintenir l’équilibre et lutter contre toute forme de désordre afin d’obtenir l’ordre et l’harmonie. L’homme reçoit à sa naissance un flux d’énergie pouvant alimenter le cosmos, nourrir le soleil assoiffé de sang et la
terre affamée de chair humaine. Dans ces sociétés, le collectif prime sur
l’individu et chaque citoyen accepte le sacrifice afin d’assurer la bonne
marche de l’univers. Le sacrifice libère des énergies. Dans la mythologie,
il est dit que la mort déclenche la vie.
Le jaguar est le plus grand félin d’Amérique. Il est redoutable, craint,
respecté et admiré. Il a marqué l’esprit des Mésoaméricains car ce prédateur nocturne est doté de sens très aiguisés et il est capable de se camoufler dans la jungle, de se rendre invisible. Il chasse les mêmes proies
que l’homme pour lequel il est à la fois un concurrent et un objet de fascination. Il vit dans des tanières souterraines et chasse au coucher du
soleil. Tout cela fait de lui un être à part: il est l’intermédiaire entre le
monde visible des hommes et le monde invisible des esprits, entre la vie
et la mort, le maître des entrailles de la terre, médiateur entre le jour et
la nuit. Selon les circonstances, les époques et les lieux, le jaguar incarne
différents principes: il est le soleil (il est de couleur dorée), l’or, le feu,
le dieu de la nuit et des ténèbres. Dans certains mythes son feulement
est comparé au tonnerre annonciateur de la pluie, il est alors une divinité
liée à la pluie, à l’agriculture et à la fertilité. Sa puissance et sa beauté
en font un symbole de pouvoir, de noblesse voire de royauté.
C. La période Postclassique (900) et l’arrivée des Espagnols (1519)
Des vagues d’immigrants venus du nord font intrusion dans le centre et le sud-ouest
du Mexique donnant naissance aux cultures toltèque puis aztèque.
Au 15ème siècle, l’empire aztèque, dont la capitale Tenochtitlan se situe à l’emplacement de l’actuelle Mexico, s’étend sur la plus grande partie de la Mésoamérique.
A la fin du 15ème siècle, les plus puissantes nations maritimes d’Europe se
lancent dans l’exploration des différentes régions du globe terrestre. L’augmentation
de la population, le développement du commerce, les innovations dans le domaine
maritime… poussent les Espagnols et les Portugais à explorer les mers. On les appellent les conquistadors. Ils mènent la conquête du Nouveau Monde. Guerriers
cruels et sanguinaires, aventuriers sans scrucpule assoiffés de richesses, gentils
hommes ambitieux en quête de pouvoir et gloire, missionnaires bien décidés à
convertir «les indiens» au catholicisme .
En 1492, Christophe Colomb (1451-1506), né à Gènes, négociant puis cartographe,
traverse l’océan Atlantique et croit arriver en Asie alors qu’il longe l’Amérique centrale.
Hernán Cortés (1485-1547) et son armée pénètrent au cœur de l’empire aztèque. Les
conquérants espagnols profitent de l’hostilité de certaines populations envers l’empereur aztèque et le fort pouvoir centralisateur, pour entrer dans la capitale le 8 novembre 1519. Ils s’emparent du pouvoir, s’installent dans la capitale, la rasent et la
reconstruisent entièrement. En 1523, Hernan Cortés maître des terres mexicaines,
en devient gouverneur et poursuit sa politique de conquête des terres mayas.
En 1531, Francisco Pizarro (1475-1541) se lance à la conquête des Andes et renverse
l’empire inca (Pérou) en 1533.
Suite aux massacres perpétrés par les Espagnols, les maladies (typhus, coqueluche,
grippe, rougeole et variole) qu’ils introduisent et l’exploitation des populations, la démographie baisse. La lutte contre le paganisme afin de convertir les populations lo7
cales à la « vraie foi » c’est-à-dire au catholicisme, et le déracinement des Indiens
provoquent une acculturation rapide et mettent fin à l’histoire de ces civilisations multiséculaires. Les Amérindiens sont dépossédés de leurs terres, privés de leurs droits
et rejetés au bas de l’échelle sociale. Le Nouveau Monde devient alors une simple colonie espagnole.
Les premiers colons espagnols reçoivent des territoires et leurs habitants qui deviennent de véritables esclaves. Petit à petit naissent les haciendas, grands domaines
agricoles, mais le sort des Amérindiens ne s’améliorent pas.
Pendant cette période coloniale nait une nouvelle catégorie de gens: les métis ayant
des ancêtres amérindiens, espagnols ou africains. En effet, les Espagnols importent
d’Afrique de nombreux esclaves afin de remplacer la population amérindienne décimée.
L’immense continent américain est baptisé « Amérique» au début du 16ème
siècle, en l’honneur d’Amérigo Vespecci ( 1454-1512), un navigateur italien
qui explore la côte Est de l’Amérique du Sud. Mais jusqu’à la fin du 17ème
siècle, beaucoup préfèrent appeler ces terres « Nouveau Monde» ou les
«Indes Occidentales».
6. « Les peuples de l’or»
Les peuples vivant au nord de la Cordillère des Andes travaillent l’or et se répartissent
en cinq aires culturelles : les Andes, l’Equateur, la Colombie, le Costa Rica-Panama
et la Mésoamérique.
A leurs yeux, l’or n’a aucune valeur marchande. Mais il exerce une attirance irrésistible sur les êtres humains et provoque fascination et respect. Il tient sa valeur de
son aspect esthétique et de sa vocation à exprimer le pouvoir. Sa rareté le rend précieux et contribue à en faire un symbole de statut et l’emblème de la noblesse divine.
Son attrait lui vient aussi de ses pouvoirs surnaturels. Doré et étincelant comme le
Soleil, il matérialise sur terre l’astre suprême, générateur d’énergie et de vie. Il incarne les dieux masculins alors que l’argent est lié à la lune et aux divinités féminines,
à la fertilité. L’or est le lien entre les hommes et les dieux par ses reflets, qui tracent
comme un pont de lumière vers le soleil. Au contact de l’or, le maïs pousse, les chefs
et les chamanes acquièrent de la puissance, les morts passent dans l’au-delà plus
facilement. Les pêcheurs fabriquent des hameçons d’or, afin que leur pêche soit fructueuse, et les guerriers utilisent des armes d’or (ou de tumbaga) pour que leurs combats soient victorieux.
Les nuances de cet alliage (doré, rougeâtre ou bleuté) sont associées aux cycles du
jour et de la nuit. Cet alliage permet aussi d’obtenir une très grande brillance. Les
différents composants de cet alliage symbolisent l’homme et la femme et le tumbaga
représente leur union.
L’or est aussi considéré comme un intermédiaire vers le monde des animaux. Entrer
dans la peau de certains animaux (jaguar, crocodile, grenouille lézard, chauve-souris…) permet de voir le monde par leurs yeux. L’or n’est pas juste là pour être admiré.
Les objets sont offerts aux dieux pour rétablir l’équilibre du monde lors de sécheresses par exemple. Il sert également d’ornement (lèvres, nez, oreilles…) aux chefs
politiques et renforce leur prestige et leur autorité. Le pouvoir des objets est activé
par des rituels et des cérémonies avec jeûne, privation de lumière, danses… En atteignant de nouvelles identités (grâce à des parures de plumes, végétales, ornements
d’or…) le point de vue sur le monde est nouveau.
La recherche de l’or est en général une activité saisonnière déterminée par les saisons sèches libérant des pépites dans les rivières (orpaillage). Dans certaines régions
montagneuses, il se peut que des mineurs travaillent à temps plein dans des mines
(nombreuses au Pérou et en Colombie où les quantités d’or sont importantes) ou des
rivières. Le métal précieux est fondu, dans certains centres, en petits lingots ronds
et dispersés à travers le pays. Des artisans itinérants réalisent des œuvres d’art travaillées par ciselure, gravure, moulage à la cire perdue, martelage… Les orfèvres colombiens, grâce à la maîtrise de ces différentes techniques, ont atteint des sommets
techniques inégalés dans le Nouveau Monde. Cet art se transmet de père en fils avec
une spécialisation en offrandes aux dieux ou en ornements.
L’or a donc une haute valeur symbolique mais il est un parmi d’autres matériaux et
objets tout aussi précieux en pierre, céramique, plumes, végétaux, peau… Les objets
en or produits pour des usages cultuels, spirituels et funéraires, ne sont pas destinés
à être transmis de génération en génération. Ils ont un cycle de vie propre qui s’achève
dans la tombe de leur propriétaire ou lors d’une offrande. Ils ne sont pas refondus.
La joaillerie est une des plus anciennes formes d’art décoratif. Les artisans royaux
déploient beaucoup d’imagination et de talent pour réaliser des œuvres d’une grande
variété parce qu’ils étaient convaincus qu’ils représentent plus que la simple richesse.
Les ornements de lèvres, de nez et d’oreilles proclament le pouvoir du souverain. Les
labrets (ornementation de lèvre) insistent sur la supériorité du langage des élites, les
disques d’oreilles évoquent leur sagesse et leur qualité d’écoute. Les ornements de
nez démontrent les qualités de leur souffle, de leur âme.
Tous les objets précieux ne sont pas en or pur, beaucoup sont en tumbaga, alliage de
cuivre et d’or ou de cuivre, d’or et d’argent. Il est moins couteux et plus résistant que
l’or pur (le cuivre, à la différence de l’or et de l’argent, n’a jamais été un monopole de
l’état. C’est donc le métal pur le plus employé par le peuple).
8
7. La Colombie
Les cultures qui occupent en ces temps-là la Colombie, ne bâtissent ni cités grandioses ni temples en pierre. Ils ne fondent aucun empire mais travaillent l’or de façon
éblouissante dès 1500 avant J.-C. de notre ère. Ce sont des sociétés gouvernées par
des chefs de clans. Vers l’an 1000, dans le Nord de la Colombie, plusieurs peuples
bien organisés occupent les vallées de différents fleuves et les montagnes environnantes. Ils habitent des huttes, vivent du travail de la terre et du commerce. Les réseaux commerciaux sont si étendus que des objets d’or colombiens sont retrouvés
jusque dans la péninsule mexicaine.
Les conquistadors les décrivent comme des guerriers farouches, chasseurs de têtes
et affamés de chair humaine. Au nord des Andes, le sol regorge d’or. Pour le récupérer, les populations fouillent le sol, descendent dans dans les mines ou bien tamisent
le lit des rivières.
Le Musée de Mariemont conserve un ornement de pectoral Zenú (à partir de 200 avant
J.-C.) en forme d’oiseau. Les plaines de la région Caraïbe, au nord de la Colombie,
ont été peuplées par différentes sociétés. Vers 200
avant J.-C., cette région marécageuse est peu à peu
occupée par des agriculteurs et des orfèvres qui forment avec le temps les sociétés de la culture Zenú.
Ils maitrisent l’eau par un système complexe de canaux et de plateformes artificielles. Ils construisent
de grandes villes avec une organisation centralisée.
Le fleuve Sinu est aurifère, ce qui fait de cette région
un important centre de production d’or. Les traditions d’orfèvrerie y sont fortement implantées au
Ornement pectoral aviforme, Zenú,
moment de la conquête espagnole. En Colombie,
Colombie, 450-1050
l’or est très abondant et la technique du coulage est
la plus utilisée.
A leur apogée, les Zenú inhument leurs chefs avec de nombreux ornements en or,
notamment de grands pectoraux.
Les oiseaux représentés sont
des rapaces reconnaissables à
leur bec courbe ; la protubérance des yeux indiquerait
l’acuité visuelle des oiseaux de
proie.
La représentation des oiseaux
et de leur vol seraient liés au
chamanisme. Ils seraient une
allusion au vol chamanique.
L’expérience hallucinogène,
moyen utilisé pour accéder au
monde surnaturel, permettrait
à l’esprit de se séparer du
corps, comme s’il s’élevait.
Certaines plantes sacrées
permettent d’y parvenir. Leur
consommation accompagnée
de jeûnes, de bruits et de sons,
d’effets lumineux, de mouvements corporels répétés conduisent à un effet de transe. La coca est une plante sacrée qui réduite en poudre et mélangée à du calcaire se conserve dans des récipients
appelés poporos. Ils peuvent être réalisés en calebasse ou en or, ce sont alors de véritables chefs-d’œuvre techniques et esthétiques. Le mélange est extrait à l’aide d’un
bâtonnet de bois. La coca stimule la parole et la mémoire, elle réduit la fatigue et la
faim.
Le mythe de l’El Dorado (le Doré) devient populaire dès l’arrivée des premiers
Conquistadors au 16ème siècle: il s’agit d’une terre lointaine remplie de richesses et
gouvernée par un chef doré. Les Espagnols lient cette légende au rituel de l’Homme
9
doré du Lac de Guatavita (région de Bogota) car ils entendent parler d’une cérémonie
au cours de laquelle un chef recouvert de poudre d’or jette dans le fond d’une lagune
de grandes quantités d’or et d’émeraudes. A partir de ce moment-là, la cérémonie
d’offrandes que les Muiscas (700-1560 Cordillère Orientale) effectuaient dans la lagune de Guatavita, et aussi ailleurs, s’identifie à la légende de l’Eldorado. Les Espagnols ont donc pensé que le mythe était originaire de Colombie. Mais ce rite existait
en fait dans plusieurs régions d’Amérique.
Les objets sont offerts aux dieux pour rétablir l’équilibre du monde lors de sécheresse
par exemple. Les pouvoirs des objets sont activés par des cérémonies.
Les Conquistadors vont développer la capitale Bogota au 16ème siècle sur un territoire
très proche de la lagune. Commence alors une campagne agressive d’exploitation qui
a presque détruit la lagune de Guatavita. Réduite à partir du 16ème siècle, elle est totalement asséchée en 1911. Des centaines d’objets en or accompagnés de céramiques, d’outils et de parures ont été découverts. Il n’y a jamais eu de fouilles
scientifiques à Guatavita.
Beaucoup de ces objets en or ont été refondus en lingots et ont rejoints le trésor du
roi d’Espagne. Ces pillages par des Espagnols puis par des Colombiens vont se répéter jusqu’à ce qu’une loi oblige les découvreurs à partager leurs découvertes avec
l’Etat colombien. Beaucoup de ces objets provenant de la lagune de Guatavita furent
vendus aux enchères et acquis notamment par le British Museum.
8. Le CLosta Rica
Les populations anciennes du Costa Rica vivent principalement au nord-ouest, au
centre et au sud-ouest. La tête de jaguar (850-1550) ou de crocodile de la collection
est en pierre et provient de la région du centre. La population est essentiellement
axée sur l’agriculture.
Tête de crocodile ou de jaguar, pierre, Costa Rica,
800-1550
La tête semble brisée à l’arrière ce qui indiquerait qu’elle appartient à un metate. En terme nahualt, (langue aztèque) cela
désigne une meule utilisée pour moudre diverses substances
principalement le maïs. Le décor sculpté est généralement
très riche parfois zoomorphe. Les pieds sont alors des
pattes, le plateau correspond au corps et est pourvu d’une
tête et d’une queue. Les animaux les plus représentés sont
les crocodiles, les oiseaux, les singes et les jaguars. Les metates sont généralement retrouvés dans les tombes. Certains
semblent n’avoir jamais été utilisés et d’autres présentent
des traces d’utilisation. La richesse de l’ornementation reflète sans doute le statut social du défunt.
9. L’Équateur
La hache cérémonielle de la collection est en pierre noire et appartient à la culture Valvidia (3600-1500 avant J.-C). qui s’est développée
à l’intérieur des côtes. Cette population maitrisait déjà la culture du
maïs. C’est là que se développe la première tradition céramique
d’Amérique. Ces haches soigneusement polies avaient sans doute
une fonction rituelle dans des cérémonies de sang.
10. Le Guatemala
La collection compte une sculpture en pierre datant du préclassique moyen (300 avant
J.-C. – 250) provenant du Guatemala dans la région de Kaminaljuyu.
Le contexte dans lequel cette sculpture en forme de serpent a été découverte reste
inconnu. On ignore sa fonction ou même sa signification. Dans les conceptions religieuses précolombiennes, les serpents sont généralement associés à la pluie, aux
éclairs et à la foudre. Pour ces raisons, il constitue parfois un attribut du dieu de la
pluie.
Sculpture serpentiforme,
andésite, Guatemala, 300
av. J.-C.-250
11. Le Pérou
C’est le premier pays où la métallurgie s’est développée vers 2200
avant J.-C. Ensuite, la technique se répand vers le sud du Chili à
l’Argentine et vers le 4ème siècle vers le Nord dont la Colombie. De
là elle se répand vers le Mexique. Vers 500 de notre ère, la métallurgie est une activité courante depuis le centre du Mexique
jusqu’au Nord du Chili et de l’Argentine.
Le vase de la donation Boël est en tumbaga, il provient de la côte
nord du Pérou, de la civilisation Chimu et date entre 1250 et 1470.
Le martelage est la technique utilisée pour réaliser ce type d’objet: les métaux sont battus jusqu’à l’obtention de feuilles fines et
régulières.
Vase, tumaga, Pérou
Chimu, 1250-1470
12. Et aujourd’hui…
De nombreux Amérindiens ont conservé des traditions et des croyances ancestrales.
Ils honorent la Pachamama (la Terre-Mère) et lui font offrande.
Beaucoup de communautés ont un chamane, à la fois sorcier et guérisseur.
Et dans certaines régions, les populations parlent encore des langues ancestrales.
Néanmoins, privés de liberté et exploités pendant des siècles, ces populations restent,
encore aujourd’hui, confrontées à des inégalités sociales: espérance de vie plus faible,
pauvreté, illettrisme, rejet par une partie de la société et accès difficile aux responsabilités politiques.
Hache cérémonielle, pierre,
Equateur, 25001550 av. J.-C.
Depuis quelques années, de nombreux Amérindiens revendiquent leur identité, leur
culture et leurs droits, certains en choisissant la voie légale, d’autres en se révoltant
ou en choisissant la lutte armée.
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13. L’archéologie en Mésoamérique
Les civilisations précolombiennes continuent de fasciner et d’attirer.
De nombreuses cités précolombiennes oubliées refont surface grâce au travail d’archéologues et de scientifiques. Mais de nombreux sites ont été saccagés par des pilleurs qui recherchent des objets précieux qu’ils pourront revendre à des
collectionneurs peu scrupuleux. Ces fouilles sauvages et illégales ravagent pour toujours des sites et détruisent des indices archéologiques.
En 2012, une équipe belge d'archéologues-plongeurs, a mis au jour un dépôt d’offrandes précolombiennes (depuis le 6ème s. av. J.-C. jusqu’au 21ème s.) dans les eaux
du lac Titicaca en Bolivie. Près de 2500 objets (en terre-cuite, or et matières précieuses) et fragments, parfaitement conservés, ont été découverts.
Récemment, de nouveaux secteurs ont été fouillés et trois sites exceptionnels ont été
découverts. Une mise au jour de plus de 1600 objets (dont un coffret inca en pierre
taillée daté du 16è siècle contenant des offrandes) et fragments associés à des cérémonies et à des activités des premiers habitants des abords du lac. Ce qui démontre
que ce type de pratiques rituelles s'étendait à l'ensemble du Titicaca. De plus ces offrandes fournissent également de précieuses informations sur la transmission orale
du savoir et l’importance de la pérennité culturelle en Bolivie puisque les offrandes
continuent aujourd’hui.
La concentration de matériel et la présence d'ancres précolombiennes découvertes
dans un autre secteur confirment la présence d'un site portuaire, et témoignent des
nombreuses activités liées à la navigation, au commerce (par exemple du lapis-lazuli
du Chili) et à l'intégration du site dans le réseau cérémoniel.
La Belgique compte deux grandes collections Mésoaméricaines une aux Musées
royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles et une au MAS (Museum Aan de Stroom) d’Anvers.
11
12
Bibliograhie
• Les cahiers sciences et vie, l’origine des civilisations, n°145, mai 2014
• Archéologia, « Eldorado. L’or et le pouvoir en Colombie», n°517, janvier 2014
• Sciences et avenir, « L’or perdu des Amériques», n°779, janvier 2012
• Dossiers d’Archéologie, «Les grandes civilisations du Mexique», n°245, juillet-août
1999
• Sandrine Mirza, Mayas, Aztèques, Incas, Les Encyclopes, 2012
• Caterina Magni, les Olmèques des origines au mythe, Paris, mai 2003
• Caterina Magni, Archéologie du Mexique : les Olmèques, Éd. Artcom', 1999
• Caterina Magni, Les Olmèques. La genèse de l'écriture en Méso-Amérique, Paris, Errance, 2014
• Caterina Magni, Archéologie du Mexique, Les Olmèques, Artcom, Paris, 1999
• Catalogue du Musée de l’Or de Bogota, 2008
• Les Maîtres de l’art précolombien, La collection Dora et Paul Janssen, Bruxelles,
2005
• L’âge de l’éternité, la donation Yves et Yolande Boël, Collection les Trésors de Mariemont, Musée royal de Mariemont, 2013
• Christian Duverger, La Méso-Amérique. Art et anthropologie, L'art pré-hispanique
du Mexique et de l'Amérique Centrale, 1999
• Eric Taladoire et Brigitte Faugère-Kalfon, Archéologie et arts précolombiens: La
Mésoamérique, 1995
• José Alcina Franch, l’Art précolombien, Citadelles et Mazenod, Paris, 1996
• Claude Baudez et Pierre Becquelin, Les Mayas, coll. «Univers des formes», Gallimard, Pris, 1984
• Luc Benoist, Signes, symboles et mythes, coll. «Que sais-je ?», PUF, Paris, 1975
• Ignacio Bernal et Mireille Simoni-Abbat, Le Mexique des origines aux Aztèques,
coll. « Univers des Formes », Gallimard, Paris, 1986
• Paul Gendrop et Doris Heyden, Architecture méso-américaine, Gallimard /Electa,
Paris, 1994
• Jean Georges, L’écriture mémoire des hommes, coll. «Découvertes» Gallimard,
Paris, 1987
• Musée Rodin, L’Art Olmèque, Paris (catalogue d’exposition), 1972
• Christiane Lavaquerie-Klein et Laurence Paix-Rusterholtz, Huaca : Trésor des
peuples d'Amérique du Sud, 2006
• Sabine Minssieux et Tomas Tuma, Mayas Aztèques et Incas, 2013
• Pascale Lecoeur, Les mystérieuses cités d'or
• Peter Chrisp, Christophe Colomb, découvreur de l’Amérique, 2011.
…
Informations pratiques
Informations / Prix
ACCÈS AUX COLLECTIONS SANS VISITE GUIDÉE :
- adulte 5 €
- senior 2,50 €
- scolaire, enseignant 2 €
FORFAITS VISITES GUIDÉES:
- groupe adulte (max. 20 pers.): 100 € + 4 € pp
- groupe senior (max. 20 pers.): 75 € + 2,50 € pp
- groupe scolaire – 12 ans (max. 20 pers.): 75€
- groupe scolaire + 12 ans (max. 20 pers.): 75€ + 1€ pp (pris en charge par le
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles)
Réductions cartes
Carte enseignant/Lerarenkaart, Carte PROF, Senior, Le Vif / L’Express, Archeopass, Amis de Mariemont…
Le Musée royal de Mariemont accueille les visiteurs munis d’un ticket «Article27».
Pour les prix des journées combinées: renseignement et réservation auprès du
Service pédagogique
Heures d’ouverture:
Musée OUVERT tous les jours sauf les lundis non fériés; d’avril à septe
mbre de 10h à 18h et d’octobre à mars de 10h à 17h; FERMÉ le 1er janvier et le
25 décembre.
L’exposition autour de la Réserve précieuse est inaccessible de 12h30 à 14h.
Parc OUVERT tous les jours à 9h d’avril à septembre, à 10h d’octobre à mars ;
FERMÉ à 17h de novembre à mars, à 18h d’avril à octobre (19h les dimanches et
jours fériés de mai à août).
La Terrasse de Mariemont
Ouverte aux jours d’ouverture du Musée, de 10h à 15h ou sur réservation.
Réservation indispensable pour les groupes au 064/ 27 37 63 ou via
[email protected]
Pour les groupes scolaires, possibilité de manger son pique-nique si consommation d’une boisson/participant (! sur réservation).
Contacts
Le Service pédagogique se tient à votre disposition du lundi au vendredi.
Les réservations doivent être prises au moins 10 jours avant la date de visite.
MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT
Chaussée de Mariemont 100
7140 Morlanwelz
Service pédagogique
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Accueil Musée
Tél. 0032 (0)64 21 21 93
Fax 0032 (0)64 26 29 24
Courriel
[email protected]
13
Egypte
Proche-Orient
Italie
Grèce
Amérique
-30 000
Arrivée des premiers
hommes
9ème mill.
8000-2500 av. J.-C.:
Période Archaïque
4ème mill.
± 3100 av. J.-C.: unification Vallée du Nil
3ème mill.
Sumer – Cités-États
2ème mill.
± 3200-2000 av. J.-C. :
civilisation des Cyclades
3600-1500 av. J.-C.:
Culture Valdivia (Equateur)
2300 av. J.-C. à 200 ap.
J.-C Période Pré-Classique
± 2700-2200 av. J.-C.:
Ancien Empire
± 2333 av. J.-C.: fondation Empire d’Akkad
± 2033-1710 av. J.-C.:
Moyen Empire
± 2000-1200 av. J.-C.:
Empire Hittite
± 2000-1450 av. J.-C.:
Civilisation Minoenne
±2100-612: Empire Assyrien
±1550-1069 av. J.-C.:
Nouvel Empire
± 1069-945 av. J.-C.:
IIIème Période intermédiaire
±1600-1100 av. J.-C.:
Civilisation Mycénienne
1200 av. J.-C. à 400 av.
J.-C.: les Olmèques
Ier mill.
± 664-334 av. J.-C:
Basse Epoque
8e- 3e s. av. J.-C.: civi- ± 800-500 av. J.-C.: pé- 900-200 av. J.-C.: Peulisation étrusque
riode archaïque
ple Chavin (Pérou)
± 753: fondation de
Rome: Royauté
± 550 av. J.-C.: fondation Empire Perse
± 509-27 av. J.-C.: République romaine
± 500-323: période
Classique
490-480: Guerres médiques (victoire des
cités grecques contre
les Perses)
334-330 av. J.-C.:
272 av. J.-C.: prise de
conquête de la Perse
Tarente par Rome
par Alexandre le Grand
: Royaume des Séleucides
323-31 av. J.-C.: période Hellénistique
323: mort d’Alexandre
le Grand
300 av. J.-C.-600 ap.
J.-C.: Peuple Nazcas
(Pérou)
283-133 av. J.-C.:
Royaume de Pergame
146 av. J.-C.: prise de
Carthage par Rome
146 av. J.-C.: prise de
Corinthe par Rome
200 av. J.-C. à 1600 ap.
J.-C.: Peuple Zenù
(Colombie)
64/63 av. J.-C.: Syrie.
Conquête romaine
58-51 av. J.-C.:
conquête de la Gaule
par Jules César
500 av. J.-C.
334-330 av. J.-C.:
conquête par Alexandre le Grand: Royaume
334-330 av. J.-C.:
conquête par Alexandre le Grand: Royaume
des Lagides ou Ptolémées
31 av. J.-C.: bataille
d’Actium. Conquête romaine
31 av. J.-C.: bataille
d’Actium
27 av. J.-C.: début de
l’Empire romain
0
1e-3e s. ap. J.-C.:
Haut-Empire romain
100-700 : les Mochicas
(Pérou)
106 ap. J.-C.: conquête
de l’Arabie par Rome
200-900 : Période
Classique
250-900:
Les
Mayas (Mexique)
4e-5e s. ap. J.-C.: BasEmpire romain
330 ap. J.-C.: Constantinople, capitale de
l’Empire
395 ap. J.-C.: partage
définitif de l’Empire
(Occident et Orient)
476 ap. J.-C.: fin de
l’Empire romain d’Occident
500
641-646 ap. J.-C.: invasions arabes
8ème au 16ème
siècle
Vers 400 : tombe du
Seigneur de Sipan
(Pérou)
633-712 ap. J.-C.: invasions arabes
700-1560 : les Muiscas
(Colombie)
900-1519 : Période
Post Classique
1100-1463 : les Chimus (Pérou)
1428-1519 : les Aztèques (Mexique)
1450-1532 : les Incas
(Pérou)
1492 : découverte de
l’Amérique par Christophe Colomb
1519 : conquête espagnole
3. AU FIL DE LA VISITE, RENCONTRE DES COMPÉTENCES
MATIÈRE
A. Enseignement fondamental
ÉDUCATION ARTISTIQUE
COMPÉTENCES
EXEMPLES D’EXPLOITATION AU COURS DE LA VISITE ET/OU EN CLASSE
S’ouvrir au monde visuel pour percevoir, s’approprier des langages
et s’exprimer
• Découvrir des formes, des couleurs et des techniques nouvelles, se questionner sur le lien entre
fonction et forme d’un objet, les raisons qui ont poussé l’artisan à choisir telle ou telle voie.
• Tirer parti des rencontres esthétiques: modeler en classe un objet tridimensionnel à partir d’un
souvenir de la visite au musée, d’une photographie, d’un croquis pris sur place…
• Découvrir des matières (pierre, métal, terre) et différentes manières de les travailler (relief, rondebosse, moulage, cire perdue…).
Situer une œuvre dans son
contexte historique et culturel
• Observer les œuvres présentées dans le musée et les replacer dans leur contexte historique.
Utiliser des repères temporels, des
représentations du temps pour se
situer et situer des faits dans le
temps
• Replacer sur la ligne du temps différents objets vus dans le musée, situer dans le temps les grands
événements de la civilisation et comparer les données avec ce qui se déroule au même moment
dans nos régions.
• Analyser l’arrivée des Espagnols et découvrir les conséquences sur le mode de vie et la production
artistique. Comparer avec des situations similaires dans d’autres régions ou dans des époques ultérieures.
Découvrir le mode de vie des gens
à une époque déterminée
• Comment vivait-on en Mésoamérique dans une ville, à la campagne ? Quand on était artisan, ouvrier,
prêtre, monarque ? Quelles étaient les différences entre la vie des hommes et celle des femmes ?
Que mangeaient-ils, comment s’habillaient-ils, comment apprenaient-ils ? Quelle était la place de
l’enfant ?
Exploiter des sources historiques
• Distinguer la réalité de la fiction (les dessins animés ou les films mettant en scène des événements
ou des personnages de cette époque ne sont pas toujours corrects).
ÉVEIL SCIENTIFIQUE
L’enfant découvre le rôle des organes des sens
Utiliser ses sens pour connaître
l’environnement
• Voir les objets du musée, c’est rentrer dans un nouveau monde et l’explorer sous différents angles.
• Évoquer l’alimentation, les saveurs et les odeurs de cette époque: travailler sur la perception par
l’odorat et le goût, découvrir ce que ces grands voyageurs en ont rapporté de ces régions en Europe.
Rencontrer pendant la visite des odeurs nouvelles, des saveurs méconnues.
• En classe, imaginer et réaliser un repas d’Amérique Centrale.
Se questionner sur la signification des bonnes/mauvaises odeurs dans notre vie et les comparer
avec celles que côtoyaient les hommes de l’époque, établir le «paysage olfactif» d’une journée de
la vie quotidienne.
LANGUE FRANÇAISE
Savoir lire
Orienter sa lecture en fonction de
la situation de communication
• Préparer un dossier de lecture sur le thème de la vie quotidienne chez les Mésoaméricains.
• Rassembler de la documentation en vue de faire un exposé sur un thème choisi: la vie quotidienne,
l’alimentation, le vêtement, la religion…
Savoir écrire
Elaborer des contenus
• Rédiger le compte-rendu de la visite du musée ou savoir raconter à une autre classe ce qui a été
vu.
• Raconter par écrit un récit mythologique évoqué lors de la visite.
• Choisir un objet et le faire parler, raconter son histoire passée et présente.
ÉVEIL HISTORIQUE
B. Enseignement secondaire
MATIÈRE
EXEMPLES D’EXPLOITATION AU COURS DE LA VISITE ET/OU EN CLASSE
BIO ESTHÉTIQUE
• Les parfums et saveurs à l’époque des grandes civilisations d’Amérique Centrale et du Sud: en lien avec l’hygiène corporelle, les cosmétiques et le bien-être
ÉDUCATION PLASTIQUE,
ARTISTIQUE ET ARTS D’EXPRESSION
• Acquérir des repères culturels
• Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel
• Mettre en relation la pratique artistique avec des œuvres et des techniques anciennes (céramique/métal/verre/pierre/bois…)
• Inscrire des œuvres dans un contexte historique et social (témoins des échanges de techniques, savoir-faire, …)
• Nourrir sa pratique artistique par le contact direct avec des objets lors d’une visite
• Communiquer en utilisant le vocabulaire adéquat
• Découvrir dans différentes productions des matières et des techniques utilisées : pierre, bois, terre, métal, verre,
faïence…
• Lors d’un atelier au musée ou en classe, réinterpréter une œuvre, se l’approprier par la technique, la détourner…
ÉTUDE DU MILIEU
• Adapter la méthode de l’étude d’un milieu à un exemple mésoaméricain
FRANÇAIS
ÉCRIRE
• Prendre des notes durant la visite et les organiser en vue de reproduire l’essentiel d’un discours oral
• Écrire une description d’un objet à partir d’une photographie puis faire deviner au musée à ses condisciples l’objet
choisi.
• Rédiger un texte argumentatif sur l’intérêt d’une visite au musée pour la classe
• Rédiger un dialogue entre les œuvres du musée lorsque les visiteurs sont partis
• Sur le modèle de «Les mystérieuses cités d’or», écrire une nouvelle portant sur un objet de la collection Mésoaméricaine.
PARLER-ÉCOUTER
• Écouter lors de la visite guidée et sélectionner les informations clefs du récit en distinguant l’essentiel de l’accessoire.
• Apprendre à s’exprimer en public de manière appropriée, attendre son tour de parole et respecter le temps imparti.
GÉOGRAPHIE
• D’où viennent les matières premières, comment étaient-elles transportées, qui les exploitait, quelle en était la répartition spatiale, …
• Observer l’interaction entre l’homme et son lieu de vie: l’adaptation à l’altitude, les difficultés du relief, l’eau (la difficulté
de l’irrigation des terres à l’aide de kilomètres de canaux) …
HISTOIRE
• Une visite de la section permet de donner des indices sur le mode de vie, les croyances… de cette époque.
L’impact des «grandes découvertes» sur les populations indigènes et leurs traditions.
Revendication des Amérindiens quant à leurs droits, la reconnaissance de leur identité, la survivance de leur langue
et de leurs croyances ancestrales.
HISTOIRE DE L’ART
• Découvrir au musée les caractéristiques de l’art Mésoaméricain (sculpture, céramique, métallurgie).
• Déceler la permanence d’une forme artistique à travers des manifestations situées des différentes époques.
• Découvrir la collection Mésoaméricaine dans le cadre de visites au Musée sur des thèmes tels que la vie quotidienne,
la mort ou les croyances à travers les civilisations égyptienne, gréco-romaine, chinoise...
RELIGION ET MORALE
• Découvrir à travers la collection mésoaméricaine un autre type de pensée religieuse, le polythéisme.
• Intégrer l’exemple mésoaméricain dans le cadre d’une réflexion générale sur la cosmogonie ou sur les croyances
concernant l’eschatologie.
• Comparer les images féminines et masculines, la place de la femme, son évolution dans notre culture et dans d’autres
cultures.
• Rôle des sacrifices humains à l’époque et la façon de l’envisager aujourd’hui
Tête de crocodile, pierre volcanique, Costa Rica, 800-1550,
Ac.2012-33
Ornement pectoral aviforme, tumbaga,
Colombie septentrionale, Culture Zenù
(450-1050), Ac.2012-39
Masque, pierre verte, Mexique (Guerrero), Chontal, fin Préclassqiue ou
début Classique ?, (500 avant J.-C.100 après J.-C.), Ac.2012-12
Masque, pierre verte, Mexique
(Guerrero), Mezcala Préclassique récent (500 avant J.-C.100 après J.-C.), Ac.2012-11
Statuette zoomorphe, terre cuite,
Mexique (Colima), Colima, Préclassique récent (200 av. J.-C.-300 ap. J.C.), Ac.2012-19
Statuette zoomorphe, terre cuite,
Mexique (Colima), Colima, Préclassique récent (200 av. J.-C.-300 ap. J.C.), Ac.2012-25
Ceinture en forme de joug, pierre verte à patine brune, Mexique Veracruz, Veracruz, Classique (450-750 ?),
Ac.2012-30
Vase, alliage d’or et de cuivre, Pérou (côte nord), Chimu, Intermédiaire tardif
(1250-1470), Ac.2012-38
Masque, pierre verte, Mexique (Colima), Colima, Préclassique récent
(200 avant J.-C.-300 après J.-C.)
,Ac.2012-13
Masque, jade vert clair, Mexique (Veracruz), olmèque, préclassique moyen
(900-600 avant J.-C.), Ac.2012-17
Récipient aviforme, terre cuite,
Mexique (Las Bocas ?, Puebla) Olmèque, style Las Bocas, Préclassique moyen (1150-900 av. J.-C.),
Ac.2012-20
Masque, pierre verte, Mexique (Guerrero), Mezcala, Préclassique récent
(500 avant J.-C.-100 après J.-C.),
Ac.2012-21
Hâche cérémonielle, pierre noire, Equateur (région
côtière), Valdivia, Formatif
(2500-1550 av. J.-C.),
Ac.2012-52
Sculpture serpentiforme, andésite, Guatemala, Préclassique récent (300 av. J.-C.-250 ap. J.-C.),
Ac.2012/32
Hâche cérémonielle, jade vert bleuté, Mexique
(Côte du Golfe), olmèque, Préclassique
moyen (900-600 av. J.C., Ac.2012-49
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Document réalisé par Marie Moreau, Service pédagogique
Photos: Michel Lechien
Mise en page: Justine Périaux
Musée royal de Mariemont
Mars 2015
© Musée royal de Mariemont