Histoire des arts

Histoire des arts
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Quand les « héros yankees* » font la guerre !
(*terme familier désignant un « natif » des Etats-Unis
le contexte : de la 2nde guerre mondiale a la guerre froide
Au cours de la seconde guerre mondiale, les « héros » de Bande-dessinée, mais aussi les héros de films d’animation, se
mettent au service d’une propagande destinée à faire de l’Amérique le « bon camp », le « camp de la Liberté ». Les
adversaires, japonais et allemands, sont caricaturés et toujours vaincus par des héros aux superpouvoirs, ou dénoncés
dans les dessins animés où sont rappelés les « méfaits » des totalitarismes, des dictatures.
Ces héros rappellent les vertus de l’Amérique, et les bienfaits de vivre sur le sol de « l’oncle Sam »…
Après la guerre, la propagande des comics book ne disparaît pas, mais l’ennemi est ailleurs : désormais les super-héros
mettent leur talent dans la lutte contre le communisme et contre l’URSS, dans le cadre mouvementé et dangereux de la
« guerre froide » … Il ne s’agit plus de combattre pour la Victoire ; il s’agit alors de « montrer » la supériorité morale et
idéologique du camp américain sur le camp soviétique.
La propagande existe toujours même si les enjeux sont différents !
VOCABULAIRE
Propagande : dès la seconde guerre mondiale, la propagande devient « totale ». Elle sert à influencer les pensées et les
actes d’une population, à transmettre des messages persuasifs, souvent faux ! Différents moyens sont alors utilisés :
presse, cinéma, radio, mais aussi les films d’animation et les bande-dessinées.
Comics : Terme américain pour désigner, au départ, les bandes dessinées en général. Son utilisation se limite dans les
années 1980 aux bandes dessinées de super-héros.
Pulp magazine : Publication à bas prix imprimée sur du papier en pulpe de cellulose, c’est-à-dire de déchet textile traité.
Ce procédé donne son nom à ce genre de publication et explique son moindre coût de fabrication par rapport au papier
traditionnel et, de ce fait une démocratisation rapide.

PENDANT LA GUERRE : Les héros de comics, au service de la propagande US
Que sont les « comics book» ?
Le mot comics désigne un format américain de bande dessinée, ainsi qu'un style de bande dessinée. Les
premiers comics sont nés dans les années 1930, notamment avec Superman. La plupart mettent en scène les
super-héros. Ce sont des pulp magazines où le récit est sous forme de bande dessinée.
Durant la deuxième guerre mondiale, les éditeurs de comics book aux Etats-Unis, DC Comics et Marvel, s’en
sont donnés « à cœur joie » : leurs super-héros ont servi la propagande américaine dans des histoires
patriotiques, destinées à faire du camp américain, le bon camp. Tous ont servi de « porte-drapeau » de
l’honneur et de la fierté américaines durant cette guerre : Superman, Batman, Green Hornet, Bullet man,
Captain Marvel ou Daredevil …
Captain America ?
Celui qui a incarné, le plus, cette mise au service de la Bande-dessinée aux intérêts américains est, sans nul
doute, Captain America. D’ailleurs, ce super héros qui incarne cette propagande a été créée durant la guerre,
en 1940, par ses deux auteurs (Jack Kirby et Joe Simon). Visuellement, le héros, dans son costume multicolore,
rappelle la bannière étoilée (le drapeau américain), reconnaissable au « A « sur le front, les étoiles sur le
torse ainsi que par les ailes du dieu Hermès. Il devient le symbole d’une Amérique invincible ; son bouclier
pouvant signifier que les Etats-Unis sont devenus les « défenseurs du monde libre ».
Son histoire : alors que la 2nde guerre mondiale a débuté, le jeune Steve Rodgers ne veut qu’une chose :
combattre le nazisme ; mais on le juge trop faible pour en faire un soldat. Sa détermination reste forte : il
accepte de jouer les cobayes d’une expérience secrète, le serum du super-soldat. Il devient cette « force » de
la nature, quasi-invincible….
Pourquoi la propagande est-elle aussi « passée » par les comics ?
Les comics mettent en scène des histoires simples (voire simplistes). Idéologiquement, cela permet
d’identifier de façon symbolique les « bons » et les « méchants », de manière manichéenne même. Les comics
sont populaires, peu chers, et donc très accessibles. Ce sont de plus des BD appréciés des jeunes … cibles
privilégiés de la propagande.
 PENDANT LA GUERRE : Le cinéma d’animation aussi : la propagande des studios Disney.
Parallèlement aux comics, les studios Disney ont également mis leur compétence au service de la guerre.
Entre 1942 et 1945, les studios Disney se sont donc engagés dans la création de films d’animation (courts
métrages), fait pour la propagande : plus de 68h de films, au total 77 courts-métrages.
Dans ces petits films, on peut y voir des personnages comme Dingo, Donald, Pluto ou encore Minnie : Mickey
n’apparaît dans aucun de ces films… C’est surtout Donald qui revient le plus, en participant à 40 dessins
animés.
Les atouts du film d’animation :
Par ses ressorts propres et sa mise en scène attrayante, le dessin animé est un outil de manipulation idéale
pour la propagande : il a un important pouvoir d’influence, surtout auprès des plus jeunes, sensibles aux
mésaventures connues par des héros réputés …. Des images fortes, un message « simpliste » : tout est fait
pour que des films d’animation soient compréhensibles de tous.
Des messages divers :
Dans la plupart des dessins animés, le message est clair : l’américain doit soutenir l’effort de guerre : soit en
économisant, soit en donnant son argent. Ceci n’est pas sans rappeler le « victory program » où comment les
USA mettent toutes leurs ressources au service de la Victoire.
Dans certains autres dessins animés, le message est plus grave : il insiste, de façon certes humoristique, sur les
méfaits et la barbarie qu’engendrent les régimes totalitaires comme celui de l’Allemagne hitlérienne, ou du
Japon. Dans « Education for death », Disney caricature Hitler et dénonce notamment l’embrigadement de la
jeunesse. Dans « Der Fuhrer’s face », Donald se retrouve propulsé dans « l’Allemagne en guerre », livré à la
propagande incessante, le respect dû au chef, il travaille dans une « usine d’armement » au rythme effréné du
film « les temps modernes » de Chaplin … il se réveille d’un cauchemar, aux Etats-Unis, … Happy end !
DESCRIPTION D’UNE IMAGE ISSUE DE LA GUERRE FROIDE :
Ce document fait référence à la période de la guerre froide. Il illustre la propagande anti-communiste menée aux EtatsUnis. Il s’agit de la page de couverture du numéro 78 du comic Captain america (auteur : John Romita)