Scandale Khalifa et loi sur les hydrocarbures Ali

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Scandale Khalifa et loi sur les hydrocarbures Ali
Scandale Khalifa et loi sur les hydrocarbures Ali Benflis : «Bouteflika a été informé à temps»
L’ex-chef de gouvernement affirme avoir adressé une dizaine de lettres à Bouteflika pour
l’informer des dépassements enregistrés au niveau d’ El Khalifa bank.
Première apparition télévisuelle et des révélations fracassantes. L’ancien chef de
gouvernement et candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, n’a pas raté son
intervention, vendredi dernier sur la chaîne privée, Echourouk TV, pour révéler des détails sur
deux scandales qui ont secoué le pays ces dernières années. Il s’agit de l’affaire Khalifa et de la
très contestée loi sur les hydrocarbures adoptée en 2005, avant d’être amendée. Ali Benflis
s’en lave les mains et enfonce le président Bouteflika qui, selon lui, a été informé à temps. En
effet, l’ex-chef de l’Exécutif retrace d’abord le contexte dans lequel avait été agréée El Khalifa
Bank qui a eu lieu avant 1999. Ali Benflis tient, dans ce sens, à préciser que la Banque
d’Algérie assume aussi une part de responsabilité dans cette affaire, d’autant plus que sa
mission consiste «à superviser les banques» et «à leur donner des agréments».
Selon lui, les premières alertes sur les dépassements de la banque Khalifa remontent à 2002.
«En septembre 2002, j’ai reçu des rapports faisant état d’irrégularités dans la gestion d’El
Khalifa Bank. J’ai aussitôt réuni un conseil de gouvernement restreint avec la participation du
ministre des Finances et du gouverneur de la Banque d’Algérie. La décision a été prise de
lancer une enquête administrative pour vérifier les accusations contenues dans les rapports que
j’avais reçus», indique-t-il. Et de faire une précision de taille : «J’ai décidé alors d’informer le
président de la République par écrit. Une dizaine de lettres ont été envoyées au président
Bouteflika et les archives sont au niveau de la chefferie du gouvernement pour attester de
cela.» Dans ce sens, Ali Benflis affirme également que c’est lui qui avait ordonné le dépôt d’une
plainte contre les responsables de cette banque après confirmation des dépassements
signalés. «En mars 2003, l’enquête administrative avait conclu à des infractions à la loi pénale.
J’ai ordonné alors au ministre des Finances et à la Banque d’Algérie de porter plainte au nom
de l’Etat contre El Khalifa Bank. La plainte a été déposée au tribunal de Chéraga (ouest
d’Alger), où se trouvait le siège social d’El Khalifa Bank. J’ai quitté le gouvernement en mai
2003», a-t-il déclaré, rappelant que l’un des dépassements porte sur le transfert illégal d’argent.
«J’étais contre la loi sur les hydrocarbures»
L’ex-chef de gouvernement accuse également, implicitement, le président Bouteflika d’avoir
accepté la loi sur les hydrocarbures. En tant que premier responsable de l’Exécutif, il assure
avoir refusé même la programmation de ce texte en conseil de gouvernement. «Ce projet de loi,
je l’avais rejeté et j’avais informé le président de la République que je ne pouvais pas l’accepter.
Le sol et le sous-sol algériens appartiennent au peuple algérien et doivent rester sa propriété.
Je suis pour les partenariats avec les étrangers, mais le sous-sol algérien doit rester la
propriété du peuple. Sinon, pourquoi nos martyrs se sont-ils battus pour libérer le pays ? C’est
comme si on disait à Ben Boulaïd, Krim Belkacem, et Ben M’hidi, vous avez eu tort de vous être
battus pour l’indépendance», souligne-t-il. S’agissant de son différend avec le président
Bouteflika, Ali Benflis s’explique et soutient qu’aucun litige personnel ne l’oppose à l’actuel
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Scandale Khalifa et loi sur les hydrocarbures Ali Benflis : «Bouteflika a été informé à temps»
locataire d’El Mouradia. «J’ai eu deux différends avec le président Bouteflika. Le premier
concerne le projet de loi relatif au Conseil supérieur de la magistrature.
Je voulais qu’il soit composé d’une majorité de magistrats élus pour lui permettre de devenir
indépendant du pouvoir politique. Le second est le statut particulier du magistrat pour lui
permettre d’être indépendant», fait-il savoir. S’exprimant longuement sur sa candidature, Ali
Benflis se montre plus confiant. Affirmant qu’il était, malgré son retrait qui aura duré 10 ans,
«très actif sur le terrain». «Je ne me suis pas exprimé dans les médias, mais j’ai sillonné le
pays et continué le militantisme à ma façon. En 2004, j’étais candidat à la présidentielle et
j’étais aussi secrétaire général du FLN. J’avais l’appui de plusieurs partis politiques, des
personnalités nationales, mais je n’ai été crédité que de 6% des voix. Que voulez-vous que je
fasse, moi qui suis imprégné de la culture de l’Etat», dit-il. Lançant des piques à Bouteflika, dont
il critique le bilan, Ali Benflis soutient qu’il ne compte, pour son élection le 17 avril prochain, que
«sur son programme et sur le soutien du peuple». Sous l'aimable amabilité de Madjid Makedhi
Source El Watan du 23 Fèvrier 2014
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