Le tir à la mèche - BureauPreventicas

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Le tir à la mèche - BureauPreventicas
D5 M 05 87
Mémo-pratique
Le tir à la mèche, bien que de moins en moins utilisé, provoque encore un
nombre d’accidents plus élevé que le tir électrique et cela, pour deux raisons
essentielles.
Il arrive parfois que la mèche s’éteigne, provoquant ainsi un raté de tir. Dans ce
cas, le délai d’attente avant le retour au chantier doit être de 30 minutes.
Malheureusement, ce délai n’est pas toujours respecté, ce qui entraîne parfois
l’accident.
Entre le moment où le boutefeu allume la mèche et le moment où se produit
l’explosion, il s’écoule au minimum 90 secondes, Durant cette période, il est
pratiquement impossible d’intervenir pour arrêter le tir, ce qui peut être grave s’il
survient un événement imprévu à l’intérieur du périmètre dangereux.
Il est donc toujours préférable, dans toute la mesure du possible, d’adopter le tir
électrique. La dernière réglementation (décret du 27 mars 1987) a d’ailleurs
considérablement restreint le domaine d’utilisation du tir à la mèche (voir au
verso, «Domaine d’utilisation»).
Néanmoins, dans le cas où on ne peut faire autrement que de l’utiliser, le respect
scrupuleux des recommandations de ce mémo-pratique permet d’opérer avec le
maximum de sécurité.
Le tir à la mèche
Le tir à la mèche est caractérisé par
l’utilisation de la mèche lente et des
détonateurs ordinaires.
MÈCHE LENTE
Rôle
Elle est destinée à transmettre une
flamme qui fera exploser le détonateur
serti à son extrémité. La durée de combustion détermine le temps dont dispose le boutefeu pour se mettre à l’abri,
d’où l’importance de la longueur de la
mèche à utiliser suivant les circonstances.
Constitution et vitesse
de combustion
Elle comprend un cordon central de
poudre entouré de plusieurs gaines de
textile. La dernière est imprégnée d’un
produit bitumineux assurant l’étanchéité (fig. 1). Certaines variétés comportent également un revêtement extérieur en chlorure de vinyle.
La combustion de la mèche lente se fait
à une vitesse bien déterminée : 1 mètre
en 90 secondes, avec une tolérance de
± 8 secondes.
Une bonne précaution consiste à vérifier la vitesse de combustion d’un
échantillon prélevé sur chaque rouleau
de mèche, afin de déceler une anomalie éventuelle due à une mauvaise fabrication ou à une conservation défectueuse.
Conservation
Les mèches doivent être conservées
dans un local sec et aéré. Lorsqu’une
mèche est mouillée, il est préférable de
la détruire plutôt que de la faire sécher.
La chaleur peut ramollir l’enduit
étanche, le froid peut le rendre cassant.
Il faut éviter également le contact avec
les corps gras (graisse, huile de moteur,
mazout) qui peuvent le décomposer.
Les mèches ne doivent pas être
nouées, ni coudées au cours des manipulations, car il pourrait en résulter une
coupure du cordon de poudre.
DÉTONATEURS
ORDINAIRES
Rôle
Ils créent, au moment de leur explosion,
une onde de choc qui entraîne la mise
à feu de l’explosif avec lequel ils sont
en contact.
Constitution
Le détonateur se compose d’un tube
en aluminium ouvert à l’une de ses
extrémités. Cette ouverture est destinée à recevoir la mèche. Ce tube est
séparé en deux parties par un petit
opercule percé, au centre, d’un trou
destiné à laisser le passage pour la
Edition novembre 2002.
flamme de la mèche. La partie fermée
du détonateur contient la charge
d’explosif répartie en deux éléments
distincts :
L’explosif d’amorçage très sensible à
la flamme (azoture de plomb).
L’explosif de charge (penthrite)
(fig.2).
Transport du dépôt
au chantier
Amorçage
Les détonateurs, à cause de l’azoture
de plomb qu’ils renferment, sont très
sensibles au choc. Ils sont, de plus, sensibles à la flamme. Il convient donc,
durant toute leur manipulation, de ne
pas fumer et de les transporter dans des
boîtes à alvéoles spécialement conçues
à cet effet, et toujours, évidemment,
séparément des explosifs.
Avec l’une des branches de la pince à
sertir, on aménage dans la cartouche un
emplacement pour le détonateur, suffisamment profond pour que ce dernier y
pénètre complètement. L’ensemble
mèche + détonateur est ensuite ligaturé
à la cartouche, à l’aide d’une cordelette
ou de chatterton.
● d’une charge superficielle
Préparation de la mèche
Domaine d'utilisation
● d’un cordeau détonant
ou d’un tube NONEL
On coupe un morceau de mèche d’une
longueur qui doit permettre au boutefeu,
après l’avoir allumée, de disposer d’un
temps suffisant pour aller se mettre à
l’abri.
L’amorçage à la mèche lente est interdit
dans les travaux souterrains. De plus,
dans les travaux en surface, il n’est
autorisé que pour :
Le détonateur est alors ligaturé fortement sur le cordeau ou sur le tube à
l’aide d’un ruban adhésif.
Quelle que soit la situation, cette longueur ne doit jamais être inférieure à
1 m.
L’extrémité de la mèche introduite dans
le détonateur doit être coupée franchement et perpendiculairement au cordon
de poudre. Coupée en biseau, elle
risque de se replier et d’arrêter le crachement de la flamme.
Sertissage du détonateur
Il se réalise en effectuant les opérations
suivantes :
● Prendre un détonateur dans la boîte
et s’assurer qu’il n’y a aucun corps
étranger dans le logement de la mèche.
Pour éliminer éventuellement un débris
de papier ou de sciure, tapoter doucement le détonateur sur le dos de la main.
Ne jamais souffler dedans, ce qui pourrait amener de l’humidité et causer un
raté.
● Faire pénétrer doucement l’extrémité
de la mèche dans le détonateur en
l’enfonçant à fond. Ne pas tourner la
mèche pendant cette opération, car le
frottement pourrait produire une explosion prématurée.
● A l’aide d’une pince spécialement
conçue à cet effet (fig. 3) sertir soigneusement l’embout sur la mèche pour la
maintenir en place.
RÉGLEMENTATION
DOCUMENT À CONSULTER :
● l’amorçage, hors du trou, d’un cordeau détonant ou d’un tube NONEL.
● l’amorçage d’une charge, dans le cas
MISE A FEU
ET DELAI D’ATTENTE
d’un tir par charge superficielle (fig.4).
Allumage de la mèche
L’amorçage avec un détonateur à
mèche d’une charge placée dans
un trou de mine est donc maintenant rigoureusement interdit.
L’extrémité de la mèche doit être taillée
en biseau pour bien dégager le cordon
de poudre noire. Il est recommandé,
pour procéder à l’allumage, d’utiliser un
briquet d’amadou ou mieux un crayon
d’allumage qui permet d’allumer facilement et sans risque plusieurs mèches.
Dans le cas d’une volée comportant
l’allumage de plusieurs mèches (nombre
maximum limité réglementairement à 5),
la longueur de chaque mèche doit être
différente et le boute-feu doit commencer par allumer la plus courte, afin d’être
sûr de pouvoir compter distinctement les
coups et de déceler ainsi un raté éventuel.
Toute tentative de rallumage de mèche
au cours de la mise à feu est interdite.
Délai d'attente après le tir
Après le tir, si aucun raté n’a été décelé.
un délai d’attente de 5 minutes doit être
respecté par tous les travailleurs, à leur
point de repli. Par contre, si on craint un
raté, ce délai est porté à 30 minutes.
Le tir à la mèche est soumis à toutes les prescriptions du
décret n°87 231 du 27 mars 1987 et en particulier à celles
du chapitre 1 du titre II.
— Guide pratique D5 G 01
Emploi des Explosifs. Edition OPPBTP
D5 M 05 87

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