QuArtiEr dEs EAux-ViVEs
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QuArtiEr dEs EAux-ViVEs
IMMOscope Le magazine de l’économie et de la propriété immobilières de la Chambre genevoise immobilière, association des propriétaires N°111 juin-juillet 2012 Zoom sur une région de Genève Quartier des Eaux-vives CEVA : un vaste chantier a démarré Les économies d'énergie vues du ciel Paiement Epargne Prévoyance Placement Crédit Votre architecte financier Acheter ■ un appartement ■ une villa ■ un terrain ■ une résidence secondaire ■ en Suisse ■ en France voisine Construire ■ un logement ■ une habitation Minergie Rénover ■ un bien immobilier Grâce à notre connaissance unique du marché, nous vous proposons des solutions calquées sur vos besoins. Planifiez et construisez avec nos spécialistes au 058 211 21 00. www.bcge.ch LobbyiNg fédérAL : LA Cgi Vous défENd JusQu'à bErNE ! Anne hiltpold Secrétaire générale adjointe La Chambre genevoise immobilière est intervenue récemment dans trois dossiers touchant le droit du bail au niveau fédéral. Par le biais des élus fédéraux qu’elle a soutenus, elle a pu faire entendre sa voix dans le cadre de trois initiatives parlementaires déposées par un représentant de l’ASLOCA. Dans les trois cas de figure, les modifications proposées, sous couvert de la pénurie de logement, touchaient le droit du bail d’une façon totalement inadmissible à nos yeux. La première initiative visait à permettre - ou plutôt à imposer - l’échange d’appartements entre locataires par des transferts de baux croisés, empêchant ainsi en substance le bailleur de choisir son locataire. Dans le second cas, l’initiative demandait l’interdiction de toute hausse de loyer supérieure à 5 % à chaque nouveau bail, soit lors de chaque changement de locataire, ce qui est tout à fait contraire au système actuel de fixation des loyers. Dans le troisième cas, l’initiative avait pour objectif d’introduire la notion de justes motifs à toute résiliation, alors même que le droit actuel prévoit que le bailleur est libre, sous réserve de la violation des règles de la bonne foi, de ne pas renouveler un contrat de bail à son échéance. La position de la CGI a été suivie et ces initiatives ont été rejetées par la Commission des affaires juridiques du Conseil national. Si l’Assemblée fédérale doit encore formellement en traiter, il n’y que très peu de chances que ces projets passent la rampe, et c’est tant mieux. Il y a lieu de relever que les représentants des milieux locataires tentent, par tous les moyens, d’accroître les droits des locataires. Si ces derniers, considérés comme la partie faible au contrat, doivent légitiment être protégés d’une façon suffisante, les propositions de leurs associations de défense sont pour nous totalement extrêmes et ne vont nullement dans le sens du maintien de la paix du logement… QuArtiEr dEs EAux-ViVEs Zoom sur uNE régioN dE gENèVE P. 04 P. 12 CEVA : uN VAstE ChANtiEr A démArré P. 16 PhiLiPPE ViALA : L'hommE dEs futurs QuArtiErs CEVA P. 18 dEs iNNoVAtioNs PLEiN LA mAisoN LEs éCoNomiEs VuEs du CiEL P. 20 P. 21 éCo-CoNsEiL : uN sErViCE subVENtioNNé Au sErViCE dEs ProPriétAirEs P. 22 LEs boNs gEstEs Pour PréVENir LA ProLiférAtioN dEs miCroPoLLuANts P. 23 séCurisEr sA PisCiNE Pour EN ProfitEr EN toutE séCurité P. 24 modifiCAtioN LégisLAtiVE réCENtE P. 25 JurisPrudENCE réCENtE P. 26 7E JourNéE dE L'éCoNomiE dE LA ProPriété P. 27 AgENdA / ACtu Cgi Nouvelle adresse dès le 1er juillet 2012 : rue de la rôtisserie 4 - 1204 genève Photo de couverture : © Magali GIrardin impressum IMMOSCOPE, édité par la Chambre genevoise immobilière Direction et administration : Chambre genevoise immobilière, rue de Chantepoulet 12, case postale 1265, 1211 Genève 1 Rédactrice responsable : Anne Hiltpold Responsable production et publicité : Tania Locher Conception graphique : Alternative communication, Genève Impression : SRO-Kundig, Genève immoscope n°111 juin - juillet 2012 3 ZooM Sur uNE réGIoN dE GENÈVE EAuX-VIVES Sur LE PoINT dE CoNNAÎTrE uNE TrANSForMATIoN MAJEurE AVEC L’AMéNAGEMENT dE LA GArE CEVA, LES EAuX-VIVES N’AVAIENT quE TrÈS PEu ChANGé dEPuIS LES ANNéES 1970. urBANISé, CoMME BIEN d’AuTrES FAuBourGS APrÈS LA déMoLITIoN dES ForTIFICATIoNS (1850), LE quArTIEr rECÈLE uNE PArTIE IMPorTANTE du PATrIMoINE ArChITECTurAL GENEVoIS dES XIXE ET XXE SIÈCLES. Textes par Laetitia Guinand. Photos de Magali Girardin. © Musée d’art et d’histoire - Photo : Bettina Jacot-descombes EAux-ViVEs 2012 Pour le monde entier, de l’art et des autres gens, Genève se résume visuellement aux Eaux-Vives. A travers deux trésors du patrimoine international : La pêche miraculeuse de Conrad Witz, qui fit du quartier le tout premier paysage réaliste de l’histoire (1444), et le Jet d’Eau qui habite la Rade, versus le Quai Gustave-Ador, depuis 1891. L’identification n’est pas dénuée d’ironie car la commune des Eaux-Vives, formée par l’administration française à l’époque de l’occupation (1798), est demeurée indépendante de Genève jusqu’en 1930. Elle posséda le premier grand port hors-les-murs de la ville (la Scie) de même que sa mairie – depuis devenue celle de tous, ses écoles, son marché et ses lieux de culte. L’autonomie politique, comme marque d’audace et de pouvoir, explique en partie l’importante concentration d’affirmations architecturales parfois très innovantes que recèle le quartier : Belle Epoque, Baroque, Art Nouveau, Déco, Le Corbusier, Maurice Braillard. 4 immoscope n°111 juin - juillet 2012 Urbanistes et architectes eurent la part belle au tournant du siècle avec un secteur entier à dessiner et rebâtir. Jusque là, le territoire des Eaux-Vives se partageait entre une succession de propriétés datant du XVIIIe siècle et quelques maisons basses vouées à l’artisanat. Le démantèlement de ces domaines, dont seuls subsistent les actuels parcs La Grange et des Eaux-Vives, offrit à l’urbanisation un vaste champ libre qu’elle cultiva de manière intensive jusqu’à l’épuisement des dernières ressources dans les années 1960-1970. Le CEVA (ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives -Annemasse) s’apprête à rappeler les pelleteuses et la saveur oubliée des grands travaux avec le réaménagement de l’ancienne gare (52000 m²) : nouveaux logements, Nouvelle Comédie, gare Jean Nouvel. Mais, pour autant, l’eau vive ne dormait pas, chantait l’autre. Quartier plus attractif et dynamique à Genève, tu meurs. Foi d’habitants, de commerçants, de passants, les Eaux-Vives sont, sans hyperlatif, le lieu idéal où vivre et dépenser son temps – nonobstant un léger souci de stationnement. Village urbain que tout rapporte à l’eau – sinon sa pléthore de bars à vins – il foisonne culturellement (cinéma, danse, théâtre), mélange les styles et les origines, brasse les nationalités et embrasse tous les métiers à commencer par l’artisanat toujours vaillant. Son genre : origines aristocratiques, pratiques démocratiques. Gigantesque réservoir d’eau potable pour le canton – le nom Aygues-Vives vient des sources qui jaillissaient au pied des Crêts Saint-Laurent (Terrassière-Villereuse) – il ouvre la porte à la ville, Rive gauche. Le jeu de l’arc a disparu depuis 1900 mais on y exerce encore le tennis, la voile et les plaisirs de la table – oh combien ! Ainsi qu’une histoire de Genève résumée en pierres, à commencer par celles du Niton. Lieux emblématiques Maison royale Mairie Bâtie en 1908-1909 par Henri Garcin et Charles Bizot (cf. Mairie), cette luxueuse résidence au style éclectique pompeux devait servir de pendant architectural à l’ancien hôtel Bellevue (Quai Wilson). Le faste de l’ornementation et le gabarit élevé (+1,5 m) tranchent avec la sobriété de la plupart des immeubles du Quai Gustave-Ador construits au début du XXe. L’aménagement du quai avait quant à lui débuté en 1856. L’ensemble fait partie du périmètre protégé de la Rade. Construite en 1909 par l’architecte Léon Bovy à qui l’on doit la quasi intégralité de la rue des Vollandes, la Mairie devenue service d’état civil genevois à la fusion des deux communes (1930) est un exemple tüpisch du Heimatstil, le style « suisse » très en vogue suite à l’exposition nationale de 1896. Une esthétique dont les autorités apparemment raffolaient au point d’en faire la marque de leur administration par la commande de l’école primaire (1897) et de la salle communale (1907) aux « maîtres » du genre, les architectes Henri Garcin et Charles Bizot. Rue de l’Avenir Immeuble clarté Rue Pictet-de-Rochemont Construit en 1931-1932, la maison de verre, son autre nom, (2-4, rue Saint-Laurent) est avec la petite maison de Corseaux l’un des deux seuls édifices réalisés en Suisse par Le Corbusier. Il avait été commandé par l’entrepreneur en ferronnerie, Edmond Wanner qui réalisa la charpente intégralement métallique. D’une très grande valeur patrimoniale, sa restauration s’est achevée en 2010, soutenue par l’Etat et la Confédération. La demande quant à un classement de l’œuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l’Unesco suit actuellement son cours. La Suisse a peu versé dans l’Art Nouveau. Trop lâché pour elle ? A l’exception de Genève dont la rue Pictet-de-Rochemont est l’exemple le plus abouti en termes de point de vue de cohérence et de qualité stylistique de ses immeubles pratiquement tous construits entre 1897 et 1910. Choisi pour gagner rapidement Cornavin de la gare des Vollandes (1888), le tracé provoqua la démission du Maire des Eaux-Vives opposé au démantèlement du Pré-L’Evêque. Parmi les plus beaux bâtiments se trouvent les immeubles d’angle : le Paon au n°7, signé Eugène Cavalli et Amy Golay, dont la rénovation vient de s’achever, ainsi que l’ouvrage d’Edouard Chevallaz au n°2 (1906) et celui faisant face à Pré-l’Evêque au n°8. Tous se caractérisent notamment par leurs toits en forme de poivrière. Avec un gabarit normal de cinq à six étages, les maisons plus basses sont une exception datant généralement de la fin du XIXe siècle que l’on rencontre à la Terrassière, avenue de la Grenade (bien qu’il y ait eu adjonction de trois niveaux du côté pair en 1923) ou encore à la rue de l’Avenir. Dans cette dernière, les maisons visibles sur la photo vont être prochainement remplacées par des immeubles, mais l’inscription à l’inventaire de trois bâtisses avec cours accessibles depuis la rue est en cours de procédure. immoscope n°111 juin - juillet 2012 5 QUARTIER DES Eaux-vives Banque Julius Baer Réalisé par Mario Botta entre 1987 et 1996 sur commande de son ancien propriétaire ING Bank, l’actuel fleuron de la banque Julius Baer est l’une des rares constructions d’envergure érigées récemment avec Eaux-Vives 2000 et Jargonnant, et incontestablement la plus excitante. Considérant de ses deux grands yeux carrés noirs la place du Pré-l’Evêque, le bâtiment comprend les ingrédients fétiches du Tessinois : la pierre couleur miel, les formes géométriques (en l’occurrence le rond des « ronds » ?), l’intérieur impénétrable mais baigné par la lumière naturelle qui s’introduit par les fentes des façades et le bombé du toit. Auteur de plusieurs édifices du genre (Lugano, Fribourg, Bâle), Botta a voulu ici évoquer l’architecture des palais florentins, premières maison-banques dans la tradition de la gérance de fortune. Squares de Montchoisy Avec leur drôle de silhouette mauve en forme de paquebot, les immeubles de Maurice Braillard et Louis Vial sur la rue de Montchoisy (66-72) sont une petite partie de ce que la presse nomma à l’époque la « première opération d’urbanisme à Genève ». Pensé par les deux architectes, le plan de ce nouveau « quartier modèle » élevé à la place de la propriété Naville prévoyait quatre grands squares (environ 800 logements pour une clientèle bourgeoise), dont la principale caractéristique fut de distribuer les entrées et pièces principales du côté jardin. Le premier lot fut réalisé en 1927-1929 et le dernier en 1955-1957. 6 immoscope n°111 juin - juillet 2012 Parc La Grange-Parc des Eaux-Vives Derniers vestiges des domaines qui occupaient les Eaux-Vives depuis le début du XVIIIe, les deux parcs comptent parmi les plus belles promenades du canton. Léguée par William Favre à la ville en 1917, La Grange comprend, en plus de la villa Lullin-Favre et de ses dépendances, l’Orangerie, la plus importante roseraie genevoise ainsi qu’un site gallo-romain (Ier siècle). Propriété de la commune des Eaux-Vives depuis 1919, le parc des Eaux-Vives est réputé pour l’hôtel-restaurant voué à cette activité depuis 1900 et le Tennis Club de Genève. Construite en 1898, cette vénérable institution de la terre battue accueillit le fameux Grand Prix ATP Tour de Genève (1980-1991). Quelques références Isabelle Brunier Historienne, Office du patrimoine et des sites, Département des constructions et des technologies de l’information (DCTI) XXe, un siècle d’architecture à Genève Infolio, 2009 Arts et monuments, Ville et Canton de Genève Armand Brulhart/Erica Deuber-Pauli, Georg, 1985 QUARTIER DES Eaux-vives Cinémas Scala Les époux Perrière, qui tenaient la salle (divisée en trois en 1991) depuis 1979, ont certes passé la main, mais l’esprit du cinéma indépendant demeure, incarné par Laurent Dutoit et José-Michel Bühler d’Agora Films (Bio 72). Construit en 1949, le lieu comprend un foyer dans le style moderniste des années 1930 ainsi qu’une fresque de Benjamin Vautier. Pilier de la culture genevoise, les Scala voisinent l’ADC « provisoirement » installé à la salle communale depuis 2004, toujours en attente d’une Maison de la danse, l’ineffable Am Stram Gram désormais orphelin de Dominique Catton (56, route de Frontenex) et la Nouvelle Comédie qui s’élèvera bientôt au-dessus de la future gare CEVA. Des Acteurs Le C. Richard Cressac, restaurateur Installé à la rue du Simplon 16 depuis six mois à peine, Richard Cressac est à son aise dans ce quartier qu’il tutoie déjà long comme le bras. « Il règne ici une vraie convivialité. On se rend service entre voisins et je les invite régulièrement pour une petite dégustation ! » Le célèbre caviste Nicolas Bonnet sort justement du restaurant après livraison de quelques précieuses Comtesse Eldegarde. « J’ai gardé mes fournisseurs de La Chaumière », sourit Richard Cressac en évoquant son précédent établissement (dix ans de direction). « A Troinex, j’ai appris ce que signifie être son propre patron. Moi qui ne savais pas planter un clou, j’ai dû d’un seul coup tout gérer. » Le truculent cuisinier venait de passer quinze années à la tête du Chat Botté (Hôtel Beau-Rivage) et dix autres plutôt encore comme chef de Georges Blanc à Vonnas. « Des années de folie ! Nous vivions comme des seigneurs, reçus partout à travers le monde. » Une première vie, suivie d’une deuxième, toutes deux désormais archivées sans regret. « En 2010, mon épouse m’a fait papa d’une petite fille et j’ai décidé de poser la montre. Ça a duré près d’un an, puis je me suis mis en quête d’une petite enseigne rivegauche, à proximité du centre-ville. » Richard Cressac a trouvé son bonheur au sein d’une concentration extraordinaire de bistrots, restaurants, pizzérias et bars de tous genres. « Plus il y a d’adresses qui marchent et mieux c’est ! Nous mangeons d’ailleurs les uns chez les autres avec mes copains de Da Paolo, de Chez ma voisine et de L’Esquisse. » La spécificité du C. ? « Mettre ma cuisine à la portée de tous. Ce quartier mêle toutes les classes sociales, des très aisées (pointant le patricien Quai Gustave-Ador, ndlr.) aux franchement populaires. » La carte propose des mets raffinés à prix digestes et un plat du jour à 23 francs. Avec son emphase naturelle, Richard Cressac conclut : « Ce quartier est fabuleux. C’est bien simple, je n’en bougerai plus ! » Editions La Joie de lire Francine Bouchet, directrice Pour de nombreux Genevois, La Joie de lire évoque l’arbre à surprises où leur maman allait cueillir de quoi nourrir leur imaginaire naissant. La librairie du Bourg-de-Four, l’une des premières en Europe à proposer de la littérature jeunesse (1937), a depuis longtemps fermé ses portes mais les éditions éponymes existent encore (trente à quarante nouveaux titres chaque année), et parents et grandsparents continuent d’y trouver la clé des songes pour eux-mêmes et leurs enfants. Installées au 5 chemin Neuf, elles sont dirigées depuis 1987 par Francine Bouchet, leur fondatrice. immoscope n°111 juin - juillet 2012 7 QUARTIER DES Eaux-vives « Bien-sûr, la période est particulièrement difficile, mais ce secteur a toujours été plus ou moins en péril. » L’éditrice lutte pour faire face à la baisse de l’euro – « la France est notre plus grand marché » – en courant les salons et festivals. « Nous avons développé la vente de licences et bénéficions de subventions qui nous sont vitales. » Lorsqu’elle rentre de ses tours d’Europe, Francine Bouchet apprécie « le quartier qui n’a pas tellement changé avec son parc au bout du quai et la proximité du lac. » Sans oublier de mentionner l’animation de ses cafés et magasins. « La pharmacie des Eaux-Vives est extraordinaire par la qualité de ses prestations. Je recommande aussi l’Adresse et le Coup de Girafe à la rue Maunoir pour manger ou boire un thé, ainsi que le Café de l’Amitié à l’angle de la rue de Montchoisy, un vrai bistrot qui compte beaucoup pour les habi- tants du quartier. » Le « local » n’a cependant rien à faire dans ses choix d’éditrice. « Nous accueillons des gens qui ont quelque chose à dire par le dessin et par le texte. Il y en a de très connus (Blanquet, Azouz Begag), d’ici (Albertine et Germano Zullo, Wasem, Corinna Bille) et d’ailleurs (Komako Sakai, Japon, Eva Janicovszky, Hongrie). Le seul critère est l’exigence. » LALIVE Me Alexander Troller, associé A l’angle de la rue de la Mairie – rue du Nant, un bâtiment industriel de 1930, devenu par la suite le garage Peugeot, abrite depuis 2005 une importante étude d’avocats internationale. Le verre des vitrines a fumé et c’est à peine si l’on discerne l’inscription LALIVE sur les grandes verrières où s’exhibaient naguère les derniers modèles du lion. Le showroom est devenu a discreet room. Raffiné, sans ostentation. « Ce bâtiment nous correspond parfaitement », commente Me Alexander Troller qui nous fait les honneurs du lieu. « Il a une histoire, en restant tourné vers l’avenir grâce à ses récentes transformations. » Fondée en 1994, l’étude spécialisée notamment dans les contentieux internationaux compte une centaine de collaborateurs répartis entre Genève, Zurich et Doha. « Les locaux ont une certaine importance pour les avocats, même si nombre de nos clients demeure à l’étranger. Lors de la rénovation complète de l’immeuble et de sa surélévation par les architectes Sartorio – De Chambrier – Dutheil, nous nous sommes chargés, en tant que futurs locataires, de l’aménagement intérieur en collaboration avec Olivier Brünisholz et Brigitte Diserens (DVK Architectes). » Les étages ont été subdivisés en bureaux et espaces de conférence. « Il a fallu ruser pour trouver un phasage qui conduise au mieux la lumière, car il n’y a que deux façades, tout en garantissant la confidentialité essentielle à la profession d’avocat. » Dans cet immeuble protégé, il était également nécessaire de maintenir les acquis d’époque, notamment les magnifiques ferronneries (portes d’entrées massives, rampes d’escaliers) et moulures Art déco. Une ornementation étrangement riche mais typique des édifices industriels et commerciaux genevois de l’entre-deux guerres. « Ici, le classique dialogue avec le moderne et l’ancien avec le nouveau. » Un état d’esprit qui a amené l’étude à se « délocaliser » aux Eaux-Vives. « C’est un quartier très vivant et très agréable à vivre la journée, plus éloigné, il est vrai, du « centre historique » du monde juridique que la rue de l’Athénée, notre précédente adresse. Certains repères changent dans la relation du citoyen à sa ville. » QUARTIER DES Eaux-vives L’Adresse Gabriele Azoulai, gérante D’assiette à bouche, puis de bouche à oreille, le restaurant est devenu l’une des adresses les plus recommandées du quartier. Il faut pourtant le trouver, perché comme les asiatiques des mégapoles, au premier étage d’un immeuble de la partie haute des Eaux-Vives, 32 rue du 31-Décembre. « Je suis tombée amoureuse de l’endroit », confie Gabriele Azoulai, créatrice du concept en 2005 avec sa fille Valérie. « C’est lui qui nous a imposé tous les choix et la marche à suivre. » L’enseigne est rouge, tout comme la cage d’escaliers conduisant aux trois espaces où cela se passe. « Ma fille s’occupe de la boutique » dans laquelle sont vendues de magnifiques fringues « tendance » pour femmes et hommes (APC, Diane von Furstenberg). Des séparations délimitent les territoires. Le magasin, ouvert la journée, jouxte la salle à manger et sa terrasse. « L’une des seules en ville sans voitures autour ! » La carte est simple en apparence, mais les saveurs sophistiquées justifient une note au Gault & Millau. « Nous cherchons sans cesse à nous améliorer. » Le secret de la réussite tient dans cette petite formule, magique en cuisine comme dans toute entreprise. « Nous sommes également très proches de nos clients qui nous sont fidèles. » Les costumes deux pièces-cravates côtoient des tenues décontractées et tous les âges se rencontrent. « Les Eaux-Vives, c’est le dernier village en ville, avec les Pâquis. Il attire beaucoup de jeunes. C’est aussi l’un des seuls endroits où l’on trouve encore de l’artisanat et une offre culturelle valable. Il faut absolument citer le magasin bio Le Marché de vie et celui de meubles design Arcadia (rue des Eaux-Vives), ainsi que la cordonnerie Betto (rue des Vollandes), les cinémas Scala et le théâtre Am Stram Gram. Avec en plus le lac et les parcs à proximité, c’est vraiment un petit paradis. Sauf pour circuler et se parquer car là, c’est devenu l’enfer ! » (Ndlr. L’Adresse met à disposition quelques places sur réservation.) Théâtre de l’Orangerie Valentin Rossier, directeur La saison s’ouvre à l’Orangerie, une première pour Valentin Rossier qui reprit l’an passé la direction du théâtre d’été installé en surplomb d’une des plus belles situations genevoises, le Parc La Grange. Edifiée en 1856 à l’arrière de sa Villa par François-Edmond Favre, amateur d’art dramatique, cette construction néo-classique reçut la double mission de divertir à la belle saison et, plus naturellement, de protéger l’hiver les plantes contre le froid. Redécouverte dans les années 1980, la scène à l’italienne a façonné sa réputation sous la direction de personnalités comme Richard Vachoux. Les travaux de rénovation commandés par la Ville de Genève viennent de s’achever, dotant la place d’une buvette et d’un coin transats. « J’ai toujours eu envie de tenir un resto », dit Valentin Rossier en plaisantant. « Sérieusement, l’identité de ce théâtre se fonde aussi sur la convivialité. Mais la détente n’implique pas l’indulgence. » On imagine mal, en effet, le fondateur de l'Helvetic Shakespeare Company transformer l’endroit en barnum Paléo lacustre même si ses choix de metteur en scène, d’acteur et maintenant de directeur, savent parfaitement marier la qualité à l’attractivité. En succédant à Frédéric Polier parti au Grütli, Valentin Rossier connaissait le lieu pour y avoir joué et dirigé Trois farces de Tchekhov (2000) et Qui a peur de Virginia Woolf ? en 2011. Il débute le 26 juin avec La ronde d’Arthur Schnitzler et poursuit en juillet par La conférence des oiseaux de (et adapté par) Jean-Claude Carrière. « J’aurais fait exactement la même programmation dans un théâtre à l’année. Mes seuls critères concernent les artistes et l’énergie qu’ils dégagent. » La saison comprend six spectacles dont deux créations originales, deux pièces pour enfants et deux performances durant le Festival de la Bâtie. « C’est très facile d’attirer ici les artistes car, à part Avignon, nous sommes indépendants de la concurrence saisonnière. Le vrai casse-tête est de savoir quand jouer avec la scène Ella Fitzgerald (distante de quelques mètres à peine), la proximité des Fêtes de Genève et la Lake Parade ! » immoscope n°111 juin - juillet 2012 9 Futuroscope Lifting, transformation, voire transmutation, les Eaux-Vives s’apprêtent à changer de visage avec le réaménagement de la gare et la construction de la ligne CEVA. Propriété des pouvoirs publics (Ville et Etat de Genève), ce périmètre de 52 000 m² est l’un des derniers grands potentiels à bâtir au centre-ville. Il est prévu d’enterrer la nouvelle gare CEVA dessinée par Jean Nouvel et de recouvrir l’esplanade de zones vertes, bordée par des logements (environ 300) et des équipements. Parmi les futurs aménagements, la fameuse Nouvelle Comédie dont le concours d’architecte vient d’être remporté par le projet SKYLINE (bureau FRES architectes, Paris). L’empreinte apposée sera d’autant plus spectaculaire qu’à l’exception de quelques constructions comme Eaux-Vives 2000 à la place de l’usine Caran d’Ache – délocalisée à Thônex dans les années 1980 – , de Jargonnant ou de l’immeuble Botta à la fin du XXe siècle, peu de choses ont été bâties depuis les années 1950-1970. C’est durant cette période de grande mutation que fut édifié un grand nombre d’ensembles (logement et commerce) comme les Squares de Montchoisy, les « 6 tours » (entre la rue du Nant, la rue des Cordiers et le Passage Linck), Simplon Lac, Montchoisy-Lac, la Tour Saugey, l’ancien siège de Zschokke (rue du 31-Décembre 40-46), Eaux-Vives-Centre, etc. Avec le chantier CEVA, le quartier se remet en train, donnant du mouvement à d’autres projets d’urbanisme et à la volonté d’améliorer l’ergonomie de cette partie centrale de la Ville de Genève. La Plage Toujours bloquée par le recours du WWF au moment de la rédaction de cet article, la Plage des Eaux-Vives devrait finir par voir le jour, un jour. « C’est tout de même un comble qu’on en soit là avec un projet voté à l’unanimité par le Grand Conseil fin 2009 », désespère Alexandre Wisard, directeur du service de la renaturation des cours d’eau (Département de l’intérieur et de la mobilité). « C’est d’autant plus frustrant qu’il s’agit d’une applica- 10 immoscope n°111 juin - juillet 2012 tion concrète de développement durable. » Sur le plan « social » parce que les Genevois pourront enfin bénéficier d’une vraie plage gratuite en bordure d’« un lac qui n’a jamais été aussi propre depuis quarante ans » avec deux buvettes et une promenade cycliste. « Elle sera deux fois plus longue (500 m) que la jetée des Pâquis. » « Environnemental » car le crédit voté (61 millions de francs) comprend la revalorisation d’un milieu « extrêmement riche, les roselières lacustres de Chens-surLéman (France) » en compensation biologique. « Economique » enfin, car « près de 60 millions de francs seront injectés dans la construction à Genève ». Le projet prévoit aussi l’installation d’un port public de 220 places en parallèle à l’agrandissement (privé) du port de la Nautique (440 nouvelles places). La digue de protection commune aux deux sera cofinancée par la Société nautique de Genève et par l'Etat, « un bel exemple de partenariat public /privé ! » Surélévations et rénovations Le potentiel de surélévation aux Eaux-Vives est « comparable à celui des Pâquis », selon Saskia Dufresne, directrice de l’Office des autorisations de construire (DCTI). « Actuellement, treize à quinze futurs nouveaux logements correspondent à des demandes définitives déposées auprès de notre service, trente-cinq à des demandes délivrées-acceptées et une trentaine à des demandes en cours d’instruction. » Les possibilités existent surtout dans la partie la plus éloignée du lac et sous réserve des contraintes patrimoniales qui concernent bon nombre d’immeubles soumis « à la loi Blondel (1983) sur les ensembles du XIXe et XXe. » Mais, même dans ce dernier cas, il est possible d’intervenir, notamment en aménageant les combles, comme pour cette belle bâtisse de la rue des Vollandes 10, datant de 1901 et proche du lac. Arnaud Turrettini, Régie Bory & Cie : « Nous avons créé un trois pièces en plus des deux appartements déjà existant sous les toits. Nous en avons profité pour poser des panneaux solaires et réaliser divers travaux comme changer les fenêtres et refaire la façade. » Parking du Pré-l’Evêque Les habitants en avaient rêvé, ils avaient même gagné le droit à un parking souterrain en votation contre le référendum lancé par les Verts en 2007. Ils en auront pour leurs frais. Ou plutôt l’inverse. Car « trop cher » est l’argument du Conseil administratif de la Ville de Genève qui balaya, après étude menée conjointement avec la Fondation des parkings, le projet en décembre 2011. « Entre 75 et 80 000 francs la place, en raison des conditions géothermiques difficiles », rappelle Claude-Alain Macherel, co-directeur du Département des constructions et de l’aménagement (DCA). Rémy Pagani, son magistrat, tente de rassurer : « Les places promises aux habitants des Eaux-Vives (250) seront comprises dans le projet de parking des « clés de Rive » actuellement à l’étude sous la place Pierre-Fatio. » Ce parking privé (environ 700 places) est vital pour la ville. Claude-Alain Macherel : « Il y a bien sûr le programme de piétonisation des deux cents rues, dont les cinquante premières sont déjà sous le coup d’un référendum (MCG, le peuple votera à l’automne, ndlr.). © archigraphie-ch QUARTIER DES Eaux-vives Aux Eaux-Vives, Henri-Blanvalet (tronçon chemin Neuf – rue Pictet-de-Rochemont) et le chemin de la Clairière. Mais aussi la piétonisation d’une partie du centre allant de Rive au Molard et comprenant la Vieille-Ville. Ce dernier plan nécessiterait à lui seul la suppression d’environ 500 places de parc. » Depuis l’obligation votée en mars dernier par le Grand Conseil de compenser chaque place en surface, ça complique le dessein. Antoine Barde, membre de la commission des transports à l’origine de la loi (modifiant la loi d’application de la législation fédérale sur la circulation routière, LaLCR, H 1 05) : « La question du parking est centrale dans la mobilité. On nous cite sans cesse en exemple des villes piétonnes comme Annecy, Lyon. Mais elles ont toutes des parkings de proximité. Croire qu’on va empêcher les gens de venir en ville avec leur voiture en supprimant des places de parc, c’est illusoire et nocif. Il doit y avoir complémentarité et non guerre des transports. » Place des Eaux-Vives Antoine Barde : « C’est la porte d’entrée de Genève, rive gauche. Mais sur cet axe central qui relie à la fois Thônex et Vésenaz au centre-ville, le trafic se bloque régulièrement depuis l’intensification des lignes TPG, en plus des bouchons habituels. Le rond-point est d’un autre temps ; il doit être repensé et la place redimensionnée. Et pourquoi ne pas envisager d’enterrer les voies ? On pourrait ainsi rendre à la place toute sa qualité et au trafic sa fluidité. C’est un comble qu’il nous soit si difficile de trouver des solutions de mobilité adaptées aux besoins de notre temps à l’endroit même – rue Pictet-deRochemont – où l’on perça un axe entier pour faire face à l’urbanisation de la cité au début du XXe siècle. (Sourire) Je ne dis surtout pas qu’il faut raser et construire de plus grands boulevards, mais nous devrions être capables de « modestes » projets d’envergure pour sortir des problèmes endémiques qui péjorent le quotidien des Genevois. » Et face au coût engendré ? « Ce type d’infrastructures est nécessaire au bon développement de notre économie. La mobilité, comme le logement, en est l’un des axes essentiels. » Rue de Montchoisy Un conflit de mobilité anime la rue de Montchoisy depuis son passage en zone 30 à l’automne 2011. Parkings en épi qui empêchent les commerçants de se faire livrer – mais qui ont fait gagner dix-neuf places pour les voitures et quarante pour les deux-roues – tronçon piéton entre la rue Maunoir et celle du 31-Décembre sous le coup d’une opposition, les rapports sont tendus avec la ville. Rémy Pagani, chef de l’aménagement : « La Confédération nous oblige à assainir d’ici 2018 soixante-cinq rues en « zone d’alarme » en raison de la pollution sonore et dont fait partie Montchoisy. Soit nous y parvenons, soit ce sera l’isolation de toutes les fenêtres prise en charge par la ville. » Claude-Alain Macherel complète : « Sur les quais et dans la rue des Eaux-Vives, également concernés, nous pouvons placer un revêtement phonoabsorbant moins efficace dans les zones 30. » Des demi-solutions générant de nouveaux problèmes, selon Antoine Barde : « Fermer un tronçon ne fait que reporter le problème sur d’autres rues. Il faut un concept global du type : à chaque mode de transport sa rue, pour répartir la charge différemment. Ou bien donner un sens unique à chacune : les Eaux-Vives pour gagner le centre et Montchoisy à l’inverse. » Mobilité – Aménagement : propositions d’Antoine Barde, député libéral-radical Le 1er secrétaire au Bureau du Grand Conseil, que l’on voit ici adossé au buste de Merle d’Aubigné, avenue Théodore-Flournoy, entretient une affinité particulière avec les Eaux-Vives. Pour des raisons familiales et professionnelles. Il y a vécu, fondé son entreprise (revendue en 2010) et dirige actuellement la société Fernand Basso SA située avenue de la Grenade. Le diagnostic établi, de même que ses propositions d’aménagement, résultent d’une expérience quotidienne du quartier qu’il apprécie par ailleurs : pêle-mêle, pour ses terrasses, sa restauration multinationale, son tennis au « site exceptionnel », sa boucherie (rue des Eaux-Vives) « qui prend encore le temps de faire rassir la viande » et la succursale de la boulangerie colognote Taillé (rue de Montchoisy). Antoine Barde : « L’aménagement du domaine public dépend techniquement de la ville, mais la question recèle des enjeux généraux (mobilité, sécurité) qui concernent le canton. Aux Eaux-Vives, le potentiel est important mais rien d’ambitieux n’est prévu. Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave, notamment en matière de trafic et de stationnement. » Le logement, les problèmes de circulation et de parking sont les trois plaies des Genevois. Et pas moyen de traverser le lac pour résoudre la question – du moins encore ! « Les solutions proviendront d’un consensus. Nous n’avons rien à gagner dans les querelles de principe. » immoscope n°111 juin - juillet 2012 11 Le vaste chantier du CEVA a démarré par Marc Lalive d’Epinay Les travaux du CEVA ont bel et bien débuté ! Pour s’en rendre compte, il suffit de flâner du côté de la gare des Eaux-Vives, vers le Bachet à Carouge ou non loin du parc Bertrand à Champel pour constater que la future liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse (CEVA) est sur les rails. Ou presque. C’est en effet en 2017 que l’on pourra se rendre à Annemasse au départ de la gare Cornavin. Une distance de 16 km (dont 14 km sur territoire genevois) qui sera parcourue en une vingtaine de minutes. Le 15 novembre 2011, le premier coup de pioche des travaux de la liaison CEVA a été donné à la Praille. De la construction de gares jusqu’au creusement de tunnels, ce sont d’importants chantiers qui se dérouleront au cours de ces prochaines années. Le tracé de la liaison CEVA, majoritairement souterrain, nécessite la construction de deux tunnels et de plusieurs tranchées couvertes. Deux ponts, l’un sur l’Arve, l’autre sur la Seymaz, viennent compléter les ouvrages à réaliser. 12 immoscope n°111 juin - juillet 2012 Le parcours du CEVA entre le centre de Genève et la ville d’Annemasse sera jalonné de six gares, dont cinq imaginées par l’architecte Jean Nouvel. Autour de ces infrastructures ferroviaires prendront place des projets d’espaces publics et des programmes d’urbanisation. In fine, plus de 7000 emplois et 2800 logements sont prévus à proximité immédiate des stations CEVA. En wagon pour un tour d’horizon ! Lancy-Pont-Rouge Première halte au départ de Cornavin : la gare de Lancy-Pont-Rouge. La station actuelle sera remplacée par une toute nouvelle gare aérienne. Elle est appelée à desservir le futur quartier Praille-Acacias-Vernets, où les trains « Grandes Lignes » s’arrêteront. Les travaux de la nouvelle gare de Lancy-Pont-Rouge débuteront mi-2013 et dureront trois ans. A terme, les travaux les plus imposants consis- teront en la réalisation d’un véritable quartier d’habitations et de bureaux conçu pour accueillir plus de 1000 logements et surtout 5400 emplois résultat d’un partenariat entre l’Etat et les CFF. Carouge-Bachet Prochain arrêt : le secteur Carouge-Bachet qui s’étend du Bachet, où se trouve le siège des Transports Publics Genevois (TPG), jusqu’à l’Office cantonal des automobiles et de la navigation. Dans ce périmètre sera bâtie la station de Carouge-Bachet ainsi que le tunnel de Pinchat. Dans tout ce secteur, le train circulera donc en sous-sol. Depuis Carouge-Bachet, il sera possible de rejoindre Coppet ou Annemasse sans changer de train. Le chantier de la station a débuté en février 2012 et devrait durer près de cinq ans. « In fine, plus de 7000 emplois et 2800 logements sont prévus à proximité immédiate des stations CEVA. » Dans cette zone, il est prévu de construire un P+R, une salle des fêtes, un hôtel ainsi qu’une vaste patinoire pour le Servette Hockey Club. C’est sur le secteur tout proche de La Chapelle-les-Sciers que 1200 logements seront construits. Genève Aéroport Vers Thonon/ Evian Genève Cornavin x- Vi v es FRANCE -E au Annemasse La Rochesur-Foron G en è A Champel, les travaux ont commencé en début d’année. Ils devraient durer près de cinq ans. Le secteur de Champel-Hôpital s’étend de la fin du pont sur l’Arve à l’avenue Théodore-Weber. La halte « Champel-Hôpital » se situera sous le plateau de Champel. Celle-ci offrira un accès direct au plateau ainsi qu’aux Hôpitaux universitaires de Genève via un tunnel souterrain. Hormis la halte CEVA de Jean Nouvel, aucun équipement supplémentaire n’est prévu dans le quartier. Vers Lausanne SUISSE ve Champel-Hôpital Coppet Vers Bellegarde/ Grenoble Vers Annecy Vers Bonneville/ St-Gervais © Illustrations : ceva.ch immoscope n°111 juin - juillet 2012 13 « Le coût du CEVA se monte à 1,567 milliard de francs, réalisation et études comprises. » Gare des Eaux-Vives Ce secteur verra la réalisation de la gare souterraine de Genève-Eaux-Vives et des tranchées couvertes de l’avenue Théodore-Weber et du chemin Frank-Thomas. L’édification de la gare se fera en deux phases. La première consiste à construire la gare elle-même, tandis que la seconde comprend la réalisation de la galerie commerciale au-dessus de la gare. Mais ce n’est pas tout ! En surface, d’importants équipements viendront s’ajouter à la station souterraine : le théâtre de la Nouvelle Comédie, des installations sportives (une piscine et des salles multisports, 14 immoscope n°111 juin - juillet 2012 des salles de musique ainsi qu’une crèche) compléteront le tableau final. 970 logements et 330 emplois sont prévus dans le périmètre élargi de la gare des Eaux-Vives. De quoi remodeler complètement cette partie-ci du quartier des Eaux-Vives. Le chantier devrait durer six ans. Chêne-Bourg Avec le CEVA, Chêne-Bourg va se métamorphoser. Pour bâtir la future halte enterrée, la gare actuelle sera mise sur des rails et déplacée. Car le bâtiment est classé. Il restera donc sur le site en témoignage du passé. En plus de la halte prévue, près de 1600 logements et des surfaces d’activités verront le jour autour de la nouvelle gare souterraine de la ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse. Les espaces publics environnants ont fait l’objet d’un concours remporté par le bureau EMA Architectes de Genève. « Palimpseste », nom donné au projet, a notamment conquis le jury chargé de départager les projets par « l’ouverture généreuse qu’il offre de la gare vers le centre existant de la commune grâce à un vaste parvis triangulaire ». Le démarrage des travaux des espaces publics devrait avoir lieu en 2015. Ces aménagements seront inaugurés en 2017 lors de la mise en service de la nouvelle liaison ferroviaire. Annemasse Bien que la construction de la gare d’Annemasse ne dépende évidemment pas de l’Etat de Genève ni de ses partenaires, le projet est suivi avec attention par les autorités du canton. Car c’est une gare d’importance qui sera édifiée. D’autant que le périmètre de trente hectares autour de la station française du CEVA comprendra d’importantes infrastructures : un centre de convention, pas moins de trois hôtels, un pôle d’affaires et une multitude de commerces. Le financement du CEVA Le coût du CEVA se monte à 1,567 milliard de francs, réalisation et études comprises. Un projet financé à hauteur de 55,47% par la Confédération et de 44,53% par le Canton de Genève. La part fédérale, de quelque 869 millions de francs, est assurée par le fonds d’infrastructure. Ce financement fait l’objet d’une convention entre la Confédération, le Canton de Genève et les CFF. © Illustrations : ceva.ch immoscope n°111 juin - juillet 2012 15 Philippe Viala : l’homme des futurs quartiers CEVA par Laetitia Guinand DANS LA CONSTRUCTION DE LA LIGNE FERROVIAIRE CORNAVIN-EAUX-VIVES-ANNEMASSE (CEVA), PHILIPPE VIALA GÈRE AVEC SES PARTENAIRES COMMUNAUX L’AMÉNAGEMENT EN SURFACE DES « NOUVEL » GARES - LOGEMENTS, INFRASTRUCTURES, ÉQUIPEMENTS, MOBILITÉ. SON TITRE EXACT : CHEF DE SERVICE DES INTERFACES ESPACES PUBLICS CEVA, OFFICE DE L’URBANISME, DÉPARTEMENT DES CONSTRUCTIONS ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION (DCTI). Interfaces CEVA, ça veut dire quoi exactement ? Nous sommes chargés de concevoir et de réaliser avec les communes les espaces publics autour des gares et haltes CEVA, et de faire le lien entre tous les acteurs concernés de près ou de loin par ces aménagements. Il s’agit principalement, par l’intermédiaire de concours de projets, de trouver des solutions aux problématiques liées à la mobilité. Mais l’espace public n’étant pas une fin en soi, nous devons aussi coordonner la réalisation des nouveaux quartiers qui vont naître à ces emplacements. Nous poursuivons le travail des « sociétés de valorisation foncière » (Lancy-Pont-Rouge, Eaux-Vives avec la Ville de Genève, Chêne-Bourg). Les besoins en logements, bureaux, crèches, équipements sportifs ont été identifiés et nous suivons la mise en oeuvre de leur programmation. Et ça fonctionne ? Oui. Le mécanisme de financement d’une grande complexité prévu dans le Projet d’agglomération n°1 oblige les différents acteurs - canton, communes, partenaires particuliers - à travailler ensemble. Et ça marche ! Justement, entre le canton, les communes, les CFF, Annemasse et les différents acteurs associés, on peine à comprendre qui décide et fait quoi dans le projet CEVA. Pour l’espace public, c’est relativement simple. Nous (le Canton de Genève) assumons la maîtrise d’ouvrage et le pilotage de l’aménagement des gares de Chêne-Bourg, Lancy et Carouge. Nous venons en renfort de la Ville de Genève, maître d’ouvrage aux Eaux-Vives et à Champel et d’Annemasse Agglo pour l’Etoile Gare. Quant à la partie ferroviaire et pour les gares et haltes CEVA au sens strict du terme, c’est une équipe dis- 16 immoscope n°111 juin - juillet 2012 Si vous étiez : Un aménagement urbain ? Un moyen de communication ? Sans aucun doute, la Piazza del Campo de Sienne. En tant qu’espace public autour duquel s’organise la vie de la société, les places publiques italiennes du XIIIe siècle, réinterprétées au XVIe, sont remarquables pour l’élégance de leur conception et leur capacité d’intégrer l’ensemble des fonctionnalités, y compris la plus élémentaire : la gestion de l’eau. On n’a pas fait mieux depuis. Le livre. Plus proche de nous, je citerais le plan d’écoquartier du Raquet à Douai, développé par l’agence SEURA (David Mangin et Florence Bougnoux), visant à accueillir 1000 nouveaux habitants et des équipements publics. Il répond aux préoccupations environnementales par de multiples projets d’espaces publics et architecturaux de haute qualité dans un contexte périurbain. C’est l’un des fleurons actuels de l’urbanisme du paysage et de l’approche environnementale. tincte, issue d’un partenariat entre les CFF et le canton qui pilote les travaux venant d’ailleurs de débuter. Le développement urbain est un domaine beaucoup plus complexe par le nombre d’acteurs pouvant intervenir. Prenons la gare des Eaux-Vives qui associent trois maîtres d’ouvrage principaux - la Ville de Genève, le canton pour le logement et les CFF Immobilier - auxquels il faut ajouter la Fondation des Parkings, les TPG et l’ensemble des services concernés. Les enjeux de coordination y sont extrêmes. Une utopie urbaine ? Une utopie qui s’est réalisée : le plan d’extension de Barcelone de 1860 d’Idelfonso Cerda (L’Ensanche en castillan ou l’Eixample en catalan). Mandaté par Madrid pour agrandir la ville, cet urbaniste lui a permis de sortir de ses murs, de ses contraintes et de rythmer son évolution en offrant une véritable armature d’espaces publics, au sein de laquelle de nombreux projets sont venus s’inscrire au fil des décennies suivantes et jusqu’à nos jours. L’utopie, c’est d’avoir pu anticiper, penser l’évolution et la mutation de ces espaces publics, toujours présents et créateurs d’une identité forte. Il a permis le « Barcelona, fatsa guapa » (Barcelone, fais-toi belle), toujours renouvelé. Vous êtes dans l’opérationel de A à Z, y compris pour la valorisation des terrains appartenant majoritairement au canton. Est-ce une nouvelle mission de l’Etat ? L’Etat a toujours rempli cette fonction opérationnelle en ce qui concerne la construction des routes et des trams. Mais à propos d’urbanisme « opérationel », il s’agit d’un nouveau visage de l’Etat. C’est l’impulsion d’Isabel Girault, directrice générale de l’Office de l’urbanisme (en poste depuis un an ndlr.) et par nos chefs du département, ancien (Mark Muller) et nouveau ad interim (François Longchamp). Le rôle de l’Etat n’est plus seulement de concevoir des PLQ, mais Mais l’aménagement de l’espace public n’est-il pas du ressort de la commune ? Effectivement, mais nous en avons reçu une « toute petite part » inscrite dans la loi H170. Cette compétence est strictement définie dans le cadre des mesures du projet d’agglomération, liée aux projets d’intérêt cantonal et d’agglomération du type du CEVA. On assiste à l’émergence d’une notion d’espace public d’intérêt stratégique d’agglomération, pour lequel le canton doit innover dans ses « modes de faire ». Comment jugez-vous les espaces publics à Genève ? Je vous retourne la question : en dehors des petites places du centre-ville et de la place des Nations, quel est ici votre aménagement préféré ? La politique d’espace public s’amorce depuis quelques années, notamment grâce au joli travail des services de la Ville de Genève. On voit le projet de Plainpalais enfin sortir ! Mais aucune comparaison avec ce qui se fait à Lyon, Barcelone, voire même à Lausanne, alors qu’une réflexion partagée sur l’aménagement est une véritable aspiration des Genevois dans la recherche d’une qualité de vie. Il est surprenant de constater l’existence d’une très belle école de pensée de l’espace public et d’excellents architectes et urbanistes-paysagistes comme ADR ou MSV, qui travaillent surtout à l’extérieur de Genève lorsqu’il s’agit de grands projets. Nous devons nous appuyer sur cette culture et ne pas importer des modèles préfabriqués. En lien avec les communes, le canton doit donc jouer un rôle, ça me paraît évident. Il faut des moyens pour concevoir et réaliser des espaces. A quoi ressemblera Genève après CEVA ? Genève sera toujours Genève, mais plus intense et plus belle surtout. Au-delà de la création de nouveaux centres (Lancy-Pont-Rouge, Eaux-Vives, etc.), les projets d’espaces publics doivent (re) mettre en valeur des quartiers de notre agglomération. Prenons le Bachet. Qui possède aujourd’hui une image positive de ce secteur où se rencontrent l’autoroute, la route cantonale et la plateforme des tramways ? C’est une sorte de « non lieu », dont nous voulons changer la perception en faisant redécouvrir aux Genevois ses qualités, notamment ses échappées visuelles sur le grand paysage, sans oublier de le raccrocher aux quartiers environnants. Tous ces critères qualitatifs ont sont essentiels dans le choix des lauréats des concours d’architecture. Nous voulons que les projets prennent en compte jusqu’aux ambiances nocturnes avec une conception lumière particulière. CV en quelques dates 2008-2012 Genève, Chef de projet, puis Chef de service des interfaces espaces publics CEVA, Office de l’urbanisme, DCTI 2003-2008 Strasbourg, Directeur de projet en urbanisme 1994-2003 Lyon, Chargé d’opération, puis Chef de projet en urbanisme : quartier de Lyon Gerland 1994 Institut d’urbanisme de Lyon : diplôme d’urbaniste et de juriste à Lyon 2 1968 Naissance à Saint-Etienne (France) © Magali Girardin de développer l’espace public avec des objectifs de qualité urbaine lorsque nous en sommes propriétaires ou lorsque nous réalisons du logement. dEs iNNoVAtioNs PLEIN LA MAISoN par Marc Lalive d’Epinay « il suffit de poser son doigt dans le lecteur biométrique qui remplace la serrure traditionnelle. » « Un parquet silencieux permet de faire baisser le volume sonore de près de 60 %. » 18 immoscope n°111 juin - juillet 2012 A en juger par le foisonnement de produits dédiés à l’habitat qui sont sortis ces derniers temps, on aurait tendance à penser que l’innovation se porte plutôt bien. Un des grands maux est sans nul doute le bruit. Si l’on tente de se protéger des nuisances sonores extérieures lorsque l’on est chez soi grâce au double ou triple vitrage, à l’intérieur de son logis, il est également possible de s’en prémunir. Comment ? En commençant par la pose d’un parquet silencieux, par exemple. Le sol stratifié a fait l’objet d’intenses recherches. Résultat : ces matériaux permettent de faire baisser le volume sonore de près de 60 %, si l’on se fie aux indications de certains fabricants. Grâce à un support en mousse posé entre la chape et le stratifié, les bruits engendrés par le claquement de talons ou des jeux d’enfants sont significativement réduits. Beaucoup de fabricants fournissent des parquets équipés d’une isolation phonique. un régulateur thermique intelligent Autre innovation et pas des moindres : Neurobat, une start-up issue d’un partenariat entre l’EPFL et le CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique), a lancé sur le marché un régulateur thermique « intelligent ». Il permet de faire des économies jusqu’à 50 % en se basant sur la météo et le comportement thermique des bâtiments. Une invention qui a valu à ses concepteurs de recevoir le Prix Suisse de l’Environnement 2012 dans le cadre de Swissbau à Bâle. Comment cela fonctionnet-il ? Actuellement, les régulateurs ne réagissent qu’à la température extérieure sans tenir compte des apports de chaleur comme le rayonnement solaire ou la production de chaleur des habitants. Le régulateur mis au point par Neurobat anticipe, lui, les changements climatiques, les données thermiques du bâtiment comme l’isolation et le vitrage ainsi que le comportement des habitants. « En plus de la température extérieure, notre appareil prend en compte l’ensoleillement, grâce à un capteur solaire, et la réaction du logement lui-même, au moyen d’un thermomètre placé dans une pièce témoin », explique David Lindelöf. « Un capteur de présence baisse automatiquement le chauffage lorsque personne n’est présent dans la maison. » Mais l’aspect le plus innovant du produit réside dans son « intelligence ». Les ingénieurs de Neurobat lui ont en effet ajouté des circuits de neurones artificiels. « Le système enregistre ces divers paramètres et les met en relation. Plus il « apprend », plus ses réglages deviennent précis, poursuit David Lindelöf. Le régulateur est donc capable d’établir des modèles météorologiques propres à la maison dans laquelle il est installé. » © Neurobat © www.presse.haro.de Qui A dit QuE LEs métiErs Liés à L’hAbitAtioN mANQuAiENt d’iNVENtiVité ? du PArQuEt siLENCiEux Au géNiAL réguLAtEur Qui PErmEt dE fAirE bAissEr LA CoNsommAtioN d’éNErgiE dE VotrE mAisoN EN PAssANt PAr LA sErrurE sANs CLé, VoiCi QuELQuEs ExEmPLEs dE NouVEAutés. © Alegna « Qu’ils soient en acajou, en noyer ou en poirier, les baignoires en bois sont une nouveauté sous nos latitudes. » Une baignoire en bois Une serrure biométrique © Glutz offrirait, en plus d’une sécurité absolue en matière d’infalsifiabilité, un confort intéressant : au lieu de chercher sa clé au fond de son sac ou de sa poche, il suffit de poser son doigt dans le lecteur biométrique qui remplace la serrure traditionnelle et la porte s’ouvre automatiquement. Aujourd’hui, la porte d’entrée d’un particulier s’ouvre encore avec l’aide d’une banale clé tournée dans une serrure. Jusque là, rien de bien révolutionnaire. Mais voilà que les images de portes qui se déverrouillent par le biais d’une empreinte rétinienne ou grâce aux seules empreintes digitales ne sont plus réservées aux films d’espionnage. Plusieurs entreprises, suisses notamment, proposent ce type de serrure aux particuliers. Simple gadget, objecteront certains ! Beaucoup de sociétés ont été séduites par ce type d’installation high-tech. Et pourquoi pas les particuliers ? Le système d’accès biométrique «Au lieu de chercher sa clé au fond de son sac ou de sa poche, il suffit de poser son doigt dans le lecteur biométrique qui remplace la serrure traditionnelle. » Il ne s’agit pas à proprement parler d’une innovation technologique, mais l’aspect racé et élégant de cette baignoire en bois a retenu notre attention. Qu’ils soient en acajou, en noyer ou en poirier, les baignoires en bois sont une nouveauté sous nos latitudes. Alors que celles réalisées à partir de ce matériau existent depuis belle lurette dans les pays asiatiques. Hormis son esthétisme raffiné, la baignoire en bois, en plus d’être écologique, retient très bien la chaleur de l’eau. Bref, de quoi donner envie de se laisser glisser au fond de ce récipient végétal. immoscope n°111 juin - juillet 2012 19 par Ali Ounaies Dans le but de sensibiliser les propriétaires du canton, l’Association des communes genevoises (ACG), avec le soutien de l’état de Genève, a entrepris la réalisation d’une campagne de thermographie aérienne du territoire genevois. Ces images, réalisées par un avion et par un hélicoptère tous deux équipés de caméras infrarouges, permettent de mettre en valeur les importantes déperditions de chaleur qui ont lieu à travers les toitures, et plus généralement les bâtiments. En effet, la consommation énergétique des immeubles représente la moitié de l’énergie totale utilisée à Genève. Sur la base du résultat de cette campagne, il est donc possible de mettre en évidence de manière très concrète ces pertes thermiques considérables. « La consommation énergétique des immeubles représente la moitié de l’énergie totale utilisée à Genève. » 20 immoscope n°111 juin - juillet 2012 Les images infrarouges brutes ont été traitées, puis restituées sous forme d’une « couche » supplémentaire dans la cartographie du Système d’information du territoire genevois (SITG). Cette carte thermographique, accessible au public, est naturellement un outil de pré-diagnostic très intéressant, mais elle représente avant tout un moyen d’attirer l’attention sur la thématique de l’efficacité énergétique des bâtiments et sur l’énorme potentiel d’économie d’énergie que recèle notre parc immobilier. C’est pourquoi le Service de l’énergie (ScanE), en collaboration avec la Haute école du paysage, de l’ingénierie et du paysage (HEPIA), a décidé, en plus de la mise en ligne de ces informations, de proposer un conseil personnalisé. Ce service est prodigué par un réseau de professionnels qualifiés, bénéficiant d’une expérience et d’une formation en matière d’énergie du bâtiment, complétées par une formation spécifique sur l’interprétation des images infrarouges et sur la démarche d’écoconseil, mise sur pied par le ScanE et l’Hepia. Les « éco-conseillers » agréés peuvent ainsi aider les propriétaires à interpréter la thermographie de leur bâtiment, mais surtout les conseiller en vue d’un assainissement énergétique de leur bien. Le contenu de ce pré-diagnostic est défini dans un cahier des charges commun afin de normaliser la prestation en question, pour laquelle une importante subvention du ScanE est versée directement par la mairie (voir page cicontre). Ces séances de conseil personnalisé constituent une excellente occasion pour les propriétaires d’anticiper les futures exigences légales sur le plan énergétique mais aussi de réaliser des économies tout en valorisant leur bien immobilier. © Service de l'énergie (ScanE) Les économies d’énergie vues du ciel © Steiner L’éCo-CoNsEiL : uN SErVICE SuBVENTIoNNé À L’ATTENTIoN dES ProPrIéTAIrES Qui est concerné ? Tout propriétaire de bâtiment d’habitation comportant moins de cinq logements et situé sur le Canton de Genève. Eco-conseiller Les avantages de l’éco-conseil • diagnostic de l’efficacité énergétique de votre bâtiment • identification des travaux à envisager en priorité • Estimation des économies escomptées • Potentiel solaire de votre rénovation • marche à suivre pour obtenir des subventions • rappel du cadre légal Ali ounaies, ingénieur en énergie et développement durable dans le domaine bâti, a suivi avec succès la formation organisée par l’Etat de genève. il est donc en mesure de prodiguer ce service subventionné. Pour prendre rendez-vous au 022 715 02 10 ou à [email protected] Comment procéder ? Contacter un éco-conseiller pour convenir d’un rendez-vous (seules les prestations fournies par un éco-conseiller ayant suivi et réussi la formation organisée par l’Etat de Genève donnent droit à une subvention) • Régler la prestation au terme du rendez-vous ou sur envoi d’une facture • Présenter un justificatif de paiement à la mairie afin de bénéficier du remboursement de la subvention • Préparer les documents nécessaires à l’entretien (liste disponible sur www.ge.ch/energie ) • • Prendre part à l’entretien de conseil et recevoir un rapport succinct Sur la base des conseils et du rapport reçus, évaluer les opportunités de réaliser des travaux d’assainissement et commencer à économiser ! • une prestation subventionnée et des tarifs préférentiels pour les membres Cgi Lieu du rendez-vous Coût global de la prestation Variante optimale dans le bâtiment concerné Membres Variante standard Chez l’éco-conseiller (CGI Conseils) Membres 300.– Non-membres 325.– 200.– Non-membres 225.– subvention (remboursé par votre mairie) 225.– 175.– montant final à votre charge Membres 75.– Non-membres 100.– Membres 25.– Non-membres 50.– Plus d'infos... des informations complémentaires comme la liste officielle des experts agréés, la marche à suivre, les modalités de subventionnement, etc. sont disponibles sur le site du Service cantonal de l’énergie (ScanE) : www.ge.ch/energie immoscope n°111 juin - juillet 2012 21 Les bons gestes pour prévenir la prolifération des micropolluants par Marc Lalive d’Epinay « Doucement la dose ! » C’est le message délivré par les services cantonaux de l’énergie des sept cantons romands. Ils veulent à travers ce slogan inciter chaque citoyen à lutter contre les micropolluants. « Chacun peut agir pour diminuer la quantité de micropolluants. Les principes à appliquer au quotidien peuvent être résumés en trois conseils : choisir des produits plus naturels, doser au plus juste, se passer des substances inutiles », explique Jean-François Jaton, président de la Conférence romande des responsables de la protection de l’environnement. Car une grande partie des substances synthétiques que l’on utilise au quotidien pour faire sa toilette, la lessive, la vaisselle, ou pour jardiner, terminent leur course dans les canalisations, et, in fine, dans les stations d’épuration des eaux usées (Step). « Une grande partie des substances synthétiques que l'on utilise au quotidien terminent leur course dans les stations d'épuration des eaux usées, qui ne parviennent pas à les détruire. » Sans parler des crèmes solaires, des médicaments ou des contraceptifs hormonaux. Seulement, les Step ne parviennent pas à les détruire. « Les micro-organismes présents dans les stations de retraitement des eaux n’arrivent pas à casser certaines chaînes de molécules trop compliquées », poursuit Jean-François Jaton. Conséquence : ces polluants se retrouvent dans l’eau des rivières, dans le lac Léman, dans les nappes phréatiques. Et donc dans l’eau potable et dans les poissons que nous consommons. Les scientifiques ignorent les effets que peut avoir un tel cocktail de substances synthétiques à long terme, que ce soit sur les écosystèmes aquatiques ou sur les êtres humains. Mais ils ont découvert que certains micropolluants perturbent le développement sexuel et la reproduction des poissons. Si certains micropolluants ne sont pour l’heure pas interdits ou ne le seront pas à l’avenir, parce qu’ils font partie intégrante de notre vie, il est néanmoins possible de se passer d’une grande majorité d’entre eux ou, au moins, de réduire leur dosage lors de leur utilisation. Choisir un produit naturel alternatif reste cependant la meilleure solution. © www.bfu.ch Sécuriser sa piscine pour en profiter en toute sérénité par Tatiana Tissot Alarme sonore, couverture de sécurité, clôture : quels dispositifs adopter pour empêcher les accidents autour de son bassin de natation ? Le pire peut arriver autour d’une piscine sans surveillance. Une chute dans l’eau peut se solder par une noyade, un danger non négligeable pour les jeunes enfants. Procéder à quelques installations permet de profiter de sa piscine en toute quiétude, en limitant les risques pour sa famille… et pour le voisinage ! Il existe différents systèmes pour prévenir les accidents. Efficace, la couverture de piscine rigide rend le bassin inaccessible dès lors que les adultes ne surveillent plus le périmètre. Elle recouvre entièrement la surface et ne doit laisser aucun espace sur les bords. Grâce à sa rigidité, la structure peut soutenir le poids d’un humain et ne peut être déplacée manuellement. Pour la manœuvrer, il faut débloquer un interrupteur à l’aide d'une clef. L’inconvénient, c'est que son usage demande une certaine discipline : il faut la refermer à chaque fois qu’on s'éloigne, en emportant idéalement la clef avec soi. En contrepartie, la couverture résistante offre des avantages : elle retient les saletés et diminue les pertes énergétiques. Un système d’alarme sonore est en comparaison moins pratique. Une fois branché, il détecte la chute d’un corps dans l’eau. Seulement, il faut impérativement se trouver sur place pour secourir la victime ! Combiner différentes mesures peut être une solution. Ainsi, la couverture est replacée lors d’absences, alors que l’alarme est enclenchée durant la journée lorsque l’on s’installe de l’autre côté du jardin. « Le danger de noyade concerne particulièrement les enfants : ils sont entre trois et cinq à perdre la vie chaque année dans des bassins privés suisses, selon le Bureau de prévention des accidents. » La clôture, indispensable ! Même si aucune mesure n’est obligatoire en Suisse, l’ajout d’une barrière autour du bassin ou de la propriété reste primordial ! Selon le Code des obligations, le propriétaire peut être tenu pour responsable en cas d’accident s’il n’a pas suffisamment sécurisé sa piscine. Une clôture d’un mètre de haut et fermée à clef autour du terrain permet d’empêcher l’accès à des tierces personnes… ou du moins de ne pas engager sa responsabilité si un malheur survient. A côté de cela, aucune statistique ne fait mention des rescapés ayant subi des lésions cérébrales irréversibles. Un trop long manque d'oxygénation les condamne à demeurer handicapés. D’autres membres de la famille ne sont pas à l’abri d'une chute inopinée dans le bassin, comme les personnes âgées aux facultés mentales diminuées et les animaux de compagnie. Malgré tous les dispositifs de sécurité, il faut garder en tête que le risque zéro n’existe pas. Surveiller les jeunes enfants reste la meilleure garantie qu’il ne leur arrive rien pendant leurs jeux aquatiques ou autour de la piscine ! immoscope n°111 juin - juillet 2012 23 Cgi CoNsEiLs modifiCAtioN LégisLAtiVE RÉCENTE JurisPrudENCE RÉCENTE par Anne Hiltpold 1 modification aux plans d’utilisation du sol de la Ville de genève du 20 février 2007 Par arrêté du 18 avril 2012, le Conseil d’Etat a approuvé la modification du 28 juin 2011 du règlement relatif aux plans d’utilisation du sol de la Ville de Genève du 20 février 2007. 1 AsLoCA : absence de qualité pour recourir Dans ce cadre, la Chambre genevoise immobilière (CGI) avait déposé des observations contre cette modification qui propose, en substance, le maintien de certaines affectations (cafés-restaurants ou magasins d’alimentation notamment) dans les surfaces au rez-de-chaussée des bâtiments. Cette modification porte à nos yeux une grave atteinte à la garantie de la propriété et à celle de l’économie, de sorte que nous vous informons que la CGI a recouru contre cet arrêté du Conseil d’Etat. Dans trois arrêts récents de la Chambre administrative de la Cour de Justice, la qualité pour recourir de l’ASLOCA a été niée. Dans le premier cas, l’ASLOCA avait recouru contre une autorisation permettant à un propriétaire de surélever son immeuble. Il a été jugé, par arrêt du 18 octobre 2011 (ATA /664 /2011), que l’ASLOCA, à la lecture de ses statuts, ne se vouait pas, par pur idéal, aux questions visées à l’art. 145 al. 3 de la Loi sur les constructions et installations (LCI). Cette disposition accorde en effet la qualité pour recourir contre toute décision prise par le Département en application de cette loi aux associations d’importance cantonale ou actives depuis plus de trois ans qui, aux termes de leurs statuts, se vouent, par pur idéal, à l’étude des questions relatives à l’aménagement du territoire, à la protection de l’environnement ou à la protection des monuments, de la nature ou des sites. Le but premier de l’ASLOCA étant la défense de ses membres, en particulier leur assistance juridique, elle n’a donc pas la qualité pour recourir au sens de cette disposition. Par arrêts du 24 janvier 2012 (ATA/50/2012 et ATA/51/2012), la Chambre administrative de la Cour de Justice a également jugé, pour la même raison, que l’ASLOCA ne disposait pas de la qualité pour recourir contre un plan d’affectation au sens de l’article 35 alinéa 3 de la loi d’application de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (qui reprend mot pour mot les exigences fixées à l’art. 145 al. 3 LCI). L’ASLOCA avait, dans ces deux affaires, recouru d’une part, contre la loi modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Lancy 24 immoscope n°111 juin - juillet 2012 dans les secteurs du Pont Rouge et de la gare CEVA et, d’autre part, contre le plan localisé de quartier sur le même secteur, qui prévoyait l’édification de trois groupes d’immeubles destinés à des activités commerciales et administratives, en raison de la proximité des voies de chemin de fer. La Chambre administrative de la Cour de Justice a néanmoins examiné si les conditions applicables au dépôt d’un recours corpo ratif, permettant à une association d’agir pour la défense des intérêts pour ses membres, étaient réalisées. Dans les trois cas, il a été considéré que ces conditions n’étaient pas réunies. S’agissant du recours contre la surélévation, il a été jugé que seule une très faible majorité des membres de l’association recourante pourrait être concernée par le projet litigieux. S’agissant du recours contre le PLQ, il a été considéré qu’aucun des membres de l’ASLOCA n’était domicilié à l’intérieur du périmètre visé par le plan litigieux et qu’il était en outre notoire que la majorité de ceux-ci n’était pas domiciliée dans un périmètre voisin. Enfin, s’agissant du recours contre la loi de déclassement, il a été relevé que les conclusions en annulation de la loi prise par l’ASLOCA allaient même à l’encontre des intérêts des membres, puisque l’admission du recours conduirait au rétablissement de la zone ferroviaire initiale, qui rendrait plus difficile, voire impossible, l’implantation de logements. Autrement dit, les membres de l’ASLOCA ne disposaient d’aucun avantage ni intérêt pratique à l’admission du recours. Ces décisions sont bien évidemment satisfaisantes dans le contexte actuel où il apparaît que l’ASLOCA s’oppose à bien des projets et retarde ainsi la construction de logements. 2 Sous-location : le souslocataire doit avoir l’intention claire et non équivoque de réintégrer les locaux Dans un arrêt du 10 janvier 2012 (4A_22/2011), le Tribunal fédéral a confirmé sa précédente jurisprudence d’octobre 2010 (4A_367/2010), selon laquelle la sous-location doit être provisoire. Dans cette affaire, le bailleur avait résilié le bail pour l’échéance (congé ordinaire) sans indiquer de motif. Dans le cadre de la procédure en contestation de congé, le bailleur avait motivé son congé par le fait, entre autres, que le locataire avait sous-loué le bien sans son consentement. Le Tribunal fédéral a rappelé qu’une résiliation ordinaire ne nécessite pas de motifs particuliers, chaque partie étant libre de mettre fin au contrat en respectant les délais et termes contractuels ou légaux. La seule limite à cette liberté contractuelle réside dans le principe de la bonne foi, puisque le congé qui y contrevient est annulable. Un congé est annulable lorsqu’il ne répond à aucun intérêt objectif, sérieux et digne de protection, lorsqu’il est purement chicanier ou lorsqu’il repose sur un motif qui ne constitue manifestement qu’un prétexte. Un défaut de motivation ou une motivation incorrecte peut constituer un indice de l’inexistence d’un intérêt digne d’être protégé. Le fait de ne pas requérir le consentement préalable du bailleur pour sous-louer est susceptible d’entraîner la rupture de la relation de confiance entre le bailleur et le locataire, de telle sorte que la résiliation ordinaire n’apparaît pas comme contraire à la bonne foi. Le congé est annulable lorsque le locataire a fait valoir des prétentions découlant du bail. Le droit de sous-louer fait partie des prétentions que le locataire peut faire valoir. Cela étant, la sous-location doit avoir un caractère provisoire. Elle vise les cas où, en raison notamment de son travail ou d’un séjour à l’étranger, le locataire laisse l’usage de son logement à un tiers pour des motifs financiers ou lorsque, suite au départ ou au décès d’un membre de sa famille, l’appartement est devenu trop grand pour le locataire seul. Une vague intention de réintégrer le logement n’est pas suffisante pour justifier une sous-location. Le fardeau de la preuve appartient au locataire, qui doit prouver sa claire intention de réintégrer son logement dans un avenir prévisible. Ainsi, le Tribunal fédéral a considéré que, dans le cadre d’une résiliation ordinaire (contrairement à la résiliation anticipée qui requiert des conditions plus strictes), le simple fait de ne pas requérir le consentement préalable du bailleur peut déjà suffire à anéantir le lien de confiance qui lie le bailleur au locataire, de telle sorte que le congé ordinaire n’apparaît pas contraire à la bonne foi. Le Tribunal a par ailleurs confirmé son revirement de jurisprudence en énonçant clairement que la sous-location devait être provisoire, à défaut de quoi il était possible de considérer que le locataire procédait à une substitution de locataires par la voie déguisée de la sous-location, comportement constitutif d’abus de droit. Nous ne pouvons que saluer cette jurisprudence qui clarifie de façon bienvenue le but poursuivi par la sous-location et qui permet d’éviter qu’elle ne soit utilisée comme un moyen détourné pour transférer le bail à un tiers. immoscope n°111 juin - juillet 2012 25 7e journée de l’économie de la propriété CrisE fiNANCièrE Et CoNséQuENCEs sur LE mArChé immobiLiEr LémANiQuE 31 AoÛt 2012 Cgi CoNsEiLs orgANisE, EN CoLLAborAtioN AVEC LA sECtioN hEC dE LA fACuLté dEs sCiENCEs éCoNomiQuEs Et soCiALEs dE L’uNiVErsité dE gENèVE Et L’iNstitut d’étudEs immobiLièrEs, LA 7E JourNéE dE L’éCoNomiE dE LA ProPriété Qui AurA LiEu LE VENdrEdi 31 AoÛt 2012 dE 8h30 à 12h00 à uNi bAstioNs. donnera à l’auditoire la possibilité de participer à la discussion, notamment en interrogeant les orateurs ou en faisant partager leur propre opinion. La seconde conférence aura pour objectif de présenter une analyse des menaces et risques qui pèsent sur la gestion immobilière commerciale. Cet exposé permettra de mieux appréhender le marché actuel relatif à l’immobilier commercial. Les gestionnaires et investisseurs seront ensuite ainsi capables de mieux le cerner. Ce séminaire s’adresse en particulier aux professionnels et spécialistes de l’immobilier, avocats, banquiers, financiers, fiduciaires, assureurs, fonctionnaires, ainsi qu’à toute personne intéressée par l’économie de la propriété immobilière. La manifestation s’orientera autour de trois conférences, animées par des orateurs qui font autorité en la matière, qui traiteront de différents aspects du marché immobilier et de leur évolution face au contexte économique difficile en relation avec la crise financière. La journée s’ouvrira sur un débat d’idées autour des conséquences de la crise financière sur le segment de l’immobilier résidentiel de luxe. Ce débat permettra d’une part, aux orateurs de présenter leur analyse de marché de ce type d’objet et, d’autre part, La dernière conférence s’attachera à détailler le mécanisme de l’octroi des crédits immobiliers, notamment son évolution plus restrictive eu égard aux nouvelles directives édictées par les organismes de régulation, afin de s’adapter aux marchés monétaire actuels. Enfin, la manifestation sera clôturée par une synthèse qui récapitulera les points forts de la rencontre et les mettra en exergue afin d’établir une prévision du marché. « La manifestation s’orientera autour de trois conférences, animées par des orateurs qui font autorité en la matière. » Plus d’infos et inscription... Le programme complet et le formulaire d’inscription sont disponibles sur www.cgiconseils.ch rubrique Cours & séminaires / Journée de l’économie de la propriété. 26 immoscope n°111 juin - juillet 2012 LEs CoNférENCEs Modérateur de la manifestation : M. Charles spierer Président du conseil de fondation de l’Institut d’études immobilières Quelles conséquences sur l’immobilier résidentiel de luxe ? Débat animé par M. thierry oppikofer Journaliste Avec la participation de M. thierry barbier-mueller Administrateur délégué Société Privée de Gérance M. Anthony Collé Directeur Groupe MK M. grégory marchand Directeur des ventes CGi IMMOBILIER immobilier commercial : gestion du risque locataire M. Pierre Jacquot Directeur OROX Asset Management Nouvelles mesures dans l’octroi des crédits immobiliers M. blaise goetschin Président de la direction générale Banque Cantonale de Genève (BCGE) Modules de formation 28 AoÛt Et 4 sEPtEmbrE 2012 moduLE dE formAtioN JuridiQuE i « CoNCLusioN du CoNtrAt dE bAiL » 31 AoÛt 2012 sémiNAirE ACAdémiQuE « JourNéE dE L'éCoNomiE Et dE LA ProPriété » 4 sEPtEmbrE 2012 sémiNAirE immobiLiEr « gérANCE » 28 AoÛt Et 4 sEPtEmbrE 2012 moduLE dE formAtioN JuridiQuE ii « fiN du CoNtrAt dE bAiL » 20 Et 25 sEPtEmbrE 2012 moduLE dE formAtioN ComPtAbiLité immobiLièrE Juridique CGI Conseils propose cinq modules de formation juridique - de deux fois deux heures - à toutes les personnes souhaitant se familiariser avec le droit du bail et de la PPE, ainsi qu’avec le contentieux et la procédure en matière de bail à loyer. de la conclusion du bail jusqu’à sa résiliation et le départ du locataire, en passant par la fixation du loyer et son recouvrement par la voie de l’exécution forcée, les participants obtiendront dans ce cadre des réponses précises à leurs questions par le biais de présentations détaillées et de supports de cours complets. deuxième session 2012 : mardis de 8h30 à 10h30 module i : 28 août et 4 septembre / module ii : 11 et 18 septembre module iii : 25 septembre et 2 octobre / module iV : 16 et 30 octobre module V : 6 et 13 novembre Comptabilité immobilière Modules de formation un module de deux fois deux heures permet d’aborder la technique pour tenir une comptabilité simple en matière de gestion d’un bien immobilier, l’étude de pièces comptables remises par une agence immobilière dans le cadre de son mandat de gestion ainsi que les interactions entre la comptabilité et la fiscalité. deuxième session 2012 : jeudi 20 et mardi 25 septembre de 10h15 à 12h15 Modules de formation www.cgionline.ch rENsEigNEmENts Et iNsCriPtioNs : Prise de position de la Cgi ACtu Cgi Nomination du Vice-président de la Cgi : Cyril Aellen restriction du 2e pilier : la Cgi s’y oppose ! Suite au rapport du Conseil fédéral sur le retrait du 2e pilier, la Chambre genevoise immobilière s’est opposée, avec force, aux mesures tendant à restreindre les possibilités de retrait anticipé pour l’acquisition du logement. L’encouragement à la propriété du logement (EPL) par le biais du retrait anticipé de son avoir vieillesse est la seule mesure conséquente pour favoriser l’accession à la propriété. Considérant que l’acquisition de son propre logement participe à la prévoyance vieillesse, il apparaît comme une protection de qualité pour les retraités. Au regard du prix élevé de la propriété en Suisse, l’EPL constitue, pour un très grand nombre de ménages, l’unique moyen d’investir dans leur logement. Marié et père de quatre enfants, Cyril Aellen est avocat et indépendant depuis quatorze ans. Il est membre du comité de la Chambre genevoise immobilière et préside la Section des propriétaires de villa depuis déjà plusieurs années. Il a été le dernier président du Parti Libéral Genevois. Membre du Conseil municipal de la commune de Bernex durant quelques années, il a été président de la commission d'urbanisme. Il est sensible à la cause des propriétaires et passionné des questions urbanistiques, notamment du Canton de Genève. e escopscope oOpIMMO M c IOM s IMM Le magazine de l’économie et de la propriété immobilières de la Chambre genevoise immobilière, association des propriétaires ilières té immob proprié N°taires 110 avril 2012 de la proprié tion des mie et ilière, associa ne de l’éconoise immob Le magazi re genevo de la Chamb er 2012 N°109 févri s ires ière obil propriéta imm riété on des prop ciati de la , asso ie et obilière nom 11 l’éco se imm evoi e de re 20 azin e gen Le magChambr cemb de la 8 dé N° 10 toutes les publications sur : www.immoscope-ge.ch Plus d’infos... èVE www.cgionline.ch/Prises de position / Les actions de la Cgi QuArtiEr gE dEs bAiNs CArou Zoom sur uNE régioN dE gENèVE dE gEN régioN LLE sur uNE uE Zoom ut ? isE CE m : LAN ioNs udo ! :vantes » VEiLbitAt N VAune secondeséchance esinno r u io s vi : à l'épargne-logement s s hA EPt s Cretegnyreouides s rétion r itionsolu orteos gist app dE E ExC yve faut de res : disp « ilre Assemblée générale de la Cgi : écai ilier uN : invités poth mob genèvedes effe qualité chde le hy els imL’usPi que elle mar Cédu oits ré une nouv et dr t : la genève raul à l gi isme isabe rban de l’u de prestige dans le bâtiment sicli immoscope n°111 juin - juillet 2012 27 Ça déménage ! A compter du 1er juillet, la Chambre genevoise immobilière se trouvera dans de nouveaux locaux. Dès cette date, l’arcade sera ouverte aux horaires habituels, du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 16h. Retrouvez-nous à notre nouvelle adresse : Rue de la Rôtisserie 4 www.cgionline.ch