Programme PDF - Documentaire sur grand écran

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Programme PDF - Documentaire sur grand écran
Doc & Doc, c’est toute l’année, chaque deuxième mardi du mois.
Doc & Doc, c’est une soirée où des documentaires se font écho.
Forum des images
2 rue du Cinéma / Forum des Halles
75001 Paris M° : Les Halles - Rens. : 01 44 76 63 00
www.forumdesimages.fr
Tarif / séance : 6€ - Tarif spécial pour les 2 séances : 10€
Tarif réduit / séance : 5€ (adhérents à Documentaire sur Grand Ecran
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Documentaire sur grand écran
Tel : 01 40 38 04 00 - www.docsurgrandecran.fr
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Doc &Doc
Documentaire sur grand écran et le Forum des images
présentent
Le rendez-vous documentaire mensuel au Forum des images
ROSS MCELWEE
CHRONIQUES AMERICAINES
MARDI 5 NOVEMBRE 2013
19h - EN PRÉSENCE DU CINÉASTE
BACKYARD
un film de Ross McElwee (1984, 40’)
EN PRÉSENCE DU CINÉASTE
20h45 - PHOTOGRAPHIC MEMORY
un film de Ross McElwee (2011, 84’)
A l’occasion de la sortie du coffret DVD « Ross McElwee – Chroniques américaines » édité par Documentaire sur
grand écran, nous invitons le cinéaste américain à venir présenter 2 des 4 films contenus dans ce coffret.
Caméra à l’épaule, Ross McElwee filme depuis plus de 35 ans sa vie et celle de ses proches en prise avec l'Amérique d'aujourd'hui. Backyard inaugure cette série de films autobiographiques qui, jusqu’à son dernier, Photographic Memory, utilisent le
même procédé : tricoter les mailles d’un récit en juxtaposant aux archives personnelles compilées au fil des ans la justesse
d’un commentaire subjectif, empreint d’auto-dérision et d'une saine acuité politique, porté par la voix du cinéaste.
Les films de Ross McElwee sont comme les pièces du puzzle d’un roman familial enchâssé dans l'Histoire contemporaine, un
feuilleton documentaire dont chaque épisode appelle expressément la suite.
Annick Peigné-Giuly, Hélène Coppel – Documentaire sur grand écran
19h BACKYARD
Etats Unis, 1984, Beta SP, couleur, 40’
Réalisation : Ross McElwee
Image, son, montage : Ross McElwee
Production : Homemade Movies
Regard autobiographique sur la relation du cinéaste avec son père, et de ce dernier avec les noirs qui ont travaillé dans la
maison familiale, ce film évoque par là-même également les relations difficiles entre noirs et blancs en Caroline du Nord.
(...) En commençant Backyard, je n’avais pas prévu qu’il traiterait de la mort de ma mère et de la vie
des Noirs qui travaillaient périodiquement à la maison de mon père, Lucille, cuisinère et femme de
ménage, Melvin son mari et Clyde cousin âgé de Lucille qui exécutait de petits travaux d’extérieur. Ils
formaient tous les trois une sorte de famille fantôme cheminant aux côtés de ma famille. Backyard
ne contient aucune interview. En fait, il y a dans ce film très peu de dialogues. Il s’agit plutôt de
silences. Il comporte une intensité non verbale due, je crois au fait que le spectateur sent la tension
qui existe entre le père et le réalisateur, entre la famille blanche et la famille noire, et, pour finir, entre
les vivants et les morts. (...)
Une scène dans laquelle ces tensions implicites sont explorées, est celle où mon père installe un filet de volley-ball. Il doit y avoir une fête, ce soir-là, dans la cour, en l’honneur du départ de
mon frère. Pendant que je filme, mon père commente, réellement troublé : “Je ne vois vraiment pas
pourquoi tu gâches toute ta pellicule pour ça.” Après avoir consulté un manuel, il essaie de mesurer
à l’aide d’un mètre à ruban la distance précise entre les deux poteaux du filet. Je commence à comprendre, même en regardant l’obectif, que mon père ne pourra jamais mesurer cette distance considérable si je ne tiens pas l’une des extrémités du mètre. Je tends la main vers mon père, celle qui tient
le micro, elle entre dans le champ et mon père me donne un bout du ruban. Puis il mesure la distance
correcte en reculant, le long mètre blanc formant entre nous un lien de plus en plus ténu. Le plan
contient un troisième “théâtre” de vision. Derrière mon père, en arrière-plan, Melvin décrit méthodiquement des cercles avec sa tondeuse. La scène n’aurait pas produit le même effet si un autre que
moi avait pris la caméra. Il était impératif que la scène se déroule littéralement de mon point de vue,
que ce soit moi l’auteur de l’image, avec les maladresses que cela impliquait.
Cette scène indique bien, je crois, ce qu’une approche solitaire et autobiographique peut accomplir
au cinéma, si le réalisateur a la chance de tomber sur une situation comme celle décrite ci-dessus.(...)
Backyard a aussi beaucoup compté pour moi parce que j’ai commencé à y explorer la possibilité d’une narration personnelle subjective avec voix off - narration qui est le reflet de mes réactions et de mes observations sur ce qui se passait pendant que je filmais. Si ça marche, on a l’impression, non seulement de voir à travers les yeux du cinéaste, mais aussi d’entrer soudain dans sa pensée. Il fallait que la narration de Backyard soit fortement personnelle sans être pour autant larmoyante ni pharisaïque - deux pièges potentiels pour un film qui parle, entre autres choses, de la
mort d’une mère et de l’apartheid racial poli qui sévit dans ma ville natale comme dans toute la
Caroline. Pour contrecarrer ces handicaps potentiels, la narration devait être sèche, ironique et, si
possible, humoristique.(...)
Extraits de Trouver sa voix par Ross McElwee, Trafic N° 15, été 1995
> SEANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC ROSS MCELWEE
20h45 PHOTOGRAPHIC MEMORY
Etats Unis, 2011, projection numérique,
couleur, 84’
Réalisation : Ross McElwee
Image, son, montage : Ross McElwee
Production : Homemade Movies
Ross McElwee a filmé toutes les étapes de l'évolution de son fils Adrian. Aujourd'hui, il s'intéresse à l'ado renfermé et rebelle
qu'il est devenu et se souvient de sa propre jeunesse. L'occasion d'un retour en Bretagne et sur les traces d'un ancien amour...
Pouvez-vous nous parler de ce qui déclenche un film pour vous, du moteur de création qui vous est propre,
pour Photographic Memory en particulier ?
Je traversais une période difficile avec mon fils et cela m’a forcé à essayer de me souvenir de ce que je faisais à son âge. J’étais alors moi aussi un peu confus par rapport au chemin à prendre. Mon père était chirurgien, comme mon grand-père, et j’ai eu un intérêt soudain pour la photographie, l’écriture de fictions et le
violon, ce qui ne répondait en aucun cas à « un plan de carrière ». Je pense que mon père était assez inquiet.
Des années plus tard, je me suis retrouvé moi-même particulièrement inquiet au sujet de mon fils. A la même
période, je travaillais avec une amie française, Marie-Emmanuelle Hartness, et je lui avais raconté de nombreuses anecdotes sur mes voyages en France, que j’avais entrepris à l’âge de mon fils. Elle trouva mes histoires amusantes et m’encouragea à les écrire. Nous avons commencé à les traduire en français et ces histoires ont commencé à prendre vie.
Pouvez-vous nous parler de la façon dont vous avez conçu l’écriture et la construction «rhizomatique» de ce
film, qui fonctionne par coup de tête, par ricochet, improvisation ?
Quand je filme, je ne travaille pas à partir d’un scénario. Je ne fais pas de repérages ni d’interviews préparatoires. Mon film se situe dans l’esprit du cinéma vérité. Ce qui veut dire que j’observe le monde sans essayer
de le contrôler, mais à la différence du cinéma vérité classique, mes réactions face au monde que je filme
deviennent des éléments du film.
La fabrication d’un film est faite d’essais et d’erreurs, de coupes et de recoupes. J’ajoute ma narration en voix
off, la réécris et la réenregistre des douzaines de fois jusqu’à ce qu’elle fonctionne. Je demande ensuite à des
amis cinéastes et collègues de visionner avec moi différents « ours » du film en cours de fabrication. Leurs
commentaires et suggestions sont très précieux. Après avoir travaillé seul sur presque tous mes films comme
producteur, réalisateur, monteur et scénariste, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir deux merveilleuses collaboratrices pour Photographic Memory, Marie-Emmanuelle Hartness et Sabrina Zanella-Foresi, qui m’ont
apporté une créativité et un soutien merveilleux. La structure de Photographic Memory et de presque tous
mes films est définitivement « rhizomatique ». Comme dit le poète américain Theodore Rothke, avec une si
éloquente simplicité « J’apprends en allant où je dois aller. »
(...) Fabriquer la voix off est un processus long et compliqué pour moi. Une partie de la difficulté réside dans
la difficulté à trouver, en tant que cinéaste, la distance et la relation correcte avec mes sujets. Comme je ne
répète rien, ces moments se déroulent de façon imprévisible, et je dois être réactif au moment même où les
choses se passent.
(...) Filmer ainsi engendre une sorte d’immédiateté que je peux ensuite façonner et transformer avec ma voix
off, qui peut sembler spontanée mais qui est en fait travaillée et retravaillée avec beaucoup de soin, à la fois
dans son écriture et dans son enregistrement.
Extraits d’un entretien pour Le Journal du Réel, Cinéma du Réel 2012
> SEANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC ROSS MCELWEE
Retrouvez d’autres films de Ross McElwee dans le
coffret édité par Documentaire sur grand écran
- Backyard (1984, 41’)
Time Indefinite (1993, 114’)
- Bright Leaves (2003, 107’)
Photographic Memory (2011, 84’)
+ un livret + un entretien avec le réalisateur
en vente sur www.lescollectionsparticulieres.com

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