Gratien Rukindikiza : Cassandre ou putschiste semeur de la haine ?
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Gratien Rukindikiza : Cassandre ou putschiste semeur de la haine ?
Gratien Rukindikiza : Cassandre ou putschiste semeur de la haine ? Lazare Ndayongeje Bujumbura, Burundi, 2009-10-24 (Burundi Réalité) - Untitled 2 Gratien Rukindikiza : Cassandre ou putschiste semeur de la haine ? Par Lazare Ndayongeje 1. Un voyageur nocturne. Dans les campagnes burundaises, les nuits sont très noires. Les ténèbres y sont si épaisses qui la moindre lumière, celle d’une luciole même, se remarque de loin. Les clairs de lune sont d’une rare beauté. On distingue si aisément les objets que les enfants jouent souvent tard la nuit. Il y fait clair comme certaines journées polaires. Mais quand la lune s’éclipse, il règne une obscurité terrifiante. Vite, les fantômes occupent l’espace , et on sent roder la haine et la mort. Certaines honnêtes gens en apparence deviennent des bandits. Et quand on veille tard, on observe, intrigué, le mouvement d’une lumière de torche : c’est un voyageur nocturne qui se dirige vers votre domicile. Est-ce un voleur, un assassin ? Vous pouvez le savoir si vous patientez : il s’approche lentement… Dans le paysage des médias électroniques, un personnage donne l’impression de ce genre de voyageur nocturne : c’est Gratien Rukindikiza, ancien lieutenant de l’armée burundaise, chargé de la sécurité du Président Melchior Ndadaye, et qui dirige actuellement un site intitulé Burundi News. Cet ex militaire a pu séduire certains naïfs par son discours iconoclaste. Voilà un Tutsi briseur de tabous se disaient-ils. Mais les plus fins l’ont vite démasqué : C’est un écrivain de la haine et non une espèce de Cassandre dont les prédictions véridiques feraient rire à tort. Pour mettre le lecteur sur la piste de cet agent de la manipulation et de la division, nous avons imaginé un dialogue entre lui et un nommé Sigaho. En lisant ce dialogue vous rencontrerez un autre personnage : Albert Sungiro -non il n’y a pas d’erreur sur le nom- , frère siamois du capitaine dans l’art de mentir et de semer la haine. Si vous rencontrez ces gens-là, dites-leur s’il vous plaît ceci : „ Luttez d’abord contre votre haine ! « 2. Dialogue avec un putschiste masqué -G .R : Vous savez, moi j’ai fini par comprendre que je suis très intelligent. J’ai réussi à camoufler ma responsabilité lors du putsch d’octobre 1993 et j’ai réussi à m’installer tranquillement en Europe. Je suis un Tutsi bien apprécié dans certains milieux Hutu, surtout ceux du CNDD-FDD. J’ai de bonnes entrées auprès d’un Colonel politicien qui m’a promis un poste de premier plan quand il va prendre le pouvoir avec ses amis du CNDD-FDD . -Sigaho : Votre responsabilité lors du putsch ? -G.R. : Bien sûr! Il n’y a que les idiots qui peuvent croire que je n’y suis pour rien. Sinon, dis-moi pourquoi je suis resté à l’île Maurice après le retour du chef de l’Etat que j’étais censé protéger ? Sachant que j’étais un dur, les putschistes m’ont contacté et m’ont dit qu’ils étaient déterminés : ou bien je coopérais , ou bien ils m’écrasaient avec le régime. Alors j’ai choisi la solution d’une mission prolongée, histoire de ne pas me mouiller. En tout cas je n’étais pas prêt à mourir pour un président Hutu ! -Sigaho : Ah... Voilà pourquoi tu t’es contredit à propos de cette mission à l’île Maurice. Tantôt tu as dit que c’est un responsable du Frodebu qui t’a envoyé, tantôt tu as déclaré que c’est le chef d’Etat-Major Jean Bikomagu qui t’as ordonné d’y aller et de ne pas revenir avant le 21octobre, date fatale au Président Ndadaye. Mais pourquoi répètes-tu à l’envie que Ndadaye est mort parce qu’il n’était pas de Bururi ? Gilles Bimazubute est bien mort, et pourtant il était de Bururi ! 3. Un régionaliste et un semeur de haine. -G.R . Vois-tu, ma mission est de diviser les Hutu, de les empêcher de s’entendre et ainsi les affaiblir . Pour cela je dis toujours du bien du CNDD-FDD et je vilipende le CNDD et Léonard Nyangoma. Je cultive le régionalisme tout en ayant l’air de le dénoncer. -Sigaho : Donc en fait tu n’as aucun sentiment pour Nkurunziza et Radjabu ? -G.R. : Pourquoi veux-tu que j’en aie ? L’essentiel est que ces gens nous servent de tremplin et que mon colonel devienne l’homme fort. Lui c’est un dur. Tu te souviens : il avait même osé suspendre le Frodebu le 28 décembre 1997, pour six mois. Même s’il a été désavoué, il montré qu’il a du caractère. Une fois le pouvoir en main, on s’occupera de P. Nkurunziza et des siens. Et nous comptons sur nos amis du Nord. -Sigaho : Pourtant certains de tes articles feraient croire que tu es un vrai démocrate, et même un socialiste ! 4. Un artificier de l’illusion. -G.R. Bien sûr. Dans la technique de désinformation et de manipulation il faut savoir rester tout près du vrai tout en s’en écartant toujours légèrement. A la longue, l’écart est si grand qu’on est en plein mensonge. L’autre truc que j’adore est ce que j’appelle l’arbre qui cache la forêt. Tiens par exemple : Dans un article intitulé „ Curieuse répartition des commandants d’unités dans l’armée Burundaise « paru le 19 novembre 2004, je dénonce l’inégale répartition régionale dans l’armée en insistant sur la prédominance des originaires de ce que j’appelle le Sud. Mais, tu vois bien que je me garde de donner le nombre dérisoire de Hutu, ce qui aurait donné la dimension de tout le problème de l’armée. Tu parles ! Ce n’est pas mon problème. Il m’a juste suffi de signaler-pour calmer les Hutu- que „ je n’ai jamais cru que les hutu étaient de mauvais juristes ou incapables de terminer la faculté de droit pour qu’on les voit en grand nombre dans la magistrature «. Mais c’était hors sujet pour la diversion puisque je m’abstenais de réclamer l’égalité proportionnelle des ethnies dans l’armée ! Tu sais, quand on est régionaliste, on est aussi ethniste : c’est la même base philosophique : l’origine, géographique ou socioculturelle qui façonne la nature les gens. -Sigaho : Gratien , tu plaisantes ! J’ai encore en mémoire la conférence que tu avais donnée à Génération Afrique, le 21 juin 2003. Le thème était je crois : „ Criminalisation socio-économique du pouvoir au Burundi «. Là-dedans tu fustigeais le mépris, l’exploitation et la spoliation des paysans par l’Etat, tu dénonçais l’exclusion ethnique des Hutu, tu dénonçais les fameux i et u utilisés pour discriminer les élèves hutu. Toujours fort en statistiques, tu donnais même la répartition ethnique des postes dans un échantillon de 36 sociétés publiques en 2001 et tu te scandalisais qu’il y ait 32 dirigeants tutsi pour 4 hutu et sur les 36, 23 étaient de Bururi. Tu condamnais le détournement des fonds de l’aide au développement, ettu étais révolté devant l’usage de l’insécurité comme arme politique. Tu disais „ Le pouvoir n’hésite pas à manier son outil pour jongler entre la sécurité et l’insécurité. Son armée change souvent de casquette, soit pour assurer la sécurité , soit pour assurer l’insécurité. La sécurité des uns signifie souvent l’insécurité des autres, du moins au Burundi. Or la sécurité est pour tout le monde… « Ce Gratien là plaisait à beaucoup de gens. Mais j’ai l’impression que c’était pour donner le change, entrer dans les bonnes grâces de certains . 5. Un militariste forcené -G.R . Lis un peu mes écrits récents , tu connaîtras ma doctrine. J’ai dis et je le répète : „ Le président Ndadaye n’a pas eu le temps de l’apprendre. Celui qui dirige l’armée dirige le pays. En Afrique, ce n’est pas la démocratie naissante qui est capable de retirer le pouvoir à l’armée « C’est écrit noir sur blanc dans l’article dont j’ai parlé. -Sigaho : Tu parles là comme un vrai putschiste. Mais que faire alors, si nous sommes condamnés à subir la loi des soldats ? -G.R. „ Un président élu doit contrôler l’armée, pour être sûr que c’est lui le chef « -Sigaho :Voilà une hypothèque pour la démocratie ! oin. Les clairs ais quand la lune ennent des un voleur, un e l’armée aïfs par son assandre dont alogue vous ous rencontrez m’installer ticien qui m’a Etat que j’étais vec le régime. t tu as déclaré répètes-tu à nde le CNDD ouviens : il avait occupera de P. e, l’écart est si épartition des ance des ème de ou incapables amer l’égalité u nalisation ue des Hutu, tu hantillon de 36 onds de l’aide la sécurité et des autres, du entrer dans les ge l’armée t j’ai parlé. -Sigaho :Voilà une hypothèque pour la démocratie ! -G.R. Mais non, il doit avoir une force armée ou alors être un militaire de formation. Tu comprends pourquoi je fais les yeux doux à Peter. „ Le CNDD-FDD aligne 9 bataillons de combattants armés avec 4901 armes. Il a prouvé sa capacité et sa supériorité par rapport aux autres mouvements « -Sigaho : Mais aux dernières nouvelles, les effectifs annoncés par Peter sont de la pure fiction. Tu n’as pas lu sur Burundirealite du 8 mars 2005 l’article de Bernard Ncamubandi qui dit bien qu’au bout du compte Peter n’aurait qu’autour de deux mille hommes réellement formés militairement ? „ Les équipes mixtes de liaison (membres de tous les partis et des FAB) viennent de passer une semaine à dépouiller ces listes et ont dégagé la conclusion suivante : un taux de 12&percnt pour les vrais combattants régulièrement inscrits, ce qui porte à environ 2000 hommes sur les 18000 combattants que les porte-parole du CNDD-FDD annoncent tous les jours tambour battant. « -G.R : L’essentiel est qu’il ait le plus grand nombre de soldats hutu. Tu sais , quand tu partages du miel avec un ours , c’est toi qui prends la plus maigre part. Alors il ne faut pas que Peter soit trop fort. 6. Un ennemi acharné et malhonnête du CNDD -Sigaho: Parlons, si tu veux, de ton article intitulé „ SCANDALES, DEMAGOGIE ET CONFUSION DANS LA PROPAGANDE DU CNDD DE NYANGOMA « paru sur ton site www.Burundi News le 11 mars 2005. C’est un chef d’œuvre ! -G.R. :Je veux bien. Là j’en ai vidé contre le CNDD et Nyangoma. -Sigaho : Quelles étaient réellement tes intentions ? -G.R. :Discréditer Nyangoma et son parti bien sûr. -Sigaho : Mais qu’est-ce que tu as contre ce parti et son chef ? -G.R. Tu ne comprends pas. Je ne peux pas tolérer d’être gouverné ni par un originaire du Sud, ni par un Hutu. Il ne faut pas qu’il soit élu bon sang ! -Sigaho : Et pour cela tu es prêt à user de mensonges à donner dans la confusion totale et la désinformation ? -G.R. Ecoute . Machiavel a dit que la fin justifie les moyens ! -Sigaho : Mais de là à dire que le CNDD n’assume pas ses choix, qu’il protège les bandits, de là à te laisser mener par le bout du nez par des informateurs bidons sur la situation du CNDD, il y a quand même un pas à ne pas franchir. Le CNDD n’a jamais défrayé la chronique pour des actes de violence contre les civils, contrairement à tes amis du CNDD-FDD qui ont des prisons secrètes, arrêtent et torturent les gens innocents ! Lisez un peu Arib News de 19 janvier 2005 à la rubrique sécurité. Citant AFP, il écrit : „ Depuis plusieurs mois, des radios privées burundaises ont rendu public plusieurs cas d’arrestations opérées par les combattants du CNDD-FDD sur le lieu de travail, au domicile ou dans la rue. Et certaines de ces personnes ne sont jamais retrouvées , selon les mêmes sources. « -G.R. La fin justifie les moyens ! -Sigaho : tu ferais quand même mieux de faire appel à quelque raisonnement stratégique dans la poursuite de tes fins quelles qu’elles soient. Des fois certains moyens mènent très loin de la fin visée. Rappelle-toi quand tu avais publié un article clamant notamment ceci : "Notons tout simplement que Nyangoma a été le grand artisan de la chute du Président Ndadaye en1993." Devant les réactions mettant en cause ton honnêteté et les menaces de poursuite en justice, tu avais subtilise la déclaration dans l’article que tu avais remplacé par ceci : „ Notons tout simplement que Nyangoma a contribué à la chute du Président Ndadaye en 1993 par sa politique de redistribution de terre aux réfugiés. Cette politique a été l'élément moteur de la chute de Ndadaye. « Tu te rends compte rends compte du coup que tu as porté à ta propre honnêteté et à la fin que tu poursuivais? -G.R.: Zut ! Je croyais que personne n’avait remarqué la substitution. Si quelqu’un t’a dit que je poursuis le Prix Nobel de l’honnêteté, dis-lui de revoir sa copie… 7. Des informateurs complices et douteux -Sigaho : Mais fais tout de même un effort de discernement. Sais-tu par exemple la moralité de ton informateur au Canada ? J’espère que ce n’est pas un certain Arbalète Sungiro ? -G.R. : Je ne dévoile jamais mes sources. -Sigaho : En tout cas si c’est lui voici son cursus. Après, libre à toi de lui donner ta confiance. Donc cet Albert Sungiro échoue lamentablement le concours national. Il tente des études de gestion, mais ne tient pas. Direction Bangui en Centrafrique où il s’inscrit en première année d’Economie. Choux blanc puisqu’il s’occupe plus de colporter des ragots régionalistes que de hanter assidûment les bibliothèques ! L’étoile filante émigre vers le Togo. Et voilà notre homme en deuxième année de droit ! Echec fracassant. Il file au Bénin voisin et accélère les choses, comme un vrai magicien. Il décroche-mystère- ! une licence en droit, puis une maîtrise en …Diplomatie Internationale. Tu vois, c’est quelqu’un qui sait peu de tout, avec des fondements douteux, un anti-modèle de probité…Si maintenant tu veux lui accorder ta confiance, même en cachant tes sources, cela te concerne. -G.R. : Oh là là ! Et moi qui signe parfois des articles les yeux fermés, comme prête-nom. Par exemple l’article du 11 mars 2005, je t’avoue que ce n’est pas moi qui l’ai conçu, et voilà que je découvre que je me suis fait avoir, notamment sur le nom du représentant du CNDD au Canada. Dans l’article, il y avait un peu de régionalisme, un peu d’insinuation sur la situation du CNDD au canada, sur la faiblesse de ce parti, sur la mauvaise foi de Nyangoma etc. Cela m’a plu et hop ! J'ai signé les yeux fermés. 8. Absence de rigueur intellectuelle. -Sigaho : Ton problème, c’est que tu te jètes souvent sur des sujets graves, en faisant de terribles raccourcis : en économie du développement, en politique monétaire ou des revenus etc. Quand par exemple tu t’attaques au propos du président du CNDD comme quoi il aurait exagéré de dire que 20.000FBU pour un enseignant est minime, et qu’il faudrait porter ce salaire à 100.000FBU, tu oublies que le pouvoir d’achat de cet enseignant est réduit au strict minimum, ce qui n’était pas le cas en 1993. Il y a eu une dévaluation du franc Bu de plus de 500 &percnt, alors que les salaires n’ont pas suivi. Avant 1993, le salaire de base d'un enseignant du primaire tournait autour de 14000 à 18 000Fbu, soit plus de 50 USD par mois. A ce moment-là le cours officiel du dollar était de 280Fbu. Aujourd'hui, le même enseignant gagne 20.000Fbu, l’équivalent de 13 euros. Fais la conversion en dollars. S'il n'y a Bref, tu donnes dans le négativisme systématique, comme si une augmentation des salaires était inconcevable au Burundi sans provoquer une inflation catastrophique. Tu sais avec beaucoup de haine on perd parfois de la sa lucidité. Et dans ton cas le ridicule n’est pas loin ! pas la réévaluation de la monnaie burundaise, on devra pouvoir augmenter les salaires des enseignants voire même ceux des autres fonctionnaires. -G.R. : Tes remarques me semblent pertinentes. Je ferais bien de réfléchir. Mes écrits vont m’attirer beaucoup d’ennemis. Et puis , qui sait de quoi sera fait demain ? Un ami africain m’a dit récemment un proverbe qui m’a touché : „ Un couteau trop aiguisé déchire son étui « -Sigaho : Voilà un excellent ami. Médite cela et sois positif. Au lieu de passer ton temps à diviser et à critiquer les autres, propose tes idées, ou le programme de ton candidat. Le peuple burundais choisira. Au fond Gratien ! depuis longtemps , on t’a gentiment indiqué que tu faisais fausse route. Mais tu ne te corriges pas. Tu me rappelles ce mot de J. Swift dans ses Pensées : „ L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe « 9 bataillons de rd Ncamubandi tous les partis èrement rs il ne faut pas urundi News le 11 il y a quand même nt et torturent les rs cas ces. « a fin visée. s réactions ma a contribué à la mpte du coup que estion, mais ne les bibliothèques ! mystère- ! une u veux lui e découvre que je r la faiblesse de ce dité. Et dans ton cas récemment un proverbe ndais choisira. Au nt fait accepter les