Aspects inconscients de la constitution du couple

Transcription

Aspects inconscients de la constitution du couple
P S Y C H A N A LY S E
43
FLYE SAINTE MARIE M.-H. (2004) Rev. Europ. Sexol ; Sexologies ; (XIII), 48 : 43-46
M.-H. FLYE SAINTE-MARIE
Aspects inconscients
de la constitution
du couple
D’après une intervention au Congrès de l’AIHUS
à Toulouse en mars 2004.
RÉSUMÉ : Tout discours sur l’amour affirme
que celui-ci rime avec toujours. Il y a alors
désir l’un pour l’autre ou désir de ce que l’un
renvoie à l’autre. Comme en miroir, cet amour
se présente comme essentiellement
narcissique, car il est principalement attente
d’être aimé comme nous imaginons ce
qu’aimer veut dire.
Quand apparaît la différence entre le réel de
l’autre qui n’est pas moi, et l’image
réductrice que je me fais de lui, surviennent
alors les désillusions et les reproches, ces
malices du désir, désir qui tente alors de
briser ce qu’il a adoré. Voici un des aspects
cruciaux de la constitution inconsciente du
couple, ce qui nous fait courir après le lien
amoureux.
Nous essaierons de comprendre cette
dimension de la tromperie à propos du
discours amoureux qui fonctionne comme un
leurre. Ce discours est un discours sur une
union sans conflit ni faille renvoyant à
l’origine de la construction de notre histoire,
comme si l’amour et la sexualité protégeaient
de la différence, de la perte et de la mort.
MOTS-CLEFS :
• Amour
• Désir
• Discours amoureux
• Narcissisme
• Sexualité
• Passion
Marie-Hélène Flye Sainte-Marie exerce en cabinet libéral à Toulouse depuis 1978
après une formation de psychanalyste freudienne et un cursus de psychologie et de thérapie analytique de couple à Paris. Son intérêt se porte plus spécifiquement sur tout ce
qui soutient le désir au sein de la complexité des relations humaines. Elle participe à
des équipes de recherche à Paris et Montpellier. Elle a une activité de supervision de
groupe de conseillers conjugaux à Toulouse. Elle a écrit en 2002 avec une collègue,
Yvonne Bruel Le Code secret du Couple, aux éditions de L’Harmattan, Paris (133 p.). Elle
aime la lecture, l’écriture, la musique et la marche.
L
e titre de ces journées “Du Corps
au Désir” convient bien à l’outil
analytique. En effet, si la psychanalyse s’occupe exclusivement du
sujet, elle situe en son fondement le
mythe de la pulsion comme un déterminant de base de cette vie psychique
qui est sans cesse dans un rapport
d’équilibre afin de composer avec cet
aspect pulsionnel.
Tout le travail autour de la subjectivité
désignera le sujet comme sujet de la
pulsion, en quête d’un but à atteindre,
d’objets à conquérir afin de satisfaire
des besoins pulsionnels, certes, mais
également en demande de rechercher
le plaisir du lien.
En effet, l’environnement humain est
essentiel pour contenir et apprivoiser
chez l’enfant les pulsions qui veulent
être satisfaites dans l’immédiateté. Tout
l’art étant de le conduire, sans barrer
ses désirs, à accepter d’apprendre à soutenir ses pulsions en les différant
momentanément dans la rencontre avec
autrui.
Être à l’écoute du monde interne du
sujet, des aspects inconscients de son
fonctionnement en relation avec les
autres permet d’évaluer les avatars et
les conflits dus à ce détour par l’origine.
Si j’introduis ainsi mon propos, c’est
afin de rappeler qu’il n’y a pas de subjectivité qui ne soit poussée et dirigée
par cette énergie qui jaillit des sources
corporelles en créant un mouvement
dynamique vers un objet à conquérir,
et un but à réaliser. La vie psychique y
trouve sa force et la subjectivité se définira dans ce rapport constant avec ce
qui ne contient ni foi ni loi afin de canaliser et de sublimer cette force à l’œuvre.
Ce qui nous meut, nous émeut et nous
surprend, c’est le désir d’un au-delà de
la simple satisfaction qui marquera cet
accès à la maturité. Ceci est à l’œuvre
dans toute relation, et plus particulièrement dans les relations plus investies.
Évoquer cela, c’est aussi apprécier la
façon de gérer notre embarcation singulière, en profitant comme de bons
marins des énergies porteuses, tout en
sachant éviter, contourner ou profiter
des courants plus impétueux afin de les
traverser avec intelligence et sans barrage excessif.
C’est l’art de toute une vie, et l’enfance
est le lieu privilégié de cet apprentissage, mais une certaine inégalité préside à cette introduction à la vie.
Observer les liens tissés entre ce couple
pulsion/sujet, et, dans le même temps,
les liens créés avec autrui, va nous permettre d’entrer dans ce questionnement
sur les aspects inconscients de la constitution des relations humaines, et plus
particulièrement de la constitution du
couple.
Ce qui tient un homme et une femme
ensemble, est-ce le couple qu’ils sont
censés former ou y aurait-il d’autres
enjeux qui poussent à chercher de façon
parfois répétitive celui, celle qui apporterait enfin des réponses à ces attentes
- VOL.XIII, N°48
44
inconscientes.
C’est le travail clinique avec des couples
en situation de crises qui peut révéler
les processus psychiques interpersonnels (l’autre et moi) et intrapersonnels
(le réel de l’autre, la perception et les
images que j’en ai).
Donc, découvrons cette entité du couple
structuré autour de ses lois propres. En
effet, le couple se constituera autour de
trois types d’idéalisation : soi-même,
l’autre, l’image du couple. Les trois axes
de sa dynamique tourneront autour du
narcissisme, de la nature du lien (proximité et distance) ainsi que sur une problématique du pouvoir.
Le lien du couple se constituera principalement sur le narcissisme, et il se structurera également en s’investissant sur
une prédominance érotique avec une
capacité d’investissement et de désinvestissement, dans une possibilité de
vivre le conflit et la tendresse. Si la formation du couple signe un état de vie
adulte, cet état ne rend pas compte de
ce qui n’est pas comblé pour chacun de
la partie infantile du monde inconscient.
L’état amoureux est au centre de toute
réflexion sur le couple, et si les poètes
font rimer amour avec toujours, ils font
sans doute référence à cet indestructible
et dur désir d’être aimé, prélude à la
capacité d’aimer.
Ceci met en relief cette capacité de rêve
et d’illusion qui attribue et investit
toutes sortes de propriétés sur l’autre,
créant ainsi des images internes idéalisées qui solliciteront le désir.
Dans le choix d’une rencontre amoureuse, ce sont certains traits communs
de ces images internes idéalisées qui
semblent coexister entre les partenaires
du couple. Chacun pensant posséder,
vis-à-vis de l’autre et pour cet autre, des
traits qui correspondent aux images
idéales qu’il porte en lui.
La manière dont chacun utilise les
diverses instances de l’appareil psychique, que sont le moi en relation avec
le ça (la pulsion) et le surmoi, montre
combien est complexe la composition
de chaque tissage singulier composé
avec les origines.
Cette façon de définir le sujet et son
appareil psychique comme une instance
qui traite les informations, les interprète,
tout ceci à partir de stimulations corporelles et relationnelles, nous conduisent vers le postulat du besoin soulagé
- VOL.XIII, N°48
dans le plaisir de la satisfaction, certes,
mais plus encore dans le plaisir du lien.
C’est important pour ce qui va concerner tout discours amoureux
Toute demande disait Lacan est une
demande d’amour. Ce qui nous fait
rechercher cette vie à deux n’est-elle pas,
entre autre, ce désir d’être conforté dans
une meilleure estime de soi. Bien des
attentes inconscientes s’y révèlent qui
ne favorisent pas toujours la vie relationnelle et l’encombrent.
Ceci se vit très intimement dans toute
relation amoureuse. Le couple cristallise nos rêves et nos peurs, nos espoirs
et nos souffrances de vie. Il est enjeu de
construction de soi avec un(e) autre, de
fondation d’une famille et, de plus en
plus souvent, de séparation. En effet, ce
sur quoi se constitue un couple, le sentiment lié à nos représentations, peut
aller à rebours de ce qui le fonde : la
parole qui réunit en séparant.
La vie en couple est engagement dans
ce qui parle. Peut y faire obstacle le sentiment, ce discours sur l’autre et sur soimême qui fonctionne comme un leurre,
même si c’est un leurre nécessaire.
En effet, le discours amoureux évoque le
plus souvent une harmonie enfin rencontrée sans conflit ni heurt. Or, le
couple n’est-il pas un lieu de tension
entre la tentation de l’unité parfois
confondue avec fusion (ne faire qu’un,
lequel des deux ? disait Coluche) et
l’écart où peut se poser la fonction tierce
du langage, créant une autonomisation
des personnes au sein de cette relation,
vivant d’une écoute à soi-même et à
l’autre qui soit parole.
Toute passion, par définition, ajoute Jean
Lemaire, est source de souffrance “le
couple est bien un lieu de passions réciproques avec ses maux propres qui
s’origine pour une part dans l’enfance.”
Ce sont ces traces infantiles qui encombrent souvent la vie amoureuse dans ses
échanges intimes, en donnant un sentiment de flou identitaire, et qui dans des
moments critiques amènent les couples
à consulter. Dans la vie sociale, l’identité
semble clairement définie, alors que
dans la vie affective, les enjeux sont plus
complexes. Quand surviennent des
déceptions, elles peuvent rejoindre en
écho des blessures narcissiques plus
anciennes empêchant parfois cet accès à
une désillusion nécessaire pour entrer
dans une meilleure appréciation de soi
et de l’autre.
Ceci prend du temps. La jalousie en sera
parfois le symptôme déclaré révélant
quelque chose d’un trouble de l’origine
insuffisamment pris en compte.
La conjugaison et l’opposition de
l’amour et de la haine sont lisibles dans
toute relation humaine. Les efforts de
la pulsion de vie pour unir et créer du
lien autour et alentour rencontrent
l’agressivité, les agressions et les violences de la pulsion de destruction, la
pulsion de mort.
Toute idéologie régnante sur l’amour
sans conflits ni haine est une utopie,
seule demeurant l’effort pour maintenir en équilibre ce combat du vivant.
La sexualité est, dans son accès à la réalité, un lieu plus ou moins chargé d’angoisse, car dans la rencontre de deux
narcissismes, la crainte mêlée au désir
d’un rapprochement évalue difficilement ce qu’il en sera de la fusion et de
la proximité, ainsi que de la distance
nécessaire à chacun.
La capacité de désirer, d’un désir qui
rend vivant, sans trop de filtre pathologique, s’inscrit dans une plus ou moins
longue histoire, une histoire mythique
familiale dont les liens demandent parfois à être débrouillés.
Selon ce qui provoque ces moments de
crise, cela réveille et touche parfois des
blessures préexistantes qui cherchaient
à se restaurer dans le couple. Il est alors
soulageant de pouvoir les considérer et
les écouter. Il n’est guère possible d’entendre seul ce qui s’est figé dans l’extrême de la déception et a réveillé un
trouble narcissique ancien et refoulé.
Ce qui est réactivé d’un manque, trace
d’autrui restée en souffrance, demande
une écoute particulière de ce qui cherche
à se dire d’inconscient. Il est assez légitime d’espérer y avoir accès.
Ce qui justifie alors notre travail sera de
permettre à chacun dans le couple, par
cette écoute tierce, d’être à nouveau au
contact avec ce qu’il porte en lui
d’écoute de paroles en souffrance.
Lacan soulignait que toute demande est
une demande indirecte d’amour. Il y a
désir de l’un vers l’autre et plaisir de ce
que chacun renvoie à l’autre. Comme
en miroir, cet amour se réjouit d’être
conforté dans ce plaisir du lien.
Quand apparaît le choc du réel de
l’autre, qui n’est pas moi ni même
réductible à l’image que je m’en fais,
45
quand cette réciprocité en miroir qui
produisait une telle jouissance s’effrite,
surviennent alors désillusions et
reproches. Voici alors les malices du
désir qui tentent de briser tout ce qu’il a
adoré.
Ceci nous donne à voir un des aspects
vitaux de la constitution inconsciente
du couple. Quand l’autre ne satisfait
plus mon désir, il est courant d’entendre
dire “je me suis trompé, il/elle n’était
pas pour moi” cherchant alors, dans cet
ailleurs imaginaire un homme, une
femme conforme à ce que je porte en
moi du dur désir d’être compris et
accueilli comme je le voudrais ! Le
risque étant alors de ne pas s’interroger
sur le bien-fondé de ces projections
mises dans la relation, afin de percevoir
que nous étions principalement trompés par ce que notre désir singulier
porte en lui d’attentes inconscientes.
C’est ce mirage de l’amour qui, paradoxalement, nous permet de nous y risquer, et, ce faisant, nous contraint à
apprendre les lois symboliques qui nous
feront traverser nos représentations imaginaires afin d’advenir à plus de réel.
C’est ce réel qui nous fera inventer et
faire des choix qui ne seront pas inscrits
dans une garantie totale à propos des
vicissitudes de la vie et du désir d’aimer et d’être aimé.
Transformer ce qui renvoie à un désir
d’une union sans conflit ni faille, à ce
merveilleux de l’amour qui est lié au
récit de notre histoire. Rêver que
l’amour protège du conflit, de la différence, de la perte et de la mort, donc de
la sexualité.
Parler des choix inconscients de la rencontre amoureuse, c’est se situer à la
jonction de deux espaces, de deux histoires, c’est parler de ce qui habite tout
être humain, le désir d’être aimé et d’aimer, de partager du plaisir et de la sécurité, c’est s’interroger sur pourquoi ce
choix-là plutôt qu’un autre ? C’est aussi
se demander ce que va favoriser ou
empêcher cette nouvelle relation pour
chaque individu, et quel est l’enjeu de
cette rencontre ?
Ce couple signe-t-il l’accomplissement
du processus de maturation de chaque
partenaire ou bien s’inscrit-il dans une
continuité de répétition sans pouvoir
traverser une nouvelle étape d’évolution/maturation de chacun ?
Les couples que nous recevons arrivent
à un moment de crise et ont le sentiment
d’avoir perdu tout ou partie de leur histoire d’amour. Chacun est dans le
reproche.
Le cadre contenant, la présence du tiers
et de son écoute sans jugement va permettre au fil des séances un retour sur la
rencontre amoureuse et sur la façon
dont le couple s’est constitué. Cela se
fait par bribes, avec des arrêts sur
images, qui permettent peu à peu
d’éclairer ce phénomène de crise, et de
faire des liens entre ce qui a permis la
naissance de ce couple-là, ce qui se passe
aujourd’hui et ce qui s’est passé, avant
même que ces deux êtres se rencontrent.
Même si chaque histoire de couple est
unique, nous repérons des constantes
(des invariants) dans l’alchimie du choix
amoureux : le noyau de la rencontre est
l’image narcissique de chacun réveillé
par un besoin de sécurité et une
recherche d’identité.
Il n’est pas facile de se laisser aimer et
d’accepter de reconstruire des images
de soi souvent maltraitées.
Ce qui attire chez l’autre au moment de
la rencontre, c’est souvent la perception
inconsciente d’une même problématique infantile avec une façon différente
d’y réagir, qui va entrer en résonance et
faire attraction. Selon le stade d’évolution de la personne auquel renvoie cette
problématique (oral, anal ou génital) le
lien entre les personnes sera plus ou
moins souple, les attentes plus ou moins
intenses.
En amour, nous sommes deux mais pas
en nombre entier, c’est ce manque à être
qui peut être le ressort de la relation, à
condition que le narcissisme de chacun
soit assez confirmé par une vraie reconnaissance de la part infantile enfouie
et resurgissant à certains moments de
difficultés.
De l’engagement amoureux aux
reproches, chacun vit cela dans l’évolution d’une relation… En effet, une évolution se fait ensemble, mais parfois de
façon décalée. Si les conflits peuvent être
abordés, cette maturation se fera.
Ces attentes et ces désirs plus ou moins
conscients et inconscients, toutes ces
représentations de l’amour sont à la fois
et paradoxalement des points d’appui
et des obstacles pour la confrontation.
Les différentes crises que traversera le
couple au long de son existence ouvriront sur une élaboration autre du lien,
sur un remaillage des liens de filiation et
d’affiliation, si une certaine solitude est
acceptée et que l’on conçoit que l’autre
ne soit pas là simplement pour moi ni
pour combler et satisfaire la plupart de
mes attentes.
Par contre, c’est avec cet autre, reconnu
dans son altérité, que je vais pouvoir
apprendre à évoluer, à vivre une relation de plaisir et d’amour partagé.
Admettre que la constitution de départ
du couple est différente pour une part
avec ce qui va permettre de le structurer
est vital. Si cette idéalisation est nécessaire au jeu de l’attirance et de la séduction, la rencontre, l’engagement et la
confrontation se feront au quotidien
dans ce qui parle et dans l’écoute de la
parole de chacun ; les désirs pouvant
alors être pris en compte pour ce qu’ils
sont. Un dialogue en mesurera l’importance, et favorisera l’individuation
et l’autonomie des personnes du couple.
Cette blessure narcissique du petit
d’homme qui doit se détacher de la
symbiose avec cet autre qui le faisait
vivre est un long apprentissage revécu
avec intensité dans les crises de couple.
Quand les aspects inconscients de la
constitution du couple ne peuvent être
réévalués à l’occasion d’un conflit, et si
une séparation est envisagée, il est utile
d’en parler afin d’entendre ce qui est
réellement à l’œuvre qui ne peut toujours être entendu. Ceci afin d’espérer
ne pas répéter ce qui, en souffrance,
risque de constituer trop d’attentes
inconscientes. Vivre uniquement l’un
pour l’autre ou l’un par l’autre est aliénant et permettre de connaître ses désirs
intimes permet un meilleur choix. Une
union réelle se faisant dans une altérité
reconnue.
Autrement dit, l’amour est comme la
parole, engagement dans le corps, l’espace et le temps. Être ouvert à ce qui
parle en nous et entre nous est sans
doute ce qui pousse et constitue ce désir
de vivre à deux qui parfois inquiète, tant
il est vrai que cet autre indispensable à
ma survie est aussi celui qui peut présider à ma souffrance.
Ceci est impossible à vivre pour ceux
qui ont été trop peu contenus enfants,
et qui cherchent dans la relation amoureuse une réorganisation permettant
cette traversée des blessures infantiles,
dans un désir de réparation et d’évolution surtout personnelle. Dans ce cas, il
- VOL.XIII, N°48
46
n’est pas rare que l’on se sépare de quelqu’un au nom de son idéal de l’amour,
pris pour la réalité de ses besoins.
En modifiant sa théorie des pulsions, en
rapprochant les pulsions sexuelles par
les pulsions de vie et d’amour, Freud
indique que ce qui relie les trois s’inscrit dans une tension dynamique qui
fait de ces allées et venues le déroulement du combat vers un équilibre du
vivant toujours à l’œuvre.
Si ce lien constitué par l’idéalisation est
nécessaire, il est toujours fragile et
demande à se transformer en lien reposant sur la tendresse et l’identification.
C’est ce qui permettra de s’approprier
certains aspects inachevés pour l’un et
pour l’autre.
Les ruptures du lien surviennent quand
la demande ne peut être accueillie ni
par l’un ni par l’autre. Le but sexuel
s’éteignant avec la satisfaction, il ne peut
être établi de lien durable s’il n’est relayé
par de la tendresse et d’autres partages.
Pouvoir réintroduire un espace psy-
A
G
E
N
D
A
6-9 OCTOBRE 2004
ATHÈNES (Grèce)
th
8 International Conference
on the Treatment of Sexual Offenders
chique où puissent circuler librement
les activités fantasmatiques créatives de
chacun des membres du couple est une
opération de santé psychique. Il y a là
une nécessité de reconnaître les frontières du moi et du non moi. Nous ne
sommes pas obligés d'adhérer aux ressentis et aux croyances de l'autre. Il y a
simplement à entendre les différences.
C’est la parole qui fait rapport entre les
êtres quand ce qui s’y dit est écouté avec
le désir d’entrer en relation. Nous avons
toujours une certaine méconnaissance
qu’il y a toujours ce dont chacun pense
parler entre ceux qui se parlent.
Ce lieu du couple peut alors devenir un
lieu à ne pas quitter tant que s’y joue le
sort de l’amour et du désir.
Au fond, que cherchons-nous en constituant un couple ? Et que désirons nous
en cherchant l’amour ? Sans doute à
atteindre un désir dont nous portons en
nous les traces fugitives et qui nous sollicitent à continuer d’être en mouvement
vers qui, vers quoi ?
35e Séminaire de l’AIHUS
La Condition Masculine
RENSEIGNEMENTS
www.essm.org - [email protected]
17-21 OCTOBRE 2004
BUENOS AIRES (Argentine)
International Meeting on Advances
in Sexual Health
Organisation : ISSIR Executive Office
Robert von Hinke Kessler, PO Box 97 - 3950 AB
Maarn - The Netherlands. [email protected]
Phone: (31-343) 443888 Fax: (31-343) 442043
Secrétariat local : MCI Congresos & Eventos
María Claudia Iturregui, Viamonte 965 - 7º "A"
(C1053ABS) Buenos Aires Argentina
Phone: (54-11) 4325-1273 / 4325-1290
Fax: (54-11) 4326-8517
[email protected] - www.issir2004.org
- VOL.XIII, N°48
Marie-Hélène Flye Sainte-Marie
Psychanalyste,
psychothérapeute de couple,
16, rue Nungesser et Coli,
31300 Toulouse (F)
<[email protected]>
7th Congress of the ESSM
www.iatsoathens.gr - [email protected]
RENSEIGNEMENTS
- FREUD S. Trois essais sur la théorie de la
Sexualité. Éd. NRF, 1905.
- LEMAIRE J. Le Couple : Sa vie, Sa mort.
Éd. Payot, 1979.
- AULAGNIER P. Les Destins du Plaisir.
Éd. PUF, 1979.
- BRUSSET B. Psychanalyse du lien. Éd.
Le Centurion, 1988.
- GREEN A. Narcissisme de vie, Narcissisme de mort. Éd. de Minuit, 1983.
10-13 MARS 2005
PARIS
23-28 JANVIER 2005
Île Maurice
11 World congress of the ISSIR
RÉFÉRENCES
5-8 DÉCEMBRE 2004
LONDRES (G.B.)
RENSEIGNEMENTS
th
La question reste ouverte, à chacun de se
l’approprier.
RENSEIGNEMENTS
Organisé par « Sexologies », The European
Journal of Sexology et par la SFMS (Société Francophone de Médecine Sexuelle).
En collaboration scientifique avec :
EFS, SFMS, AIHUS, SFSC, SALF, CNGOF.
[email protected] - www.medspe.com
www.SFMS.dyndns.org - [email protected]
RENSEIGNEMENTS
[email protected]
Tél :+ 33 1 44 64 15 15
Fax : + 33 1 44 64 15 16
10-15 JUILLET 2005
MONTRÉAL
17th World Congress of Sexology
RENSEIGNEMENTS
www.montrealsexo.com
6-9 AVRIL 2005
BOLOGNE (ITALIE)
19th International Symposium
on Gender Dysphoria,
RENSEIGNEMENTS
Sponsored by the Harry Benjamin International
Gender Dysphoria Association.
E-mail: [email protected]
http://www.hbigda.org
P S Y C H O A N A LY S I S
47
FLYE SAINTE MARIE M.-H. (2004) Rev. Europ. Sexol ; Sexologies ; (XIII), 48 : 47-49
M.-H. FLYE SAINTE-MARIE
SUMMARY : Any discourse on love connects
the word “love” with the word “forever”. It
expresses one's desire for the other, or a
desire for what will be returned by the other.
Mirror like, this love appears essentially
narcissistic, for it is mainly an expectation to
be loved according to one's personal
interpretation of the meaning of love. When
occurs the difference between the reality of
the other, who is not me, and the restrictive
image I have of him/her, then arise
disappointments and reproaches, those tricks
of desire. Desire, then, attempts to crush its
old idol.
Such is one of the crucial aspects of the
subconscious building-up of the couple, it is
what makes us seek the love bond. We shall
attempt to understand the dimension of the
deceit related to the discourse of love, which
works as a snare. Such discourse tells of a
union without conflicts or flaws, referring to
the construction of our story, as if love and
sexuality could prevent differences, loss or
death.
Mots Clefs :
• Love
• Desire
• Love Speech
• Narcissism
• Sexuality
• Passion
Unconscious aspects
of the constitution
of the couple
rom the Body to Desire”, is the
title given to this conference
and it is well suited to the analytical tool. Indeed, whereas psychoanalysis deals exclusively with the subject, it
places at its very foundation the myth of
the drive as a basic determinant of the life
of the psyche which is constantly doing a
balancing act in order to come to terms
with this drive.
All work involving subjectivity will designate
the subject as subjected to drive, in search
of a goal to be reached, objects to conquer
in order to satisfy its impulsive needs, it is
true, but at the same time, requiring to seek
the pleasure of bonding.
In fact, the human environment is essential
to contain and tame these drives in children who demand instant satisfaction - the
art being, to lead them, without blocking
their desires, to accept that they have to
learn to maintain these drives by deferring
them momentarily through encounters with
other people.
By listening to the internal world of the
subject, the unconscious aspects of his
functioning in relation to others enables
the metamorphoses and conflicts due to
this detour by way of the origin to be
assessed.
By choosing to introduce my talk in this
way, I wish to remind you that there is no
subjectivity which is not impelled and guided by this energy which springs from
bodily sources; it creates a dynamic movement towards an object to be conquered
and a goal to be attained. The life of the
psyche derives its strength from this source
and subjectivity is defined by this constant
relationship with that which recognises no
outside authority whatever in channeling
and sublimating that strength at work.
That which drives us, touches and surprises us is the desire for something
beyond the simple satisfaction which marks
this entry to maturity. This is what underlies
“F
every relationship and more particularly in
invested relationships.
In mentioning this, one is also able to
appreciate the manner in which one can
steer our remarkable vessel by taking
advantage, as good sailors do, of favourable currents, whilst being able to avoid,
bypass or take advantage of more impetuous currents in order to make one’s way
across them with intelligence and without
too many obstacles.
It takes an entire lifetime to do this, and
childhood is the privileged place where this
learning takes place, although there is a
certain inequality in this introduction to life.
By observing the interwoven bonds between this couple drive/subject, and at the
same time the bonds created with others,
we are able to start asking questions about
the unconscious aspects of what forms
human relationships, and more particularly
the formation of the couple.
What holds a man and a woman together?
Is it the couple they are supposed to form
or might there be other factors which incite
to seek, sometimes repetitively, him or her
who might at last provide the responses
to these unconscious expectations?
It is clinical work with couples in crisis that
can reveal the interpersonal, psychic processes (the other and me) as well as the
intrapersonal processes (the reality of the
other, the perception and images I have of
him or her).
We are thus led to discover the entity of
the couple structured according to its own
laws. The couple is in fact constituted
around three types of idealisation: Oneself,
the other, and the image of the couple. The
three axes of its dynamic revolve around
narcissism, the nature of the bond (closeness and distance) as well as problems of
power.
The bond securing the couple is based
principally on narcissism; it is also structured by granting a predominant place to
- VOL.XIII, N°48
48
eroticism together with power to invest and
dis-invest, as well as a capacity to experience conflict and tenderness.
If the formation of a couple is a sign of entry
into adulthood, this does not take into
account that which is not completely achieved for each party in the infantile part of
the unconscious.
The state of love is at the hub of all reflections concerning the couple, and when
poets make “love” (amour) rhyme with “for
ever” (toujours), they are doubtless referring
to that indestructible and fervent desire to
be loved, which is the forerunner of the ability to love.
This throws into relief the capacity for
dreams and illusions which confers all manner of properties on the other party, thus
creating internal, idealised images which
call forth desire.
In the choice of a love encounter, certain
common characteristics of these internal,
idealised images seem to co-exist in both
parties. Each party seems to think that he
or she harbours towards and for the other
party, the characteristics corresponding to
the ideal images within him- or herself.
The way in which each party makes use of
the various components of the psychic
apparatus, namely the ego in relation to
the id (the drive) and the superego, shows
the extent of the complexity of the composition of each singular fabric going back
to its origins.
This way of defining the subject and his
psychic apparatus as an instance which
processes information and interprets it, all
on the basis of bodily and relational stimuli,
leads us to the assumption that any state
of need finds relief in the pleasure of satisfaction but better still in the pleasure of
bonding. This is important when it comes
to dealing with any amorous language.
Every request is a request for love, says
Lacan. Could not that which makes us seek
the life of a couple be, amongst other
things, the desire to be raised to a higher
level of self-esteem. A range of unconscious expectations come to light here which
do not favour a relationship and even form
obstacles to it.
This is experienced in a very intimate way
in every loving relationship. The couple
crystallises our dreams and our fears, our
hopes and our sufferings in life. The
concept of the couple is at stake in uniting
oneself with the other, in founding a family,
and ever more frequently, in separation. In
fact, the basis of a couple, - feeling linked
to our inner images - may run counter to
that which founds it, namely the language
- VOL.XIII, N°48
which unites and separates.”
The life of a couple is a commitment to that
which speaks. Feeling, the discourse about
the other party and oneself which acts like
an lure, but a necessary one, can become
an obstacle to it.
In fact, loving discourse more often evokes
a harmony achieved at last without conflict
or clash. And yet, is not the couple a place
of tension between temptation and unity
sometimes mistaken for fusion (making
only one but which one of the two, as
Coluche said) and the distance where the
third function of language is placed, creating autonomy for those within the relationship deriving life from listening to oneself and to the other creating discourse.
“All passion by definition is a source of suffering”, says Jean Lemaire. “The couple is
a place of reciprocal passions with its own
ills originating partly in childhood”. These
vestiges of infancy often encumber amorous life in its intimate exchanges; they give
a feeling of blurred identity, and which, in
moments of crisis, drives couples to seek
advice. In social life, identity seems clearly
defined whereas in emotional life the factors in play are more complex. When disappointments come along they may echo earlier narcissistic wounds, sometimes
blocking access to a disillusion necessary
for entry into a better appreciation of self
and the other.
All this takes time. Jealousy will sometimes
be the visible sign revealing something of
a disturbance of the origin insufficiently
taken into account.
The conjunction and opposition of love and
hate are discernible in all human relations.
The effort of the life impulse to unite and
create a bond all around encounters
aggression, and the violent onslaughts of
the destructive impulse, the death impulse.
Every ideology based on love without
conflict or hate is utopian, the only thing
remaining is the struggle to maintain the
combat of the living in balance.
In its tangible reality sexuality is a place
more or less charged with anguish as it is
the meeting point of two narcissisms; the
fear mingled with desire for a rapprochement makes it difficult to assess what will
be the result of fusion and proximity, as
well as the distance both need.
The capacity to desire in a life-giving way
without too great a pathological filter has a
more or less long history, a mythical family
history whose threads sometimes need to
be unravelled.
Depending on what triggers these
moments of crisis, pre-existing wounds
are revived and sometimes touched when
they needed to be healed in the couple. It
is a relief to be able to face them and pay
them attention. It is scarcely possible for
one person to pay attention to what was
rigidly set in dire disappointment and has
awakened an old, suppressed narcissistic trouble. That part of a lack which is
reactivated, a trace of others in suffering,
requires special attention to whatever the
unconscious seeks to express. It is quite
legitimate for one to hope to be able to
access it.
What then justifies our work is allowing
both parties, through this third-party hearing, to regain contact with the listening
and speaking he or she carries within
him/herself in suffering.
Lacan emphasised that every request is
an indirect request for love. There is mutual
desire and the pleasure that each transmits to the other. As in a mirror, love is pleased to be strengthened in the pleasure of
bonding.
When the shock makes itself felt of the reality of the other, which is neither I nor even
reducible to the image I have of it; when
this mirror-reciprocity which produced such
enjoyment disintegrates, then disillusion
and reproach come onto the scene. Now
we have malicious desire seeking to destroy everything it adored.
This provides us with an insight into one
of the vital aspects of the unconscious
structure of the couple. When the other no
longer satisfies my desire, one hears the
customary “ I got it wrong, he/she was not
for me” thus seeking in this imaginary
elsewhere a man or woman who fits my
inner strong desire to be understood and
welcomed as I would like! The risk is then
not questioning the soundness of these
projections into the relationship to realise
that we were mainly duped by the unconscious expectations of our own desire.
Paradoxically, this mirage of love itself
allows us to take the risk, and in so doing,
forces us to learn the symbolic laws which
will help us to traverse our imaginary preconceptions in order to reach greater reality. This is the reality which will enable
us to invent and make choices which will
not carry a total guarantee against the
vicissitudes of life and the desire to love
and be loved, and transform a desire for
a flawless, conflict-free union into the
marvel of love linked to our story, and to
dream that love protects from conflict,
from difference, from loss and death, and
thus from sexuality.
To speak of the unconscious choices of
49
the love encounter, means positioning oneself at the juncture of two spaces, two stories. It is to speak of that which inhabits
every human being, the desire to be loved
and to love, to share pleasure and security. It is to ask why this choice rather than
that? It is also to ask oneself what will
favour or hinder this new relationship for
each individual, and what is at stake in this
encounter?
Does the couple mark the end of the process of maturation of each partner or does
it fall within a continuum of repetition
without being able to break through to a
new stage of evolution or maturity of each
partner?
The couples who consult us arrive at a
moment of crisis and feel that they have
lost all or part of their love story. Each
blames the other. The presence of a third
party willing to listen without judgement,
this will facilitate a return to the amorous
encounter and original make-up of the
couple, as sessions progress. This is
accomplished in small steps, like freezeframes which gradually make it possible
to clarify the crisis phenomenon and
construct links between what brought the
couple into being, what is now happening
and what happened even before these two
beings met.
Despite the uniqueness of each couple,
we come across constants (invariables) in
the alchemy of amorous choice – the kernel of the encounter is the narcissistic
image of each awakened by the need for
security and a quest for identity.
It is not easy to allow oneself be loved and
to agree to the reconstruction of often
damaged self-images.
At the moment of encounter, what attracts
in the other is often the unconscious perception of similar childhood problems with
a different way of reacting to them; this will
resonate and create attraction. The stage
of development of the person with this set
of problems (oral, anal or genital) will determine the degree of flexibility of the bond
between the two persons, and the degree
of intensity of expectations.
In love, we are two, but not as a whole
number. The part lacking may be the motivating force of the relationship, provided
that the narcissism of each is sufficiently
confirmed by a genuine recognition of the
buried infantile side which resurfaces at
certain times of difficulty.
Both experience feelings ranging from
loving commitment to reproof over the
course of a relationship.. Indeed, evolution
is experienced together, but sometimes
unevenly. If conflicts can be tackled, maturation will occur.
The expectations and the desires, more or
less conscious or unconscious, and images
of love are, simultaneously and paradoxically, cornerstones and obstacles in
confrontations.
The various crises the couple will experience during its existence will lead to the
development of a different type of bond,
to a re-threading of the fabric of filiation
and affiliation, if a degree of solitude is
accepted and it is understood that the other
is not simply there for me, to fulfil and
satisfy most of my expectations.
On the other hand it is in the company of
this other, recognised in his otherness, that
I shall be able to learn to evolve and experience a relationship of pleasure and shared love. It is vital to admit that the initial
constitution of the couple is different in
some way from that which will allow it to
structure itself. Whilst this idealisation is
necessary for the game of attraction and
seduction, the encounter, the commitment
and confrontation take place on a daily
basis in what is said and heard in the language of each member – desires can then
be taken for what they are. Dialogue will
measure the importance of this and favour
the individuation and autonomy of both
members of the couple. The narcissistic
wound of the " man/child" who had to
detach himself from symbiosis with the
other which gave him life amounts to a long
learning process re-lived with intensity in
the couple’s crises.
When the unconscious aspects of the
constitution of the couple cannot be reassessed when a conflict occurs, and if a
separation is envisaged it is useful to talk
about them in order to hear what is really at
work which cannot always be heard. This
aims to avoid a repetition of what, in suffering terms, might constitute too many
unconscious expectations. To live solely
for each other or through each other is alienating and to allow ones intimate desires to
be known permits a better choice; a
genuine union being achieved by recognition of otherness.
In other words, love is like speech, commitment in the body, space and time. To
be open to what speaks within us and between us is doubtless what excites and
constitutes the desire to live together which
sometimes disturbs us whilst it is true that
this other, indispensable to my existence,
is also the one who may be the cause of my
suffering.
This is impossible for those who, as chil-
dren, have been too little contained, and
who in the loving relationship seek a reorganisation facilitating the traversing of infantile wounds in a desire for repair and mainly
personal evolution. In this case it is not
unknown for separation to take place in
the name of an ideal of love viewed as the
reality of one’s needs.
In modifying his theory of drive and equating sexual drive with the drive for life and
love, Freud indicates that what links the
three is a dynamic tension which makes of
these comings and goings the scene of a
struggle towards a balanced life.
Whereas this bond formed by idealisation
is necessary, it is still fragile and requires
to be transformed into a bond based on
tenderness and identification. It is what
enables certain unfinished aspects to be
claimed for the one or the other.
Fractures of the bond occur when the
requirement cannot be accepted by either.
With the sexual goal extinguished by satisfaction, a durable bond cannot be established if it is not accompanied by tenderness and other shared exchanges.
To be able to reintroduce psychic space
where the creative, fantasmic activities of
both members of the couple can wander
freely is a psychic health operation. Here,
we need to recognise the boundaries of I
and non-I. We are not obliged to adopt the
beliefs and feelings of the other; we only
have to pick up the differences.
Contact between human beings is made
through speech when what is said there is
listened to with the desire to make contact.
We always fail to recognise that there is
always something of what each thinks he
says amongst those who speak to each
other.
The place of the couple may then become
a place not to be vacated so long as the
fate of love and desire is still at issue.
Fundamentally, what are we looking for
when we form a couple? What do we want
when seeking love? It is without doubt to
attain a desire the faintest traces of which
we carry within us, and which tempts us
to continue to move on towards whom,
towards what?
The question remains open.
Marie-Hélène Flye Sainte-Marie
Psychanalyste,
psychothérapeute de couple,
16, rue Nungesser et Coli,
31300 Toulouse (F)
<[email protected]>
- VOL.XIII, N°48

Documents pareils