Édition 2015 - Institut universitaire en santé mentale de Montréal

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Édition 2015 - Institut universitaire en santé mentale de Montréal
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O
C
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La revue du Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics
Le Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics (CETOCT) est un centre de recherche
multidisciplinaire qui comprend une section clinique, neuroscientifique et psychosociale. Notre mandat est de
contribuer à l’avancement des connaissances et d’offrir des services à la population.
SOMMAIRE
Quoi de neuf ?....................................................2
La conjugaison de l’obsessionel-compulsif.....5
Le centre d’études à travers le monde.............2
Tic et traitements..............................................6
Labo de psychophysiologie...............................3
Des idées plein la tête.......................................8
Quand les objets prennent toute la place.........4
Nouvelle publication..........................................8
Références.........................................................4
Les mécanismes du TOC...................................8
L’identité redoutée et le TOC.............................5
Un nouveau laboratoire !
Un nouveau laboratoire s’est affilié au Centre
d’études sur les Troubles ObsessionnelsCompulsifs et les Tics (CETOCT) du Centre de
recherche de l’Institut universitaire en santé
mentale de Montréal (CRIUSMM).
Par Stéphanie Ouellette pour le LETOPE
L
e Laboratoire d’Études des Troubles de
l’Ordre de la Psychopathologie en Enfance
(LETOPE) est une unité de recherche pilotée
par Julie Leclerc (M.Ps., Ph. D.), professeure
à l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
qui se spécialise dans la création et l’évaluation
de l’effet d’intervention psychologique auprès
des enfants ayant un trouble de santé mentale, particulièrement le syndrome Gilles de la
Tourette (SGT) et ses troubles associés. Les travaux du LETOPE se démarquent par l’adaptation à une clientèle d’enfants et d’adolescents
des traitements issus des modèles théoriques
du Dr Kieron O’Connor, directeur du CETOCT.
Parmi les travaux de recherche, on retrouve un
programme d’intervention cognitif comportemental et psychophysiologique qui cible la
diminution des symptômes de tics par l’entrainement à des stratégies d’autocontrôle chez
les enfants ayant le SGT. Le traitement nommé Façotik a été conçu au CETOCT en collabo-
ration avec Geneviève Goulet (psychologue),
Nadia Hamel (étudiante au Ph.D.) et Kieron
O’Connor (Ph. D.).
Un programme d’intervention vise l’entrainement à l’autogestion des épisodes explosifs chez les enfants atteints du SGT Prends ton
Tourette par les Cornes ! a été conçu dans le
cadre de la thèse de Julie Leclerc en collaboration avec Kieron O’Connor (Ph. D.) et Jacques
Forget (Psy. D.).
Le programme d’intervention
Maître à Bord a été conçu par Ariane Fontaine
(Psy. D.) dans le cadre de son essai doctoral, en
collaboration avec Kieron O’connor et Caroline
Berthiaume (Ph. D.). Le traitement, qui cible
l’autogestion des symptômes du trouble
obsessionnel-compulsif chez les enfants,
sera repris par Julie Leclerc.
À l’automne 2013, le LETOPE compte quatre
doctorants et des auxiliaires de recherche :
Mathieu M. Blanchet, Gabrielle J. Nolin,
Mélyane Bombardier, Stéphanie Ouellette
et Sandra Landry.
Julie Leclerc, professeure au département de
psychologie de l’UQAM et chercheuse associée
au CRIUSMM. Elle travaille de concert
avec l’Association québécoise du syndrome
de la Tourette (AQST) et offre des formations
de perfectionnement clinique, d’évaluation
diagnostique et d’approche à l’intervention
concernant les enfants et les adolescents
ayant un trouble de santé mentale auprès
des milieux scolaires et de la santé et
services sociaux.
Pour des questions ou des renseignements,
contacter Julie Leclerc :
514 251-4015, poste 3425 ou
[email protected]
Quoi de neuf ?
C
haque année le centre d’études accueille de nouvelles personnes intéressées par le domaine de la
recherche en psychologie et en santé mentale. Cette année, nous voulons souhaiter la bienvenue à
Soline Blondin, évaluatrice pour le projet de recherche sur le TOC et Benoit Desaulniers, statisticien.
Bienvenue à deux nouvelles chercheuses, Julie Leclerc et Annie Aimé. Respectivement, elles travailleront sur les enfants ayant des troubles du spectre obsessionnel-compulsif et sur les troubles de comportements alimentaires chez les adultes.
Bienvenue aux nouveaux étudiants :
Julie Sauvageau, étudiante au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal, supervisée
par Kieron O’Connor et Gilles Dupuis. Son projet d’étude portera sur les liens entre la peur face à son identité et les symptômes du trouble obsessionnel-compulsif.
Melha Zidani, étudiante à la maîtrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, supervisée par
Frederick Aardema et Dr François Borgeat. Son projet de recherche porte sur l’effet de l’amorçage préconscient, soit le fait de présenter un stimulus afin de rendre la personne sensible à un autre stimulus, dans le
traitement de certains troubles anxieux.
Simon Beaulieu, étudiant à la maitrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, supervisé par
Marc Lavoie. Son projet de recherche porte sur les effets neurophysiologiques d’une thérapie cognitivocomportementale chez les personnes atteints du syndrome Gilles de la Tourette ou de tics chroniques.
Geneviève Sauvé, étudiante à la maîtrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, supervisée par
Marc Lavoie. Son projet de recherche porte sur l’étude des processus neurocognitifs chez des participants
ayant un syndrome Gilles de la Tourette, des tics chroniques ou un désordre d’habitudes. De plus, elle étudie
l’influence de l’impulsivité sur les résultats de l’activité cérébrale lors de tests de performance.
Mathieu M. Blanchet, étudiant au doctorat en psychologie à l’UQAM, profil intervention et recherche.
Son projet portera sur la validation du programme « Prends ton Tourette par les Cornes ! » visant la réduction
de la fréquence et de l’intensité des épisodes explosifs chez les jeunes atteints du SGT.
Gabrielle J. Nolin, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQAM (2013) profil intervention et recherche,
dirigée par Julie Leclerc. Ses travaux portent sur l’évaluation des effets du programme Façotik sur l’adaptation psychosociale des jeunes présentant le SGT.
Mélyane Bombardier, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQAM, en codirection avec Julie Leclerc
et Kieron O’Connor, profil intervention. Son projet porte sur l’évaluation des effets du programme d’intervention Maître à bord sur la réduction des symptômes du trouble obsessionnel-compulsif chez les enfants.
Stéphanie Ouellette, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQAM profil intervention, dirigée par Julie
Leclerc. Elle travaille sur l’exploration de la consommation de substances en tant qu’automédication chez les
adolescents atteints du SGT.
Mohammad Javad Motaghi, étudiant à la maitrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal,
codirigé par Kieron O’Connor et Frederick Aardema. Son projet portera sur les prédicteurs du trouble
obsessionnel-compulsif.
Samantha Wilson, étudiante au doctorat en psychologie en intervention et recherche, dirigé par Kieron
O’Connor. Son travail portera sur les troubles obsessionnels-compulsifs.
François Giasson, étudiant au doctorat en psychologie intervention à l’Université du Québec en Outaouais.
Il fera un stage afin de développé ses compétences pour traiter le TOC et le TAC avec la thérapie basée sur
les inférences.
2 | SPECTRUM | DÉCEMBRE 2013
Le Centre
d’études à travers
le monde
À travers nos projets de recherche, le
centre d’études acquiert de nouvelles
connaissances et les rencontres
organisées par la communauté
scientifique, permettent de faire
connaître nos récentes connaissances.
Cette année, les étudiants, chercheurs et assistants de recherche ont offert plusieurs
présentations et formations à travers le
Canada et le monde.
En 2013, l’équipe est allée…
• en Grèce, pour la rencontre de la
Société européenne pour l’étude du syndrome Gilles de la Tourette. Atelier sur
un traitement cognitif-comportemental
pour les tics.
• en Italie, pour la 3e rencontre de l’association américaine des thérapies cognitives et comportementales. Présentation
sur le doute et le TOC.
• au Pérou, pour le Congrès international des thérapies cognitives et comportementales. Des affiches scientifiques sur le
trouble d’accumulation compulsif et les
troubles des comportements alimentaires
furent présentées.
• à Marrakech, pour le 43e congrès annuel de l’Association Européenne de thérapie cognitive et comportementale.
Un atelier professionnel, un symposium
et une affiche scientifique sur les traitements pour le syndrome Gilles de la
Tourette et les tics chez les enfants et les
adultes et sur le TOC furent présentés.
Présence internationale au laboratoire de
psychophysiologie cognitive et sociale du CR-IUSMM
Cet été, le laboratoire de psychophysiologie cognitive du centre de recherche de l’IUSMM
a accueilli trois stagiaires sous l’égide du International Federation of Medical Students’
Associations. Les trois stagiaires ont été parrainés par les étudiants de maîtrise en sciences
biomédicales du laboratoire de psychophysiologie. Chaque stagiaire a été exposé à
l’acquisition des données, à l’analyse des résultats en imagerie et électrophysiologie,
ainsi qu’à la problématique du syndrome Gilles de la Tourette. Ils avaient pour objectif
de terminer une affiche scientifique en vue d’une présentation à un congrès. À la fin du
stage d’un mois, ils recevaient un certificat de réussite du stage.
L
a première stagiaire à s’être joint à nous
a été Meng Ni Chuang en provenance
de la China Medical University à Taichung
City à Taiwan. Elle a travaillé sur la contribution de la comorbidité dans l’activité cérébrale des patients avec le syndrome de Gilles
de la Tourette. Elle a été parrainée par Martine
Germain qui vient de terminer sa maîtrise en
sciences biomédicales et technicienne en électroencéphalographie.
La deuxième stagiaire a été Ines Cristina
Ferreira Fernandes de l’Universidade de
Lisboa au Portugal. Elle a travaillé sur les similarités et les différences cérébrales entre les
patients atteints de tics chroniques et ceux
atteints du syndrome de Tourette. Elle a été
parrainée par Simon Morand-Beaulieu, étudiant à la maîtrise en sciences biomédicales.
La troisième stagiaire a été Imen Bouaziz de
l’Université de Sfax en Tunisie. Elle a travaillé sur les contrastes de topographies cérébrales
chez les patients atteints de désordres d’habitudes et les patients atteints de tics chroniques.
Elle été parrainée par Geneviève Sauvé, étudiante à la maîtrise en sciences biomédicales.
Chercheur invité
Nous avons aussi reçu la visite du chercheur
Pascal Hot, maître de conférences à l’université de Savoie en France. Il a séjourné dans notre
Meng Ni Chuang, Marc Lavoie et Martine Germain
année de médecine. Bastien a permis le démarrage du laboratoire d’oculométrie et par le fait
même, le raffinement de cette technique pour
la détection des tics faciaux, souvent indétectable avec les outils actuels. Cette technologie
pourra aussi être appliquée avec les patients
ayant d’autres troubles du mouvement et chez
les patients avec psychose. Ce stagiaire a été
L’équipe de recherche du laboratoire de psychophysiologie cognitive
De gauche à droite : Imen Bouaziz (stagiaire), Karine Bergeron (coordonnatrice), Guillaume Beaufils (assistant), Pauline Destael (stagiaire), Nadia Hamel (doctorante), Bastien Rioux (stagiaire), Martine Germain (assistante technique), Simon Morand-Beaulieu (étudiant), Ines Fernandes (stagiaire), Pascal Hot (chercheur invité),
Geneviève Sauvé (étudiante) et Marc Lavoie (directeur du laboratoire de psychophysiologie).
laboratoire durant plus de trois mois (mai à
août) afin de se familiariser à de nouvelles techniques en électrophysiologie et aussi de nous
transmettre ses connaissances en psychochirurgie du trouble obsessionnel-compulsif. La
présence de ce chercheur reconnu internationalement permettra l’ouverture de nouveaux
échanges étudiants et chercheurs entre notre
centre de recherche et l’université de Savoie.
Autres stagiaires
parrainé par Simon Morand-Beaulieu, étudiant
en sciences biomédicales.
Et enfin, une stagiaire provenant de l’université Bichat-Lariboisière à Paris, Pauline De Stael
a approfondi ses connaissances des conséquences des troubles des fonctions exécutives
dans le syndrome Gilles de la Tourette. Elle a
été parrainée par Nadia Hamel, étudiante au
doctorat en psychologie clinique à l’université
de Montréal.
Nous avons accueilli Bastien Rioux, un boursier-stagiaire du COPSÉ inscrit en première
Simon Morand-Beaulieu, Ines Cristina Ferreira
Fernandes et Marc Lavoie.
Geneviève Sauvé, Imen Bouaziz et Marc Lavoie.
DÉCEMBRE 2013 | SPECTRUM | 3
Quand les objets
prennent toute la place
par Mélodie T. Blais
L
e trouble d’accumulation compulsive (TAC)
est un problème dissimulé. Bien qu’il soit de
plus en plus visible dans les médias et les émissions
à sensation telles que « Désordre extrême », il est
étudié depuis une trentaine d’années seulement et
encore peu de gens consulte pour cette difficulté.
obtient de bons résultats en présentant une diminution significative de ses symptômes d’accumulation à la fin des 24 semaines de traitement. De
plus, une description du rationnel derrière les inférences, du doute obsessionnel ainsi que des 10
étapes de la thérapie se trouvent dans cet article.
L’accumulation compulsive se définit par l’entassement d’une quantité importante d’objets souvent
considérés sans valeur, à l’incapacité de se débarrasser de ces dits objets et à l’encombrement des
espaces de vie causant ainsi une détresse et souvent un dysfonctionnement chez la personne (Frost
& Hartl, 1996).
En 2013, trois membres du CETOCT ont écrit un
livre en français sur l’accumulation compulsive :
« Entre Monts et Merveilles : Comment reconnaître
et surmonter l’accumulation compulsive ». Ce livre
est un guide clinique pratique décrivant, pas à pas,
des étapes afin de travailler sur l’accumulation
compulsive. Basé sur des données probantes, ce
livre s’adresse aux personnes cherchant de l’aide et
aux thérapeutes intéressés par ce sujet.
Plusieurs conséquences personnelles, familiales et
sociales sont associées à ce trouble. Une personne
souffrant de ce trouble a rapporté avoir vécu plusieurs difficultés dont la perte d’un emploi, une
relation rompue avec sa fille et s’être fait menacé d’éviction par son propriétaire. L’accumulation
compulsive n’est pas un problème isolé et a donc
un impact sur la qualité de vie des proches ainsi
qu’un coût pour la société en général (Tolin, Frost,
Steketee, Gray, & Fitch, 2008). Considérant qu’il y
aurait environ 4 % d’accumulateurs dans la population selon l’estimation de la prévalence d’accumulateurs aux États-Unis par l’équipe de Samuels en
2008 (Samuels et al., 2008), il devient impératif de
mieux comprendre ce trouble et d’offrir des traitements efficaces.
Leader dans le domaine, l’équipe du Dr Kieron
O’Connor au Centre d’études sur les TOCS et les
Tics (CETOCT) a développé une thérapie pour les
gens ayant un TAC. Le principe de base de cette thérapie est que le doute obsessionnel serait différent
du doute normal puisqu’il n’est pas résolu à l’aide
d’observations ou avec le sens commun (O’Connor
& Robillard, 1999). Par exemple, malgré le fait
qu’une personne n’a pas regardé une revue pendant des années elle la gardera puisqu’elle contient
des informations pertinentes dont elle pourrait
avoir besoin un jour. Le sens commun ou le gros
bon sens dirait que ne l’ayant pas feuilleté depuis
longtemps elle n’en a pas vraiment besoin et que
si tel est le cas il serait toujours possible de trouver l’information ailleurs (internet par exemple).
En général, lorsqu’une personne a un doute et
qu’elle fait face à des preuves, elle cesse de douter. Toutefois, chez la personne TAC, malgré la présence de preuve invalidant son doute, elle tentera
plutôt de trouver des raisons.
Selon les premières études, cette thérapie serait
prometteuse auprès des accumulateurs compulsifs.
L’article de St-Pierre-Delorme et ses collaborateurs
(St-Pierre-Delorme, Lalonde, Perreault, Koszegi, &
O’Connor, 2011) résume le processus de la thérapie auprès d’une accumulatrice. Cette dernière
4 | SPECTRUM | DÉCEMBRE 2013
Il est possible de recevoir de l’aide lorsqu’on
souffre d’accumulation compulsive. Pour plus d’informations sur cette thérapie, contactez le Centre
de recherche de l’Institut universitaire en santé
mentale de Montréal (CRIUSMM).
RÉFÉRENCES
FROST, R. O., & HARTL, T. L. (1996). A cognitive-behavioral model of compulsive hoarding. Behaviour
Research and Therapy, 34(4), 341-350.doi: http://
dx.doi.org/10.1016/0005-7967%2895%2900071-2
O’CONNOR, K., & ROBILLARD, S. (1999). A cognitive approach to the treatment of primary inferences in obsessive-compulsive disorder. Journal of
Cognitive Psychotherapy, 13(4), 359-375
SAMUELS, J. F., BIENVENU, O., GRADOS, M. A.,
CULLEN, B., RIDDLE, M. A., LIANG, K.-Y., . . .
NESTADT, G. (2008). Prevalence and correlates of
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doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.brat.2008.04.004
ST-PIERRE-DELORME, M.-E., LALONDE, M. P.,
PERREAULT, V., KOSZEGI, N., & O’CONNOR,
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Case Studies, 10(4), 291-303.doi: http://dx.doi.
org/10.1177/1534650111411293
TOLIN, D. F., FROST, R. O., STEKETEE, G., GRAY,
K. D., & FITCH, K. E. (2008). The economic and
social burden of compulsive hoarding. Psychiatry
Research, 160(2), 200-211.doi: http://dx.doi.
org/10.1016/j.psychres.2007.08.008
Références
AMI-Québec
Agir contre la maladie mentale
www.amiquebec.org/
Anxiety Disorders
Association of America
www.adaa.org/
Association Canadienne
des troubles anxieux
www.ataq.org
Association québécoise de soutien
aux personnes souffrant de troubles
anxieux, dépressif ou bipolaires
(REVIVRE)
revivre.org
Association québécoise des parents et
amis de la personne atteinte de maladie
mentale
www.aqpamm.ca/qui-sommes-nous/
Association québécoise
du Syndrome de la Tourette
www.aqst.com
Clinique des troubles anxieux et de
l’humeur de l’IUSMM
www.iusmm.ca/hopital/soins-etservices/organisation-par-programmeclienteles/troubles-anxieux-et-delhumeur.html
Fondation Québécoise pour le trouble
obsessionnel-compulsif (FQTOC)
http://fqtoc.mtl.rtss.qc.ca
Obsessive Compulsive Foundation
ocfoundation.org
Ordre des psychologues du Québec
ordrepsy.qc.ca/
Phobies-Zéro
phobies-zero.qc.ca
Société Canadienne de psychologie
cpa.ca
The fear and anxiety disorder laboratory
(Dr Adam Radomsky)
http://psychology.concordia.ca/fac/
radomsky
National Tourette Syndrome Association
tsa-usa.org
Trichotillomania Learning Center
trich.org
L’identité redoutée chez les
individus souffrant du trouble
obsessionnel-compulsif
par Julie Sauvageau
L
a plupart des gens savent clairement ce
qu’ils sont, c’est-à-dire leur identité, ce qu’ils
aspirent à devenir, appelé « idéal identitaire » et
ce qu’ils ne veulent surtout pas devenir, nommé
« identité redoutée » (Carver, Lawrence & Scheier,
1999). De ce fait, ils agissent en fonction de ce
qu’ils pensent être ou de ce qu’ils aspirent à devenir. En effet, vos valeurs, vos buts et également
votre identité modèlent la façon dont vous agissez dans la vie. Par exemple, si vous ne frappez
pas quelqu’un dans la rue, c’est que vous vous
considérez comme une personne morale qui ne
ferait pas ce genre de chose. Cette confiance en
vous-même fait en sorte que vous ne doutez pas
constamment de la possibilité de faire une chose
pareille. Maintenant, imaginez que toutes vos actions étaient plutôt motivées par la peur de devenir le type de personne que vous redoutez le
plus devenir et qu’au lieu d’orienter vos actions
vers vos buts, vous concentreriez toutes vos
énergies à tout faire pour ne pas devenir le type
de personne que vous détesteriez être, donc ne
pas devenir votre identité redoutée. Plus encore,
cet investissement en cette identité redoutée
vous pousserait à compenser pour le déficit perçu en étant extrêmement prudent et en vérifiant
constamment si votre peur de devenir la pire version de vous-même est vraie.
Peut-être cela vous semble étrange, mais des
chercheurs proposent que cette peur en une
identité redoutée serait possiblement caractéristique des individus souffrant du trouble
obsessionnel-compulsif (TOC) et que cette fragilité identitaire serait un facteur de développement et de maintien dans ce trouble (Aardema
& O’Connor, 2007; Bhar & Kyrios, 2007).
Par exemple, des obsessions et des compulsions concernant la vérification (ex : vérifier la
serrure de la porte, vérifier si le four est bien
éteint) pourraient être sous-jacentes à la peur
d’être quelqu’un de négligeant ou d’irresponsable. Ainsi, la personne au prise avec le doute
constant d’être quelqu’un de négligeant et d’irresponsable, se voit obligée de vérifier constamment par différentes compulsions, si son doute
est fondé, ce qui, ironiquement, ne fait qu’amplifier son doute initial.
Par ailleurs, l’identité redoutée pourrait expliquer pourquoi le trouble obsessionnel-compulsif est d’une nature aussi sélective, c’est-à-dire
que les individus vont avoir des doutes obsessionnels dans une sphère de leur vie, mais pas
dans les autres (O’Connor & Aardema, 2012,
p.73). Ainsi, cette identité redoutée, unique à
chaque individu, prédisposerait à un certain type
d’obsessions et de compulsions (O’Connor &
Aardema, 2012, p.73). Par contre, il est peu probable que toutes les personnes qui doutent un
peu de leur vraie nature développent un trouble
obsessionnel-compulsif, donc d’autres facteurs
entrent probablement en ligne de compte.
Finalement, bien que plusieurs aspects de ce
concept restent à être explorés, la recherche
dans le domaine va bon train et déjà, certaines
psychothérapies cognitives et comportementales plus contemporaines pour le traitement du
TOC travaillent sur cette identité redoutée en
l’identifiant et en visant à remodeler une identité plus authentique et positive (O’Connor &
Aardema, 2012, p.4).
RÉFÉRENCES
AARDEMA, F., & O’CONNOR, K. (2007). The menace within: Obsession and the self. Journal of
Cognitive Psychotherapy, 21, 182-197.
BHAR, S.S., & KYRIOS, M. (2007). An investigation
if self-ambivalence in obsessive-compulsive disorder. Behaviour Research and Therapy, 45, 18451857.
CARVER, C. S., LAWRENCE, J. W., & SCHEIER, M. F.
(1999). Self-discrepancies and affect: Incorporating
the role of feared-selves. Personality and Social
Psychology Bulletin, 25, 783-792.
O’CONNOR, K. & AARDEMA, F. (2012). Clinician’s
handbook for obsessive compulsive disorder.
Chinchester, UK: Wiley-Blacwell.
Simple ? Je ne le pensai pas si simple,
ce passé. Ça a plutôt été un passé
composé, sans doute trop composé :
j’ai tellement pensé et repensé que je
devais constamment m’ordonner :
« Aie pensé » ! Que j’eusse pensé avoir
pensé, j’y eus parfois pensé mais qu’incessamment je pensasse ainsi, mon esprit ne
me le permettait point. Au point où je
n’y pensais même plus.
Et aujourd’hui, qu’en est-il au présent ?
J’y pense. J’y repense. J’essaie d’y
penser… au point où je penserais…
sitôt qu’en y ayant déjà pensé je réalise que je suis trop occupé à repenser !
D’autant plus que je viens de penser que
je vais justement y penser. À vrai dire, que
j’y aie pensé est tout de même louable
mais l’illusion est justement là : je penserais avoir pensé pourtant non, il y a
toujours une nouvelle pensée qui apparaît
dans cet enchaînement imparfait.
Au gérondif de mes ruminations, j’en suis
même à penser en pensant. Mais enfin,
pour répondre à la question : non, je
n’aurais jamais pensé que ce serait si
indicatif de mon présent.
Pourquoi suis-je donc si conditionnel
à ma propre personne ? Tous ces « pensé »
qui, souvent difficiles à accorder au passé, participent toujours et encore à mon
présent, qu’en fais-je ? Y pensant bien, que
je pense n’est pas le réel problème – que
j’aie repensé et pensé, encore moins. Non,
le problème est plutôt de penser que je
pense : « Pense ! Pense ! » pense perpétuellement mon esprit et à long terme c’est mon
corps qui dépense. À tous temps, penser ?
Oui en effet, c’est pénible ! Ne l’eussé-je
pensé, je n’eusse eu de misère à ce point à
conjuguer mon passé maintenant futur en
devenir ! Épuisant, que de vivre un quotidien qui soit subjonctif aux soubresauts
du cogito impératif.
Le futur proche n’est pas aussi simple
qu’il ne le laisse paraître mais bon, le
plus encourageant est de penser que
dorénavant je ne penserai plus à l’infini mais bien à l’infinitif. Penser sans cesse
telle une quête illusoire du plus-queparfait, n’est-ce pas là l’erreur de la perfectibilité qui doive appartenir au passé ?
Ce pourquoi je pense à ce futur, antérieur
je l’espère, alors que j’aurai presque tout
pensé. Penser moins pour mieux panser ?
Oui j’y avais déjà pensé et je pense que
ce soit possible. Mais en pensant…
DÉCEMBRE 2013 | SPECTRUM | 5
Tics et
traitements
par Amanda Try, stagiaire été 2013
Les tics sont des mouvements effectués de façon répétitive et involontaire (O’Connor, 2005).
En général, ils apparaissent durant l’enfance et s’atténuent à l’âge adulte. Le syndrome
Gilles de la Tourette (SGT) est diagnostiqué chez les enfants qui présentent, durant plus d’un
an, plusieurs tics moteurs et au moins un tic sonore (Tamara, 2013). En général, les tics ne
nuisent pas au fonctionnement (Roessner et al., 2011), mais pour ceux dans le besoin,
des traitements tels que les médicaments et la psychothérapie existent.
La médication pour les tics est diversifiée.
D’abord, les neuroleptiques sont très utilisés
comme traitement. On les divise en deux classes :
les classiques et les atypiques. Les neuroleptiques
classiques sont reconnus pour leur efficacité en
termes de réduction des tics. L’halopéridol est sans
doute le neuroleptique classique le plus étudié. Par
exemple, Yoo et al. (2010) ont découvert chez des
participants ayant suivi un traitement avec de l’halopéridol que 58,8 % d’entre eux s’étaient « beaucoup
améliorés » ou « vraiment beaucoup améliorés » selon une échelle mesurant les symptômes et le fonctionnement global du patient. Quant au pimozide
et à la fluphénazine, leur efficacité est comparable à
celle de l’halopéridol (Pringsheim et al., 2012). Les
neuroleptiques classiques ne sont pas recommandés comme premier choix de traitement, particulièrement pour les enfants, à cause de l’importance
de leurs effets secondaires. En effet, ils peuvent
causer, entre autres, une prise de poids, des tremblements, de l’anxiété et de la somnolence (Diallo,
Welter & Mallet, 2007 ; Srour, Lespérance, Richer
& Chouinard, 2008). L’halopéridol est le neuroleptique classique associé aux effets secondaires
les plus importants (Srour, Lespérance, Richer
& Chouinard, 2008 ; De Nadai, Storch, McGuire,
Lewin, & Murphy,2011).
Quant aux neuroleptiques atypiques, ils étaient préférés aux classiques à cause de leurs effets indésirables moins importants. Or, les neuroleptiques
atypiques causent également des effets secondaires
comme une prise de poids, de la somnolence et de
l’hypertension. Diverses études démontrent l’efficacité de deux neuroleptiques : le rispéridone et
l’olanzapine. En effet, le rispéridone serait aussi ou
même légèrement plus efficace que certains neuroleptiques (Shprecher & Kurlan, 2009). De plus, les
neuroleptiques atypiques sont aussi utiles pour traiter des comorbidités. Par exemple, l’olanzapine réduit les comportements agressifs et les symptômes
du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (Huys et al., 2012). Un neuroleptique
atypique récent, l’aripiprazole, a été étudié par Lyon
et al. (2009), qui ont évalué son efficacité et son caractère tolérable chez des enfants et des adolescents
souffrant du SGT qui n’ont pas bien réagi à d’autres
médicaments : 91 % des participants se sont « beaucoup améliorés » ou « vraiment beaucoup améliorés » selon une échelle mesurant les symptômes et
le fonctionnement global du patient.
6 | SPECTRUM | DÉCEMBRE 2013
Les stimulants servent aussi à traiter les tics.
Cependant, leur efficacité est moyenne, mais leurs
effets secondaires sont moins importants et négatifs que ceux des neuroleptiques, même si des effets secondaires comme des nausées, des maux de
tête et de l’irritabilité sont possibles. La guanfacine
est considérée plus avantageuse que la clonidine,
car elle cause moins de somnolence et peut être
dosée moins de fois par jour (Shprecher et Kurlan.,
2009). Il y a toutefois un délai avant que la prise
de ces médicaments soient bénéfiques (Hueto et
Giré., 2008).
D’autres médicaments sont aussi utilisés pour traiter les tics. Par exemple, le clonazépam réduit les
tics et l’anxiété. Ses effets secondaires sont surtout de la somnolence et une diminution de la
coordination des mouvements (Shprecher et
Kurlan, 2009). La tétrabénazine est un autre médicament prescrit pour la réduction des tics, mais
qui, à doses élevées, peut causer une dépression
et des tremblements (Srour, Lespérance, Richer &
Chouinard, 2008). Une injection de toxine butolique permet de réduire la sévérité de tics simples
moteurs ou sonores et de diminuer les symptômes
prémonitoires, pour une durée d’environ trois ou
quatre mois (Hueto et Giré, 2007). Les effets secondaires importants sont la faiblesse et la douleur
(Shprecher et Kurlan, 2009).
Enfin, il existe plusieurs thérapies pour traiter les
tics : l’entraînement à inversion d’habitude (EIH),
l’intervention comportementale globale pour les
tics (ICGT) et l’exposition et prévention de la réponse (EPR).
L’EIH vise à augmenter la prise de conscience du
tic et à faire un autre mouvement (NYU Child Study
Center). Il permettrait de réduire la fréquence des
tics de 30 % à 100 % ( Verdellen, van de Griendt,
Hartmann, Murphy, & ESSTS Guidelines Group,
2011). L’EIH permet aux patients et à leurs familles
de participer activement à leur traitement en développant des stratégies pour contrer leurs tics de
façon autonome (Piacentini et al., 2010). Ce traitement a été comparé à la psychothérapie de soutien,
qui incluait de l’encouragement, de l’encadrement
visant l’adoption de comportements adéquats,
une diminution de la détresse et une amélioration
des capacités à surmonter des épreuves. L’EIH serait plus efficace que la psychothérapie de soutien
pour la réduction du tic, mais les deux auraient des
effets similaires quant à la qualité de vie, au développement psychologique et aux interactions sociales (Deckersbach, Rauch, Buhlmann, & Wilhelm,
2006).
L’ICGT est la version la plus récente de l’EIH. Elle
permet d’identifier les antécédents et les conséquences du tic afin de développer des stratégies
permettant de réduire la fréquence des situations
lors desquelles la personne fait le tic (Rowe, Yuen,
& Dure, 2013). Wilhelm et al. (2012) ont réalisé une étude avec des adultes souffrant du SGT :
38 % des participants traités avec l’ICGT ont montré une grande amélioration des symptômes et
80 % d’entre eux avaient encore des bénéfices six
mois après. Dans une étude antérieure (2010),
52 % des enfants atteints du SGT ont vu leurs symptômes s’améliorer grâce à l’ICGT. L’ICGT permet
de réduire le nombre de tics, leur sévérité et le niveau de détresse en plus d’améliorer la perception
de l’enfant de sa capacité à effectuer des tâches
quotidiennes (Rowe, Yuen, & Dure, 2013). C’est
aussi une approche efficace dans plusieurs conditions. En effet, elle donne des résultats similaires
avec des patients qui prennent des médicaments et
qui n’en prennent pas (O’Connor et al., 2009). De
plus, Himle et al. (2012) ont comparé l’efficacité de
l’ICGT lorsqu’elle est effectuée en face-à-face et par
vidéoconférence. Cette étude n’a révélé aucune différence entre les deux méthodes.
L’EPR est une autre stratégie qui place la personne
dans des situations qui la pousseraient à effectuer
le tic afin de l’habituer à reconnaître son sentiment prémonitoire et à ne pas faire le tic (Ludolph,
Roessner, Münchau, & Müller-Vahl, 2012). L’EPR
et l’EIH sont comparables en termes d’efficacité.
Verdellen, Keijsers, Cath, & Hoogduin (2004) ont
comparé les deux approches en mesurant la sévérité et les fréquences à l’institut et à la maison.
Alors que 83 % des participants traités avec l’EIH
ont manifesté une grande amélioration (plus de
30 %) dans au moins une des trois mesures, ce
fut le cas pour 95 % des participants traités avec
l’EPR. Les résultats sont légèrement en faveur de
l’EPR, mais cela pourrait être expliqué par le plus
grand nombre de sessions pour l’EPR (douze) que
pour l’EIH (dix) et par le fait que l’EPR travaille sur
plusieurs tics en même temps alors que l’EIH se
concentre sur un tic à la fois.
La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une
alternative à laquelle seuls les adultes sévèrement
atteints résistants à d’autres traitements devraient
avoir recours. La SCP est l’installation d’un pacemaker dans le cerveau permettant à un courant électrique de passer, ce qui modifie l’activité cérébrale
(Kringelbach & Aziz, 2009). Müller-Vahl et al. ont
relevé en 2011 que 59 des 63 personnes ayant eu
recours à la SCP dans la littérature ont vu leur tic
s’améliorer de façon modérée à marquée. Les effets secondaires possibles de la SCP sont importants : hémorragie, infection, anxiété, changements
d’humeur. Néanmoins, ces effets secondaires ne
concerneraient qu’une minorité des personnes
ayant subi le traitement et ne causeraient pas
d’handicap majeur. Ce traitement n’a cependant
pas été très étudié.
Pour le traitement des tics et du SGT, la médication est souvent le traitement de première ligne.
Toutefois, les médicaments ont une efficacité variable, causent des effets secondaires et ne permettent pas une guérison complète. En revanche,
les avantages des traitements psychothérapeutiques sont qu’ils permettent une hausse de l’estime et de la maîtrise de soi, en plus de préparer
la personne à prévenir une rechute, contrairement
aux médicaments (Lavoie, Leclerc, & O’Connor,
2013). La combinaison d’un traitement pharmaceutique et thérapeutique est aussi une bonne avenue.
Il existe bien sûr d’autres traitements comme la
SCP qui valent la peine d’être étudiés davantage.
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doi: 10.1007/s00787-011-0163-7
DÉCEMBRE 2013 | SPECTRUM | 7
Nouvelle publication
Kieron O’Connor
Marie-Ève St-Pierre-Delorme
Natalia Koszegi
Comment reconnaître et surmonter l’accumulation compulsive
e livre s’adresse aux personnes qui recherchent de l’aide parce qu’elles souffrent
d’accumulation compulsive (TAC) et aux thérapeutes intéressés à leur venir en aide.
À notre connaissance, il n’existe aucun guide en langue française sur ce problème qui
se manifeste de plus en plus fréquemment dans notre société. Voilà pourquoi il nous a
semblé essentiel d’en produire un.
Ce livre est principalement basé sur nos études sur le TAC au Centre de recherche
Fernand-Seguin, à Montréal, de même que sur les études empiriques américaines, où
les Drs Frost et Steketee travaillent au quotidien et depuis plusieurs années avec cette
clientèle. Le programme de traitement présenté dans ce livre s’inspire des données
probantes actuelles issues de la recherche clinique pour traiter le TAC.
Trois membres du Centre d’études ont lancé leur livre sur
l’accumulation compulsive, Entre Monts et Merveilles : comment
reconnaitre et surmonter l’accumulation compulsive, des
éditions MultiMondes. Ce livre décrit une nouvelle approche
thérapeutique pour traiter le trouble d’accumulation compulsive.
Il s’adresse aux personnes souffrant de ce trouble et aux
thérapeutes et intervenants travaillant auprès de cette population.
Plusieurs études empiriques montrent des résultats prometteurs et donnent ainsi l’espoir
d’un traitement répondant mieux aux besoins des accumulateurs compulsifs.
Ce livre est conçu comme un guide clinique pratique, qui permet de se sortir pas à pas
de ce trouble. Plusieurs formes de traitement peuvent être appliquées : l’autotraitement,
le traitement individuel avec un psychologue, de même que le traitement de groupe.
Kieron o’Connor est titulaire d’un doctorat en psychologie de l’Institut de
psychiatrie de l’University of London en Angleterre. Il est chercheur principal au
Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, professeurtitulaire au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal, et professeur
associé au Département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du
Québec en Outaouais. Il dirige une équipe multidisciplinaire de recherche sur les
aspects neurobéhavioraux et psychosociaux des troubles impulsifs et compulsifs.
Marie-Ève St-Pierre-DelorMe est étudiante au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal.
Elle se spécialise actuellement dans le traitement des troubles anxieux et plus précisément de l’accumulation
compulsive.
natalia KoSzegi est coordonnatrice clinique au Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les
tics, du Centre de recherche Fernand-Seguin. Elle est aussi psychologue et offre des traitements pour les troubles
du spectre obsessionnel.
Des idées
plein la tête !
Évaluations
neuropsychologiques
Nous recherchons des participants sains
pour un projet de recherche sur le TOC.
Les personnes intéressées auront à compléter des tâches cognitives sur papier et
avec un ordinateur. Ce projet permettra
de découvrir les effets d’une psychothérapie cognitive chez les personnes ayant un
TOC.
Pour informations ou pour participer,
contacter Karine Bergeron au :
514 251-4015, poste 3585
ou [email protected]
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Nouveau projet sur un appareil mesurant
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Dans le but de développer cet outil, nous
recherchons des participants ayant des tics
au niveau du visage et des yeux et recherchons aussi des personnes n’ayant aucun
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514 251-4015, poste 3508
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l’accumulation compulsive
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Mécanismes du TOC
par Karine Bergeron et Stella-Marie Paradisis
O
n sait déjà ce qu’est le TOC : des pensées,
des images, qu’on ne veut pas avoir, accompagné de comportements ou rituels pour gérer l’anxiété. Mais connait-on les mécanismes du TOC ?
On a tous un jour vécu un moment où une pensée, une image désagréable nous est venue à l’esprit et on a souhaité qu’elle ne revienne pas. Pour
les personnes souffrant d’un TOC, ces pensées, ces
images reviennent, causent beaucoup d’anxiété et
de comportements compulsifs. Pourquoi ? Qu’estce qui explique cela ? Des chercheurs croient que
les personnes ayant un TOC auraient des caractéristiques particulières qui les différencieraient.
Quelles sont ces caractéristiques ?
Ils y auraient l’interprétation que l’on donne à nos
pensées et images qui seraient responsables. Mais,
d’autres pensent que ces caractéristiques se situeraient dans la façon de penser : processus schizotypiques, dissociatifs et imaginaires. Hein ?
Pour mieux comprendre les processus schizotypiques, voici les neuf caractéristiques de la personnalité schizotypiques : les idées de référence
(définition particulière et inhabituelle), anxiété
sociale excessive durable (non dû à une phobie
sociale ou un autre trouble anxieux), croyances bizarres et/ou pensées magiques, perception bizarre,
comportements bizarres / excentriques, isolement
social, propos bizarres, affect limité, susceptibilité.
Par exemple, chez une personne ayant un TOC, en
lisant un article dans le journal décrivant un accident d’automobile où un piéton s’est fait frapper,
elle pourrait soudainement penser qu’elle est peutêtre responsable de cet accident.
Ensuite, pour démystifier ce que sont les processus
dissociatifs, voici une définition du trouble dissociatif. Une perturbation du fonctionnement habituel de la mémoire, de la conscience, de l’identité et
de la perception de l’environnement. Par exemple,
8 | SPECTRUM | DÉCEMBRE 2013
monts
merveilles
ISBN 978-2-89544-195-3
Comment pensez-vous ?
Le centre d’études recherche des personnes intéressées à participer à un projet
de recherche sur les processus de raisonnement. Les résultats de ce projet permettront de mieux connaitre les processus
de raisonnement des personnes ayant un
TOC et ainsi mieux cibler les interventions
thérapeutiques.
Entre monts et merveilles – Comment reconnaître et surmonter l’accumulation compulsive
C
les personnes présentant des processus dissociatifs vont pouvoir s’immerger plus facilement dans
un environnement virtuel ou lors du visionnement
d’un film. Aussi, ils s’identifient plus facilement aux
personnages lors d’un visionnement d’un film. Par
exemple, les personnes souffrant d’un TOC de vérification vont continuer de vérifier car ils n’intègreront pas les indices provenant de la réalité versus
leurs pensées imaginaires. Donc, malgré le fait que
j’entends le clic indiquant que ma porte de voiture
est barrée, je continue à la vérifier.
Concernant les processus imaginaires, on pourrait
les définir comme une confusion entre l’imaginaire
et le réel. Par exemple, une personne ayant un
TOC de contamination, croira plutôt à la possibilité que ses mains sont contaminées et qu’elles vont
contaminés son environnement que de constater que effectivement, les microbes existent, mais
qu’après UN lavage de mains adéquat (c-a-d, se laver les mains pendant 15 à 20 secondes avec du
savon et de l’eau) le risque de contamination est
faible. Ainsi, l’absorption dans l’imaginé plutôt que
dans la réalité amènera la personne à vivre une anxiété qui la poussera à se laver les mains de façon
compulsive.
Le laboratoire d’études psychométriques et expérimentales sur l’obsession (LÉPEO) de Frederick
Aardema, chercheur et psychologue, travaille sur
un projet d’identification et de compréhension
des processus schizotypiques, dissociatifs et imaginaires. Donc, si un traitement psychologique
pourrait apporter des changements dans les processus dissociatifs, schizotypiques et imaginaires
il serait possible d’améliorer les résultats thérapeutiques du traitement du TOC. De plus, l’étude
de ces caractéristiques permettrait d’identifier les
signes prédicateurs d’un TOC et ainsi améliorer
les taux de réussite d’un traitement psychologique
puisqu’il pourrait être administré plus tôt.

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