Numéro 3 - Z comme Zarp

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Numéro 3 - Z comme Zarp
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No. 3 - 1 5 juin 1979
Pour insulter le
Crétin masochiste
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Journal salé (satirique, autonomiste, libertaire, écologiste).
Administration et rédaction: Roulotte "Ni Dieu ni maître" — Camping de Conches — 1231 Genève.
Rédacteur (ir)responsable : Narcisse Praz, m ê m e adresse.
Editeur: Le m ê m e , ça vous étonne?
Parution: Le 15 de chaque mois.
Abonnements: Exclus.
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Imprimeur:ffl11.023
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Tous les textes et dessins du Crétin peuvent être pillés, piratés à volonté !
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Quand tu n 'en peux plus de tout supporter, de tout subir;quand
tu n'en peux plus de les voir s'offrir ta tête à longueur de vie;
quand le spectacle devient intolérable à force de grosses ficelles;
quand 6 9 % de la population de ce coin de planète se déclare résolument partisane de la peine de mort pour les (méchants) terroristes (à ne pas confondre avec les bons: les leurs, ceux qui ont
reçu la bénédiction d u C o d e pénal), qu'est-ce que tu fais ? Si tu
es u n h o m m e de tripes, tu t'armes et tu te fais terroriste. Si tu es
un h o m m e d'idées, tu descends dans la rue et tu gueules. Si tu es
un petit imbécile vociférant qui n'a ni le courage de prendre la
mitraillette, ni le culot de hurler sur les places publiques, alors tu
lances un journal.
E n espérant...
E n désespérant...
Q u a n d l'Etat-spectacle pousse u n peu trop loin la plaisanterie
macabre et p r o m è n e à bout de piques les têtes des "suicidés"
pour l'exemple; quand le m ê m e Etat-spectacle accapare à semaineque-tu-veux les écrans de la télécombine pour organiser son petit
jeu imbécile de l'élection des futurs comédiens; quand l'Etat-spectacle s'est définitivement installé sur la grande scène aux bouffons,
aux bouffis, a u x bouffeurs, alors, si tu as des tripes, tu prends la
mitraillette et tu tires dans le tas. Mais si tu répugnes à ce genre de
sport — q u i n'est légal q u e d u b o n côté de la barricade—, tu te
prépares d gueuler.
E n espérant...
E n désespérant...
Q u a n d le troupeau regarde, béat, le spectacle donné par l'Etatauteur-metteur en scène; quand le troupeau hurle avec les loups de
la grande scène aux bouffis: " D u travail ! Plein emploi ! "; quand le
troupeau bêle à la mort sur le chemin de l'abattoir sans jamais
regarder s'il n'y a pas, par hasard, une petite brèche par où s'échapper, sans jamais prêter l'oreille au m o u t o n noir, l'enragé qui, de sa
prairie en liberté, le regarde passer; quand le troupeau boit la pisse
syphillitique et bouffe la merde au mercure d u monstre Etat sans
plus se demander m ê m e s'il n'existe pas vraiment, quelque part,
une eau pure, u n pâturage propret, alors si tu as des tripes, tu
prends la mitraillette et tu tires dans le tas en espérant...
E n espérant q u e le bélier noir et couillu qui regarde passer le
troupeau rencontrera u n e brebis noire et sauvage qui accouchera
de bons m o u t o n s enragés qui n'auront plus peur d u loup, qui au
contraire feront peur au loup, parce q u e la rage c'est malsain,
n ê m e pour les loups !
Q u a n d le spectacle est devenu par trop indigeste, alors tu prends
a mitraillette et tu te fais toi-même le spectacle. E t si tu es trop
'.âche pour t'emparer de la mitraillette, alors tu brandis des idées,
histoire de faire croire que tu es courageux. Et tu lances u n journal, pauvre petit anar de salon ! Faute de mieux, tu crées ta bande
à baderne...
E n espérant...
E n désespérant.
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Mais il est totalement cinglé, le
gars: il n'oublie qu'une chose, c'est
que les gendarmes ont tous les droits,
vu qu'ils agissent au n o m de l'Etat.
Et l'Etat, ça passe avant et par-dessus
tout et tous. Mais ça, vous autres,
gens de la montagne, excuse-moi,
vous êtes un peu trop simplets pour
le comprendre. Lui, c'est pareil.
Allez, salut. Ecris-moi quelque
chose, histoire de discuter un peu.
Ton cousin de la ville
Réponse
"
Cher cousin,
J'ai bien reçu ta lettre à propos de
tes ceintures dans les bagnoles. Moi,
je sais une chose : le jour où un type,
qu'il soit en uniforme ou pas, viendra
m'enseigner à m'attacher ou a attacher m e s vaches à l'écurie, c'est lui
qui se retrouvera enchaîné à la crèche
entre Brunette et Tzardon ! T'as compris ?
Ici, ça devient insupportable.
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VILLES
Avant,
on pouvait encore dormir asSi le destin t'a fait lapin .
E T L E CRETIN D E S ALPES
sez tranquille. Maintenant, depuis
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qu'ils ont fait leur saloperie de staCher cousin des montagnes,
tion de touristes au fond de la vallée,
On a été drôlement surpris, ici, on ferme plus l'oeil de la nuit : leurs
quand on a appris par les journaux bagnoles, elles arrêtent pas de défiler.
que le Tribunal suprême du pays Et ça te fait gueuler les pneux, et ça
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à
avait décrété que la loi obligeait les te klaxonne. Moi, je crois que je vais
automobilistes à porter une ceinture aller dormir un mayen, si ça continue.
de sécurité.
Et ça continuera sûrement. A moins
Drôlement surpris on a été.
queSurpris, drôlement, qu'on l'a été.
Tiens, celle-ci, tu vas l'avoir dans
Et tu sais qu'il y a eu un type, une la gueule, cher cousin: y a u n type
espèce d'illuminé (ça serait un crétin qui a lancé l'idée de séparer le reste
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venu de chez toi que ça ne m'étonne- de la c o m m u n e de leur saloperie de
.
rait pas: avoir des idées pareilles!...), station : on leur barrerait la route, on
pour en déduire immédiatement que, les obligerait à payer pour passer,
...tu peux essayer de te donner des
puisque la loi était nulle, donc les a- mais à payer si cher que plus personcornes pour effrayer le monstre Etat.
mendes infligées au n o m de cette loi ne ne passerait. Alors, ils seraient
devaient l'être aussi ! U n fou,je te dis. obligés d'installer un télécabine de la
Et alors, tu ne sais pas la meilleu- plaine à la station : ça, au moins, ce
re ? Voilà-t-il pas qu'il ressort de ses serait silencieux. Et ça n'empoisonnepour
payée rait Pas l'air... Paraît que c'est tout
de sécurité.
Et absence
il demande
le rem- "n £a,nd P " f = toute? ** ^ é e s
lui-même
pour
de ceinture
boursement, le type.
du Valais, d Aoste et de la Savoie
Totalement cinglé, je te dis.
dans une seule République des MonEt c'est pas tout : comme les flics tagnes. Et y aurait plus de flics. Plus
Nous avons tous les mains sales
qui
l'ont intercepté pour lui infliger d'Etat. Plus de crapules pour profid'indifférence...
cette amende l'avaient quelque peu tout.
ter deEtnous.
O n des
nationaliserait
les
on vivrait
rentes! T u parSi la nature t'a fait chien ... "entouré" et qu'ils étaient armés, les
barrages,
les téléfériques,
hôtels,
si je pourrais
doubler lales
ration
de
voilà-t-il pas qu'il dépose plainte pour tourteau aux vaches! Moi, je trouve
vol à main armée, c o m m e s'il s'agis- ça pas bête. O n en recausera. Allez,
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sait d'un hold-up (il faut prononcer faut que j'aille traire. Salut. Ecris,lEr**\BRÉCe
holde happe : toi, tu n'a appris qu'à moi de temps en temps.
traire les vaches, tu ne peux pas le
Le crétinet de par là-haut.
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savoir, je te le dis donc).
Dans le fond, bien sûr, il y a beaucoup de gens pour dire qu'il a raison :
- primo, la loi était bidon, donc il
avait raison: l'argent qu'on lui a
il
pris au n o m de cette loi était en
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quelque sorte volé;
— deuxio (cherche pas à comprendre, c'est du latin), les gendarmes
étaient
bel et bien armés, donc ça
foecftOeu,-M
pouvait être interprété c o m m e
une menace...
'LE C R É T I N D E S A L P E S " est vendu dans les kiosques et par Ali Ben Camélia, fakir et vendeur responsable. Acheter les produits C A M E L I A , c'est acheter la qualité. Vente par correspondance.
Téléphone: (022)31.77.02 - Case postale 236 - 1211 Genève 2
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15 juin 1979
LE CRETIN DES ALPES
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A m i s rationalistes, je vous e n veux. Je lis vos cahiers. J'écoute
vos propos. Et je reste confondu. Certes, lorsque vous d é m o n t r e z
à l'école la totale incohérence des horoscopes, vous avez raison.
Certes, lorsque vous " d é m o n t r e z " (permettez ? cela n e convaincra
jamais q u e n o u s - m ê m e s !) q u e le Saint-Suaire d e Turin n'est qu'une
supercherie, vous avez raison d e tenter cette chance-là aussi. C a r
il s'agit bien d'une chance à tenter. Certes, lorsque vous établissez
scientifiquement l'évolution de la planète Terre, d e ses origines
jusqu'à l ' h o m m e , vous faitez œ u v r e gigantesque et b o n n e , mais,
encore u n e fois, vous n e convainquez q u e n o u s - m ê m e s et quelques
autres qui viendront, peut-être, grossir les rangs u n jour. Mais
l'immense majorité des "croyants" d e m e u r e r a attachée à ses
m y t h e s avec autant sinon plus d e force qu'auparavant.
Pourquoi ?
Et pourquoi notre c o m b a t demeure-t-il si inefficace ?
Et pourquoi voulez-vous absolument entretenir cette lutte à
son niveau discutailleur et coupeur de cheveux e n quatre ?
Et pourquoi prenez-vous e n considération les propos de n o s
ennemis ?
Mais... n'avez-vous d o n c pas encore compris q u e n o u s avons e n
face d e n o u s des fous ? Et pourquoi dès lors n e pas porter la lutte
sur ce terrain-là, le nôtre, à savoir: u n croyant est-il, oui o u n o n ,
u n fou ? A partir d u m o m e n t o ù n o u s accréditerons l'idée q u e la
croyance e n u n D i e u surnaturel c o m m e e n l'influence d'astres
plus o u m o i n s bien disposés à notre égard le jour d e notre naissance est u n e des formes d e la folie, la folie mystique, c'est sur
notre terrain q u e n o u s "les" a m è n e r o n s à se battre. Et là, n o u s
s o m m e s i m m é d i a t e m e n t gagnants.
N o u s s o m m e s gagnants, d'abord parce q u e n o u s porterons u n
c o u p (bas ? et les leurs, n e le sont-ils pas ?) quasiment fatal à la
respectabilité d e la croyance.
N o u s s o m m e s gagnants, parce q u e le jour o ù des enfants, des
adolescents par millions entendront cette phrase: " O u i , Dieu
existe, mais dans la tête des croyants u n i q u e m e n t . Et nulle part
ailleurs", peut-être l'impact des religions se trouvera-t-il sensible-
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La prière avant la bataille.
A vous, les empêcheurs de dogmatiser en rond, nous vous
devons trop p o u r critiquer votre action, votre lutte.
A vous, les écrivains, conférenciers, professeurs, combattants
"sur le tas", a n o n y m e s , n o u s vous devons trop p o u r critiquer votre
action, votre lutte.
Et pourtant...
Et pourtant, je m e sens fort irrité (ô sans agressivité aucune à
votre endroit, bien a u contraire, car je v o u s aime bien) :
— parce q u e vous avez accepté de vous battre sur le terrain m ê m e
de n o s ennemis;
— parce q u e , ce faisant, vous avez accrédité jusqu'à ce jour a u x
y e u x des populations l'image d'une discussion possible entre
gens prétendant détenir u n e vérité et d'autres prétendant leur
en asséner u n e autre ;
— parce q u e , ce faisant, vous laissiez à n o s e n n e m i s autant de
chances —voire bien plus d e chances qu'à nous, c o m p t e tenu
de l'expérience q u e n o u s avons d e l'humanité— d e faire triompher leur point d e vue irrationnel.
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L'ennemi No. 1 de Krishna
(et des militaires) : le poil ...
m e n t diminué, parce q u e le doute sera s e m é quant à la santé psychique des croyants.
Narcisse Praz
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Nous sommes gagnants, parce qu'il sera dès lors facile de dém o n t r e r q u e la croyance, forme d e folie, entraîne u n comportem e n t d e l'individu si grotesque (génuflexions, simagrées, théâtre
de toute sorte) qu'il n e peut qu'être le fruit d'une aliénation.
A partir de ce m o m e n t - l à , n o u s avons gagné définitivement la
bataille contre le crétinisme. N'importe quel psychologue intellectuellement honnête fera la démonstration de la chose. Et vous
verrez alors les populations se gausser des cérémonies télévisées
qu'on leur inflige aujourd'hui i m p u n é m e n t a u x meilleures heures
d'antenne. Et vous verrez alors les populations se gausser d e toute
manifestation extérieure d e cette f o r m e d e folie.
N o u s ne p o u v o n s pas e m p ê c h e r u n fou qui croit a u caractère
divin d e la q u e u e d e son veau o u d e son c o c h o n d e s'adonner à
son culte, n'est-ce pas ? N o u s n e p o u v o n s pas prouver q u e cette
queue-là n'a rien d e divin, puisqu'il a décrété dans sa tête qu'elle
est d'essence divine. Mais n o u s p o u v o n s démontrer q u e ce
"croyanf-là est fou. U n fou atteint d e la m ê m e folie q u e celui
qui croit e n Dieu.
Il m'apparaît q u e tous les efforts présents et futurs d e l'Union
Rationaliste devraient tendre à la discussion sur ce t h è m e : les
religions sont-elles, oui o u n o n , des formes d'aliénation ?
• Savez-vous, chers amis, qu'il existerait quelques m o y e n s — p a r
le film n o t a m m e n t — d e semer u n e belle pagaille dans les rangs
serrés d u troupeau des croyants ? D suffirait d e filmer des cérém o n i e s religieuses e n e n soulignant la part d'aliénation évidente.
L a folie mystique est spectaculaire ! L e ridicule tue. Toutes les
religions sont ridicules. Achevons-les.
Je m e m e t s à la disposition d e l'Union Rationaliste p o u r u n
c o m b a t sans merci.
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La preuve qu'il existe : ce renard
refusait de coire en Lui ! Et bien, il
lui a poussé des cornes de chamois I
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LE CRETIN DES ALPES
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Ils m'écrivent une "Lettre à Narcisse". C o m m e ils passent leur temps
à Penser Pour les Autres (c'est le courant libertaire P.P.A.) et que ça ne
doit pas leur arriver tous les jours
qu'on leur réponde —et pour cause —
il faut quand m ê m e leur faire plaisir
de temps en temps. Donc, ils m'écrivent:
"Hé Narcisse ! Tu fais la critique de
"cette masse de citadins asservis dès
la première enfance" dont il n'y aurait plus rien à attendre, opposés aux
montagnards non encore inaptes à la
liberté.
Quatre remarques.
Cette campagne que tu idéalises présente un taux m a x i m u m d'implantation: de partis ultra-réactionnaires,
de l'église catholique, de conformismes sociaux en tous genres. "
Je réponds:
...tandis que vos villes avec leurs banques, leurs super-marchés et leurs
bureaux en leur centre et leurs dortoirs sur dix étages dans la périphérie
où naissent quotidiennement des esclaves liés à leur régisseur à vie par
loyer interposé, ça c'est l'idéal ! O n
avait compris...
Il est vrai que, vous connaissant, je
m e demande bien —et vous aussi
sans doute— comment vous survivrez lorsque vous aurez pillé les
migros et les coopés et qu'il ne resterait plus que le béton à bouffer
dans vos villes radieuses ! Je ne sais
de pire conformisme social que celui
qui consiste à accepter sa condition
d'esclave mais, ô suprême argument
révolutionnaire, en luttant pour
l'améliorer. Et ces esclaves-là, ne vous
en déplaise, sont ceux des bureaux,
des ateliers, des usines. O n rampe,
mais on gueule. O n gueule, mais on
rampe...
Puis, on m'écrit:
"...Ce bon vieux temps idyllique de
l'autarcie montagnarde, est-ce qu'il
ne faudrait pas y faire figurer aussi la
misère, l'abrutissement au travail,
^superstition, l'écrasement de la
l'émigration,
le mercenariat
qui ali-le
femme, l'arrogance
des notables,
mentait
toutes
les
armées
d'Europe,
lent grignotement des droits com-
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Et voici le grand " A " de
l'Anarchisme planifié par
ses anarchocrates
en forme de rail !
Je réponds:
Minute, papillon ! Merci de vous trahir ainsi, vous les technocrates de
l'anarchie planifiée: les h o m m e s que
l'on pourrait regrouper ? Mais... qui a
dit ça ? Pas moi, en tout cas ! Parce
que je ne recherche pas, moi, à regrouper des gens, je cherche des gens
qui seraient d'accord de SE regrouper
volontairement, par affinités, pour
vivre en priorité en vertu de ces affinités. Je n'ai pas l'esprit concentrationniste, moi. Je ne cherche pas à
imposer mes idées, je fais seulement
tout ce qui est en m o n pouvoir pour
|es faire partager spontanément, par
|e raisonnement. Je ne saurais en dire
autant
de maints
théoriciens
chistes qui
rêvent (mais
là, onanarpeut
étaient, par suprême bonheur, envoyés faire les travaux des champs ou
défoncer quelque marécage, ce n'est
pas une génération, mais trois générations qui eurent droit aux lamentations du martyr: "Ah ! ce que j'ai pu
souffrir, moi, avec mes mains blanches. Songez donc, j'ai dû aller casser
des caillous!" Horrible. Horrible,
Quant à la misère, c'est un fait bien
connu que les grandes agglomérations
urbaines ne savent pas ce que c'est:
on a tous la baignoire, la télé et la
bagnole ! Ben voyons ! Et l'abrutissement au travail est, bien entendu, le
triste apanage des gens qui cultivent
la terre et gardent les vaches; les esclaves àmagasins,
la chaîne,leslestarés
vendeuses
des
grands
de la machine à écrire et de l'horloge à tim- vraiment dire qu'ils rêvent !) de faire
brer à sept heures et pas à sept heures prévaloir (pour ne pas dire régner)
trente secondes, eux-, travaillent en leur point de vue sur l'ensemble de
écoutant la radio! Ce sont des intel- la planète !
lectuels. Des précieux. Quant aux O n enchaîne:
mercenaires, c'est un fait bien connu "...Cette vision nous parait simpliste,
que vous autres, gens des villes, êtes pour ne pas dire plus: cette ligne de
systématiquement exemptés du ser- démarcation, est-ce qu'elle ne passe
vice militaire obligatoire, privilège pas plutôt à travers chaque individu ?
des gens de la montagne et de la cam- Chacun n'est-il pas toujours ici oppagne ! Et puis, être mercenaire d'un presseur, là opprimé, au petit jeu du
roi de France ou d'Italie et lèche-bot- pouvoir ? Les femmes et les enfants
tes d'un colonel super-actionnaire de en savent quelque chose. Faire la criCiba-Geigy, ce n'est tout de m ê m e tique de la soumission au pouvoir,
c'est faire aussi la sienne".
pas la m ê m e chose ! Faut pas mélan- , . w fo,v„ o„cc; /=, eionno"
ger les torchons et les serviettes ! Je réponds:
Que ? Pour ce qui est de l'arrogance "...La théorie de l'individu libéré, je
des notables, c'est vrai: vos villes crois l'avoir subie assez pour ne pas
donnent l'exemple de la démocrati- l'infliger à m o n tour aux crétins qui
sation des populations urbaines ! Par- nous lisent: nous sommes tous des
tout, les plus beaux bâtiments en crétins, nous autres, seuls sont vraiÏ ' ^ ^ J / ^ " gïnTdTS ™ d *
£ ia*** "1°? ï '
condition tels que l'UBS, la Zurich vidus "libérés". Quand vous en renAccidents, le shah d'Iran, le Vatican ! contrerez un, un seul, persuadez-le
munaux à leur profit ? "
C'est tout de m ê m e vachement révo- de venir se présenter au Crétin: on
Je réponds:
lutionnaire, un citadin ! Tandis qu'un lui fera son portrait, sa statue. En or
...tandis que vous autres, citadins vulgaire campagnard, ça n'a pas lu ni massif.
supérieurs, à cette époque-là, vous Bakounine, ni le Révolté ! Donc, ce O n poursuit:
défiliez devant les marmites de sou- sont des gens intéressants.
"... Ce serait là la conclusion de cinq
pe de l'Armée du Salut, toute honte Puis, on enchaîne:
années d'expériences avec la Pilule
bue, tout orgueil rentré, toute révol- "...Ta conception implique qu'il y ait
qui creva d'isolement et d'asphyxie
te étouffée, en gémissant: " A h le des "hommes libérés" d'un côté (que financière. Mais ne faut-il pas poser
chômage, quelle catastrophe !" Et l'on pourrait regrouper) et d'autres aussi la question de ton incapacité
à collaborer avec d'autres?... Incalorsque quelques-uns d'entre vous inaptes de l'autre côté".
B
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pacité qui te fait aujourd'hui relancer chose : je ne viendrai jamais vous
seul une nouvelle gonfle en commet- importuner par mes avis sur ce que
tant quelques gaffes assez monumen- devrait ou doit être l'anarchie. Partales (que nous essayons de montrer don: l'anarchisme. U n isme de plus.
ici). Tout le m o n d e peut se tromper, Passons à la suite:
mais en étant seul, les erreurs ne se "... U n projet c o m m e celui que tu
corrigent pas, elle se répètent".
proposes peut bel et bien être enviJe réponds:
sagé...
"...Vous avez la mémoire courte. Et puis, zut et crotte! Ras le bol des
Deux ans avant que ne crève d'as- théoriciens de l'anarchisme. Ras-Lephyxie la Pilule, j'avais lancé tout Bol.
d'abord l'idée d'un journal écrit par
les gens, qui se serait appelé "Opinion Publique". Mais c o m m e ce
journal aurait dû, théoriquement,
s'auto-financer, j'invitais les gens à
"•.I
payer eux-mêmes les textes qu'ils
auraient fait imprimer: car enfin,
Crétins, je vous ai apporté ces
si on a des opinions à défendre, quel- quelques citations de propos tenus
ques francs, est-ce que ça compte ? par des intellectuels. Des vrais. DerPour lancer "Opinion Publique", rière certains d'entre eux, il y a m ê m e
j'ai fait un sondage par le truchement de l'université ! C'est tout dire. A
d'un prospectus distribué dans les l'université, m a chère, comment ditboites aux lettres de Lausanne à on, en langage châtié: merde ? Dans
1 2 C 0 0 0 (cent vingt mille) exem- m a petite tête mal tournée, j'ai touplaires et annonçant aux gens l'au- jours pensé que l'anarchie c'était
Dame qui
^ leur
leur était
eTa,Tofferte:
OTTerTe:
>ourbaine
un un
journal ou
opinions ce que avant tout s'assumer soi-même. Eux
pu
s'exprimer S! "esSavez-vous
vous répondent, ma chère, que l'anarj'ai récolté ? Une quinzaine de prospectus en retour avec cette opinion chisme doit s'insérer dans la réalité
publique péremptoire: "Allez voir sociale.
A partir du m o m e n t où l'anarà Moscou si c'est mieux que chez
chisme
D O I T , comment appelez-vous
nous!" Il ne m e restait plus qu'à
cela,
m
a
chère ? Moi, j'appelle ça pis
tirer l'échelle. Nul doute que ces
que
du
dirigisme.
J'appelle ça de la
quinze-là appartiennent aux "individictature.
dus libérés" dont vous rêvez de faire
des révolutionnaires. Messieurs les "On ne fait rien tout seul." Si l'on a
théoriciens de l'anarchisme en cham- tant soit peu d'honnêteté, on reconbre ! Vous avez la mémoire encore naît que tout ce que l'on fait, c'est
plus courte que ça ! Avant de crever, pour soi-même avant tout. Et tout le
la Pilule fut offerte à un groupe de reste n'est que littérature.
cent-vingt personnes sous le sigle du
Crétins de tout acabit, regroupezF Lbelle
E A U .foire
Ils furent
cent-vingt!
A h! ! vous territorialement dans le Jura,
la
d'empoigne
que ce fut
„
^ 3, ......
dans les montagnes neuchâteloises,
quand
D u blablabla,
il s'agissait
encore
d'imprimer
du blablabla
le jouret dans les campagnes fribourgeoises ou
nal, je m e retrouvais seul avec le typo vaudoises, dans les Alpes valaisannes,
et, de temps en temps, quelques res- essayez de vivre une fois, une seule
capés des séances de parlotes révolu- fois, un rêve éveillé: la vie de gens
tionnaires dont vous avez l'air de Q U I N E D O I V E N T D E C O M P T E S
A P E R S O N N E ! Quand vous aurez
savoir quelque chose...
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Seul ? Oui, je suis seul. Et je le resterai. Le jour où nous aurons libéré un
premier territoire, je m'adjugerai, à
l'intérieur de ce territoire, une zone
pour moi. Et je ferai en sorte qu'on
m'y foute la paix. Je ne saurais assez
vous recommander, à vous aussi, théoriciens de l'anarchisme (comme si
l'anarchie pouvait avoir une théorie,
des dogmes!), de libérer un coin de
ville où vous pourrez faire de beaux
discours au peuple assis devant sa
télévision ! Je vous promets une
goûté à cette ivresse-là, vous serez
mûrs pour abattre tout symbole
(le chapeau du bailli) de domination, voire le dominateur (le bailli)
lui-même: l'Etat !
La suite coulera de source.
Cretinus obtus
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Page 4
LE CRETIN DES ALPES
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Nous sommes descendus dans la
rue pour le Chili. Pour la Grèce. Pour
l'Espagne. Pour le Portugal. Nous
avons gueulé: "Vive la lutte héroïque du peuple vietnamien". Nous
avons gueulé: "Franco Assassin !".
Nous avons brandi des pancartes:
"Shah, salaud, le peuple aura ta
peau...".
Je regrette pourtant d'avoir à
vous dire: toutes ces luttes-là ont
été des luttes dévoyées, des luttes
vaines, des luttes à côté du vrai
problème.
L'Histoire a démontré la faillite
totale de tous les systèmes autoritaires. La preuve ? Elle réside dans
la condamnation à mort prononcée
à brève échéance par les gens de Pouvoir contre la planète Terre. L'Histoire a démontré:
- que le pouvoir fasciste visant à la
domination universelle par une
prétendue élite autoritaire à outrance mène à la destruction de
l'humanité: la guerre de 3 9 4 5 est
là pour nous le rappeler;
— que le pouvoir bourgeois visant à
l'exploitation de la majorité des
humains par une minorité de privilégiés conduit à l'holocauste déguisé en lutte patriotarde: la guerre de 1914-1918 est là pour nous
le prouver. E n fait, de quoi s'agissait-il ? D e noyer dans le sang
toute une jeunesse qui aspirait à
une révolution de type probablement marxiste-léniniste. Et l'effet
fut probant: on utilisa la classe
ouvrière française pour liquider
dans le sang la classe ouvrière allemande, tout cela sous couvert de
patriotisme et à charge de revanche;
- que le pouvoir marxiste-léniniste
aboutit à une autre forme de domination et d'anéantissement de
l'individu et de la petite c o m m u nauté d'individus au profit du
Gigantisme étatique dont l'URSS
et la Chine sont les plus brillants
exemples;
- que le pouvoir prétendument
démocratique qui consiste, dans
nos fallacieuses démocraties occidentales, à déléguer ses droits de
décision à une poignée de technocrates détenteurs des instruments
de coercition, d'éducation et d'information, aboutit aux m ê m e s
résultats: le nivellement de la personne humaine et, surtout, la négation d'une conscience collective
qui interdit à l'homme d'anéantir
son environnement.
AU FOU !
Une rapide analyse suffit pour
déterminer aujourd'hui que toutes
les théories marxistes-léninistes et,
n'en déplaise à des amis très chers,
celles des grands anarchistes du
siècle passé et du début de ce siècle,
ont été court-circuitées par le développement du Système autoritaire
lui-même qui fait que,aujourd'hui, le
sort du m o n d e se trouve pratiquement consigné entre les mains de cinq
ou six individus, fous dangereux parmi les fous dangereux, qui peuvent
décider de l'anéantissement de la planète sans que nul ne puisse y faire
obstacle. Voilà le résultat du Pouvoir,
Quant à des expériences plus récentes, nous vous citerons celle du
Viet-Nam. Cela valait-il la peine de
descendre dans la rue pour jouer, en
fait, le jeu des grandes puissances que
sont l'URSS et la Chine ? Actuellement, le Viet-Nam, vainqueur exsangue, impose sa loi du plus fort à un
autre vaincu tout aussi exsangue que
lui. C E L A S'APPELLE L A POLIT I Q U E . Et bien, je crache sur cette
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15 juin 1979
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prit et du Vatican ! — un étrange D est moins utopique, en fait, d'envifanatique qui a rendu bien des ser- sager ce soir m ê m e la proclamation
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vices pour la chasse au shah, mais d'une République Autonome de Beudont, tout de m ê m e , on a quelque son que de croire qu'une manif va inraison de se méfier...
fluencer la politique iranienne en
— Alors ? Alors, on ne sait plus à quoi que ce soit.
t
quel homme-miracle se vouer. Et
Le jour où surgiront des Larzacs
tout ce vacarme est savamment par dizaines, où les gens refuseront
entretenu par les gens du Pouvoir aux gouvernements centraux leurs
et de Domination: IL F A U T U N terrains qu'ils garderont pour leur
G O U V E R N E M E N T A L'IRAN. juste destination: la vie et la survie
O n se chargera ensuite de l'inflé- de l'homme en lieu et place de sa desII,
chir un camp ou vers l'autre. L'im- tiuction, ce jour-là l'espoir pourra
SHAH MOHAMMED
AVATOUAH
portant, c'est qu'on ait, en face de renaître dans l'humanité.
KHOMEINY
AEIA PAHLEVI
soi, quelqu'un de semblable à soi,
Le jour où, par dizaines de milMEME COMBAT!
quelqu'un qui parle au n o m d'un liers, par millions, les h o m m e s refusepeuple, sans trop de nuances, for- ront de se laisser embrigader dans les
cément.
politique-là qui n'est qu'une sorte de
E N T R E L'ANARCHIE.
armées ou les milices étatiques et
sordide
et monstrueuse partie
et l'anarchie !
dominatrices à la solde des Croisés
d'échecs où les sacrifiés sont toujours
du
Fric et de la Gloire ou des Idéaux
SUPER-MAN
les mêmes: ceux que l'on utilise pour
dévoyés, ce jour-là, l'humanité pourd'où prolifération des armements
Mais où est-il ? O ù est-il donc ra se reprendre à espérer.
faire sa propre gloriole, pour réussir
les plus meurtiers, avec destrucl'homme super-parfait qui, à lui seul,
sa propre entrée dans l'Histoire avec
Le jour où chaque aspiration hution de la planète par guerre atoincarne des millions d'Iraniens, com- maine pourra trouver refuge sur u n
sa majuscule ! D e tout temps, les
mique à la clé si nécessaire.
m e u n autre incarna des millions de territoire qui lui est réservé, sans ristyrans se sont servis des victimes
Telle est donc votre démarche, à Chinois ou de Russes, ou de Chiliens, que de persécution, l'humanité pouranonymes, soldats recrutés de force,
baïonnette dans le dos, par les rois, vous qui n'avez d'alternative que de ou d'Espagnols ? Et qui êtes-vous, ra se reprendre à espérer.
roitelets et autres napoléons, contri- choisir entre deux m a u x , entre deux h o m m e s qui n'en avez plus que le
de cataclysmes: capitalisme n o m , bêtes d'abattoir qui êtes prêts
buables triturés au n o m de la gran- formes
AU PAS,
à vous reconnaître tous, pêle-mêle,
deur d'une politique. Et il n'est pas ou collectivisme.
CAMARADE !
J'ai donc à vous dire ceci:
en u n seul h o m m e ou u n groupe
de Giscard, il n'est pas de Berlinguer,
Toute
il n'est pas de Schmidt, il n'est pas de
- L A doctrine
L U T T E Duniformisante
E S C L A S S E S ,est
qui d'hommes formant u n gouvernene débouche désormais que sur ce ment ? Mais qui êtes-vous donc, vous dangereuse, voire fatale pour l'homCarter ni m ê m e de Chevallaz qui ne
choix-là, entre deux formes d'es- qui êtes prêts à hurler au miracle si m e et nous avons tout à craindre de
rêve d'entrer dans l'Histoire en se serclavage, l'un bourgeois et capita- un gouvernement conforme à vos cette uniformisation qui fait que la
vant de la masse anonyme des pékins
liste
et l'autre étatique, a fait son désirs du m o m e n t surgit en Iran, par Chine puisse apparaître c o m m e incarque nous sommes.
temps. Elle ne débouche plus dé- Allah sait quel miracle ? Et que cro- née en u n seul h o m m e , avec tous les
Là où est le Pouvoir, là est la dessormais que sur le choix entre yez-vous qu'il en adviendra ? Ce gou- risques que cela peut comporter de
truction...
deux formes d'exploitation, l'une vernement-là entrera fatalement dans paranoïa, que le m o n d e capitaliste
à l'image soviético-chinoise et l'au- le grand carnaval onusien et, demain, puisse se reconnaître en u n seul
On peut dire, à l'heure actuelle,
tre qu'il n'est pas besoin de nom- vous descendrez dans la rue pour hur- champion de la cacahuète et du
que l'humanité a tâté de toutes les
mer, avec embrigadement forcé 1er à la mort si l'Iran se rapproche champignon atomique, que toutes les
formes de Pouvoir hormis un, le derdans l'un ou l'autre des deux clans trop de Bagdad ou de Tirana. Et le républiques soviétiques dans leur dinier, et c'est vers celui-là que tendent
qui se partagent désormais la do- cirque continuera, c o m m e avant, versité puissent se reconnaître à tradésormais tous les efforts de ceux qui
mination du m o n d e . L A L U T T E absurde dans l'Absurde intégral delà vers un superman désigné par le Parti,
crèvent d'ambition: la domination
planétaire.
D E S C L A S S E S débouchant sur la planète ainsi guidée par des politi- et que, à échelle plus réduite, trois
technocratie avancée et la bureau- cards ambitieux dans l'indescriptible cent mille Genevois puissent se reOr, qu'avons-nous en face de nous
dans cette course aberrante ?
cratie du marxisme-léninisme a tohu-bohu de nations entières mani- connaître à travers un Fontanet formé
- U n e force capitaliste bien pyramiété, elle aussi, pour noble qu'elle pulées c o m m e des auto-tampon- à l'école du Pilori de Géo Oltramare,
voilà qui donne de l'humanité une
dale avec, à la base, les peuples exfût à son origine, dévoyée par les neuses.
N e vous sentez-vous pas u n tanti- image désespérante: le troupeau qui
irréductibles de la Domination, les
ploités par les premiers prédapetits rois assoiffés de gloriole,de netridicules? A votre place, je m e marche au fouet, à l'aboiement du
teurs: tiers-monde à la merci du
monuments et de mausolées ! L A sentirais anéanti de ridicule. D reste chien, au sifflet du flic, vers l'abatnéo-colonialisme des multinationales; plus haut dans la pyramide,
L U T T E D E S C L A S S E S a terminé une lutte à mener, une seule: celle toir, destination finale.
Faire entrer l'Iran dans l'un ou
les nations disposant d'armements
sa course dans la débâcle, dès lors qui tiendra à enlever à ces groupes
sophistiqués (les sous-marins atoqu'une nouvelle classe dominante grotesques, tragiquement grotesques, l'autre des clans qui se disputent la
miques de la France Eternelle et
a remplacé l'ancienne: celle du appelés les gouvernements, les Pou- domination de la planète équivaut à
bataillarde, la b o m b a atomique
Fonctionnaire Supérieur qui a voirs qui leur donnent virtuellement se rendre complice de l'assassinat de
israélienne, j'en passe et des meildroit de vie et de mort sur lTiumani- l'humanité par les gens de dominaremplacé le bourgeois.
leures); plus haut, naturellement,
L A * L U T T E A N T I - A U T O R I T A i - té, sur la planète entière. Soustraire tion. Rendre aux petites communauR E , elle, n'en est qu'à ses débuts. "a Science et la Recherche aux cré- tés iraniennes leur identité, les sousles Etats-Unis d'Amérique;
Et c'est là, ne vous en déplaise, tins dominateurs que sont les chefs traire à une domination centrale qui
— U n e force qui se dit progressiste
que réside la seule issue pour cette d'Etats, leur enlever l'accès aux sour- les asujettira ensuite à une autre
où deux super-men se livrent une
humanité qui a mis entre les mains ces d'énergie, redonner aux petites domination semi-mondiale, c'est, au
bagarre qui serait ridicule si elle
de quelques-uns le Pouvoir de la communautés leur pleine autonomie contraire, faire échec à la main-mise
n'était tragiquement macabre: le
détruire en moins de temps qu'il et 'eur pouvoir de décision collectif sur les richesses de la planète et sur
gigantisme chinois face au gigann'en faut pour le dire !
tout en nous méfiant des petits théo- les individus par une poignée de dotisme soviétique.
riciens trop instruits, trop inhibés de minateurs. C'est moins enthousiasEt, en exergue, lesrichessesindoctrine, voUà la seule lutte vérita- mant que de descendre dans la rue
aliénables de l'humanité: les sources dire plus, durant ces dernières semai- blement valable à mener par les en gueulant: "Vive la lutte exemd'énergie, objet de toutes les con- nés, de constater à quel point l'huma- temps qui courent. Et ils courent plaire du peuple iranien", mais c'est
voitises, parce qu'instruments de nité entière se laisse berner par les vite. D e plus en plus vite.
sans doute plus salutaire. Toute docdomination.
gens de Pouvoir et de Domination:
Le problème n'est donc pas de trine débouche sur les dogmes. Et
Ces deux pyramides de l'Absurde
- A peine le shah déboulonné, la savoir aujourd'hui qui triomphera tout dogme débouche sur la perséprônent l'une et l'autre la coexistenmeute avide de domination se met en Iran, mais si le pétrole va, oui ou cution. Regardez bien autour de
ce pacifique tout en se préparant à
à hurler à l'anarchie. Et on a m ê m e non> échapper à la crapule interna- vous...
l'hécatombe finale.
vu une superbe manchette du Jour- tionale et gouvernementale pour qui
Cretinus mordicus
Et l'Iran, dans cette perspective,
nal de Genève proclamant: "L'Iran il demeure un outil de domination,
n'est qu'un pion, non négligeable
entre l'anarchie et... l'anarchie" ! donc de destruction de la planète à , y f ^ H t % ^ \ ^ J i '. "' ^ 1 ^ 1 •*.
certes, mais u n pion qui va bascuLe shah était donc un anarchiste... plus D u moins brève échéance, au
1er dans un c a m p ou dans l'autre.
.~w>
Tout est bon pour effrayer les nom d'une théorie politique surannée
Et vous êtes là pour faire en sorte
populations devant l'absence de ou d'une classe dominante,éternelle&
que, par votre appui ô combien déripouvoir, de domination. Tout se ment dominante: celle des privilégiés.
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soire, il bascule dans le camp qui se
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passe c o m m e si l'humanité ne pouM
proclame progressiste mais dont la
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vait se passer de chefs, de sousL'U.T.O.P.I.E.
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politique désormais éprouvée a donchefs et super-chefs, tous infailT
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SUITE
!
né les résultats que l'on sait :
libles, intelligents voire géniaux,
•
— nivellement de la personne humaicela va de soi;
Qu'y pouvons-nous? Avouons-le.
ne au profit de la réussite d'un - Alors, on se met à hurler: "Kho- rien. Mais ce que nous pouvons néanr*
Système étatique et autoritaire;
meyni" ! Et on découvre un étran- moins, c'est soustraire petit à petit
- nivellement des ethnies et des asge personnage qui, à la tête d'une des territoires à l'influence détermipirations humaines les plus légicommunauté religieuse d'un autre nante des gouvernements, faisant
times;
temps et, ne vous en déplaise, ainsi échec au gigantisme étatique
- course effrénée à la domination
-~
riche à milliards — d e quoi faire qui, déjà, fait de vous des robots
\
universelle par tous les moyens,
douter de la Banque du Saint-Es- d'une pensée globale et sans nuances.
15 juin 1979
LE CRETIN DES ALPES
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Voici la traduction de la lettre que nous avons reçue de Ida
Tagliaferri de Collombey (VS):
Signor Narcisse,
Je m e permets d e vous envoyer ces quelques lignes p o u r vous
dire q u e j'ai lu votre journal d u 15avril 1979.
D a n s toutes vos expressions d'écrivain et dans tous les sens, vous
recherchez la justice et la liberté. Je pense q u e vous voyez juste.
J ai, m o i aussi, recherche la justice sous toutes les formes humaines
mais sans la trouver. J'ai d o n c d e toutes m e s forces reporte m e s
recherches a travers la Bible avec les Témoins d e Monseigneur
Lefebvre et j'ai trouvé u n e réponse positive et je crois f e r m e m e n t
q u e c'est la seule espérance p o u r l'homme. Je vous envoie d o n c
cette brochure afin q u e vous puissiez la lire c o m m e s'il s'agissait
de m o n propre message.
Essayer, Signor Narcisse, et vous verrez q u e m ê m e si vous avez
p o u r slogan "Ni Dieu, ni maître", vous y trouverez quelque chose
qui vous intéressera, parce q u e seul Dieu peut donner la justice et
la liberté q u e recherche l ' h o m m e a la façon d'un loup affame d e
justice, c o m m e u n e h o m m e assoiffé qui m e u r t petit à petit d e soif
parce q u e I eau est pourrie. Il y a encore u n e espérance a u fond d u
c œ u r et celle-ci doit grandir c o m m e u n narcisse blanc tel q u e Dieu
la crée.f ) E t il en sera ainsi d e printemps e n printemps p o u r
I éternité. Pour nous aussi, Dieu p r o m e t la vie éternelle, n o n seulem e n t après la m o r t a travers u n e résurrection q u , aura heu, mais
déjà sur cette terre, parce q u e bientôt Dieu interviendra dans les
affaires des h u m a i n s p o u r y faire régner la /ustice.
Agréez les salutations sincères d'une lectrice. "
(*) Exceptionnellement, Dieu a créé également un narcisse noir, un seul: moi.
Je ne vous parlerai d o n c pas de la brochure intitulée " O n peut
espérer mieux q u e cette V I E " qui proclame détenir L A S O L U T I O N A U X P R O B L E M E S D E L ' H U M A N I T E . Il est d'usage, entre
gens se prétendant tolérants, d e dire: "Je respecte toutes les opinions, y compris la vôtre, mais...". Je suis de ceux qui n'ont aucun
respect pour les opinions qui débouchent fatalement sur le fanatism e . Or, qui dit religion dit fatalement fanatisme. Et qui dit fanatisme, dit fatalement folie mystique individuelle ou collective. Qui
dit folie mystique dit Inquisition, guerres de religion, bûchers,
guerres saintes de l'Islam contre les autres fous appelés chrétiens
ou infidèles et, enfin, Ayatolla et compagnie.
II y a dans tout croyant u n ayatolla sanguinaire qui sommeille:
l'ayatau lit. S o y o n s sérieux.
V o u s prétendez donner au m o n d e la Solution aux problèmes
de l'humanité en lui donnant la Bible à lire ? Figurez-vous q u e je
la connais u n peu, la Bible, et que j'ai quelque propansion à la
considérer c o m m e l'instrument idéal d'abrutissement et d'aliénation, toutes bonnes choses qui ne sont pas perdues pour tout le
m o n d e , surtout pas pour ceux qui s'en servent pour exploiter et
dominer. Il semble q u e vous apparteniez à ceux qui ne d e m a n d e n t
pas mieux... Je la connais u n peu c o m m e l'instrument idéal des
dominateurs, trop heureux de promettre des lendemains o ù chantent les anges dans u n au-delà (de la mort, ça arrange tout!) de
rêve — e t pour cause !— afin de mieux profiter, eux, d e cette vie
sur terre, tangible, frétillante, impétueuse, la vie, la seule, l'unique:
ils sont terriblement réalistes, les marchands de rêves de l'au-delà...
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E h bien. M a d a m e , le Crétin des Alpesa lui aussi L A S O L U T I O N .
Idéale,. Rapide. Réalisable avant q u e vous ne broutiez les pissenlits
par la racine: la répartition des territoires qui sont donnés à l'homm e n o n plus en nations et patries où tout le m o n d e s'entre-déchire
au nom d<idéaux contradictoires, de religions au n o m desquelles
,es pjres prosélytismes sont bons -n'est-ce pas M a d a m e qui voulez
*''
me convertir à vos sornettes?- au n o m d'un bien-être que se disputent ceux qui en possèdent les clés (devinez de qui je parle !) et
a
œ u x qu j en sont exdus mais ,a répartition des territoires en vertu
des affinités profondes des gens qui se regrouperaient au n o m
d-une option essentielle pour e u x et à laquelle ils sacrifieraient
toutes ,es options secondaires, heureux de le faire.
imaginez, M a d a m e , u n continent o ù les gens qui pensent, c o m me VOUS/ que )a xule issue est dans rau.de|a promis par votre
Bible, se retrouveraient réunis, en paix totale avec e u x - m ê m e s et
avec autruj/ radieuX/ |umjneux à force d'illumination ! N e serait-ce
— Tuons-les tous !
pas (e bonheur ça Madame ?
Allah reconnaîtra les siens / .
E h oui ! Mais il' y a cette fâcheuse tendance au prosélytisme née
de ,a nature même de ,a foMe mystique: c o m m e o n n'est pas tout
a fait foUf mais qu-on se rend compte que tout de même que|que
chose dojt C l o c h e r " quelque part dans le raisonnement d u croè ï l «'
yant/ on x rassure comme on peut Pour ce fai on conVertit à
< :t>i
^ r W
tour de bras: p|us on sera de fous a croire a |a même wmette< p|us
œtte somette deviendra crédible, sérieuse, puis impérative. Et là,
D'eu ,"
c o m m e n c e le fanatisme. Et le fanatisme convertisseur. N'est-ce pas #
h Oh*
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de Loyo(a ? N-est.ce paS( Monseigneur Lefebvre ? N'est-ce
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Das |\/|adarrie ?
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Imaginez u n continent o ù , regroupés par affinités profondes, les
ù ie u /
V
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individus n'auraient qu'un seul interdit: la propagande en territoire
>*
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voisin. Il y aurait des territoires o ù fleurirait le c o m m u n i s m e heu- >
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reux, mais d'où les dissidents pourraient s'évader en tout temps
j. /
*,Tiijy
Pour se rapprocher des gens partageant leurs affinités. Il y aurait
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des territoires o ù chanterait le socialisme (typo: majuscule o u
(
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non ?)» un autre ou crépiteraient les télex enragés des capitalistes,
s
^&e
u n territoire pour les guerriers - o n leur souhaite bien d u plaisir-,
u n autre pour les témoins de Jéhovah, u n pour les protestants, u n
~"^MJ^
P°ur les catholiques, u n pour les dingues, u n pour les anarchistes,
>••
u n pour les paysans, un pour les citadins, un pour les flics, u n pour
'es gens qui aiment les flics, u n pour les complexés d u système
(typo: majuscule o u pas majuscule ?) et ainsi de suite.
~^
<mJj^*^*~
Dans u n territoire c o m m e celui-là, M a d a m e , personne ne viendrait m e casser les pieds avec ses bondieuseries.
Dans u n territoire c o m m e celui-là, M a d a m e , personne ne viendrait vous casser les pieds avec des théories anarchistes.
ça n'arrive qu'aux croyants ,
Et vous seriez heureuse.
Et je serais heureux.
Et tout le m o n d e il serait bon et tout le m o n d e il serait gentil
Et o n créerait m ê m e u n territoire pour Dieu. Pour lui tout seul.
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" ne risque pas de se bousculer...
E n attendant, il reste à créer l'Union des Territoires d'Opposi^jpB ^—e—^.
tion a u x Puissances, d'Insoumission et d'Ecologie: l'U.T.O.P.I.E. '•'.'
C'est peut-être moins utopique q u e le paradis promis par votre
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Bible- Il suffit de se regrouper quelque part et de proclamer, face
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a u * nations, l'indépendance d'U.T.O.P.I.E. ! Il suffit de le vouloir.
•iDe le vouloir véritablement. Moi, je le veux, ce territoire ! Qui avec
moi ? Ne répondez pas tous à la fois...
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LE CRETIN DES ALPES
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Voici quelques dessins dont l'un,
paru dans 'Tout V a Bien" (à propos,
qu'attendez-vous pour vous abonner
à T V B ? C'est un journal à soutenir,
à soutenir A-B-S-O-L-U-M-E-N-T).
Dessinatrices, dessinateurs, à vos
plumes ! Celle ou celui qui nous enverra le plus beau spécimen de Crétin
des Alpes recevra une récompense
pas piquée des vers: un voyage à
Londres ou à Paris aller-retour. Dis,
tu te rends compte de la vitesse du
vent?
Le jury sera composé exclusivement de crétines et de crétins. En
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outre, il y a... l'honneur. L'honneur
d'être publié dans le "Crétin des
Alpes" ! C'est-y-rien, ça ?
Attention ! Le concours a lieu
C H A Q U E M O I S ! Chaque mois U N
GAGNANT !
Mais soyez gentils: pour nous
éviter des procès, ne dessinez pas
votre belle-mère ou votre oncle à
héritage dont vous souhaitez la
mort ! Par contre, vous pouvez
dessiner Gnàgi ou Furgler: ceux-là,
tout le m o n d e sait bien que ce sont
des crétins !
Cretinus artisticus
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15 juin 1979
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C'est le "cretinus selle au cul".
Il est l'inventeur de la selle à traire
réversible qui devient ainsi un
entonnoir.
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Crétin N o . 6
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C'est le fils du précédent.
Déjà plus évolué, il joue du luth.
(Le luth au caleçon se pratique
couramment dans les Alpes).
Cest le cretinus annibalus,
descendant présumé d'un éléphant
qu'Hannibal utilisa pour traverser
les Alpes et d'une haut-valaisanne.
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C'est le "cretinus cornus"
Il fit son apparition vers l'année 1291
du côté des Waldstaetten.
Particularité : il reproduisait sur ses
sonnailles la croix que ses poux
portaien t sur leur dos
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C'est le "cretinus florus au capellus",
c o m m u n é m e n t appelé cretinus
béatus.
C'est, c o m m e sa dentition l'indique, le "cretinus mordicus". Il affecte
de savoir l'anglais (qu'il mèhfle with the patouè ofSavièze).
Crétin tout court/et tou—riste.
E C R I T
AU CRETIN
G
(à lire sans les doigts dans le nez)
Cher Monsieur Desalpes,
(je n'ose pas vous appeler par votre
prénom, Crétin).
En réponse à votre annonce parue
à la page 6 de votre numéro d u 15
mai (votre référence "Pas rigolo"),
je vous fais parvenir ci-joint un dessin
(en tant que dessinateur) et un texte
d'accompagnement (en tant que
gens de rigolade).
M A I S je n'espère en tirer aucune
rétribution.
M A I S j'espère, par contre, faire
passer n'importe quoi puisque m o n
texte débile, c'est vraiment n'importe
quoi (et on dirait que c'est m ê m e pas
écrit en français I).
Bien sûr, c'est une histoire sur les
villes, la pollution, la vie souterraine
des piétons, etc. etc. Le lecteur averti
qui aura maintenu son doigt loin de
son nez saisira tout de suite le côté
"politico-militanto<ombativo" de la
chose.
Si ça ne vous plaît pas, tant pis,
on pourra toujours bouffer ensemble
un soir de la semaine prochaine. Alain
parlait de faire cette bouffe à Orbe.
Si on est pas d'accord sur la Littérature, on pourra au moins être d'accord pour une date, voire le menu.
En fait, les deux œuvres qui partagent cette enveloppe ont été créées
pour la conquête de la liberté.
Cela dit sans arrière-pensée mais
avec l'esprit crétin le plus sincère
qui soit.
Bye ! Bye ! H ope to see y ou soon.
Roberto
La nuque rose, parfumée et bien
rasée, le vieux Byrd changeait de
trottoir, deux pâtés de maisons loin
du coiffeur qui lui avait demandé 18
balles pour le boulot. "Demain il faut
que j'aille voir le médecin, se dit-il, à
cause de mes hémorroïdes".
Changer de trottoir n'était quand
m ê m e pas si facile que ça, avec toutes
ces bagnoles. Paraît que chez nous
c'est la plus petite surface et le plus
grand nombre de bagnoles de toute
la foutue planète, mais on est bien
ici, oui. Ici les gars ne roulent pas sur
la voie réservée aux bus, qui est d'ailleurs toujours déserte. Quant aux
deux roues, ces cons-là ils ont compris, ils ne font chier le monde que
dans les petites villes de 300'000 habitants ou moins.
En très mauvaise forme, Byrd arriva de l'autre côté et dût faire encore
un effort pour monter le trottoir,
haut c o m m e chepasquoi, ses hémorroïdes profitant de l'écartement des
jambes pour faire dling-dling. Mais
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ben voilà, heureusement qu'ils sont
hauts, les trottoirs; déjà qu'ils sont
drôlement étroits ! Essaie de te promener avec un pantalon un peu large
et vlan !! n'est-ce pas, une voiture
t'accroche par la poche et tu peux
toujours siffler à l'envers ce vieux
tube des années 70: "ça plane pour
moi", avant d'être réduit en compote
c o m m e dans cet autre vieux tube des
années 90.
Le vieux allait simplement chercher sa propre voiture au parking de
la gare. Il y a tout plein de rues à
traverser jusque-là, mais faut pas s'inquiéter, c'est tout près, à peine trois
kilomètres, et les pouvoirs publics
ont bien fait les choses dans le coin.
Des souterrains, avec des jolies lumières et plein de boutiques et des
rangées sans fin de panneaux publicitaires avec des nanas plumes au cul.
Cabaret Rin-tin-tin ou quelque chose
c o m m e ça. C o m m e n t font-elles pour
être si bronzées ? Ne m e le demandez
pas. Dehors il fait toujours gris et on
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a toujours soif et les cheveux sont — Attends que je mette m o n tablier I
Et il fonça le chercher derrière la
sales en un rien du tout. Et puis le
bruit est carrément insupportable. porte, se cognant dans les balais.
Il retourna à l'entrée, ajustant son
Sûrement qu'elles bouffent des pihabit de travail, son collègue était aplules.
Des tonnes de fois que le vieux puyé sur un container et lisait le journal de la veille. "Ecoute ça, paraît
Byrd avait débouché du tunnel pour
que la nouvelle fusée atomique avec
faire face à l'écriteau "Parking de la
gare", et à chaque fois il tentait un "? ."orTvla' ple,\de «>nsonants et de
jeu de
de mots. "Se garer dans la gare,
gare, ch,ffres' est un fla*° f,nanc,e,r et *
h u m , non. S'égarer dans la gare... en a m ê m e qui veulent arrêter la pro(c'était immense c o m m e bâtiment). duction, que c'est un truc de prestige
Merde I" Il finissait par abandonner, pour les richetos, mais que les syndicats veulent poursuivre la producle jeu était trop fort pour lui et, de
tion, etc."
toutes façons, il n'y avait plus de
— Je m e fous de ce qui se passe chez
gare, ni de trains ni rien du tout, juste
eux, lança le vieux Byrd en attale parking.
quant le travail. Des excités, je te
Trente-sept feux plus tard, il arriva
dis
! N'apprendront jamais I Y a
avec sa volvo préhistorique alors que
que chez nous qu'on est bien !
son copain de boulot sortait déjà les
Et il se gratta le cul et se fit mal.
poubelles. "Magne-toi !" Son copain
cracha par terre. "C'est lourd ces Il avait oublié ses hémorroïdes...
containers I".
Roberto
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Allô! TU VEUX GAGNER DES SOUS?
Facile. T u t'annonces au Crétin des Alpes (Tél. 022/32.87.50 pendant
la semaine) et tu dis simplement:
— Salut, crétin, j'aimerais vendre le "Crétin des Alpes" à la criée dans
la rue, dans les bistrots, devant les cinémas, devant les stades, dans
les foires, partout où il y a du monde...
Et tu reçois U N F R A N C par exemplaire vendu ! C'est valable partout,
de Genève au Jura en passant par le Valais, Fribourg et tutti quanti...
Dis, tu te vois criant à la terrasse des bistrots: "Le Crétin des Alpes I
Demandez le Crétin des Alpes I..." ? —
Est-ce vraiment plus stupide
qu'autre chose, que beaucoup d'autres choses ?
— Allô, Allô !... Ici le Crétin des Alpes, j'écoute... T u veux gagner des
sous ?
Le Crétin