Tourbières du massif de Belledonne - AVENIR

Transcription

Tourbières du massif
de Belledonne
Dossier de prise en considération
MARS 2007
Crédit photographique : Avenir (Myrtille Bérenger)
Soutien financier :
Dossier de prise en considération pour la
préservation et la gestion des tourbières du
massif de Belledonne
Rédaction
Myrtille Bérenger
Relecture
Céline Balmain et Anouk Merlin
Cartographie
Laurent Poulin
Coordination
Roger Marciau
Partenaires techniques :
Inventaire sphaignes : Alain Royaud
10, rue Raspail Ɣ 38000 Grenoble Ɣ 04 76 48 24 49 Ɣ Télécopie : 04 76 48 24 26 Ɣ Courriel : [email protected] Ɣ Site : http://avenir.38.free.fr
AVENIR est une délégation départementale du CREN, Conservatoire Rhône-Alpes des espaces naturels.
Dossier de prise en considération pour la préservation des tourbières du massif de Belledonne (38)
SOMMAIRE
AVENIR – Conservatoire d’espaces naturels de l’Isère – mars 2007
-1-
Sommaire .................................................................................................................. 1
A. PRESENTATION DES TOURBIERES DE L’ISERE...........................4
A.I. Contexte départemental .................................................................................... 5
A.II. Les tourbières de l’Isère................................................................................... 6
B. PRESENTATION DU MASSIF DE BELLEDONNE ............................ 8
B.I. Localisation et définition de l'aire d'étude ....................................................... 9
B.II. Description des milieux naturels ..................................................................... 9
B.II.1. Données climatiques..............................................................................................9
B.II.2. Géologie...............................................................................................................10
B.II.3. Hydrologie ............................................................................................................10
B.III. Les tourbières du massif de Belledonne ..................................................... 11
B.III.1. Différentes typologies..........................................................................................11
B.III.2. Résultats de prospection de l’année 2006 ..........................................................13
B.IV. Acteurs et activités........................................................................................ 16
B.IV.1. Activités ..............................................................................................................16
B.IV.2. Acteurs................................................................................................................18
B.V. Les facteurs influençant la conservation des tourbières............................ 19
B.V.1. Extension du domaine skiable et drainage ..........................................................19
B.V.2. La neige de culture ..............................................................................................19
B.V.3. La sur-fréquentation et le manque de sensibilisation du tourisme.......................20
B.V.4. Les pistes forestières et le débardage.................................................................20
B.V.5. La déprise agricole en moyenne altitude .............................................................20
B.V.6. Les alpages entre déprise et surcharge ponctuelle .............................................20
C. METHODOLOGIE .............................................................................22
C.I. Phase d’inventaire ........................................................................................... 23
C.II. Délimitation des sites ..................................................................................... 23
C.II.1. Détermination d’un périmètre d’existence du site ................................................23
C.II.2. Détermination d’un périmètre cadastral ...............................................................24
C.III. Inventaire naturaliste et fonctionnel............................................................. 26
D. SYNTHESES ET CARTES COMMUNALES.................................... 27
D.I. Commune d’Allevard ....................................................................................... 29
D.II. Commune de Chamrousse............................................................................. 31
-2-
D.III. Commune de La Chapelle-du-Bard .............................................................. 33
D.IV. Commune de La Ferrière .............................................................................. 35
D.V. Commune de Laval......................................................................................... 37
D.VI. Commune des Adrets.................................................................................... 39
D.VII. Commune de Pinsot ..................................................................................... 41
D.VIII. Commune de Saint-Martin-d’Uriage........................................................... 43
D.IX. Commune de Saint-Mury-Monteymond ....................................................... 45
D.X. Commune de Saint-Pierre-d’Allevard ........................................................... 47
D.XI. Commune de Sainte Agnès .......................................................................... 49
D.XII. Commune de Séchilienne ............................................................................ 51
D.XIII. Commune de Theys..................................................................................... 53
E. SYNTHESE........................................................................................55
E.I. Les tourbières de Belledonne en chiffre ........................................................ 56
E.II. Analyse fonciere ............................................................................................. 60
E.III. Périmètres administratifs et associatifs....................................................... 61
E.IV. Bilan des enjeux d’espèces protégées ........................................................ 62
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................... 63
ABREVIATIONS ...................................................................................................... 65
Annexes : Fiches descriptives par tourbière ....................................................... 66
-3-
A. PRESENTATION DES TOURBIERES DE L’ISERE
-4-
A.I. CONTEXTE DEPARTEMENTAL
L’inventaire des tourbières de la région Rhône-Alpes (2000), réalisé conjointement par le
CREN et ses délégations départementales (dont AVENIR pour l'Isère), a montré l’importance
des tourbières iséroises (107 sites pour 2700 ha en 2000) mais aussi leur fragilité. On a pu
ainsi constater que 80 % des bas-marais de vallée du Nord Isère avaient disparu depuis
1949 (MMI, 1949) et que nombre des sites actuels continuent d’être drainés, artificialisés
voire totalement détruits par remblais ou création de plan d’eau.
Les pouvoirs publics, les collectivités et les associations ont perçu l’urgence de l’intervention
en faveur de la conservation de ces milieux naturels si riches et si menacés.
Le Conseil général de l’Isère a signé la charte en faveur des zones humides de l’Agence de
l’eau Rhône-Méditerranée-Corse en 2004 et affiché le caractère prioritaire de la préservation
des tourbières dans sa politique Espaces Naturels Sensibles (ENS) dans sa délibération du
23 mars 2006.
Celle-ci institue un nouveau site ENS départemental nommé « tourbières acides et/ou
alcalines de l’Isère » (code SD98). L’objectif est « d’accompagner efficacement la réflexion
des communes sur la protection de leurs zones humides en acquérant les parcelles en vente
sur les tourbières ne faisant pas encore l’objet de mesures de protection et de gestion.
L’objectif à long terme est de faciliter la création d’espaces naturels sensibles locaux. Pour
ce faire, le CGI s’appuie sur la convention de partenariat passée avec la SAFER »
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) de 1996 affirme la
nécessité de préserver les zones humides et de nombreux secteurs riches en tourbières y
sont cartographiés (Val d’Ainan, Grandes Rousses par exemple). La nouvelle Directive
Cadre sur l’Eau (DCE) de l’Union européenne va accentuer ces dispositions.
Les associations iséroises de protection de la nature ont proposé au Préfet de l’Isère une
démarche originale. En prenant exemple sur un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope
(APPB) réalisé dans le département de l’Ain sur un ensemble de falaises patrimoniales
départementales, il a été proposé à l’État d’instruire une protection réglementaire de type
APPB sur l’ensemble des tourbières de l’Isère recensé dans l’inventaire de 2000. La
commission des sites du 14 juin 2005, présidée par le secrétaire de Préfecture, a entériné ce
projet tout en préconisant l’instruction des dossiers par massif. La même commission a
approuvé la création d’une commission de suivi composée d’élus, de socioprofessionnels,
d’associations et de scientifiques.
L’Europe a classé les habitats de tourbières prioritaires dans sa directive « habitats
naturels » qui fonde le réseau Natura 2000.
Afin de rendre opérationnelle cette mobilisation générale, AVENIR, soutenue par le Conseil
général de l’Isère, a entrepris de réaliser un document de précision parcellaire sur les
tourbières du massif de Belledonne. L’objectif est de mettre à la disposition des décideurs un
état précis de la surface et du patrimoine naturel de ces tourbières, de leur statut actuel, de
leur degré de vulnérabilité et des contextes communaux. Ce document doit permettre in fine
la coordination de toutes les volontés pour une préservation définitive de ce patrimoine
commun grâce à une concertation avec les élus et les acteurs locaux.
-5-
A.II. LES TOURBIERES DE L’ISERE
Qu’est-ce qu’une tourbière ?
Les glaciers du quaternaire ont raboté profondément notre territoire et édifié d’innombrables
moraines. Leur retrait et leur fonte il y a quelques 12000 ans a généré de nombreux lacs et
marais rapidement colonisés par une végétation pionnière de mousses, de roseaux et de
laîches. Partout où une température froide et une hygrométrie forte régnaient, cette
production végétale s’est décomposée de manière imparfaite en matière organique noirâtre
ou blonde : la tourbe. Véritable « roche fossile », cette tourbe peut s’accumuler sur plusieurs
mètres d’épaisseur, en strates successives, emprisonnant bois, pollen et individu animal et
végétal dont elle assure une très bonne conservation.
La nature de cette végétation de tourbière ainsi que les caractéristiques de la tourbe diffèrent
suivant la nature du sol et la composition de l’eau d’alimentation :
- Sur sol riche en calcaire de réaction neutre à alcaline, la végétation est dominée par
les laîches, les roseaux et les mousses pleurocarpes. La tourbe est très noire et
peu fibreuse. C'est une tourbière basse alcaline ou bas-marais (parce que la
végétation ne présente pas de bombements).
- Sur sol pauvre en calcaire, de réaction acide, une mousse à structure d’éponge, la
sphaigne y domine. La tourbe est de couleur blonde, fibreuse, très acide. C’est une
tourbière bombée acide (parce que les sphaignes édifient des bombements dont le
sommet est alimenté par les eaux de pluie très acides).
Les tourbières jouent un rôle important pour l’homme et les milieux naturels. Elles produisent
non seulement des matières premières (fourrage, pâture, tourbe de chauffage…), mais
également interviennent dans le cycle de l’eau comme élément régulateur et protecteur de la
ressource en eau (écrêtement des crues, soutien des étiages, protection des nappes…). Ce
sont avant tout des milieux relictuels très riches en espèces animales et végétales rares et
menacées à transmettre aux générations futures. (Manneville et al., 1999)
Variété des tourbières du département
L’Isère est un département à la confluence entre 3 zones biogéographiques (continentale,
médio-européenne et montagnarde). Il bénéficie de conditions climatiques favorables à la
formation de tourbières. On y trouve une grande variété de milieux tourbeux : tourbières
basses alcalines, tourbières mixtes, tourbières bombées acides, marais tufeux et gazons
riverains arctico-alpins.
L’inventaire des tourbières de la Région Rhône-Alpes a mis en évidence la présence de 107
sites tourbeux en Isère. Ce qui représente une superficie de 2700 ha soit un peu moins de
0,4% de la superficie départementale.
La carte des tourbières montre une répartition inégale suivant les districts naturels et une
opposition entre les districts de basses altitudes (Isle Crémieu, Terres Froides, Monts du
Chat) riches en tourbières basses alcalines et les reliefs montagneux, riches en tourbières
bombées acides comme le massif de Belledonne et son prolongement le Taillefer.
Compte tenu de la richesse des deux massifs cités précédemment, seul le massif de
Belledonne est l’objet de cette étude. En effet, la complexité des tourbières présentes sur ce
district naturel n’a pas permis de les traiter ensemble. Avec une majorité de tourbières
acides, le massif de Belledonne est un des districts naturels les plus riches en tourbières en
Isère.
Devant la faible superficie et la vulnérabilité de ces milieux naturels il convient donc d’agir
pour la préservation de ce patrimoine commun.
-6-
Les différents types de tourbières de l’Isère
Massif de Belledonne
Source : CREN
-7-
B. PRESENTATION DU MASSIF DE BELLEDONNE
-8-
B.I. LOCALISATION ET DEFINITION DE L'AIRE D'ETUDE
Le massif de Belledonne est un massif cristallin des Alpes externes qui se situe à l’est du
département de l’Isère. Il est délimité au nord dans sa partie savoyarde par la vallée de la
Maurienne, à l’ouest par la vallée du Grésivaudan (vallée de l’Isère de Grenoble à
Chambéry), au sud par la vallée de la Romanche et à l’est par la vallée d’Olle.
Il comprend une trentaine de communes qui sont soit des communes des contreforts
occidentaux (limite vallée du Grésivaudan), soit des communes du massif, soit des
communes de la vallée de la Romanche et de l’eau d’Olle. Ce massif montagneux culmine à
2977 m avec le Grand Pic de Belledonne et le point le plus bas est à 250 m (altitude de la
plaine du Grésivaudan). Un fort étagement de la végétation résulte de cette dénivellation et
des conditions montagnardes qui règnent sur ces pentes. C’est un massif assez abrupt avec
plusieurs vallées assez encaissées (vallée du Bréda, vallée du Bens, vallée de Laval…).
Département de l’Isère
LA CHAPELLE DU
BARD
Massif de Belledonne
ALLEVARD
SAINT PIERRE
D’ALLEVARD
MORETEL DE MAILLES
GONCELIN
THEYS
PINSOT
HURTIERES
LA FERRIERE
LES ADRETS
LAVAL
SAINT JEAN LE VIEUX
ALLEMOND
VAUJANY
REVEL
SAINTE AGNES
SAINT MARTIN
D’URIAGE
SAINT MURY MONTEYMOND
VAULNAVEYS
LE HAUT
LA COMBE DE LANCEY
VAULNAVEYS LE BAS
VIZILLE
SECHILIENNE
CHAMROUSSE
Schéma de localisation de l’aire d’étude
B.II. DESCRIPTION DES MILIEUX NATURELS
B.II.1. Données climatiques
Le climat qui règne sur ce massif est un climat montagnard des Alpes externes qui subit les
flux d’ouest et de nord ouest (effet de barrière aux vents d’ouest). Les perturbations se
déposent sur les piémonts (Vercors et Chartreuse) en premier lieu et parviennent sur le
massif de Belledonne qui est aussi bien arrosé. Les contreforts orientaux du massif sont
sensiblement sous un effet d’abri, ce qui entraîne moins de précipitations.
La pluviométrie est répartie toute l’année avec un déficit pour le mois de juillet et un
maximum à la fin de l’hiver, début du printemps. Les précipitations augmentent également
avec l’altitude. Les précipitations tombent sous forme de neige une grande partie de l’année
avec la persistance de névés souvent jusqu’à fin août à l’étage alpin et en ubac. Les
températures rigoureuses de l’hiver et relativement fraîches de l’été autorisent la présence
-9-
d’un manteau neigeux qui peut, dans certains secteurs de Belledonne être éternel. (CREN,
2003 ; Météo France)
De forts écarts de température peuvent être observés entre le jour et la nuit mais aussi on
constate une forte amplitude thermique. Un phénomène fréquent se produit en hiver lorsque
les masses d’air plus chaudes bloquent les masses d’air froid dans la vallée. C’est un
phénomène d’inversion thermique qui abaisse la moyenne hivernale des communes des
contreforts et fond de vallée par rapport aux communes plus hautes en altitude.
La conjonction de pluviosités importantes, de nébulosités fortes et de températures
fraîches constitue un facteur favorisant l’installation des tourbières.
B.II.2. Géologie
« La chaîne de Belledonne est considérée comme un massif cristallin externe septentrional.
Elle est en fait un long alignement de sous massifs. Se succèdent insensiblement du nord au
sud : Le Grand Arc, la Lauzière, les Sept-Laux et Belledonne proprement dit.
Cet ensemble est prolongé, au sud, par le massif du Taillefer qui fait la transition avec
l’Oisans et, au nord, par la partie occidentale du Beaufortin lui même prolongé par les
massifs jumeaux des Aiguilles rouges et du Mont-Blanc.
Outre le granite, Belledonne est caractérisée par une famille de roches cristallophylliennes
dont les plus courantes sont des amphibolites. Ces dernières sont très bien représentées sur
les pics de Belledonne.
Les collines bordières sont issues du chevauchement complexe de la Chartreuse orientale
sur le socle cristallin par une combe monoclinale » (Extrait de CREN, 2003). Elles sont donc
majoritairement composées de calcaire et marno-calcaire.
« Le façonnement du relief par les grands glaciers quaternaires qui ont occupé la vallée de
l’Isère a eu des conséquences importantes pour l’organisation des tracés des torrents,
l’existence de lacs d’altitude » et celles de dépressions propices à la formation de tourbières
et marais ». (Extrait de CREN 2003)
Coupe géologique
B.II.3. Hydrologie
Le réseau hydrographique au sens large appartient au bassin versant de l’Isère. Deux
affluents principaux drainent les ruisseaux de ce massif. Il s’agit du Bréda et de la
Romanche.
- 10 -
« Situés au pied de sommets très découpés, suintant des névés, coulant de la langue d’un
glacier, de nombreux petits ruisseaux dévalent la pente et dessinent un réseau plus ou
moins complexe ».
La présence de zones humides est très liée à ces apports d’eau non négligeables.
Avec la forte dénivellation, on a des cours d’eau qui ont majoritairement un régime nival.
5
6
7
8
9
4
2
3
1
Source : ONF, mars 2000
Les communes concernées : Les Adrets, Champ-près-froges, La Combe de Lancey, Domène, Froges, Gières,
Goncelin, Hurtières, Laval, Murianette, La Pierre, Revel, Saint-Jean-le-Vieux, Saint-Martin-d’Uriage, Saint-Mury Monteymond, Sainte Agnès, Tencin, Theys, Venon, Le Versoud, Villard-Bonnot
Les grands cours d’eau : 1 : Goncelin ; 2 : Villard Bozon ; 3 : Merdaret ; 4 : Les Adrets ; 5 : Laval ; 6 : Vorz ;
7 : Combe de Lancey ; 8 : Doménon ; 9 : Sonnant.
Réseau hydrographique (partie occidentale du massif)
B.III. LES TOURBIERES DU MASSIF DE BELLEDONNE
B.III.1. Différentes typologies
Pour les inventaires des années 1980, l’appellation tourbière recouvrait surtout ce que l’on
nomme maintenant les tourbières bombées acides. Les annexes I de la directive
européenne « Habitats » de 1992, qui s’appuient sur la typologie « CORINE BIOTOPE »,
puis le programme LIFE Tourbières de France, ont précisé l’appellation de milieu de
tourbière et l’ont étendu. Nous présentons ici la typologie CORINE employée par tous les
gestionnaires d’espaces naturels et une typologie plus fonctionnelle basée sur les travaux de
P. Julve (1996) (dans Manneville et al., 1999).
B.III.1.1. Typologie CORINE BIOTOPE
La typologie CORINE BIOTOPE se base sur les alliances phytosociologiques et sur une
description du biotope afin de définir des habitats naturels auxquels elle attribue un code,
dont les chiffres après la virgule apportent des précisions sur les habitats plus spécialisés.
C’est un outil d’inventaire et de communication extrêmement intéressant pour les acteurs de
l’environnement qui peuvent facilement identifier des habitats similaires. La classification
CORINE BIOTOPE traite des différents milieux naturels dont les tourbières (code 5 :
Tourbières et Marais). Dans le massif de Belledonne, on a pu identifier les habitats de
tourbières suivants :
- Les tourbières hautes (bombées acides) (51)
- 11 -
-
Les zones tourbeuses de ceinture des bords des eaux (53)
Les bas-marais alcalins (tourbières basses alcalines), les tourbières de
transition et les sources (54)
B.III.1.2. Typologie liée à la genèse et à l’alimentation en eau
La formation des tourbières nécessite des conditions très particulières et favorables pour la
création et l’accumulation de la tourbe. Divers facteurs vont alors rentrer en compte comme
le climat, la topographie, la géologie, l’alimentation hydrique… La récente classification
s’accorde à distinguer différents types de tourbières en considérant à première vue leur type
d’alimentation hydrique. Ainsi on distingue :
- les tourbières ombrotrophes : qui sont alimentées par les précipitations
directement (pluies, brouillard…)
- les tourbières minérotrophes : qui sont alimentées par les ruissellements de
l’eau (cours d’eau, sources…)
Ces principales observations donnent lieu à une classification qui s’appuie sur l’alimentation
hydrique et la topographie de la tourbière. On distingue ainsi 5 catégories (cf. figure
suivante) :
- les tourbières fluviogènes : liées à leur position dans le lit mineur d’un cours
d’eau
- les tourbières limnogènes : concernent surtout les lacs qui sont soumis à un
phénomène d’atterrissement (comblement)
- les tourbières ombrogènes : ce sont des tourbières essentiellement
alimentées par les précipitations et formant des bombements de sphaignes
souvent acides
- les tourbières soligènes : elles sont issues de la percolation de l’eau le long
de la pente
- les tourbières topogènes : elles sont favorisées par une topographie
permettant à l’eau de stagner pendant un certain temps (creux, contrebas…)
Différents types de tourbières en fonction de leur formation
(DUPIEUX 1998)
- 12 -
Les tourbières étudiées sont en majorité des tourbières de type soligène mais il y a aussi
une portion non négligeable de tourbières limnogènes dont des sites remarquables. Les
autres types sont quasiment inexistants bien qu’il soit parfois difficile de trancher pour un
seul type d’alimentation sachant que la configuration des sites d’altitude (topographie)
influence beaucoup la formation des tourbières.
B.III.2. Résultats de prospection de l’année 2006
B.III.2.1. Tourbières du massif de Belledonne (répartition, originalité…)
On trouve des tourbières de 480 m à un peu plus de 2000 m d'altitude dans ce massif. La
majorité des sites se situe à une moyenne de 1400 m d’altitude.
La diversité des groupements tourbeux s’ordonne suivant trois axes de conditions de milieu :
- La nature géologique du sol.
Des bas marais alcalins (ou tourbières basses) s’installent sur sol humide schisteuxcalcaires des collines bordières de l’ouest (Marais des Sailles à Saint-Pierre-d’Allevard,
marais des Bruns à Theys) mais également en zone de contact avec le socle cristallin (le
col du Merdaret, la montagne des Fanges à Theys ou encore la Jas sur la Ferrière
d’Allevard) avec la Swertie vivace pour espèce emblématique. Les sols cristallins de type
gneiss voient se développer des bas marais acides avec des sphaignes.
- La topographie.
Les tourbières limnogènes colonisent les bords de lac en se structurant en radeau (RNN
du Lac Luitel sur Séchilienne, lac des Tavernes à Saint-Pierre-d’Allevard, lac Renou sur
la Ferrière d’Allevard), les topogènes s’installent dans les dépressions à nappe
phréatique affleurante (l’Arcelle à Chamrousse, marais des Seiglières à Saint-Martind’Uriage) et enfin les soligènes colonisent les pentes de faible déclivité alimentées par
des sources (Bois de la Belle Aiguette à Saint-Pierre-d’Allevard, Prélong à Saint-MuryMonteymont).
- La dynamique des groupements végétaux de tourbière.
La première phase de colonisation d’une tourbière est un tapis végétal bas alimenté
majoritairement par les eaux de ruissellement riches en minéraux. Si le sol est riche en
calcaire, on l’appelle bas marais alcalin (ou tourbière basse) et si il est riche en silice, bas
marais acide. Avec le temps, si les conditions hydriques sont favorables (fortes pluviosité
et nébulosité, faible évaporation), la végétation se densifie et s’élève en s’affranchissant
des eaux de ruissellement au profit des eaux de pluie. Ce phénomène appelé
ombrotrophisation se traduit par l’acidification croissante du milieu et l’apparition de
mousses appelées sphaignes (souvent de couleur rougeâtre) constituant des
bombements plus ou moins étendus. C’est parmi cette végétation qu’on observe les
espèces végétales les plus rares comme le Rossolis à feuilles rondes ou les Laîches des
bourbiers et pauciflore (RNN du lac et Col du Luitel à Séchilienne, Crêt du Poulet, Lac
Achard à Chamrousse etc).
Une étude des sphaignes des tourbières de Belledonne a été réalisée dans le cadre de ce
programme (Royaud A., 2006). Elle a montré la présence de 25 espèces de sphaignes parmi
la quarantaine que compte la France. Cinq d’entre elles sont considérées comme rares.
C’est la première prospection systématique d’un groupe de Bryophyte (mousses) sur un
territoire du département de l’Isère.
- 13 -
B.III.2.2. Prospections de l’année 2006
Les prospections sur la base de l’inventaire des tourbières de la région Rhône-Alpes (CREN,
2000) et de l’inventaire Espace Belledonne (AVENIR, 2001), ont permis de mettre en
évidence la présence de 25 sites tourbeux sur le massif de Belledonne. Ainsi, 3 nouvelles
tourbières ont pu être rajoutées à l’inventaire de 2000 et 1 déjà connue a été déclassée. La
superficie totale des tourbières recensées est de 324 ha soit 0,8% du territoire d’étude
(correspondant aux 13 communes concernées soit près de 39 470 ha).
Tourbières recensées dans le massif de Belledonne
Code
inventaire
38BL01
38BL02
38BL03
38BL04
38BL05
38BL06
38BL07
38BL08
38BL09
38BL10
38BL11
38BL12
38BL13
Communes
TOURBIERE DU LAC
PRAVER
TOURBIERE DU LAC
SECHILIENNE
LUITEL
LACS ACHARDS ET DE
CHAMROUSSE
L INFERNET
PETITES TOURBIERES
SECHILIENNE
FORESTIERES SOUS L
ARSELLE
SECHILIENNE et
TOURBIERE DE L’
CHAMROUSSE
ARSELLE
MARAIS DES
SAINT MARTIN D URIAGE
SEGLIERES
TOURBIERE DU COL
LAVAL et SAINTE AGNES
DES MOUILLES
TOURBIERE DE
LAVAL
PRABERT
TOURBIERE DU
LES ADRETS
POUTAZ
TOURBIERES DE LA
THEYS
MONTAGNE DES
FANGES
SECHILIENNE
THEYS
SAINT PIERRE D
ALLEVARD
SAINT PIERRE D
ALLEVARD
38BL14
LA FERRIERE
38BL15
SAINT PIERRE D
ALLEVARD
38BL16
SAINT PIERRE D
ALLEVARD et THEYS
38BL17
38BL18
38BL19
38BL20
Nom du site
LA FERRIERE
SAINT PIERRE D
ALLEVARD
LA FERRIERE et SAINT
PIERRE D A
LA CHAPELLE DU BARD
Type de
Tourbière
Habitats naturels
Limnogène
51.1 / 54.5
Limnogène et
topogène
Limnogène et
soligène
51.2 / 54.42 / 51.1 / 54.5 /
54.43
Soligène
54.4 / 51.1 / 51.2
Soligène
44.A4 / 51.1 / 54.23
Soligène
54.4 / 54.2 / 42.2 / 37.1
Soligène
51.1 / 37.1 / 51.2 / 54.5
Soligène
51.2/ 51.1 / 37.1 / 54.4/ 53.1/
Soligène
37.1 / 53.1 / 54.5 / 42.2
Soligène
54.5 / 51.1 / 54.23 / 54.11
MARAIS DES BRUNS
Soligène
54.2 / 37.1 / 53.11 / 54.12 /
38
MARAIS DE SAILLES
Soligène
53.1 / 44.91 / 37.1 / 54.2
Soligène
54.23 déclassé
51.1 / 54.5 / 51.2
TOURBIERE DE
MOUILLE LOUP
TOURBIERE DU
CHALET DU LEVANT
TOURBIERE DU CRET
DU POULET
TOURBIERE DU BOIS
DE LA BELLE
AIGUETTE
TOURBIERE DE JAS
Soligène
54.4 / 51.1 / 54.2
Topo-Soligène
54.4 / 54.5 / 51.1 / 35.1
Soligène
54.2 / 44.A1 / 37.2
Soligène
54.2 / 54.4 / 53.2 / 51.1
LAC DES TAVERNES
Limnogène
54.53 / 51.1
Limnogène
53.21 / 54.53 / 22.43
Soligène
54.2 / 54.5
LACS DE BELLE
AIGUETTE
TOURBIERE DU PRE
ROND
- 14 -
Liste suite
Code
inventaire
Communes
Type de
Tourbière
Soligène et
limnogène
Habitats naturels
TOURBIERE DE PENTE
DU LAC DU RENOU
TOURBIERE DU
CIRQUE DU LAC
COLLET
TOURBIERE DE PRE
LONG
TOURBIERES DU
HAUT VEYTON
Soligène et
limnogène
54.2 / 51.1 / 37.1 / 44.92/
42.2
54.5 / 51.1 / 36.3 / 31.4 /
54.4
LA FERRIERE
LE GRAND MARAIS
Soligène
54.2 / 51.1
LA CHAPELLE DU BARD
TOURBIERES DE
L’ENVERS DE SUPER
COLLET
Limnogène et
soligène
54.5
LA FERRIERE
ALLEVARD et LA
CHAPELLE DU BARD
SAINT MURY
MONTEYMOND
PINSOT ET ALLEVARD
38BL33
Nom du site
Carte n° 1 :
Soligène
Soligène
54.2 / 22.11 / 54.5
54.42 / 54.5 / 51.1 / 31.4
Localisation des tourbières dans le massif de Belledonne
- 15 -
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© Copyright - BD Carthage® V3.0 - IGN
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10
Kilomètres
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© Copyright SRTM data V3, 2006, International Centre for Tropical Agriculture (CIAT)
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© Copyright - AVENIR-SIG - Février 2007
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B.IV. ACTEURS ET ACTIVITES
B.IV.1. Activités
B.IV.1.1. L’agriculture
Avec les différences d’altitude de la zone d’étude et les différentes configurations du relief,
on trouve une activité agricole encore présente avec un contraste entre les versants souvent
en déprise (balcons de Belledonne) et le pastoralisme d’alpage qui est plus dynamique avec
des productions convenables et des pratiques traditionnelles d’élevage en alpage des
troupeaux de bovins et ovins.
Cette deuxième activité est bien représentée sur le massif et concerne les zones de
tourbières qui sont souvent, lors de présence d’eau libre, les lieux d’abreuvements pour le
bétail. La Fédération des Alpages de l’Isère (FAI) a également son siège dans une commune
du massif : Les Adrets.
B.IV.1.2. L’alimentation en eau potable (AEP)
Afin d’alimenter en eau potable les hameaux et villages du massif, plusieurs captages ont
été mis en place sur les cours d’eau et les sources. Certains de ces captages englobent des
périmètres plus ou moins grands en fonction de l’implication du bassin versant. Quelques
unes des tourbières étudiées font partie de ces périmètres et présentent donc un intérêt
particulier pour la préservation d’une bonne qualité de l’eau (Communication DDASS 38).
B.IV.1.3. Le tourisme
Le tourisme est une activité importante pour le massif de Belledonne et une source de
revenus importante pour ses communes. Cet espace est alors utilisé toute l’année par des
personnes pratiquant diverses activités. La présence de domaines skiables (Allevard, Les
Adrets, La Ferrière) et la proximité de l’agglomération grenobloise sont des facteurs qui font
rapidement monter les effectifs de fréquentation. Les communes essaient également de
favoriser la fréquentation estivale en mettant en place des itinéraires pédestres thématiques
(sentier du Fer à Allevard et Pinsot, vestige industriel à Saint-Pierre-d’Allevard).
Randonnées pédestre, équestre et VTT
Cette activité est pratiquée sur le massif de Belledonne. En effet, les atouts paysagers et
naturels en font un lieu de prédilection pour les promeneurs. Sans être un circuit très réputé,
la présence d’itinéraires faciles permettant de traverser le massif attire toujours plus de
promeneurs. (Sentier du tour du pays d’Allevard, sentier du balcon des Sept Laux…)
Afin de satisfaire les marcheurs, quelques refuges gardés les accueillent en été (refuge de la
Pra, refuge du Crêt du Poulet…).
La présence de chemins assez larges et de routes forestières permet l’accès à tous types
d’usagers.
Sports d’hiver et dépendances
Les sports d’hiver (ski alpin, ski de fond, ski de randonnée…) sont des activités présentes
sur le massif de Belledonne avec plusieurs domaines skiables familiaux dispersés sur le
massif.
Il y en a quatre : le Collet d’Allevard, Les 7 Laux (Prapoutel, Pipay et Le Pleynet), Le Col du
Barioz, Chamrousse et l’Arselle. Ces sites s’étendent sur les communes d’Allevard, La
Chapelle du Bard, Les Adrets, Theys et Chamrousse.
Pour assurer un enneigement tout au long de la saison, la majorité des stations est équipée
de canons à neige pour la production de neige de culture. Des retenues collinaires ou des
lacs ont également été aménagés pour garantir l’approvisionnement en eau nécessaire à
leur fonctionnement pendant la période hivernale. Des aménagements fréquents ont été
- 16 -
réalisés depuis les 10 dernières années pour adapter les remontées mécaniques à la
demande des praticiens de ces loisirs.
Sports mécanisés
La présence de pistes et chemins forestiers permet la pratique de sports motorisés (quad,
motos enduro…). Cette pratique ne respecte pas toujours les espaces naturels.
B.IV.1.4. L’hydroélectricité
Cette activité est présente sur la partie nord du massif avec la présence de conduites
forcées (vallée du Haut Bréda), de lacs équipés de barrage (lac du Carré, lac Cottepens…)
et de retenues d’eau (Bassin du Flumet à St-Pierre-d’Allevard).
On a, de plus, la déviation de l’Arc qui traverse le massif d’est en ouest et qui amène une
partie de l’eau (vallée de la Maurienne) dans la vallée du Grésivaudan (vallée de l’Isère).
B.IV.1.5. Activités cynégétiques et piscicoles
Chasse
La chasse est gérée localement par les associations communales de chasse agréée
(ACCA).
Les gibiers prélevés sont des espèces sauvages montagnardes (chamois, chevreuils, perdrix
grise, perdrix bartavelle, sanglier, tétras lyre…).
Un plan de préservation concernant la gestion du Tétras lyre est également pratiqué sur ce
massif où l’espèce présente un véritable enjeu.
Pêche
La pêche est gérée par des associations agréées de pêche et de protection des milieux
aquatiques (AAPPMA). Il y en a cinq principales qui se partagent la gestion des cours d’eau
et des lacs. Il s’agit de : AAPPMA « d’Allevard et de son canton », AAPPMA « La Ferrière »,
AAPPMA « Union des pêcheurs à la ligne » de Grenoble, AAPPMA Lancey / Belledonne
« Les pêcheurs de Belledonne » et APPMA « La truite de Theys ».
Ces associations ont la gestion des ressources piscicoles et alevinent les torrents et les lacs.
B.IV.1.6. Protection contre les risques naturels
Massif montagneux, Belledonne n’échappe pas aux potentiels risques naturels liés à ses
reliefs (coulée de boue, glissement de terrain…). Plusieurs secteurs sont recensés comme
particulièrement exposés à ces types de risque (sites Internet de l’IRMa et RTM).
B.IV.1.7. Les activités sylvicoles
La présence de la forêt est un élément important sur ce massif. La pessière domine
largement tous les autres groupements mais on peut également trouver dans la partie sud
du massif, des cembraies et des pinèdes à crochets très éparses.
Ces activités concernent l’exploitation du bois pour la construction et le chauffage. Elles
entraînent également des activités annexes indissociables comme la création de routes
forestières.
La gestion forestière est confiée d’une part à l’ONF (pour la forêt domaniale et communale
soumise) et d’autre part elle appartient au domaine privé (CRPF). On observe des
plantations anciennes d’épicéas en tourbière (Sainte-Agnès) mais surtout de la
recolonisation spontanée (Theys, Laval…).
B.IV.1.8. La gestion conservatoire des espaces naturels
Plusieurs organismes sont impliqués dans la conservation des espaces naturels du massif
de Belledonne. En effet, plusieurs sites d’intérêt patrimonial au niveau national et européen
ont été identifiés. Ces sites bénéficient d’une réflexion concertée ainsi que d’actions de
- 17 -
préservation qui assurent leur pérennité dans le temps. Il s’agit, notamment, de la Réserve
naturelle nationale du Lac Luitel et des Espaces Naturels Sensibles (marais des Bruns,
tourbières du col des Mouilles, marais de Sailles, marais des Seiglières, Prélong). Les
gestionnaires interviennent pour la préservation des espèces et des habitats naturels mais
également pour le maintien d’activités locales traditionnelles respectueuses de ces milieux.
B.IV.2. Acteurs
B.IV.2.1. Les Communes
Parmi la trentaine de communes du massif de Belledonne, 13 d’entre elles comportent des
tourbières sur leur territoire. Il s’agit des communes de : Allevard, Chamrousse, La Chapelle
du Bard, La Ferrière, Laval, Les Adrets, Pinsot, Sainte-Agnès, Saint-Martin-d’Uriage, SaintMury-Monteymond, Saint-Pierre-d’Allevard, Séchilienne et Theys.
Trois communes gèrent un Espace Naturel Sensible local en milieu de tourbière : SaintMury-Monteymond sur la tourbière de Prélong aux Sagnes, Saint-Pierre-d’Allevard sur le
marais des Sailles et Saint-Martin-d’Uriage sur le marais des Seiglières. La commune de
Séchilienne est membre du comité consultatif de la RNN du Luitel.
B.IV.2.2. Les communautés de communes
Les communes de Belledonne sont associées en majorité en communautés de communes.
On en distingue 5 principales dont 3 particulières au massif (concerne les 13 communes
ayant des tourbières) :
La communauté de communes du Balcon de Belledonne :
Son siège est actuellement à la commune de Revel (Président : maire de Revel). Elle
comporte 10 communes (Chamrousse, La Combe de Lancey, Laval, Revel, Sainte-Agnès,
Saint-Jean-le-Vieux, Saint-Martin-d’Uriage, Saint-Mury-Monteymond, Vaulnaveys-le-Haut et
Venon. Elle a la compétence en aménagement de l’espace, développement économique,
action sociale, protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie…
La communauté de communes du Grésivaudan (CIAGE) :
Le siège se trouve sur la commune de Barraux (Président : maire d’Allevard). Elle se
compose de 9 communes de part et d’autre de la vallée du Grésivaudan : Les Adrets,
Allevard, Barraux, La Fléchère, Goncelin, Morêtel de Mailles, Saint-Vincent-de-Mercuze,
Theys et Le Touvet. Elle a la compétence en aménagement de l’espace et en
développement économique.
La communauté de communes du Sud grenoblois :
Son siège se trouve à la mairie de Jarrie (Président : maire de Saint-Georges-de-Commiers).
Elle se compose de 14 communes : Brié-Angonnes, Champagnier, Champ-sur-Drac,
Herbeys, Jarrie, Montchaboud, Notre-Dame-de-Commiers, Notre-Dame-de-Mesage,
Séchilienne, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Pierrede-Mesage, Vaulnaveys-le-Bas et Vizille. Elle a la compétence en aménagement de
l’espace, protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie, développement
économique…
B.IV.2.3. Le SAGE Drac-Romanche
À partir de 1999, les acteurs du territoire ont décidé de constituer le Schéma
d’Aménagement et de Gestions des Eaux sur le bassin du Drac et de son affluent principal :
la Romanche. Des études ont alors été lancées en 2000. À l’heure actuelle, ce document est
en cours de rédaction finale. Composé de plusieurs volets, ce document s’occupe aussi des
milieux naturels en relation avec l’eau (rivières, zones humides…). Le massif de Belledonne
est inclus très partiellement dans cette étude avec des communes dont les versants
débouchent sur la vallée de la Romanche (cas de Séchilienne par exemple).
- 18 -
B.IV.2.4. L’Office National des Forêts
L’ONF est un EPIC du Ministère de l’Agriculture et de la Forêt.
L’ONF est présent sur ce territoire. Il gère un certain nombre de forêts appartenant au
domaine de l’état (forêt domaniale) et au domaine communal (série communale, forêts
relevant du régime forestier) ainsi que la Réserve Naturelle Nationale du Luitel (Commune
de Séchilienne)
B.IV.2.5. Le service de restauration des territoires en montagne (RTM)
Ce service du Ministère de l’Agriculture est chargé de mettre en place des actions pour
prévenir des risques naturels afin d’assurer la sécurité des habitants du territoire. La
présence de risques multiples sur le secteur étudié le place parmi les zones privilégiées
d’observation. C’est une délégation de l’ONF.
B.IV.2.6. La Fédération des Alpages de I’Isère (FAI)
C’est une association Loi 1901 composée d’alpagistes, de transhumants, d’association de
propriétaires (AFP), des collectivités locales et territoriales et des professionnels agricoles.
Cette association intervient sur le territoire de Belledonne notamment pour la gestion et
l’information en matière d’alpages. Le siège de cette association bien implantée sur le massif
se trouve aux Adrets.
Elle a pour but de mettre en œuvre la politique de mise en valeur des espaces pastoraux du
département. Ainsi, elle assure différentes actions ayant attraits à la promotion, la
communication, la formation (des bergers) et la sensibilisation du public aux problématiques
d’alpage. Elle a également réalisé une aide technique pour la réalisation de diagnostics
pastoraux et d’études sur le milieu et les pratiques (extrait de Internet :
http://icalpe.org.club.fr/amuntagnera/FAI/index.htm. le 11/08/2006).
B.IV.2.7. Le conservatoire d’espace naturel de l’Isère « AVENIR »
AVENIR est gestionnaire de parcelle communale de Sainte-Agnès au col des Mouilles et de
parcelles en convention avec des propriétaires privés sur le marais des Bruns à Theys.
B.V. LES FACTEURS INFLUENÇANT LA CONSERVATION DES
TOURBIERES
B.V.1. Extension du domaine skiable et drainage
La modernisation des stations de sports d’hiver passe par l’aménagement de nouvelles
remontées mécaniques et de pistes pour faire face à la fréquentation et permettre un
meilleur débit des skieurs.
Les zones humides posent souvent des problèmes de conservation du manteau neigeux, un
drainage peut alors être entrepris et être fatal à la tourbière. Dans la plupart des cas, la
connaissance de l’intérêt de la tourbière et la mise en place d’aménagements simples
permettent de préserver l’activité ski et le patrimoine naturel (marais des Sagnes sur la
commune du Sappey-en-Chartreuse).
B.V.2. La neige de culture
Les changements climatiques (diminution des chutes de neige) et l’évolution de la
consommation vis à vis de l’activité « Sports d’hiver » ont beaucoup changé ces dernières
années. De ce fait, les stations de ski ont recours à de nouveaux équipements pour pouvoir
contenter une clientèle de plus en plus exigeante. Pour faire face à ces mutations, les
domaines skiables des Alpes s’équipent pour compenser le manque de neige ou l’irrégularité
des chutes, d’un parc de systèmes à neige de culture.
Cette activité, qui n’existait pas encore il y a quelques années, pose plusieurs
problèmes généraux :
- 19 -
-
-
-
Tout d’abord, l’enneigement artificiel tend à rallonger la saison hivernale et
l’occupation de la neige ce qui entraîne le raccourcissement de la saison de
végétation déjà réduite en altitude. (Peyronnet. 2004)
Ensuite, il concerne directement la ressource en eau. En effet, ce type d’équipement
consomme une quantité d’eau remarquable : 4000 m3 eau / ha (Agence de l’eau
RMC. 2002) ce qui ajoute une demande non négligeable et qui survient au moment
de l’année où les disponibilités en eau liquide sont les plus faibles. (Par comparaison,
l’irrigation des cultures de maïs en Isère consomme 1 700 m3 / ha). Ce qui entraîne à
la fois des conflits d’usage et le besoin de stocker l’eau, en créant des retenues
artificielles souvent au détriment des zones humides.
Le troisième concerne l’utilisation de substances additives (exemple SnowmaxTM)
permettant la fabrication de neige quand il ne fait pas assez froid en consommant
moins d’eau et d’électricité. Il semblerait que ces additifs aient quelques effets sur
l’environnement mais il n’y a pas d’étude terminée pour le moment permettant de
conclure. (lettre du SAGE Drac/Romanche. septembre 2004).
Le porter à connaissance auprès des élus et des exploitants de station de la localisation des
tourbières riches en plantes protégées devrait éviter la destruction de ces milieux par
ignorance.
B.V.3. La sur-fréquentation et le manque de sensibilisation du tourisme
Le fort intérêt paysager de ce massif de haute montagne attire beaucoup de visiteurs
notamment pendant la période estivale. La présence de nombreux itinéraires et la proximité
de routes favorisent la concentration à certains endroits de la fréquentation. Cette
fréquentation pas toujours bien informée présente souvent un danger pour le milieu naturel
qui serait possible de diminuer (sensibilisation, balisage…).
B.V.4. Les pistes forestières et le débardage
Plusieurs tourbières sont incluses dans des domaines forestiers et à proximité des pistes
forestières ou tirées de bois. Plusieurs d’entre elles ont fait l’objet de passage lors de
l’exploitation (ornières des tracteurs) qui a engendré des dégradations importantes et
quelques fois irrémédiables. Les tourbières forestières doivent être inclues dans les objectifs
des aménagements forestiers et considérées comme des sites d’intérêts biologiques.
B.V.5. La déprise agricole en moyenne altitude
On assiste à l’abandon des petits marais des balcons de Belledonne car la récolte de la
bauche ne rentre plus dans le système des exploitations actuelles (marais de Sailles, marais
des Bruns, Prélong etc…). La diversité de ces bas-marais calcaires étant liée à une fauche
ou une pâture extensive, il est nécessaire de remettre en entretien ces petits sites avec le
soutien des agriculteurs locaux.
B.V.6. Les alpages entre déprise et surcharge ponctuelle
Les animaux (bovins et ovins) entretiennent les alpages depuis plusieurs siècles.
Cependant, pour des raisons économiques légitimes, les alpages supportent souvent un
nombre toujours grandissant de bêtes. La concentration des troupeaux sur les points d’eau,
peut provoquer des dégâts (piétinement, surpâturage). Les tourbières étant des milieux
rares, restreints en surface et à sol fragile, les conséquences peuvent être importantes et les
dégradations rapides, surtout sur les bombements acides à sphaignes.
Ailleurs, on assiste à une remontée de lisière qui peut envahir des bas marais (Theys sous le
col du Merdaret). Dans ce cas, la reconquête de ces espaces humides par un pâturage
raisonnable est une nécessité pour la conservation de ces habitats tourbeux.
- 20 -
Il faut donc que le présent travail soit communiqué aux alpagistes afin de les informer de ce
patrimoine commun. Ce pourrait être également l’occasion de visiter les sites, de réaliser des
diagnostics communs et de rechercher des solutions techniques.
- 21 -
C. METHODOLOGIE
- 22 -
C.I. PHASE D’INVENTAIRE
La réalisation de cet inventaire s’appuie sur la bibliographie existante ainsi que sur une
phase de prospection de terrain destinée surtout à préciser les limites de site et les menaces
périphériques.
La phase bibliographique correspond à la recherche de toutes les données naturalistes mais
aussi géologiques et réglementaires qui sont obtenues auprès des associations de
protection de la nature, des personnes ressources, des communes et des institutions (DDAF,
DDE, DDASS).
La phase de terrain correspond à la réalisation d’une prospection de sites déjà connus et de
passage sur des sites potentiels. Le chargé d’étude réalise alors un repérage, remplit une
fiche de terrain et détermine un périmètre indispensable pour l’existence de la zone.
C.II. DELIMITATION DES SITES
C.II.1. Détermination d’un périmètre d’existence du site
La délimitation de la tourbière est très importante. L’observateur va identifier et repérer sur
une photographie aérienne les limites strictes de l’habitat de tourbière. Il élargira ensuite ce
périmètre au périmètre « fonctionnel » de la zone, c’est-à-dire incluant les éléments
indispensables à l’existence de celle-ci. Il s’agit des cours d’eaux principaux d’alimentation,
d’une largeur tampon pour éviter des pollutions, d’une partie du bassin d’alimentation
indispensable…
Plusieurs cas de figures ont été rencontrés :
-
des sites où les limites correspondaient facilement au relief. zone « contrainte » par
le relief
Exemple : tourbière de la Pisse à Mizoën, tourbière du crêt du Poulet à Saint-Pierred’Allevard
-
des sites où des pressions anthropiques sont fortes et où il faut préciser l’existence
des enjeux du milieu naturel
Exemple : Tourbières du Rif Nel à Huez (voir page suivante)
- 23 -
* tracé bleu : délimitation des zones tourbeuses strictes
* tracé rouge : délimitation de la zone fonctionnelle de la tourbière qui comprend les zones
tourbeuses strictes, les habitats complémentaires humides (prairies, bord des eaux), les
cours d’eau alimentant les sites, les bandes tampon pour le maintien des sites).
-
des sites déjà gérés (et classés en ENS) et où un périmètre tenant compte des
critères a déjà été proposé (zone d’intervention) en ENS
Exemple : marais de Sailles (voir fiche 12)
C.II.2. Détermination d’un périmètre cadastral
Une fois le périmètre fonctionnel (ou périmètre de terrain) déterminé, il convient de
l’appliquer sur le plan cadastral. Il s’agit alors de déterminer un périmètre cadastral au plus
près du périmètre fonctionnel, qui comprenne si possible le plus de parcelles entières, pour
faciliter les délimitations administratives. On fait alors face à plusieurs cas de figures :
-
le périmètre fonctionnel sur cadastre occupe une seule immense parcelle. Prendre la
parcelle en entier signifierait multiplier par un nombre absurde la superficie réelle de
la tourbière : dans ce cas, on restera avec un périmètre fonctionnel sur cadastre.
Exemple : Tourbière de Chavanus (Huez), seulement 2 parcelles concernées partiellement
par le périmètre de la tourbière (tracé bleu). (voir page suivante)
- 24 -
-
le périmètre fonctionnel sur cadastre occupe partiellement certaines parcelles. Si ces
parcelles sont très grandes et d’une forme géométrique qui permette d’en estimer la
surface utilisée, on prend alors une portion de cette parcelle (moitié, quart…). Si la
majorité de la parcelle est concernée par la tourbière alors on préfèrera prendre la
parcelle dans son intégralité même si on augmente la superficie du site.
Exemple : Tourbières du Rif Nel à Huez
Le passage du périmètre de la zone à un périmètre cadastral a donc été fait au cas par
cas.
- 25 -
C.III. INVENTAIRE NATURALISTE ET FONCTIONNEL
L’inventaire de la faune, de la flore et des habitats a été mené pour chacune des tourbières.
Sur le terrain, le chargé d’étude a recherché les espèces patrimoniales connues et a pu
augmenter légèrement le nombre d’espèces des listes. Le temps consacré à la prospection
du patrimoine naturel n’a pas été prioritaire.
Les prospections ayant été faites à des moments différents, certains sites ont été visités à
des périodes non propices pour l’observation des espèces protégées. La prospection 2006
ne permet donc pas de dire que certaines espèces d’intérêt patrimonial connues et non
retrouvées ont disparu.
- 26 -
D. SYNTHESES ET CARTES COMMUNALES
- 27 -
La zone d’étude s’étend sur 36 communes iséroises qui appartiennent à ce massif
montagneux. Seulement 13 d’être elles sont concernées par des tourbières. Ces communes
font face à des problématiques liées à leur situation géographique et au milieu naturel
(gestion des risques, exode, intérêt touristique...) mais aussi, pour certaines, à des pressions
liées à leur « proximité » de l’agglomération grenobloise (pression d’urbanisation).
Les communes :
- Les communes du massif : La Ferrière, Pinsot, La Chapelle-du-Bard, Allevard, SaintPierre-d’Allevard, Morêtel-de-Mailles, Le Moutaret, Revel, Sainte-Agnès, SaintMartin-d’Uriage, Saint-Mury-Monteymond, Theys, Vaulnaveys-le-Bas, Vaulnaveys-leHaut, Saint-Jean-le-Vieux, Venon, Hurtières, Laval, Les Adrets, Chamrousse, La
Combe-de-Lancey
- Les communes des contreforts occidentaux : Champ-près-Froges, Domène, Le
Cheylas, Froges, Gières, Goncelin, Pontcharra, Murianette, Saint-Maximin
- Les communes de sud du massif et des contreforts orientaux : Livet-et-Gavet,
Séchilienne, Allemond, Vaujany, Vizille
COMMUNES
SUPERFICIE ha
NB HABITANTS
CHAMROUSSE
1330
532
COMMUNAUTE DE COMMUNES
BALCON DE BELLEDONNE
LA COMBE-DE-LANCEY
1855
537
LAVAL
2533
810
REVEL
2955
1171
SAINTE-AGNES
2685
468
SAINT-MARTIN-D’URIAGE
3501
4848
SAINT-MURY-MONTEYMOND
1108
315
VAULNAVEYS-LE-HAUT
1629
3116
SAINT-JEAN-LE-VIEUX
459
206
VENON
434
683
DOMENE
529
6444
GRENOBLE ALPES METROPOLE
GIERES
693
6165
MURIANETTE
606
619
LES ADRETS
1615
645
GRESIVAUDAN CIAGE
ALLEVARD
3563
3110
GRESIVAUDAN CIAGE
GONCELIN
1436
1951
GRESIVAUDAN CIAGE
THEYS
3577
1620
GRESIVAUDAN CIAGE
MORETEL-DE-MAILLES
670
304
GRESIVAUDAN CIAGE
CHEYLAS
844
2441
HAUT GRESIVAUDAN
PONTCHARRA
1558
6506
HAUT GRESIVAUDAN
SAINT-MAXIMIN
1034
545
HAUT GRESIVAUDAN
CHAMP-PRES-FROGES
483
1163
MOYEN GRESIVAUDAN
FROGES
643
3099
MOYEN GRESIVAUDAN
ALLEMOND
5675
774
-
LA CHAPELLE-DU-BARD
2771
428
-
LA FERRIERE
7608
217
-
HURTIERES
335
122
-
LIVET-ET-GAVET
6120
1384
-
MOUTARET
529
161
-
- 28 -
Tableau suite
COMMUNES
SUPERFICIE ha
NB HABITANTS
COMMUNAUTE DE COMMUNES
PINSOT
4427
140
-
SAINT-PIERRE-D’ALLEVARD
2709
2310
-
VAUJANY
7454
312
-
SECHILIENNE
2045
768
SUD GRENOBLOIS
VAULNAVEYS-LE-BAS
1190
1178
SUD GRENOBLOIS
VIZILLE
1051
7634
SUD GRENOBLOIS
Récapitulatif de la situation des communes (source INSEE)
On trouvera ci-après, les listes des sites inventoriés par commune dans cette étude. Les
sites retenus et faisant l’objet d’une fiche détaillée sont représentés en gras. Les sites qui
n’ont pas été retenus ne présentaient pas les critères déterminants de cet inventaire pour
être considéré comme des tourbières ou milieux tourbeux. Ces sites non retenus sont des
zones humides. Ils doivent donc être considérés également comme des sites intéressants et
devront être pris en compte dans d’autres inventaires aux critères moins stricts.
D.I. COMMUNE D’ALLEVARD
Liste des tourbières
TOURBIERES COMMUNALES
Zone humide du Lac du Bugnon
Tourbière du Cirque du Lac du Collet
Tourbière du Lac de Bens
Tourbières du Haut-Veyton
Zones humides des Plagnes
Allevard
En gras, site faisant l’objet d’une fiche détaillée
- 29 -
3821-0023
3821-0023
3821-0019
3821-0024
3821-0001
3821-0031
820-0015
© Copyright - Scan25® IGN
009
3820-0001
© Copyright - AVENIR-SIG - Décembre 2006
3821-0007
3821-0028
3821-0009
3821-0002
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
et milieux complémentaires
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.II. COMMUNE DE CHAMROUSSE
Lacs Achard et de l’Infernet
Tourbière de l’Arselle
Zones humides de Prémol
Chamrousse
- 31 -
0026
3821-0018
3821-0016
3821-0018
3821-0018
027
0
0,5
1
Kilomètres
Tourbière
2
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.III. COMMUNE DE LA CHAPELLE-DU-BARD
La Chapelle-du-Bard
Tourbière de Pré Rond
Tourbière du cirque du Lac du Collet
Tourbières de l’envers de Super-Collet
Zones humides des Plagnes
- 33 -
3821-0023
3821-0024
3821-0031
3821-0001
3821-0023
007
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.IV. COMMUNE DE LA FERRIERE
Tourbières de la Montagne des Fanges
Tourbière de Jas
Le Grand Marais
Tourbière de pente du Lac du Renou
Tourbière du Chalet du Levant
Lacs de Belle Aiguette
La Ferrière
- 35 -
3821-0028
3821-0009
3821-0002
3821-0008
3821-0014
3821-0015
3821-0011
3821-0020
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.V. COMMUNE DE LAVAL
Tourbière de Prabert
Tourbière du col des Mouilles
Laval
- 37 -
3820-0006
3820-0007
3821-0006
3821-0011
3821-0005
3821-0025
3820-0002
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
3821-0004
Limite de commune
D.VI. COMMUNE DES ADRETS
Tourbière de Poutaz
Les Adrets
- 39 -
3820-0005
3820-0006
3820-0007
3821-0011
3821-0005
821-0025
3821-0006
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.VII. COMMUNE DE PINSOT
Tourbières du Haut-Veyton
Pinsot
- 41 -
3821-0001
3821-0031
3821-0007
3821-0009
3821-0002
3821-0008
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.VIII. COMMUNE DE SAINT-MARTIN-D’URIAGE
Saint-Martin-d’Uriage
Marais des Seiglières
Marais Chauds
- 43 -
3820-0021
3820-0021
3800-0097
3821-0003
3800-0097
3821-0026
3821-0012
3821-0018
3821-0018
3821
3821-0018
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.IX. COMMUNE DE SAINT-MURY-MONTEYMOND
Saint-Mury-Monteymond
Tourbière de Prélong
- 45 -
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.X. COMMUNE DE SAINT-PIERRE-D’ALLEVARD
Saint-Pierre-d’Allevard
Tourbière du Crêt du Poulet
Tourbière du Lac des Tavernes
Lacs de Belle Aiguette
Tourbière du Bois de la Belle Aiguette
Prairie para-tourbeuse de la Mouille Loup
Marais de Sailles
Petit marais de Gerland
- 47 -
3821-0019
3820-0015
3820-0009
3820-0001
3821-0007
3821-0028
3820-0010
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.XI. COMMUNE DE SAINTE AGNES
Tourbière du col des Mouilles
Sainte-Agnès
- 49 -
3821-0025
3820-0002
3821-0004
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.XII. COMMUNE DE SECHILIENNE
Tourbière du Lac Praver
Petites tourbières forestières sous l’Arselle
Tourbière du Lac Luitel
Tourbière de l’Arselle
Séchilienne
- 51 -
3821-0027
3821-0021
3821-0010
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
D.XIII. COMMUNE DE THEYS
Tourbière du Bois de la Belle Aiguette
Tourbières de la Montagne des Fanges
Marais des Bruns
Theys
- 53 -
3820-0010
3820-0018
3821-0014
20-0005
820-0006
7
3821-0
3821-0006
0
0,5
1
Kilomètres
2
Tourbière
Znieff (numéro)
Limite de commune
E. SYNTHESE
- 55 -
E.I. LES TOURBIERES DE BELLEDONNE EN CHIFFRE
Ź Les prospections sur la base de l’inventaire des tourbières de la région Rhône-Alpes
(CREN, 2000) et de l’inventaire Espace Belledonne (AVENIR, 2001) ont permis de
compléter les données sur 25 tourbières supérieures ou égales à un hectare s’étendant
sur 13 communes.
Ź 3 nouvelles tourbières ont pu être rajoutées à l’inventaire de 2000 et 1 ancienne a été
déclassée.
Ź La superficie totale des tourbières recensées est de 324 ha soit 0,8% du territoire
d’étude
Ź 21 habitats remarquables ont été recensés (dont 8 prioritaires pour la directive
européenne habitats)
Ź 15 plantes protégées sur 25 stations.
Ź 3 font l’objet de mesure réglementaires (1 Réserve naturelle, 1 APPB, 1site classé, 6 font
l’objet de mesures de gestion conservatoire (3 ENS, 2 AVENIR, 1 RNN), 2 sont incluses
dans un site Natura 2000 (Tourbière du Luitel et Chamrousse).
Le massif de Belledonne confirme donc la richesse en zones humides de type tourbeux
riches en espèces remarquables mais on remarque la faible surface occupée au total et le
faible pourcentage de sites préservés. Il demeure donc un travail de communication et de
conservation important.
- 56 -
Comparaison entre les périmètres ORTHOPHOTO et cadastraux en hectares
Surface des
Surface adaptée au
tourbières et milieux
cadastre
complémentaires
NOM DES SITES
TOURBIERE DU LAC PRAVER
TOURBIERE DU LAC LUITEL
LACS ACHARD ET DE L’INFERNET
PETITES TOURBIERES FORESTIERES SOUS L’ARSELLE
TOURBIERE DE L’ARSELLE
MARAIS DES SEGLIERES
TOURBIERE DU COL DES MOUILLES
TOURBIERE DE PRABERT
TOURBIERE DU POUTAZ
TOURBIERES DE LA MONTAGNE DES FANGES
MARAIS DES BRUNS
MARAIS DE SAILLES
TOURBIERE DU CHALET DU LEVANT
TOURBIERE DU CRET DU POULET
1,66
17
11,67
6,11
43,75
6,44
13,9
2,46
7,2
46,52
8,8
26
3,45
2,15
1,66
17
11,67
6,11
43,75
9,4
16,6
2,5
7,7
46,52
8,8
26
3,45
2,15
TOURBIERE DU BOIS DE LA BELLE AIGUETTE
TOURBIERE DE JAS
LAC DES TAVERNES
LACS DE BELLE AIGUETTE
TOURBIERE DU PRE ROND
TOURBIERE DE PENTE DU LAC DU RENOU
TOURBIERE DU CIRQUE DU LAC DU COLLET
TOURBIERE DE PRE LONG
TOURBIERES DU HAUT VEYTON
LE GRAND MARAIS
8,3
4,6
0,27
0,54
1,86
5,59
61,7
6,8
28,4
7,6
8,3
4,6
0,27
0,54
1,86
5,59
61,7
6,8
28,4
7,6
TOURBIERES DE L'ENVERS DE SUPER COLLET
1,31
1,31
324,08
330,28
TOTAL (ha)
- 57 -
Espèces végétales remarquables
Sphaignes
Canneberge
Swertie vivace
Laîche des bourbiers
Droséra à feuilles longues
Droséra à feuilles rondes
Scheuchzerie des marais
- 58 -
Habitats naturels de tourbière
Buttes de sphaignes, Lac-tourbière, Prairie à molinie sur sphaignes, Pessière sur sphaignes…
- 59 -
TOURBIERES DU HAUT-VEYTON
LE GRAND MARAIS
0
0
0
NR
100
97
100
32
oui
100
44
100
0
23
0
100
0
0
0
Présence
100
100
0
0
100
NR
0
3%
0
68
NR
0
28
0
100
77
100
0
100
100
100
Majoritaire
0
0
100
100
CF APPB
3
35
2
20
9
18
62
5
1
2
1
1
2
2
1
5
18
4
1
2
8
9
NB parcelles
concernées
3
- 60 -
NR
Convention
Convention
0
0
oui
Convention
Convention
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Autres
0
Part Privée
0
Part
communale
100
NR
100
2
1
1
4
9
0
NR
5
1
2
1
1
2
2
1
3
0
3
1
2
7
5
dont occupées
partiellement
2
Analyse foncière de la part des collectivités sur les tourbières de Belledonne
LACS ACHARD ET DE L INFERNET
PETITES TOURBIERES FORESTIERES SOUS
L’ARSELLE
TOURBIERE DU POUTAZ
MARAIS DES BRUNS
MARAIS DE SAILLES
TOURBIERE DU BOIS DE LA BELLE AIGUETTE
TOURBIERE DE JAS
TOURBIERE DU LAC DES TAVERNES
Tourbières
NR : non renseigné
E.II. ANALYSE FONCIERE
3
26
2
11
NR
16
NR
5
1
2
1
1
2
1
1
3
16
1
1
1
1
1
Nb propriétaires
concernés
1
10
1,9
28,2
6,2
33,1
1,9
6,11
43,75
6,44
13,9
2,46
TOURBIERE DU POUTAZ
5,3
21,7
4,8
7,2
8,8
MARAIS DES BRUNS
0,3
1,2
2,6
4,1
21,5
11,1
NR
3,69
NR
202,7
0,54
1,86
5,59
61,7
6,8
28,4
7,6
1,31
324,08
TOURBIERES DU HAUT-VEYTON
LE GRAND MARAIS
204,6
5,8
141,2
7,8
760,1
760,1
760,1
760,1
16,8
256+17
760,1
17,5
24,5
68,2
14,1
61,7
61,7
71,7
7,6
5,4
1,2
0,3
3,9
8,3
2,5
3,45
3
3,38
14,16
8,13
3,95
NR
NR
- 61 -
3,9
4,6
8,3
8,3
TOURBIERES DU BOIS DE LA BELLE AIGUETTE
0,27
2,3
2,15
2,8
TOURBIERE DE JAS
17,4
26
3,45
MARAIS DE SAILLES
46,52
TOTAL ha
12,9
17
11,67
1,2
1,66
13,83
20
8,13
33
93,69
NR
0,6
874,9
145,8
39,3
874,9
4,3
874,9
0,2
874,9
874,9
874,9
874,9
17,8
237,1
874,9
15,6
3,7
54,3
13,1
64,6
64,6
340,9
27,8
8,8
131
55
423
43,75
2686
?
2686
17
NR
Surface
inventaire
Surface
DPC Crêts Surface ENS Surface ENS
inventaire
Espace
Site
Surface
Surface Surface
d’Allevard
zone
zone
tourbières Belledonne
ZNIEFF Inscrit ou APPB N2000
étude 2005 d’intervention d’observation
2000
2001
classé
NOM SITE
Surface
2007
ha
E.III. PERIMETRES ADMINISTRATIFS ET ASSOCIATIFS
Autres périmètres concernant les tourbières de Belledonne (surface en ha)
*PD : pas de donnée
LE GRAND MARAIS
N faune protégée N flore protégée
4
5
7
9
9
1
PD
2
8
8
0
1
4
5
0
2
2
4
3
3
3
3
6
4
PD
2
7
4
0
1
1
2
PD
2
8
0
1
1
1
1
5
3
3
3
4
4
PD
PD
PD
PD
- 62 -
TOURBIERE DU POUTAZ
MARAIS DES BRUNS
MARAIS DE SAILLES
TOURBIERES DU BOIS DE LA BELLE AIGUETTE
TOURBIERE DE JAS
TOURBIERS DU HAUT-VEYTON
SITES
E.IV. BILAN DES ENJEUX D’ESPECES PROTEGEES
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COTTIN N., 2001 – Notice de préconisation de gestion des tourbières du Col des Mouilles
sur les communes de Sainte-Agnès et Laval. AVENIR. 10 p.
COTTIN N., 2001 – Notice de préconisation de gestion des tourbières du Haut-Veyton sur
les communes d’Allevard et de Pinsot. AVENIR. 9 p.
COTTIN N., 2001 – Notice de préconisation de gestion des tourbières du Collet
d’Allevard. commune d’Allevard et de La Chapelle-du-Bard. AVENIR. 13p.
COTTIN N., 2001 – Notice de préconisation de gestion du marais de Pré Long de la
commune de Saint-Mury-Monteymond. AVENIR. 10 p.
COTTIN N., 2001 – Notice de préconisation de gestion du Marais des Bruns de la
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- 63 -
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l’utilisation du SnowmaxTM.
TEREO, 2005 – Notice d’aménagement et de gestion : ENS du Marais des Seiglières.
51p + annexes
WHALLEY P., 1989. Papillons. Ed. Arthaud. Paris.
- 64 -
ABREVIATIONS
AAPPMA
Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique
ACCA
Association communale de chasse agréée
AEP
Alimentation en eau potable
AFP
Association Foncière Pastorale
Agence RMC Agence de l’eau Rhône- Méditerranée- Corse
AICA
Association intercommunale de chasse agréée
APPB
Arrêté préfectoral de protection de biotope
AVENIR
Agence pour la valorisation des espaces naturels de l’Isère remarquables
BA
Bassin d’alimentation
BV
Bassin versant
CGI
Conseil Général de l’Isère
CORA
Centre ornithologique Rhône-Alpes
CREN
Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels
CRPF
Centre régional de la propriété forestière
CRRA
Conseil régional de Rhône-Alpes
DCE
Directive européenne « Cadre sur l’Eau »
DDASS
Direction départementale des affaires sanitaires et sociales
ENS
Espace naturel sensible
EPIC
Etablissement public d’intérêt commun
FAI
Fédération des Alpages de l’Isère
FDCI
Fédération des chasseurs de l’Isère
FRI
Fédération de la randonnée en Isère
GRPLS
Groupe de recherche et de protection des libellules « Sympetrum »
HC
Habitat communautaire (au sens de la Directive européenne HABITATS)
HP
Habitat prioritaire (au sens de la Directive européenne HABITATS)
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
IRMa
Institut des risques majeurs
MMI
Ministère des Mines et de l’Industrie
MNHN
Muséum national d’Histoire naturelle
MNHN
Muséum national d’Histoire Naturelle
ONF
Office National des Forêts
PDIPR
Plan Départemental d’Itinéraires Pédestres de Randonnée
RTM
Restauration des territoires de montagne (section de l’ONF)
SAGE
Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau
SDAGE
Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau
ZI
Zone d’Intervention. c'est-à-dire. le périmètre du site ENS qui est voué à être
géré en priorité par l’autorité compétente ayant mis une zone de préemption
ZO
Zone d’observation. c’est le périmètre du site ENS qui est important pour la
compréhension du site.
- 65 -
ANNEXES : FICHES DESCRIPTIVES PAR TOURBIERE
(cf. document annexé)
FICHE 1 : Tourbière du Lac Praver
FICHE 2 : Tourbière du Lac Luitel
FICHE 3 : lacs Achard et de l’Infernet
FICHE 4 : Petites tourbières forestières sous l’Arselle
FICHE 5 : Tourbière de l’Arselle
FICHE 6 : Marais des Seiglières
FICHE 7 : Tourbière du col des Mouilles
FICHE 8 : Tourbière de Prabert
FICHE 9 : Tourbière du Poutaz
FICHE 10 : Tourbières de la Montagne des Fanges
FICHE 11 : Marais des Bruns
FICHE 12 : Marais de Sailles
FICHE 13 : Tourbière du Chalet du Levant
FICHE 14 : Tourbière du Crêt du Poulet
FICHE 15 : Tourbière du Bois de la Belle Aiguette
FICHE 16 : Tourbière du Jas
FICHE 17 : Tourbière du Lac des Tavernes
FICHE 18 : Lacs de Belle Aiguette
FICHE 19 : Tourbière du Pré Rond
FICHE 20 : Tourbière de pente du Lac du Renou
FICHE 21 : Tourbière du cirque du Lac du Collet
FICHE 22 : Tourbière de Prélong
FICHE 23 : Tourbières du Haut Veyton
FICHE 24 : Le Grand Marais
FICHE 25 : Tourbières de l’envers de Super Collet
Rédaction et lecture des fiches
Chacune des fiches a fait l’objet d’une description détaillée de son patrimoine naturel, des
activités humaines, de l’intérêt patrimonial ainsi que des menaces éventuelles auxquelles
elle est soumise. Pour chaque site, une fiche récapitulative est proposée. Elle reprend les
éléments essentiels.
À la suite de la description, on trouvera pour chacune des fiches (quand c’est possible et
nécessaire) :
- une liste de la flore
- une liste de la faune
- une liste des parcelles
- une carte avec le périmètre du site sur un fond topographique (IGN) avec les
contours du bassin d’alimentation
- une carte avec le périmètre du site sur la photographie aérienne (IGN)
- une carte avec le périmètre du site sur le cadastre et son éventuelle adaptation au
parcellaire en cas de besoin
Divers autres documents en cas de besoin (déclaration, arrêté préfectorale de protection de
biotope…)
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Tourbières du massif de Belledonne - AVENIR

Transcription

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