CONGE INDIVIDUEL DE FORMATION
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CONGE INDIVIDUEL DE FORMATION
Date : 28/08/2012 Pays : FRANCE Page(s) : 12-14 Rubrique : Pratiques Diffusion : 13046 Périodicité : Hebdomadaire CONGE INDIVIDUEL DE FORMATION Unearmecontrela crise et la pénibilité Seul un tiers des CIFvisent un diplômede niveau supérieur.Les autres préparent à une transition professionnellesans montée en qualification, pour fuir un travailpénible ou pour réagir rapidement face à la crise, assure une étude menée par sept Fongecif. L'ESSENTIEL ^ 165 "/odes transitions s'opèrent sans élévation du niveau de qualification, qu'elles amènent à changer de domaine ou de métier en restant dans sa branche. Outre des changements subis 2 à cause de la crise, ces chiffres montrent que la recherche d'un épanouissement personnel passe avant la quête d'un diplôme supérieur et de la hausse de rémunération qu'il induit. Le CIF est activé en moyenne 3 au bout de quatorze ans de vie active, auxquels s'ajoute une année pour construire le projet personnel jusqu'à l'entrée en formation. quoi sert le CIF ? Une étude menée par sept Fongecif (Al sace, Bretagne, Centre, Îlede-France, Paca, Pays de la A Loire et Rhône-Alpes) au près de 40 000 bénéficiaires du congé indi viduel de formation, et présentée début juillet, a identifié quatre types d'usage de ce CIF, soit autant de formes de transition professionnelle. La"transition sans montée en qualification", autrement dit le change ment de domaine d'activité sans change ment de niveau, est le cas le plus courant : 53 0Zo des bénéficiaires de CIF sont concer nés. Suivent la "transition externe avec montée en qualification" (28 Ozo), la "transi tion interne à qualification constante" (12 96)et la "transition interne avec hausse de niveau" (7 94).Les deux tiers des chan gements s'opèrent donc sans montée en qualification. À qui sert le CIF ? Là encore, la réponse est nette : le public bénéficiaire est marqué par une surreprésentation des bas niveaux de qualification (41 96de niveaux V et VI, seu lement 30 96au-delà du bac) et des salariés travaillant dansdes PME (70 96des personnes en sont originaires). Telssont les enseignements majeurs de cette étude d'une ampleur inégalée sur le CIF et le parcours professionnel. Les sept Fongecif ont mis en commun leurs informations sur 40 000bénéficiaires du CIF en 2009 et 2010, « soit 57 % du total national »,relèveVincent Pigache, vice- président du Fongecif Ile-deFrance. Ils en ont décortiqué la trajectoire -. de quels métiers viennent-ils, vers lesquels se dirigent ceux qui en changent, au terme de quelle formation ? À cette fin, les orga nismes paritaires ont créé un observatoire, financé sur leurs fonds propres. Sécuriserson emploi Cette étude élargit un premier travail mené par trois Fongecif(Alsace, Bretagne,RhôneAlpes)sur 5 600bénéficiairesquelques années plus tôt, selon une grille de lecture un peu différente. Elle s'accompagne de 25 mono graphies, descriptions détaillées de change ments d'orientation professionnelle par le témoignage personnel des intéressés. La transition telle que définie par l'Obser vatoire désignedeux passages :de lasituation professionnelle initiale à la formation consé cutiveà l'entréeen CIF,puis de cetteformation à un nouvel emploi. Letude s'estconcentrée sur la première phase. Rn effet, la passerelle emploi-formation s'analysera à partir des conclusions attendues à la rentrée d'une autre enquête du FPSPP dans le cadre de son éva luation du CIF. Mais pourquoi les deux tiers des transitions professionnelles dues au CIF s'opèrent-elles sans montée en qualification ? Les raisons sont multiples.Le manque de confiance dans la capacité à suivre une formation supérieure Tous droits de reproduction réservés Date : 28/08/2012 Pays : FRANCE Page(s) : 12-14 Rubrique : Pratiques Diffusion : 13046 Périodicité : Hebdomadaire est un véritable frein psychologique,et l'in quiétude créée par la crise pousse certains à se reconvertirdans l'urgence ou à acquérir rapidement une compétence de plus dans leur entreprise ou leur branche afin de sé curiser leur emploi. Exemples respectifs de ces cas de figure très fréquents : un prépa rateur en outillage,alerté par les délocalisa tions de sa société, qui choisit de devenir maréchal-ferrant ; et un chauffeur-livreur qui ajoute la spécialité de conducteur- gru tier. leschoix sont de plusen plusindividualisés», ajoute Frédérique Dorgère. Sans surprise, la minorité des bénéficiaires du CIF visant une hausse de qualificationse recrute parmi le public le plus qualifié au départ. Pour ceux qui s'élèventen niveau de diplôme tout en restant dans leur métier d'origine,le CIFne représentesouventqu'une étape dans un parcours qui viseà monter de plusieurs crans. Ainsi,un titulaire d'un B'I'S passéde technicien demaintenance à chargé Des choix de plus en plus individualisés « Mais le changement n'estpas que subi : la recherche du mieux-être et d'un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle in tervient dans de nombreux cas », observe FrédériqueDorgère,chargéed'étudesau Fon gecif Bretagne,coordinatrice technique de l'observatoire.On quitteraainsi de son plein gré son métier pour aller versun autre moins usant physiquementou moralement,ou per mettant de passer plus de temps avecsa fa mille.Ainsi,une ouvrièreen agroalimentaire, en proieà desdouleurs physiques,estdevenue auxiliaire de vie ; un maître d'hôtel, une fois jeune papa, s'estreconverti en électricien, métier aux horaires de travail plus stables.. . « Un quart d'entre eux vont jusqu'à choisir un métier de diplôme inférieur, moins ré munéré, maisjugé plus sécurisé.En somme, d'affairespar le CIFvise désormaislediplôme d'ingénieur par une VAE. Selon l'observatoire, le choix d'opérer une transition professionnelle intervient en moyennevers lagede 40 ans,au bout dequa torze ans de carrière. Il concerne donc des "établies" personnesrelativementbien (même sipeu déntrcellessont restéesdans le même métier depuisleur entrée dans la vie active).Ceci explique sans doute leur temps de matura- TRANSPORT,SANTÉ ET SOCIAL Trois secteurs en tête des suffrages Parmi la panoplie de 335 métiers étudiés par l'Observatoire des transitions professionnelles,quelles catégories d'entre eux "attirent" le plus les personnesen mal d'avenir ? Troissecteurs d'activité remportent le5 suffragesles plus importants : le transport-manutention, qui concentre 20 96des formations consécutivesà l'entrée en CIF,la santé (8 Vo)et le travail social (6 Va).Quelques parcours types ont été identifiés. On constate ainsi que les CIFde changement de métier sanshausse de qualification sont fréquents pour des reconversionsvers le social de personnes venant du commerceet de la vente, vers les métiers de la santé et du transport pour cellesissuesde la branche nettoyage, et vers l'électricité à partir du gros œuvre du bâtiment. Letransport attire particulièrement les publics originaires du bâtiment ou de la sécurité. LesCIFavec haussede qualification témoignent plutôt d'un passage, par exemple, de l'électricité-électronique à l'informatique, du secrétariatau monde du transport et de l'hôtellerie au secteur social. ^ Tous droits de reproduction réservés Date : 28/08/2012 Pays : FRANCE Page(s) : 12-14 Rubrique : Pratiques Diffusion : 13046 Périodicité : Hebdomadaire dictde « satisfactionsurletravail accompli » exprimé le 5juillet par Philippe Dole, responsable du programme Contrat de sé curisation professionnelle de ITgas(Inspection générale des affairessociales).Celui-ciavait incité lesFongecifà lancer une telleétude afin de compiler des données objectives sur la légitimité du CIF. Or l'étude confirme bien la vocation des Fongecifd'offrir un accompa gnement individualisé dans la durée,en prioritépourun public fragilisédansson emploi. Cependant,PhilippeDolea éga lement ouvert une autre pisteà Accompagnement laquellelesFongecifcommeles dans la durée formateursdevrontêtreattentifs: L'accompagnement par les «Ces résultatsincitentà revoir conseillersdu Fongecifn'estdonc lesméthodesde formation,a-til conclu.Pour certainspublics, pas de trop pour guidercesper sonnes, que leur transition se le processus cognitif classique fassepar choixou par nécessité. représenteune difficulté,alors Telestégalementlemessageque qu'ilsseraientplus à l'aisedans délivreen filigranel'observatoire. une pédagogie axée sur le Sur ce plan, lessept Fongecifse geste. »b sont sentisrassérénéspar le ver CHRISTIANRÛ8ISCHOM tionassezlong:uneannéeentière s'écouleen moyenneentre l'idée d'entrer en CIF et ledébut de la formation. Celle-ci dure en moyenne 900 heures et se solde par un succèsdans la quasi-to talité des cas. Ce délai de constructiondu projet s'allonge au fur et à mesure que lbn des cend dans le niveau de qualifi cationet lestatut professionnel: il estde 13 moispour un niveau V et 14 pour unniveauVI contre 9 mois pour un bac -h5. Treize moissont égalementnécessaires à un ouvrier au lieude 11pour un cadre. Moinson est diplômé, plus on restreintses choix If étude2012corroborelesconclusionsd'une première menquêtemenéemi-20io en Alsace,en Bretagneet en auprèsde 2 Soobénéficiairesd'un CIFen 2007. Rhône-Alpes, premièrement:il existe une corrélationentre la variété des formationsqu'envisagele candidatet son niveaude qualification initiale : moinson est diplômé, plus le choix se restreint.Ainsi, 51Vadessalariésde niveauinfra V s'orientent versle transportou le secteurde la santéet du social (aide-soignant,auxiliairede vie...),alorsque lesniveauxIII ont davantagerépartileur parcoursde transition entre comptabilité-gestion(26 96),santé-social(17 dâ),enseignement (9 %'j,transport(8 Vo)et informatique (7 Vo). Deuxièmement: la faculté à viser un nouveaumétier plusou moins distantde celui de départ varieselonle métier d'origine. conducteurroutier maisaussi Magasinier-manutentionnaire, informaticien, auxiliairede vieet agent d'hôpital ont des « aires de mobilité réduites» ; alors qu'ouvrier d'industrie agroalimentaireou d'industrie mécanique,caissière,secrétaire, personnelen cuisine,agent de sécurité,vendeuren non-alimentaireet télévendeuront une « aire de mobilité large». Enfin,troisième constat: lesfemmesdiversifientleur choix bien plusque leshommes. v. Tous droits de reproduction réservés