Mise à jour Grossesse hétérotopique
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Mise à jour Grossesse hétérotopique
J Gynecol Obstet Biol Reprod 2000 ; 29 : 131-141. Mise à jour Grossesse hétérotopique : à propos de 5 cas et revue de la littérature D. Diallo, Y. Aubard, P. Piver, J.-H. Baudet Service de Gynécologie-Obstétrique, CHU Limoges, 2, avenue Martin Luther King, 87042 Limoges cedex. RÉSUMÉ L’association d’une grossesse intra-utérine et d’une grossesse extra-utérine chez une même patiente constitue une grossesse combinée ou grossesse hétérotopique. Nous rapportons cinq cas de grossesse hétérotopique qui permettent d’illustrer ce type de pathologie. Nous avons réalisé une revue de la litérature récente de 1994 à 1999 et nous avons comparé les résultats de cette revue aux résultats d’une revue plus ancienne de 1971 à 1993. Nous avons ainsi pu constater que la prise en charge thérapeutique de la grossesse extra-utérine et l’évolution de la grossesse intra-utérine ont peu évolué pendant ces deux périodes. Par contre, la fréquence de la grossesse hétérotopique ne cesse de s’accroître depuis l’apparition des techniques de reproduction médicalement assistée, mais elle peut se rencontrer également au cours de grossesses spontanées. Le diagnostic de grossesse hétérotopique est souvent difficile car la symptomatologie est volontiers déroutante. L’examen complémentaire qui permet en règle générale d’aboutir au diagnostic est l’échographie vaginale, complétée par la cœlioscopie qui vient confirmer le diagnostic et le plus souvent permet le traitement de la grossesse extra-utérine. Le pronostic, pour la grossesse intra-utérine et pour la mère, est fonction de la précocité du diagnostic qui doit être réalisé si possible avant la rupture de la grossesse extra-utérine. Mots-clés : Grossesse hétérotopique • Induction de l’ovulation • Échographie transvaginale • Cœlioscopie. SUMMARY : Heterotopic pregnancy: a report of 5 cases and review of the literature. Heterotopic pregnancy, also called combined pregnancy, associates extra-uterine pregnancy and intra-uterine pregnancy. We report five cases of heterotopic pregnancy illustrating this condition and reviewed the recent literature from 1994 to 1999. We compared the results of this review with earlier data in the literature from 1971 to 1993. We observed that therapeutic management of the extra-uterine pregnancy and course of the intra-uterine pregnancy have changed little over this period. Conversely, the frequency of heterotopic pregnancy has steadily increased since the development of medically assisted reproduction, although spontaneous cases continue to occur. The diagnosis of heterotopic pregnancy is often difficult as the symptomatology is often misleading. Transvaginal ultrasound generally gives the diagnosis which may be confirmed by laparoscopy, allowing treatment of the extra-uterine pregnancy. Maternal and intra-uterine fetal prognosis depends on early diagnosis which should be made, if possible, prior to termination of the extra-uterine pregnancy. Key words: Heterotopic pregnancy • Ovulation induction • Transvaginal ultrasonography • Laparoscopy. L’association d’une grossesse intra-utérine et d’une grossesse extra-utérine chez une même patiente constitue une grossesse combinée, encore appelée grossesse hétérotopique (GH). Il s’agit de grossesses gémellaires bi-ovulaires dont l’une des nidations s’est faite dans la cavité utérine et l’autre en situation ectopique, le plus souvent dans la trompe. La première description de GH fut faite en 1761 [1] à la suite d’une autopsie, le second cas ne fut publié qu’un siècle plus tard [2]. Autrefois fort rare, la fréquence de cette association ne cesse de croître depuis l’apparition de l’aide médicale à la procréation et des techniques d’induction de l’ovulation. Nous rapportons ici cinq cas de grossesses hétérotopiques survenues entre 1993 et 1996, dont deux après induction de l’ovulation. À la lumière de ces cinq observations, une revue de la littérature récente a été faite pour mieux cerner tous les aspects de cette pathologie rare et particulièrement trompeuse. CAS RAPPORTÉS Cas n° 1 Madame C., âgée de 35 ans, consulte en avril 1994 pour une demande de contraception. On note dans ses antécé- Tirés à part : Y. Aubard, à l’adresse ci-dessus. E-mail : [email protected] Reçu le 6 mai 1999. Avis du Comité de Lecture le 5 juillet 1999. Définitivement accepté le 1er décembre 1999. © MASSON, Paris, 2000. D. Diallo et collaborateurs dents médicaux une hypothyroïdie traitée, une hypercholestérolémie avec hypertriglycéridémie traitée et un tabagisme. Sur le plan obstétrical, elle a eu deux grossesses normales avec accouchement par voie basse en 1979 et 1982, puis elle a fait 2 fausses couches avec révision utérine en 1989 et elle a subit une IVG en 1993 avec également révision utérine. La date des dernières règles remonte au 20 mars 1994. Compte tenu de ses antécédents médicaux, elle est mise sous micropilule. Elle consulte à nouveau 6 jours après pour des pelvialgies droites depuis quelques jours et des métrorragies. L’examen au spéculum retrouve des métrorragies de sang noirâtre, minimes. Au toucher vaginal, l’utérus est rétroversé, non douloureux ; il existe un empâtement et une sensibilité du cul-de-sac vaginal droit. L’échographie transvaginale note la présence d’un sac intra-utérin de 18 mm de diamètre avec un embryon de 7 mm doté d’une activité cardiaque. On note par ailleurs un kyste ovarien droit. Le diagnostic de grossesse débutante intra-utérine associée à un kyste lutéinique est posé, la patiente est mise sous Dydrogestérone (Duphaston®) et Paracétamol (Dafalgan®). Le lendemain, elle consulte de nouveau pour une accentuation des douleurs pelviennes droites, irradiant dans la fosse iliaque droite et la fosse lombaire droite. Il n’existe plus de métrorragies. L’examen clinique retrouve une douleur provoquée de la fosse iliaque droite sans défense, un utérus sensible à la mobilisation lors du toucher vaginal et un cul-de-sac droit empâté et sensible. L’échographie retrouve les mêmes images intra-utérines, on observe de plus une image liquidienne rétro-utérine de faible abondance. La patiente est alors hospitalisée pour réalisation d’une cœlioscopie. Cette dernière retrouve une grossesse extrautérine droite ampullaire en voie de rupture. Une salpingectomie droite par cœlioscopie est réalisée. L’examen anatomopathologique du prélèvement conclut à une grossesse tubaire. L’évolution de la grossesse intra-utérine est par la suite tout à fait normale, la patiente accouchant par voie basse d’un garçon de 3 450 g à 39 semaines d’aménorrhée. Les suites de couches sont également sans problème particulier pour la mère et l’enfant. Cas n° 2 Madame D., âgée de 34 ans, est reçue aux urgences en mai 1993 pour douleurs pelviennes depuis la veille avec recrudescence ce jour, associées à des brûlures mictionnelles. Dans ses antécédents, on retrouve la naissance sans problème d’un enfant en 1988 et une fausse couche à deux mois de grossesse en 1992. Madame D. a subi une induction de l’ovulation par Clomifène (Clomid®) au début du mois d’avril, elle est ce jour à 8 semaines d’aménorrhée. À l’examen clinique, on note une tension mammaire, un abdomen ballonné et douloureux sans défense, un col long et fermé au deux orifices ; le volume utérin est difficile à évaluer cliniquement, mais les culs-de-sac vaginaux sont sensibles. En échographie sus-pubienne, on visualise un sac intra-utérin de 25 mm de diamètre, sans embryon visible ; on note par ailleurs la pré- 132 sence d’un kyste ovarien gauche de 30 mm de diamètre évoquant un kyste du corps jaune. La patiente est hospitalisée pour surveillance, elle est mise sous Phloroglucinol (Spasfon®) et Paracétamol (Prodafalgan®). Au cours de la nuit, Madame D. est victime d’un malaise avec des douleurs abdominales et chute de la tension artérielle à 70 mm de mercure pour la maxima. On note de plus une douleur scapulaire droite associée à une gêne respiratoire. L’auscultation cardiaque et pulmonaire est normale. Une nouvelle échographie est réalisée par voie vaginale, elle objective un sac gestationnel intra-utérin avec un embryon doté d’une activité cardiaque. On met par ailleurs en évidence un œuf latéro-utérin gauche de 21 mm/13 mm contenant un embryon lui aussi doté d’une activité cardiaque. Aucun épanchement intra-péritonéal n’est associé à ces images. On décide d’opérer cette patiente. Une salpingectomie gauche par laparotomie est réalisée. Les suites sont simples. L’anatomopathologiste confirme la grossesse tubaire. L’évolution post-opératoire et la grossesse sont ensuite normales, la patiente accouchant normalement à terme d’une fille de 3 050 g. Cas n° 3 Madame D., 36 ans, 4e geste, 3e pare, est reçue en avril 1996 en urgence pour des douleurs pelviennes intenses associées à une aménorrhée de 8 semaines. La douleur siège dans la fosse iliaque gauche avec irradiation ascendante, il n’y a ni métrorragies, ni signes digestifs. Sur le plan des antécédents, on note 3 accouchements normaux dont le dernier remonte à 18 mois ; les cycles antérieurs étaient réguliers, la patiente n’est pas sous contraception. L’examen clinique note une anémie modérée, une défense abdominale maximale au niveau hypogastrique ; au toucher vaginal, le col est postérieur, long, ramolli et fermé à l’orifice externe, les culs-de-sacs sont comblés et sensibles empêchant la palpation du fond utérin. L’échographie révèle une grossesse intra-utérine évolutive de 8 SA, associée à une GEU ampullaire gauche rompue. Une laparotomie est décidée. Une salpingectomie gauche est réalisée. Les suites opératoires sont simples et la patiente sort au 9e jour post-opératoire. L’évolution par la suite de la grossesse est normale. Madame D. accouche normalement d’un nouveau-né de sexe féminin pesant 2 500 g. Cas n° 4 Madame F., patiente de 29 ans, deuxième geste, nullipare, est reçue en urgence en janvier 1998, pour des métrorragies minimes associées à des algies pelviennes au cours d’une grossesse de 8 semaines d’aménorrhée. Dans ses antécédents, on note une plastie tubaire percœlioscopique pour hydrosalpinx en 1993, une infection à Chlamydiae en 1995, une fausse couche spontanée en 1995 sur grossesse obtenue après fécondation in vitro. (Enanthone® 3,75 / Puregon® 150, déclenchement de l’ovulation par HCG et transfert de 2 embryons). L’examen montre un état général conservé, un ventre algique, tendu, des métrorragies minimes et une sensibilité © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Grossesse hétérotopique : à propos de 5 cas et revue de la littérature Figure 1 Œuf intra-utérin avec un embryon doté d’une activité cardiaque et un petit décollement du sac ovulaire. Intra-uterine ovum. The embryo shows cardiac activity and a small detachment of the ovular sac. Figure 2 Grossesse extra-utérine avec un embryon doté d’une activité cardiaque. Extra-uterine pregnancy. The embryo showed cardiac activity. Figure 3 Œuf intra-utérin avec embryon normalement évolutif le surlendemain de la cœlioscopie. Intra-uterine ovum. Normal course of the embryo the day after laparoscopy. des culs-de-sacs. L’échographie visualise une grossesse intra-utérine évolutive de 8 semaines d’aménorrhée, des ovaires hyperstimulés et une lame d’épanchement. Elle est alors hospitalisée par crainte d’un syndrome d’hyperstimulation. Elle est mise au repos, en restriction hydrique, on lui prescrit un traitement antalgique. Deux jours après, on note la persistance des algies pelviennes et des métrorragies. Une échographie de contrôle retrouve une grossesse intrautérine évolutive avec un petit décollement de l’œuf (fig. 1) et une grossesse extra-utérine droite évolutive avec un embryon doté d’une activité cardiaque (fig. 2) avec hémopéritoine de moyenne abondance. Une cœlioscopie est effectuée et montre une grossesse extra-utérine droite rompue. Une salpingectomie totale droite est réalisée. L’anatomopathologie conclut à une grossesse tubaire rompue. Les suites sont simples, ainsi que l’évolution de la grossesse intra-utérine (fig. 3). La patiente accouche à 41 semaines d’aménorrhée par voie basse d’un nouveau-né de sexe féminin pesant 3 610 g. Les suites de couches sont simples pour la mère et l’enfant. Cas n° 5 Madame P., 35 ans, 3e geste, nullipare, est reçue aux urgences en novembre 1997 pour des métrorragies associées à une aménorrhée de 6 semaines. Dans ses antécédents, on note 3 fausses couches spontanées et une myomectomie en août 1997. L’examen clinique note un bon état général, un abdomen souple et indolore, un utérus globuleux. L’échographie visualise une grossesse intra-utérine évolutive dont l’âge gestationnel est en rapport avec la durée de l’aménorrhée, aucune anomalie n’est notée lors de cet examen. Elle rega- J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 2, 2000 gne son domicile avec un arrêt de travail. Une semaine après, la patiente est reçue de nouveau en urgence pour des douleurs abdominales diffuses, des vertiges et des métrorragies. L’examen clinique trouve une pâleur des muqueuses, une sensibilité au niveau du pelvis, une douleur exquise des culs-de-sacs au toucher vaginal. L’échographie visualise un volumineux utérus myomateux, plus 133 D. Diallo et collaborateurs gros que l’âge gestationnel théorique, une grossesse intrautérine évolutive de 7 semaines d’aménorrhée, avec présence d’une masse latéro-utérine droite hypoéchogène et un kyste lutéinique de l’ovaire droit. Devant ce tableau, l’hypothèse diagnostique évoquée est celle d’une menace d’avortement avec nécrobiose fibromateuse. La patiente est mise sous surveillance. Le lendemain, la patiente présente brutalement un tableau de collapsus cardio-vasculaire. Une cœlioscopie est réalisée en urgence et visualise un hémopéritoine de moyenne abondance. Une conversion en laparotomie est décidée et l’exploration découvre une grossesse ampullaire droite non rompue, saignant par le pavillon, et un kyste de l’ovaire. Une salpingectomie droite est réalisée suivie d’une kystectomie. L’examen anatomopathologique conclut à une grossesse tubaire rompue et un cystadénome séreux sans signe de malignité. Cinq jours après l’intervention, la patiente présente une fausse couche spontanée avec disparition de l’activité cardiaque de l’embryon intra-utérin. Une révision utérine est pratiquée. articles rapportaient 73 GH avec 82 embryons intrautérins vivants au moment du diagnostic. Nous avons ajouté à ces chiffres nos cinq dossiers pour porter les chiffres à 78 grossesses et 87 embryons. Soixanteneuf des GEU ont été traitées par chirurgie, 8 par des méthodes médicamenteuses et une par l’expectative. Cinquante-six enfants sont nés vivants et 31 GIU se sont interrompues après le traitement de la GEU. Tal retrouvait dans sa revue de la littérature 139 cas de GH avec 164 embryons intra-utérins [3]. En ce qui concerne les grossesses extra-utérines, 128 furent traitées chirurgicalement, 8 par des méthodes médicales et 3 par l’expectative. Pour les 164 fœtus intrautérins, 111 naquirent vivants et 53 grossesses se sont interrompues. Nous ne retrouvons pas de différence significative entre les deux séries (tableau I) pour l’évolution des grossesses intra-utérines (p = 0,43) et pour le traitement des grossesses extra-utérines (p = 0,59). REVUE DE LA LITTÉRATURE ET DISCUSSION Nous avons revu la littérature récente concernant les GH rapportées depuis 1994 jusqu’à 1999. Nous avons effectué notre recherche dans une base de données sur Internet (PaperChase). Parmi les articles retrouvés, nous avons isolé et rapporté sur le tableau I les articles dans lesquels les données suivantes étaient clairement précisées : — nombre de cas rapportés, — nombre de patientes traitées chirurgicalement, — nombre de patientes traitées médicalement, — nombre de patientes traitées par l’expectative, — nombre d’enfants nés vivants, — nombre de GIU interrompues après le traitement de la GEU. En ce qui concerne les données de la littérature plus ancienne, nous avons utilisé la revue de la littérature faite par Tal [3] qui portait sur la période 1971-1993. Nous avons comparé les résultats de la revue de Tal avec les résultats de notre revue pour le devenir des grossesses intra-utérines et le traitement des grossesses extra-utérines. Nous avons utilisé la méthode du chi carré pour comparer les données de ces deux études. RÉSULTATS DE LA REVUE DE LA LITTÉRATURE Nous avons retrouvé 52 articles publiés entre 1994 et 1999 sur le thème de la GH. Trente et un d’entre eux rapportaient des cas et 26 comportaient suffisamment de précisions pour être exploités (tableau I). Ces 134 ÉPIDÉMIOLOGIE Fréquence et incidence Comme on peut le voir sur le tableau II, la fréquence de la GH a été diversement appréciée selon les auteurs. Schématiquement, la fréquence dans la population générale est estimée dans une fourchette se situant entre 1/10 000 et 1/30 000. En effet, les publications anciennes, avant l’ère de la procréation médicalement assistée (AMP), rapportaient une incidence de 1/30 000 grossesses environ [4] et les travaux plus récents estiment la fréquence à environ 1/10 000 [5]. La fréquence augmente effectivement nettement, jusqu’à 1 %, si l’on s’intéresse aux populations de patientes ayant eu une stimulation ovarienne [6]. Les patientes ayant subit un transfert de gamètes intratubaire (GIFT) ou une fécondation in vitro (FIV) ont une fréquence estimée entre 0,8 et 3 %. La plus grande fréquence des GH en cas de GIFT par rapport à la FIV, évoquée par certains auteurs [7], n’a pas été confirmée par d’autres [8] et il semble qu’en fait la fréquence soit à peu près la même pour ces deux techniques d’AMP. Quoi qu’il en soit, tous les auteurs s’accordent à reconnaître que l’augmentation actuellement observée de la GH est due à l’essor des techniques d’AMP. Notons que la fréquence de la GH est sûrement sous-évaluée en raison de l’existence d’avortements spontanés confondus avec les métrorragies accompa- © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Grossesse hétérotopique : à propos de 5 cas et revue de la littérature gnant les grossesses extra-utérines ou, à l’inverse, en raison de l’interruption spontanée de grossesses extrautérines associées à des grossesses intra-utérines. Facteurs de risque Ils sont identiques aux facteurs de risque des grossesses ectopiques auxquels il faut ajouter le risque particulier lié aux techniques de reproduction assistée [9]. Les facteurs tubaires sont importants et retrouvés dans la plupart des séries [3, 7, 10-15] ; la population à risque serait celle ayant recours aux techniques d’AMP en raison d’une stérilité tubaire d’origine mécanique, comme les séquelles d’infections et d’inflammations pelviennes [13, 16] ou par endométriose [17] ou après plastie tubaire [3, 18]. Le rôle des inducteurs d’ovulation est indiscutable [19]. Sous Clomifène, une grossesse sur 200 est triple, une sur 333 est quadruple ; sous HMG, 10 à 30 % des grossesses sont multiples. L’hyperstimulation peut entraîner un dysfonctionnement tubaire en rapport avec un taux élevé d’estrogènes et une insuffisance lutéale sur une muqueuse tubaire fonctionnellement ou anatomiquement altérée. Ceci favoriserait une nidation ectopique [3, 20, 21]. Plusieurs autres facteurs ont été évoqués pour expliquer l’incidence des grossesses hétérotopiques après une FIV : — Le nombre d’embryons transférés : il est clair que plus l’on transfert d’embryons, plus le risque de GH est grand [3, 8, 22-26], qu’il s’agisse d’embryons au stade de blastocyte [24], d’embryons congelés [11, 27], obtenus avec sperme de donneur [14], ou d’embryons restés sur place après transfert intratubaire [8, 15]. Tummon estime qu’à partir de 4 embryons transférés et plus, l’odds ratio est de 10 pour une GH par rapport à une GEU isolée [26]. Enfin si, après tranfert de deux embryons, deux embryons sont retrouvés dans l’utérus, ceci n’élimine pas le diagnostic de GH comme l’a rapporté Inion [14] qui a observé une GIU gémellaire monozygote associée à une GEU. — La technique du transfert : les embryons pourraient être poussés directement dans la trompe [13, 21], ce passage pouvant être facilité par une latérodéviation utérine favorisée par des adhérences pelviennes [13]. Ceci pourrait expliquer le siège interstitiel ou isthmique des grossesses extra-utérines, mais pas la localisation ampullaire qui est plus fréquente. D’autres facteurs modifiant la contractilité isthmique J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 2, 2000 faciliteraient son ouverture au moment du replacement, tels que l’augmentation anormalement précoce de la progestérone dès J1 [3, 13]. L’action myorelaxante des médicaments utilisés au cours du replacement et de la phase lutéale (HCG/Utrogestan®, βmimétiques) a également été incriminée. — La migration rétrograde des embryons dans la trompe, sous l’effet des contractions utérines ou des forces hydrostatiques développées au cours du transfert, est une hypothèse avancée par certains auteurs [3, 13, 16, 25]. Des antécédents de grossesse extra-utérine ou de fausse couche constituent aussi des facteurs de risque [3, 18]. Le premier cas de grossesse hétérotopique avec un dispositif intra-utérin en place a été rapporté par Clausen [5]. Cependant, des cas de grossesse hétérotopique spontanée ont été rapportés en dehors de tout contexte d’hyperstimulation ovarienne, chez des patientes ne présentant aucun facteur de risque de grossesse ectopique ou de grossesse multiple [28, 29]. DIAGNOSTIC Le diagnostic est facile quand les signes cliniques de grossesse extra-utérine sont au premier plan, comme ce fut le cas pour trois patientes de notre étude. Le signe clinique qui apparaît alors au premier plan est la douleur abdomino-pelvienne présente dans 82,7 % [3] à 90 % des cas [30], associée à des signes d’irritation péritonéale dans 12,9 % [3] à 45 % des cas [30] et à des métrorragies dans 50 % des cas [3]. Le diagnostic est plus difficile si le tableau clinique au premier plan est celui d’une grossesse intra-utérine (10 %) [31], avec une menace d’avortement ou un tableau de fausse couche [12, 16, 31, 32]. Dans ce dernier cas de figure, bien souvent le diagnostic de la grossesse ectopique n’est fait qu’après l’évacuation utérine. La GH est également l’un des pièges de l’interruption volontaire de grossesse. En effet, la grossesse ectopique est alors très souvent méconnue et là encore le diagnostic n’est porté qu’après l’évacuation utérine [32]. Enfin, la grossesse hétérotopique peut être totalement asymptomatique [23, 33, 34], découverte fortuitement lors d’une échographie précoce, ceci dans plus de la moitié des cas pour certains auteurs [35]. Le dosage des β-HCG plasmatiques permet parfois de suspecter la présence d’un deuxième œuf quand les taux entre J12 et J16 sont très élevés avec un œuf intra-utérin paraissant unique [12, 36], ou si les taux 135 D. Diallo et collaborateurs Tableau I Revue des cas de GH publiés depuis 1994 jusqu’à nos jours. Review of heterotopic pregnancy cases reported in the literature from 1994 to 1999. Nombre de cas Traitement chirurgical Traitement médical Expectative Naissances vivantes Fausses couches De Muylder 1994 [58] 1 1 0 0 1 0 Marcus 1995 [38] 20 17 2 1 10 10 Gaudier 1995 [59] 1* 1 0 0 2 0 Wu 1995 [60] 8 7 1 0 2 6 Loret De Mola 1995 [54] 2 2 0 0 2 0 Vilos 1995 [61] 1 1 0 0 1 0 Scherer 1995 [36] 1+ 1 0 0 3 triplets 0 Botta 1995 [16] 2 2 0 0 1 1 Zullo 1996 [29] 1 0 1 0 1 0 Mantzavinos 1996 [48] 7 7 0 0 3 4 Wright 1996 [33] 1 0 1# 0 1 0 Baker 1997 [52] 1 0 1 0 1 0 Louis-Sylvestre 1997 [35] 13 13 0 0 8 5 Raziel 1997 [62] 2& 2 0 0 2 jumeaux 1 Gregoriou 1997 [47] 1 1 0 0 1 0 Strohmen 1998 [34] 1 0 1 0 1 0 Su 1998 [63] 1+ 1 0 0 1 des triplets 2 Giacomello 1998 [64] 1 1 0 0 1 0 Berliner 1998 [65] 1* 1 0 0 2 0 Wang 1998 [40] 1 1 0 0 1 0 Barnett 1998 [43] 1* 1 0 0 2 0 Pisarska 1998 [66] 1 1 0 0 1 0 Inion 1998 [14] 1* 1 0 0 1 1 Chandra 1999 [67] 1 1 0 0 1 0 Sheiber 1999 [27] 1 0 1 0 1 0 Ludwing 1999 [39] 1 1 0 0 1 0 Notre série 5 5 0 0 4 1 Total 78 G 87 E 69 88,5 % 8 10,2 % 1 1,3 % 56 64,4 % 31 35,6 % Tal 1995 [3] 139 G 164 E 128 92,1 % 8 5,7 % 3 2,2 % 111 67,7 53 32,3 % * : grossesse hétérotopique triple (2 intra-utérines + 1 extra-utérine). + : grossesse hétérotopique quadruple (3 intra-utérines + 1 extra-utérine). & : 2 grossesses hétérotopiques chez la même patiente (1 intra et 1 extra — 2 intra et 1 extra). # : échec du traitement médical, laparotomie secondaire. G : grossesses. E : embryons. restent élevés après l’évacuation de la grossesse intrautérine. Mais, en pratique, le dosage des β-HCG plasmatiques est insuffisant pour faire le diagnostic de GH, même si parfois il permet de le suspecter. 136 L’échographie transvaginale permet de parvenir au diagnostic dans 88,9 % des cas [37] en montrant un œuf intra-utérin et un œuf extra-utérin. Un diagnostic précoce peut ainsi être obtenu entre 5 et 8 semaines © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Grossesse hétérotopique : à propos de 5 cas et revue de la littérature Tableau II Fréquence des GH rapportées dans la littérature en fonction des populations étudiées. Frequency of heterotopic pregnancy reported in the literature. Auteurs Fréquence Population De Voe [4] 1/30 000 Population générale Richards [68] 1/15 600 Population générale Glassner [69] 1/30 000 Population générale Clausen [5] 1 à 2/10 000 Population générale Tal [3] 1/100 Induction d’ovulation Berger [6] 1/100 Induction d’ovulation Goldman [7] 1/70 GIFT Li [8] 0,83/100 GIFT Molloy [46] 1,5/100 GIFT Goldman [7] 1/100 FIV Dimitry [12] 2,9/100 FIV Mantzavinos [48] 1,5/100 FIV Johnson [11] 2,9/100 FIV Barron [24] 1 à 2/100 FIV d’aménorrhée dans 70 % des cas [3]. Enfin, Marcus [38] retrouve une sensitivité de l’échographie vaginale de 93,3 % contre 50 % pour l’échographie transabdominale pour faire le diagnostic de GH. Cependant, malgré ces chiffres encourageants, le retard de diagnostic est très fréquent car le tableau est extrêmement trompeur et l’échographie est parfois d’interprétation délicate. L’observation d’une grossesse intra-utérine fait souvent négliger la recherche minutieuse d’une GEU associée. D’autre part, même si une image latéro-utérine est observée, de nombreux diagnostics peuvent être évoqués tels qu’un fibrome en nécrobiose (observation n° 3), un kyste de l’ovaire [31], une tumeur ovarienne [39], une hyperstimulation avec ascite [40, 41], un hydrosalpinx ou une torsion d’annexe [42]. Parfois, des pathologies intriquées compliquent encore le diagnostic. Ainsi, un cas d’appendicite [43] et un cas d’embolie pulmonaire [44] associés à des GH ont été rapportés, illustrant ce problème. Signalons d’autre part que, comme pour la GEU isolée, la salpingectomie bilatérale ne met pas à l’abri d’une grossesse ectopique interstitielle [45]. En cas de doute devant une grossesse intra-utérine accompagnée de signes péritonéaux inhabituels, c’est la cœlioscopie exploratrice qui va confirmer le diagnostic et permettre le traitement simultané de la grossesse ectopique. J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 2, 2000 TRAITEMENT DE LA GROSSESSE ECTOPIQUE Le traitement chirurgical Le traitement chirurgical reste le plus utilisé, même dans les publications les plus récentes. Ainsi, 88,5 % des GH ont été traitées chirurgicalement dans notre revue, alors que 10,2 % l’étaient médicalement (tableau I). La salpingectomie par laparoscopie est la méthode la plus habituellement utilisée pour le traitement de la GEU [3, 12, 15, 16, 35, 46-48]. Elle représente 77 % des cas de traitement de la grossesse ectopique dans la revue de la littérature réalisée par Tal [3] et également 77% des cas pour Louis-Sylvestre [35]. Si la situation hémodynamique est précaire en raison de la rupture de la grossesse ectopique, il est alors licite de recourir à la laparotomie. Le traitement ne diffère donc en rien du traitement chirurgical classique de la GEU isolée. L’attitude vis-à-vis de la trompe, siège de la GEU, sera fonction de la localisation de la grossesse ectopique, de sa rupture ou non, de l’état de l’autre trompe et de l’éventuel désir de grossesse future de la patiente [40, 49]. Les traitements médicaux De nouvelles méthodes thérapeutiques, moins traumatisantes pour la grossesse intra-utérine et comportant peu de risques pour la mère, se sont développées : l’expectative est possible si l’œuf extra-utérin semble non évolutif [46, 50, 51] ; la réduction échoguidée par voie vaginale de la GEU a également été proposée, par aspiration et injection de Chlorure de potassium seul [23, 27, 29, 33, 51] ou associé à du Méthotrexate [3, 52], ou par injection d’une solution de glucose hyper-osmolaire [34]. Les indications de ce traitement médical sont les suivantes : — un diagnostic précoce de la grossesse ectopique non rompue, avec une visualisation très nette du sac [34], — un état clinique stable, asymptomatique [27, 52]. La résorption de la grossesse ectopique est complète au bout de 6 semaines environ [3, 33]. Elle sera suivie régulièrement par la clinique et surtout par l’échographie transvaginale hebdomadaire [33]. Les dosages itératifs de β-HCG n’ont d’intérêt que si la grossesse intra-utérine est également interrompue. L’aspiration et l’injection peuvent se faire sous anesthésie générale [34] ou sans anesthésie [33, 51]. 137 D. Diallo et collaborateurs Les résultats des traitements médicaux sont encourageants ; pour l’expectative, 4 succès sur 5 tentatives rapportées [46, 50, 51] et 17 succès sur 19 tentatives pour l’aspiration et l’injection de produits [3, 23, 27, 29, 33, 51, 52]. Cependant, ces chiffres doivent être considérés avec réserve car les auteurs ont vraisemblablement rapporté plus facilement les succès du traitement médical que les échecs. Il est probable que nombre de tentatives avec échec du traitement médical ont été faites et non rapportées dans la littérature. Si la grossesse intra-utérine est interrompue ou non désirée, il est alors envisageable de tenter d’interrompre médicalement la grossesse ectopique. Cependant, certains auteurs estiment que la dose suffisante pour interrompre la GIU pourrait être insuffisante pour interrompre la GEU [53]. Les échecs sont représentés par la constitution d’un hématosalpinx [33] et la persistance d’une douleur abdominale [3, 51] qui peuvent nécessiter une laparotomie. Les complications possibles pour le traitement médical par voie vaginale sont l’infection locale et la rupture [34]. L’innocuité des traitements par injection dans le sac ectopique de produits toxiques n’est pas encore totalement démontrée. Il existe un risque théorique de passage dans la circulation sanguine utérine de substances dangereuses pour la grossesse intra-utérine ou pour la patiente [3]. Les risques potentiels du Méthotrexate (toxicité, malformations congénitales) font que l’utilisation de ce dernier est déconseillée en cas de grossesse intra-utérine évolutive [27, 33, 34], de même que l’injection de Prostaglandines qui peut déclencher des contractions utérines. L’utilisation du glucose hyperosmolaire [27, 33] n’entraînerait aucune répercussion sur la grossesse intra-utérine [34]. L’évolution moderne du traitement de la GEU lors d’une GH se fait de plus en plus vers le traitement médical : 5,7 % dans la revue de Tal [3] contre 10,2 % dans notre revue. La différence n’est pas significative, probablement par manque de cas. Le cas particulier des grossesses dans la corne utérine Des grossesses hétérotopiques cornuales ont été rapportées [54, 55]. Leur diagnostic est difficile car même l’échographie endovaginale peut méconnaître la nature ectopique de la grossesse cornuale et, dans tous les cas rapportés, le diagnostic n’a été fait qu’après la rupture de la grossesse ectopique. L’évolution et la prise en charge ne diffèrent pas de celles 138 des grossesses cornuales isolées [56]. Si le diagnostic peut être fait avant la rupture, le traitement médical peut éviter la résection de la corne [56]. Si la résection chirurgicale de la corne est nécessaire, rappelons qu’une césarienne doit être réalisée avant tout début de travail [54]. Parfois la GEU est méconnue et évolutive La grossesse extra-utérine, même si elle est méconnue, se rompt ou se termine au premier trimestre dans 80 % des cas [31], mais elle peut parfois évoluer audelà du 4e mois sous la forme d’une grossesse abdominale. La grossesse hétérotopique associant grossesse intra-utérine et grossesse abdominale est exceptionnelle ; elle est plus fréquente en Afrique qu’en Europe [39], plus par manque de diagnostic de la grossesse ectopique que par réelle prédisposition des africaines. Le pronostic du jumeau extra-utérin est plus mauvais que celui du jumeau intra-utérin, en raison de la fréquence plus grande de l’hypotrophie, des syndromes dysmorphiques et de l’hypoplasie pulmonaire [31]. Enfin, des complications beaucoup plus rares encore peuvent survenir, telles une érosion de l’intestin par l’œuf abdominal d’une GH, responsable d’une hémorragie digestive massive [57]. Mais l’évolution peut aboutir à la naissance de 2 enfants vivants soit à terme sans anomalie [39], soit prématurés hypotrophes avec un développement psychomoteur normal [31, 50]. LE DEVENIR DE LA GROSSESSE INTRA-UTÉRINE Tal [3] retrouvait des taux de 67,7 % de naissances vivantes et 32,3 % de fausses couches. Dans notre revue des publications plus récentes (tableau I), nous trouvons des taux de 64,4 % de naissances d’enfant vivant et 35,6 % de fausses couches ; les chiffres ont donc peu évolué ces dernières années. Le traitement chirurgical, même par laparotomie, ne semble pas perturber le développement de la grossesse intra-utérine [46], sous réserve que la manipulation de l’utérus soit minimale et l’anesthésie de courte durée, la tocolyse prophylactique n’est pas nécessaire. LE PRONOSTIC MATERNEL Il est fonction de la précocité du diagnostic qui permet de préserver la fécondité ultérieure de la femme par un traitement conservateur [8], et d’éviter la mor- © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Grossesse hétérotopique : à propos de 5 cas et revue de la littérature talité maternelle du fait de l’hémopéritoine et de l’intervention en urgence [10, 15, 46]. Le pronostic maternel est comparable à celui des grossesses extra-utérines simples, avec une mortalité inférieure à 1 % [25]. Aucun cas de mortalité maternelle n’a été rapporté après 1983 dans la littérature. Les risques sont chirurgicaux et anesthésiques [27, 33], en plus des risques particuliers de la cœlioscopie en cas d’hyperstimulation ovarienne [51]. L’anémie est la complication la plus fréquente, nécessitant parfois des transfusions sanguines. La fécondité ultérieure peut être compromise définitivement ou fortement réduite si une hystérectomie doit être réalisée devant une hémorragie incontrôlée, en cas de grossesse de la corne utérine, ou si une ovariectomie est rendue nécessaire par une grossesse ovarienne très hémorragique [3]. CONCLUSION La grossesse combinée se voit de plus en plus fréquemment, en particulier avec l’accroissement de l’utilisation des techniques d’induction de l’ovulation ; elle peut cependant survenir spontanément, comme ce fut le cas chez trois de nos patientes. Les publications récentes de GH ne sont plus exhaustives ; les cas rapportés par les auteurs sont plutôt des cas inhabituels, soit par la multiplicité des grossesses ectopiques ou intra-utérines, soit par les traitements médicaux qui ont été réalisés. Le diagnostic de ces grossesses reste difficile et déroutant. Il repose sur la qualité de l’échographie transvaginale complétée par la cœlioscopie à visée diagnostique et thérapeutique. Plus le diagnostic est précoce, meilleur est le pronostic maternel et celui de la grossesse intra-utérine. D’où la nécessité de garder toujours présent à l’esprit qu’une grossesse intra-utérine peut en cacher une autre extra-utérine, surtout chez une patiente qui a eu recours à une méthode de procréation médicalement assistée pour obtenir sa grossesse. RÉFÉRENCES 1. Duvernay GJ. Œuvres anatomiques. Paris : Joubert, 1761. 2. Moore JW, Sale EP. 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Information COURSES AND SYMPOSIA of interest to obstetricians and gynaecologists to be held March – July 2000 Imperial College School of Medicine Division of Paediatrics, Obstetrics & Gynaecology 05 10 11 18 21 23 24 25 26 Code (please use for reference) Perinatal care in developing countries (jointly with Institute of Child Health) 2 March The menopause and HRT: midlife crisis or opportunity? 31 March Meeting the needs of mentally ill mothers end their babies 4 April Advanced course in fetal medicine 22-24 May Advanced course for obstetricians and gynaecologists 19-23 June Caring for sexuality in health and illness (for healthcare professionals and nurses). Jointly with Association of Psychosexual Nursing 27 June New horizons in reccurent pregnancy loss 29 June - 1 July Bereavement 5 July Advances in obstetrics medicine: International meeting of obstetric medicine societies (satellite to ISSHP, Paris) 6 - 7 July 2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000 Further details: http://www.med.ic.ac.uk/dp/dpsh (for programmes and availability of places) Symposium Office, Imperial College School of Medicine, Queen Charlotte’s & Chelsea Hospital, Goldhawk Road, London W6 0XG UK. Tel.: + (0) 20 8383 3904. Fax: + (0) 20 8383 8555. E-mail: [email protected] J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 2, 2000 141
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