Quelles obligations - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité
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Quelles obligations - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité
1/06/06 N°10 17:58 Page 1 2 J U I N 0 0 6 ETANCHEITE NFO EI 10_version5 le magazine des professionnels de l’étanchéité et de l’isolation www.etancheite.com ÉDITORIAL PA G E 3 L’exemplarité au service de notre image V É G É TA L I S AT I O N PA G E 4 Une nouvelle subvention pour l’Île-de-France PORTRAIT PA G E 7 Dominique Zoccoli : la mémoire vive MÉTIER PA G E 1 1 Technicien de laboratoire CRÉDIT AGRICOLE DE BRETAGNE PA G E 2 5 PRÉVENTION DES CHUTES DE HAUTEUR Quelles obligations Exercice de style sur terrasses multiples Terrasses jardins, parkings, terrasses végétalisées ou encore dalles sur plots : rares sont les bâtiments à rassembler une telle diversité de toitures-terrasses. Pour l’étancheur, la première mission consistera donc à optimiser le choix des solutions techniques tout en respectant des délais d’intervention particulièrement serrés. pour le maître d’ouvrage ? Professionnels de l’étanchéité et acteurs de la prévention sont unanimes : dix ans après la publication de la loi de 1993, les bâtiments intègrent de plus en plus des garde-corps dès leur conception. Toutefois, cette démarche est encore loin de s’être totalement généralisée. Et nombre de maîtres d’ouvrage n’ont toujours pas pris conscience des obligations de sécurité que leur impose désormais la loi. Page 17 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 3 ACTUALITÉS > L’exemplarité au service de notre image T Soyons fiers de ces exemplarités, qu’elles concernent les hommes, les techniques ou encore les actions. out d’abord, et je vous en réserve ici la primeur : un amendement a été adopté par le Conseil régional d’Île-de-France, subventionnant la réalisation des toitures terrasses végétalisées à hauteur de 50 % du coût HT pour tous les bénéficiaires. Une belle incitation dont il convient d’espérer qu’elle se généralise. En tout cas, une belle victoire, fruit des efforts menés par la CSFE, l’Adivet, les fournisseurs et l’ensemble des acteurs engagés dans le développement de la technique. Les numéros de la revue se suivent mais ne se ressemblent pas. Sauf pour ce qui est de leur exemplarité. Cet Étanchéité.Info de juin est en effet exemplaire à plus d’un titre, et ce quelle que soit la rubrique, jugez plutôt… Faire revivre un des fleurons de l’Exposition universelle de 1878 en redonnant vie au premier aquarium construit au Trocadéro, n’est-ce pas un clin d’œil à l’Histoire ? C’est surtout l’un des plus importants chantiers de Paris en 2005 et aussi l’un des plus complexes. Nous vous mettons dans ces lignes l’eau à la bouche, car tous les poissons ne sont pas encore là ! La deuxième application constitue à elle seule un véri- est une publication trimestrielle de L’Association pour la Promotion des Métiers de l’Etanchéité APMEPROMETHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. 6-14 rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 www.etancheite.com Directeur de la publication : Christian Paillard table cas d’école : car à Vannes, le nouveau bâtiment du Crédit Agricole, avec une telle diversité de toitures terrasses, relève d’une gestion intelligente et d’une optimisation extrême des solutions techniques. Exemplaire aussi le technicien de laboratoire qui, associé à la gestion des projets, doit être rigoureux, avoir une bonne capacité d’analyse pour être force de proposition. Encore exemplaire est l’initiative du premier bailleur social de France d’investir autant en matière de prévention, respectant ainsi les grands principes de sécurité. Ce qui renvoie au dossier relatif aux protections collectives contre les chutes de hauteur, pour lesquelles les exigences induites par le décret de septembre 2004 ont entraîné la mobilisation de la CSFE. Enfin, un bel exemple que celui de la carrière remarquable de Dominique Zoccoli, personnage connu et écouté, véritable mémoire vive de la profession. Alors soyons fiers de ces exemplarités. Qu’elles concernent les hommes, les techniques ou encore les actions, elles accompagnent notre détermination à améliorer sans cesse notre image. Ce à quoi je m’engage avec vous tous et je sais que vous m’avez compris. DOMINIQUE DE BRAY - PRÉSIDENT DE LA CSFE Étanchéité.info est éditée par Pyc Édition 16-18 place de la Chapelle, 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 Publicité : Jean-François Le Cloirec (48 03) [email protected] Sophie Piantanida (88 78) assistante commerciale. 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Organisée par la CSRE Île-de-France et l’École d’architecture de Paris Val-de-Seine, ce concours annuel récompense trois élèves de cinquième année pour le traitement et l’intégration de l’étanchéité dans leur « projet long ». > Loxan vient d’acquérir le loueur © S M AC néerlandais Spreeuwenberg Hoogwerk Systemen, spécialiste du matériel d’élévation. Le leader européen de la location de matériels de chantier étend ainsi son maillage avec au total 375 agences implantées dans neuf pays. Les toitures vertes vont-elles enfin fleurir sur l’Île-de-France ? Depuis six mois, le Conseil régional semble en tout cas décidé à encourager le développement des techniques de végétalisation. Après une première subvention votée en décembre dans le cadre de sa politique du logement, la Région vient d’adopter un amendement du conseiller Vert, Lucien Ferrier, soutenant la réalisation de toitures-terrasses végétalisées à hauteur de 50 % du coût HT. La mesure devrait concerner tous les propriétaires, bailleurs, collectivités, entreprises et particuliers. À cette nouvelle incitation, inscrite au plan régional énergie 2006-2010, voté le 17 mai dernier, s’ajoute une série d’aides directes dédiées au développement des énergies nouvelles et renouvelables. > Lors de leur trente-quatrième congrès, qui s’est tenu à Lille du 3 au 5 mai dernier, les Économistes de la construction ont réélu Jacques-Philippe Charpy président de l’Untec, pour un second mandat de trois ans. L’Untec rassemble 850 cabinets couvrant l’ensemble du territoire. > Soprema vient d’éditer son nouveau classeur « Décision Étanchéité », destiné aux prescripteurs. Ce guide de choix est organisé autour de cinq critères : destination de l’ouvrage, type de protection, nature de l’élément porteur, pente admissible, présence ou non d’un isolant thermique. Les fiches systèmes présentent généralement trois solutions : système de base, optimal et haute protection. Soprema se renforce en Allemagne Soprema vient d’acquérir la société Klewa, implantée à Burbach, près de Siegen. La société allemande, avec ses quarante et un salariés, est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de membranes d’étanchéité bitumineuses. À travers cette acquisition, l’industriel alsacien, qui a réalisé 620 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé en 2005, entend renforcer sa présence en Allemagne, « le principal marché européen », précise-t-il dans un communiqué. Klewa et la filiale allemande de Soprema vont fusionner pour donner naissance à une nouvelle entité : Soprema-Klewa. > En application des DTU 23.1 et 20.1, 4· Imperfrance devient Derbigum France © Derbigum le nouveau guide du CSTB détaille les différentes étapes de mise en œuvre d’un bardage rapporté sur une ossature secondaire en bois. Il décrit ainsi les principes de pose de l’ossature bois (support, chevilles, fixations, etc.), des éléments de peau du bardage ainsi que le traitement des points singuliers (arrêts, angles, joints, etc.). « Bardage rapporté sur ossature secondaire en bois », Éd. CSTB, 80 pages, http://boutique.cstb.fr, rubrique Guides, livres, études. Filiale française du groupe belge Imperbel, le spécialiste de l’étanchéité Imperfrance devient Derbigum France, en référence à la marque phare de produits et de membranes d’étanchéité. L’entité hexagonale sera désormais animée par Denis Maciel, responsable des ventes depuis le 1er janvier 2006. Derbigum France déménage aussi son stock central, installé jusqu’à présent dans le Nord, en région parisienne, pour plus de réactivité sur l’ensemble du territoire national. Le groupe Imperbel a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros pour 400 salariés. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 5 ACTUALITÉS > Les CQP arrivent dans l’étanchéité Désenfumage : le marquage CE bientôt obligatoire C’est une première pour la profession. Le 19 mai dernier, huit candidats ont inauguré les épreuves du nouveau Certificat de qualification professionnelle Étancheur (CQP). Un examen oral qui vise à contrôler les acquis de l’expérience des salariés et à valider leurs compétences par la délivrance d’un certificat. L’initiative, lancée par la CSFE, cherche en partie à répondre aux enjeux posés à la fois par l’évolution des techniques et par les difficultés de recrutement. À terme, il s’agit donc bien de développer et de fidéliser un vivier de personnel qualifié, capable de répondre aux besoins des entreprises du secteur. La Chambre syndicale a ainsi créé, en collaboration avec l’Office des Asphaltes, trois CQP pour les trois métiers spécifiques de l’étanchéité : étancheur, bardeur et asphalteur. Et la CSFE estime qu’environ 350 personnes sont susceptibles chaque année d’être candidates aux évaluations. Effectif depuis août 2004, le marquage CE des dispositifs de désenfumage naturel sera obligatoire sur tous les produits commercialisés à partir du 1er janvier 2007. Et dès le 1er septembre prochain, plus aucun appareil ne pourra être lancé sur le marché sans marque CE. Pour informer les professionnels de la maîtrise d’ouvrage sur ces nouvelles dispositions, Hexadome et Souchier viennent d’achever une série de réunions d’information sur l’ensemble du territoire. Écrans de cantonnement, ventilateurs et appareils d’évacuation naturelle de fumée et de chaleur : en 2007, tous devront donc répondre aux exigences de la norme NF EN 12101-2. En France, le marquage CE des produits devra aussi respecter les prescriptions des réglementations applicables aux différents types de bâtiment : établissements recevant du public (ERP), lieux de travail, habitations collectives, etc. Pour plus d’informations : www.hexadome.com/actualites www.afnor.fr/construction.asp Paulo Raposo (à droite), de l’entreprise Jean Rossi, devant le jury d’examen. Asphalte : un nouveau fascicule L’Office des Asphaltes vient de publier une version mise à jour et complète du fascicule 1, « Étanchéité des toitures terrasses – Climat de plaine », de son Cahier des charges. Principale nouveauté de cette édition 2006 : l’intégration des complexes mixtes associant feuilles bitumineuses et asphalte, ainsi que des revêtements monocouche. Depuis une vingtaine d’années déjà, ces étanchéités représentent une part importante des réalisations. La présentation du document s’inspire des fascicules 4, 5, 6 et 10 récemment remaniés. Il tient compte de la norme NF P 84-204-1/DTU 43-1 et reprend des généralités comme la terminologie, les supports admissibles, le pare-vapeur, les isolants ou encore la nature des matériaux entrant dans les complexes et les ouvrages annexes ou de protection. Conçu comme un instrument de prescription, d’étude et de réalisation, le fascicule décrit les différents complexes et intègre des croquis de principes donnant les revêtements types et les relevés. Chaque asphalte évoqué dans ce fascicule fait l’objet d’une fiche technique. L’ensemble du document peut aussi être consulté à partir d’un CD-Rom. Renseignements : [email protected] – Tél. : 08.72.63.11.24. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 ·5 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 7 ACTUALITÉS > PORTRAIT Mémoire vive Dominique Zoccoli, 82 ans, retraité. Difficile pourtant de croire que l’homme a officiellement cessé toute activité professionnelle depuis plus de dix ans. Son expérience et ses cinquante années de carrière font de cet ancien pdg de Ruberoïd l’un des membres les plus écoutés et les plus reconnus des instances techniques de la CSFE. es dates, les hommes, les détails de chaque chantier, Dominique Zoccoli se souvient de tout. Des péripéties de son premier métré, en 1942, sur les toits de l’usine Renault à Flins, « plus de huit jours pour calculer la totalité des surfaces », jusqu’aux grands noms du métier qui ont accompagné ses cinquante ans de carrière et qu’il est capable de citer avec une précision étonnante. Une mémoire de plus d’un demi-siècle, obstinée, presque compulsive, et qui lui vaut aujourd’hui sa réputation de fin connaisseur de l’histoire des techniques et de la profession. Le rôle d’ailleurs ne lui déplaît pas. Et à la demande, il endosse volontiers son costume d’historien de l’étanchéité. Pour autant, l’homme n’est pas passéiste et s’attache à suivre au plus près les évolutions de son métier. À plus de 80 ans, il reste l’un des membres les plus écoutés des instances techniques de la CSFE et participe, toujours avec la même rigueur, aux travaux du GS5, la commission chargée de l’évaluation des avis techniques au CSTB. Plus de dix ans après son départ en retraite, Dominique Zoccoli continue de recevoir au siège de Ruberoïd, à Antony (92). Bien sûr, le bureau ne ressemble plus à celui du directeur général qu’il fut jusqu’en 1992 mais il s’y sent toujours « comme chez lui ». Difficile de tourner la page lorsqu’on a passé cinquante ans dans la même structure. « Pourquoi le ferais-je ? s’étonne-t-il. On me consulte encore, je participe à certaines réunions. Et depuis que je travaille sans contrainte, je n’ai jamais pris autant de plaisir. » L < « Constater qu’une étanchéité a traversé plus de trente années sans dégât a toujours été une source de satisfaction et de fierté durant ma vie professionnelle. » « Apprentissage par la pathologie » Fin 1941, il a dix-huit ans à peine lorsqu’il entre dans l’entreprise. À l’époque, ce n’est pas pour rejoindre le service travaux mais la comptabilité. Un début de carrière administrative qui aujourd’hui le fait sourire, « après tout, qui sait ? ». Rapidement, on lui propose d’évoluer vers un poste de métreur. Il suit les cours du soir au lycée Maximilien-Perret et découvre rapidement ses premiers chantiers. Si la construction neuve marche au ralenti, les activités de réfection restent, forcément, très actives : « Les bâtiments existants devaient être maintenus en l’état. Mais il faut reconnaître que les interventions concernaient également les nombreuses usines touchées par les bombardements. Certaines toitures de Renault à Billancourt ont ainsi été refaites trois fois. » Exception faite du contexte, il juge l’expérience formatrice, « une Pas de nostalgie sorte d’apprentissage par la pathologie ». Car alors, dans l’étanchéité dans le discours comme ailleurs, rien ne fonctionne mais plutôt un regard technique, simplement. Soixante ans plus tard, Dominique Zoccoli dresse un critique sur les tableau épique de cette période performances où mener un chantier revenait à des matériaux et des méthodes maîtriser un certain art de la substitution. « À défaut de bitume, on de l’époque. utilisait du brai de houille mais aussi du ciment volcanique, un dérivé du goudron mélangé à du soufre. L’odeur était forte et tenace, raconte-t-il. Elle imprégnait les vêtements. Personnellement, j’ai fini par m’y habituer mais je n’en dirai pas autant des personnes qui avaient la malchance de voyager avec moi dans le métro. » Côté mise en œuvre, les conditions sont pittoresques : la course au bois de chauffage avant le début des chantiers pour alimenter le fondoir, le dédouanage du matériel auprès des correspondants de la SNCF, le recyclage de vieux casques militaires en guise de récipients à bitume pour pallier la pénurie de casseroles. Dominique Zoccoli s’amuse encore de ces détails sans pour autant faire dans la caricature. Pas de nostalgie non plus dans le discours mais plutôt un regard technique, critique sur les performances des matériaux et des méthodes de l’époque : ©Pyc ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 ·7 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 9 ACTUALITÉS > « Les complexes d’étanchéité n’étaient pas autoprotégés par paillettes. Tous les quatre ans pour les monocouches, huit ans dans le cas des bicouches, il était nécessaire de traiter avec un enduit bitumineux à froid. Aujourd’hui encore, je suis surpris de la longévité de ces systèmes, jusqu’à une trentaine d’années pour certains. » Succès immédiat Technicien d’exécution à la sortie de la guerre, il mènera ensuite une carrière en forme de ligne droite, sans fausse note. Sous-directeur, directeur adjoint, puis directeur du service travaux, il prendra les commandes du département produits sur béton au siège du nouveau groupe Ferem, né en 1970 du rapprochement entre Ruberoïd et Acieroïd. Créé trente ans plus tôt, Acieroïd fait dès 1946 le pari d’importer d’Angleterre la couverture en bac acier. Une stratégie payante. La société rencontre un succès immédiat dans une France qui doit remettre sur pied son secteur industriel. Résultat : au début des années soixante-dix, les deux structures, fondées et dirigées par la famille Chadenier, représentent un groupe de près de 3 000 personnes, coté en Bourse, alors à l’apogée de son développement. Mais le marché se durcit. La concurrence devient plus rude, l’informatisation coûte cher et Ferem lance quelques projets d’implantation malheureux à l’étranger. Des partenaires financiers se désengagent et, en quelques années, le groupe est à la portée de Smac. La fusion est opérée en 1978. Ferem est définitivement absorbé. La décennie suivante marque donc le renouveau. « Ces années furent sans aucun doute les plus faciles et les plus fastes. Faut-il y voir l’effet de l’environnement économique du moment ou de l’expérience acquise ? s’interroge-t-il. Je ne saurais pas répondre. Une chose est sûre, les résultats étaient au rendez-vous. » Une victoire pour le chef d’entreprise, certes. Mais pour le technicien, les vrais succès sont plutôt du côté des innombrables chantiers de ces cinquante ans de carrière : « Évidemment, au fil des ans et de l’évolution des techniques, le terrain n’avait plus le même goût d’aventure mais c’est toujours resté mon moteur. » En 1987, il reçoit une demande de « J’étais confronté devis pour la réfection d’une étanchéité réalisée par ses soins à la fin à une nouvelle des années quarante. « C’est peutdimension de être un lieu commun de le reconmon travail et pas forcément naître, mais constater qu’une étanla plus agréable : chéité a traversé plus de trente années sans dégât a toujours été une il a fallu source de satisfaction et de fierté restructurer, réduire le champ durant ma vie professionnelle », avoue-t-il. Le devis en question, il d’activité, l’a malheureusement égaré. Peu afin de remettre importe, il se souvient encore des l’entreprise mètres carrés et même du comsur les rails. » plexe installé soixante ans auparavant : « Faute d’isolant thermique, je me rappelle avoir eu le réflexe de travailler en indépendance. » Le secret d’une telle mémoire ? Selon lui, il n’y en a pas. « Disons simplement que j’ai toujours été passionné par mon métier. » BASTIEN CANY Un parcours d’entrepreneur Réorganisation oblige, Dominique Zoccoli effectue un court passage au siège de la nouvelle structure comme directeur qualité. Ce n’est pas le poste rêvé pour un homme dont le parcours et l’expérience en font d’abord un entrepreneur. « Je m’éloignais de la construction et de l’exploitation. Ces quelques mois n’ont pas été les meilleurs moments de ma carrière », reconnaît-il. Très vite, il change de casquette. Dès 1980, il est nommé pdg de la nouvelle entité Ruberoïd SA. Et affronte une nouvelle tempête. Car les affaires vont mal, des agences doivent fermer. Seule celle d’Antony résistera. « J’étais confronté à une nouvelle dimension de mon travail et pas forcément la plus agréable : il a fallu restructurer, réduire le champ d’activité, afin de remettre l’entreprise sur les rails. » Opération douloureuse mais finalement réussie. L E S D AT E S > 1941 Entrée chez Ruberoïd, entreprise fondée en 1896. > 1947 Technicien d’exécution puis cadre. > 1970 Fusion de Ruberoïd et d’Acieroïd : naissance du groupe Ferem. > 1978 Smac absorbe Ferem. > 1980 Nommé pdg de Ruberoïd SA. > 1987 Élu conseiller prud’hommes, section industrie. > 1988 Reçoit la grande médaille d’or du Travail. > 1978 Smac absorbe Ferem. > 1992 Départ en retraite. > 2004 Reçoit la médaille des services professionnels de la FFB. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 ·9 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 11 ACTUALITÉS > MÉTIER Le technicien de laboratoire aux avant-postes de l’étanchéité Physique, chimie, mécanique, et même microbiologie : dans l’étanchéité, le technicien de laboratoire est un touche-à-tout de la R&D. Ce qui lui permet aujourd’hui d’être associé à l’élaboration des projets de recherche, de la paillasse aux essais grandeur nature. Le champ complet du génie des matériaux Dans le secteur, la chimie reste évidemment la matière reine. Mettre au point un nouveau produit d’étanchéité implique nécessairement de maîtriser l’art du mélange et de la formulation. Du coup, mieux vaut disposer de solides connaissances dans ce domaine. Surtout pour travailler sur des formules de liants bitumineux souvent complexes. La contrainte est plus forte encore dans le domaine des solutions d’étanchéité liquide. « Il s’agit alors de concevoir des maté- ©Icopal I l n’est certainement pas un homme de terrain, du moins au sens du bâtiment, porte plus souvent une blouse qu’un casque de chantier et manie davantage le spectromètre que le chalumeau. Enfin, il faut le reconnaître, sa profession appartient moins au monde de la construction qu’à celui de l’industrie. Et pourtant, le technicien de laboratoire est bien aux avant-postes de l’étanchéité. À plus forte raison lorsqu’il opère dans un service de recherche et développement. Sa première mission : mettre en application les formules, les recettes à base de bitume et de polymères qui donneront naissance aux revêtements d’étanchéité du futur. Deuxième phase, les soumettre à une batterie d’essais afin d’en évaluer la résistance et les performances. En résumé, il mélange, dose, mesure, teste et observe, le tout en étroite collaboration avec un ingénieur. Un simple poste d’exécution ? « Non, loin de là, corrige Yves Madec, ingénieur matériaux et responsable projet au centre R&D du groupe Icopal à Mondoubleau (41). De plus en plus de centres de recherche adoptent des organisations par projet. La vision du technicien est donc moins segmentée. Il est désormais associé à la conception des programmes de développement et à la réflexion sur la manière de les instrumenter. » La contrepartie : on ne lui demande plus seulement de remplir un tableau de résultats mais bel et bien de faire preuve d’esprit d’analyse et d’être force de proposition. D’OÙ VIENNENT-ILS ? Le plus souvent des IUT, avec en poche un diplôme universitaire technologique, une licence professionnelle ou encore un brevet de technicien supérieur. Les filières privilégiées : - DUT Chimie option matériaux ou formulation ; - DUT Mesures physiques ; - DUT Sciences et génie des matériaux. La liste des IUT proposant ces formations est accessible sur le site www.sup.adc.education.fr/iutlst riaux depuis la molécule jusqu’au produit fini, souligne Rémi Perrin, directeur R&D de Soprema. C’est pourquoi les profils de purs chimistes y sont si appréciés. » Conséquence : au départ, ceux qui sont le mieux armés viennent des licences professionnelles, des DUT et des BTS en chimie. Mais si ces filières sont privilégiées, elles n’ont pas pour autant le monopole du recrutement. Car la recherche en étanchéité ne se limite pas à la seule science de la matière et de ses réactions. En fait, c’est le champ complet du génie des matériaux qui est concerné. À chaque étape de conception, il importe de tester, de mesurer et de caractériser les produits. Et ce, tant sur un plan chimique que physique, mécanique et même parfois ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 11 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 12 ©Icopal ACTUALITÉS > microbiologique. Une fonction qui dépasse donc le strict cadre de la R&D. « Elle intervient pour la veille concurrentielle mais aussi comme support d’expertise, explique Yves Madec. Il s’agira, par exemple, d’identifier des problèmes rencontrés durant la vie d’un matériau ou d’aider à orienter le choix d’une solution de réfection. » Définir les procédures de tests Cette dimension analytique a pris une place croissante dans les laboratoires. Progrès de l’instrumentation aidant, les données produites sont toujours plus fines. Parallèlement aux mesures classiques de viscosité, de point de ramollissement ou encore de pénétrabilité à l’aiguille, certains se lancent dans la physique comportementale des matériaux. La rhéologie dynamique dans le jargon scientifique. « On recherche notamment, sur un domaine de températures, des phases de transition dans le comportement plastique et élastique des revêtements, précise le responsable de laboratoire du groupe Icopal. Avec ce type d’analyse, nous sommes capables d’évaluer et d’anticiper les performances des matériaux. » Résultat : depuis longtemps déjà, les laboratoires élargissent leur recrutement audelà des filières de la chimie. Et ouvrent de plus en plus leurs portes à d’autres compétences. Parmi les profils On ne lui demande plus seulement de remplir un tableau de résultats mais bel et bien de faire preuve d’esprit d’analyse et d’être force de proposition. LES QUALITÉS QUI FERONT LA DIFFÉRENCE - La rigueur dans la réalisation du travail expérimental. - L’esprit d’analyse. - La capacité à être force de proposition dans les projets de développement. - L’aptitude à travailler en équipe dans une organisation par projet. - La polyvalence. 12 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 < La recherche en étanchéité ne se limite pas à la science de la matière. À chaque étape, il importe de tester, de mesurer et de caractériser les produits. Du coup, certains techniciens se lancent dans la physique comportementale des matériaux. recherchés, les diplômés d’un DUT Mesures physiques voient s’ouvrir de belles perspectives. Avec de l’expérience, ils participent à la définition des procédures de tests, à la mise en place des essais, voire au développement d’équipements de mesure spécifiques. Quant aux plus autonomes, ils pourront prendre en charge la fonction métrologie au sein du laboratoire. Un poste clé, surtout à l’heure du marquage CE. Toujours plus loin dans les essais La matière première du technicien : le bitume, bien sûr, et les revêtements qui découlent de sa transformation. Toutefois, aujourd’hui, son champ d’investigation va bien au-delà. Les produits d’étanchéité liquide et les colles sont devenus des axes de développement de premier plan. Plus question de rester rivé devant sa paillasse. « Nos techniciens doivent aller sur le terrain. On intervient toujours plus loin dans les essais d’application », constate Yves Madec. Et Rémi Perrin d’ajouter qu’il est évident « que les produits doivent être en adéquation avec leurs conditions d’utilisation et avec leurs utilisateurs ». Les grands thèmes de recherche pour ceux qui rentreront demain dans le métier ? La simplification et la fiabilisation de la mise en œuvre, sujet récurrent mais porteur, et à coup sûr l’environnement, à travers notamment le recyclage des déchets. Quant aux possibilités d’évolution, certains préféreront bifurquer vers la production ou la qualité en visant éventuellement des postes d’encadrement. Mais les plus motivés pourront jouer la carte de la validation des acquis de l’expérience (VAE) et décrocher un diplôme d’ingénieur, sésame pour gravir rapidement les échelons dans la R&D. BC EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 15 ACTUALITÉS > COMMISSION SÉCURITÉ Les filets souples n’ont plus la cote Remis en cause par le décret sur le travail en hauteur, les filets de protection souples sont aujourd’hui au cœur des discussions entre la Commission sécurité et les acteurs de la prévention. L’enjeu : trouver une solution qui réponde à la fois aux exigences du décret et aux contraintes de mise en œuvre des étancheurs. est l’un des dossiers chauds de la profession et probablement aussi l’un des plus discutés à la CSFE. Mais le débat autour des protections en rives apparaît également comme l’un des meilleurs exemples du rôle joué par la Commission sécurité, présidée par Pierre Thévenon, au sein du métier. Dès la fin 2004 et la publication du décret sur le travail en hauteur, ses membres se sont naturellement retrouvés en première ligne sur cette question. Et rapidement, il a fallu prendre position sur un texte qui mettait les professionnels au pied du mur et suscitait une foule de questions. En cause : l’article R 233-13-20 qui réclame que la prévention des chutes de hauteur soit désormais assurée « par des garde-corps, intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d’une résistance appropriée » ou « par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente ». A priori, l’exigence est claire. Mais pour les étancheurs, elle soulève un problème de taille : que faire des milliers de mètres de filets souples couramment utilisés sur les toitures ? Et surtout, s’il faut les remiser au placard, par quels dispositifs les remplacer ? « Les réponses bien sûr ne sont pas simples, reconnaît un membre de la Commission sécurité. Notre premier travail a consisté à établir le contact avec les représentants de l’OPPBTP et de la CNAM qui, naturellement, s’en tenaient à une interprétation à la lettre du décret. Aujourd’hui, le dialogue est engagé et ces discussions devraient aboutir, du moins on l’espère, à une issue positive. » C’ Difficultés d’interprétation Au sein de la commission, on préfère pour le moment rester prudent et ne pas s’avancer sur les solutions qui se dessinent. Toutefois, un document intitulé Engagement de la profession vient d’être diffusé. Il demande à l’ensemble des acteurs concernés – CRAM, Inspection du travail, partenaires sociaux – un temps de réflexion et de recherche pour améliorer encore l’efficacité des systèmes utilisés par les entreprises. Reste aussi à éclaircir certaines difficultés d’interprétation et notamment la notion, jusqu’à présent plutôt S’il faut les remiser au placard, par quels dispositifs les remplacer ? * « Garde-corps périphériques temporaires. » © S i p l a s t / D . E s ke n a z i < Les filets de protection souples ont depuis longtemps les faveurs de la profession. Bien que leur utilisation fasse aujourd’hui l’objet d’un débat, les étancheurs estiment qu’ils ont fait la preuve de leur fiabilité. vague, de « moyen assurant une sécurité équivalente ». Une circulaire précise aujourd’hui qu’il s’agit des protections périphériques conformes à la norme NF EN 13374*. Mais le flou demeure quant aux situations de travail autorisant le recours à ces systèmes alternatifs. Sur ce point, la CSFE a saisi la Direction des relations du travail. L’objectif : donner officiellement au secteur de l’étanchéité la possibilité d’employer ces dispositifs équivalents. « Car sur ce dossier encore plus qu’ailleurs, explique-t-on au sein de la commission, notre rôle consiste à apporter une réponse rapide à des entreprises qui n’ont généralement ni le temps ni les moyens de faire face seules aux nouveaux enjeux de sécurité que pose l’évolution des réglementations. » BC ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 15 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 17 DOSSIER > ©Horizal < Intégrés dès la conception du bâtiment, les garde-corps règlent définitivement la question des risques de chute en périphérie des terrasses. Pour le maître d’ouvrage, cette solution reste le meilleur moyen de répondre aux exigences des principes généraux de prévention. PRÉVENTION DES CHUTES DE HAUTEUR Quelles obligations pour le maître d’ouvrage ? Depuis plus de dix ans, les maîtres d’ouvrage ont l’obligation de respecter les principes généraux de prévention. Si le neuf semble avoir intégré cette nécessité, il n’en va pas de même dans l’ancien, où elle se heurte à certaines difficultés d’application. est sans doute l’une des plus grandes opérations de mise en sécurité de bâtiments. Un marché de sept millions d’euros, rien que pour les départements de l’Essonne et du Val-d’Oise. Cinq cents terrasses équipées en quatorze mois de mille lanterneaux et de quatrevingt mille mètres linéaires de garde-corps. Les chiffres sont imposants. Ce sont ceux du chantier lancé en 2004 par Immobilière 3F. Mais si elle est exemplaire, l’initiative du premier bail- C’ leur social de France n’en reste pas moins un cas isolé. Car rares sont ceux qui consentent, une fois l’ouvrage achevé, à de tels investissements. « La prise de conscience n’a pas encore eu lieu, confirme Patrice Devaux, ingénieur prévention au sein de l’OPPBTP*, alors que, paradoxalement, la loi du 31 décembre 1993 est parfaitement explicite. » Pour la première fois, un texte définissait alors les obligations du maître d’ouvrage en matière de sécurité, et ce quelle que soit la destination du chantier. Cette loi, Les conséquences pour les professionnels de l’étanchéité ? Elles sont à rechercher dans le Code du travail. que dit-elle ? Premièrement, que l’application des principes généraux de prévention n’incombe plus aux seules entreprises de construction, mais bien à toutes les personnes intervenant sur le chantier. Y compris, et c’est clairement exprimé, aux maîtres d’ouvrage. Deuxièmement, que ces mêmes principes doivent être pris en compte lors des choix architecturaux et techniques, autrement dit être intégrés dès la conception du bâtiment. Mais le texte va plus loin encore. En exigeant du maître ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 17 EI 10_version5 1/06/06 17:58 Page 18 DOSSIER > d’ouvrage la constitution d’un dossier d’intervention ultérieure (DIUO), il rappelle que ses responsabilités en matière de sécurité s’exercent aussi bien avant que pendant, et même après les travaux. Réticences financières et esthétiques Pour répondre aux préoccupations esthétiques des maîtres d’ouvrage, tous les fabricants proposent désormais dans leur gamme des garde-corps inclinés. ©Horizal < Les conséquences pour les professionnels de l’étanchéité ? Elles sont à rechercher dans le Code du travail. Et plus exactement dans l’article L 230.2 qui prescrit, au titre des grands principes de prévention à respecter, la nécessité de « prévoir des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les protections individuelles ». Une exi- 18 · gence récemment précisée par le décret du 1er septembre 2004 sur les travaux en hauteur : « La prévention des chutes de hauteur est assurée en premier lieu par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d’une résistance appropriée. » On le sait, la mesure est à double tranchant pour le monde de l’étanchéité. D’un côté, elle remet en question le devenir des filets souples, couramment utilisés par les professionnels du secteur. De l’autre, en revanche, elle ne laisse guère de doute sur les moyens à déployer par le maître d’ouvrage. D’autant plus que la loi du 31 décembre 1993 ne retient pas le motif d’impossibilité technique. Il revient donc au concepteur de modifier son projet pour y implanter des garde-corps définitifs. Le font-ils pour autant ? De l’avis des observateurs, une majorité de bâtiments neufs intègre aujourd’hui des protections collectives en terrasses. Tandis que le constat s’inverse radicalement dans le cas des constructions anciennes. « Il est toujours difficile de faire accepter au propriétaire d’un bâtiment d’une trentaine d’années l’idée de l’équiper en garde-corps à l’occasion, par exemple, d’une réfection d’étanchéité», reconnaît Patrice Devaux. Les freins : le coût bien sûr, mais aussi une méconnaissance de leurs responsabilités. « Certains n’ont pas conscience qu’il pourra leur être reproché d’avoir privilégié une protection individuelle ou temporaire alors qu’aucune contrainte technique ne les empêchait d’installer un garde-corps permanent et rigide », explique l’ingénieur de l’OPPBTP. Quant au coût : inspecteurs du travail et professionnels de la prévention y voient généralement un faux problème, tant ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 LES TROIS TEXTES CLÉS • Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991. Intégré au Code du travail (L 230.2 et L 230.5), ce texte décline les grands principes de prévention. C’est lui également qui a institué l’évaluation des risques comme la pierre angulaire de toute démarche de prévention. • Loi n° 93.1418 du 31 décembre 1993. Elle modifie les dispositions du Code du travail applicables aux opérations de bâtiment et de génie civil en vue d’assurer la sécurité et de protéger la santé des travailleurs. • Décret du 1er septembre 2004 relatif à l’utilisation des équipements de travail mis à disposition pour des travaux en hauteur. Voir notamment les articles R 333.13.20 à R 333.13.26 du Code du travail. dans le neuf que dans l’ancien. Certes, l’investissement dans un garde-corps n’est pas négligeable et peut en pousser plus d’un à opter pour un dispositif antichute individuel réputé plus économique. À long terme toutefois, les données changent. Au coût initial d’une ligne de vie, environ cent euros le mètre linéaire, s’ajoutent la maintenance et les vérifications obligatoires cumulées sur une vingtaine d’années. Sans compter la nécessité pour l’entreprise intervenante de disposer de systèmes antichute adaptés et de former ses salariés à leur utilisation. Au final, le bilan économique reste bien souvent en faveur de la protection collective. Aux réticences financières s’ajoutent parfois des préoccupations esthétiques. Certains misent alors sur une voie intermédiaire et se contentent de prévoir les supports de garde-corps rigides tempo- EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 21 DOSSIER > ©Siplast < Il est possible de concevoir une toiture de manière à ce que l’acrotère joue lui-même le rôle de protection collective. Seules contraintes : sa hauteur, minimum 1,10 m, et sa résistance qui devra être équivalente à celle d’un garde-corps normalisé. raires. « Cette stratégie est loin d’être totalement satisfaisante, prévient cependant Patrice Devaux. Il faudra encore que les maîtres d’ouvrage définissent soit dans l’évaluation des risques, soit dans le DIUO, la manière d’installer en sécurité ces protections provisoires. » Les solutions ? La première, standard, passe par le recours à des gardecorps inclinés. Grâce à des fixations déportées, ce type de dispositif contribue à dissimuler les montants à l’intérieur de la terrasse. La seconde consiste à concevoir la terrasse de manière à créer, en périphérie, un acrotère continu d’au moins 1,10 mètre de hauteur. À ce niveau, c’est incontestablement les qualités de l’architecte qui doivent s’exprimer. Et là, toutes les configurations sont imaginables. Mise en sécurité des ouvertures La loi de 1993 et le décret de septembre 2004 ont inévitablement focalisé l’attention sur les protections au pourtour des terrasses. Au risque de passer sous silence la question des exutoires, voûtes, lanterneaux et autres ouvertures. Et pourtant, ces équipements, dès lors qu’ils impliquent un risque de chute, sont soumis aux mêmes principes généraux de prévention. Il est vrai que pour la majorité d’entre eux, la mise en sécurité se résume à la seule application de la règle dite des 1 200 joules. Un essai qui consiste à déterminer la résistance de leur remplissage à la traversée d’un sac simulant la chute d’un corps mou de 80 kg tombant de 1,50 mètre. « La quasi-totalité des CCTP qui nous sont adressés prescrivent aujourd’hui ce niveau de résistance », constate Sylvain Belloir d’Axter Skydôme. La règle semble donc passée dans l’usage. Sauf que le protocole de test mis au point par le GIF** n’est jusqu’à présent inscrit dans aucune norme ni même dans le référentiel rattaché au marquage CE des exutoires (NF EN 12101-2). Aux maîtres d’ouvrage alors de s’assurer que les dispositifs installés répondent bel et bien à cette préconisation, recommandée à la fois par les CRAM et l’INRS. À eux également d’évaluer la sécurité des équipements permettant, outre l’évacuation des fumées et l’éclairement, l’accès aux toitures. Quelle protection antichute ces appareils offrent-ils en position AVA N T, P E N D A N T E T A P R È S L E C H A N T I E R Impliquer les maîtres d’ouvrage dans la sécurité de leur bâtiment avant, pendant et après leur construction. Même dix ans après sa publication, cela reste l’un des grands apports de la loi de décembre 1993. Bien sûr, aujourd’hui encore ce principe est loin d’être une évidence pour tous. Bien sûr, le texte rappelle en même temps les obligations de chaque intervenant, maîtres d’œuvre comme entreprises de construction. Mais son principal mérite reste avant tout d’avoir enfin replacé le maître d’ouvrage au cœur de la démarche de protection des travailleurs du bâtiment. De quelle manière ? 1/ En rappelant aux donneurs d’ordre leurs obligations d’intégrer les principes généraux de prévention dans leurs choix architecturaux et techniques, ainsi que dans l’organisation des chantiers. Parmi ces grandes règles : la nécessité de privilégier les mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle (article L 230.2 du Code du travail). Sur une toiture-terrasse, cette disposition implique de favoriser systématiquement les garde-corps plutôt que des dispositifs de type lignes de vie. 2/ En exigeant du maître d’ouvrage, dès que le chantier implique plus d’une entreprise, qu’il désigne un coordonnateur sécurité et protection de la santé (SPS) avant même la phase d’élaboration du projet. 3/ En instituant le dossier d’intervention ultérieure sur ouvrage (DIUO) qui rassemble toutes les données de nature à faciliter la prévention des risques professionnels lors des opérations de maintenance et d’entretien. C’est précisément ce dossier qui devra présenter les conditions de sécurité mises en place pour accéder à la toiture et y travailler. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 21 EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 23 DOSSIER > ©Skydôme après coup ne sont pas forcément testées et ne fournissent aucune garantie quant à leur résistance. » Enfin, il importe d’effectuer des vérifications périodiques sur ces systèmes de sécurité. Partage des responsabilités Évaluer les risques, appliquer les principes généraux de prévention et surtout les intégrer dès la conception du bâtiment : sur le papier au moins, les obligations des maîtres d’ouvrage sont désormais parfaitement définies. Pour autant, leur responsabilité sera-t-elle réellement engagée ? « À l’exception des constructions concernant des lieux de travail, estime Patrice Devaux, les inspecteurs ne disposent pas de moyens répressifs suffisants pour verbaliser un maître d’ouvrage sur le simple non-respect des principes de prévention. » Quant à leur mise * OPPBTP : Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics. * * G I F : Groupement des installateurs et fabricants-installateurs de matériels coupe-feu et d’évacuation de fumées. En matière d’ouvertures installées en terrasses, la règle à respecter est simple : leur capot doit afficher une résistance de 1 200 joules. Une énergie qui correspond à la chute d’un corps mou de 80 kg tombant de 1,50 mètre. L’essai est réalisé à l’aide d’un sac de 50 Kg. ©Skydôme ouverte ? La plupart des fabricants répondent à cette question en proposant des grilles métalliques résistant à 1 200 joules. « Cette solution s’impose progressivement sur le marché. Mais c’est généralement à l’occasion d’une mise en conformité de leur matériel de désenfumage que les maîtres d’ouvrage se penchent sur cet aspect de la sécurité », note Sylvain Belloir, mettant en garde au passage contre la tentation d’intervenir sur les costières de dispositifs déjà en place : « Ces grilles fabriquées et rapportées © S M AC > Capot ouvert, la grille de cet exutoire résistant à 1 200 joules assure une protection antichute. en cause en cas d’accident… Seule indication pour y voir plus clair : les retours d’expérience du décret du 20 février 1992 fixant les prescriptions d’hygiène et de sécurité relatives aux travaux effectués dans une entreprise par une société extérieure. « Ce texte, explique-t-on au sein de la FFB, a d’ores et déjà généré une jurisprudence statuant sur le partage des responsabilités entre le chef d’entreprise et l’entrepreneur intervenant. » Qu’en est-il lorsque les travaux se déroulent dans un bâtiment autre qu’un lieu de travail ? Les juges engageront-ils la responsabilité des maîtres d’ouvrage ? Une chose est sûre : la loi de 1993 le leur permet. Et la jurisprudence devrait les y inciter. BC ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 23 EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 25 © P h o t o s : D . L e f e b v re / C l i c a r t A P P L I C AT I O N > C R É D I T A G R I C O L E D E B R E TA G N E < L’étanchéité du premier étage est protégée par une végétalisation extensive. Au rez-de-chaussée, outre la terrasse en platelage bois, ont été installés un parking, une terrasse jardin et des zones circulables en dalles béton. Exercice de style sur terrasses multiples Pour les étancheurs, ce nouveau bâtiment du Crédit Agricole pourrait presque passer pour un cas d’école : des délais courts, comme toujours. Et surtout, une diversité rare de toitures-terrasses qui implique d’optimiser les solutions techniques. e bâtiment n’affiche pas des dimensions exceptionnelles : deux étages pour environ 4 500 m2 de surface. Et pourtant, il est à lui seul une sorte de synthèse de la toiture-terrasse. Toutes ou presque y sont représentées : terrasses jardins, parkings, terrasses végétalisées ou encore dalles sur plots. Implantés à Vannes, les locaux abritent aujourd’hui l’ensemble de l’informatique du Crédit Agricole pour la région Bretagne. Une destination qui n’a pas été sans conséquence sur le lot étanchéité. Planifié pour l’automne 2005, le regroupement informatique, prévu de longue date, rendait impératif une livraison en octobre. « Il a fallu s’insérer dans un créneau serré, à peine quatre mois », confirme Benoît Chauvin, chargé d’affaires pour l’entreprise O. Hervieux, retenue pour l’étanchéité. Sur ce point, pari gagné, le chantier a été réalisé en temps et en heure. L Mais pour l’entreprise bretonne, l’intérêt de l’opération résidait avant tout dans la diversité des terrasses à traiter. À l’étage supérieur d’abord, où l’originalité se trouve moins dans le complexe d’étanchéité – un revêtement bicouche autoprotégé – que dans la solution d’évacuation des eaux : un système à mouvement siphoïde. Pour le principe de fonctionnement, les curieux pourront se reporter au théorème de Bernoulli et aux notions de conservation de l’énergie dans la mécanique des fluides. Pour les autres, l’essentiel à retenir, c’est qu’à la différence des techniques conventionnelles, l’air et la gravitation ne jouent ici aucun rôle dans l’écoulement des eaux pluviales. En conséquence, pour des débits et une superficie donnés, il est possible de diminuer le diamètre des canalisations et les pentes deviennent inutiles au niveau des collecteurs. « Un avantage qui s’est avéré ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 25 EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 26 A P P L I C AT I O N > < À défaut de garde-corps, la sécurité est ici assurée par une ligne de vie. > Pour l’architecte, le rez-de-chaussée ne devait pas donner aux visiteurs l’impression d’être sur un terrasse surélevée. décisif pour cette toiture, souligne Gwenaël Lebaron, du cabinet d’architecture In Situ. Il s’agissait de regrouper les descentes d’évacuation sur une seule extrémité du bâtiment. Seuls ces systèmes permettaient de parcourir les soixante mètres de toiture avec des canalisations horizontales.» Des relevés invisibles Difficulté supplémentaire, ceux du dernier étage ont justement une vue plongeante sur la terrasse inférieure. Du coup, pour l’architecte, pas question de recourir à ce niveau à une étanchéité autoprotégée ou avec protection gravillonnaire. Une préoccupation esthétique qui a conduit au choix d’un complexe végétalisé sur une surface d’environ 500 m2. Le système installé obéit en tous points aux règles de l’art. Côté étanchéité : un revêtement bicouche en bitume modifié SBS, directement soudé sur l’isolant thermique. En périphérie des terrasses, une zone stérile a été aménagée afin de permettre le contrôle des relevés et de faciliter les opérations d’entretien. Quant à la végétalisation, un tapis composé de plusieurs variétés de sedums et livré précultivé a fourni un résultat immédiat. La suite du complexe est plus traditionnelle : le substrat nécessaire à l’ancrage des racines et à la nutrition des plantes se compose principalement d’éléments minéraux et organiques. Enfin, sous la couche filtrante, des plaques perforées en polystyrène expansé assurent l’évacuation de l’eau en excès, évitant ainsi l’asphyxie des racines. Posé sur pilotis, le rez-de-chaussée obéit quant à lui à une véritable logique de terrasses multiples. Sur 2 200 m2, il reçoit un parking, un jardin et des zones accessibles aux piétons. « Nous souhaitions que 26 · À l’étage supérieur, l’originalité est moins dans le complexe d’étanchéité que dans la solution d’évacuation des eaux : un système à mouvement siphoïde. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 les visiteurs qui arrivent sur le site n’aient pas l’impression d’être sur une terrasse surélevée », explique l’architecte. Résultat : toutes les protections, qu’il s’agisse de l’enrobé, de la terre végétale ou du platelage bois, sont affleurantes et continues. Et aucun relevé n’est visible. Face à cette diversité d’emploi des terrasses, multiplier les systèmes d’étanchéité aurait été une erreur. La solution ? Utiliser un revêtement multi-usage et antiracine afin de réaliser sans discontinuité l’étanchéité des terrasses jardins et de leurs zones circulables en dalles béton et platelage bois. Dans cette configuration, le muret de séparation est alors installé sur le revêtement et non sur le support en maçonnerie. Seule la partie parking sera étanchée à l’aide d’un revêtement bitumineux monocouche associé à un enrobé. « Pour nous, ce chantier représente une double réussite, conclut Benoît Chauvin. D’abord parce qu’il a été effectué dans les temps. Ensuite, parce qu’il a fallu gérer le plus intelligemment possible ces différentes terrasses, tout en apportant les solutions les mieux adaptées. » BC LES INTERVENANTS Maître d’ouvrage : Crédit Agricole Architectes : Cabinets In Situ (Nantes) et Guiolet-Belbeoc’h Économiste : PMC Entreprise d’étanchéité : O. Hervieux Complexe végétalisé : Le Prieuré Produits d’étanchéité : Siplast-Icopal • Terrasse supérieure : Paradienne R3 + Paradienne 30 • Terrasse végétalisée : Paradienne SVV + Graviflex • Terrasses jardins et zones piétonnes : procédé Gravi EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 29 © Pyc A P P L I C AT I O N > AQUARIUM DU TROCADÉRO < La dalle d’accès pompiers fait face à l’entrée de l’aquarium, la seule installation visible de l’extérieur. Car pas question de défigurer un site classé aux Monuments historiques. Sous l’étanchéité, les vagues S’il a raté son entrée sur la scène médiatique, l’aquarium du Trocadéro n’en reste pas moins une vraie réussite architecturale. Parfaitement intégrée au site, cette structure de béton armé est totalement dissimulée sous une succession de terrasses jardins. T rois concours publics annulés coup sur coup. Un feuilleton juridico-financier de vingtquatre mois mettant en cause les conditions d’attribution du marché par la Mairie de Paris au groupe japonais Morita. Et enfin, une fuite dans le grand bassin repoussant d’un mois encore l’ouverture des installations. La reconstruction de l’aquarium du Trocadéro se voulait une opération médiatique. C’est réussi. Mais son nouveau gestionnaire, la Scat, n’espérait sûrement pas ce genre de publicité. Si ces mésaventures à répétition ont fait couler de l’encre, elles ont aussi relégué au second plan la dimension technique d’un chantier qui reste malgré tout l’un des plus importants de l’année 2005 dans la capitale. L’idée : redonner vie au premier aquarium construit en 1878, à l’occasion de l’Exposition universelle, et fermé en 1985 pour des raisons de sécurité. Sur le plan architectural, le projet reste incontestablement une réussite. L’ouvrage est complexe : un casse-tête de niveaux, de volumes et de formes courbes. Coincée entre le palais de Chaillot et l’avenue des Nations-Unies, la structure et ses 10 000 m2 de béton armé ont été enterrés en lieu et place de l’ancien aquarium. Car pas question de toucher au site prestigieux et classé aux Monuments historiques. Seule installation visible de l’extérieur : l’entrée, avec son auvent censé évoquer la forme d’une vague. Quant au cœur du site – quarantetrois bassins, quatre salles de cinéma, trois studios et un plateau de télévision –, il est entièrement dissimulé sous une succession de terrasses jardins. Des difficultés d’accès Il faudra un peu plus d’un an aux équipes de Linéa BTP pour étancher la totalité de ces 6 000 m2 de surface. « Comme souvent, notre intervention était prise entre le marteau et l’enclume, explique Madjid Brouk, responsable du département étanchéité pour l’Île-de-France. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 · 29 EI 10_version5 1/06/06 17:59 Page 30 A P P L I C AT I O N > © Linéa BTP D’un côté, nous étions tributaires de la réception des supports, et les blocages n’étaient pas rares. De l’autre, il fallait respecter un phasage des travaux contraignant. » Une opération où l’étanchéité va être particulièrement exposée. Le site est étroit, rapidement envahi par les différents corps d’état. Et surtout, l’accès à l’aquarium implique forcément un passage par les terrasses. Durant toute la durée du chantier, trois trémies en surface vont rester ouvertes afin de permettre l’acheminement du matériel jusqu’aux entrailles de l’installation. Une contrainte à laquelle s’ajoute une menace supplémentaire : la terre végétale. Quelques milliers de mètres cubes seront rapportés sur les différents niveaux de jardin. À cette étape, le risque est que les dégradations du revêtement passent tout simplement inaperçues. < Protection en dalles béton désactivé pour la rotonde, qui associe une terrasse jardin et une zone piétonnière. zone de 1 000 m2 dimensionnée pour recevoir des véhicules lourds et entièrement protégée par un dallage en béton coulé de 12 cm. En fait, seules certaines terrasses de l’entresol et quelques loggias seront étanchées à l’aide d’un revêtement bicouche élastomère, « uniquement en raison de difficultés d’accès qui rendaient impossible la mise en œuvre de l’asphalte », précise Madjid Brouk. « Toutes les équipes étaient encordées » Au cœur des jardins trône le seul vestige du premier aquarium construit en 1878. Feuille bitumineuse et asphalte gravillonné La première préoccupation sera donc de protéger l’étanchéité. Comment ? D’abord par le choix d’un système en isolation inversée pour la plupart des terrasses. Un moyen simple d’améliorer la résistance à la compression du complexe, grâce notamment ici à l’utilisation d’un isolant en polystyrène extrudé. Ensuite, la stratégie consistera à employer une étanchéité mixte. Association vertueuse d’une feuille bitumineuse manufacturée et d’un asphalte gravillonné réputé pour sa robustesse et sa bonne tenue face aux aléas de chantier. Avantage non négligeable : il est aussi naturellement antiracine. C’est également cette configuration qui sera retenue pour l’accès pompiers face à l’entrée de l’aquarium, une 30 · © Pyc > Un site étroit, 6 000 m2 de surface à étancher, des milliers de mètres cubes de terre et plusieurs niveaux de terrasses jardins: le chantier cumulait les difficultés. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 10 · JUIN 2006 Dernier ouvrage de taille à traiter, l’escalier principal et sa paroi porteuse. Une paillasse de 250 m2 plongeant à l’intérieur du site. Pas d’asphalte évidemment sur ce support incliné, mais un revêtement bitumineux avec une deuxième couche renforcée par une armature en polyester non tissé de 180 g/m2. Seule véritable particularité : le nombre important d’émergences à étancher, principalement des plots en béton, solidaires de la paillasse et placés là pour éviter des phénomènes de ripage sur l’escalier accroché en tête. « Techniquement, ce type de points singuliers ne pose guère de difficultés, concède le responsable de Linéa BTP. Toutefois, au vu de la pente, toutes les équipes étaient encordées. Ce qui tendait bien sûr à compliquer le déroulement des opérations. » Pour le moment, le public se contentera d’admirer cet ensemble de terrasses, l’unique partie visible de l’aquarium. Quant aux quinze mille poissons de cinq cents espèces différentes et aux animations audiovisuelles, il faudra encore patienter. Repoussée de semaine en semaine depuis mars, l’ouverture a finalement été reportée à la mi-juin. Restera alors pour le visiteur à s’acquitter d’un ticket d’entrée au tarif plutôt salé de vingt-cinq euros par personne. BC LES INTERVENANTS Maître d’ouvrage : Scat, Société de construction de l’aquarium du Trocadéro, filiale du groupe Morita Maîtrise d’œuvre : cabinet MP&A – Christian Marina et Gérard Philippick Gros œuvre : Lainé-Delau Étanchéité : Linéa BTP (Agence Île-de-France)