Frère John - Paroisses de Roanne

Transcription

Frère John - Paroisses de Roanne
Présentation de frère John
« Je me présente. Je suis né à Philadelphie. Je vis depuis 40 ans dans la communauté de Taizé,
je suis venu deux fois avec des jeunes en 1968, j’étais en recherche. Puis en 1974, je suis entré
dans la communauté. »
L'histoire de Taizé commence en 1940 par Roger Schutz. Il avait fait des études
théologiques parce que son père, pasteur, l’y avait poussé mais il n’avait pas l’intention
d’avoir un ministère paroissial.
Il a compris très tôt que pour transmettre l’évangile, la parole ne suffit pas s’il n’y a pas une
vie derrière… sinon ça ne touche pas les cœurs.
Il faut des signes concrets. Une communauté de personnes qui vivent ensemble et qui
partagent tout. Il n'y a pas de tradition monastique chez les protestants mais Frère Roger se
sentait interpellé par la vie monastique catholique. Il n’y avait pas de communauté de cet
ordre là son époque. Tentative de communauté en Suisse.
Il voulait être près de ceux qui étaient victime de la guerre (1939/1945). Il a acheté une
maison dans le village de Taizé parce que c'était le plus pauvre, le plus loin de tout et
c'était tout près de la ligne de démarcation. Il s’y est installé, et il a commencé à y vivre
seul, en aidant les juifs à passer en France libre, avec l'aide de sa sœur.
Il a pu échapper à la gestapo en fuyant en Suisse.
Taizé c'est vivre au jour le jour, avec la prière trois fois par jour, le travail et l’accueil.
Frère Roger accueillait les prisonnier de guerre. Après quelques années, la Communauté de
frères est née, avec communauté des biens et décisions prises ensemble.
Aujourd’hui, la Communauté se compose d'une centaine de frères des différentes
confessions chrétiennes, sauf orthodoxe.
Proposition de rencontres d’une semaine, quinze jours mais en retournant chez soi.
Il ne voulait pas faire un mouvement autour de Taizé.
Notre chemin n’était pas la recherche théologique mais vivre l’Œcuménisme en partageant
une vie fraternelle.
D’ailleurs, on ne parle pas d’œcuménisme à Taizé, frère Roger préfère le mot
« réconciliation » ou « amitié ».
"Va d’abord te réconcilier avec ton frère avant d’aller à l’autel."
Découvrir les dons que Dieu a placé en chacun. Écouter les autres pour enrichir sa propre foi !
Amour de la Parole de Dieu. Reconnaissons que les orthodoxes ont beaucoup de chose à nous
apprendre.
Quels sont les dons de l’Église catholique ? L'Eucharistie comme source d’unité et un
pasteur universel (le Pape). Pour tenir ensemble toutes les tendances. Cette unité, c'est la
grande force des catholiques.
À Taizé, on vit une grande unité mais il y a toujours un chemin à faire.
Les gens ont commencés à venir à Taizé en 1960, surtout des jeunes qui étaient en
recherche. Frère Roger trouvait que c’était important de les accueillir mais on ne savait pas
comment. On a commencé à les accueillir un peu loin (à 3 km) et au départ, on pensait
n'accueillir que les garçons. Mais on s’est vite rendu compte que cela n’allait pas.
Entre la communauté œcuménique des frères et les jeunes, il y a un lien très important.
Frère Roger a été observateur au concile Vatican II et il avait l’espérance d’une unité entre les
Eglises. Beaucoup pensaient que l'unité arriverait dans les 10 ans.
Mais il y a eu des résistances… Après Vatican II cela est retombé.
Et puis, les jeunes sont venus à Taizé : cela a été perçu comme une réponse de Dieu de ne pas
avoir peur et que cette unité peut avancer.
Est-ce que les jeunes d’aujourd’hui sont différents de ceux des débuts ?
L’être humain ne change guère. Soif de vie plus grande, soif d'aimer et d'être aimé.
Les changements sont dans la société qui a évolué.
Changements :
Aujourd’hui, il y a moins d’espoir, plus d’incertitude face à l’avenir. Plus de fragilité dans les
familles. Plus d’ignorance sur les bases de la foi. Peu sont pratiquants. Ce qui est positif : c'est
qu'ils sont aussi moins résistants pour écouter les réflexions bibliques.
Frère Roger ne souhaitait pas faire quelque chose à part.
A Taizé, nous vivons un pèlerinage de confiance. En route vers une église réconciliée.
Dynamique du provisoire. On cherche un monde plus humain. Confiance en Dieu et confiance
les uns dans les autres, qui en découle.
Il y a deux ans, projet « vers une nouvelle solidarité ». La seule solution c’est de chercher
ensemble une solution. Si on met plein d’étincelles ensemble on fait un feu !
En 2015 :
75 ans de la communauté, 100 ans (anniversaire de la naissance de frère Roger) et 10 ans de
sa mort.
Pour marquer ces anniversaires, souhait de ne pas regarder avec nostalgie vers le passé mais
projet : "Vers une Nouvelle Solidarité". Chaque année un thème. Cette année : Chercher la
communion visible de ceux qui aiment le christ.
La petite fraternité provisoire, c’est cela !
Entre 5 et 10 communautés provisoires vont se vivre !
Vivre des petites choses sans se couper de l’Église. Voici la recherche de Taizé.
Questions :
- Comment a démarré l’idée des rassemblements européens de Taizé ?
L’idée est venue de ce que les jeunes disaient à Taizé « on arrive à prier ici, mais quand on
rentre chez nous, on n’y arrive pas » Comment aider les jeunes dans leur quotidien ? On a
décidé d’aller vers leur lieu de vie, chez eux.
Logement chez l’habitant, échange dans les paroisses, puis prière ensemble et atelier dans
l’après midi. Lien avec Taizé et la vie au quotidien. L’an dernier à Strasbourg, ce sont les
protestants qui ont invités les rencontre Européennes de Taizé.
- Depuis 40 ans que vous accompagnez des jeunes, quelle évolution de notre église voyezvous à travers ces jeunes ?
Dans les années où les jeunes commençaient à venir : il y avait surtout des 20 / 25 ans.
Maintenant beaucoup de 17/ 18 ans. Ils viennent avec leur lycée ou leur aumônerie, en
groupe. Certains sont touchés et reviennent seuls. Il y a aussi des jeunes de 25 / 35 ans : on
fait plus les choix de vie à cet âge là maintenant. L’été, il y a un groupe spécialement pour
eux.
Par rapport à l’Eglise, il y une évolution : il y a moins de jeunes qui ont déjà une expérience
de vie d’église. Ils cherchent sens à leur vie.
- Comment on décide les choses à Taizé ?
Pas de vote. On se consulte beaucoup. On est entre 50 à 70 frères sur place qui vivent à Taizé.
Chacun a son rôle. Frère Aloïs, le prieur, écoute tout le monde par petits groupes, et prend la
décision. Une fois par an, il y a un conseil : s’assoir et discuter pendant 5 jours. C’est
informel. C’est très mystérieux, comment les décisions se prennent. Quelqu’un a une idée, on
prie et puis on en parle un peu comme dans une famille. On essaie puis on revient parfois en
arrière.
- Thème qui nous touche, thème de l’amitié (livre de frère John)
Ce mot amitié revient souvent à Taizé. L'Amitié, c’est quelque chose qui résiste.
Taizé propose une expérience d’amitié avec Dieu.
On m’a déjà dit : "vous êtes tout le temps seul en voyage", mais je ne suis pas seul, j’ai des
amis. Ce sont des amis en Christ. Jésus a dit : "Je vous appelle amis".
On est tous amis de Jésus. Réinventer la vie chrétienne à l’heure de la mondialisation.
- Taizé propose aussi des temps de ressourcement pour les adultes.
L’importance de venir une semaine et pas seulement une journée, (on n'est pas loin, du coup,
on reste moins longtemps). Il faut plusieurs jours pour rentrer dans la démarche de Taizé. A
partir du mercredi, il y a un changement.
Une chose est intéressante : beaucoup de jeunes disent « C’est beau il y a une structure dans la
journée » Rythme de prière et de vie, ça aide beaucoup.
- Conseils pour continuer l'œcuménisme :
-
Se visiter, prier ensemble, servir les autres (oeuvres caritatives)
Faire de toutes petites choses
- À Taizé, nous sommes appelés à vivre une parabole de communion
Taizé n'est pas un modèle ni un exemple. Il ne faut pas vouloir créer la même chose. Ça serait
artificiel. S’inspirer de quelque chose mais trouver ce qui convient chez nous, se laisser
inspirer... Chacun peut créer.
La présence de la petite fraternité à Roanne pour 5 semaines est une parabole.

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