L`invention de la citoyenneté dans l`Antiquité - falba

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L`invention de la citoyenneté dans l`Antiquité - falba
Seconde
2015-2016
NB : ce qui suit n'est qu'une proposition de plan, avec une sélection de documents. Ce fichier ne
remplace pas le cours, il le complète ; la participation et la prise de notes restent essentielles.
3. L'invention de la citoyenneté
dans l'Antiquité
A. La démocratie des Athéniens
A.1. Être citoyen athénien
La notion de cité
Les institutions athéniennes
Les cérémonies civiques
A.2. Limites de cette démocratie
L'exclusion des non-citoyens
Les imperfections
B. La citoyenneté sous l'Empire
B.1. SPQR
Les institutions romaines
Les différents statuts
B.2. La romanisation
→ La table claudienne
→ L'édit de Caracalla
Histoire
Thème 2 – L'invention de la citoyenneté dans le monde antique, 7 à 8 h
Questions obligatoires.
Citoyenneté et démocratie à Athènes (Ve-IVe siècle av. J-C.)
• La participation du citoyen aux institutions et à la vie de la cité : fondement de la démocratie
athénienne.
• La démocratie vue et discutée par les Athéniens.
Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIe siècle)
• L'extension de la citoyenneté à la Gaule romaine : les tables claudiennes.
• L'extension de la citoyenneté à l'ensemble de l'empire : l'édit de Caracalla.
Programme d'histoire en classe de seconde générale, BOÉN n° 4 du 29 avril 2010. → éduscol.
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A. La démocratie des Athéniens
A.1. Être citoyen athénien
Pourquoi Athènes ?
En blanc, les principales cités grecques ; en jaune, les cités phéniciennes.
Parmi les centaines de cités grecques de l'Antiquité, nous sommes assez bien documentés sur
seulement deux d'entre-elles, grâce à deux auteurs :
• Xénophon (Ξενοφῶν), La Constitution des Spartiates (Λακεδαιμονίων Πολιτεία) ;
• Aristote (Ἀριστοτέλης), La Constitution des Athéniens (Ἀθηναίων πολιτεία).
→ La Constitution des Lacédémoniens (sur le site d'Ugo Bratelli) ;
→ La Constitution des Athéniens (sur le site de Philippe Remacle).
Pourquoi le Ve siècle avant notre ère ?
En -507, réforme de Clisthène : début du gouvernement démocratique athénien.
De -490 à -479, guerres médiques : montée de la puissance athénienne.
De -431 à -404, guerre du Péloponnèse : défaite face aux Spartiates.
Au Ve siècle avant notre ère, Athènes est non seulement une démocratie, mais avec le stratège
Périclès à sa tête elle est la plus puissante cité grecque, dominant un vaste territoire.
2
La notion de cité
La cité (πόλις) est, au sens antique :
• une communauté d'hommes ;
• un territoire avec une ville ;
• un État souverain.
Les Athéniens (Αθηναιοι) n'habitent donc pas Athènes (Αθηναι) : ils sont Athènes.
Chaque citoyen a des droits politiques & juridiques, mais aussi des devoirs fiscaux et
militaires envers la cité.
Or, la guerre et l'économie ont une influence sur la politique à partir du VIIe siècle :
• le commerce des produits d'artisanat enrichit une élite non-aristocratique ;
• la phalange des hoplites (οπλίται), à l'armement uniforme, est égalitaire.
D'où une longue évolution, les Athéniens hésitant entre plusieurs régimes politiques.
Dates
Changements de régime politique
Créations d'institutions
-683
fin de la royauté à Athènes :
pouvoirs aux aristocrates (les Eupatrides)
Archontes et Aréopage
-621/-620
réforme de Dracon : lois écrites
-594/-593
réforme de Solon : pouvoirs aux riches
-561/-510
tyrannie de Pisistrate puis d'Hippias
-508/-507
réforme de Clisthène : démocratie
Prytanes, stratèges et tirages au sort
-487
Éphialtès : l'Aréopage perd tout pouvoir
archontes tirés au sort ; ostracisme
-451
réforme de Périclès
indemnités aux bouleutes et héliastes
-417/-416
Ecclésia, Boulè et Héliée
fin de l'ostracisme, l'Héliée contrôle le législatif
-411
coup d'État des Quatre-Cents : oligarchie
indemnités supprimées
-404/-403
Trente tyrans : retour de l'oligarchie
suppression de l'Héliée, Aréopage restauré
-403/-399
restauration de la démocratie
indemnité aux membres de l'Ecclésia
-322
domination macédonienne : oligarchie
suppression de l'Ecclésia
-196
domination romaine : oligarchie
cité fédérée intégrée à une province
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Définitions des régimes politiques antiques :
• monarchie (μοναρχία), gouvernement d'un seul (μόνος) ;
• tyrannie (τυραννία), gouvernement d'un tyran (τύραννoς) ;
• aristocratie (αριστοκρατία), gouvernement des meilleurs (άριστός) ;
• oligarchie (ολιγαρχία), gouvernement d'un petit nombre (όλίγος) ;
• démocratie (δημοκρατία), gouvernement par le peuple (δήμος).
Le plus grand nombre
Un petit nombre
Un seul
Pour le bien de tous
démocratie
isonomie
aristocratie
compétence
monarchie
efficacité
Pour son bien propre
démagogie
démesure
oligarchie
discorde
tyrannie
atteinte aux valeurs
D'après Hérodote (Ἡρόδοτος), l'Enquête (Ἱστορίαι), livre III, 80-83, Ve siècle av. n. ère.
Les principes de la démocratie athénienne sont :
• l'isonomie (ίσονομία), la même loi pour tous ;
• l'iségorie (ίσηγορία), l'égalité du droit de parole ;
• l'isocratie (ίσοκρατία), l'égalité dans l'exercice du pouvoir ;
• l'autochtonie (άυτόχθωνία), le droit du sang et du sol.
Les institutions athéniennes
L'Ecclésia (Εκκλησία) : assemblée du peuple, composée des citoyens.
La Boulè (Βουλή) : conseil législatif & exécutif, composé de 500 bouleutes (βουλευταί) tirés au sort.
Le Prytanée (Πρυτανειον) : commission permanente, composée de 50 prytanes (πρυτάνεις) pour
un mois.
Les tribunaux :
• l'Aéropage (Αρειος πάγος) : ancien tribunal, composé des archontes (άρχοντες) sortis de
charge ;
• l'Héliée (Ήλιαία) : tribunaux populaires, composés de 6 000 héliastes (Ήλιασταί) tirés au sort.
Les magistratures :
• les archontes (άρχοντες) : commandeurs, neuf tirés au sort ;
• les stratèges (στρατηγόι) : généraux, dix élus par l'Ecclésia ;
• l'épistate (έπιστάτης) : président du conseil, un des bouleutes tiré au sort chaque jour.
Les procédures :
• les probouleuma (προβούλευμα) : propositions de loi de la Boulè auprès de l'Ecclésia.
• la graphè para nomon (γραφή παρά νόμων) : mise en accusation par la Boulè d'une loi de
l'Ecclésia.
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Les cérémonies civiques
Les cérémonies offrent l'occasion d'exprimer la cohésion civique, notamment lors des
festivals religieux tels que les Panathénées ou les Dionysies :
toute la cité était présente à la pompè (πομπή), la procession, puis au banquet qui suit le sacrifice,
enfin aux concours (gymniques, hippiques, musicaux ou poétiques), aux spectacles et à la veillée.
La frise du Parthénon, de 160 m de long sculptée par l'atelier de Phidias, représente la
procession des Grandes Panathénées (Παναθηναϊκός) qui avait lieu tous les quatre ans.
→ www.parthenonfrieze.gr
L'archonte-roi reçoit le peplos devant Athéna & Héphaïstos.
Les animaux destinés au sacrifice.
Après le sacrifice, les os étaient brûlés sur l'autel avec de la graisse (la fumée et l'odeur étant
la part des dieux), la peau était vendue, tandis que les viscères et la viande rôties sur des broches
servaient au banquet réunissant les citoyens.
Les pièces de théâtre étaient représentées lors des fêtes religieuses, les citoyens pauvres
touchaient une indemnité pour s'y rendre. Les sujets sont moraux, parfois patriotiques, tel
qu'Eschyle (Αἰσχύλος), les Perses (Πέρσαι) en -472 ; ou critiques, Aristophane (Ἀριστοφάνης),
l'Assemblée des femmes (Ἐκκλησιάζουσαι) en -392.
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Les funérailles publiques des guerriers morts au combat sont aussi une occasion de renforcer
la cohésion de la cité. Par exemple en -431, au début de la guerre du Péloponnèse.
Le même hiver, les Athéniens, conformément à la tradition, célébrèrent aux frais de l'État les
funérailles des premières victimes de la guerre. En voici l'ordonnance. On dresse une tente sous laquelle
l'on expose trois jours auparavant les restes des défunts. Chacun apporte à son gré des offrandes à celui
qu'il a perdu. Lors du convoi, des chars amènent des coffres de cyprès ; il y en a un par tribu, où l'on
renferme les restes de tous les membres d'une tribu. Une litière vide et drapée est portée en l'honneur des
disparus, dont on n'a pas retrouvé les corps, lors de la relève des cadavres. Tous ceux qui le désirent,
citoyens et étrangers, participent au cortège. Les femmes de la parenté se placent près du sépulcre et
poussent des lamentations. Puis on dépose les restes dans le monument public, qui se dresse dans le plus
beau faubourg. C'est là que de tout temps on inhume ceux qui sont morts à la guerre ; on a fait néanmoins
une exception pour les morts de Marathon ; en raison de leur courage éminent on les a inhumés sur le lieu
même du combat. L'inhumation terminée, un orateur, désigné par la république parmi les hommes les
plus remarquables et les plus considérés, fait l'éloge funèbre qui s'impose. Puis l'on se retire. Tel est le
cérémonial des funérailles. Durant toute cette guerre, chaque fois que l'occasion s'en présenta, on respecta
cette tradition. Pour faire l'éloge des premières victimes, ce fut Périclès, fils de Xanthippos, qui fut choisi.
Thucydide, La guerre du Péloponnèse, II, 34. Trad. Jacqueline de Romilly, Paris, éd. Les Belles Lettres, 1991.
A.2. Limites de cette démocratie
L'exclusion des non-citoyens
Estimations de la population athénienne :
-431 : 45 000 citoyens, 150 000 femmes & enfants, 70 000 métèques et 110 000 esclaves.
-313 : 21 000 citoyens, 70 000 femmes & enfants, 35 000 métèques et 400 000 esclaves.
Les mineurs n'ont pas la citoyenneté. Au IVe siècle av. n. ère, l'éphèbe (ἔφηβος) doit
accomplir une initiation militaire de ses 18 à 20 ans avant d'avoir le titre de citoyen. Il faudra qu'il
attende l'âge de 30 ans pour être héliaste ou bouleute.
Les femmes ne sont pas des citoyens. Sur le plan religieux, elles participent aux processions,
sont présentes dans les sanctuaires, mais ne sacrifient pas elles-mêmes et ne participant pas aux
banquets.
Les étrangers résidants ont le statut de métèque (μέτοικος), « celui qui habite avec nous ». Ils
peuvent venir d'autres cités ou être barbares (Syriens, Lydiens, Phrygiens... selon Xénophon).
Ils payent une taxe spéciale, sont libres, participent à la procession des Panathénées mais pas
au banquet et ne peuvent devenir citoyen qu'exceptionnellement : en -507, lors de la réforme de
Clisthène, ou lors de la guerre du Péloponnèse pour les survivants des cités alliées de Platée et de
Samos détruites par les Spartiates. Ils servent dans l'armée et la marine.
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Décret sur les Platéens. Hippocrate a dit : à dater de ce jour, les Platéens seront citoyens
d’Athènes. Ils jouiront de tous les droits de l’Athénien, tant religieux que civils.
Sont exceptés de cette disposition les sacerdoces et emplois sacrés, propres à quelques
familles, et la dignité d’archonte. L’exception n’aura pas lieu à l’égard de leurs enfants.
On distribuera les Platéens dans les dèmes et dans les tribus.
Cette répartition terminée, aucun Platéen ne pourra devenir citoyen d’Athènes, à moins
qu’il n’obtienne du Peuple cette faveur.
Démosthène (Δημοσθένης), Apollodore contre Nééra, IVe siècle av. n. ère.
Les esclaves (δούλος) sont majoritaires dans les grandes propriétés agricoles , dans les mines
et les carrières, ils sont très nombreux dans l'administration et l'artisanat. Les esclaves affranchis
deviennent des métèques.
En guerre ils servent comme valets ; ils furent présents à Marathon.
Les imperfections
Les imperfections du régime démocratique sont mises en lumière dès le Ve siècle :
démagogie, abstentionnisme, monopole du pouvoir par une élite, anarchie, ignorance des
électeurs, manipulation de l'opinion, dictature de la majorité...
Périclès avait acquis une autorité qui lui permettait de contenir le peuple tout en respectant
sa liberté. [...] Théoriquement le peuple était souverain, mais en fait l'État était gouverné par le
premier citoyen de la cité.
Thucydide, Guerre du Péloponnèse, II, 65, Ve siècle av. n. ère.
Diceopolis : Jamais encore depuis que je vais au bains, je n'ai souffert de la potasse qui me
piquait les yeux, comme je souffre aujourd'hui, où une assemblée régulière était convoquée pour
l'aurore, de trouver la Pnyx vide, comme vous voyez. Nos gens cependant bavardent sur l'Agora,
et pêle-mêle fuient devant la corde vermillonnée. [...] Mais la paix et les moyens de la faire, c'est le
cadet de leurs soucis. Ô Patrie, ô ma patrie !
Et moi, toujours le tout premier, j'arrive à l'assemblée, je m'assieds ; puis, comme je suis seul,
je geins, je baille, je m'étire, je pète, je ne sais que faire, je dessine sur le sol, je m'arrache des poils,
je fais mes comptes. Je regarde au loin du côté de mon champ, amoureux que je suis de la paix.
Aristophane, Les Acharniens, vers 17-42, IVe siècle av. n. ère.
8
La seconde : Ben quoi ? Ils ne boivent pas, à l'Assemblée ?
Praxagora : C'est ça ! Tu te figures qu'ils boivent ?
La seconde : Oui, par Diane ! Et du corsé ! En tout cas, leurs décisions, quand on y réfléchit, c'est comme
s'ils étaient soûls : elles divaguent. Et puis, ils font des libations, parbleu ! Ou bien à quoi rimeraient tant
de prières, si le vin n'était pas de la partie ? Et ils s'engueulent comme des pochards, et celui que le vin a
mis hors de ses gonds, les archers l'embarque. […]
Praxagora : Je supplie les dieux d'accorder à nos délibérations des suites salutaires ! Moi qui ai place à part
entière, tout comme vous, dans la communauté de ce pays, je suis ulcéré, accablé de notre conduite
politique ! Elle est gangrénée. Je constate qu'elle donne les leviers de commande à des malfaiteurs. S'il y en
a un qui se comporte bien pendant un jour, pendant dix jours il entasse les méfaits. On passe les
responsabilités à un autre ? Il fera encore bien pire ! Ah ! Ce n'est pas facile de chapitrer des hommes aussi
contrariants que vous ! Ceux qui sont pleins de bon vouloir à votre égard, vous les redoutez ; et ceux qui
ne vous veulent pas de bien, à tout coup vous êtes à leurs genoux. L'assemblée ? Il fut un temps où nous la
désertions totalement, mais du moins nous étions d'accord sur la canaillerie d'Argyrrhios [qui avait obtenu
une allocation de trois oboles à chaque citoyen pour chaque séance à laquelle il assisterait] ! À présent,
nous y venons ; mais celui qui touche l'allocation le porte aux nues, tandis que celui qui ne la touche pas
crie : à mort les profiteurs d'assemblée qui font la chasse aux allocations !
[…]
Et de tout ça, c'est vous autres, peuple d'Athènes, qui êtes responsables. Vous drainez les fonds publics
pour vos allocations, et vous n'avez d'yeux, chacun, que pour votre profit particulier. Et l'État, lui, il
chaloupe comme un chien boiteux. Mais si vous m'en croyez, vous vous en tirerez encore : c'est aux mains
des femmes, vous m'entendez, qu'il nous faut confier l'État. Après tout, c'est bien à elles que nous donnons
l'emploi, dans nos ménages, d'avoir la haute main sur la gestion !
Aristophane, L'Assemblée des femmes, vers 396 av. n. ère.
La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours !
Michel Audiard, XXe siècle.
The best argument against democracy is a five-minute conversation with the average voter.
Winston Churchill, XXe siècle.
Il est démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort,
et oligarchique qu'elles soient électives.
Aristote, Les Politiques, IV, 9, IVe siècle av. n. ère.
Democracy is two wolves and a lamb voting on what to have
for lunch. Liberty is a well-armed lamb contesting the vote.
Benjamin Franklin, XVIIIe siècle.
9
Le peuple athénien a toujours ressemblé à un navire : tant que ceux qui sont à bord
redoutent la tempête qui menace, ils sont tous d'accord pour obéir au pilote et remplir leurs
devoirs ; mais quand ils n'ont plus peur, ils se mettent à mépriser ceux qui les commandent et à se
disputer avec eux, car leurs avis diffèrent : les uns veulent poursuivre le voyage, les autres
contraindre le pilote à toucher terre ; les uns déploient les voiles, les autres ordonnent de les
ramener. Leurs disputes offrent un spectacle honteux à ceux qui les regardent de l'extérieur et
mettent en danger leur propre sécurité.
Polybe, Histoire, VI, 44, IIe siècle av. n. ère.
Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison.
Michel Colucci, XXe siècle.
La République est incroyablement démocratique… envers ses ennemis.
Emil Julius Gumbel, XXe siècle.
Nous organiserons des élections libres quand l'opposition n'aura aucune chance de les gagner.
Hugo Banzer Suárez, XXe siècle.
Dans ses relations avec les autres cités, la démocratie athénienne fut nettement tyrannique,
les Athéniens ne se mettaient pas sur un pied d'égalité avec les autres cités.
La ligue de Délos avait été créé en -477 comme une alliance de cités grecques contre les
Perses : elle fut transformée en hégémonie athénienne, avec serment de fidélité et d'obéissance,
transfert du trésor de l'île de Délos sur l'Acropole d'Athènes, paiement d'un tribut régulier,
privilège du monnayage d'argent et suppression du conseil fédéral.
D'où la guerre du Péloponnèse (de -431 à -404), entre la ligue de Délos et l'autre alliance de
cités grecques, la ligue du Péloponnèse (dominée par les Spartiates et les Corinthiens).
Many forms of Government have been tried, and will be tried in this world of sin and woe. No
one pretends that democracy is perfect or all-wise. Indeed, it has been said that democracy is the
worst form of Government except all those other forms that have been tried from time to time.
Winston Churchill, House of Communs speech, 11 novembre 1947.
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B. La citoyenneté sous l'Empire
Principales étapes de l'histoire romaine (ab Vrbe condita)
-753 (1 AVC) :
fondation de l'Vrbs par Romulus.
-509 (245 AVC) :
proclamation de la Res Pvblica Romana par Lucius Iunius Brutus (Lex Ivnia).
-27 (727 AVC) :
partage des provinces ; le Sénat octroie le titre d'Avgvstvs à Gaius Julius Caesar.
235 (988 AVC) :
assassinat de Marcus Aurelius Severus Alexander.
476 (1229 AVC) :
abdication de Flavius Romulus Augustulus.
1453 (2206 AVC) :
prise de Constantinople et mort de Constantinos XI Dragasès Palaiologos.
Avrevs frappé en -19.
In consulatu sexto et septimo, postquam bella civilia exstinxeram per consensum universorum potitus
rerum omnium, rem publicam ex mea potestate in senatus populique Romani arbitrium transtuli.
Quo pro merito meo senatus consulto Augustus appellatus sum et laureis postes aedium mearum vestiti
publice coronaque civica super ianuam meam fixa est et clupeus aureus in curia Iulia positus, quem mihi
senatum populumque Romanum dare virtutis clementiaeque iustitiae et pietatis causa testatum est per eius
clupei inscriptionem. Post id tempus auctoritate omnibus praestiti, potestatis autem nihilo amplius habui quam
ceteri qui mihi quoque in magistratu conlegae fuerunt.
Tertium decimum consulatum cum gerebam senatus et equester ordo populusque Romanus universus
appellavit me patrem patriae idque in vestibulo aedium mearum inscribendum et in curia Iulia et in foro
Augusto sub quadrigis, quae mihi ex senatus consulto positae sunt, censuit. Cum scripsi haec, annum agebam
septuagensumum sextum.
Dans mes sixième et septième consulats, après que j'eus éteint les guerres civiles, devenu par le
consentement de tous maître de toutes les affaires, j'ai transféré la république de ma puissance [potestas] à
l'arbitrage du Sénat et peuple romain.
Pour mes mérites, je fus alors appelé Auguste, en vertu d'un sénatus-consulte ; les montants des portes de
ma maison furent publiquement revêtus de lauriers ; une couronne civique fut fixée au-dessus de ma porte ;
dans la Curie julienne, on plaça un bouclier d'or que me dédièrent le Sénat et le peuple romain pour ma vertu,
ma clémence, ma justice et ma piété, ainsi que l'atteste l'inscription gravée sur ce bouclier. À partir de ce
moment je l'ai emporté sur tous en autorité [avctoritas], mais je n'ai eu rien de plus en puissance [potestas] que
tous les autres qui avaient été mes collègues comme magistrats.
Alors que je gérais mon treizième consulat, le Sénat, l'ordre équestre et le peuple romain tout entier m'ont
appelé père de la Patrie. Cela fut gravé dans le vestibule de ma maison, dans la Curie julienne et au Forum
d'Auguste sur la base d'un quadrige que le Sénat, en vertu d'un sénatus-consulte, décida d'y placer en mon
honneur.
Sources : Auguste, Res Gestae Divi Augusti, paragraphes 34 et 35, an 13. → Traduction française.
11
B.1. SPQR
Galleria Vittorio Emanuele II, Milano. SPQR :
Senatvs PopvlvsQve Romanvm ; Sono Pazzi Questi Romani ; Sono Porci Questi Romani.
Les institutions romaines
Le princeps (le prince, l'empereur) a les pouvoirs de la tribvnitia potestas (présidence du Sénat,
droit de veto), de la censoria potestas (censvs, albvm, nota censoria, adlectio), l'imperivm proconsvlare
(gestion des provinces impériales) et possède le fiscvs Caesaris.
Le Sénat gère la Ville (Rome), l'Italie, les provinces sénatoriales, le budget (aerarivm Satvrni),
contrôle les magistrats, vote les senatvs-consvlta, donne l'imperivm proconsvlare et les tribvnicia
potestas au princeps.
IMP CASAR DIVI F AVGVSTVS PONTIFEX MAXIM COS XIII IMP XX TRIBVNIC POTEST
XXXVII P P
TI CAESAR DIVI AVGVSTI F DIVI IVLI N AVGVST PONTIF MAXIM
COS IIII IMP VIII TRIB POTEST XXII DEDERE
Imp(erator) Ca[e]sar divi f(ilivs) Avgvstvs pontifex maxim(vs) co(n)s(vl) XIII imp(erator) XX tribvnic(ia)
potest(ate) XXXVII p(ater) p(atriae) / Ti(berivs) Caesar divi Augvsti f(ilivs) divi Iuli n(epos) Avgvst(vs)
pontif(ex) maxim(vs) co(n)s(vl) IIII imp(erator) VIII trib(vnicia) potest(ate) XXII dedere
L'empereur César, fils du dieu, Auguste, grand pontife, consul treize fois, salué vingt fois empereur, en sa
trente-septième puissance tribunicienne, père de la Patrie ;
Tibère César, fils du divin Auguste, petit-fils du divin Jules, Auguste, grand pontife, consul quatre fois,
salué huit fois empereur, en sa vingt-deuxième puissance tribunicienne ; ils ont donné.
Inscription sur un pont près d'Ariminvm (Rimini) commencé en 13 (sous Auguste) et terminé en 24 (sous Tibère).
Source : Hermann Dessau, Inscriptiones latinae selectae, 1892. ILS 113 = CIL XI, 367.
→ Epigraphik-Datenbank
12
Les provinces (provinciae Caesaris ; provinciae Senatvs et popvii) et les légions romaines en 125.
Le Sénat est composé des sénateurs (de 300 à 900 selon l'époque) : ce sont d'anciens
magistrats, ou bien ils ont été nommés par le princeps.
Le cvrsvs honorvm des magistratures
2 consvles (consuls) : chefs de l'État
12 à 18 praetores (préteurs) : présidents des tribunaux
2 tribvni plebis (tribuns de la plèbe) : droit de veto
20 quaestores (questeurs) : gestionnaires des finances
6 aedilis (édiles) : administrateurs de la Ville
28 à 40 tribvni laticlavii (tribuns militaires) : font leur service militaire
Sous l'empereur Tibère, les Comices supprimées, c'étaient des assemblées ayant des
attributions :
• électorales (élection des consuls au Champ de Mars) ;
• législatives (votent les lois, et décide souverainement de la paix et de la guerre) ;
• et judiciaire (appel des condamnés à mort et prononcent en dernier ressort).
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Les différents statuts
Cives romani (Romains)
Patricii (puissantes Gentes : honestiores)
Eqvites (plébéens riches)
Proletarii (plébéens pauvres : hvmiliores)
Matrona (romaines)
Peregrinvs (sujets libres)
Cives latini (latins)
Socii, civitates liberae, foederati (alliés et fédérés)
Provinciales (sujets stipendiaires)
Libertini (affranchis)
Servi (esclaves)
Les citoyens romains obéissent au droit romain, ils ont les mêmes droits politiques que s'ils
résidaient à Rome. Les légions sont théoriquement recrutées uniquement parmi les citoyens.
Les citoyens latins obéissent au droit romain (ils peuvent se marier avec des Romains), mais
n'ont pas accès aux magistratures et au Sénat de Rome. Les magistrats des cités latines (les
décurions) reçoivent la citoyenneté romaine.
Les pérégrins obéissent aux lois de leur cité (qui est autonome). Ils ne peuvent épouser des
citoyens romains ou latins, ni faire du commerce. Ils payent des impôts supplémentaires. Ils
peuvent obtenir la citoyenneté au mérite, ou après 25 ans de service dans les unités auxiliaires.
T FLAVIVS BASSVS MVCALAE
F DANSALA, EQ ALAE NORI
CORV TVR FABI PVDENTIS
AN XXXXVI STIP XXVI H F C
T(itvs) FLAVIVS BASSVS MVCALAE / F(ilivs)
DANSALA, EQ(ves) ALAE NORI/CORV(m),
TVR(mae) FABI(i) PVDENTIS, / AN(norvm)
XXXXVI, STIP(endiorvm) XXVI, H(eres)
F(aciendvm) C(vravit).
T(itus) Flavius Bassus fils de Mucala,
Dansala, cavalier de l’aile de Norique,
de la turme de Fabius Pudens,
a vécu 46 ans, a servi militairement 26 ans.
Son héritier a fait réaliser (ce monument).
Tombe de Titus Flavius Bassus, Rômisch-Germanisches Museum, Köln (Colonia Agrippina). CIL XIII, 8308.
14
Nombre de citoyens romains, selon les recensements
-392
152 573
-70
910 000
-294
262 321
-28
4 063 000
-209
137 108
-8
4 233 000
-159
328 316
14
4 937 000
-115
394 336
48
5 984 072
-86
436 000
fin du IIIe
50 000 000
Sources : Res Gestae Divi Augusti ; Peter Brunt, Italian Manpower 225 BC – AD 14, Oxford, 1971.
Une population citoyenne nombreuse correspond à un important réservoir de soldats
mobilisables (d'où leur recensement). Les pertes de la fin du III e siècle av. n. ère correspondent à la
Deuxième Guerre punique. On voit ici les effets de la romanisation à partir de la guerre sociale
(Bellum sociale, guerre opposant Rome à ses cités alliées, de 90 à 88 av. n. ère).
Relief dit de Domitius Ahenobarbus (consul en -122 et censeur en -115), fin du IIe siècle av. n. ère, découvert
sur le Champs-de-Mars à Rome. 120 x 560 cm ; musée du Louvre (aile Denon, salle 22).
Le relief représente les opérations de recensement, qui se faisaient traditionnellement sur le
Champs-de-Mars à Rome.
15
B.2. La romanisation
Les étapes de la conquête, sous la République (du IVe au Ier siècle av. n. ère)
1
2
3
4
Dates
Annexions
Dates
Annexions
-340 à -338
Lativm
-112 à -105
Tripolitania
-327 à -304
Campania
-96
Cyrenaica (héritage d'Apion)1
-298 à -290
Samnivm, Vmbria, Picenvm & Etruria
-67
Creta
-280 à -275
Lucania, Apulia & Bruttivm
-74 à -65
Bithynia (héritage de Nicomède IV)2
-264 à -231
Sicilia, Sardinia & Corsica
-67 à -66
Cilicia & Cyprvs
-229 à -219
Illyricvm
-64
Syria & Ivdea
-225 à -194
Gallia Cisalpina
-58 à -52
Gallia
-218 à -202
Côtes d'Hispania
-47
Pontvs
-215 à -148
Macedonia & Achaea
-46
Nvmidia
-194 à -133
Hispania Citerior & Ulterior
-31 à -30
Aegyptvs
-178 à -175
Ligvria
-29 à -19
Moesia
-149 à -146
Africa
-25
Galatia (succession d'Amyntas)3
-133
Asia & Pamphylia (héritage d'Attale)4
-26 à -21
Nvbia & Dodekaschoinos
-125 à -121
Narbonensis
-25 à -6
Germania, Alpes, Rhetia & Noricvm
Ptolémée Apion (« le Maigre »), roi de Cyrène et membre de la famille lagide.
Nicomède IV Philopator (« qui aime son père »), roi de Bithynie, allié de Rome et amant de César (selon Suétone).
Amyntas, dernier roi des Galates et allié de Rome, tué par les Lycaoniens.
Attale III Philométor (« qui aime sa mère »), roi de Pergame.
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Les étapes de la conquête, sous l'Empire (du Ier au IIIe siècle)
Dates
Annexions
Dates
Annexions
-12 à 14
Germania Magna & Pannonia
72
Commagene
17 à 18
Cappadocia
101 à 106
Dacia
40 à 42
Mauretania
106
Arabia
43
Lycia
115 à 118
Armenia, Assyria & Mesopotamia
43 à 84
Britannia
195 à 214
Osrohene
46
Thracia (succession de Rhémétalcès III)5 197 à 198
Mesopotamia
Vae victis : la conquête de la Dacie par l'empereur Trajan
Bas-relief de la colonne Trajane, début du IIe siècle, Rome.
Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à
ruiner. Alors, c'est la mer qu'ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il
subit leur tyrannie. L'Orient, pas plus que l'Occident, n'a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au
monde qui convoitent avec la même passion les terres d'abondance et d'indigence.
Rafler, massacrer, saccager, c'est ce qu'ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d'une
terre un désert ? Ils diront qu'ils la pacifient.
Discours de Calgacus aux Bretons, dans Tacite, Vie d'Agricola, XXX, 6-7. → http://bcs.fltr.ucl.ac.be/
→ http://juliendaget.perso.sfr.fr/Alain/2033_Calgacus.html (discours, puis bataille du mont Graupius)
5
Rhémétalcès III, roi des Sapiens et Odryses (peuples thraces) et client de Rome.
17
Le monde entier est en fête. Il a abandonné son équipement de guerre pour se livrer à la joie
de vivre. Pas d'autres rivalités entre cités que celle de devenir la plus riche en gymnases,
fontaines, portiques, temples, ateliers, écoles... Le monde souhaite que l'autorité romaine dure
éternellement. […]
Vous avez en abondance et avec générosité distribué le droit de cité. Vous n'en avez pas fait
un objet d'admiration, que vous auriez refusé de partager avec d'autres. Bien au contraire, vous
avez fait des efforts pour que l'ensemble des habitants de l'empire puissent en être dignes. De la
sorte, le nom de Romain ne désigne pas l'appartenance à une cité, mais à un seul et unique
peuple ; ce nom n'est pas celui d'un peuple isolé parmi les autres, mais celui d'un peuple qui fait
face à tous les autres. Vous ne séparez pas maintenant les peuples, d'un côté les Grecs, d'un autre
côté les barbares, et vous avez parfaitement raison de dire que votre cité est plus riche en hommes
que, par exemple, l'ensemble du monde grec. Vous avez fait passer la ligne de partage entre
Romains et non-Romains, tant vous avez répandu le nom de votre cité. Depuis le moment où ce
partage a été effectué, de nombreux personnages, dans chaque cité, sont autant vos propres
concitoyens que les concitoyens des gens issus de leur nation, alors même que certains d'entre
eux n'ont même jamais vu votre Ville...
Publius Aelius Aristides Theodoros, Εις Ρώμην (Éloge de Rome), LIX-LXVI, 143.
Source : Laurent Pernot, Éloges grecs de Rome, éditions Les Belles Lettres, 1997.
À Tibère Claude César Auguste, fils du divin, Germanique, pontife suprême, revêtu de la quatrième
puissance tribunitienne, consul pour la troisième fois, désigné pour une quatrième fois, salué huit fois
empereur, père de la Patrie ; le municipe de Volubilis, après avoir obtenu la citoyenneté romaine, le droit
de mariage et une remise des impôts, a offert (cette statue) par décrets des décurions. Marcus Fadius Celer
Flavianus Maximus, procurateur prolégat d’Auguste, en a fait la dédicace.
Dédicace d'une statue, Volubilis en Maurétanie (près de Meknès au Maroc). IAM 369.
À Lucius Pompeius Senior, de la tribu Claudia, Volubilitain, tribun militaire de la VIII e légion Auguste,
préfet de la cohorte II Flavia Afrorum, agrégé à l'ordre équestre par le divin Pius, décurion de son
municipe, ses fils Pompeius Antonianus et Pompeius Manlianus ont érigé cette statue.
Dédicace d'une statue, Volubilis. Source : www.sitedevolubilis.com
T(itvs) OCRAT(ivs) VALERIOANVS, C(larissimvs) V(ir), QVAES[T(or) P]RO PRAET(ore)
PROVINC(iae) BAETICA[E, / F]RATRI OB MERITA PIETATIS / [CI]VS ERGA SE POSVIT.
Titus Ocratius Valerianus. IAM lat. 426.
L'octroi de la citoyenneté romaine aux populations conquises se fit par à-coups, d'abord en
fonction des services rendus. La fin de la République voit notamment l'élévation à la citoyenneté
de toutes les cités alliés d'Italie (Lex Ivlia de Civitate Latinis Danda en -90 et Lex Plavtia Papiria de
Civitate Sociis Danda en -89), puis de l'ensemble de la Cisalpine (Lex Roscia en -49). Cette procédure
se poursuit sous le Haut-Empire, par exemple pour une partie de la Gaule (Rèmes, Lingones,
Éduens et Carintes par Claude en 46) et l'Hispanie (par Vespasien en 74). Finalement, en 212,
Caracalla donne le droit romain à tous les pérégrins.
La table claudienne et l'édit de Caracalla sont abordés comme études de document en séance
de demi-groupe.
18
La composition du Sénat romain au début du IIe siècle
Sous Nerva
Sous Trajan
Sous Hadrien
Sénateurs recensés
329
412
322
Origines connue
165 (50 %)
231 (56 %)
199 (62 %)
Italiens
106 (32 %)
127 (31 %)
106 (33 %)
Gaulois et Espagnols
34 (10 %)
54 (13 %)
41 (13 %)
Grecs et Orientaux
22 (7 %)
43 (10 %)
39 (12 %)
Africains
3 (1 %)
7 (2 %)
13 (4 %)
Jean-Pierre Martin, Société et religions dans les provinces romaines d'Europe centrale et occidentale, Sedes, 1991.
Les origines des empereurs du Haut-Empire
Noms
Noms romains
(à la naissance)
Dates de
règne
Lieux de naissance
Gens (origines)
Auguste
Tibère
Caligula
Claude
Néron
Gaivs Octavivs Thvrinvs
Tiberivs Clavdivs Nero
Gaivs Ivlivs Caesar Germ.
Tiberivs Clavdivs Drvsvs
Lvcivs Domitivs Ahenobar.
-27 à 14
14 à 37
37 à 41
41 à 54
54 à 68
Roma
Roma
Antivm (Lativm)
Lvgdvnvm (Gallia)
Antivm (Lativm)
Octavia (patricienne romaine)
Clavdia (patricienne sabine)
Clavdia (patricienne sabine)
Clavdia (patricienne sabine)
Domitia (romaine)
Galba
Othon
Vitellius
Servivs Svlpicivs Galba
Marcvs Salvivs Otho
Avlvs Vitellivs
68 à 69
69
69
Terracina (Lativm)
Ferentinvm (Etrvria)
Roma
Sulpicia (patricienne romaine)
Salvia (patricienne étrusque)
Vitellia (patricienne sabine)
Vespasien
Titus
Domitien
Titvs Flavivs Vespasianvs
Titvs Flavivs Vespasianvs
Titvs Flavivs Domitianvs
69 à 79
79 à 81
81 à 96
Falacrine (Lativm)
Roma
Roma
Flavia (sabine)
Flavia (sabine)
Flavia (sabine)
96 à 98
98 à 117
117 à 138
138 à 161
161 à 169
161 à 180
180 à 192
Narnia (Vmbria)
Italica (Baetica)
Italica (Baetica)
Lanvvivm (Lativm)
Roma
Roma
Lanvvivm (Lativm)
Cocceia (ombrienne)
Vlpia (italienne de Bétique)
Aelia (romaine de Bétique)
Avrelia Fvlva (gauloise)
Ceionia (étrusque)
Annia (romaine de Bétique)
Annia (romaine de Bétique)
193
193
Alba (Transpadana)
Mediolanvm (Transp.)
Helvia (affranchie)
Didia (italienne)
193 à 211
211
211 à 217
217 à 218
218
218 à 222
222 à 235
Leptis Magna (Africa)
Lvgdvnvm (Gallia)
Roma
Caesarea (Mavretania)
Caesarea (Mavretania)
Emesa (Syria)
Arca (Ivdaea)
Septimia (libyenne)
Septimia (libyenne)
Septimia (libyenne)
Opellia (berbère)
Opellia (berbère)
Bassiana (syrienne)
Gessia (syrienne)
Nerva
Marcvs Cooceivs Nerva
Trajan
Marcvs Vlpivs Traianvs
Hadrien
Pvblivs Aelivs Hadrianvs
Antonin le Pieux Titvs Avrelivs Antoninvs
Lucius Verus
Lvcivs Ceionivs Commod.
Marc Aurèle
Marcvs Avrelivs Antoninvs
Commode
Lvcivs Aurelivs Commodvs
Pertinax
Didius Julianus
Pvblivs Helvivs Pertinax
Marcvs Didivs Severvs Ivl.
Septime Sévère
Lvcivs Septimivs Severvs
Geta
Pvblivs Septimivs Geta
Caracalla
Lvcivs Septimivs Bassianvs
Macrin
Marcvs Opellivs Macrinvs
Diaduménien
M. Opellivs Diadvmenianvs
Héliogabale
Varivs Avitvs Bassianvs
Sévère Alexandre M. Gessivs Bass. Alexianvs
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Statue d'Auguste de Prima Porta, Museo Chiaramonti ; bouclier montrant Septime Sévère, Julia Domna,
Caracalla et Géta (damnatio memoriam), Staatliche Museum zu Berlin. Source : www.colorado.edu.
Sed quid turba Remi ? Sequitur fortunam ut semper et odit damnatos. Idem populus, si Nortia Tusco
fauisset, si oppressa foret secura senectus principis, hac ipsa Seianum diceret hora Augustum. Iam pridem,
ex quo suffragia nulliuendimus, effudit curas ; nam qui dabat olim imperium, fasces, legiones, omnia,
nunc se continet atque duas tantumres anxius optat, panem et circenses.
Et la horde des fils de Remus ? Comme d'habitude elle ratifie les jugements du sort et conspue les
condamnés. La même populace, si Nortia [déesse étrusque du destin] s'était déclarée pour son Toscan
[Séjan, préfet du prétoire], si le vieil imbécile heureux [Tibère] avait été renversé, en ce moment même elle
proclamerait Séjan [exécuté en 31] empereur. Depuis qu'elle n'a plus à vendre ses suffrages, il y a belle
lurette qu'elle a largué tout souci. Elle qui distribuait jadis les grades, les charges, les légions, tout, elle en a
rabattu. Son souci, son angoisse, c'est d'avoir deux choses : du pain et des jeux.
Juvénal (Decimvs Ivnivs Ivvenalis), Satura X, 72-81.
Upgrade (pour les curieux)
Un exemple contemporain de démocratie directe : les Landsgemeinden des cantons suisses de Glaris (Glarus)
et de l'Appenzell Rhodes-Intérieures (Appenzell Innerrhoden).
La frise des Panathénées : www.parthenonfrieze.gr
La concession par l'empereur Claude de la citoyenneté romaine aux montagnards du Trentin (en 46) :
Tabvla Clesiana. CIL V, 5050 ; ILS, 206.
Philippe Foro, « Racisme fasciste et Antiquité, l'exemple de la revue La Difesa della Razza (1938-1943) »,
dans Vingtième siècle : revue d'histoire, n° 78, Presses de Sciences Po, 2003.
Europa barbarorum, un mod d'excellente qualité basé sur le jeu Rome Total War. Une version sur
Medieval TW est sortie en 2014 (EB II) : Preview: The Romani.
Polices de caractères utilisées : Palatino et Trajan. Cours et documents disponibles sur www.falba.fr
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