Document de travail CES 2015
Transcription
Document de travail CES 2015
DOCUMENT DE TRAVAIL- V1-4/02/2015 RETOUR DU CES 2015 DE LAS VEGAS QUELLES MENACES OU OPPORTUNITES POUR LES DISTRIBUTEURS ? L’édition 2015 montre que le CES reste conforme à ce qu’il est c'est-à-dire un gigantesque show-room de l’innovation produits (20.000 nouveaux produits- 3600 exposants) à découvrir sur 4 jours. Liste des awards http://www.cesweb.org/innovation.aspx La France comptait 120 entreprises dont 60 starts up et a reçu 23 awards : http://www.lafrenchtech.com/actualites-du-numerique/23-awards-recus-par-lesentreprises-francaises-au-ces-2015 La visite du CES s’impose mais elle ne suffit pas. Face au grand nombre d’innovations se pose de façon récurrente chaque année, la question de leur valeur ajoutée dans la vie quotidienne et de la possibilité qu’elles trouvent un véritable marché. On peut néanmoins affirmer que l’édition 2015 annonce l’émergence de nouveaux types de marchés qui seront probablement en rupture avec les modèles économiques et les chaînes de valeurs actuels. C’est sous cet angle que nous proposons de partager l’analyse du CES 2015. Le millésime 2015 peut être analysé sous deux prismes différents : · on peut considérer que certaines de ces innovations vont permettre d’entretenir la consommation et auront à court terme un impact positif, en dopant les ventes qu’il s’agisse de l’équipement de la maison ou de la personne. · On peut aussi observer que certains d’entre elles proposent des solutions innovantes qui renvoient dans le futur à de nouvelles façons de consommer. C’est d’ailleurs l’un des scénarios que la feuille de route stratégique du PICOM propose, en introduisant le concept de « majordomes de la vie quotidienne». Cette hypothèse se vérifie dans la façon dont certaines entreprises innovantes présentes au CES appréhendent leurs marchés. Nous avons décidé de retenir deux grands domaines dans lesquels nous pensons que ces innovations pourraient avoir des conséquences stratégiques pour la distribution : les objets connectés et l’impression 3D PB/PICOM CES 2015 D’autres produits innovants étaient présents avec une valeur ajoutée forte, notamment en matière d’expérience client en magasin, sans toutefois avoir le même impact.( annexe 1) 1. Les objets connectés. Le CES 2015 montre qu’ils se diffusent progressivement dans tous les domaines de la vie quotidienne, car tous nos objets domestiques auront vocation demain à devenir communicants. Beaucoup de ces innovations n’ont probablement qu’une valeur relative pour le consommateur sauf si elles sont intégrées dans « une chaîne servicielle», auquel cas elles sont au contraire susceptibles d’apporter des réponses innovantes aux préoccupations de la vie quotidienne et ouvrir de nouveaux marchés. Proposées isolément, on peut effectivement douter de l’utilité réelle de certaines d’entre elles , par leur combinaison on peut à contrario voir émerger demain des services innovants. Quelques objets connectés vus au CES dont la combinaison pourrait aider à imaginer ces nouveaux services… · · · · http://www.withings.com/fr/solutions/weight-management.html http://www.slowcontrol.com/fr/ http://connectedcycle.com/ http://ces.whirlpool.com/ Du pot connecté au jardin connecté… http://meg-live.com/index.php PB/PICOM CES 2015 https://edyn.com/ Nous pensons que cette vision des objets connectés en tant que support de services, pourrait opérer une transformation significative des modèles de consommation et pour la distribution un changement de son modèle économique dont le centre de gravité se déplacerait « du produit vendu au service rendu ». Cette hypothèse conduirait à une évolution profonde du cœur de métiers de la distribution. De nouvelles formes d’intermédiation pourraient donc apparaître et des transferts de valeur s’opérer, susceptibles d’affaiblir les distributeurs dans leur fonction initiale mais ouvrant a contrario de vraies opportunités de développement à plus forte valeur ajoutée. 10 entreprises et 14 objets connectés français primés au CES 2015: http://www.proximamobile.fr/article/10-entreprises-et-14-objets-connectesfrancais-primes-au-ces-2015-las-vegas Cette projection se confirme dans trois univers qui ont été particulièrement médiatisés au CES. v La santé et le bien être confirment l’avènement de « l’informatique portée» avec le développement de produits dotés de multiples capteurs dédiés à des applications les plus diverses et notamment au suivi médical de certains patients ou en lien avec la pratique d’une activité physique ou sportive. La grande majorité conforte le smartphone comme interface portant des applications innovantes. C’est dans ce domaine en particulier que l’on peut détecter ces nouveaux marchés qui gravitent autour du « concept de coach » (virtuel notamment) quelques innovations vues au CES : § § § § § Le tee-shirt de Citysen Sciences http://www.cityzensciences.fr/ La montre de withings http://www.withings.com/fr/withings-activite.html Digitsole : la première semelle connectée http://www.digitsole.com/fr/ Le pilulier de Medipac http://www.medissimo.fr/fr/imedipac/ Amdsrtip le pansement qui mesure le rythme cardiaque et le stress http://www.ampstrip.com/ PB/PICOM CES 2015 Ces nouveaux marchés issus des objets connectés, comment ces entreprises innovantes définissent leur marché ? Deux exemples : PRENEZ VOTRE VIE EN MAIN Le bon conseil au bon moment UN SUIVI DE VOS ACTIVITES PHYSIQUES En un simple clic v La maison connectée. Elle constitue le deuxième univers au sein duquel les objets deviendront progressivement des supports de services. De grands acteurs ont annoncé leur stratégie à l’occasion du salon : BOSCH, SAMSUNG LG… en concurrence avec les géants du WEB tels que GOOGLE et AMAZONE. Ces services se différencient par l’étendue plus ou moins grande des fonctions qu’ils couvrent au sein du foyer connecté : gestion de l’énergie, surveillance et sécurité, pilotage des appareils électroménagers etc… C’est probablement l’un des univers où il est encore possible pour la distribution de prendre des initiatives, en établissant des partenariats stratégiques pour d’autres secteurs. Quelques innovations vues au CES : § § Sensemother prtopose des capteurs multitâches dénommées « cookies » à placer sur différents objets https://sen.se/store/mother/ Lowe’s iris smart kit centralise diverses applications propres à la gestion du foyer PB/PICOM CES 2015 § § http://www.digitaltrends.com/connected-home-reviews/lowes-iris-smart-homeservice-review/#/5 le smart home robot « FURO I-HOME » http://www.futurerobot.co.kr/en/page/product03.php Au vu des annonces qui ont été faites au CES, nous avons identifié deux grands acteurs qui ont affiché leur volonté de construire les écosystèmes indispensables au développement de ces nouveaux services et à l’émergence de nouveaux marchés. La maîtrise des plateformes connectant ces objets constitue un enjeu stratégique. Il n’est pas seulement question de pouvoir délivrer les services mais aussi conserver la maîtrise de la relation client et des données d’usage indispensables à leur construction et aux logiques d’individualisation sur laquelle leur valeur économique se fonde. § L’annonce par la Poste au CES d’un « hub numérique » destiné à piloter l’ensemble des objets communicants, son positionnement comme tiers de confiance et sa volonté d’ouvrir sa plateforme aux communautés de développeurs, constituent un signal fort de la volonté de créer demain les nouveaux services qui s’appuieront sur les objets connectés. Plutôt que de créer une interface spécifique par segment de services comme le fait Apple d’une part dans le domaine de la santé et d’autre part dans celui de la domotique, le Hub Numérique de La Poste est destiné à agréger les données d’absolument tous les objets connectés, que ce soit une station météo, un capteur d’activité ou un volet roulant et sans doute demain tous les équipements électroménagers à partir d’une interface utilisateur unique. PB/PICOM CES 2015 http://legroupe.laposte.fr/Espace-Presse/Liste-des-communiques/CES-2015-LaPoste-simplifie-notre-vie-connectee-et-cree-le-hub-numerique § C’est aussi le principe d’ouverture qu’a décidé d’adopter Samsung pour sa plateforme «smart home » au moyen d’une box reliant de multiples objets connectés. Elle serait déjà compatible avec plus de 1 000 objets connectés. http://www.smartthings.com/ v La voiture du futur Plus d’une dizaine de constructeurs ont investi le CES 2015 pour présenter leur véhicule du futur. Nous avons choisi de pointer cette présence parce que l’automobile est sans aucun doute l’un des secteurs dans lequel les innovations annoncées, illustrent bien l’impact des TIC sur les modèles économiques actuels et les transferts de valeur qui vont s’opérer dans ce domaine entre objet et service. PB/PICOM CES 2015 En devenant un objet connecté la voiture devient dans le même temps un espace ouvert et communiquant et le « contrôle de l’écran embarqué» un enjeu stratégique sur lequel les géants d’internet se sont d’ores et déjà positionnés. Mais au-delà de la gestion du système de conduite du véhicule, les enjeux économiques sont doubles : délivrer des contenus et proposer des services liés à l’utilisation du véhicule, à partir des données d’usage remontées par les systèmes d’exploitation. La voiture du futur se développe dans un nouvel écosystème et les constructeurs ont désormais un nouveau concurrent ou un allié possible, les GAFA : « l’écran de bord est passé entre les mains des géants de l’internet » ( lire les échos « à Las Vegas les géants de l’automobile dévoilent la voiture du futur – 7/01/2015) La question pour la distribution est de savoir comment elle sera présente demain dans l’habitacle pour tirer également profit des données d’usage et avoir en conséquence la capacité de proposer des services innovants aux passagers. «In-car experience » xbrain la technologie star du CES http://www.usine-digitale.fr/editorial/x-brain-la-technologie-star-du-ces-2016.N306899 http://xbrain.io/?gclid=COeInunHwMMCFQjLtAodwHIA8A#apps 2- L’impression 3D. Le nombre d’exposants a doublé cette année avec une cinquantaine d’entreprises . Elle est considérée comme l’une des 5 technologies émergentes ayant le « potentiel de changer le monde » Ce que l’on peut constater au CES 2015 : v La diversité croissante des matières utilisées : http://www.3dnatives.com/category/materiaux/ et notamment l’apparition d’imprimantes dédiées à l’alimentaire. http://www.3dnatives.com/3d-systems-cocojet-chocolat/ PB/PICOM CES 2015 v L’extension des domaines d’usage grand public (¾ utiliseraient leur imprimante plusieurs fois dans la semaine) : The 3D printed Lifestyle http://www.3dplus.me/events.php v Des solutions « all in one » scanner +impression+ matériaux qui en facile l’usage par le particulier http://us.xyzprinting.com/product § La personnalisation et l’adoption par les différents canaux de vente store (l’univers du jouet) http://planezen.com/download/3d-printer-toys-background-1-hd-wallpapers.htm PB/PICOM CES 2015 https://www.google.fr/search?q=toys+r+us+3d+printing&es_sm=122&biw=1211&bih= 738&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=HQ § E-commerce : http://www.amazon.com/b?node=8323871011 § Les nouveaux entrants http://www.sculpteo.com/fr/ 3D Printing Services from The UPS Store : The UPS Store Makes 3D Printing Accessible to Start-Ups and Small Business Owners http://www.theupsstore.com/small-business-solutions/Pages/3D-printing.aspx PB/PICOM CES 2015 v Des prix qui sont désormais plus adaptés aux marchés de grande consommation Nous observons cependant que les innovations présentées laissent ouverte la question des modèles économiques à partir desquels cette technologie pourra se déployer. Tout au plus, on peut avancer quelques hypothèses à mettre en discussion au sein du PICOM dans la façon dont ces imprimantes seront susceptibles de se déployer. La troisième hypothèse est celle qui de notre point de vue pourrait avoir le plus d’impact sur la relation producteurdistributeur-consommateur. § Autoproduction/autoconsommation. Ce premier segment s’inscrit dans les tendances que l’on voit émerger progressivement dans les comportements : la «consommation collaborative» ou le « faire soi-même ». L’impression 3D permet à l’individu de réaliser une activité créatrice et la partager avec sa communauté. Ce scénario ne modifie pas la fonction première du distributeur : la vente de produits et de consommables mais conduit à l’émergence de nouveaux concepts de distribution aussi bien physique qu’ off line, que l’on peut observer d’ores et déjà § Les fablabs, Makerplace etc… Ils apportent des solutions externalisées en mettant à la disposition des créateurs (particuliers ou professionnels) des lieux de ressources mutualisées au sein desquels ils obtiennent des conseils, où ils peuvent se former et disposer d’outils de conception et de moyens de produire. Plus d’une cinquantaine de sites sont déjà répertoriés en France. Ils ont une forte valeur ajoutée pour les start up. Il est aussi permis de penser qu’une telle démarche peut trouver du sens dans la distribution (jouet, activités récréatrives/culturelles, bricolage/décoration…), pour fidéliser ou accueillir de nouveaux types de clientèle. La poste et quelques distributeurs testent d’ailleurs ce type de service indoor http://legroupe.laposte.fr/Innovation/L-impression-3D-avec-La-Poste. § La personnalisation C’est sans doute le scénario qui soulève de notre point de vue le plus d’interrogations. Imaginer la personnalisation comme un marché de grande consommation c’est devoir repenser le cycle de conception et de fabrication du produit final dans lequel le distributeur pourrait devenir un poste de fabrication relocalisé pour répondre à une demande de proximité. Le SAV est aussi le prolongement naturel de ce type de scénario. PB/PICOM CES 2015 PB/PICOM CES 2015