Du rêve à la réalité… - Association Emmanuel

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Du rêve à la réalité… - Association Emmanuel
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Du rêve à la réalité…
Depuis ma plus tendre enfance, je souhaite avoir des enfants. Je me souviens du bonheur que
je ressentais lorsque nous gardions mes petits cousins ou nos petits voisins, ils devenaient
mes « bébés ». J’espérais qu’à l’âge adulte mon rêve puisse se réaliser. Cependant la vie
suivant son cours, mon parcours m’a mené vers d’autres horizons. Mes parents m’ont appris à
être à l’écoute et à me rendre disponible auprès des personnes qui m’entourent. Je les ai vus
accueillir, réconforter et donner sans compter. Mon père me disait que la seule vraie richesse
consiste à partager avec ceux et celles qui ont besoin d’aide pour subvenir à leurs besoins. Il
me disait : « Aie confiance, Dieu est là pour guider tes pas ».
Les années ont passé et j’ai toujours eu la chance d’être entouré d’enfants; tout en donnant du
répit à mes amies, je bénéficiais de la présence et du bonheur de partager avec leurs petits
anges. Car pour moi, un enfant est un petit ange.
En 1996, mon père s’est retrouvé paralysé et à ce moment-là, j’ai offert mon soutien à ma
mère et nous avons pris la décision de partager nos vies et ainsi accompagner mon père
quotidiennement jusqu’à ses derniers instants de vie. Il y a une dizaine d’années, je suis
devenue famille d’accueil en déficience intellectuelle afin d’offrir un répit aux parents. C’est
ainsi que j’ai accueilli un premier enfant et sa famille, je suis littéralement tombée en amour
avec ce jeune bambin de 2 ans, prénommé Yannick. Cet enfant privé en partie de la vue, de
l’audition, de la parole et de la marche a été un cadeau du ciel. Ce petit bonhomme nous a
apporté tellement de joie et de bonheur que la relation entre ses parents et nous ne cesse de
grandir au fil des ans. Aujourd’hui, Yannick vient de fêter ses 11 ans, il est toujours aussi
attachant et même si maintenant il ne vient plus à la maison, j’ai encore le bonheur de lui faire
de gros câlins à tous les jours car il fréquente la même école que 2 de mes garçons. C’est grâce
à ce petit ange qu’un jour j’ai fait la connaissance d’une intervenante qui m’a parlé de France
Beaudoin. Elle connaissait l’Association Emmanuel et m’a simplement mentionné, que si
j’avais toujours ce désir d’être mère, de communiquer avec France.
Mon vœu le plus cher étant d’avoir des enfants, ce bonheur était mis en veilleuse suite à une
intervention chirurgicale ainsi qu’à d’infructueuses démarches pour adopter; car dans les
années 80 une femme célibataire n’était pas un critère de sélection. Mais voilà qu’une étincelle
il possible que mon rêve se réalise? Nous étions en septembre 2003, j’ai
jaillissait, serait-il
téléphoné à France et cette grande dame a fait renaître en moi l’espoir, à partir de ce moment,
j’ai eu la profonde conviction d’attendre mon enfant.
b. 4
J’ai déposé ma demande au Centre
tantôt hésitants, ils ont ouvert leurs cœurs et
Jeunesse le 1er octobre 2003 et à peine
nos prières ont permis aux enfants de
quelques semaines se sont écoulées que
comprendre combien nous sommes bénis
mon fils naissait et le 18 décembre 2003
d’être choisis et d’être réunis. Les enfants
j’ai eu le bonheur de le tenir dans mes bras
partagent une belle complicité qui se traduit
et de l’amener à la maison. Je remercie
parfois par beaucoup de turbulence mais
Dieu pour sa grande bonté et son immense
lorsque je les entends rire ou se chamailler je
générosité. Je bénis les parents pour avoir
sais que je vais bientôt entendre l’appel de
donné la vie à mon fils et je remercie Dieu
« maman » qui va résonner pour réclamer
d’être choisie pour aimer ce petit ange. Et
mon intervention afin de calmer tout ce beau
comme Dieu est Amour infini, lorsque je
petit monde.
me suis senti interpellée pour adopter un
deuxième enfant, je me suis laissée guider
à nouveau. Le 3 août 2006, mon 2ième
Grand-maman Lucille partage tous ces
enfant arrivait à la maison. Ce fut un autre
beaux moments, parfois un peu
moment où j’ai rendu grâce à Dieu, un
pour ses 89 ans, mais elle est heureuse et
magnifique petit garçon de 10 mois et
comblée par ses petits-enfants. Elle est jeune
demi est arrivé et nous l’avons gavé
de cœur et prend beaucoup de plaisir à les
d’amour et de tendresse, goutte à goutte,
voir évoluer et à participer à certain de leurs
car l’abandon avait creusé un douloureux
jeux. Nous formons une famille unie dans
souvenir et tout son petit corps était
l’Amour et à chaque soir nous remercions
rebelle au moindre geste d’affection. Mais
Jésus pour la belle journée que nous venons
l’Amour fait des miracles et petit à petit
de passer ainsi que pour nous avoir protégés
ses défenses sont tombées. Aujourd’hui,
contre les dangers, de nous avoir gardés en
c’est mon rayon de soleil, il est coquin
santé, de nous permettre de vivre encore
parfois espiègle, il adore ses frères et il a
bien des 24 heures en compagnie de grand-
un cœur grand, grand, immensément
maman et de toutes les bontés dont Il nous
grand. Et oui, j’ai bien dit « ses frères »
fait cadeau. Nous prions pour tous ceux qui
car un autre petit ange fait parti de la
nous entourent et nous demandons à Dieu
famille depuis le 26 février 2010. En ce qui
de les bénir.
le concerne, les garçons ont participé à la
préparation et à l’attente de ce petit frère,
tantôt fébriles,
bruyants
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Merci à la grande famille Emmanuel et un « Merci » tout spécialement à France et Catherine pour
leur soutien, leur confiance, leur amitié.
Je vous présente mes petits anges; il s’agit de Pierre-Alexandre, Jean-François et Kevin. Gros
câlins, grosses bises.
Clémence Hénaire
Drummondville
Mon cerveau le sait, mais ne le fait pas
Récemment j’ai eu la chance de rencontrer Mme Nancy Boudreau qui est atteinte de la dyspraxie
depuis 38 ans. La quoi? Me direz-vous? La dyspraxie est une maladie du cerveau. En fait, notre
cerveau enregistre l’action demandée, mais ne peut pas la mettre en action, puisqu’une partie de la
communication est brouillée. Il devient alors difficile d’attacher ses souliers, de faire deux actions en
même temps pour la personne atteinte.
Au Québec, 6% des enfants possèdent ce handicap. Il existe 7 formes de dyspraxie. Selon Mme
Boudreau, les parents et les intervenants doivent être outillés et bien informés pour pouvoir
intervenir adéquatement auprès des enfants atteints. La collaboration est d’ailleurs la clé du succès
de toute bonne intervention selon elle. Pour l’enfant atteint de cette maladie, il est essentiel que
l’action demandée ait un sens, que ça représente quelque chose de tangible.
Suite à son expérience personnelle, Mme Boudreau a décidé de créer La Quoi. Cette trousse d’outils
comprend de l’information sur la maladie, des exercices pour mieux la comprendre et des histoires
de faits vécus. Mme Boudreau a d’ailleurs écrit un livre sur la roue de l’intention, théorie qui selon
elle consiste à se définir en tant que personne responsable plutôt qu’en victime. Ainsi, un enfant qui
mise sur ses forces, qui cherche des solutions et qui a une bonne estime de lui-même sera capable de
vivre avec sa différence mieux que s’il se positionne en victime et baisse les bras.