dossier pedagogique
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DOSSIER PEDAGOGIQUE Habillé descendant l'escalier, 1976 - Huile sur toile - 242 x 139 cm - IVAM, Institut Valencià d'Art Modern, Generalitat © ADAGP, Paris 2015 1 DOSSIER PEDAGOGIQUE Repères biographiques Eduardo Arroyo est né à Madrid le 26 février 1937, en pleine guerre civile. Après des études primaires et secondaires au Lycée français puis à l’Instituto de Nuestra Señora de la Almudena, il entre à l’École de journalisme. Il se libère de ses obligations militaires en devançant l’appel dans le but d’abandonner au plus tôt l'atmosphère irrespirable de l’Espagne franquiste ; c’est ainsi qu’en 1958 il s’exile à Paris. Il y arrive avec l’intention de se consacrer au journalisme, mais très vite, il décide de peindre et de donner toute sa place à la force de l'image et à son intelligibilité immédiate. Dès 1960 il participe au Salon de la jeune peinture, refuse les dogmes artistiques autant que l'arbitraire politique et devient l'un des principaux acteurs du mouvement baptisé « Figuration narrative » par le critique Gérald Gassiot-Talabot. Son travail, rythmé de périodes violemment corrosives ou provocatrices (sa première exposition à Madrid en 1963, à la galerie Biosca, avait été fermée et censurée parce que l’un des portraits de torero y figurant présentait une ressemblance suspecte avec le général Franco) et d'autres à l’humour âpre ou caustique, se fondera toujours sur l’alchimie du collage : « C’est précisément cet aspect sériel, fragmentaire, divisé, ces différences stylistiques, ces mélanges, toute cette incohérence qui constituent, finalement, la cohérence de mon travail », affirme-t-il. Son éclectisme délibéré le conduit à travailler tous les matériaux capables de traduire son univers ; il utilise aussi volontiers les diverses techniques de l’estampe, que la céramique, la sculpture ou le collage de matériaux variés, pour revenir à l'huile et à la toile avec une énergie renouvelée. Son langage pictural est construit sur une peinture littéraire et autobiographique, souvent articulée en séries où rivalisent auto-ironie, tragi-comique et art du pastiche. Pour autant, il n’a jamais renoncé à l’écriture : il est l’auteur de la biographie Panama Al Brown, de la pièce de théâtre Bantam (qui sont autant de prolongements de son intérêt pour la boxe, manifeste dans sa peinture), du recueil de réflexions Sardines à l’huile, de l’ouvrage Dans des cimetières sans gloire - Goya, Benjamin, Byron-boxeur paru en français aux éditions Grasset. Génèse de l'exposition Ayant comme point de départ le portrait, présent tout au long de sa carrière, l’exposition « Eduardo Arroyo – La force du destin » présentée à l’Hôtel des Arts du 17 octobre 2015 au 10 janvier 2016 dévoile de multiples peintures, de multiples dessins, de multiples photographies, de multiples collages, de multiples sculptures, soit de multiples raisons de s’interroger sur ses différents modes d'expression. La force du destin a pour objet de parcourir l’ensemble de l’œuvre de l’artiste en prenant pour leitmotiv le thème du portrait. En effet, le portrait est présent dans toute la carrière artistique d’Eduardo Arroyo, puisqu’il débuta à l’âge de quinze ans en publiant des caricatures dans les journaux espagnols Pueblo et Arriba, éveillant ainsi sa future vocation de peintre. Les portraits furent ensuite un moyen de gagner sa vie lorsqu’il s’exila à Paris en 1958, où il peignait dans les cafés et sur les trottoirs de la ville. Dès lors, son obsession pour le portrait a toujours été présente dans son œuvre. 2 DOSSIER PEDAGOGIQUE LA FIGURATION ARROYO, l'art du portrait L’artiste a fait appel à toutes les techniques et disciplines pour réaliser ses portraits : huile, dessin, estampe, collage, photographie ou sculpture. Ils sont peuplés de personnages historiques, d’hommes politiques, d’écrivains, de peintres, de cinéastes, de chanteurs de flamenco, de boxeurs, de saints, de personnes de son environnement familial mais aussi de personnages de fiction. […] Dans la sélection d’œuvres réalisée pour l’exposition Eduardo Arroyo : La force du destin, retraçant l’ensemble de sa carrière depuis les années 1960, on trouve des personnages historiques comme Cléopâtre, Frédéric le Sage, la Princesse d’Éboli ou la reine d’Angleterre, des peintres comme Joan Miró, Vincent van Gogh, Valerio Adami ou Marcel Duchamp, des philosophes comme Walter Benjamin, Michel de Montaigne ou René Descartes, des écrivains comme Miguel de Cervantes, Stendhal, Gustav Flaubert, Josep Roth, Stefan Zweig ou Max Aub, et des personnages de fiction comme Mickey Mouse, Don Quichotte, Doña Inés ou Fantômas. Comme dans toute son œuvre, on y retrouve également de grands noms de la boxe, personnages déracinés qu’il admire, comme Marcel Cerdan, Panama Al Brown ou Kid Chocolate. […] 3 DOSSIER PEDAGOGIQUE LA NARRATION ARROYO, le tableau est une histoire... Le caractère narratif de son œuvre est également visible dans les titres. L’artiste juge les titres très importants parce qu’ils permettent, comme il l’explique, de situer le tableau « dans le temps, dans l’histoire et dans l’avenir ». Les titres sont un référent qui guide la lecture de son œuvre, qui donne des pistes sur son contenu, qui agrandit l’image représentée. Cette imbrication entre la littérature et la peinture, entre le mot et l’image, n’est pas étrangère au désir d’Arroyo de se consacrer à l’écriture, ce qu’il a fait d’ailleurs tout au long de sa carrière, parallèlement à son œuvre picturale.[…] La passion d’Eduardo Arroyo pour la littérature est visible dans les nombreux portraits d’écrivains qu’il a réalisés tout au long de sa carrière. Huile, crayon, collage, estampe, il a employé toutes les techniques pour représenter les écrivains qu’il admire. De grands auteurs universels, tant modernes que classiques, ont été l’objet de son hommage.[…] Son œuvre sculpturale comprend également des portraits d’écrivains, d’artistes, de dieux de l’Antiquité ou de personnages de fiction comme Sherlock Holmes, Fantômas, Doña Inés ou Mickey Mouse. On retrouve dans ces portraits sculpturaux le schématisme et la tendance à la caricature de ses huiles et ses œuvres sur papier, par exemple dans les portraits de Dante, Tolstoï et Balzac, de même que le recours à certains symboles caractérisant les personnes représentées.[…] Eduardo Arroyo a également travaillé avec le support photographique, un aspect de son travail moins connu que les autres. Il a également réalisé à l’aide de cette technique de nombreux portraits de tous types de personnages, qu’ils soient réels ou de fiction. Peignant ou dessinant sur des photos qu’il manipule, ou bien les utilisant pour réaliser des collages en les juxtaposant ou en les mêlant à des dessins ou des peintures, Arroyo a employé cet instrument tout au long de sa carrière, bien qu’il n’ait jamais utilisé de photo prise par luimême.[…] 4 DOSSIER PEDAGOGIQUE AXES de travail Niveau primaire Le portrait / le travail des couleurs / les principaux supports Niveau collège L'objet (analyse des supports utilisés) / la représentation / réalité-dérision / identité Niveau lycée La figuration narrative : par rapport à l'abstraction et au pop-art / un artiste engagé / les techniques mélangées (peinture et collage, photographie et collage) autres tropismes : Espagne, guerre d'Espagne, Marcel Duchamp, Pop Art, etc. Sitothèque La figuration narrative (ressources pédagogiques du Centre Pompidou) http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-figuration-narrative/ENSfiguration-narrative2.html Interview INA Thierry Ardisson http://dai.ly/xf8nbe Bibliographie Eduardo Arroyo, Maurice Mathieu Eduardo Arroyo, Maurice Actes Sud Mathieu La nuit espagnole Eduardo ARROYO Visage et portrait, visage ou portrait Fabrice Flahutez, Itzhak Université Paris X Goldberg, Panayota Volti Portraits – Collections du Centre Pompidou, Exposition du 2 mars au 24 juin 2012 Jean-Michel Bouhours Fondation Pierre Gianadda Le Portrait dans l'art Contemporain Francis Parent Eric Patou La figuration narrative – Des années 1960 à nos jours Jean-Louis Pradel Gallimard La lutte de Jacob et l'Ange, 2012 Eduardo ARROYO Galerie Louis Carré & Cie La parole est à la Peinture, 2014. Préface de Christian Derouet Galerie Louis Carré & Cie Dans des cimetières sans gloire – Eduardo ARROYO Goya, Benjamin et Byron-boxeur Actes Sud Eduardo ARROYO 5 DOSSIER PEDAGOGIQUE Informations pratiques Hôtel des Arts - HdA Centre méditerranéen d’art du Département du Var Entrée du public : 236 Boulevard Maréchal Leclerc – Toulon Adresse postale : Hôtel des Arts, centre d’art du Département du Var – Rue Saunier- BP5112 – 83093 Toulon Cedex 04 83 95 18 40 / @ [email protected] / www.hdatoulon.fr Horaires Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 18h Fermeture les lundi, 1er janvier, 1er mai et 25 décembre Tarif Entrée libre L’accès aux expositions, activités de sensibilisation à l’art et événements est gratuit Pour les scolaires et groupes Réservation conseillée [email protected] Exposition EDUARDO ARROYO La force du destin Du 17 octobre 2015 au 10 janvier 2016 6