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Poste publication 41082511 Dossier collégial La revue FAMEQ à la une • volume 22 • numéro 2 • Hiver 2008 Les Actes du colloque sur l’arrimage collégial universitaire La liste des programmes du collégial Les 100 ans de Marianopolis Le collégial au Conservatoire ________________________ Courrier national Actualités régionales La création par la voix… mythe ou réalité Do ré mi fa sol la science Le timbre musical Musique d’ici : Daniel Pilon Bernard Hébert, musicien éducateur de l’année au Canada Le musicothérapeute dans une école pour enfant autiste L’enseignement à distance Les prix nationaux Essor Les congrès 2007 et 2008 Calendrier formation Calendrier des activités Rassembler les jeunes du Québec par la musique Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec MOT DE LA PRÉSIDENTE Pauline Chaput [email protected] CHERS MUSICIENS ÉDUCATEURS ET PARTENAIRES ! Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec Quand vous lirez ces lignes, novembre, le Congrès, l’assemblée générale seront loin derrière nous et 2008 bien amorcée ! L’édition 2007 du congrès a été, sans contredit, le meilleur des 40 années de l’existence de la FAMEQ, dixit un La Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec (FAMEQ) regroupe et soutien les musiciens éducateurs dans leur tâche. La Fédération fait la promotion de l’éducation musicale à tous les niveaux en participant notamment à l’élaboration des politiques relatives à l’enseignement de la musique. participant qui en a vu plusieurs depuis trente ans. Le Concert a été un des beaux moments. Peut-être un peu Pour plus d’information sur la FAMEQ, ses membres et ses activités, consultez le site Internet www.fameq.org ou communiquez avec un membre du comité exécutif. Vous pouvez devenir membre et participer au développement de l’éducation musicale en remplissant le formulaire. bénévoles pour cette fin de semaine, vous avez su vous impliquer pour la collectivité. long, toutefois, il a été agréable de voir défiler des groupes du primaire au collégial. Des jeunes qui nous ont fait vivre des moments tout en émotion et en couleurs musicales des plus riches. Bref, un Congrès qui restera longtemps dans la mémoire. Un immense «Merci» à Marie-Claude Pinard qui a mené le travail de coordination de mains de maître. «Au cœur du Québec», nous avons rencontré des gens de cœur qui ont travaillé sans compter les heures afin de faire de notre rassemblement annuel un succès sur toute la ligne. Merci à tous les Le nouvel exécutif élu à l’assemblée générale du 15 novembre est composé de : Stéphane Proulx, 1er vice-président, Christiane Lemieux, 2e vice-présidente, Gilbert Bourgoin aux finances. Jean-François Laprise et Gaétan Bell se sont joints à Anne-Marie Mathieu comme administrateurs. Merci à Céline Potvin, présidente sortante qui en était à sa dernière assemblée générale. Céline ta présence au sein de nombreux conseils d’administration en tant que prési- COMITÉ EXÉCUTIF dente de l’AMEQ d’abord et par la suite Vice-présidente de l’Exécutif FAMEQ, nous a transmis ta passion pour le Présidente Pauline Chaput [email protected] (450) 799-4443 Beau Métier que nous faisons tous. Je sais que tu garderas longtemps la FAMEQ dans ton cœur. MERCI! pour tout 1er vice-président [email protected] 2e vice-présidente [email protected] ce que tu as «donné» à la FAMEQ . Merci à Chantal Fournier qui a fait un travail immense pour la refonte des Statuts Stéphane Proulx (819) 847-1419 et règlements de la FAMEQ durant la dernière année. Merci à toi, Sylvie Bolduc, tes questionnements, ton souci du Christiane Lemieux détail ont permis d’approfondir nos réflexions. Les membres de l’exécutif se sont rencontrés le 1er décembre. À Gilbert Bourgoin (514) 270-9684 tions : la qualité de l’enseignement, la formation continue pour les musiciens éducateurs et les projets avec nos Secrétaire-trésorier [email protected] l’ordre du jour : la validation des enjeux de l’éducation musicale et notre plan d’action en ayant comme préoccupa- Administratrice Anne-Marie Mathieu [email protected] (819) 561-2656 partenaires. Administrateur Jean-François Laprise [email protected] (418) 666-1851 Le 7 décembre, j’ai assisté à une rencontre des présidents des associations membres du Conseil Pédagogique Administrateur [email protected] raison d’être du CPIQ, sa vision, sa mission, son pouvoir. Une journée où se sont amorcées des discussions Gaétan Bell (819) 563-7736 Interdisciplinaire du Québec. Cette journée de concertation et d’orientation a permis une réflexion sur la intéressantes entre les associations et l’importance du CPIQ pour le MELS. Pour une deuxième année, j’ai ASSOCIATION RÉGIONALES Présidents et représentants Abitibi-Témiscamingue Luc Mathieu [email protected] (819) 727-2689 participé au Gala des Prix Essor, le samedi 8 décembre. Une occasion de voir des projets artistiques réalisés Estrie [email protected] des raisons de venir à l’école avec plaisir. Il est décevant de ne voir aucun journaliste à ce gala pour diffuser Claire Ouellette (819) 563-0755 dans nos écoles avec des jeunes pour qui la musique et les arts sont des moyens vivre des expériences de dépassement. Des jeunes qui viennent bien souvent de milieux défavorisés et qui trouvent dans ces projets des bonnes nouvelles au sujet de la réforme et des arts. Est-du-Québec Pascal Bélanger (418) 775-1489 [email protected] Le 15 avril, la FAMEQ collaborera avec la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) pour aller porter un message positif à l’Assemblée nationale. Nous voulons aider à identifier un premier compositeur national Saguenay - Lac-St-Jean vacant pour le Québec,Claude Vivier, espérant rencontrer la ministre de la Culture, Christine St-Pierre ainsi que notre Laval-Laurentides-Lanaudière Nathalie Blais [email protected] (450) 965-9922 ministre de l’éducation, madame Michèle Courchesne. Des étudiants se réuniront sur la colline Montréal [email protected] joindront à l'ensemble de façon virtuelle, en interprétant l’œuvre, ou en faisant entendre une composition de Monique Gallant (514) 382-1859 Montérégie Chantal Fournier [email protected] (450) 361-2183 Outaouais Anne-Marie Mathieu [email protected] (819) 561-2656 Québec-Chaudière-Appalaches Marc-André Dubé [email protected] (418) 694-1962 Mauricie-Centre-du-Québec Marie-Claude Pinard [email protected] (819) 478-8332 parlementaire, à Québec, pour interpréter une de ses œuvres «Pulau Dewata». Des musiciens éducateurs se Vivier en même temps, dans leur milieu scolaire. Une occasion de célébrer Claude Vivier et de souligner l'importance de l'éducation musicale pour tous les jeunes à travers le Québec. Je vous invite à vous inscrire à ce grand projet en visitant le site pour tous les détails : http://www.fameq.org/projets/vivier/index.html. Ce projet s’intègre à notre Plan d’action : promouvoir l’éducation musicale afin d’augmenter la visibilité des musiciens éducateurs et de la musique à l’école. Il est très important que vous fassiez la promotion de ce projet, j’ajouterai que plus nous compterons de musiciens éducateurs participants, plus nous renforcerons notre crédibilité auprès des instances décisionnelles. «Passez le mot au suivant» ! Il faut faire connaître Vivier et faire participer toutes les écoles du Québec à ce projet. Nous aimerions annoncer lors de la visite à l’Assemblée nationale que plus de 2000 COMMUNICATIONS Jean-Sébastien Gascon [email protected] (450) 674-6645 www.fameq.org écoles participent à la journée VIVIER. Serez-vous des nôtres le 15 avril ? Réussirons-nous cette année, «La Symphonie des Mille Membres FAMEQ» comme le souhaitait Céline Potvin en 2006? Nous avons encore beaucoup à faire pour rejoindre les musiciens éducateurs dans toutes les régions même les plus actives. Le travail ne manque pas ! fameq.org | volume 22 | numéro 2 5 NOTE DE L’ÉDITEUR DÉLÉGUÉ Jean-Sébastien Gascon [email protected] QU’ILS AIMENT FAIRE DE LA MUSIQUE? Quels sont les effets du manque de communication entre les musiciens éducateurs des différents ordres d’enseignement? Si les enseignants veulent que la musique joue pleinement son rôle dans la réussite de l’élève, le développement de la complicité entre les niveaux primaire, secondaire, collégial et universitaire pourrait être le prochain défi. À des enseignants de musique du primaire qui lui demandaient ce qu’il attend des élèves qui arrivent du primaire, un enseignant du secondaire leur a répondu avec conviction : « Qu’ils aiment faire de la musique !» Cette réponse est assurément celle d’un prof d’expérience et l’une des plus solides, si l’on comprend la réalité de terrain et les enjeux en cause. Toutefois, est-ce une réponse complète? Pour leur part, les enseignants de musique du collégial, qui ont à préparer les étudiants pour le marché du travail et pour l’université, ont une perspective différente sur la préparation des jeunes. Ainsi, lors du Colloque sur l’arrimage collégial universitaire tenu en novembre 2006, le constat était clair : le niveau de préparation des étudiants du secondaire s’inscrivant en musique au collégial varie grandement et se révèle souvent insuffisant. Ils se retrouvent ainsi au sein de groupes non homogènes et beaucoup d’entre eux doivent suivre des cours de mise à niveau. Mais qu’ont-ils appris au secondaire? En questionnant l’arrimage entre les ordres d’enseignement, ce sont les finalités du cours de musique à l’école qui surgissent. Sur le plan disciplinaire, l’enseignement de la musique au primaire et au secondaire n’a pas pour objectif de transformer les étudiants en musiciens professionnels, mais devrait-elle être la porte d’entrée des études postsecondaires? De manière pratique, est-ce que le cours de 5e secondaire fournit les acquis pour accéder aux programmes collégiaux? Sinon, comment adapter adéquatement ce passage pour les étudiants? Ainsi, il faut se demander si le passage d’un ordre d’enseignement à l’autre s’inscrit dans un réel continuum d’enseignement en musique. Lors du Colloque, les enseignants des niveaux collégial et universitaire souhaitaient un arrimage entre les ordres d’enseignement. Dans cette perspective, les enseignants du collégial reconnaissent une grande importance au travail de leurs collègues du primaire et du secondaire. Par exemple, pour améliorer la préparation au collégial, un enseignant proposait de renforcer le chant au primaire. Reformulons le sujet d’une autre erspective : est-ce que lors de son passage au Ministère de l’Éducation, Jean-Marc Fournier a eu raison de sacrifier la continuité disciplinaire au profit de l’exploration? Aujourd’hui, lorsqu’on lit le Régime pédagogique et la dernière version du programme, il est difficile de croire que pour le MELS l’apprentissage du langage disciplinaire artistique soit important. On serait plutôt amené à croire que les disciplines artistiques sont un genre de pudding, liées par des apprentissages fondamentaux communs. « La formation musicale au secondaire s’inscrit dans la continuité de celle du primaire, quelles que soient les disciplines artistiques auxquelles l’élève a été initié. Elle prend appui sur les apprentissages fondamentaux communs aux disciplines du domaine des arts, qu’elle vient approfondir et consolider. » - Programme de formation de l’école québécoise, page 441 Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il semble que rien ne favorise actuellement un réel continuum de l’enseignement de la musique entre le primaire, le secondaire et le collégial. Pour simplifier, on pourrait dire que les ambitions du programme de musique au primaire et au secondaire sont remises en question par le Régime pédagogique et les conditions d’enseignement. Pour ajouter à la situation, l’isolement dans lequel les musiciens éducateurs oeuvrent limite la collaboration entre les différents ordres d’enseignement. Au moment où les effets de l’implantation du renouveau pédagogique au secondaire commencent à se faire sentir, il serait particulièrement important de rassembler les musiciens éducateurs de tous les ordres d’enseignement et de refaire l’unité autour des finalités de l’éducation musicale. À ce moment seulement ils seront en mesure de collaborer ensemble et avec les partenaires de l’éducation pour trouver les solutions permettant au cours de musique de répondre à ces finalités. Voilà un défi ambitieux pour la FAMEQ. Ne pas l’adresser serait risquer d’être les spectateurs d’un voyage dont la destination est incertaine. Est-ce que bientôt le préalable pour entrer en musique au collégial se limiterait à ce «qu’ils aiment faire de la musique? fameq.org | volume 22 | numéro 2 7 À travers ses différentes actions, la FAMEQ soutient le développement de la qualité de l'éducation musicale au Québec. Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec Ces actions s'orientent en fonction de 3 principaux objectifs: • Regrouper, soutenir et concerter les musiciens éducateurs • Représenter les musiciens éducateurs auprès des différentes instances nationales • Promouvoir l’éducation musicale FORMULAIRE D'ADHÉSION 2007 - 2008 www.fameq.org INFORMATIONS NOMINATIVES NOM NIVEAU D’ENSEIGNEMENT ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ PRÉNOM ADRESSE VILLE ( CODE POSTAL ) ( TÉLÉPHONE (RÉS.) ) TÉLÉCOPIEUR (RÉS.) PRÉSCOLAIRE PRIMAIRE SECONDAIRE COLLÉGIAL UNIVERSITAIRE ÉCOLE DE MUSIQUE PRIVÉE AUTRE : ____________________ COURRIEL (RÉS.) RÉGION EMPLOI PRINCIPAL ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ EMPLOI OU FONCTION ÉCOLE OU INSTITUTION ADRESSE VILLE ( CODE POSTAL ) ( ) TÉLÉPHONE (BUR.) TÉLÉCOPIEUR (BUR.) COURRIEL (BUR.) SITE WEB EST-DU-QUÉBEC SAGUENAY / LAC-ST-JEAN QUÉBEC MAURICIE / BOIS-FRANCS CANTONS-DE-L’EST MONTÉRÉGIE MONTRÉAL LAVAL / LAURENTIDES / LANAUDIÈRE OUEST-DU-QUÉBEC ABITIBI / TÉMISCAMINGUE AUTRE COMMISSION SCOLAIRE En adhérant, vous recevrez la revue FAMEQ 3 fois par année TYPE D’ADHÉSION A. FAMEQ ■ INDIVIDU ( 75 $ ) ■ INSTITUTION ( 125 $ ) ■ ÉTUDIANT ( 20 $ ) B. Association canadienne des musiciens éducateurs www.cmea.org ■ ( Ajouter 35 $ ) C. Don Pour le développement de la promotion de l’éducation musicale ■ 25 $ ■ 50 $ ■ 100 $ ■ Autre montant : _____ $ ( un reçu pour fin d’impôt sera émis pour tout montant de plus de 25 $ ) REMPLIR ET RETOURNER CE FORMULAIRE AVEC VOTRE CHÈQUE À L’ORDRE DE FAMEQ À : FAMEQ, Gilbert Bourgoin (trésorier), 779, rue de l'Épée, Outremont (Québec) H2V 3V1 Téléphone : 514 270-9684 Télécopieur : 514 270-5644 Courriel : [email protected] RÉSERVÉ À L’ADMINISTRATION Région : No membre : Date : Montant reçu : Payé par : Dépôt : Congrès 2007 : Commentaires : fameq.org | volume 22 | numéro 2 9 Photo de la couverture : Magalie Dagenais SOMMAIRE Rassembler les jeunes du Québec par la musique d’ici Le Congrès 2007 était encore une fois l’occasion de rassembler des jeunes de partout au Québec pour former l’Harmonie FAMEQ. Cette année, devant plus de 800 spectateurs, le Grand Concert donné pour l’occasion nous a encore permis de témoigner de l’enseignement de la musique au primaire, au secondaire et au collégial. 05 07 19 71 Jean-Sébastien Gascon, éditeur délégué Mot de la présidente Mot de l’éditeur délégué Calendrier formation Calendrier des activités Courrier national 12 Association canadienne des musiciens éducateurs du Québec 14 International association for jazz education - section Canada 16 La Fédération des harmonies et orchestres symphoniques du Québec 18 Orff-Québec 20 Association québécoise de musicothérapie 21 Actualités régionales Astuces et projets pédagogiques 26 La création par la voix… mythe ou réalité 28 La chorale de la commission scolaire English Montreal 30 Les projets FAMEQ 34 Do ré mi fa sol la science Recherche et formation 19 Calendrier formation 36 Le timbre musical : composition, interprétation, perception et réception Pratique enseignante 40 Bernard Hébert, prof de musique de l’année au Canada 42 Le rôle du musicothérapeute dans une école pour enfant autiste 44 Rencontre des écoles à projets particuliers en art... 45 Actes du colloque sur l’arrimage collégial universitaire 53 Liste des programmes du collégial au Québec 54 Questions et réponses sur le programme collégial des Conservatoires 56 Les 100 ans de Marianopolis 58 L’enseignement à distance Musique d’ici 55 Daniel Pilon 10 FAMEQ à la une | fameq.org Activités 62 Prix nationaux Essor 64 Concours 65 Congrès 2007 71 Calendrier des activités FAMEQ à la une : Musique et pédagogie La revue québécoise de l’éducation musicale, est publié 3 fois par année. Abonnement : Individus 75$ / année Institution 125$ / année gratuit pour les membres de la FAMEQ Éditeur Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec (FAMEQ) 779, rue de l'Épée Outremont (Québec) H2V 3V1 Administration et abonnement Gilbert Bourgoin [email protected] téléphone : 514 270-9684 télécopieur : 514 270-5644 Édititeur délégué Agent d’information FAMEQ Responsable de la publicité Jean-Sébastien Gascon [email protected] 450 674-6645 Collaborateurs à la rédaction volume 22 no. 2 Patricia Abbott, Pauline Chaput, Mary Dinn, Anne Fleischman, Chantal Fournier, Jean-Sébastien Gascon, Françoise Grenier, Lillian Héron, Christiane Heuzey, Chantal Isabelle, Serge Lacasse, Sylvaine Martin-Kostajinsek, Paul Read, Claire Rousseau, Marty Summers, Caroline Traube, Guylaine Vaillancourt Collaborateurs des régions Lynda Poulin, Manon Duhaime, Pascal Bélanger, Nathalie Blais, Chantal Fournier, Monique Gallant Photographe Magalie Dagenais. Conception graphique Pixel communications [email protected] 450 679-1582 FAMEQ À LA UNE accepte la soumission de textes et de photos, selon les directives énumérées sur le site www.fameq.org/revue. L’éditeur ne peut être tenu responsable des documents perdus. L’éditeur se réserve le droit de refuser, de corriger et d’abréger les textes soumis. Les textes publiés engagent leur(s) auteur(s) et ne sont pas nécessairement endossés par la FAMEQ. AUTEURS INVITÉS Sylvaine Martin-Kostajnsek Sylvaine Martin-Kostajnsek est née au Québec. Elle est compositrice agréée du Centre de musique canadienne et elle a fait des études au Québec, en Autriche et en France où elle a obtenu une maîtrise et un D.E.A. en musicologie de l’Université de Paris 8. Elle fait actuellement un doctorat en Sciences de l’Information à Paris 8 en codirection avec le Conservatoire de musique du Québec à Rimouski. Le sujet de sa thèse est « L’enseignement à distance de la musique ». Lillian Héron Madame Héron enseigne la formation auditive et la théorie musicale depuis 1994 à Marianopolis. Elle détient un M.C.M. (Southern Seminary), un B.Mus. et un C.A.P.E.M. (Vincent-d'Indy), le A.R.C.T. (Royal Conservatory) et une Première Médaille en solfège et en dictée musicale (Conservatoire de Musique). Elle a étudié avec Maurice Hinson, Lucille Brassard, Jean Walkinshaw et François Morel. Lillian Héron a dirigé plusieurs chorales et elle a été juge lors de nombreux festivals de musique. Martin Summers As a music educator with the Surrey and Langley School Districts, Marty has become well known for his outstanding enthusiasm and dedication to arts education, inspiring many young musicians. He is coordinator of the British Columbia Music Educator’s Association's (BCMEA) Provincial Honour Jazz Band, and was selected to become a member of the faculty at Trinity Western University as their Jazz Band Director. Marty has served as president of Canadian section of the International Association for Jazz Education since 2005. His outstanding service to arts education was recognized in 2003 by the BCMEA as they presented him with the distinguished Professional Music Educator Award. Jazz Report magazine also selected Marty for the Outstanding Secondary Jazz Program Award in 1997. Anne Fleischman Anne Fleischman est rédactrice en chef à la Société pour la promotion de la science et de la technologie (SPST). Récipiendaire de la bourse Fernand Seguin, décerné par l’Association des communicateurs scientifique du Québec, et titulaire d'une maîtrise en sciences de l'environnement, sa carrière de journaliste scientifique l'a menée à la télévision, à la radio et en presse écrite. Elle oeuvre depuis quatre ans à la SPST à titre de chargée de projet et de rédactrice en chef du cyberzine « Pluie de science ». Caroline Traube Caroline Traube est professeur adjointe à la faculté de musique de l'Université de Montréal et directrice du Laboratoire d'informatique, acoustique et musique (LIAM). Elle enseigne l'acoustique musicale, la psychoacoustique, la synthèse sonore et le traitement du signal. Elle est diplômée de la Faculté Polytechnique de Mons, Belgique, du Conservatoire Royal de Mons, Belgique, de l'Université Stanford, États-Unis et de l'Université McGill. Ses recherches portent sur l'étude du timbre des instruments de musique et des relations entre les caractéristiques physiques de l'instrument, les paramètres du geste instrumental et les attributs perceptuels des sons produits. Serge Lacasse Spécialiste de la musique populaire, Serge Lacasse est professeur agrégé à la Faculté de musique de l'Université Laval. Il y enseigne l'analyse, l'histoire, l'écriture et la théorie de la musique populaire. Il est chercheur au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, de même qu'à l'Observatoire international sur la création musicale. Serge Lacasse a obtenu son doctorat de l'Institute of Popular Music de l'Université de Liverpool et détient également une maîtrise en musicologie de l'Université Laval. Dépôt légal : ISSN 0841 9428 fameq.org | volume 22 | numéro 2 11 COURRIER NATIONAL AIR CMEA/ACMÉ TAKES FLIGHT PAR MARY DINN — présidente — Association canadienne des musiciens éducateurs (ACME) - [email protected] Baddeck, Nova Scotia, home of Alexander Graham Bell, was the site of the first controlled powered aircraft – the Silver Dart – to fly in the British Empire. It was also the destination of choice during the last weekend in October 2007, as educators from Nova Scotia and beyond gathered to avail of professional development opportunities in dance, music, visual art, and drama. Nova Scotia’s Music Educators’ Association conference, Taking Flight Through the Arts, provided energizing and informative sessions, empowering educators to embrace teaching in and through the arts. The CMEA/Acmé board also took the opportunity to hold its annual meetings and share in the work of our Nova Scotian colleagues. Joining CMEA/Acmé around the table were other invited guests, partners and representatives from other national music organizations, - Kodaly Society of Canada, CMIEC - to mention just a few. Of particular note, for the first time in many years, an Alberta representative sat at the board table. Alberta has nine provincial associations dedicated to various specific aspects of music education (band, strings, choral, Orff, Kodaly, fine arts) but currently no umbrella organization. A special welcome was extended to Paul Grindlay (Alberta Choral Federation) who represented a loose coalition of five Alberta music education associations. As conference delegates selected their own PD ‘flight’ itinerary, CMEA/Acmé was already charting a flight plan of its own. Under the capable facilitation skills of Dr. Ninette Babineau, the meetings opened with a revisioning session around the mission of CMEA/Acmé. Dr. Babineau skillfully piloted board members through a morning of preliminary exercises and reflection on an evolving vision of the association. The effects of this first leg of our revisioning journey permeated throughout the remainder of the weekend’s meetings. 12 There was another opportunity for celebration during the Baddeck conference, as Dr. Eric Favaro received the Jubilate Award and Dr. Betty Hanley, the Honorary Life Award. Mr. Gregg Bereznick, CMEA/Acmé past president, will be honored with the CMEA/Acmé executive award during OMEA’s upcoming fall conference. Special thanks go to Dr. Favaro and NSMEA, for providing the CMEA/Acmé board with meeting room facilities and tremendous east coast hospitality. Memorable indeed! Partnerships In an attempt to create a unified and strong national voice for music education, CMEA/Acmé has continued to avail of opportunities to strengthen ties and discuss shared key issues with other national music organizations such as MIAC and the Coalition. Discussions revolved around the differing roles of each organization and how the organizations can collaborate in activities and projects. Some tangible collaborative opportunities being entertained are the creation of an on-line resource for music educators, an advocacy kit, and research projects. Publications Our publications – eNewsletter, Journal, and Biennial Book series – were also celebrated as positive, valuable and tangible products of CMEA/Acmé. In addition to the journal, under the editorial expertise of Dr. Lee Willingham and team, is the biennial book series, headed up by Dr. Lee Bartel. Volume 3 in the series, Listen to Their Voices: Research and Practice in Early Childhood Music, is expected to be released November 2007. Calls for the 4th volume, Envisioning and Enacting Social Justice in Music Education, went out spring 2007, with a March 2009 release. Amidst this revisioning process, CMEA/Acmé took time to acknowledge and celebrate the following : While there were many current happenings to celebrate and acknowledge, the revisioning process has already taken flight. One tangible marker of ‘take off’, was the adoption of the revised CMEA/Acmé Constitution and By-Laws and the official French name change to L’association canadienne des musiciens éducateurs during the 2007 AGM. Special People Congratulations are extended to the winners of the 2007 CMEA/Acmé performance awards and essay competitions, as administered by Kevin Merkley and Dr. Ed Wasiak respectively. A isting of these notable award winners can be found in our CME Journal, eNewsletter, and website – (www.cmea.ca) – with thanks to Dr. Lee Willingham, Jayne Evans and David Ennis for their work in these areas. In acknowledging these accomplishments, I would be remiss if I did not recognize the dedicated efforts and collaborative spirit of the members of the CMEA/Acmé board, who are the driving force behind past and future efforts. It is this collaborative spirit that will allow us to meet these new challenges, to advance the cause of music educators, and to improve music education across our country. The journey has just begun. Fasten your seat belts. FAMEQ à la une | fameq.org COURRIER NATIONAL GLEANINGS FROM THE INTERNATIONAL ASSOCIATION FOR JAZZ IAJE Canada (formerly Jazz Canada) is the Canadian section of the International Association for Jazz Education (IAJE). Canadian members of the IAJE are automatically members of IAJE Canada and enjoy exactly the same privileges as they always have as Canadian Section members of IAJE (IAJE Journal, conference notification and access to programs and resources). More than being an IAJE affiliate, IAJE Canada addresses issues specific to Canadian music educators and publishes its own newsletter and website http://iajecanada.org. Five percent of all IAJE membership fees are provided to IAJE Canada in support of Jazz Education in Canada. These funds together with corporate donations allow IAJE Canada to pursue Canada wide initiatives and projects, and to produce and distribute its own outstanding Canadian newsletter, the Bulletin. IAJE’s Conference is in Toronto in January 2008 This wonderful conference is coming to Toronto, for the second time, on January 9 – 12, 2008, and brings with it all of the excitement of the last time it was in TO in 2003. IAJE and IAJE Canada are gearing up for an unforgettable jazz experience for all who attend. A large number of Canadian jazz artists and ensembles will be showcased during the conference and I know we’re going to be more than ready to show the world our own outstanding jazz heritage! IAJE Canada continues to work on a large number of projects, awards, and scholarships including the following: The SOCAN/IAJE Canada Phil Nimmons Compositions Awards IAJE Canada is now entering the third year of a wonderful partnership with the Society of Composers, Authors and Music Publishers of Canada (SOCAN). These two awards are designed to showcase the compositional talents of an established and emerging Canadian composer. The awards are named in honour of Canada's own "Grandfather of Jazz" - noted jazz artist, composer and educator, PhilNimmons. The winning composers will write a new work to be performed at the annual IAJE Conference, this year in Toronto in January 2008. This year, the two new compositions will be performed by the Paul Read Orchestra from Toronto. The winning established composer this year is Fred Stride from Vancouver. Fred is well known for his compositional contributions for many forms of music, from jazz to full orchestra, and as a band leader and educator. The winning emerging composer this year is Andrew Jones from Toronto. Andrew is an active trombonist, composer and educator whose compositions and arrangements are a part of the repertoire for many of the Toronto area's university and professional big bands. THE VALUE OF JAZZ ASSOCIATIONS IN CANADA I need not preach to the choir or the converted (whichever you prefer), but there is tremendous potential and much more to be done in developing the quality and diversity of our curricula in jazz at all levels of education in Canada. And we now offer jazz tuition to nearly every age category. Witness the excellent programs offered to the very young at the Humber College Community Music Program. You can hear their results and the tremendous accomplishments of students enrolled in schools at the high school level, colleges and universities in all provinces. And yet we have merely begun. Just as my personal experiences and yours have shown that we have so much to learn from each other through associating at festivals and conferences, there is much we can do using contemporary technologies. Did you know there is a Resource Team forum on the IAJE website? How about the forum set up but barely used on the IAJE Canada site? Do you 14 FAMEQ à la une | fameq.org PAR PAUL READ want to contribute an article to the IAJE Canada Bulletin? We would love you to do so and to share your expertise and experiences. One of the goals of IAJE (in all countries) is to ensure that high quality jazz pedagogy courses are offered to music education majors in universities and colleges. In many schools, NO courses of this type exist and new teachers must simply swim or sink (or stay out of the water) once they enter the profession full time. Associations can help to make changes of this sort where individuals may have less or much slower rates of success. There is much more to be said about this organization. It has excellent leadership. President Chuck Owen(University of South Florida) heads an international executive board (all volunteers) and a small (salaried) COURRIER NATIONAL EDUCATION - CANADA PAR MARTY SUMMERS — president — IAJE The 2007 Dr. Oscar Peterson/Verve Canada Scholarship This scholarship has been awarded to pianist, Chris Donnelly from Toronto. A recent recipient of his Masters of Music in Jazz Performance degree at the University of Toronto, Chris has been a faculty member of the Humber College Community Music School, and has performed with many of the luminary jazz artists in the Toronto area. IAJE Canada High School Scholarships Three scholarships were awarded to graduating high school students from across the country this year. The IAJE Scholarship was awarded this year to saxophonist and Vancouver resident Eli Bennett. Eli has been a member of many outstanding all-star ensembles including the Grammy Jazz Combo. He is currently attending Humber College in Toronto. The Yamaha Canada Phil Nimmons Scholarship was awarded to saxophonist Angela Kinder from Nova Scotia. Angela has been a member of many outstanding regional Jazz ensembles and is currently attending Nova Scotia Community College in the Music Arts Program. The Yamaha Canada Don E. Clark Scholarship was awarded this year to trombonist Katie Harper from Aldergrove, BC. Katie has also been staff led by Bill McFarlin (Executive Director), now work year round. This is no longer an organization with one conference and a journal. There are members now in over 40 countries and while bigger is not always better, the organization remains focused on its mission and its purpose and its successes have been and continue to be truly remarkable. Please consider this a personal invitation to attend an IAJE conference, to visit the websites and to join with the rest of us in advancing the quality of jazz education in our country. If you do make it to an IAJE conference you will not only hear how wonderfully well our Canadian students compare to international standards, but you will also come away with a sense of great potential for the future of jazz education in our country and around the world. a member of many regional and national all-star ensembles and is currently attending Humber College in Toronto. The Jazz Mobil Projects Four Workshop/Clinic tours took place this past Spring in four different locations across the country. The overall mandate is to send a professional Jazz Quartet or Quintet out into six high schools, over one week, to present a concert and a clinic for the students that may or may not be involved in playing in a big band or jazz combo. After the performance, the groups entertain any questions the students may have, and then they run an interactive improvisation clinic for students that are already experienced, or for students bold enough to Improvise for the first time. The four Jazz Mobilprojects this year were directed and organized by Jason Munroe in Winnipeg, Christine Jensen in Ottawa, Pat Belliveau in Calgary, and Ashley Summers in Toronto. The Oh Canada! Project As a member of IAJE Canada you are able to download two free jazz band arrangements of our national anthem, Oh Canada. These two arrangements, one for Senior high school and one for Junior high school, were written by renowned Canadian Arranger/ composer Fred Stride. The current IAJE Canada Executive Board is: President: Marty Summers, Langley BC Vice President: Jeremy Hepner, Vancouver, BC Executive Director: Brent Campbell, Brandon, MB Treasurer: John Reid, Calgary, AB Newsletter Editor: Paul Tynan, Halifax, NS Education Chair: Denny Christensen, Toronto, ON Communications Chair: Dave Staples, Halifax, NS Canadian Representative, IAJE Executive Board: Paul Read, Toronto, ON fameq.org | volume 22 | numéro 2 15 COURRIER NATIONAL L’OVPQ – ORCHESTRE À VENTS PRESTIGE QUÉBEC PAR CHANTAL ISABELLE — coordonnatrice — Fédération des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec La FHOSQ s’est longuement questionnée sur la pertinence du projet dans sa forme précédente d’« Harmonie Élite » et a validé auprès de musiciens pour mieux cerner leurs points d'intérêt à l’aide d’un sondage effectué durant le Concours Solistes et petits ensembles de la FHOSQ 2007. Benoit Bertholet, membre du conseil d’administration de la FHOSQ et responsable du projet, a procédé à l’élaboration, la distribution et la compilation de ce sondage et est arrivé avec un projet d’Harmonie Élite « nouveau et amélioré », soit l’Orchestre à vents Prestige Québec. L’OVPQ est un ensemble composé de musiciens issus des harmonies scolaires triés sur le volet et qui permet à l’élite des jeunes interprètes du Québec de goûter à la préparation d’un concert propre au monde professionnel sous la direction de Madame Josée Laforest, chef de renom et figure musicale bien connue dans le milieu des harmonies. L’activité est offerte aux musiciens de 21 ans et moins jouant d’un cuivre, bois, percussions ou contrebasse. Et, pour ajouter au « prestige » de l’ensemble, c’est l’OVPQ qui présentera le concert d’ouverture du Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec le 15 mai 2008 à la salle Maurice-O’Bready de Sherbrooke. Ce concert traditionnellement présenté par des ensembles professionnels sera confié à ces jeunes musiciens pour une prestation mémorable avec tous les honneurs qui leur reviennent. La sélection finale sera annoncée sous peu sur le site Web de la FHOSQ. En attendant, nous pouvons à tout le moins vous témoigner du haut niveau de qualité des candidatures et de la diversité régionales de celles-ci : Cégep de Sherbrooke, Cégep St-Laurent (Montréal), Collège de Montréal, Collège Notre-Dame (Montréal), Conservatoire de musique de Montréal, Ensemble à vents du Haut-St-François (Estrie), Harmonie Curé-Antoine-Labelle (Laval), Harmonie d'Asbestos, Harmonie des Pionniers (Trois-Rivières), Harmonie Harricana (Amos), Harmonie La Découverte (St-Léonard d’Aston), Harmonie La Frontalière (Coaticook), Harmonie Le Mistral Mont-Joli), Harmonie Les Montagnards (Thetford Mines), Harmonie Mgr.-A.-M.-Parent (St-Hubert), Harmonie MitchellMontcalm (Sherbrooke), Harmonie Polyvatente Curé-Mercure (Tremblant) et Harmonie Vicas Inspiration (Victoriaville) 16 FAMEQ à la une | fameq.org Une fin de semaine de répétition intensive aura lieu du 2 au 4 mai 2008 au Collège de Montréal où la présence de tous les musiciens est requise. Par la suite, l’ensemble se retrouvera à nouveau le jeudi 15 mai à Sherbrooke pour une générale avant le concert de la soirée. Nous sommes très heureux de pouvoir annoncer que, grâce à la participation financière de la Fondation des harmonies et orchestres symphoniques du Québec et du Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec, nous pouvons offrir des places au sein de l’OVPQ au tarif exceptionnel de 100 $. Nous insistons sur le travail que chaque musicien doit mettre sur les partitions qui seront envoyées. Le niveau élevé des pièces demande qu’ils y mettent le temps nécessaire afin de bien les maîtriser avant les répétitions de l’OVPQ qui auront lieu au Collège de Montréal du 2 au 4 mai 2008. En effet, nous aurons très peu de temps, entre l’arrivée des musiciens jeudi soir et le départ dimanche après-midi, pour fignoler le produit final. Cela implique donc que chaque musicien arrive bien préparé. Nous sommes persuadés qu’une expérience excitante et profitable attend chacun d’entre eux. Encore une fois bravo à tous les musiciens sélectionnés. Madame Josée Laforest, direction musicale Madame Laforest est détentrice d’une maîtrise en direction d’harmonie (Wind conducting) et d’un baccalauréat en musique (interprétation) de l’Université McGill ainsi que d’un baccalauréat en enseignement de l’UQAM. Elle a étudié la direction avec Paula Holcomb, Glenn Price, Frederick Fennell, Alain Cazes, Jerry Junkin, Frank Battisti et Craig Kirchhoff. Elle est enseignante en musique au secondaire et juge au Festival des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec, au Musicfest Québec et au Atlantic Band Festival d’Halifax. Madame Laforest dirige divers ensembles musicaux, dont l’Harmonie Calixa-Lavallée de Sorel. Elle est la première ormatrice accréditée par la FHOSQ avec laquelle elle offre un programme inédit de formation de chef d'harmonie. L’école de musique la plus importante au Canada, dans une institution de réputation internationale consacrée à l’éducation et à la recherche. Située au centre-ville de Montréal, l’une des plus belles et plus vivantes villes d’Amérique du Nord. Des programmes d’études de premier, deuxième et troisième cycles y sont offerts. Service des admissions École de musique Schulich de l’Université McGill 555 rue Sherbrooke ouest Montréal H3A 1E3 514-398-4546 514-398-8061 www.mcgill.ca/music COURRIER NATIONAL NOUVELLES DE ORFF-QUÉBEC PAR FRANÇOISE GRENIER — présidente — Orff-Québec - www.orffquebec.ca - [email protected] Avec la nouvelle année qui vient de s’installer, l’association OrffQuébec a le vent dans les voiles. Tout d’abord, la formation des maîtres continue sous forme d’ateliers en janvier et en mars prochain. Puis, une formation Orff de niveau I (60 heures) aura lieu les 2e et 3e du 11 au 22 août. Les formatrices seront Guylaine Myre en Orff, France Bourque-Moreau en mouvement, Lucie Allyson en flûte à bec et Patricia Abbott en chant choral. Autant dire que l’équipe est des plus qualifiées et que les participants auront de quoi acquérir un bagage solide et absolument pertinent. Pour en savoir plus, surveillez notre site Internet : www.orffquebec.ca Entre-temps, ne manquez pas le Congrès de Carl Orff Canada à Edmonton : Encore, la crème de la crème ! du 24 au 28 avril 2008. Pour plus de renseignements, visitez le site du congrès : www.encore2008.ca ATELIERS Lieu : Dépt. de musique de l’UQAM. 1440, rue Saint-Denis, Local F-3080 (3e étage). Métro Berri/Uqam sortie Maisonneuve. Le samedi 26 janvier 2008 de 12h30 à 15h30 Jeux de mots, jeux d’hiver. En avant le Carnaval! Françoise Grenier propose un atelier en trois parties pour jouer avec les mots menant à la percussion corporelle, la percussion, le mouvement et la voix avec les jeunes. Profitant de la période de l’année, il sera question du Carnaval, de son esprit et de son exploitation pour jouer, chanter et danser. Il y aura la création de partitions musicales avec les participants. Françoise s’adresse à vous pour partager sa passion pour les mots, les coutumes et les signes comme amorces de la musique élémentaire avec vos jeunes musiciens. Le samedi 15 mars 2008 de 12h30 à 15h30 Chansons coups de cœur. Les membres du CA de Orff-Québec vous proposent un éventail de chansons qui ont particulièrement eu du succès auprès de leurs élèves. Ces chansons ont été retenues tant pour l’intérêt de leur texte et la beauté de leur mélodie que pour leur valeur pédagogique. Hommage à Félix Leclerc Isabelle Pépin propose aux élèves de découvrir le « père » de la chanson québécoise en mettant en scène plusieurs de ses grands succès. Par le biais d'arrangements pour instruments Orff, de chorégraphies, de costumes, de décors, nous verrons que l'héritage extraordinaire légué par notre poète national – chansons, poèmes, maximes et contes – est accessible aux enfants. Un rendez-vous avec notre patrimoine. 18 FAMEQ à la une | fameq.org RECHERCHE ET FORMATION CALENDRIER DES ACTIVITÉS DE FORMATION VISITEZ LE SITE WEB DE LA FAMEQ POUR LE CALENDRIER COMPLET ET LES MISES À JOUR. CONGRÈS ET CONFÉRENCES 24 au 27 avril 2008. Carl Orff Canada - Musique pour enfants - conférence nationale Edmonton, Alberta — Encore! la crème de la crème www.encore2008.ca 1 au 3 mai 2008. 34e Congrès de l'Association de musicothérapie du Canada Québec — Orchestrer perspectives cliniques et scientifiques www.musictherapy.ca 20 au 25 juillet 2008. 28th ISME World Conference Bologne, Italie www.isme.org LISTE DES ATELIERS ORFF 2007-2008 Pour en savoir plus visitez le site : www.orffquebec.ca 26 janvier 2008) Jeux de mots, jeux d’hiver. En avant le Carnaval! avec Françoise Grenier (Montréal) 15 mars 2008) Chansons Coups de cœur avec les membres du CA de 0rff-Québec et Hommage à Félix Leclerc avec Isabelle Pépin (Montréal) 7 juin 2008. Le corps musical avec Pierre Tanguay (Montréal) 13 au 15 novembre 2008. Congrès FAMEQ / 4 arts Trois-Rivières www.fameq.org FORMATEURS RECHERCHÉS 28 octobre au 2 novembre 2009. The 31th Annual Meeting of the Society for Music Theory Montreal www.societymusictheory.org La FAMEQ fournit une liste de formateurs spécifiques à l’éducation musicale aux commissions scolaires et aux régions qui en font la demande. Si vous croyez être en mesure d’animer des ateliers de formation, n’hésitez pas à communiquer avec nous. FORMATION DU MELS Ces formation s’adressent aux conseillers pédagogiques ainsi qu’aux enseignants formateurs ou délégués par leur commission scolaire Approfondir sa compréhension des compétences Inventer ou Réaliser et Apprécier en Arts au primaire pour mieux les évaluer 1er et 2 avril 2008. Session Laval 15 et 16 avril 2008 Session Longueuil 29 et 30 avril 2008 Session Québec Les priorités identifiées par la FAMEQ sont la création musicale, l’évaluation et la gestion de classe, aussi bien au primaire qu’au secondaire. Notez que nous encourageons l’ensemble des formateurs à soumettre leurs proposition afin d’offrir un soutien adéquat à l’ensemble des demandes des organisateurs d’activités de formation. Information complète et mise à jour www.fameq.org/formation/ Atelier de Gilles Le Boutillier dans le cadre du Congrès FAMEQ 2007. Photographe : Magalie Dagenais fameq.org | volume 22 | numéro 2 19 COURRIER NATIONAL QUÉBEC REÇOIT LE 34E CONGRÈS DE L’ASSOCIATION DE MUSICOTHÉRAPIE DU CANADA ORCHESTRER PERSPECTIVES CLINIQUES ET SCIENTIFIQUES PAR GUYLAINE VAILLANCOURT, MTA — présidente — Association québécoise de musicothérapie — Coordonnatrice Congrès AMC 2008 Au cours des dernières décennies, les publications cliniques et scientifiques se sont multipliées en musicothérapie. Comment en tant que cliniciens et chercheurs intégrons-nous ces connaissances à notre pratique clinique? Dans une perspective clinique, notre préoccupation première est d’utiliser la musique de manière à répondre le plus adéquatement possible aux besoins multidimensionnels de nos clients. Dans une perspective scientifique, nous nous attardons à la recherche et à sa contribution au développement de la musicothérapie. Quelque soit la manière dont nous orchestrons ces diverses perspectives, nous devons continuellement trouver un équilibre entre notre créativité, notre intuition, nos connaissances et nos habiletés en restant attentif à la musique d’ensemble comme aux parties solos. Le 34e congrès de l’Association de musicothérapie du Canada, présentera entre autres les conférenciers suivants : ■ Dr. Gabriela Wagner, musicothérapeute d’Argentine, présidente de la Fédération mondiale de musicothérapie. ■ Jean-Pierre Gagnier, PhD, psychologue, formateur et consultant, Réseau de l'éducation, santé et services sociaux, Université du Québec à Trois-Rivières ■ Randi Rolvsjord, musicothérapeute et professeure associée à Bergen University, Norvège « La musicothérapie en milieu scolaire : une meilleure reconnaissance pour de meilleurs services » C’est sous ce thème que se tiendra un forum sur la musicothérapie en milieu scolaire vendredi après-midi. Ce sera l’occasion pour les différents intervenants de mieux comprendre la place de la musicothérapie. Cette conférence présentera les résultats d’une enquête réalisée en 2007 auprès des membres de l’AQM qui pratiquent dans les écoles. Le but était de dresser un portrait de la musicothérapie en milieu scolaire, incluant les conditions de travail et d’embauche, afin de déterminer des actions concrètes pour le développement futur de la profession. Aujourd’hui, malgré que le corps d’emploi « musicothérapeute » ait été refusé lors de la dernière révision du Plan de classification des professionnels des commissions scolaires, on en compte plus de vingt-trois qui travaillent dans ce réseau. Les résultats de l’enquête font ressortir clairement une relation entre la reconnaissance professionnelle du musicothérapeute par le milieu et ses conditions de pratique qui ont un impact sur la qualité des services offerts aux élèves. 20 FAMEQ à la une | fameq.org Parmi les activités, il y aura une table ronde en recherche en musique, jeudi le 1er mai de 13h30 à 17h sous le thème : Orchestrer perspectives cliniques et scientifiques… à partir d’horizons musicaux multiples. La recherche interdisciplinaire en musique étant en pleine explosion, les musicothérapeutes s’y abreuvent pourtant peu. Et si on s’inspirait de nos pairs musiciens pour aborder ce fameux défi d’orchestration entre recherche et clinique? Cette table ronde réunit des chercheurs de différentes disciplines en musique (musicothérapie, improvisation, ethnomusicologie, neurosciences de la musique et musicologie cognitive) qui, sous la gouverne des groupes de recherche BRAMS et CIRMMT, ont échangé à partir d’écrits en musicothérapie en vue de tisser des ponts entre leur spécialisation respective et la pratique musicothérapeutique. 34e Congrès annuel de l’Association de musicothérapie du Canada 1 au 3 mai 2008 Hôtel Pur, Québec www.musicotherapieaqm.com Information : [email protected] La conférence permettra de mieux comprendre et définir les enjeux soulevés par cette question. Les participants tenteront aussi d’identifier les stratégies pour améliorer les conditions de pratique de la musicothérapie dans les écoles. Ces points seront discutés avec les participants à l’occasion d’une période de questions et d’échanges. Les principales conférencières seront Christiane Heuzey, B. Mus., MTA, musicothérapeute au secteur de l’autisme de l’école Saint-Michel (Québec), Aimée Gaudette Leblanc, Interne, pratique la musicothérapie à l’école Saint-Lucien (Saint-Jeansur- Richelieu) et Nadia Delisle, B. Mus., MTA, musicothérapeute à l’école primaire Anne-Hébert et à l’école secondaire Notre-Dame-de-Roc-Amadour (Québec). Des représentants du milieu scolaire (syndicat des professionnels, des commissions scolaires ou du MELS) seront invités, soit à titre de participants ou d’observateurs. Le témoignage d’une musicothérapeute dont le poste a été créé récemment viendra enrichir la conférence. ACTUALITÉS RÉGIONALES FAMEQ ASSOCIATION ABITIBI www.fameq.org/association/abitibi/ PAR LYNDA POULIN — professeur de musique et conseillère pédagogique PAR MANON DUHAIME — responsable du projet LE « GRAND CONCERT DE NOËL 2007 » Le 24 novembre dernier à Amos, la Chorale Saint-Viateur, L’ensemble vocal Saint-Viateur et la chorale « Les Piccolos », ont participé au « Grand concert de Noël 2007 » en collaboration avec l’Orchestre symphonique de l’Abitibi-Témiscamingue. Dans le cadre de leur tournée régionale, l’orchestre avait invité ces groupes du primaire à chanter avec eux. En première partie, les 600 personnes dans l’assistance ont pu entendre des airs de Noël de tous genres interprétés par les différents ensembles. Dans la deuxième partie, les spectateurs étaient très enchantés d’entendre les musiciens et plus de 120 choristes réunis pour offrir des musiques du temps des Fêtes. Le résultat du travail colossal accompli par toutes les personnes impliquées dans le projet depuis septembre a impressionné les spectateurs et les participants. Pour la plupart des élèves, c’était la première fois qu’ils entendaient un orchestre symphonique et ils ont été impressionnés par la richesse des sonorités et la beauté des instruments présents. L’émerveillement a amené les élèves à se surpasser dans l’interprétation de leurs pièces. Ce fut une belle rencontre musicale et humaine! PROJET « JE DÉCOUVRE ET J’APPRENDS LES VENTS » À la Commission Scolaire Harricana, des élèves du troisième cycle des écoles Sacré-Cœur/Saint-Viateur et Saint-Thomas de Berry ont vécu un projet fort stimulant. De septembre à décembre 2007, ces 160 élèves provenant de groupes d’adaptation scolaire, du régulier et des groupes à vocation particulière en musique ont découvert l’univers des instruments à vent par diverses activités. De plus, ils ont eu la possibilité de faire l’apprentissage d’un de ces instruments avec monsieur Mario Thivierge. Ces apprentissages se sont faits en petits groupes de deux élèves, pour ensuite augmenter à quatre, puis huit, pour enfin former des harmonies de 21 à 35 élèves. Ces groupes instrumentaux se sont produits à différents concerts, dont le concert de Noël de l’Harmonie Harricana où les élèves du primaire et du secondaire étaient réunis afin d’interpréter deux pièces. En plus de faire découvrir aux élèves la polyphonie, le plaisir de jouer en groupe et de développer une meilleure connaissance des instruments à vent, ce projet a comme objectif premier de démontrer aux élèves ce qu’est la musique au secondaire. Nous croyons que vivre cette expérience pendant trois mois suffit pour que les élèves réalisent que l’apprentissage d’un instrument d’harmonie est accessible et qu’en plus, c’est amusant. Conseil d’administration régional : Luc Mathieu, président Manon Duhaime, vice-présidente Lynda Poulin, secrétaire-trésorière Diane Dallaire, administratrice Julie Morin, administratrice Jean-Pierre Pelletier, administrateur Ce projet a été rendu possible grâce au programme « La culture à l’école ». Soulignons le grand soutien et la collaboration de l’Harmonie Harricana ainsi que de l’école de musique Harricana. 21 ACTUALITÉS RÉGIONALES FAMEQ ASSOCIATION FAMEQ ASSOCIATION EST-DU-QUÉBEC LAVAL - LAURENTIDES LANAUDIÈRE PAR PASCAL BÉLANGER — président [email protected] PAR NATHALIE BLAIS — présidente [email protected] Les membres de notre conseil d’administration s’impliquent activement dans la préparation d’événements dédiés à nos membres en plus d’être à l’affût pour défendre les intérêts des musiciens éducateurs de notre région. Cette belle équipe fait le maximum pour dynamiser notre association et je crois que chacun d’entre nous a intégré le principe que l’implication est un investissement qui rapporte autant à soi qu’à tous les autres. Être membre Fameq, une question qui ne se pose plus Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que le geste d’être membre est un besoin. À titre de président de mon association, je réalise de plus en plus que la portée et la force de notre fédération est proportionnelle à notre capacité à nous unir et à nous impliquer comme individu. Être membre Fameq, c’est d’abord et avant tout faire preuve de solidarité. C’est aussi un geste qui contribue à amplifier chacune de nos revendications, chacune de nos voix. Aujourd’hui, toutes les raisons sont bonnes pour adhérer à notre fédération. En étant membre et en participant à nos rencontres vous contribuez directement à l’avancement de votre situation et de votre profession. Atelier de direction d’orchestre animé par M. Luc Chaput, chef de l’Orchestre symphonique de l’Estuaire (OSE) Les enseignants du primaire et du secondaire qui désiraient perfectionner leur geste de direction ont pu profiter des conseils d’un chef réputé. Cet atelier, animé par M. Luc Chaput, s’est déroulé le samedi 12 janvier dernier à l’école Paul-Hubert de Rimouski. Merci à madame Marie-Annick Arsenault et à ses élèves de l’Harmonie Vents du Fleuve qui ont eu la gentillesse de bien vouloir nous recevoir! D’autre part, un atelier préparé pour les enseignants du primaire sera offert en hiver. Celui-ci sera présenté par M. Gaétan St-Laurent et aura comme sujet la réparation des instruments de percussions. C’est un rendez-vous! L’Améeq, ma voix, mon instrument! Conseil d’administration régional : Pascal Bélanger, président Gaétan St-Laurent, 1er vice-président Suzanne Lavoie, 2e vice-présidente Lise Pelletier, trésorière Élisabeth Pelletier, secrétaire Annie Beaulieu, administratrice 22 FAMEQ à la une | fameq.org Une autre année s’amorce pour l’ AME Région Laval – Laurentides Lanaudière. Cette année, dans notre région, nous étions 51 adhérents. En 2007-2008, nous souhaitons que, par votre collaboration, notre région ait encore plus de membres actifs. La première réunion de l’année 2007-2008 eut lieu le 22 novembre 2007. Les dates et les lieux des prochaines réunions seront sur le site de la FAMEQ. Nous sommes toujours à l’écoute de vos besoins, de vos idées et à l’affût de projets qui rejoindraient tous les membres de notre région. N’hésitez pas à nous contacter. Un de nos objectifs, cette année, est de faire connaître, un peu plus, la FAMEQ sur ce vaste territoire couvert par l’AME Laval – Laurentides – Lanaudière. Idéalement, nous aimerions que, pour chacune des commissions scolaires, un représentant soit désigné pour transmettre les informations provenant de la FAMEQ aux musiciens – éducateurs, membres et non-membres. Nous sommes toujours ouverts à de nouvelles recrues au sein du conseil d’administration; avis aux intéressés. D’ailleurs, nous sommes heureux d’accueillir au sein de l’équipe, à titre de 2e vice-président, M. Raymond St-Georges, notre premier représentant du secondaire de la région Lanaudière. M. St - Georges nous revient à la suite de plusieurs années d’implication à titre de président de l’association. Nous tenons aussi à remercier Sylvie R. Carrière, notre présidente sortante, ainsi que Line Rouleau, administratrice, pour leur précieuse implication au sein de l’ AME Région Laval – Laurentides – Lanaudière. Nous soulignons également la collaboration de Louise Thomas de la région Lanaudière. Nous tenons à féliciter tous les musiciens – éducateurs de Laval - Laurentides – Lanaudière qui, nous le savons, font un excellent travail dans leur milieu. Conseil d’administration régional : Nathalie Blais, Présidente (Laurentides - primaire) Claude Paquin, 1er vice – président (Laval - primaire) Ronald Lapointe, Trésorier (Laurentides - primaire) Marielle Patoine, Secrétaire (Laurentides -primaire) ACTUALITÉS RÉGIONALES FAMEQ ASSOCIATION MONTÉRÉGIE PAR CHANTAL FOURNIER — présidente [email protected] Appelée par de nouveaux défis j’ai laissé ma place à l’exécutif FAMEQ pour prendre la présidence de la Montérégie. Mon appel pour les projets de terrain, le contact avec les gens et les structures en place m’ont mené à partager et collaborer à mettre sur pieds les nombreux défis que l’exécutif dynamique de la région montérégienne me ancent. Poursuivre dans les souliers de notre présidente FAMEQ n’est pas une mince affaire, mais avec l’équipe du tonnerre que nous avons, la route est stimulante et remplie de succès. Pour une première fois depuis des années, le conseil d’administration de la FAMEQ-montérégie est constitué de gens très variés tant au niveau des années d’expérience, du niveau d’enseignement et de la provenance régionale. En effet, six commissions scolaires y sont représentées. C’est une première depuis des années. Nous en sommes très fiers car c’est notre meilleur atout pour connaître votre réalité. Pour plus de facilité dans les écrits, nonobstant les changements à l’exécutif nous avons créé une adresse courriel permanente : [email protected] N'hésitez pas à nous écrire vos attentes, vos déceptions, vos besoins, vos réussites. Nous vous invitons également à nous partager vos dates d’événements, vos concerts, vos ressources locales (formation ou commerces) et si besoin est, votre désir de nous recevoir avec votre équipe de spécialistes dans votre commission scolaire. Un des mandats que je me suis donné c’est d’aller vers les membres de la région pour connaître votre réalité et pour répondre le mieux possible à vos besoins en formation, soutien souhaité, informations, etc. Pour ce faire, nous avons débuté en novembre dernier des visites régionales en rencontrant les enseignants de la Commission Scolaire du Val-des-cerfs à Granby. Certaines commissions scolaires n’ont pas de Conseiller pédagogique. Ce genre de rencontre pourrait permettre aux membres de ces commissions scolaires de verbaliser leurs besoins et qui sait de voir naître un réseau interne. Nos collègues de l’Estrie ont d’ailleurs mis à profit ce réseautage et en ont récolté bien des fruits. Suffit de nous inviter, nous irons avec plaisir jaser avec vous, chez vous. En plus de son assemblée générale annuelle, la FAMEQMontérégie organise des ateliers de formation et des journées de regroupement musical pour les jeunes de divers niveaux. Nous en sommes présentement à l’organisation d’un grand rassemblement choral, « enchantons-nous », qui se tiendra le 19 avril prochain à Saint-Hyacinthe. Cette journée de perfectionnement en chant choral est ouverte à tous les enseignants et élèves de la région. Vous pouvez y participer seuls (comme perfectionnement en chant ou direction chorale) ou avec un groupe de jeunes du primaire ou du secondaire. Vous pourrez assister à des ateliers en chant, donnés par des formateurs chevronnés. Cette année nous retrouverons Michel Aubert pour une deuxième année auprès des adolescents. Se greffera à eux des ateliers de musique internationale avec Sylvie Carrière, chansonnier du Quebec avec Isabelle Petit (pour une 2e année), musique de film avec Marie-France Durocher et musique jazz avec Louise Lessard. Pour plus d’informations, surveiller votre courrier, notre page régionale du site Web de la FAMEQ ou encore écrivez-nous directement. Saviez-vous que votre Association régionale offre des subventions aux projets locaux organisés par les membres pour les jeunes ? Informez-vous ! Ça fait parti de vos ressources comme membre FAMEQ de la Montérégie. Nous sommes assurés du grand dynamisme de nos écoles montérégiennes. Plusieurs enseignants se démarquent par leur vivacité, professionnalisme et renommée. Nous aimerions connaître vos trésors locaux. Écrivez-nous pour « ébruiter » le bon travail d’un collègue. Le soulignement de la qualité en enseignement musical nous tiens à cœur. À ce titre, il me semble important de souligner la réussite de notre collègue Michel Laliberté, récipiendaire d’une bourse de 10 000$ de la CARAS. Nous sommes très heureux de voir tes efforts et ton travail reconnus. Bravo ! Vous avez aussi des collègues qui se démarquent par leur excellent travail et leur réalisations de toutes sortes ? Écrivez-nous. Nous en parlerons avec plaisir. En espérant avoir de vos nouvelles ! Conseil d’administration régional : Présidente : Chantal Fournier, CS du Val-des-Cerfs, primaire Vice-Président : Michel Laliberté, CS de Saint-Hyacinthe, primaire Trésorier : Vincent Valentine, CS de Saint-Hyacinthe, primaire Secrétaire : Claire Bélanger, CS des Patriotes, primaire Conseillers : Yannick Turcotte, CS Marie-Victorin, primaire et secondaire; Martin Labrie, CS Riverside, primaire anglophone; Lyse Archambault, CS Vallée-des-Tisserands, primaire. fameq.org | volume 22 | numéro 2 23 ACTUALITÉS RÉGIONALES FAMEQ ASSOCIATION MONTRÉAL NOUVELLES DES RÉGIONS – EN BREF PAR JEAN-SÉBASTIEN GASCON PAR MONIQUE GALLANT — présidente [email protected] L’assemblée générale du 10 octobre dernier nous a permis d’élire neuf personnes au conseil d’administration. Madame Pauline Chaput était présente. Selon la tradition, nous étions au restaurant Le Colbert et avons offert vin et bouchées aux membres présents. Nous avons eu le plaisir d’échanger plus longuement au souper qui a suivi et auquel a participé une bonne partie de l’assistance. Présentement, trois projets musicaux retiennent notre attention : un souper-bénéfice pour le « Refuge des jeunes » sous l’égide de Tom Ansuini et le rassemblement choral scolaire de l’Île de Montréal organisé avec l’Arcim, les 17 et 18 avril. « On joue ensemble », sous la direction de Jocelyne Boucher, regroupe les enseignants de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île et se vivra les 11 et 12 février. Nous développons des stratégies de soutien envers ces initiatives qui sont un tremplin efficace pour favoriser l’implication des musiciens éducateurs et, éventuellement, susciter de nouvelles adhésions. Le conseil élabore aussi des moyens pouvant favoriser et faciliter les liens entre les musiciens : nous avons toujours eu au menu rencontres et perfectionnement. Nous serons en mesure de vous présenter les détails de ces actions prochainement. Nous avons vécu le congrès et en profitons pour Jocelyne Boucher féliciter celles et ceux qui se sont dévoués afin d’offrir des activités variées et intéressantes et mener à bien cette belle et grande aventure! Par un curieux concours de circonstance, j’ai renoué avec le projet Ronde et Bleue pour la paix de monsieur Nil Parent. Visitez le site qui rappellera sûrement des souvenirs inoubliables à plusieurs d’entre vous : des photos en témoignent. Que l’année 2008 soit gratifiante et passionnante dans tous les aspects de votre vie! Que les dieux Tom Asuini de la musique veillent sur nous! ASSOCIATION MONTRÉAL www.fameq.org/association/montreal/ Conseil d’administration régional : Monique Gallant, Présidente Tom Ansuini, 1er vice-président - secondaire Marie Verge, 2e vice-présidente - primaire Gilbert Bourgoin, trésorier Jean-Sébastien Gascon, secrétaire Julie Savard, conseillère Louise Tanguay, conseillère Jacinthe Morin, conseiller Pierre-Antoine Rivard, conseiller 24 FAMEQ à la une | fameq.org Développement d’une synergie efficace entre la Fédération et les associations régionales C’est devant les représentants de neuf régions que le comité exécutif de la FAMEQ a déposé le plan d’action triennal 2007– 2010. Au-delà des actions qui y sont énoncées, ce plan repose sur le développement d’une synergie efficace entre la Fédération et les associations régionales. C’est pourquoi au cours des dernières années, beaucoup d’efforts ont été investis pour redévelopper les associations au sein de chaque région. L’an dernier aura permis de réactiver deux régions : l’Outaouais formait un conseil d’administration régional et Marie-Claude Pinard reprenait le flambeau de l’Association Mauricie – Centre-du-Québec après plusieurs années d’absence. Cette année, le mouvement se poursuit. D’abord, après avoir été représentée par Luc Mathieu durant plusieurs années, l’Association Abitibi-Témiscamingue a remis sur pied un conseil d’administration régional. Une seule région demeure inopérante au sein de la Fédération, soit le Saguenay- Lac-St-Jean. Une première rencontre a eu lieu à l’automne et plusieurs enseignants de la région étaient présents au congrès. Avec la vitalité musicale qui y règne, on peut s’attendre à ce que cette région soit de retour à la table de la Fédération d’ici la fin de l’année. La famille des musiciens éducateurs se retrouvera de nouveau complète. ASSOCIATION QUÉBEC - CHAUDIÈRE - APPALACHES www.ameq.info Au cours des prochains mois, l’Association réalisera de nouveau les événements Viens Jazzer Avec Nous (5 avril) et Viens Jouer Avec Nous (25 mai). Conseil d’administration régional : Marc-André Dubé, président Guy Auclair, 2e Vice-président et responsable de Viens jouer avec nous 2008 Catherine Lavoie, 1re Vice-présidente et coordonnatrice de Viens Jazzer Avec Nous Jean-François Laprise, Trésorier Nicolas Tesier, Secrétaire Marie-Hélène Bilodeau, directrice François Dorion, directeur Marie-Claude Dubé, directrice Sylvie Plamondon, directrice Alain Trottier, directeur Sandra-Émilie Veilleux, directrice ACTUALITÉS RÉGIONALES Le comité exécutif et les représentants des régions se retrouvaient lors de l’assemblée générale tenue le 15 novembre 2007 à Drummondville. Photographe : Magalie Dagenais ASSOCIATION ESTRIE www.fameq.org/association/estrie/ Conseil d’administration régional : Claire Ouellette, présidente Maryse Allard, vice-présidente Gaétan Bell, trésorier Marie Jobin, secrétaire Alexandre Mongeon, administrateur Événements : Le 11 février, la Commission scolaire de la Région-deSherbrooke organise une journée de formation pour les musiciens éducateurs. ASSOCIATION OUTAOUAIS www.fameq.org/association/outaouais/ Conseil d’administration régional : Anne-Marie Mathieu, présidente Adèle Dufour, vice-présidente Sonia Ouellet, secrétaire Bernard Hébert, trésorier Myriam Baril, administratrice Louise Lavigne, administratrice Événement : Les Choralies ASSOCIATION MAURICIE - CENTRE-DU-QUÉBEC www.fameq.org/association/mauricie_centre_du_quebec/ Représentante : Marie-Claude Pinard, L’organisation du Congrès FAMEQ 2007 a permis de créer des liens entre les musiciens éducateurs de la région et aura certainement servi à dynamiser la région. Il faut se rappeler que la région est inactive depuis plusieurs années. La région est toutefois de retour autour de la table de la Fédération grâce à la représentation de Marie-Claude Pinard. L’Association doit maintenant relever le défi de créer un comité régional qui se penchera sur le suivi des dossiers locaux. Elle bénéficie d’un atout important : la région dispose du plus grand nombre de membres depuis plus de 10 ans. Les intéressés peuvent communiquer avec Marie-Claude Pinard. ASSOCIATION SAGUENAY - LAC-SAINT-JEAN www.fameq.org/association/saguenay_lac_st_jean/ Représentant : aucun fameq.org | volume 22 | numéro 2 25 ASTUCES PÉDAGOGIQUES LA CRÉATION PAR LA VOIX… MYTHE OU RÉALITÉ? PAR CHANTAL FOURNIER — commission scolaire Val-des-cerfs — [email protected] L’utilisation de la voix dans le cours de musique, que ce soit au primaire, au secondaire ou encore aux études supérieures, se limite généralement à l’interprétation. Pourtant, la voix peut servir à exploiter les trois compétences distinctes du Renouveau pédagogique : l’interprétation, l’appréciation et la création. Sans être une spécialiste du domaine de l’évaluation des compétences ni des structures de programme, je vous propose une réflexion sur les diverses composantes de la création qui peuvent être utilisées dans le travail vocal. L’article actuel se concentre sur la création vocale en lien avec le programme du primaire. Dans un prochain article, nous approfondirons l’adaptation au programme du secondaire. La musique vocale occidentale Afin de poser un regard éclairé sur la question, il importe de se demander ce qu’est la création et ce que nous propose le programme de formation de l’école québécoise au primaire. Selon Wikipédia, « Un compositeur est un musicien qui invente de la musique. » De manière plus générale, la musique est selon le Petit Robert : « l’Art de combiner des sons d'après des règles (variables selon les lieux et les époques), d'organiser une durée avec des éléments sonores; productions de cet art (sons ou œuvres) ». Ce qui me semble particulièrement important dans ces définitions c’est l’aspect de variabilité « selon les lieux et les époques ». Ce qui nous donne souvent, à première vue l’impression que la création n’est pas accessible par la voix c’est, qu'on s'en tient principalement à la fonction mélodico-rythmique de la voix lorsque l’on fait de la création avec les élèves. Il serait très intéressant de comparer l’approche créative en fonction des divers milieux géographiques. Probablement que nous pourrions en tirer quelques conclusions fort utiles à notre pratique cependant, nous nous restreindrons ici à l’approche qui nous est le plus familier : l’approche occidentale de l’apprentissage de la musique. Veuillez noter que je ne parle pas ici du type de répertoire mais bien de la vision dans la structure de la musique et de manière dérivée, dans son apprentissage. La musique occidentale telle que nous la définissons aujourd’hui est régie par quatre composantes principales : la durée (temps et rythmes), la hauteur (registre, mélodie et harmonie), l’intensité et le timbre. En prenant chacun de ces paramètres, il est possible d’exploiter la création vocale. Et ce n’est qu’une des avenues possibles. L’important est de garder à l’esprit que la musique a plusieurs cadres esthétiques et même émotifs selon l’époque et le lieu de sa création. Dans un contexte de création vocale, s’en tenir à la composition de chanson serait se priver de bien des avenues. Et que dire des influences musicales d'ailleurs qui mettent en lumière d'autres bases à la 26 FAMEQ à la une | fameq.org création sonore ou au type de sonorité (pensons simplement à la musique orientale). Les bases de la création Pour apprendre à composer des textes littéraires, l'enfant doit tout d'abord savoir parler, puis lire et enfin écrire. Mais, est-ce que la création littéraire se limite à l'écriture d'un texte? Les enfants créent des histoires dès leur plus jeune âge sans pour autant les écrire sur papier. L'important est d'avoir un minimum de vécu, de connaissance de base des émotions et du matériau à utiliser soit les mots. Pourquoi en serait-il autrement en musique? Bien entendu, plus le vocabulaire est riche, la structure mentale souple, plus la création sera intéressante sur un plan émotif ou intellectuel. Jongler avec les mots ou les sons suppose l'intégration de quelques notions de base. Quels sont ces concepts de base avec lequel l’enfant doit jongler dans la musique qui nous est propre ? En quoi ces notions peuvent servir de fondation à la création vocale ? Les paramètres musicaux peuvent servir de base à nos activités de création vocale avec nos élèves. Tous les exercices qui vous seront proposés sont transposables avec l'un ou l'autre des paramètres (durée, hauteur, intensité, timbre) ou en combinant diverses possibilités. Il importe également de se rappeler qu’un processus créatif peut être individuel ou collectif selon les besoins et les modes d'évaluation. 1. LA DURÉE La durée est probablement l’un des paramètres les plus accessibles aux enfants. Tous les enfants aiment bouger, sentir le rythme, jouer à la statue, etc. Comment transposer cet attrait pour le rythme à la voix? a. Tout d’abord, lors d’activités d’échauffement comme les vitamines rythmiques très populaires en pédagogie Orff, transposer la percussion corporelle en création vocale. Pour ce faire, on peut associer une partie du corps avec un son inventé par les enfants en équipes. Par la suite, faire interpréter les sons à l’aide d’un chef (un par petite équipe ou un pour toute la classe en mélangeant les différents sons.) b. Le rap et le scat sont deux autres styles nous permettant d’apprivoiser le rythme vocal avec nos élèves. Il suggère également l’apprivoisement à l’accent tonique et du phrasé. Nul besoin de grandes connaissances dans ce style pour exploiter le rap. Faire composer des phrases sur un thème donné aux élèves et les inviter à faire entrer leur phrases sur un nombre de pulsations données. Un refrain commun plus carré rythmiquement permet une composition de groupe intéressante. L'accompagnement peut être fait par l'enseignant ou les étudiants. ASTUCES PÉDAGOGIQUES Karine Bonin dirigeait la chorale de l’école Duvernay dans le cadre du Grand concert FAMEQ à Drummondville. Photographe : Magalie Dagenais c. Un simple exercice de gamme chantée en modifiant au choix le rythme permet d’intégrer les diverses composantes tout en favorisant les aptitudes à l’improvisation. Cela constitue une bonne initiation aux divers modes et ancre davantage la fonction tonale ou modale chez l’élève. Un accompagnement orff, au piano ou des bandes d’accompagnement en guise de soutien et vous voilà prêts à chanter sur les degrés ou sur des phonèmes prédéterminés. Pour encadrer les étudiants, leur donner selon leur niveau, une restriction de notes et présélectionner quelques rythmes à travers lesquels les élèves feront leurs choix. À cet effet, deux ateliers présentés par Mesdames Dominique Primeau et Jan Steele lors des derniers congrès FAMEQ abondent dans ce sens. d. Tout ce qui touche aux diverses formes musicales (ABA, rondo, forme libre) sont exploitables à travers le rythme chanté. La sélection d’extraits chantés coupés par phrase peut constituer un patch work créatif. Il développe assurément le développement du chant interne chez l’élève. e. En inventant une pièce qui joue sur les timbres et le rythme comme les "Récitations" de Georges Aperghis (1945 - ). f. Finalement, ne pas négliger la superposition des créations rythmiques au plan vocal. Il suffit d'utiliser la boucle comme procédé et l'on obtient une création dynamique. Cette utilisation fréquente dans la musique gospel donne aisément des résultats intéressants. Ces divers exercices s’inscrivent totalement dans la 3e composante de la compétence 1 (inventer) du programme d’éducation musicale au primaire : L’élève exploite des éléments du langage musical. Ils permettent également d’apprivoiser la composante 5 de la compétence : L’élève structure les éléments résultant de ses choix. 2. LA HAUTEUR Avec le rythme, la hauteur constitue l'un des paramètres les plus exploités au plan vocal. Nombreux sont les enfants qui inventent des chansons spontanées dans la cours de récréation, en jouant dans la classe, durant un examen ou même lors d'une présentation impromptue devant la classe. Il peut être exploité : a. En demandant aux élèves de réaliser des vitamines rythmiques vocales qui exploitent les divers registres. Ceci constitue un bon exercice préparatoire à la technique vocale. b. En apprenant aux enfants le principe de thème et variation et leur demander d'inventer avec leur voix une variante à une courte mélodie inventée en groupe. c. En favorisant l'utilisation d'ornements pour enjoliver des chansons déjà connues. d. En cultivant le chant à deux voix (chez les plus vieux) et en invitant à la création d'une 2e partie vocale. e. En inventant une pièce qui joue sur les timbres et le rythme comme les "Récitations" de Georges Aperghis (1945 - ). 3. L’INTENSITÉ Un paramètre souvent utilisé en musique instrumentale et qui gagnerait à être plus stimulé en chant est la variation de l'intensité. Les enfants ont intérêt à développer leur habileté vocale pour parler et chanter en douceur. a. Bien des enfants n'ont que deux intensités: silence ou FFF. En plus de stimuler leur technique vocale, la création vocale basée sur l'intensité raffine leur sens esthétique et musical. Présenter une chanson déjà connue et demander aux élèves d'inventer des nuances en respectant un sens esthétique traditionnel ou en explorant toutes les possibilités. Faire ensuite un choix collectif pour l'interprétation finale. b. Une création complète peut être réalisée à partir d'un paramètre donné: crescendo-decrescendo, pp à ff, l'utilisation du forte-piano (Fp). c. Le travail jumelé de l'intensité et du timbre donne d'intéressants résultats. 4. LE TIMBRE L'exploration des divers timbres vocaux constitue une des parties les plus créatives qui puisse être exploitées par la voix. La variété des sons, des phonèmes et des modes de production vocale mérite d'être exploitée. Ce travail peut être amorcé par l'écoute d'une oeuvre du répertoire contemporain telle la pièce "Stimmung" de Karlheinz Stockhausen (1928-2007). Par la suite, travailler le répertoire vocal appris ou inventer des oeuvres : a. En changeant les voyelles, les consonnes. L'utilisation unique des consonnes peut amener de belles découvertes... et bien du plaisir. b. En superposant les sons puis en utilisant la répétition ou les entrées en strettes. c. En utilisant le timbre vocal en exploitant le chuchoté (très utile en classe), le son granuleux, lisse, l'imitation de bruitages, les sons étouffés, clairs, nasillards. Bien entendu, le travail de la compétence "créer" n'a de limite que votre propre créativité. Ces activités de création constituent un bon moyen de vérifier la compréhension et la maîtrise des acquis de vos élèves. Vous exploitez la création vocale sous une autre forme avec vos élèves ? Vous aimeriez entendre traiter d'autres thèmes portant sur la voix et le chant ? Écrivez-moi afin de me partager vos commentaires. fameq.org | volume 22 | numéro 2 27 Parmi les projets emballants dans lesquels la chorale participe figure sa participation depuis cinq ans à un concert gala de chorales de jeunes dans la cadre de la série de concerts radiophoniques CBC/McGill. Réunissant cinq ou six chorales de haut calibre chaque année. Photographe : Jean-Guy Corbeil LA CHORALE DE LA COMMISSION SCOLAIRE ENGLISH-MONTRÉAL PAR PATRICIA ABBOTT — directrice générale — Association canadienne des chefs de chœur — directrice — chorale English Montreal school board - [email protected] Chaque samedi matin (ou presque!) de septembre à mai, quelques 75 élèves de la Commission scolaire English Montréal (CSEM) se réunissent pour répéter le meilleur répertoire choral disponible pour jeunes voix et ce depuis maintenant 28 ans. Choisis par audition, les choristes sont répartis en deux volets: une chorale junior pour les élèves de 9 à 11 ans et une chorale senior pour les 12 à 16 ans. Ils bénéficient d’une tradition qui met en valeur la technique vocale, l’excellence du répertoire et l’encadrement professionnel des concerts. La chorale senior, qui participe à un plus grand nombre de concerts et d’événements par saison que les plus jeunes, se rencontre aussi le mardi soir. Les deux volets profitent aussi de deux stages de fin de semaine par année. Depuis sa fondation, la Chorale a été un fier et digne ambassadeur de la commission scolaire en se produisant dans tous les grands lieux de concerts à Montréal, ainsi qu’en Europe, aux États-Unis, à travers le Canada et sur les ondes de Radio-Canada et de la CBC. Un peu d’histoire Vers la fin des années 70, la conseillère pédagogique pour les arts de la Commission des écoles protestantes du Grand Montréal, Georgie Crawford, rêvait d’offrir aux élèves les plus doués et intéressés par la musique un lieu d’épanouissement et de dépassement au-delà de ce que pouvait leur offrir une seule école. S’inspirant des chorales de jeunes qui commençaient à s’établir un peu partout aux États-Unis et au Canada, elle a mis sur pied en 1980 une chorale qui réunirait des mordus de la musique de 28 plusieurs écoles. Soutenue par les Services pédagogiques de la commission scolaire, elle a invité Iwan Edwards, alors une étoile montante du chant choral à Montréal, à en être le premier chef. Monsieur Edwards et Madame Crawford ont établi des paramètres de base qui ont à la fois permis une fondation solide du projet et son évolution avec le temps, tant du côté musical qu’organisationnel. Quand Monsieur Edwards a quitté pour poursuivre ses activités à l’école FACE, à McGill et avec le Choeur St-Laurent, Jean Sult a pris la relève. Avec la croissance du groupe et la division en deux volets, elle a ensuite invité Erica Phare à diriger la chorale junior. J’ai eu le bonheur de succéder à Jean Sult comme directrice de la chorale senior en 1990, prenant également en main la chorale junior en 1999 au départ de Madame Phare ainsi que l’administration du programme en 2000 suite à la retraite de Madame Crawford. Valeurs sures et projets emballants Misant sur les valeurs sûres de la technique vocale, l’apprentissage d’une grande variété de répertoire, mais toujours de qualité, et le travail avec des musiciens professionnels, la Chorale de la CSEM (adoptant son nouveau nom en 1998 avec la réorganisation des commissions scolaires) s’est taillé une réputation de choix dans le monde choral. En plus de produire ses propres concerts, la chorale a pu donc aussi profiter de projets de collaboration avec de nombreux ensembles et institutions et participer à des festivals et des échanges fort intéressants tant au Canada qu’à l’étranger. Parmi ses meilleurs souvenirs? Ils sont nombreux, mais mentionnons la chance de travailler avec des chefs tels que Erkki Pojhola et Sanna Valvanne de Finlande, Bob Chilcott du Royaume-Uni (et anciennement des King’s Singers), Lyn Williams d’Australie et plusieurs grands chefs canadiens comme Wayne Riddell, Barbara Clark, Patrick Wedd, Nicole Paiement, Scott Leithead, Jean Ashworth Bartle et Yuli Turovsky. Le choeur a représenté le Québec au World of Children’s Choirs en 2001 à Vancouver, festival qui a regroupé 32 chorales de jeunes de tous les continents, et s’est rendu deux fois au prestigieux Festival 500 à St-Jean, Terre-Neuve, partageant la scène avec les meilleures chorales canadiennes et internationales. Parmi les projets emballants dans lesquels la chorale participe figure sa participation depuis cinq ans à un concert gala de chorales de jeunes dans la cadre de la série de concerts radiophoniques CBC/McGill1. Réunissant cinq ou six chorales de haut calibre chaque année, le concert permet à chaque groupe de présenter quelques pièces de son répertoire et aussi de se joindre aux autres dans des chants communs sous la direction d’un chef invité. Le concert du 2 décembre 2007 à la salle Pollack de l’université McGill à Montréal a réuni Les Voix Boréales (Laval), le Choeur des enfants de la Rive-Sud, le Choeurs des enfants de Montréal, l’Ensemble vocal senior De La Salle (de l’école publique française d’Ottawa), le Choeur des jeunes du Conservatoire de McGill et la Chorale senior de la CSEM. Le concert a été les 24 et 25 décembre à la radio de CBC, sur le réseau de Sirius Satellite, ainsi que sur le site web de la radio national. C’est à la fois une récompense pour le travail accompli et un défi de taille, parce que la diffusion radiophonique exige un haut niveau de performance. Ce défi annuel, parmi tant d’autres, nous confirme que les paramètres d’excellence fixés il y a 28 ans par les fondateurs nous servent encore aujourd’hui, car l’excellence inspire... l’excellence. 1 Le concert est disponible sur le site www.cbc.ca/radio2/ ASTUCES PÉDAGOGIQUES DES PROJETS POUR LA MUSIQUE PAR JEAN-SÉBASTIEN GASCON Depuis trois ans, le nombre de projets auxquels la FAMEQ collabore a grandement augmenté. Ainsi, en combinant les ressources de la Fédération à celles des partenaires, les musiciens éducateurs qui le désirent bénéficient de nouvelles ressources et d’autant de nouveaux moyens pour faire rayonner l’éducation musicale auprès de la communauté. Vous trouverez l’information à jour sur le site www.fameq.org dans la section des projets. Les musiciens éducateurs qui désirent s’impliquer au sein de ces projets, que ce soit pour partager ou développer du matériel pédagogique ou encore pour en assurer la mise en œuvre, peuvent communiquer avec Jean-Sébastien Gascon. DO RÉ MI FA SOL LA SCIENCE Partenaire : LA SOCIÉTÉ DE PROMOTION DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE (SPST) Ce partenariat original avec la SPST permettra de mettre en valeur le travail des scientifiques de la musique, de fournir des explications scientifiques à plusieurs questions que posent la musique et d’expliquer la place qu’elle prend dans la société. Do ré mi fa sol la science nous permettra aussi de constater que bien des scientifiques sont eux aussi des passionnés de musique. De manière concrète, le projet fournit de l’information et des outils aux enseignants. Si la matière musicale s’adresse d’abord au prof de musique, la science permettra d’allonger l’utilisation de la musique dans d’autres disciplines. Est-ce que la musique deviendra populaire auprès des collègues des autres matières pour dynamiser des situations d’apprentissage en physique, en biologie, ou en sciences humaines? MUSIQUE POUR LA PAIX Partenaire : ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DE MUSICOTHÉRAPIE La musique est un instrument de paix. Depuis plusieurs années, l’Association québécoise de musicothérapie profite du mois de décembre pour fêter la musique et paix. En s’associant au projet de l’AQM, l’événement permet aux musiciens éducateurs de souligner l’apport de la musique pour la paix et la non-violence. Les musiciens éducateurs sont invités à partager leur matériel pédagogique sur le sujet à travers le site Internet de la FAMEQ. LES PRIX ESSOR ET LA SEMAINE QUÉBÉCOISE DES ARTS ET DE LA CULTURE À L’ÉCOLE Partenaires : MELS, AQESAP, RQD, ATEQ ET AUTRES La complicité avec le MELS et les autres associations en arts permettent à chaque année de réaliser les Prix Essor et la Semaine québécoise des arts et de la culture à l’école. Ces projets qui n’ont pas besoin de présentation, permettent de mettre en valeur le travail des enseignants en musique et en arts. La remise des prix régionaux Essor pour la région de Montréal avait lieu à l'École Le Carignan. Pour une deuxième année consécutive, le musicien éducateur Jean-Yves Cardin recevait le prix en présence de plusieurs personnalités, dont la ministre Line Beauchamp, Richard Silverman de Yamaha Canada et le directeur général de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, monsieur Antonio Bernardelli. Les élèves étaient très fiers! Photographe: Magalie Dagenais 30 FAMEQ à la une | fameq.org ASTUCES PÉDAGOGIQUES LES PRIX FAMEQ DU MUSICIEN ÉDUCATEUR DE L’ANNÉE Partenaire : FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE MONTRÉAL Le prix FAMEQ de l’enseignant de l’année vise à reconnaître le travail dédié et acharné des musiciens éducateurs au Québec qui aident à garder la musique vivante à l’école. Trois prix seront remis annuellement, soit un pour chaque niveau du primaire et du secondaire ainsi qu’un troisième pour un nouvel enseignant. Le prix sera remis à un musicien éducateur qui a eu un impact sur la vie de ses étudiants et contribué à l’avancement de l’éducation musicale dans sa communauté. Pour la première année, les gagnants se verront remettre un certificat encadré ainsi qu’une bourse de 500 $ remis par le Festival International de Jazz de Montréal. Cadre d’organisation – questions et réponses 1. Qui peut proposer une candidature ? Toutes et tous peuvent proposer une candidature. Une élève actuelle ou un élève actuel, une ancienne élève ou un ancien élève, un parent, une ou un collègue, une administratrice ou un administrateur ou un membre de la collectivité peut décider de reconnaître les efforts exceptionnels d'une enseignante ou d'un enseignant en proposant son nom. Ils n’ont qu'à remplir le formulaire pour soumettre toute candidature. Les candidatures proposées pour soi-même ou des membres de la famille ne seront pas acceptées. 2. Qui peut être candidate ou candidat ? Toute enseignante ou tout enseignant œuvrant dans les écoles élémentaires et secondaires du Québec. 3. Comment doit-on procéder ? Remplir le formulaire électronique en ligne en inscrivant les renseignements pertinents sur l'enseignante ou l'enseignant de votre choix afin d'appuyer la candidature. Vous devrez expliquer votre choix et décrire de quelle façon la personne que vous proposez répond aux critères. Vous devrez également donner deux références appuyant la candidature dans une lettre de soutien qui fait référence aux critères. Après avoir soumis le formulaire, ce dernier sera acheminé à la Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec où un comité l'examinera. Si le formulaire est accepté, un jury, par la suite, le passera en revue. Les mises en candidatures multiples pour la même personne seront considérées comme une seule candidature. La première mise en candidature reçue sera prise en considération. Il serait préférable de fournir des lettres d’appui supplémentaires plutôt que d’envoyer de nouvelles mises en candidature. 4. Qui peut être une référence ? Toutes et tous peuvent être cités comme référence. Vous pouvez choisir une ou un collègue qui a assisté à une classe de l'enseignante ou de l'enseignant, une ou un élève qui a bénéficié d'un appui exceptionnel, un membre de la collectivité qui a été témoin d'un acte de leadership ou toute personne connaissant le travail de l'enseignante ou de l'enseignant. 5. Qu'est-ce qu'une référence ? Une référence est une autre personne qui appuie votre candidate ou votre candidat par une lettre de référence, jointe au formulaire de mise en candidature, qui utilise les critères des prix. 6. Quels sont les prix ? Les personnes honorées seront invitées à une cérémonie de remise des prix au printemps ou à l’été, où on leur remettra un prix de 500 $ et un certificat de reconnaissance. Leur école recevra également un certificat de reconnaissance. Les lauréates et les lauréats seront présentés dans le cadre de la Revue FAMEQ et d’une campagne média. Chaque candidate et chaque candidat recevra un certificat de mise en nomination. 7. Quand va-t-on décerner les prix ? Une cérémonie de remise des prix dévoilant le nom des personnes honorées se tiendra au printemps ou à l’été. 8. Quelle est la date limite ? La date limite pour poser toute candidature est le 31 avril 2008 à minuit. Le site Web cessera d'accepter les candidatures après cette date limite. Processus de sélection La candidature des enseignantes et enseignants doit être proposée par des élèves, des parents et des collègues qui ont chacune et chacun une histoire unique à raconter pour illustrer la façon dont la personne candidate travaille pour motiver, mettre au défi et inspirer les élèves, la façon dont elle donne inlassablement de son temps, se dévoue et accorde la priorité aux besoins des élèves. La date limite pour soumettre une candidature est le 31 avril 2007. Tous les documents à l’appui doivent être reçus au plus tard à cette date. Une présélection d’un maximum de 10 dossiers par prix sera fait. Le jury fera son choix parmi cette sélection. 9. Qui sont les juges ? Les candidatures sont acheminées par voie électronique à la Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec. Un comité formé d'enseignantes et d'enseignants passera en revue les formulaires et dressera une liste restreinte pouvant compter jusqu'à 10 candidatures par catégorie qui seront examinées par le jury. Le jury sera composé de représentantes et de représentants de la Fédération et du milieu de la musique. 10. Qui décerne le prix ? La Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec et les commanditaires sont heureux de reconnaître et de célébrer l'excellence en matière d'enseignement en commanditant ce programme. 11. Je désire soumettre une candidature. Comment dois-je procéder ? Il suffit de remplir le formulaire de mise en candidature en expliquant ce qui fait de votre candidate ou de votre candidat une personne exceptionnelle au moyen de lettres d’appui de deux autres références en vous assurant qu’elles renvoient toutes aux critères. Des documents justificatifs supplémentaires, comme des attestations, des échantillons de travail des élèves, des enseignantes ou des enseignants, peuvent être envoyés avant la date limite avec une copie de la confirmation de la mise en candidature électronique à l’adresse suivante : Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec, 779, rue de l’Épée, Outremont (Québec) H2V 3V1. Vous devrez également indiquer les coordonnées de votre candidate ou de votre candidat, ainsi que le nom de son école et de sa commission scolaire. 12. Quels sont les critères ? Ces prix visent à souligner le travail des enseignantes et des enseignants qui : • donnent le goût de la musique à leurs élèves; • utilisent des méthodes d'enseignement novatrices, conçoivent des programmes créatifs et élaborent des expériences éducatives captivantes pour les élèves québécois et québécoises ; • engagent les élèves dans le processus d'apprentissage, tout en provoquant leur enthousiasme en les encourageant à viser plus haut, à élargir leurs horizons et à améliorer leur potentiel d'apprentissage; • suscitent le partage des ressources collectives et individuelles au sein des écoles de notre provinc ; • encouragent l'utilisation créative de la technologie en salle de classe; et • témoignent de leur engagement personnel à l’endroit de l’acquisition continue du savoir. Les enseignantes proposées et les enseignants proposés démontreront les habiletés et caractéristiques décrites dans les critères mentionnés. De plus, le prix décerné à l'enseignante débutante ou à l'enseignant débutant prendra en considération : • la volonté d'apprendre et de mettre au point les nouvelles connaissances, ainsi que de recueillir l'avis des collègues et d'agir en conséquence. Le comité des prix de la FAMEQ examinera les candidatures et dressera une courte liste de candidates et de candidats que le jury du Prix FAMEQ passera en revue. 13. Qui peut se classer parmi le personnel enseignant débutant ? Les personnes qui enseignent depuis cinq ans et moins. fameq.org | volume 22 | numéro 2 31 ASTUCES PÉDAGOGIQUES VIVIER : FÊTER NOS COMPOSITEURS D’ICI Partenaire : LA SOCIÉTÉ DE MUSIQUE CONTEMPORAINE DU QUÉBEC (SMCQ) ET CENTRE DE MUSIQUE CANADIENNE (CMC) Claude Vivier, c’est un véritable «trésor national»! De septembre 2007 à mai 2008, la FAMEQ collabore à la célébration en l’honneur du compositeur. Les jeunes du Québec peuvent entre autres découvrir Claude Vivier en bande dessinée! Écrite par la bédéiste et compositrice Sylvie-Anne Ménard (Zviane), la BD Vivier, lancée dans le cadre du congrès de la FAMEQ, est un petit bijou qui fait vibrer le monde imaginaire et la grande sensibilité des jeunes. LE Le Grand jeu / La Grande écoute : La partition est arrivée! Pierrette Gingras, directrice générale, SMCQ Enfin un projet qui met en évidence la place primordiale des musiciens éducateurs ! Enfin une campagne politique où tous les acteurs de la musique parlent d’une même voix ! Les professeurs désirant participer au projet Le Grand jeu / La Grande écoute peuvent maintenant se procurer la partition sur Internet ! En interprétant avec vos élèves Pulau Dewata de Claude Vivier, adaptée pour les harmonies scolaires par le compositeur Michael Oesterle, ou en écoutant en classe l’une des œuvres de Vivier au cours de la « Semaine Vivier » (14 au 18 avril), vous ferez partie des milliers de personnes à travers la province à souligner l’anniversaire de naissance d’un des compositeurs québécois les plus significatifs de l’histoire! « Le Grand jeu / La Grande écoute », c’est aussi une campagne politique et promotionnelle. Le 15 avril, à l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec rendra un hommage officiel au compositeur Claude Vivier, une première dans les annales de la musique du Québec ! Lors de la conférence de presse qui suivra, la présidente de la FAMEQ fera connaître la liste de toutes les écoles participant à la Semaine Claude Vivier au Québec. Pour la première fois de notre histoire, la SMCQ, le CMC et la FAMEQ s’associent autour d’une campagne provinciale de promotion de la musique : tous les médias du Québec seront contactés ! Chaque journal local recevra la liste des écoles participantes dans sa ville, avec photos et textes personnalisés pour chaque école. Pour assurer le succès de cette campagne provinciale, nous avons besoin de vous. Ne tardez pas, posez un geste politique pour la reconnaissance de notre propre histoire musicale. Affirmez le rôle primordial des musiciens éducateurs auprès des jeunes, en vous inscrivant au plus tôt! Les partitions, les extraits musicaux, le formulaire d’inscription et la liste des enregistrements sont disponibles aux adresses suivantes : www.smcq.qc.ca ou www.fameq.org Informations : 1 866 515-1055 32 FAMEQ à la une | fameq.org ASTUCES PÉDAGOGIQUES LA FRANCOFÊTE : DES MOTS POUR ENCHANTER Partenaire : CONSEIL PÉDAGOGIQUE INTERDISCIPLINAIRE DU QUÉBEC Chaque année, l’Office québécois de la langue française organise la Francofête. La portion scolaire de cet événement qui met en valeur la langue française est pilotée par le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec, duquel la FAMEQ est membre. Cette année, la FAMEQ participe à l’événement en reprenant une ancienne tradition : le soutien d’un concours national de chanson. Quel meilleur événement pour mettre en lumière l’importance de la chanson pour explorer la langue et la culture! Concours : Des mots pour enchanter La chanson joue un rôle important pour explorer et promouvoir la langue. Quoi de mieux que de composer une chanson pour découvrir la richesse du français! En composant une chanson, les élèves jouent avec les mots. C’est pourquoi la FAMEQ organise un concours de chanson dans le cadre de la Francofête en éducation. Participation Le concours est ouvert aux élèves du primaire et du secondaire en formation générale, en formation professionnelle, à l’éducation des adultes et aux étudiants du collégial. Important : chaque chanson doit avoir un titre, le nom de l’élève ou du groupe d’élèves et le nom de l’école. Faites parvenir, avant le 3 mars 2008, par courrier, par courriel ou par télécopieur, avec un coupon de participation pour chaque classe. Description Composer une chanson en incluant obligatoirement un minimum de cinq mots de la Francofête 2008. • Au moins deux (2) couplets et un refrain ou toute autre forme équivalente • À cappella ou accompagnée d’instruments au choix • Gravée sur un CD • À partir d’une musique existante ou originale • Style : musique du monde, traditionnelle ou populaire francophone d’ici ou d’ailleurs. Les mots Apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s’attabler, tact, toi, visage Prix Les prix seront décernés selon la qualité du français et l’originalité des mélodies reçues dans chacune des catégories suivantes : primaire, secondaire, éducation des adultes et collégial. 1er PRIX : PLI 2008 | 2e PRIX : PLI 2008 | 3e PRIX : PLI 2008 PRIX DE L’ENSEIGNANT(E) Des prix seront remis à une enseignante ou un enseignant qui aura fait participer ses élèves au concours et dont la participation est conforme. (Ce prix sera attribué par tirage au sort). Vous pouvez vous procurer le formulaire sur le site Internet de la FAMEQ et du CPIQ. FORMULAIRE Francofête 2008 : concours Des mots pour enchanter École : _____________________________________________________________________________________________________________ Adresse : ___________________________________________________________________________________________________________ Ville : ______________________________________________________________________ Téléphone : ______________________ Télécopieur : ______________________ Code postal : ________________________ Courriel : _________________________ Nom de l’élève : _______________________________________________________________________ Âge : ___________________ Nom de l’enseignant : ________________________________________________________ Primaire ■ secondaire ■ formation professionnelle ■ éducation des adultes ■ collégial Coupon à retourner au CPIQ avant le 3 mars 2008 1319, chemin de Chambly, bureau 202, Longueuil (Québec) J4J 3X1 Télécopieur : 450-928-8771 fameq.org | volume 22 | numéro 2 33 ASTUCES PÉDAGOGIQUES Anne Fleischman, SPST, Marcel Benoit, coordonnateur du département de musique du Cégep de Drummondville, Pauline Chaput et Gilbert Bourgoin de la FAMEQ. Photographe: Magalie Dagenais DO RÉ MI FA SOL… LA SCIENCE! PAR ANNE FLEISCHMAN — Rédactrice en chef — Société pour la promotion de la science et de la twechnologie - Do ré mi fa sol… la science! est sur Internet au awww.spst.org Tiens, tiens, des scientifiques dans ma revue de la FAMEQ… Une erreur de partition, monsieur l’éditeur? Au contraire : l’univers musical est une porte ouverte sur une multitude de savoirs. La Société pour la promotion de la science et de la technologie (SPST) a décidé d’organiser une grande promenade dans votre monde, mesdames et messieurs les musiciens, histoire d’explorer la formidable diversité de thèmes scientifiques qui peuvent être abordés à partir de quelques notes de musique. En un mot, une balade en forme de ballade : do ré mi fa sol… la science! Pourquoi la musique? Parce que l’art est un tremplin naturel pour parler de science. Parce que, depuis Pythagore, musique et mathématique marchent main dans la main. Parce que la science et la musique se lisent et s’écrivent. Parce qu’être « sensible » au monde, c’est aussi vouloir « l’interpréter »… Et puis, c’est bien connu, les musiciens font souvent de bons scientifiques, et inversement! Mais laissez-moi d’abord nous présenter. La SPST est un organisme à but non lucratif qui, depuis plus de 25 ans, œuvre dans l’information, la formation et l’animation en culture scientifique. Notre public se compose surtout d’enseignants et de bibliothécaires. Notre mission : mettre en lumière l’ingéniosité et l’engagement des scientifiques d’ici et d’ailleurs, rappeler que l’expérience scientifique va bien 34 FAMEQ à la une | fameq.org au-delà des portes du laboratoire, débusquer des pratiques de médiation novatrices, favoriser le dialogue entre la science et la société… et, qui sait, faire naître des vocations. Pour ce faire, nous développons des projets et des programmes à l’échelle provinciale. Par exemple, Les Innovateurs à l’école et à la bibliothèque, un réseau de quelque 250 scientifiques bénévoles, offrent des ateliers gratuits aux jeunes d’un peu partout au Québec. L’éventail des disciplines proposées est large, à l’image du spectre de la science et de la technologie. Interdisciplinarité, quand tu nous tiens… Depuis une dizaine d’années, la Société développé un programme intitulé La science se livre. Du roman à la bande dessinée, en passant par la fable et le conte, les liens étroits entre science et littérature y sont dévoilés, exploités, et mis en image. Scientifiques et écrivains ont tant de choses en commun… Apprendre à lire et lire pour apprendre ne sont-ils pas les deux facettes de la curiosité universelle? Avec le chantier Do ré mi fa sol… la science!, nous plongeons avec enthousiasme dans le grand bain de la musique. Nous croyons fermement que la culture scientifique et la culture musicale ont mille et une choses en commun. Plus encore, nous sommes convaincus que la science est une porte d’entrée tout à fait passionnante pour aborder l’univers musical, et que la musique est un merveilleux prétexte pour s’intéresser à la science. ASTUCES PÉDAGOGIQUES La preuve : lancez votre moteur de recherche favori en tapant « musique et science ». Si vous n’en croyez pas vos yeux, répétez l’opération avec « science et musique ». C’est ainsi : plus de trois millions de portes s’ouvriront, avec plus ou moins de bonheur, sur un vaste paysage numérique où science et musique s’entremêlent allégrement. Une jungle aux innombrables cachettes. Est-ce à dire que le sujet a été arpenté dans toutes les directions et qu’il n’y a plus rien à en dire ? Ou qu’il est au contraire tellement fertile qu’il a donné naissance à un véritable labyrinthe de connaissances, sans cesse remises au goût du jour ? On penche pour la deuxième option. « Le savoir parle, mais la sagesse écoute » Une citation de Jimi Hendrix, notre « maître à penser » pour cette première année du projet Do ré mi fa sol… la science! Cet automne, vous avez reçu avec votre revue une affiche qui vous a peut-être intrigués : une carte de visite toute en couleur qui donne un aperçu de notre démarche. En novembre dernier, à l’occasion du congrès de la FAMEQ, nous vous avons présenté notre site Internet. Et peut-être croisez-vous de plus en plus de gens affichant nos couleurs sur leur T-shirt… Adeptes du « marketing viral », nous n’avons qu’un désir : vous rendre curieux. Il existe de multiples manières d’interpréter notre partition : partir à la découverte de disciplines en s’appuyant sur des exemples musicaux, choisir un compositeur et en faire le tour scientifique, découvrir les laboratoires où l’on étudie la musique sous toutes ses coutures, de sa conception à son interprétation, en passant par sa diffusion… Les portes sont entrouvertes. À vous de créer votre propre itinéraire. Et ce n’est qu’un début. Le projet Do ré mi fa sol… la science! devrait nous accompagner encore pendant plusieurs années. Sous cette appellation, viendront progressivement se glisser des idées, des réseaux, des projets. Rêvons un peu : pourquoi ne pas imaginer de développer une thématique « science et musique » dans la tournée scolaire des Innovateurs à l’école et à la bibliothèque? À quand des camps musicaux à consonance scientifique? La seule limite est l’imagination. Ainsi, mesdames et messieurs les musiciens éducateurs, si vous souhaitez mettre la science à votre menu, créer des projets avec vos classes et vos collègues, ou simplement aiguiser votre curiosité naturelle, vous avez trouvé vos complices. Mais soyons clairs : l’idée n’est pas de réinventer la roue! Il existe en effet une multitude de projets pédagogiques de qualité qui creusent déjà les liens entre musique et science : analyse de la voix ou de l’appareil phonatoire, étude des ondes du point du vue de la physique, des gammes du point de vue des mathématiques… Et c’est tant mieux. Avec Do ré mi fa sol.. la science!, nous cherchons davantage à faire des liens, présenter des musiciens scientifiques, proposer des lectures accessibles, explorer des thèmes peut-être moins évidents à première vue. La preuve : dans notre numéro de septembre du cyberzine Pluie de science consacré à ce thème, nous vous parlions d’histoire grâce à la cloche, de transe, de bandes dessinées ou encore de botanique! fameq.org | volume 22 | numéro 2 35 RECHERCHE ET FORMATION « LE TIMBRE MUSICAL : COMPOSITION, INTERPRÉTATION, PERCEPTION ET RÉCEPTION » PAR CAROLINE TRAUBE — Université de Montréal ET SERGE LACASSE — Université Laval Le dernier numéro des Cahiers de la SQRM, portant sur le timbre dans la composition, l’interprétation, la perception et la réception de la musique, comprend des articles découlant de communications présentées au Colloque interdisciplinaire de musicologie 2005 (CIM05), organisé par l’Observatoire international de la création et des cultures musicales (OICCM) à la Faculté de musique de l’Université de Montréal en mars 2005. Reflétant l’interdisciplinarité et la pluridisciplinarité du colloque CIM05, auquel tous les auteurs de ce numéro ont participé, ce volume comprend des contributions de chercheurs provenant de diverses disciplines connexes à la musicologie : acoustique, anthropologie, étude de la musique populaire, études culturelles, histoire, informatique, interprétation, linguistique, philosophie, psychologie, sociologie, synthèse et traitement du son, techniques d’enregistrement et théorie/analyse. Lors du colloque, les axes thématiques suivants avaient été explorés : le timbre dans la composition, dans l’interprétation, dans la perception et la réception de la musique. Dans ce numéro, nous avons regroupé les articles en quatre sections : ■ ■ ■ ■ Acoustique, perception et cognition Musique populaire et folklore Musique électroacoustique et transformation du timbre Musique instrumentale contemporaine D’emblée, le volume s’ouvre sur une question fondamentale : « Le timbre est-il un paramètre secondaire? ». Selon Jean-Jacques Nattiez, la question est plus complexe qu’il n’y paraît. D’abord, l’importance du timbre varie bien sûr en fonction des cultures et des traditions musicales. Mais Nattiez raffine son analyse en posant le problème selon les points de vue de la production (niveau poïétique), de l’œuvre elle-même (niveau immanent) ou de la réception (niveau esthésique). Cette approche lui permet de nuancer le discours sur le timbre, dont la principale erreur « est d’essayer de retrouver du côté de l’esthésique les hiérarchies entre paramètres qui sont évidentes du côté poïétique ». Il faut plutôt tenter de concevoir une démarche créatrice fondée sur la rétroaction constante entre l’esthésique et le poïétique : « De ce fait, l’observation esthésique peut devenir le point de départ d’une construction 36 FAMEQ à la une | fameq.org poïétique explicite. (Mais l’histoire de la musique a-t-elle jamais fonctionné autrement?) » C’est donc en gardant à l’esprit ce statut à la fois relatif et incontournable du timbre musical que nous vous proposons de suivre les réflexions des auteurs ayant contribué à ce numéro. La section « Acoustique, perception et cognition » débute avec l’article de Michèle Castellengo et Danièle Dubois, dont le titre est également en forme de question : « Timbre ou timbres? Propriété du signal, de l’instrument, ou construction(s) cognitive(s)? ». Sur la base d’une expérience d’écoute – à laquelle participent trois groupes d’auditeurs se distinguant par leur formation – et de l’étude linguistique des verbalisations associées, les auteures proposent un cadre cognitif de la perception du timbre intégrant deux conceptualisations distinctes : la première, globale et catégorielle, que les auteures désignent par « timbre causal », suggère que « le son est perçu et conçu comme effet d’une source sonore sur le sujet », le timbre dans ce cas permettant de reconnaître et repérer l’identité des sources; la seconde, la couleur sonore, « se rapporte au son construit comme dimension abstraite des sources, comme peuvent l’être les catégories de couleurs ». Dans ce second registre d’activité perceptive, il s’agit donc de qualifier la source sonore et non seulement de la reconnaître. Cet article s’enchaîne très naturellement avec celui de Pascal Gaillard, Michèle Castellengo et Danièle Dubois, intitulé « Variabilité temporelle dans la perception des transitoires d’attaque de sons percussifs », dans lequel les notions de timbre causal et de catégorisation perceptive, présentées dans l’article précédent, sont appliquées au cas particulier de la perception de sons de steeldrum. L’analyse des résultats d’une expérience de catégorisation libre permet aux auteurs d’émettre l’hypothèse que les auditeurs peuvent adopter différentes stratégies d’écoute, variant la durée de la portion du transitoire d’attaque prise en compte lors de l’évaluation cognitive du timbre. Pour générer les stimuli de l’expérience de catégorisation libre, les chercheurs ont recours à la technique de l’analyse-resynthèse qui consiste à modifier le timbre d’un son enregistré en effectuant une analyse spectrale (décomposition du son en ses partiels) et en modifiant avant resynthèse la fréquence, l’amplitude et/ou le moment de déclenchement de l’attaque de quelques partiels soigneusement choisis. RECHERCHE ET FORMATION La technique d’analyse-resynthèse est également exploitée pour produire les stimuli d’une expérience d’écoute par les auteurs de l’article suivant de cette section, portant sur l’« Évaluation de démontrent les deux articles portant sur le violon. Dans « Le timbre du “violon à pavillon” dans les enregistrements du début du XXe siècle », Ludivine Isaffo se penche sur le cas du « stroviol », modèles de vibrato ». Vincent Verfaille, Catherine Guastavino et Philippe Depalle tentent, dans cet article, d’établir une définition du vibrato applicable à l’ensemble des familles d’instruments, englobant la classique modulation de fréquence que l’on retrouve dans la technique de vibrato des instruments à cordes (variation de la longueur vibrante de la corde), la modulation d’amplitude présente dans la technique de vibrato à la flûte par exemple, mais aussi et surtout la modulation d’enveloppe spectrale. L’étude vise plus précisément à évaluer l’influence de cette dernière sur la qualité perçue du vibrato, les participants à l’expérience ayant à juger le caractère plus ou moins naturel d’un ensemble de sons obtenus par analyse-resynthèse combinant les différents types de modulation du modèle. Du point de vue de la pratique musicale, le vibrato peut très bien être considéré comme une dimension perceptive du timbre, et cette étude confirme justement le caractère timbral de cet effet sur les plans acoustique et psychoacoustique en révélant la pertinence de prendre en compte la modulation d’une partie de l’enveloppe spectrale pour la modélisation du vibrato. inventé par Agustus Stroh à la fin du XIXe siècle. Après un survol historique et une description du fonctionnement de l’instrument, l’auteure constate que le timbre particulier du stroviol (qui comportait un pavillon afin de favoriser sa captation à l’époque de l’enregistrement acoustique) a suscité l’intérêt de plusieurs musiciens et compositeurs. Même s’il est tombé en désuétude dès l’apparition de l’enregistrement « électrique » (1925), l’étrange instrument est encore présent aujourd’hui dans plusieurs courants de musique savante, jazz, populaire et traditionnelle, notamment en Roumanie, en Bretagne et ailleurs en Europe. La dernière contribution de cette section, intitulée « L’analyse spectrale comme aide à l’orchestration contemporaine », rapporte un projet de collaboration mené par le compositeur François Rose et le physicien James Hetrick. L’objectif de cette recherche est donc davantage orienté sur des considérations pratiques, puisqu’il s’agit ici de la mise au point par les deux chercheurs d’un outil informatisé d’aide à l’orchestration qui tire profit de l’analyse spectrale par Transformée de Fourier. L’outil est composé de deux parties et permet d’analyser une mixture d’instruments ou encore de proposer différentes orchestrations qui imitent la répartition énergétique d’un spectre d’amplitude de référence. Les auteurs illustrent le potentiel de cet outil à partir d’exemples tirés du répertoire traditionnel (extraits d’œuvres de Schœnberg et Ravel) et d’une œuvre contemporaine. Comme le suggère Nattiez, le timbre constitue un paramètre capital dans la plupart des genres musicaux populaires, de même qu’en musique électroacoustique. Du côté populaire, certains instruments peuvent jouer un rôle de premier plan, comme le De leur côté, Danick Trottier et Audrée Descheneaux y vont d’une analyse plus spécifique. Dans « Le timbre du violon dans la musique rock québécoise actuelle : Les reflets d’une identité en construction », les auteurs nous proposent une lecture sociomusicologique de l’utilisation du violon par des groupes qualifiés de « néo-traditionnels ». Bien que relevant toujours du rock, la musique de ces groupes accorde une place de choix au violon, qui partage souvent l’avant-scène avec la guitare solo et la voix : « Le timbre qui en ressort se rattache à des significations sociopolitiques et idéologiques bien précises que sont l’attachement à un passé à réinventer, la dénonciation des conditions outrancières des anciens Canadiens français et la valorisation de projets collectifs communs pour le Québec à venir, ainsi que la différentiation sur le plan sonore par rapport à la musique rock américaine. » Du fait qu’elles découlent de l’utilisation de la technologie, toute l’esthétique des musiques électroacoustiques repose avant tout sur la construction et la manipulation du timbre. Toutefois, et comme le montre Marc Battier dans son article « La réinvention du son : De la lutherie électrique à la pensée du timbre des sons artificiels », cette façon de concevoir une musique si « concrète » n’est pas apparue subitement. Il semble en effet que ce soit à travers un long questionnement sur la fabrication du son, à la suite de l’avènement de l’électricité, que va prendre forme une conscience du rôle central joué par le timbre dans une tradition musicale à naître. C’est par l’analyse de textes publiés dès la seconde moitié des années 1920 par divers penseurs et compositeurs que l’auteur retrace la genèse d’une conception de fameq.org | volume 22 | numéro 2 37 RECHERCHE ET FORMATION la musique comme son, exprimée à travers la technologie, ouvrant ainsi la voie aux expérimentations bien connues menées après la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces expérimentations, on note le travail effectué sur la voix en musique électroacoustique, sujet qu’aborde Bruno Bossis dans son texte intitulé « L’intervocalité ou les avatars de la voix dans le matériau sonore ». Source sonore à la fois complexe et familière, la voix demeure au cœur de nombreuses œuvres électroacoustiques. C’est notamment cette familiarité qui rend la manipulation de la voix si saisissante. Mais comment envisager cette rupture de la voix d’avec le corps, une voix qui se désincarne pour mieux se fondre dans des entrelacs de timbres humains et machiniques? Selon une perspective intertextuelle, l’auteur propose d’étudier les liens qui peuvent s’établir entre sons vocaux et artificiels, faisant ainsi émerger la notion d’« intervocalité » : « Ces liens vont de la simple citation (par collage) à l’ambiguïté, de l’interpolation à l’hybridation, de l’emprunt clairement affirmé à l’allusion la plus imperceptible, de l’en-deçà à l’au-delà de la voix (d’une voix réduite à son expression primordiale à l’extension de sa virtuosité). » Cette section sur la musique électroacoustique et la transformation du timbre s’achève sur l’article de Sophie Stévance traitant de « L’ambiguïté perceptive du timbre dans la musique mixte ». L’auteure y propose une analyse de l’œuvre mixte Clair-Obscur de Roger Tessier, compositeur s’inscrivant dans le courant de la musique spectrale. S’inspirant du titre et du concept de l’œuvre, Sophie Stévance tente d’identifier les mécanismes de la perception de l’opposition et la juxtaposition des matières sonores de cette œuvre mixte : « Si, en peinture, le clair-obscur consiste à moduler la lumière sur un fond d’ombre en créant des nuances propres à exalter la profondeur, la musique pourrait découler de la réunion entre sons instrumentaux et sons électroniques, voix organique et voix électronique. » L’auteure définit également la notion de « son-bruit » proposée par Tessier, et applique celle de l’« infra-mince » proposée par Duchamp pour illustrer l’ambiguïté perceptive ressentie lors de l’écoute de l’œuvre de Tessier. Bien entendu, les compositeurs de musique instrumentale contemporaine cherchent tout autant à exploiter les possibilités du timbre musical. Aussi, dans son article intitulé « Son organisé et spéculation sur les distances chez Varèse », Philippe Lalitte propose-t-il de croiser l’analyse musicologique traditionnelle avec des méthodes appartenant à l’acoustique, la psychoacoustique et les 38 FAMEQ à la une | fameq.org statistiques descriptives, afin de rendre compte de la « pluralité de l’approche compositionnelle » de Varèse. Trois notions sont fondamentales dans la pensée de Varèse : la masse sonore, la projection du son et l’organisation de la dissonance. Lalitte discute ces notions en regard de la Théorie physiologique de la musique d’Helmholtz, dont Varèse avait lui-même pris connaissance. Dans cet article, l’auteur présente une analyse comparée d’agrégats de onze sons tirés de l’œuvre Intégrales (1925) et montre que « toutes les dimensions du phénomène sonore obéissent à une même logique pour concourir à l’élaboration d’une architecture du timbre qui, à grande échelle, devient une architecture du temps ». Dans l’article suivant, « Le timbre de la flûte et la figure du chat dans Samedi de Lumière de Karlheinz Stockhausen », Marie-Hélène Breault traite de la question du symbolisme instrumental dans le cycle d’opéras Lumière, les sept jours de la semaine (1977-2002), de Stockhausen. En tant qu’interprète, l’auteure a eu l’occasion d’« incarner » divers personnages instrumentaux issus de cette œuvre, notamment le chat-flûtiste chamanique issu de Samedi de Lumière, le second opéra du cycle. Connaissant ainsi de l’intérieur ce phénomène de la théâtralisation de la musique instrumentale, Marie-Hélène Breault examine en détail la notion de personnage musical que Stockhausen nomme « entité », terme faisant référence « à l’essence d’un être ou d’un genre, ce qui le distingue de la notion de personnage, telle qu’employée dans l’opéra traditionnel ». En utilisant comme angle d’analyse trois niveaux de définition du timbre (timbre-identité, timbre-individualité, timbre-qualité), l’auteure propose une interprétation des liens entre le timbre de la flûte et la figure du chat dans Samedi de Lumière, en se basant sur les écrits de spécialistes de la musique de Stockhausen, notamment Richard Toop et Günter Peters, de même que sur son expérience concrète d’interprétation de la musique pour flûte de Stockhausen. Le numéro se clôt sur le chapitre de Grazia Giacco, qui étudie les « Interactions entre timbre et espace formel dans la musique contemporaine ». Dans le prolongement des réflexions de Battier et Bossis, et comme dans une sorte de conclusion à ce périple, l’analyse de Giacco montre que nous en sommes arrivés à une conception plus intégrée, plus synthétique du timbre : ici, le timbre est formalisé et constitue le fondement même de la composition. En s’appuyant sur la notion d’« espace formel », l’auteure s’intéresse à « ces organisations qui ont de fortes analogies avec des configurations spatiales (surfaces, masses, figure-fond, accumulation, RECHERCHE ET FORMATION raréfaction, …) et qui jouent un rôle fondamental dans la constitution de la forme ». Elle se penche ainsi sur des œuvres de Ligeti, Grisey et Gervasoni, avant de conclure : « Le timbre a cette double propriété : être l’objet de la formation du son – le son n’est plus seulement une hauteur fixe, mais aussi le résultat d’une sculpture interne – et être le sujet de la forme – le timbre peut délinéer l’espace formel de la pièce (ou d’une section). » Ainsi, le timbre « n’est pas seulement un “composé”, mais aussi un “composant” ». Le timbre, même s’il est au cœur de toute pratique musicale, demeure toujours difficile à cerner. Toutefois, comme l’illustrent bien les réflexions exprimées dans ce numéro, c’est probablement en l’abordant de toutes les perspectives qu’on arrivera à en saisir de mieux en mieux la portée, tant sur le plan purement acoustique que du point de vue de la création, de l’interprétation et de la perception. Peut-être nous reste-t-il à trouver une façon de combiner de façon synthétique ces différentes approches, dans une manière de Glasperlenspiel. Partagez votre expérience et faites avancer la qualité de l’éducation musicale au Québec. C’est cet esprit de professionnalisme et de collégialité qui oriente la rédaction de la revue. Nous souhaitons qu’elle soit un véritable canal d’échange entre les musiciens éducateurs, en phase avec la réalité vécue dans les classes de musique de la province. Pour le meilleur ou pour le pire, c’est en partageant les idées que nous serons à même de trouver des solutions et d’améliorer collectivement la qualité de l’éducation musicale. C’est aussi en partageant l’information avec les différents partenaires de la Fédération qu’ils seront en mesure de mieux comprendre les bienfaits de l’éducation musicale lorsqu’enseigné dans un encadrement adéquat. Que ce soit pour : Présenter un super projet que vous avez réalisé avec vos élèves… Décrire les horribles conditions dans lesquelles vous enseignez… ■ Partager du matériel pédagogique qui pourrait intéresser vos collègues… ■ Donner votre opinion sur le nouveau programme… ■ Expliquer votre situation de jeune enseignant… ■ Suggérer des solutions reliés à l’encadrement scolaire… Ça nous intéresse et ça risque bien d’intéresser vos collègues!!! ■ ■ Vous pouvez aussi nous écrire pour nous faire vos commentaires sur la revue ou nous suggérer des idées de textes que vous aimeriez voir paraître dans le magazine. Élaboré pour les jeunes musiciens âgés de 13 à 17 ans, le Camp de blues offre une opportunité exceptionnelle aux adolescents d’ici de bénéficier, en une semaine, d’une formation musicale de haut niveau et uniquement dédiée au blues. Cette année encore, une cinquantaine de jeunes musiciens pourront participer à ce camp, entièrement gratuitement. Envoyez votre texte ou communiquez avec Jean-Sébastien Gascon (450) 674-6645 [email protected] Inscriptions : www.campdeblues.ca Instruments recherchés : guitare, basse, batteur, chant, clavier, saxophone, trompette, trombone et harmonica. Date des auditions : 26 et 27 avril 2008 Lieu des auditions : École Marguerite-de-la-Jemmerais Information : Isabelle Boudreault 514 288-1424 poste 5531 fameq.org | volume 22 | numéro 2 39 PRATIQUE ENSEIGNANTE CÉLINE DION REMET LE PRIX MUSICAN DU PROFESSEUR Bernard Hébert et l’harmonie de la Polyvalente Nicolas-Gatineau L’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement (CARAS) annonçait que Bernard Hébert est le récipiendaire du prix MusiCan du professeur de musique de l’année 2007. Bernard Hébert enseigne la musique à la Polyvalente NicolasGatineau de Gatineau au Québec. Des dignitaires locaux ont souligné cet honneur le 18 octobre dernier à la polyvalente en compagnie d’étudiants et de diplômés. Hébert s’est envolé vers Las Vegas au mois d’octobre pour rencontrer la mégastar internationale Céline Dion, artiste québécoise commanditaire du prix de cette année. En plus de se voir remettre le prix du professeur de l’année par Céline Dion elle-même, Monsieur Hébert a également reçu une bourse de 10 000$, une statuette créée par l’artiste canadienne Shirley Elfort et une invitation de la part de CARAS à assister à la cérémonie des prix JUNO 2008 qui aura lieu du 4 au 6 avril à Calgary, en Alberta. Le programme de musique de la polyvalente recevra également un don de 20 000$. « C’est avec joie que nous rendons hommage à ce professeur qui a eu un si grand impact auprès de ses étudiants et de sa communauté, a déclaré Melanie Berry, présidente de CARAS. Je souhaite 40 FAMEQ à la une | fameq.org Photo : CARAS Photo : CARAS PAR CARAS / MusiCan Mélanie Berry, présidente de CARAS lors aussi remercier Sony BMG Musique (Canada) Inc. et tout particulièrement Céline Dion pour son soutien incroyable et pour avoir pris le temps de rencontrer M. Hébert et de lui présenter ce prix malgré son horaire chargé. » « Je suis ravie de présenter ce prix prestigieux à M. Hébert, a remarqué Céline Dion. À travers son dévouement pour l’enrichissement de la vie de ses étudiants avec la musique, il contribue à la création d’un monde meilleur. » Le prix MusiCan du professeur de l’année rend hommage aux exploits d’un professeur de musique exceptionnel qui a eu un impact sur la vie de ses élèves et sur sa communauté. « Je suis vraiment touché d’avoir été désigné professeur de musique de l’année par MusiCan pour l’année 2007. Ce fut pour moi un grand honneur et un immense privilège que de rencontrer Céline Dion et de recevoir le prix de ses mains. Au nom de tous les professeurs de musique du Canada - qui se dévouent corps et âme pour partager avec les autres les joies indicibles que procure la musique - je souhaite remercier MusiCan de m’avoir fait vivre cette expérience inoubliable, a déclaré M. Hébert. » PRATIQUE ENSEIGNANTE Photo : Magalie Dagenais Photo : Magalie Dagenais DE MUSIQUE DE L’ANNÉE À BERNARD HÉBERT de l’annonce du Prix Dans le cadre du congrès, Monsieur Hébert a expliqué comment les musiciens éducateurs peuvent solliciter le soutien du programme MusiCan. Monsieur Hébert enseigne la musique depuis 32 ans, dont 28 à la Polyvalente Nicolas-Gatineau. Il a partagé son amour de la musique avec plus de 5 000 élèves et a inscrit ses élèves dans plusieurs concours, en plus de jouer de chaque instrument qu’il enseigne. Eric Favaro, vice-président de l’ACME, Mary Dinn, présidente de l’ACME et Pauline Chaput, présidente de la FAMEQ ont profité du congrès pour féliciter Bernard Hébert. « Monsieur Hébert est un professeur fantastique et une personne merveilleuse qui mérite qu’on souligne qu’il a communiqué sa passion pour la musique à des milliers d’étudiants. Il a toujours été disponible pour aider les gens qui l’entourent, » a déclaré Claude Beaulieu, le directeur de la Polyvalente Nicolas-Gatineau qui a soumis la candidature de M. Hébert. bourses et autres initiatives relatives à l’enseignement de la musique. MusiCan reçoit un soutien financier à la faveur de diverses initiatives telles que le CD de compilation où l’on retrouve les artistes nommés pour les prix Juno, les contributions annuelles de CTVglobemedia, de EMI Music Canada Inc., de SONY BMG Music Canada Inc., d’Universal Music Canada et de Warner Music Canada Ltd., de même que de Songwriters’ Circle parrainé par l’Association canadienne des éditeurs de musique et la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN), la Coupe Juno, l’Association canadienne des industries de la musique et enfin à des contributions individuelles et de sociétés. À propos de MusiCan Grâce à MusiCan, l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement contribue à maintenir la musique bien vivante dans les écoles d’un bout à l’autre du Canada. La mission de MusiCan consiste à faire en sorte que chaque enfant du Canada ait accès à un programme complet d’enseignement de la musique dans le cadre de son programme scolaire. MusiCan offre notamment des subventions pour achat d’instruments de musique dans le cadre de Band Aid, le prix MusiCan du professeur de musique de l’année, des Si l’on tient compte des contributions de cette année et de celles qui ont été octroyées depuis la création du programme en 1997, plus de 2,3 millions de dollars auront été versés, influant ainsi sur la vie de 164 diplômés en musique d’établissements postsecondaires et de 120 732 élèves, de leurs écoles et de leurs collectivités d’un océan à l’autre. MusiCan continue également de rendre hommage aux professeurs de musique extraordinaires. Pour de plus amples renseignements sur MusiCan et pour savoir comment lui prêter votre soutien, veuillez visiter le site suivant : www.musican.ca fameq.org | volume 22 | numéro 2 41 PRATIQUE ENSEIGNANTE PRIMAIRE LE RÔLE DU MUSICOTHÉRAPEUTE DANS UNE ÉCOLE PAR CHRISTIANE HEUZEY — MTA — Musicothérapeute au Secteur de l’autisme de l’école Saint-Michel, C.S. des Découvreurs En 1979, sous l’initiative de quelques parents et de la psychologue Ulla Hoff, un projet-pilote pour jeunes autistes voyait le jour dans une école de la région de Québec. Le but de ce nouveau centre était d’offrir des services répondant aux besoins particuliers de ces enfants dans un cadre scolaire. Une équipe thérapeutique formée d’une psychologue et d’une ergothérapeute se joignait à l’équipe des enseignants. Dès l’année suivante, une orthophoniste et une musicothérapeute s’ajoutaient à l’équipe des professionnels. Aujourd’hui le secteur de l’autiste de l’école Saint-Michel de la C.S. des Découvreurs accueille 45 enfants autistes ou ayant un diagnostic de troubles envahissants du développement âgés entre 4 ans et 12 ans (TED). Ayant un mandat régional, l’école reçoit des élèves de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches. L’école Saint-Michel a été la première école publique à engager une musicothérapeute à titre de professionnelle. Après l’obtention de mon diplôme en musicothérapie, il y a 16 ans, j’ai eu la chance de travailler une année au secteur de l’autisme. Ceci m’a donné l’expérience pour développer des services de musicothérapie dans 2 autres écoles pour élèves multi-handicapés de la région de Québec pour enfin revenir au secteur et ce depuis 10 ans. Comme professionnelle, mon rôle est de soutenir l’enfant, les enseignants et les intervenants des classes ainsi que la famille afin d’offrir à l’élève des conditions propices à l’apprentissage et au développement de sa personnalité et de son autonomie. Comme les autres professionnels de l’école, j’évalue l’enfant dès son entrée au secteur et périodiquement lors des suivis. Les évaluations et les rapports d’évolution sont transmis soit par écrit ou oralement à la famille et sont en partie partagés lors du plan d’intervention. L’évaluation est constituée d’activités musicales libres et dirigées permettant d’observer l’enfant sur les plans de l’interaction, de l’expression, des comportements musicaux et non musicaux, de la communication, de la cognition ainsi que sur les plans moteur et sensoriel. Le contexte musical offre un regard particulier sur l’enfant où certains traits de sa personnalité, certains aspects de son comportement, certaines forces ou limitations nous apparaissent de façon parfois évidente. On dit d’ailleurs en musicothérapie que le comportement musical du client est le reflet de son comportement dans la vie courante. Suite à la mise en commun des observations et des besoins identifiés par l’équipe, nous élaborons le plan d’intervention dans lequel 42 FAMEQ à la une | fameq.org la musicothérapie pourra être une intervention mise en place pour la réalisation de certains objectifs. La plus grande partie de mon travail se situe au niveau de l’intervention directe. Je reçois les enfants en séances individuelles ou de groupe. Étant donné la problématique des enfants ayant un diagnostic d’autisme ou de troubles envahissants du développement, telles que des limitations au niveau de l’interaction sociale, de la communication et des difficultés sensorielles, il est souvent recommandé dans un premier temps d’offrir des thérapies en séances individuelles. Lorsque l’enfant démontre une plus grande conscience de son environnement et des autres, une meilleure attention et le goût de plus en plus présent d’interagir musicalement avec autrui, l’intégration dans un petit groupe est alors possible. Les objectifs travaillés en musicothérapie sont variés mais les domaines de l’interaction et de la commutation sont toujours présents. La consultation est un autre aspect de mon travail. Je peux, comme mentionné plus haut, contribuer à mieux comprendre l’enfant et ainsi développer des outils ou des attitudes pour mieux intervenir avec celui-ci. Je peux aussi préparer du matériel musical comme par exemple aménager un coin dans la classe pour que les enfants puissent écouter de la musique. Je peux préparer des montages de musique que les enfants pourront écouter lors des loisirs ou de leur période de relaxation. Je suggère des activités musicales et des moyens pour faciliter certains apprentissages ou certaines routines en classe. Je peux aussi encourager la classe ou la famille à utiliser la musique pour entrer en relation avec l’enfant. Une musique peut parfois calmer un enfant qui devient agité. Une consigne chantée est parfois mieux entendue que lorsqu’elle est dite. Une chanson avec mouvement ou une activité rythmique peut aider à augmenter le niveau d’éveil et rendre l’enfant plus disponible aux apprentissages. Je travaille parfois conjointement avec un autre professionnel. Par exemple, l’ergothérapeute m’a sollicitée afin d’amener un enfant à manger plus lentement. Nous avons pensé qu’une chanson pourrait aider à ralentir son rythme lorsqu’il s’alimentait. Les liens musicaux qui se sont tissés entre nous lors des thérapies me donnaient la base pour intervenir dans ce contexte. Un jour, je suis entrée dans la salle du dîner et j’ai commencé à chanter sur l’air de « I Wish You a Merry Christmas » les paroles suivantes « Je mange et je dépose... et je mastique bien. » Et ça a fonctionné instantanément. L’enfant m’a regardé et s’est mis à suivre les paroles. Ces gestes étaient en rythme avec la musique. D’autres interventions PRATIQUE ENSEIGNANTE PRIMAIRE Congrès FAMEQ / 4 arts POUR ENFANT Trois-Rivières Jeudi 13 au samedi 15 novembre 2008 AUTISTE avaient été essayées mais aucune n’avait eu un résultat aussi manifeste. Les parents, qui ont trois autres enfants, trouvaient ce moyen beaucoup plus pratique qu’une intervention physique puisqu’ils avaient déjà les mains bien occupées. Ils pouvaient chanter tout en donnant à manger à leur bébé. Par la suite, j’ai travaillé l’écoute intérieure dans les séances de musicothérapie pour que l’enfant puisse lui-même régulariser son rythme en chantant la chanson dans sa tête pendant qu’il mange. Voici quelques aspects du rôle du musicothérapeute en milieu scolaire. La musicothérapie est un moyen privilégié pour intervenir avec les enfants autistes pour différentes raisons. La plus importante est que la plupart d’entre eux démontrent beaucoup d’intérêt pour la musique. Même pour les enfants avec des intérêts limités, la musique apparaît très souvent dans leurs activités préférées. Lors de sa conférence donnée à Québec en mars dernier, Mme Catherine Barthélémy, chercheuse française en autisme mentionnait que les aspects les plus importants à développer chez l’enfant autiste sont l’interaction sociale, la communication et l’aspect sensoriel et moteur. La musicothérapie nous permet de travailler tous ces plans dans un contexte agréable pour l’enfant. La musicothérapie peut aussi aider d’autres jeunes vivant avec certaines limitations ou difficultés. Elle peut contribuer à leur développement et s’intègre ainsi au projet éducatif de l’école. Un enfant heureux, disponible au plan affectif est un enfant qui apprend mieux. La musique et la musicothérapie peuvent jouer un rôle dans la réussite scolaire des élèves. Références Direction de l’adaptation scolaire et des services complémentaires (2002). Les services éducatifs complémentaires : essentiels à la réussite. Gouvernement du Québec, Ministère de l’éducation. Catherine Barthélémy; États des lieux de la recherche en autisme, Conférence du 20 mars 2007 à Québec, Autisme Québec Tony Wigram (2000) ; A method of Music Therapy Assessement for the Diagnosis of Autism and Communication Disorders in Children, Perspectives, volume eighteen issue 1, 11-27. École Saint-Michel, Secteur de l’autisme; document de présentation du secteur, Commission scolaire des Découvreurs. Découvrez les détails du prochain congrès FAMEQ / 4arts sur le site de la Fédération. N’hésitez pas à le consulter fréquemment pour obtenir les nouvelles les plus récentes. Vous y trouverez l’information sur : ■ Le processus d’inscription ■ Les ateliers ■ Les conférences ■ Les activités ■ Le Grand concert FAMEQ ■ L’Harmonie FAMEQ 2008 Il est encore temps de proposer un atelier mais faites vite ! Si vous voulez vous assurer de recevoir l’information, assurez-vous que la FAMEQ dispose de votre adresse, de votre téléphone et de votre courriel. www.fameq.org Harmonie FAMEQ 2008 Directeur artistique : Michel Laliberté APPEL DE CANDIDATURES À partir du 1er mars, consultez le site Internet de la FAMEQ afin d’obtenir les informations sur l’édition 2008 de l’Harmonie FAMEQ et d’y inscrire vos élèves. Cette année, la période d’inscription démarre plus tôt afin de donner un maximum de chance à l’ensemble des enseignants d’en faire profiter leurs élèves. Vous pouvez aussi profiter de l’occasion pour revoir et écouter les concerts de plusieurs années précédentes. À ce sujet, nous avons retrouvé l’enregistrement de plusieurs concerts de l’Harmonie FAMEQ, dont ceux de 1975 et 1976. fameq.org | volume 22 | numéro 2 43 PRATIQUE ENSEIGNANTE PRIMAIRE-SECONDAIRE RENCONTRE DES ÉCOLES À PROJETS PARTICULIERS EN ART… UNE PREMIÈRE! PAR CLAIRE ROUSSEAU — École Le Plateau, Commission scolaire de Montréal Les 23 et 24 octobre derniers se réunissaient à Montréal quelque 120 représentants des écoles à projets particuliers de formation en arts. D’entrée de jeu, je qualifierais cette rencontre d’historique puisque c’est la première fois que le MELS en est l’initiateur. Est-ce un signe des temps? Trois fois plus de gens que prévus se sont présentés composés de directions d’écoles, conseillers pédagogiques, enseignants. J’y étais comme représentante de mon école en compagnie du directeur. Les écoles à projets particuliers doivent adresser une demande de reconnaissance au MELS et rédiger leur programme spécifique dans le cadre de cette demande à tous les 5 ans. Il existe un document d’information et de soutien aux écoles concernées qui a été mis à jour en 2006. Celui-ci fait état de la classification des écoles à projets : « préparatoire », monodisciplinaire, pluridisciplinaire, interdisciplinaire. Ce premier rendez-vous visait à éclaircir plusieurs points pour faciliter la rédaction de la demande que ce soit pour les projets déjà reconnus ou en voie de l’être. Il va sans dire que le programme doit s’arrimer au projet éducatif de l’école et offrir un contenu enrichi. Il doit aussi être étoffé d’exemples de situations d’apprentissage et d’évaluation conformes aux exigences du nouveau programme d’art, tant au primaire qu’au secondaire. Plusieurs questions relatives à l’évaluation sont restées sans réponse, Georges Bouchard, responsable des programmes d’arts au ministère, les reportant aux journées de formation sur le sujet prévues en avril 2008. Ces journées de formation sur l’évaluation offertes par le MELS auront lieu les 1er et 2 avril à Laval, 15 et 16 avril à Longueuil, 29 et 30 avril à Québec. Dans l’ensemble, les participants se sont dits satisfaits des propos échangés et des éclaircissements apportés. Tous ont souhaité une nouvelle rencontre dans l’année en cours. Depuis, nous avons reçu la liste des participants de notre niveau ainsi que les adresses électroniques de chacun pour garder le contact et poursuivre nos échanges. PROCHAINE PARUTION Dans la prochaine édition de la revue Fameq à la une : Musique et pédagogie, nous vous présenterons les entrevues avec la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille, Mme Michelle Courchesne et la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Mme Christine St-Pierre. Photographe : Magalie Dagenais 44 FAMEQ à la une | fameq.org PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE ARRIMAGE MUSIQUE ! VERS UN CONTINUUM D’ÉTUDES EN MUSIQUE… » ACTES DU COLLOQUE COLLÉGIAL-UNIVERSITAIRE Le 3 novembre 2006, à la Faculté de musique de l’Université Laval, se tenait un important Colloque collégial-universitaire sur le thème «Arrimage musique ! Vers un continuum d’études en musique… » Après avoir publié l’allocution de Claude Parenteau (Fameq à la une, volume 21 no. 2) et de Thomas De Koninck (FAMEQ à la une, volume 21 no. 3), nous publions les compte-rendus des ateliers. Le document complet des actes du Colloque est disponible sur Internet à l’adresse http://arrimagemusique.ep.profweb.qc.ca/ Liste des ateliers : 1. Table ronde des doyens, coordonnateurs et représentants des conservatoires 2. La formation auditive 3. La littérature musicale et l’histoire de la musique 4. La formation musicale instrumentale – langage classique 5. La formation musicale et instrumentale – langage populaire et Jazz 6. Les technologies musicales 7. L’arrimage secondaire‐collégial TABLE RONDE DES DOYENS, COORDONNATEURS ET REPRÉSENTANTS DES CONSERVATOIRES. Animateur : Gilles Simard Secrétaire : Martin Le Sage 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial L’élève n’a parfois pas suivi de musique au secondaire, mais dans une école privée ou municipale. Parfois il a fait de la musique au secondaire dans le cadre d’une option Musique ou encore il a suivi une très courte formation d’à peine une année. Le niveau atteint de compétence est donc très varié et correspond à une réalité : celle d’un éclatement de la formation musicale. Le niveau des élèves est relativement varié et les élèves n’ont pas tous un niveau de formation approprié. Par ailleurs, on mentionne que le mandat des professeurs de musique au secondaire pose des défis au regard de l’approche dans l’enseignement de la musique. Le problème de la continuité dans la formation aux niveaux primaire et secondaire est soulevé. Il y a trop souvent, dans le continuum de formation, des «trous», des temps d’arrêt dans la formation. Beaucoup d’efforts sont investis par l’ensemble des intervenants à tous les niveaux d’enseignement. Le seuil d’accueil varie cependant parfois selon l’instrument, la culture des jeunes. Aussi, les intervenants du niveau collégial ont à composer avec une diversité de niveaux parfois déconcertante. Dans certains aspects de la formation reçue, on rencontre divers écueils selon la spécialisation classique ou populaire. La question de la formation auditive est soulevée. Une proportion d’élèves a suivi une formation musicale au premier cycle du secondaire puis arrête pour recommencer à la dernière année du secondaire. Cet état de fait pose des défis au regard de l’assimilation et du transfert des connaissances. La formation en double DEC au collégial accueille une clientèle parfois différente de celle qui s’inscrit au DEC régulier. Le problème du niveau de compétence atteint en formation auditive semble une préoccupation de premier plan pour l’ensemble des intervenants du niveau collégial, quelle que soit la voie de formation choisie par les étudiants du niveau collégial. Au niveau secondaire, on souligne l’importance de stimuler, motiver et inspirer les jeunes élèves. Les enseignants sont des modèles et ils doivent trouver des moyens de communiquer. Il faut élargir les horizons de nos élèves, et peut‐être aussi les nôtres. La première cohorte du nouveau programme a commencé son cheminement en 2005 et on semble positif à cet égard. Les choix qui y sont faits tiennent compte d’un ensemble de réalités vécues au niveau secondaire. Il est important que les intervenants de tous les ordres connaissent également l’approche programme implantée au niveau secondaire. On évoque des problèmes aussi épineux que variés passant de l’impossibilité pour l’élève d’apporter l’instrument chez lui au manque de temps consacré à l’enseignement. En résumé : ■ ■ ■ On retrouve des profils d’élèves différents; La provenance des élèves est variée (école publique versus cours privés); Les intervenants du niveau secondaire expriment également un besoin d’arrimage. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial Plusieurs institutions offrent des cours de mise à niveau en session d’accueil et intégration. Les étudiants plus faibles en formation auditive, par ailleurs, risqueraient de voir leur accès à la formation compromis s’il n’y avait pas cette session de mise à niveau, malgré des aptitudes certaines démontrées à l’instrument. L’obligation de cours de formation générale ne semble pas nécessairement démotivante pour les étudiants. ➥ fameq.org | volume 22 | numéro 2 45 PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE La question de la disparité amène l’assemblée à discuter des tests de classement en formation auditive à l’entrée au collégial : tests d’aptitudes et tests d’habiletés. La question est très partiellement documentée. Certains font un test conçu localement alors que d’autres semblent procéder avec un test de classement plus traditionnel. Dans l’ensemble, on semble tenir compte des aptitudes et des habiletés puisque de bonnes aptitudes en instrument et en formation auditive semblent un atout indéniable. On y fait la description des habiletés acquises dans la formation professionnelle comme préuniversitaire. Dans le cas de la formation en Jazz et populaire, l’aspect populaire gagnerait à être davantage valorisé. Certains aspects plus polyvalents de la formation en musique Jazz et populaire au niveau collégial gagneraient à trouver un arrimage nouveau avec le niveau universitaire. Plusieurs cégeps offrant la formation en Jazz et populaire semblent souhaiter une ouverture plus grande quant au contingentement. L’adaptation de l’étudiant à l’arrivée au collégial est mentionnée. Entre autres, la persévérance est un aspect qui pose certains défis. La formation semble beaucoup plus « éclatée ». Le tutorat par les pairs est mentionné comme moyen de permettre un cheminement plus solide de l’étudiant. La problématique des instruments dont l’apprentissage s’amorce plus tardivement est mentionnée à l’égard de la réussite scolaire. L’absence de programme Musique au collégial dans la région de l’Outaouais crée un vide avec des conséquences qui dépassent le simple manque de formation. Ces conséquences semblent se faire sentir aux différents niveaux d’enseignement et l’ensemble de l’éducation musicale de cette région est touché. Une question est soulevée par les universités : devrait‐on repenser le test de classement en formation auditive en fonction des réalités soulevées par les intervenants du niveau collégial ? Il se dégage, en raison des différentes orientations locales des cégeps, divers profils dans les DEC et doubles DEC du programme Musique. L’admission d’étudiants plus faibles contribue à des niveaux de formation disparates. Dans ces cas, les collèges encadrent la formation avec le souci de maximiser les chances de réussite et d’orienter ces étudiants vers une formation universitaire qui soit réaliste par rapport à leurs aspirations et à leurs possibilités. On se questionne quant à la pertinence de regrouper, sur un même site Internet, les tests de formation auditive, tant ceux du niveau collégial que du niveau universitaire. En résumé : ■ ■ ■ ■ On constate le besoin croissant de cours de mise à niveau en formation auditive. La formation plus «éclatée» présente un défi. Un partage d’information concernant les tests d’entrée est‐il envisageable? L’encadrement des étudiants plus faibles vise à la réussite de leur parcours collégial dans une perspective d’admission dans un des programmes universitaires en Musique. 3. Le profil de sortie de l’étudiant Selon les besoins de chacun des profils de formation (interprétation, professionnel et autres), les exigences peuvent varier. Une couleur locale d’épreuve synthèse se définit de plus en plus dans chaque collège. 46 FAMEQ à la une | fameq.org On souhaite un partage, entre institutions, sur le niveau de sortie des étudiants au regard des disciplines de formation spécifique en musique. La diversification des programmes est un défi, mais aussi un atout dans la qualité de la formation en musique. Qu’il s’agisse de la formation classique ou populaire, il importe certes de s’arrimer entre ordres d’enseignement, mais également de s’arrimer aux réalités socioculturelles actuelles, et c’est dans cet idéal commun que s’inscrivent les discussions actuelles. L’ensemble des intervenants semble unanime, à ce stade, à déplorer l’absence des universités de la région montréalaise à la table des discussions sur l’arrimage… Toutefois, les trois universités présentes et les représentants des conservatoires ont l’occasion d’exprimer leur lecture des besoins des étudiants et de l’actuel marché du travail, particulièrement au regard de la musique populaire et d’apporter un éclairage sur quelques‐uns des points soulevés. En résumé : ■ Le programme en «Jazz et populaire» gagnerait à trouver un nouvel arrimage. ‐ Les exigences de différents profils au niveau collégial correspondent aussi aux orientations locales des programmes. ■ L’épreuve synthèse est certainement un outil qui pourrait favoriser un arrimage entre les niveaux collégial et universitaire. ■ Une problématique particulière en Outaouais : pas de DEC en Musique (sauf pour la clientèle du Conservatoire). ■ L’absence de plusieurs universités de la région de Montréal est déplorée unanimement par les intervenants de niveau collégial de cette table de discussion. 4. Les exigences d’accueil des universités Au‐delà des discussions qui portent sur le seuil d’accès à l’université, une activité de type étudiant d’un jour serait souhaitée, de manière PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE Photographe : Jean-Sébastien Gascon LA FORMATION AUDITIVE Animateur : Réal Toupin Secrétaire : Gilles Ouellet à favoriser la connaissance des programmes offerts, de la dynamique des différents départements et aussi de la réalité qu’est le seuil d’entrée des universités. 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial Les participants à cet atelier sont unanimes à dénoncer le manque généralisé de préparation en F.A. au niveau secondaire. La formation en formation auditive au secondaire devrait être en conformité avec les exigences du cours 534. Université de Sherbrooke : Deux examens dont un de dictée et un d’harmonie. Ce sont des examens de classement et l’audition instrumentale est très importante. Le test est d’un bon niveau et permet de situer le niveau d’acquisition de compétences. En raison du contexte d’anxiété lié à l’audition, il n’y a pas de test de solfège. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial Conséquemment au manque généralisé de préparation cité plus haut, un élève qui ne rencontrerait pas les exigences en formation auditive devrait bénéficier du cours de mise à niveau, et ce, avec le financement requis. Le constat du nouveau programme est posé et on fait part d’une ouverture pour un seuil d’entrée adapté à ce nouveau contexte. Les réformes débutent trop souvent par les études supérieures : la formation théorique et générale (musicalement parlant, bien sûr) serait tellement plus efficace si on la débutait au primaire. Université de Montréal : En raison de circonstances particulières, les informations sur les déterminants universitaires sont remises, pour le moment, sans information supplémentaire. 3. Le profil de sortie de l’étudiant Les Cégeps devraient envoyer leurs plans‐cadres et/ou leurs plans de cours descriptifs en F.A. aux universités et aux conservatoires. Université Laval : Il y a un test d’admission instrumental éliminatoire. Les tests de matières théoriques portent sur le solfège et la dictée. Dans le cas du jazz, on demande des pièces représentatives du répertoire et une improvisation (10 minutes). 4. Les exigences d’accueil des universités Les universités devraient envoyer leurs plans‐cadres et/ou leurs plans de cours descriptifs en formation auditive aux cégeps. Conservatoire : Les tests prévalent pour les niveaux collégial et supérieur. Ils comportent un examen instrumental et, si celui‐ci est admissible, un test de classement en formation auditive. En fin d’atelier, la FAMEQ a transmis aux participants le message suivant : La mission de la FAMEQ touche à la qualité de l’enseignement. L’arrimage entre les différents ordres d’enseignement est un enjeu national pour assurer la qualité de l’enseignement et favoriser la réussite de l’élève. Ainsi, la FAMEQ souhaite qu’une rencontre sur l’arrimage entre les quatre ordres d’enseignement (primaire, secondaire, collégial et universitaire) se tienne dans un délai raisonnable. La FAMEQ souhaite s’impliquer dans la réussite de cette démarche. Les universités devraient rendre accessible, le plus régulièrement possible, lʹinformation concernant leurs examens dʹentrée. Finalement, les gens de lʹAtelier de F.A. déplorent lʹabsence de professeurs de F.A. des universités (sauf lʹUniversité Laval). Recommandations Le financement adéquat de la mise à niveau. ■ Le partage des informations par un échange respectif de plans‐cadres et de plans de cours entre les institutions. ■ La formation dʹun comité interordre qui assurera un suivi en regard des recommandations formulées à ce Colloque. ■ La tenue d’États généraux de la Musique au Québec prochainement. ➥ ■ Recommandations ■ ■ ■ ■ On devrait se préoccuper également d’arrimage primaire‐ secondaire et secondaire‐collégial. Il faut améliorer l’apprentissage de la formation auditive au niveau secondaire. On doit maintenir la mise à niveau à l’entrée du collégial et l’encadrement des étudiants faibles. Le programme en «Jazz et populaire» gagnerait à trouver un nouvel arrimage avec les programmes universitaires. fameq.org | volume 22 | numéro 2 47 PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE LA LITTÉRATURE MUSICALE ET L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE Animateur : Marc‐André Roberge Secrétaire : Marie‐Ève Bouchard ■ ■ ■ 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial Le niveau de connaissance des étudiants qui se retrouvent dans nos classes est très varié. Certains ont déjà abordé la littérature musicale au secondaire (dans des programmes de concentration musique), d’autres ne possèdent aucune connaissance en ce domaine, n’ont jamais écouté de musique classique et craignent même (surtout en région) le regard parfois perplexe de leur entourage sur la musique qu’ils auront à étudier. Notre défi principal est donc de rejoindre tous ces étudiants à la fois et de s’assurer de la compréhension des uns en gardant l’intérêt des autres. ■ De plus, il nous semble primordial de voir germer chez l’étudiant une nouvelle curiosité face à l’histoire de la musique, de lui transmettre notre passion, de lui donner le goût de connaître la musique et d’en écouter davantage. 4. Les exigences d’accueil des universités Il est difficile d’avoir un regard pertinent sur ce point puisqu’un seul professeur de niveau universitaire était présent lors de l’atelier. De plus, contrairement à d’autres disciplines, il n’y a pas de tests d’entrée ou de préalables pour la littérature musicale ou l’histoire de la musique. Plusieurs participants ont aussi souligné le fait qu’il était difficile de garder l’intérêt des étudiants inscrits en jazz ou en musique populaire pendant les sessions consacrées à l’histoire de la musique classique. Nous sommes cependant majoritairement convaincus qu’il est important de permettre aux étudiants, quel que soit leur profil, d’entrer en contact avec tous les styles de musique. Le professeur présent s’attendait idéalement à recevoir des étudiants qui ont développé un vocabulaire de base et connaissent les grandes lignes de l’histoire de la musique ainsi que la vie des compositeurs importants de chaque période. Ces acquis lui permettraient ainsi de développer certains sujets plus en profondeur et de s’attarder davantage sur des préoccupations plus contemporaines de la musicologie (musique et politique, musique de film, etc.). De plus, ce professeur déplore que les nouveaux étudiants ne connaissent qu’une infime partie du répertoire et qu’il soit difficile de les convaincre de l’importance d’écouter de la musique et d’assister aux concerts. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial D’abord, nous devons aborder des notions qui permettent à l’étudiant d’acquérir un vocabulaire musical de base. Il semble, d’après nos observations, que l’élève qui sort du secondaire ne possède pas ce vocabulaire et éprouve de la difficulté à identifier les différents timbres et à écouter, à décrire et à parler de musique de façon appropriée. Des méthodes d’écoute et des notions de méthodologie appliquée aux travaux de recherche en musique sont donc préconisées lors de la première session. Recommandations Nous abordons ensuite les grandes périodes de l’histoire de la musique classique ainsi que la vie et les oeuvres de compositeurs représentatifs de ces périodes. ■ L’étudiant doit identifier à l’écoute certaines de ces oeuvres lors des examens. Aussi, l’histoire du jazz et de la musique populaire est abordée dans la plupart des cégeps, mais dans des proportions variables, et tous les professeurs ont exprimé la difficulté d’intégrer ces nouveaux domaines à l’intérieur de quatre sessions. ■ Des travaux de différents types sont également exigés dans le cadre des cours (biographies, critiques de concerts et de disques, etc.) afin que l’étudiant puisse assimiler les notions de méthodologie. ■ 48 distinguer les différentes périodes de l’histoire de la musique ; FAMEQ à la une | fameq.org ■ Photographe : Jean-Sébastien Gascon 3. Le profil de sortie de l’étudiant À sa sortie du cégep, nous espérons avoir formé un étudiant qui est à même de : connaître la vie de compositeurs représentatifs de ces périodes ; identifier à l’écoute des oeuvres importantes du répertoire ; suivre et décrire les éléments d’une partition et d’en faire une analyse sommaire ; écrire un travail de recherche en utilisant la méthodologie appropriée. Que des notions de base comme le vocabulaire musical et l’identification des timbres soient introduites dans le cours Musique 534 et évaluées selon des critères précis, ce qui ne semble pas être le cas; qu’il y ait dans les cégeps une bonne collaboration entre les professeurs d’instruments (tant classique que jazz) et les professeurs de littérature afin de valoriser l’importance de l’écoute et de la connaissance de l’histoire de la musique pour former un musicien complet; que les professeurs des universités soient plus impliqués dans la tenue de pareils colloques afin de faciliter les échanges et de s’assurer d’une meilleure coordination des programmes, et ce, dans l’intérêt de tous et chacun, et surtout des étudiants. Photographe : Jean-Sébastien Gascon LA FORMATION MUSICALE ET INSTRUMENTALE — LANGAGE CLASSIQUE Animatrice et secrétaire : Johanne Perron 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial On constate que la préparation des étudiants est assez sommaire. Ce manque de préparation se retrouve principalement dans les matières théoriques, mais surtout en formation auditive. Les professeurs du secondaire doivent être souvent des vendeurs de projets pour animer leurs classes et le portrait de l’élève qui arrive au collégial est que, de cette base d’approche, lʹétudiant n’a pas développé cette discipline personnelle qui s’acquiert dès le plus jeune âge par l’exposition à la culture et aux arts. (voir l’exposé de monsieur De Koninck) Les jeunes formés dans des écoles spécialisées en art ou dans un milieu familial propice à cette pensée, sont ceux qui réussissent le mieux dans leurs études, dans leur adaptation sociale et dans leur façon d’absorber les sujets interdisciplinaires. Aussi, d’autres pays le font déjà et obtiennent un succès impressionnant dans l’éducation de leurs jeunes. Il est très regrettable que, même malgré les exemples qui pleuvent, cette évidence ne soit toujours pas appliquée dans notre système d’éducation. Certains stages en enseignement de la musique ne sont pas supervisés par des musiciens, mais plutôt par des généralistes. On convient que ce problème n’émane pas d’une décision du Ministère de l’Éducation mais qu’il devrait y avoir consensus pour que ce genre de chose ne soit jamais appliqué dans une institution d’enseignement de la musique. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial Certains collèges arrivent à remédier au manque de préparation dans les matières théoriques. Mais, au plan instrumental, il est trop tard pour ces jeunes pour acquérir la base nécessaire permettant de poursuivre avec succès les études en interprétation, à moins de cas très exceptionnels comme ceux qui ont un talent extraordinaire ou ceux qui sont en chant par exemple ou jouent d’un instrument à vent. Pour ce qui est du piano et des cordes, c’est extrêmement difficile. Ils arrivent souvent sans base. On les bombarde d’informations qu’ils ne sont pas capables d’absorber. Les professeurs vont tenter de les former (tout est à faire au point de vue technique d’instrument par exemple) et l’élève n’est pas préparé à faire ce genre de travail. C’est à l’enseignant que revient le rôle de faire comprendre à l’élève le choix qu’il a à faire et faire preuve d’honnêteté envers l’étudiant face à ses possibilités. Souvent, au‐delà des exigences d’un tel travail, ce genre d’intervention n’est pas nécessairement facile dans le contexte d’étude. 3. Le profil de sortie de l’étudiant Le mandat des collèges est de former des étudiants vers : ■ Interprétation ■ Musique générale ■ Musicologie ■ Composition ■ D’autres champs d’études. 4. Les exigences d’accueil des universités On retrouve un certain « flou » dans les critères d’auditions. C’est normal et bien que les universités aient des critères différents selon les régions et aussi selon les classes d’instrument (par ex. en chant, piano, cordes et vent). Il semble qu’au bout de la ligne, nous soyons capables de bien placer les étudiants qui font leur entrée à l’université. ➥ fameq.org | volume 22 | numéro 2 49 PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE LA FORMATION INSTRUMENTALE — LANGAGE POPULAIRE ET JAZZ Animateur : Daniel Lessard Secrétaire : Sylvain Marcotte 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial De façon générale ■ Portrait d’entrée très varié d’un étudiant à l’autre. On retrouve le même phénomène d’une année à l’autre. ■ Les formations préparatoires sont très variées dans les différentes écoles secondaires, ce qui rend difficile l’homogénéité du niveau d’entrée au collégial. ■ On note que la musique jazz était souvent transmise et traitée de façon orale. Cette réalité n’est plus, car la formation d’aujourd’hui offre des moyens pédagogiques adéquats qui permettent de meilleurs apprentissages. Commentaires par instruments ■ ■ ■ ■ La clientèle est de moins en moins variée, de moins en moins de vents, beaucoup de guitaristes et de chanteur. Les pianistes arrivent en général avec un certain niveau, mais tout de même faible. En batterie, on rencontre souvent des gens placés par défaut en percussions au secondaire, rarement avec formation en privé. On sent l’intérêt des étudiants, mais ils n’ont pas le niveau. En chant jazz, la lecture très faible. Même ceux qui ont suivi des cours privés ont peu ou pas de formation ni en théorie ni en solfège et dictée. Commentaires sur les matières théoriques Les matières théoriques sont souvent négligées au secondaire à cause du manque d’intérêt de la clientèle. Les professeurs négligent l’enseignement de ces matières en créant entre autres des activités d’apprentissage adaptées à la clientèle. ■ Il y a beaucoup de discipline à faire en classe, rendant difficile la réalisation des activités d’apprentissage de base. Il faut convaincre les jeunes du secondaire à prendre la musique plus au sérieux. On ne commence pas à faire de la musique professionnellement en entrant au cégep (parallèle avec le sport). On a encore affaire à une clientèle de gens qui se retrouvent en musique pour essayer. Certaines écoles, avec des programmes arts‐études, donnent des formations plus sérieuses. Concertation Les profs du secondaire devraient être présents à ce genre de colloque, ils sont à l’origine du processus de l’enseignement de la musique. La communication et la concertation entre professeurs du cégep et du secondaire sont souhaitables. Par exemple, les auditions : les auditions pourraient être effectuées plus tôt, au mois de novembre. Il serait plus facile de cibler les cas problèmes et on pourrait mettre en place de cours de rattrapage. Des cours d’instruments en individuel devraient être offerts plus jeunes. Une concertation entre profs et parents d’élèves du secondaire est aussi nécessaire. Tous pensent que le ministère de l’Éducation devrait être sensibilisé à ce besoin de concertation et que des moyens devraient mis en oeuvre afin de permettre aux professeurs de réaliser plus d’activités de concertation. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial La première tâche à faire est de s’assurer que les étudiants sont sur la bonne voie. Les objectifs sont de plus en plus difficiles à rencontrer. On doit apprendre à l’étudiant à prendre son rêve en main. ■ Les étudiants vraiment intéressés prennent des cours privés afin d’atteindre le niveau d’entrée au collégial. On doit cibler les gens intéressés et leur permettre de recevoir une formation adéquate dans les matières de base. Urgence Il y a urgence au niveau de la préparation des étudiants au secondaire. Il faut prendre position face au ministère de l’Éducation, lancer un cri d’alarme aux professeurs du secondaire au niveau de la discipline instrumentale. Sensibiliser profs et étudiants sur la réussite du cours de musique au secondaire. Faire prendre conscience à l’étudiant du métier de musicien (responsabilité, sacrifices à faire, les problèmes de retard, etc.) et de la place du cégep dans sa formation. On note beaucoup d’abandons dus au fait que les étudiants ne savent pas dans quoi ils s’embarquent. Les différences de niveaux font en sorte qu’il est difficile de faire un même programme avec tous les étudiants. On doit traiter chaque étudiant cas par cas. Piste de solutions Les étudiants doivent jouer en groupe en plus de faire leur pratique personnelle. L’intérêt pour la pratique personnelle peut se développer à partir de là. Encore une fois, c’est du cas par cas. Avec les étudiants trop faibles, il faut entamer dès le début une réflexion sur un choix à faire. Les mettre sur des pistes d’intérêt autre que la musique ou dans des domaines connexes. On suggère la formule du rassemblement des étudiants, en début de trimestre, pour leur expliquer ce qu’ils ont à faire. 50 FAMEQ à la une | fameq.org PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE On suggère également un programme de tutorat (encadrement) individualisé afin d’aider les étudiants trop faibles. Certaines notions, au niveau des matières théoriques, relatives au vocabulaire jazz devraient être abordées plus rapidement. Même à l’audition d’entrée au collégial, les étudiants en jazz devraient être mieux préparés qu’en classique. En lien avec l’approche programme, de façon générale, les liens doivent être mieux faits entre les cours. 3. Le profil de sortie de l’étudiant Normalement, l’examen d’entrée à l’université devrait être la finalité de son DEC. Les étudiants arrivant de plus en plus faibles au collégial, on doit faire attention à ce que l’arrimage se fasse vraiment bien. Beaucoup d’appelés, peu d’élus… On doit amener l’étudiant le plus loin possible en négligeant le moins de détails possible. Le cheminement à faire pour entrer dans une université ou une autre, ou même le marché du travail, est semblable. Nous savons tous ce qu’il doivent atteindre comme niveau pour pouvoir entrer à l’université 4. Les exigences d’accueil des universités En terme de contenu, on suggère : Lecture à vue, solfège, gammes et enchaînements harmoniques II‐V‐1 dans les 12 tons, une pièce classique, un blues, des « Rythm’ Changes », les formes, du répertoire de standards (ex. : Body and Soul, un blues, une transcription), une improvisation, de la créativité. Recommandations Les enseignants du secondaire devraient être présents à ce type de rencontre, compte tenu du rôle important qu’ils jouent dans la préparation des jeunes musiciens professionnels. ■ ■ Dès le primaire, les jeunes devraient être encouragés à faire du chant choral. Le fait de chanter leur permettrait de faire un lien avec le solfège et, par la suite, d’y voir plus clair dans le choix d’un instrument lorsqu’ils arrivent au secondaire. Cette démarche permettrait aussi une meilleure initiation aux matières théoriques. Photographe : Jean-Sébastien Gascon LES TECHNOLOGIES MUSICALES Animateur : André Guay Secrétaire : Daniel Couture 1. Le portrait de l’étudiant arrivant au collégial ■ Il y a beaucoup d’intérêt, mais peu de connaissance en technologies musicales. ■ Les expériences en technologies musicales sont très variables d’un étudiant à l’autre. ■ Les enseignants du secondaire auraient avantage à utiliser différents logiciels pour rendre le travail de solfège, dictée et théorie plus attrayant. ■ L’Université Laval propose déjà une formation en technologies musicales pour les futurs profs au primaire et au secondaire. ■ Il serait intéressant que le ministère oblige l’achat d’un logiciel « solfège‐dictée » plutôt que de manuels théoriques plus rébarbatifs pour les étudiants. Du même coup, les lacunes des nouveaux étudiants collégiens en matière de solfège et dictée seraient peut‐être moindres. 2. Le cheminement de l’étudiant au niveau collégial On y fait un survol de différents logiciels (partitions), des expériences en studio, mais peu d’approfondissement. ■ On aurait avantage à enseigner le langage informatique plutôt qu’un logiciel afin que l’étudiant puisse passer d’un logiciel à un autre sans trop de difficulté. ■ On doit développer l’autonomie «informatique» chez l’élève. Il ne faut pas sous‐estimer les limites budgétaires des collèges. Il faut insister sur l’importance des technologies musicales dans la réussite de la carrière du musicien. ■ Il y a disproportion de l’intérêt et de l’utilité des technologies musicales entre les programmes de musique classique et ceux de pop‐jazz, les étudiants en musique classique ne voyant que peu d’applications directes. ■ 3. Le profil de sortie de l’étudiant Les étudiants collégiens semblent en avance comparativement aux exigences universitaires. 4. Les exigences d’accueil des universités Il est difficile de préciser puisqu’il n’y a aucun intervenant provenant d’une université présent à la réunion. D’après les connaissances des autres participants, il n’y a aucune exigence spécifique de la part des universités en matière technologique (sauf peut‐être pour les programmes universitaires en composition). ➥ fameq.org | volume 22 | numéro 2 51 PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE Recommandations ■ Encourager l’apprentissage des technologies musicales au niveau secondaire, en particulier, en support à l’apprentissage des matières théoriques. ■ Développer au collégial l’autonomie de l’étudiant en matière de technologies musicales. ■ Équilibrer la formation en technologies musicales tant dans les programmes classiques que populaires. L’ARRIMAGE SECONDAIRE-COLLÉGIAL Animateur : Claude Parenteau Secrétaire : René Béchard Certaines réponses furent exprimées : ■ Le régime pédagogique du secondaire est fermé, pour le moment. ■ Les décisions concernant le programme furent prises suite au dépôt de mémoires issus du milieu; il n’y avait pas là non plus unanimité, comme dans le reste du milieu musical et artistique. ■ Le premier mandat du programme de musique au secondaire est d’assurer d’abord une bonne formation générale : ensuite de préparer l’étudiant qui le souhaite à des études musicales au niveau collégial. ■ La compétence de création est traitée au collégial. Des problèmes soulevés : Il est faux de prétendre que tous les étudiants qui ont réussi le cours Musique 534 ont ce qu’il faut pour réussir à l’entrée du collégial. ■ Il est difficile de mener les évaluations parce que les cheminements sont très variés. ■ Le cours de mise à niveau du collégial devrait être financé pour tous ceux qui en ont besoin. ■ Certains cégeps acceptent tous les étudiants, par manque de clientèle. ■ Quelques constats soulignés par les participants Le programme de musique au secondaire ■ Le programme du secondaire est un bon programme, mais nous n’avons pas de moyens pour le mettre en oeuvre. ■ Les groupes hétérogènes causent des difficultés pour l’organisation scolaire. ■ On doit prendre l’élève où il est et le faire progresser. ■ Les enseignants de musique ne sont pas tous formés adéquatement. e ■ L’attribution de 2 crédits seulement au 2 cycle est peu souhaitable, alors que la demande initiale était de 4. ■ Le suivi fait défaut à cause des directions d’écoles et des programmes locaux (situation aberrante). ■ Il y a perte de foi dans le système scolaire québécois. ■ On doit éviter les accusations trop faciles et mettre ses énergies ailleurs que dans la critique négative. Arrimage secondaire-collégial La compétence associée à la formation auditive dans le programme du secondaire est peu présente. Elle semble couverte dans les compétences «Apprécier et Interpréter». ■ On est conscient que les élèves du secondaire ont des lacunes. Peu de collèges sont satisfaits sur ce point. La situation est identique à celle décriée lors du colloque de 1999. ■ La sanction à la 4e secondaire devrait améliorer les choses. ■ Le mode de conception des programmes est inversé : il aurait fallu procéder autrement. ■ Des questions furent soulevées concernant l’enseignement de la musique au secondaire : ■ Pourquoi doit‐on toujours référer au secteur privé ou à celui des Conservatoires pour assurer un suivi adéquat? ■ Reconnaît‐on le droit de tous les étudiants à un enseignement de qualité? ■ ■ ■ 52 Comment justifier la compétence Créer dans le programme alors qu’elle n’est pas traitée au collégial? Le Ministère ne devrait‐il pas évaluer les pratiques des enseignants pour s’assurer que le programme est enseigné tel qu’écrit? N’y a‐t‐il pas trop de liberté laissée à chaque école dans le choix de son enseignement? FAMEQ à la une | fameq.org Certaines réalités s’imposent : Nos musiciens doivent maintenant faire face à la compétition suscitée par la mondialisation. ■ La formation artistique s’inscrit dans un mouvement mondial pour les arts en général, et ce, dans une approche dite « holistique ». ■ Des perspectives évoquées : Il est temps que le système scolaire s’adapte à la nouvelle clientèle. ■ Les niveaux primaire et secondaire ont commencé à modifier leur approche : il est temps que le collégial et l’universitaire amorcent aussi leur réflexion. ■ Il est important de ne pas perdre de vue un autre arrimage : celui qui se situe entre la fin des études universitaires et le début du niveau primaire : la formation des enseignants. ■ Des recommandations furent formulées : Que des tables de concertation soient mises en place, pour permettre aux enseignants de mieux saisir un code approprié de lecture des programmes. ■ Que la formation sur l’approche par compétences soit poursuivie, afin d’en favoriser la compréhension chez tous les intervenants. ■ La FAMEQ, qui a comme préoccupation la qualité de l’enseignement musical, recommande la tenue d’une autre journée sur l’arrimage, mais avec les intervenants de tous les paliers : du primaire à l’universitaire. ■ ■ Que l’on reconsidère le financement du cours de mise à niveau au collégial pour les étudiants qui ont réussi le 534 : cette mesure s’appliquant pendant le temps requis à la bonne implantation du nouveau programme au secondaire. ● ● Cégep de Trois-Rivières www.cegeptr.qc.ca ● ● ● Cégep de Saint-Laurent www.cegep-st-laurent.qc.ca ● ● ● ● ● Cégep Vanier www.vaniercollege.qc.ca ● ● Cégep de Ste-Foy www.cegep-ste-foy.qc.ca ● ● ● Cégep de Sherbrooke www.cegepsherbrooke.qc.ca ● ● ● ● Cégep Marie-Victorin www.collegemv.qc.ca ● ● ● ● NNC.0J Création et montage sonore ● ● NNC.0K Spécialiste en sonorisation ● ● NNC.0C Audio Recording Technology ● ● ● NNC.0D Sonorisation et enregistrement ● Cégep d'Alma www.calma.qc.ca NNC.0A Traitement de sons et conception sonore Cégep Lionel-Groulx www.clg.qc.ca NNC.0B Techniques de sonorisation et d'enregistrement musical 200.11 - Sciences de la nature et Musique 300.11 - Sciences humaines et Musique ● NNC07 Son, musique et techniques numériques appliquées DEC pré-universitaire 501.A0 Musique Double DEC ● NNC.08 Création et montage sonore ● ● ● NNC.0H Chanson : formation avancée ● ● Cégep de Drummondville www.cdrummond.qc.ca NNC.0L Chant français ● ● Cégep Régional de Lanaudière à Joliette www.collanaud.qc.ca ● Liste des établissements qui offrent des programmes d’études collégiales en musique NNC.0M Chanson 501.15 - Musique et Danse Programmes professionnels 551.A0 Techniques professionnelles de musique et chanson Attestation d'études collégiales (AEC) ● Source : MELS NNC.0G Chanson : formation de base 500.11 -Arts et lettres et Musique 501.13 - Musique et Arts plastiques LES PROGRAMMES COLLÉGIAUX NNC01 Chanson PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● École nationale de la chanson Cégep de Granby Haute-Yamaska www.jechante.org ● ● ● ● COLLÈGES PRIVÉS SUBVENTIONNÉS Collège Marianopolis www.marianopolis.edu/ ● ● ● ● Campus Notre-Dame-de-Foy www.cndf.qc.ca ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● École de musique Vincent d’indy Collège Jean-de-Brébeuf www.emvi.qc.ca RÉSEAU GOUVERNEMENTAL Le réseau des Conservatoires de musique du Québec (Gatineau, Montréal, Québec, Rimouski, Saguenay, Val-d'Or Trois-Rivières) www.conservatoire.gouv.qc.ca ● COLLÈGES PRIVÉS NON-SUBVENTIONNÉS Musi-Technic www.musitechnic.com Trebas www.trebas.com Institut d’enregistrement du Canada ● ● ● fameq.org | volume 22 | numéro 2 53 ASTUCES PÉDAGOGIQUES QUESTIONS ET RÉPONSES SUR LE PROGRAMME COLLÉGIAL DES CONSERVATOIRES Source : Les Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec Quelles sont les étapes à franchir pour s’inscrire au DEC en musique, si on n’est pas déjà inscrit au Conservatoire? Le candidat doit faire une demande d’admission au Conservatoire au plus tard le 1er mars. Le candidat est ensuite convoqué à une audition et à des examens d’admission. Suite à ces examens, le candidat peut être déclaré « admissible ». Si le candidat a été déclaré « admissible » et que des places son disponibles, le candidat est admis et devient un élève du Conservatoire. C’est ensuite le Conservatoire qui effectue les démarches nécessaires auprès d’un Collège pour inscrire chaque élève aux différents cours de formation générale. Est-il possible de faire un double-DEC? Oui, bien sûr. Pour ce faire, l’élève doit déposer une demande d’admission dans un autre Collège. Afin de faciliter le jumelage des deux horaires, le Conservatoire accepte de transmettre à l’élève son horaire par téléphone au début du mois de juillet. De plus, l’élève reçoit les autres horaires disponibles pour les cours de formation auditive, harmonie et littérature musicale. Quelle est la différence entre le programme d’études intermédiaires du Conservatoire et le DEC en musique? Le Diplôme d’études intermédiaires en musique (DÉIM) du Conservatoire concerne uniquement des cours de musique. Il est accordé à l’élève qui complète tous les cours de formation spécifique (instrument, ensembles, formation auditive, langage musical) qui font partie du programme préuniversitaire conduisant au DEC en musique. Le Diplôme d’études collégiales en musique (DEC musique) est accordé à l’élève qui complète le programme d’études préuniversitaires en musique (programme 501.A0). Ce programme est élaboré par le MELS. Il comprend un bloc de cours de formation générale (langue d’usage et littérature, philosophie, éducation physique et langue seconde) ainsi qu’un bloc de cours de formation spécifique en musique (instrument, ensembles, formation auditive, langage musical). De plus, l’élève doit réussir l’épreuve synthèse ainsi que l’épreuve uniforme de français afin de sanctionner le DEC. Les cours de niveau « intermédiaire » du Conservatoire peuvent-ils servir de cours au choix dans un programme d’études collégiales autre que le programme préuniversitaire en musique 501.A0? Oui, bien sûr puisque tous les cours du programme intermédiaire (à l’exception des cours # 201 et 202 en alto, violon, violoncelle et piano) du Conservatoire sont équivalents aux cours inscrits au programme d’études collégiales en musique. 54 FAMEQ à la une | fameq.org Est-il possible de suivre des cours de formation générale dans plus d’un Cégep, par exemple par Internet? Oui, il est possible de suivre des cours via le Cégep à distance (Cégep de Rosemont). L’élève peut aussi suivre des cours de formation générale durant la session d’été. Pour ce faire, le Conservatoire émet une « commandite » parce que le Conservatoire demeure responsable de la gestion du dossier de ses élèves inscrits au programme d’études préuniversitaires en musique (501.A0). Le DEC est-il un pré-requis pour les études supérieures au Conservatoire? Pour être admis aux études supérieures au Conservatoire, que ce soit en interprétation ou en composition, il faut avoir obtenu le Diplôme d’études intermédiaires en musique du Conservatoire (DEIM) et le Diplôme d’études collégiales (DEC). Le candidat qui provient de l’extérieur doit démontrer qu’il satisfait aux exigences par équivalence. Le DEC obtenu au Conservatoire permet-il de poursuivre des études supérieures au Conservatoire ou dans une autre institution de niveau universitaire? Le Conservatoire est autorisé à dispenser le programme de formation pré-universitaire en musique (501.A), qui conduit à l’obtention d’un Diplôme d’études collégiales (DEC) délivré par le MELS. Le DEC obtenu au Conservatoire permet donc de poursuivre des études supérieures soit au Conservatoire, soit dans toute autre institution offrant une formation universitaire. Quelles sont les conditions d’admission aux études collégiales au Conservatoire? Les conditions d’admission aux études collégiales sont déterminées par le Règlement sur le régime des études collégiales du MELS : posséder un Diplôme d’études secondaires (DES) et avoir réussi certains cours (DES « plus ») dont ceux-ci : histoire et sciences physiques de 4e secondaire; langue d’enseignement et langue seconde de 5e secondaire; mathématiques de 5e secondaire ou mathématiques de 4e secondaire qui présentent un niveau de difficulté comparable. Un collège ou un Conservatoire peut toutefois admettre une personne qui possède une formation qu’il juge équivalente. De plus, le Conservatoire a ses propres exigences : avoir obtenu le Certificat d’études préparatoires en musique (CEPM) du Conservatoire ou avoir démontré les aptitudes requises lors de l’audition de l’examen d’admission. MUSIQUEE D’ICI PISCOLERIES PAR JEAN-SÉBASTIEN GASCON Les musiciens éducateurs qui suivent l’harmonie FAMEQ depuis longtemps se souviendront du compositeur Daniel Pilon. Il recevait en 1995 la commande annuelle du Centre de musique canadienne dans le cadre de l’Harmonie FAMEQ. La pièce Diabolicus story était alors jouée par les jeunes dans le cadre du congrès de la Fédération. Dernièrement, nous étions informés que l’une de ses œuvres était éditée chez Avondale Press (Vancouver). C’est avec enthousiasme qu’il entrevoit que la pièce soit jouée par les étudiants : « Je suis convaincu que cette courte pièce de 3 minutes pourrait s'inscrire dans tous les établissements qui enseignent la musique... École secondaire, cégeps, universités, écoles privées... » Il raconte la naissance de l’œuvre : « En 2001, Pascale Lafrance – une clarinettiste – me commandait une pièce pour clarinette solo afin d’avoir entre les mains une œuvre originale d’un compositeur canadien pour alimenter son cours d’analyse musicale à la Faculté de musique de l’Université d’Ottawa. Les PISCOLERIES voyaient alors le jour. Biographie de Daniel Pilon Il appert que cette œuvre eût un franc succès au sein de la classe puisque c’était la seule pièce originale expressément composée pour Mme Lafrance; œuvre qui se retrouvait alors auscultée sous toutes ses coutures par ses confrères et ses consoeurs de classe. Ce n’est qu’en septembre 2005 que Pascale Lafrance inscrivait à son concert de fin de maîtrise les PISCOLERIES composées quelque quatre ans plus tôt. Ainsi la boucle était bouclée… » Dans le même élan, on apprend que Diabolicus Story n’est pas tombé dans l’oubli : « Cet été, j'ai réécrit la pièce, l'allongeant de plusieurs minutes, afin de la présenter au concours « Coups de Vents » qui se tient dans la région du Pas-de-Calais. Un concours international dédié aux écritures pour orchestres à vents... Et pour paraphraser des confrères compositeurs : je te nous souhaite la meilleure des chances !» carrière d’instrumentiste au saxophone baryton en se produisant depuis plusieurs années avec des orchestres de jazz et de variétés d’ici et d’ailleurs. Né à Montréal en 1957, Daniel Pilon s’intéresse très tôt à la musique. Dès l’âge de 12 ans, il prend des cours de saxophone avec MM. François Dugal et Guy McDougall. Plus tard au cégep – dans la classe de René Masino –, il découvre les possibilités multiples du quatuor de saxophones. Initié à cette époque à la composition par MM. Serge Dion et Michel Longtin, il canalise ses énergies vers l’écriture de musiques de chambre. De fait, dans son catalogue sont inscrits à ce jour une quinzaine de quatuors de saxophones, quelques pièces pour orchestre, deux musiques de film, quatre musiques de radio-théâtre et plusieurs œuvres en solo, duo, trio, quintette, septuor où les instruments à vents sont présents. Parallèlement à ses activités compositionnelles, Daniel Pilon poursuit une Aussi, ses activités de copiste – un des rares à encore utiliser la plume – lui ont données l’occasion, au fil des vingt dernières années, de participer à l’enregistrement d’une multitude de disques, d’émissions de radio et de télévision et de musiques de film. Daniel Pilon ne considère pas sa musique comme « contemporaine ». Terme un tant soit peu galvaudé, selon ses dires. Il est plus enclin à la considérer comme « actuelle ». Une musique écrite au moment présent avec passion et honnêteté à l’instar de ceux et celles qui l’ont précédés depuis des décennies, voire des siècles. Homme de peu de mot, Daniel Pilon a toujours fait sienne cette maxime de l’écrivain belge Louis Scutenaire (1905-1987) : « J’ai quelque chose à dire et c’est très court… » fameq.org | volume 22 | numéro 2 55 PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE UN COLLÈGE QUI FÊTE SES 100 ANS! PAR LILLIAN HÉRON — professeure et coordonnatrice du programme de musique au Collège Marianopolis Sources : Les archives du Collège Marianopolis et de la Maison Mère de la Congrégation de Notre-Dame. Remerciement spécial à Sœur Marcelle Corneille. Imprégné d’histoire, le Collège Marianopolis plonge ses racines jusqu’en 1908, alors que la Congrégation de Notre-Dame fonde le premier collège bilingue pour femmes du Québec, soit l’École d’Enseignement Supérieure et Notre Dame Ladies College. Ce collège se trouve à la Maison Mère sur la rue Sherbrooke (aujourd’hui le site du collège Dawson), et près de l’emplacement de la première école à Montréal, établie en 1657 par cette même Congrégation dirigée par Marguerite Bourgeoys. L’affiliation du nouveau collège bilingue à l’Université Laval lui permet d’offrir des cours et de faire passer des examens conformes aux règlements et aux normes universitaires. En 1919, l’Université Laval décerne ses derniers diplômes à des étudiantes du collège. C’est en 1926 que les secteurs français et anglais du collège déménagent dans l’édifice de l’avenue Westmount, construit l’année précédente pour héberger l’Institut Pédagogique. Mère Sainte-Anne-Marie, directrice générale des études de la Congrégation, a la vision de former aussi des maîtres en musique. C’est ainsi qu’elle fonde, cette même année, l’École Normale de Musique. Des professeurs de réputation internationale y sont invités. Le programme de pédagogie musicale est offert, et dès 1929, est dirigé par M. Robert Schmitz. Jusqu’à sa dernière directrice, Sœur Marcelle Corneille, cnd, cette école rayonne pendant 50 ans, tant sur le plan de préparer des spécialistes pour le système scolaire québécois, que de former des musiciens interprètes dont plusieurs sont reconnus aujourd’hui à travers le monde. 56 FAMEQ à la une | fameq.org Par ailleurs, le secteur anglais du collège, maintenant appelé Collège Marianopolis («Ville de Marie»), déménage en 1945 sur la rue Peel, et deux ans plus tard les premiers diplômes de baccalauréat en sciences y sont décernés à ses étudiantes par l’Université de Montréal. C’est sous la direction de Sœur Mary O’Neill, cnd, que le programme de musique se développe ; elle reste en poste pendant une vingtaine d’années. Le diplôme de baccalauréat en arts, concentration musique, est approuvé en 1964. Le collège continue son affiliation à cette même université, et ses diplômes y sont remis jusqu’en 1972. Ce programme s’épanouit, et plusieurs de ses diplômées contribuent à la vie musicale de Montréal encore aujourd’hui. C’est en 1969 que le Collège Marianopolis ouvre ses portes pour la première fois aux hommes et introduit un programme d’études de deux ans menant à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales (D.E.C.). Pour satisfaire aux exigences ministérielles quant aux grands ensembles de ce programme, et dans la tradition des affiliations universitaires du collège, les doyens de Marianopolis et de la faculté de musique de l’Université McGill forment une entente dans laquelle les étudiants en musique du Collège Marianopolis participent aux chorales et aux ensembles instrumentaux de l’Université McGill. Quelques années plus tard, on y ajoute les leçons privées d’instruments et de chant qui sont aussi données par les professeurs de cette université. PRATIQUE ENSEIGNANTE COLLÉGIALE Concert rue Peel Le Collège Marianopolis se trouve un nouvel emplacement en 1975 dans l’édifice de l’ancien Petit Séminaire de Philosophie, sur le chemin de la Côte-des-Neiges. Pendant plus d’un quart de siècle, le collège voit raffermir sa réputation d’excellence académique, et sa population étudiante augmente. En 2002 le Conseil général de la Congrégation accepte de louer pour une longue durée la Maison Mère actuelle au collège Marianopolis. C’est alors qu’au cours de l’été 2007, le collège retourne à son foyer sur l’avenue Westmount, retrouvant un édifice complètement rénové. Le programme de musique aménage dans les anciens locaux de l’École Normale de Musique. En plus de jouir de l’auditorium Art Deco (construit en 1955) pour ses concerts, le programme s’enrichit de laboratoires informatiques équipés de la dernière technologie pour l’enregistrement, la rédaction musicale, la reproduction de son, l’écriture de partition et la formation auditive. Aujourd’hui, le Collège Marianopolis demeure le seul collège anglophone privé au Québec offrant le D.E.C. en musique de 2 ans, ainsi que trois double D.E.C.s de trois ans, soient sciences et musique, Répétition pour un concert Campus avenue Westmount Campus rue Peel Concert étudiant Côte-des-Neiges Concert des diplômé(e)s Olga Gross et Annamaria Popescu Concert de chorale Concert de chorale Concert à la chapelle, Côte-des-Neiges Campus Côte-des-Neiges Campus rue Sherbrooke sciences humaines (incluant le profil administration) et musique, et arts et lettres et musique. Son association avec l’École de Musique Schulich de l’Université McGill continue: la participation aux ensembles réputés de McGill—orchestre, chorales, symphonie à vent; leçons privées avec les professeurs de l’université; et accès à la bibliothèque de l’université. Tous les autres cours, ainsi que les concerts, sont donnés au collège. Au fil des années, cette coopération entre les deux institutions est devenue une recette pour le succès de plusieurs diplômé(e)s en musique du collège. On y retrouve des interprètes, professeurs, compositeurs, dirigeants de chorales et d’orchestres, musicologues, animateurs de radio, ingénieurs de son, et bien d’autres encore. Le fil d’Ariane qui relie sa riche histoire et sa dynamique présente reste la détermination du collège à offrir à ses étudiants l’excellence académique dans un cadre accueillant et motivant. Le collège célèbre son centenaire en 2008. Bonne fête, Marianopolis! fameq.org | volume 22 | numéro 2 57 PRATIQUE ENSEIGNANTE UNIVERSITAIRE ENSEIGNEMENT À DISTANCE DE LA MUSIQUE DE NIVEAU UNIVERSITAIRE ET CONSERVATOIRE SUPÉRIEUR. PAR SYLVAINE MARTIN-KOSTAJNSEK — étudiante en doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université de Paris 8 et en codirection de thèse avec le Conservatoire de musique du Québec à Rimouski. Résumé Cet article propose une analyse de la situation actuelle de l’appren- régulièrement sollicités pour être révisés en fonction de ces nouveaux vecteurs de l’information. Le monde industriel s’est tout tissage à distance de la musique de niveau universitaire ou de niveau de conservatoire supérieur. Y sont décrits : les outils nécessaires et disponibles aujourd’hui pour créer cet enseignement, c’est-à-dire la norme MIDI et le concept des chaînes éditoriales qui, parmi d’autres fonctions, ont celle de permettre la réalisation de cours en ligne; et la principale difficulté rencontrée dans la création de formation à distance de la musique, à savoir la question des droits d’auteurs et des droits d’exécution relatifs aux enregistrements de musique commerciaux qu’on peut souhaiter utiliser pour constituer des exemples musicaux. Enfin, à quels nouveaux groupes d’étudiants s’adresse l’enseignement à distance de la musique, soit les étudiants réguliers mais aussi les amateurs de musique, de tout âge et de diverses formations. de suite emparé des systèmes d’exploitation originaux que proposaient cet univers informatique doublé de la communication ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line ou « liaison numérique à débit asymétrique sur ligne d’abonné ») qui peut reproduire son espace virtuel où il veut et à volonté. Le monde de l’éducation, l’informatique et la communication ADSL Depuis l’avènement de l’informatique et le développement des moyens multimédias associés, les domaines de l’éducation sont 58 FAMEQ à la une | fameq.org La norme MIDI en musique En musique, le dispositif de la norme MIDI a permis la parfaite correspondance entre machine et tout instrument de musique électronique ou acoustique, directement par l’instrument ou indirectement par l’enregistrement de son émission sonore. Par conséquent, la plupart des écoles de musique, universités comme conservatoires, ont employé les derniers moyens de diffusion et d’enregistrement et maintenant la communauté des musiciens, interprètes, compositeurs, enseignants, journalistes, etc. s’est complètement approprié l’ensemble du nouveau système technique de la musique numérique. PRATIQUE ENSEIGNANTE UNIVERSITAIRE Les développements généraux de l’E-learning De son côté, l’e-learning ou l’enseignement à distance a développé des méthodes qui permettent à l’avenir de penser une formation dans quelque domaine que ce soit qui serait distribuée essentiellement par voie d’ordinateurs : le système des tuteurs pour la correction des devoirs, la diversité de la présentation de l’enseignement et des moyens de communication développés entre le professeur et l’élève, la facilité de la correspondance entre les différents services mis en œuvre pour répondre à la demande de l’étudiant et aux exigences des professeurs, tous ces facteurs sont démonstratifs de la grande capacité de l’enseignement à distance à se diversifier et à atteindre toutes les sphères de l’enseignement. Les droits d’auteurs et les droits d’exécutions, obstacle à la diffusion de cours de musique Cependant, dans l’enseignement de la musique, il existe des inconvénients qui font que l’emploi des procédés informatiques s’est rapidement cantonné à un exercice local, sans publicité et qu’on pourrait qualifier à la fin d’ « artisanal ». En effet, le problème de droits d’auteur et d’exécution qui accompagne chaque enregistrement de musique limite leur utilisation dans le domaine de l’éducation et il n’a jamais été aussi constant que depuis qu’il empêche la diffusion (par la télévision ou la radio) des enregistrements des enseignements qui comportent des bandes musicales « illégales » : les enseignements qui utilisent ces enregistrements ne peuvent pas être divulgués sur une grande échelle ou dans un système ouvert comme la radio, la télévision ou l’internet. Or, tant que cet enseignement s’exerce dans une classe d’individu, l’utilisation des musiques en question (copie des partitions ou utilisation de leurs bandes) est tolérée mais il n’en demeure pas moins que les organisateurs comme les consommateurs se sentent fautifs de l’emploi de ces enregistrements alors qu’ils font partie de la vie de tous les jours, que ce soit des enregistrements qu’on entend à la radio, ou qu’on écoute chez soi. Il est paradoxal d’interdire de diffuser cet enseignement alors qu’on se le soit procuré légalement en premier, qu’il ne comporte aucun danger pour la population et qu’au contraire il contribue à son bienêtre. La large diffusion que permet l’enseignement à distance met en lumière ce contresens et montre la nécessité qu’une solution soit apportée à un malaise aussi superflu que contre productif : en effet, s’il y a des enregistrements, c’est pour qu’ils soient utiles et utilisables, et il faut donc trouver un moyen légal de pouvoir les utiliser en toute circonstance. C’est le système des droits qui est aujourd’hui inadapté et non pas l’utilisateur qu’il stigmatise et il est par conséquent devenu incontournable de résoudre cette difficulté car les procédés qui sont à présent disponibles dans le contexte technique de l’e-learning forcent les derniers barrages vers un renouvellement des méthodes d’enseignement et leur épanouissement. Autre objection, un cours de musique peut-il s’enseigner « à distance » ? On peut maintenant opposer une résistance face aux méthodes de l’e-learning lorsqu’on veut les appliquer à l’enseignement de la musique : plusieurs professeurs, d’aujourd’hui et émérites, doutent justement de l’aspect de « distance » attaché à la formule de l’e-learning et de la pertinence de ce facteur dans l’apprentissage musical. En réalité, chacun sait qu’on apprend à jouer d’un instrument auprès d’un professeur en le rencontrant régulièrement et par un contact physique avec sa voix, sa présence et l’observation de son jeu à l’instrument de musique. On sait bien que le maître montre et corrige la manière de faire du futur jeune interprète sur son propre instrument. Cette proximité de l’enseignant à l’élève est une dimension primordiale dans l’apprentissage d’un instrument de musique. Le modèle type du cours de musique traditionnel Par voie de conséquence, tous les autres cours musicaux sont des prolongements de cette forme d’enseignement : que ce soit les cours d’analyse musicale, d’écritures, de solfège ou de dictées. Tout l’enseignement musical est à l’aune de ce barème. Pourtant nombre de matières (ou disciplines) peuvent être démontrées par l’enseignement à distance et le sont déjà : depuis quelques années plusieurs écoles réalisent des logiciels de pratique musicale destinés à faire s’exercer l’étudiant en musique par l’écoute de passages musicaux de toutes sortes en vue d’améliorer sa performance et sa compréhension de tous les aspects de la musique. Ces exercices réalisés et produits maison sont mis à la disposition des étudiants mais, dès qu’ils comportent des enregistrements musicaux commerciaux d’œuvres classiques servant à illustrer leur propos, ils ne peuvent pas sortir d’un encadrement scolaire strict et limité. Par contre, cette démonstration réussit à prouver l’autonomie de certains cours et éclaire les avantages d’une utilisation plus personnelle des outils multimédias au service de l’apprentissage musical. Cours sur vidéos et logiciels d’autoformation De là à pouvoir répandre par l’internet l’accès à ces logiciels d’autoformation il n’y a qu’un pas à faire. Et pourtant, si on continue d’étudier la catégorie de cours de musique qui se prête à l’expérience, on découvre que tous les cours qui font déjà l’objet de livres et de manuels d’emploi sont des candidats à l’expérience de cours sous forme d’e-learning. fameq.org | volume 22 | numéro 2 59 PRATIQUE ENSEIGNANTE UNIVERSITAIRE Entrent alors dans ce groupe les cours d’harmonie tonale, de contrepoint, d’analyses musicales, d’histoire de la musique, d’instrumentation et d’orchestration musicales, etc. De ce fait ces cours à distance ne servent plus à « éloigner un élève de son professeur » mais plutôt à l’engager à mieux se préparer à des cours en présence du professeur (« en présentiel » selon le jargon de l’e-learning). C’est déjà le cas, par exemple, dans les cours d’administration de l’Université Paris-Dauphine : les cours à distance s’adressaient d’abord à des cadres de grandes entreprises et maintenant ils contribuent à apporter un apprentissage bien délimité que doivent connaître les étudiants avant de fréquenter les classes de l’établissement. Il devient facile désormais de répertorier toute une gamme de cours de musique qui pourraient être enseignés à distance et qui ne souffriraient pas de « l’éloignement » d’un professeur car beaucoup de ces leçons musicales demandent en fait un exercice prolongé et réitératif qui relève des capacités de l’élève à devenir son propre maître dans cette acquisition. Les chaînes éditoriales numériques à l’aide de la fabrication de cours à distance On peut se demander quels outils multimédias peuvent rendre l’esprit et la lettre d’un cours vécu en classe et désormais on sait qu’il existe une panoplie de moyens apportés par l’instigation et les recherches dans les champs de l’informatique qui viennent remplir ce rôle de multiples façons. L’évolution de l’hypermédia permet à présent de faire contribuer tous les moyens développés dans ce domaine : divers langages de programmation ou codes de communication (XML, Java, etc.) sont au service de cette évolution et il est possible aujourd'hui à un professeur ou un auteur de cours d’utiliser des chaînes éditoriales numériques qui lui permettent de réaliser en solo chez lui un cours qui peut être directement mis en ligne sur l’Internet et qui comporte une grande variété d’outils pour illustrer son enseignement : des images, des enregistrements sonores et vidéos, des petites animations, etc. Il existe dorénavant des chaînes éditoriales dont le but est de faciliter la création de formation à distance, par exemple, en France, la suite logicielle de Scenari conçue par des chercheurs de l’Université de technologie de Compiègne, mais on peut nommer aussi Jaxe (éditeur XML multiplateforme) et MindOnSite (Plate-forme d’apprentissage en ligne), et tous les logiciels issus de la technologie SCORM (Sharable Content Object Reference Model) ou LOM (Learning Object Data ou « métadonnées des objets d’apprentissage »). Plateforme expérimentale d’échanges de cours (harmonie et autoformation musicales) entre institutions musicales : 60 FAMEQ à la une | fameq.org Département de musique de Paris 8 et Conservatoire de musique de Rimouski. L’auteur de l’article, pour sa part, peut parler d’une expérience de mise en ligne d’un cours d’harmonie tonale réalisé avec le logiciel libre Opale de Scenari : ce cours fait partie de son doctorat et veut démontrer la parfaite adéquation entre l’enseignement de l’harmonie tonale en classe de conservatoire et ce même enseignement lorsqu’il est diffusé sur le Net. Il a été possible de réaliser ce cours avec l’agrément de Josée April, professeur d’harmonie tonale au Conservatoire de musique du Québec à Rimouski, auteur du cours utilisé, et codirectrice de ma thèse. Ce cours d’harmonie est le point de départ d’un plus vaste champ d’expérimentation où est démontré qu’il est possible à deux institutions musicales de collaborer à la diffusion de plusieurs cours de musique en ligne. Cette expérience collaborative se fait actuellement entre le Conservatoire de musique du Québec à Rimouski et le Département de musique de l’Université de Paris 8 avec le soutien de la Faculté des Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université Paris 8. Les moyens multimédias qui ont été employés dans le cours d’harmonie sont une caméra vidéo dont s’est servie Josée April pour enregistrer son cours d’harmonie en classe puis ces enregistrements ont ensuite été déployés par l’auteur (de l’article) sous format de cours à distances, comportant les vidéos et le texte du cours explicité et commenté avec divers exemples musicaux sonores et écrits (réalisés avec le logiciel d’écriture Finale). Ces leçons d’harmonie tonale, une trentaine au total, commencent actuellement à être mises en ligne sur le Site du Centre de Documentation de la Maison des Sciences de l’Homme de Paris Nord et les cours d’autoformation fabriqués par le département de musique de Paris 8 les avoisineront bientôt. (Voir les références à la fin de cet article) Solution apportée par Nicolas Desjardins à la problématique des droits d’auteurs et des droits d’exécutions : Lors d’une réunion où se sont rencontrés Nicolas Desjardins, Directeur général des conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec, Henri Hudrisier, Maître de Conférence à l’Université de Paris 8, Guillaume Loizillon, codirecteur du programme de licence en musique et professeur au Département de musique de l’Université de Paris 8, Gabriel Popovici, Responsable du Centre de Documentation de la MSH, et Priscilla Velut, Représentante de la chaîne éditoriale Scenari, de nombreuses facettes de la question de l’enseignement à distance ont été examinées. PRATIQUE ENSEIGNANTE UNIVERSITAIRE Par exemple, Nicolas Desjardins a évoqué une possibilité de résolution du problème de droits d’exécution des œuvres et du droit des auteurs (professeurs). Il a suggéré l’éventualité de payer un droit forfaitaire dès la première présentation de l’enregistrement par l’interprète-musicien pour ainsi régler à l’origine la problématique des droits puisqu’il devient impossible par la suite d’exercer un contrôle sur toutes les diffusions subséquentes. Il reste à déterminer le montant de ce forfait mais la mesure légale serait parfaitement plausible et réalisable à ce moment-là de la diffusion du matériau sonore. Ainsi, les droits des professeurs pourraient leur être rémunérés dès l’acquisition de leur cours sous format PDF (Portable Document Format) ou sous formes de vidéos ou toute autre forme d’enregistrement. Autrement dit l’acquisition des droits de reproduction et de diffusion moyennant un montant forfaitaire est une issue très probable de la question du règlement du droit d’auteur et du droit d’exécution. Possibilité de distinction du matériau du cours du matériau d’extraits musicaux Pour ce qui est des cours qui ont déjà fait une utilisation « frauduleuse » d’enregistrements musicaux pour illustrer l’enseignement en question, on pourrait estimer qu’avec les moyens technologiques actuels il est parfaitement faisable de dissocier le contenu des exemples musicaux de la partie « enseignement » qu’ils viennent expliquer : en effet, il est possible d’avoir un logiciel de la matière du cours (sur support édité ou diffusable en réseaux) et un autre logiciel incluant les exemples sonores (lui aussi sur CD ou DVD, ou disponible en musique ou vidéo à la demande) que les étudiants pourraient acheter en début de session d’enseignement comme ils le feraient avec un livres ou des cahiers de classe. Il suffit d’informer la maison de disques de l’utilisation de ces extraits de musiques tirées de son répertoire et de lui demander une édition spéciale en vue d’un enseignement ultérieur. A qui peuvent s’adresser les cours à distance de musique Par ailleurs, il a été discuté à « qui pouvait s’adresser ces cours à distance » et naturellement du fait de l’extrême souplesse de diffusion des cours lorsqu’ils se passent sur le Net, l’idée d’élargir la clientèle des étudiants à un plus large public s’impose : en fait, cet enseignement pourrait s’adresser tout autant à des étudiants conventionnels qui sont éloignés des centres de formation, comme il pourrait s’adresser à une clientèle plus hétéroclite de mélomanes qui souhaitent parfaire leur savoir en musique, mais qui aimeraient aussi avoir un diplôme à la clé faisant état de leurs nouvelles connaissances et de sa légitimité. L’e-learning, un outil de modernisation de l’enseignement musical ? Pour terminer est apparu qu’il revient aux écoles et aux chefs d’établissements d’autoriser ou non un développement qui permettrait à ce type d’enseignement de prendre son essor et de contribuer à une modernisation de la façon d’enseigner la musique. Dans ce sens il faut réunir une sorte de conseil pour étudier tous les aspects de la question et se demander à prime abord si l’enseignement à distance peut répondre à un véritable besoin de l’institution dont il dépendrait et, plus important, s’il peut devenir aussi valable que l’enseignement traditionnel dont on bénéficie immédiatement dès qu’on s’inscrit dans une école de musique reconnue. Enfin il est normal de se demander ce que l’e-learning peut apporter de neuf à un enseignement traditionnel qui a fait ses preuves et qui correspond à la physionomie sociale actuelle dans les villes comme hors des villes ? Nous pensons que l’e-learning peut apporter une vision nouvelle de la formation musicale et qu’il peut aider à montrer et à souligner les incohérences qui parsèment et rendent parfois caduque le système d’enseignement actuel. En conclusion de ce bref aperçu des diverses possibilités que propose l’enseignement à distance de la musique de niveau universitaire ou de conservatoire supérieur, nous invitons les lecteurs à consulter l’adresse du Centre de documentation de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord où seront mis, au fur et à mesure de leur parution durant cette année 2007-2008, à disposition des internautes, les cours d’harmonie de Josée April, professeur au Conservatoire de musique du Québec à Rimouski, et les cours d’auto-formation musicale du département de musique de l’Université de Paris 8. Ces cours seront disponibles sur le site le temps de l’exercice de la thèse de l’auteur en prévision d’une diffusion ultérieure dans un autre cadre. Référence : 1. Maison des Sciences de l’Homme – Paris Nord http://www.mshparisnord.org/ 2. Centre de documentation de la MSH Paris Nord http://documentation.mshparisnord.org/ Rubriques : - Ressource documentaire - Documents MSH Paris Nord (Site de publication) - Divers - Voir le fichier fameq.org | volume 22 | numéro 2 61 ACTIVITÉS REMISE 2007 DES PRIX NATIONAUX ESSOR Source : MELS Encore une fois cette année, la cérémonie des Prix nationaux Essor a permis de reconnaître six projets artistiques à travers le Québec. Pour l’occasion, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre était présente pour remettre plusieurs prix. L’événement qui a eu lieu le 8 décembre, dans les studios de Télé-Québec, a fait l’objet d’une émission diffusée sur les ondes de Télé Québec. Il faut souligner au passage que Gilbert Bourgoin a représenté la FAMEQ sur le jury du concours. « L’école, on ne le répétera jamais assez, est le lieu par excellence pour s’initier à cet univers merveilleux de la culture où la spécificité humaine trouve à s’exprimer dans toute sa plénitude, dans ce qu’elle a de plus noble », a déclaré la ministre St-Pierre, lors de la remise des prix. « Ce milieu favorable au développement culturel, nous le devons aux enseignantes et aux enseignants qui se dépensent sans compter pour communiquer aux jeunes le goût d’explorer, de découvrir et de créer », a-t-elle poursuivi. « Je tiens à féliciter les lauréats et les lauréates et à souligner le travail exceptionnel du personnel enseignant. Le gala des prix Essor est l’occasion non seulement de célébrer le talent des élèves, mais aussi de souligner le dévouement du personnel enseignant, qui prend l’initiative de leur faire vivre des expériences originales, des expériences qui ouvrent des portes sur le monde et qui contribuent à faire de l’école un véritable milieu de vie où on a le goût de passer du temps et de réussir », a souligné la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille, Mme Michelle Courchesne. L’école Le Carignan remporte le Prix éducation-artistique Pour une deuxième année consécutive, le musicien éducateur JeanYves Cardin et l’équipe de l’école Le Carignan, située à Montréal-Nord, figure parmi les lauréats nationaux des prix Essor. En effet, le jury du concours lui a décerné le prix Éducation artistique pour son projet « L’enfant au cœur de robot », accompagné de bourses totalisant 2 000 $ offertes par la FAMEQ, l’AQESAP, le RQD, l’ATEQ et AQCCS. Il récompense un projet qui se distingue par son originalité et son caractère novateur au regard de différents aspects tels que la démarche disciplinaire, les approches pédagogiques, le type de participation des élèves, les activités, ainsi que la contribution des différentes disciplines et formes d’expression concernées. 62 FAMEQ à la une | fameq.org L’enfant au cœur de robot est une comédie musicale mettant en scène près de 200 enfants dans laquelle les quatre disciplines artistiques enseignées au primaire – l’art dramatique, la danse, la musique et les arts plastiques – ont été mises à contribution. Les 545 élèves de l’école Le Carignan ont été sollicités pour l’élaboration du spectacle soit pour l’écriture des chansons, la fabrication des décors et des costumes soit pour les ateliers de mime. L’enfant au cœur de robot a pris la forme d’une production contemporaine dans une atmosphère ludique et caricaturale reflétant la vie à l’école primaire. L'école Antoine-Roy remporte le prix Télé-Québec Après avoir remporté le premier Prix national Essor en 2005, le musicien éducateur Steve Boulay et l’équipe de l'école Antoine-Roy, de Gaspé, figure de nouveau parmi les lauréats pour son projet « Belles, dormez-vous? ». Cette année, le jury du concours lui a décerné le prix Télé-Québec, accompagné d'une bourse de 1 500 $ et d'une œuvre d'art de Michel Lancelot. Il récompense un projet qui se distingue par la présence d'activités liées à la promotion active des arts et de la culture à l'école ou par le rayonnement des arts et de la culture dans la communauté. Redonner vie au patrimoine chanté de la péninsule gaspésienne, patrimoine autrefois vénéré, mais maintenant presque oublié, a été la motivation initiatrice du projet Belles, dormez-vous? La collecte de textes traditionnels, l'enregistrement d'un disque et la réalisation d'entrevues télévisuelles sont quelques manifestations du travail des jeunes qui auront sensibilisé la population au problème de la fragilité des liens intergénérationnels et de la survie de l'héritage culturel de la Gaspésie. L'école de Berry remporte le prix Culture-Éducation L'école de Berry a reçu le prix Culture-Éducation pour son projet « Le paradis, c'est ici », accompagné d'une bourse de 3 500 $ remis par le MCCF. Il est décerné chaque année au projet qui se distingue particulièrement par la présence d'un partenariat actif et dynamique entre le milieu scolaire et les ressources du milieu culturel. Dans le projet de l'école de Berry, quatre écoles rurales et une école amérindienne ont joint leurs efforts pour faire partager l'histoire de l'Abitibi à leurs concitoyens. Pendant huit mois, les élèves ont étudié l'histoire de l'Abitibi et mis en scène leurs découvertes dans un spectacle à grand déploiement présenté à la population d'Amos et des environs. Le prix Éducation artistique Susan Alexander, secrétaire du conseil d'administration du RQD, madame Josée St-Pierre, représentante de l'ATEQ, Jean-Yves Cardin, enseignant et responsable du projet, Christine St-Pierre, ministre, Michel Maréchal, directeur de l'école, Pauline Chaput, présidente de la FAMEQ et Daniel Charest, président de l’AQESAP Le prix Télé-Québec Steve Boulay, enseignant et responsable du projet, Christine StPierre, ministre, Claude Plante, directeur général des Régions et des Partenariats à Télé-Québec, Claudio Bernatchez, directeur de l'école en compagnie d’Ubald Boulay et des jeunes de l'école qui ont offert une prestation lors du gala. Le prix Isabelle-Aubin Lucie Bruneau, directrice de l'école, Christine St-Pierre, ministre, et Judith Marcoux, enseignante et responsable du projet. Le prix Renouveau pédagogique Annie Reddy, responsable du projet et directrice de l'école, Christine St-Pierre, ministre et madame Louise Villeneuve, enseignante. L'école l'Arbrisseau remporte le prix Isabelle-Aubin L'école l'Arbrisseau, située dans l'arrondissement Laurentien de Québec, s’est vue remettre le prix Isabelle-Aubin pour son projet « Sous l'Arbrisseau, la musique et les mots de monsieur Vigneault ». Ce prix, offert par le MELS, est accompagné d'une bourse de 2500$. Il récompense un projet qui se distingue par l'importance qu'il accorde à la contribution active des arts au cours de sa réalisation et par la mise en valeur de la formation artistique offerte à l'élève. La rencontre avec l'univers de l'auteur, compositeur et interprète Gilles Vigneault aura permis de sensibiliser les jeunes à la beauté de la langue et du patrimoine québécois, ainsi qu'au pouvoir des mots par l'intermédiaire de la chanson, de la danse et des instruments traditionnels. Cette incursion dans certaines manifestations de la culture québécoise aura également été l'occasion de découvrir la culture du Japon par les Haïkus (petits poèmes), particulièrement appréciés de Gilles Vigneault. L'école l'Oasis remporte le prix Renouveau pédagogique L'école l'Oasis, située à Lachute, a reçu le prix Renouveau pédagogique pour son conte musical « Arthur au pays des dragons ». Ce prix, offert par le MELS, est accompagné d'une bourse de 3 500 $. Il est décerné au projet qui se distingue le plus par la qualité des démarches disciplinaires qu'il implique et la richesse des activités proposées liées au développement des compétences, à la pertinence des liens interdisciplinaires, à l'interaction dynamique entre les personnes liées au projet et à la place centrale accordée à l'élève. Le projet présenté par l'école l'Oasis met à profit l'art dramatique, la danse et la musique. Dans le cadre de son plan de réussite, l'école a choisi de mettre en place des outils qui ont permis aux élèves d'accroître leur estime personnelle et leur persévérance scolaire. La réalisation de ce conte musical a été rendue possible grâce à l'implication des 250 élèves de l'école et de leurs enseignants et à la très grande participation des artistes de la région. Les élèves ont ainsi pu se familiariser avec différentes formes d'art comme le cirque, la musique et la danse. L'école les Hauts-Bois remporte le Grand Prix national Essor L'école des Hauts-Bois, de Mascouche, remporte le Grand Prix national 2007 pour son projet « Quand il fait noir ». Ce prix est accompagné d'une bourse de 7 000 $ décernée par Hydro-Québec et d'un piano d'une valeur de 7 000 $ offert par Yamaha Canada Musique ltée. Il est décerné au projet qui se démarque le plus par son originalité, son caractère novateur, le partenariat suscité entre les milieux scolaire et parascolaire, la qualité et la diversité de l'ensemble des activités qu'il comprend et ses effets sur la communauté scolaire et extrascolaire. Le projet a permis aux élèves de réfléchir sur eux-mêmes et sur ce qui caractérise chacun, en plus d'élargir leurs connaissances sur des univers moins connus. La création d'une œuvre plastique autour du thème des peurs et des rêves a été le déclencheur de la rencontre et de l'échange avec des personnes différentes. La réalité des nonvoyants est-elle différente? Est-ce que les aveugles rêvent? Ont-ils peur de vivre dans le noir? Voilà autant de questions que les jeunes ont pu approfondir par des rencontres avec des aveugles et différentes personnes-ressources. fameq.org | volume 22 | numéro 2 63 ACTIVITÉS CONCOURS Noémie Vachon Andrew Wan Caroline Cole Valérie Milot Photographe : Jean-Sébastien Gascon ENCORE DU NOUVEAU AU CONCOURS DE MUSIQUE CLERMONT-PÉPIN Après s’être ouvert davantage aux participants de l’extérieur de la Beauce en 2007, le Concours de musique Clermont-Pépin innove encore cette année. En effet, pour la 23e édition du concours, le comité organisateur a instauré un nouveau classement des participants. Ces derniers ne seront plus choisis par catégorie 68E CONCOURS OSM – STANDARD LIFE (débutant, intermédiaire ou avancé) mais seront plutôt regroupés selon leur âge. Ainsi, il y aura une catégorie pour les 6 à 10 ans, une pour les 11-13 ans, les 14-16 ans, et ainsi de suite. Cette nouvelle approche permettra à un plus grand nombre de participants d’avoir accès aux bourses offertes lors des finales. Les éliminatoires auront lieu les 11 et 12 avril, les demi-finales, le 13 avril 2008, à la Chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach, Saint-Georges (Québec). La finale aura lieu au même endroit le 26 avril. Des bourses totalisant près de 10 000 $ seront distribuées lors de la finale. La date limite d’inscription est fixée au 15 février 2008. Information : 418 222-6690, www.concours-clermontpepin.org Noémi Vachon a remporté le grand prix du jury dans le cadre du Concours Clermont-Pépin 2007. Elle a commencé le piano à 5 ans avec Chantal Bureau et a complété son 11e degré à l’extension de alto, violoncelle, contrebasse) classe A (18 à 25 ans) et B (17 ans et moins) et harpe. Le Premier prix, catégorie cordes classe A Andrew Wan, violoniste de l’Alberta Le Premier prix, catégorie cordes classe B Stéphane Tétreault, violoncelliste du Québec Le Premier prix, catégorie harpe n’a pas été décerné. Les harpistes Caroline Cole de l’Ontario et Valérie Milot, du Québec ont reçu le deuxième prix ex aequo. Le lauréat du Grand Prix OSM Standard Life, décerné à l'un des gagnants d'un premier prix (harpe et cordes) qui s'est le plus démarqué, pendant le concours, a été remis à Andrew Wan . En plus de se voir octroyer une bourse de 11 000 $ offerte par la Standard Life, Andrew Wan jouera en concert avec l'OSM. Il remporte également plusieurs autres prix dont le Prix Espace musique et le Prix Étoiles Galaxie de Radio-Canada – Centre d'arts Orford. l’Université Laval en juin 2007. Pour ce qui est du violon, de 6 à 10 ans elle a étudié avec François Fréchette. À 11 ans, elle a fait un an avec Julie Tanguay au pré-conservatoire. Depuis l’âge de 12 ans, elle étudie l’alto avec François Paradis au Conservatoire de musique de Québec. Noémi étudie présentement au Cégep Beauce-Appalaches en sciences de la nature et elle continue son apprentissage de l’alto au conservatoire. 24E CONCOURS ANNUEL DE L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE TROIS-RIVIÈRES Auteur : Denis Morneau, production, OSTR Il me fait plaisir de vous annoncer la tenue du 24e Concours annuel de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Cet événement aura lieu les 28, 29 février et 1er mars 2008 au Conservatoire de musique de Trois-Rivières. Signalons que le prochain concours s'adresse cette fois à une seule discipline musicale : le chant. En outre, le jury du Concours sera de nouveau présidé par le directeur artistique et chef attitré de l’OSTR, maestro Jacques Lacombe. Le jury est complété par Michel Beaulac, Directeur artistique de l’Opéra de Montréal, Odile Magnan, réalisatrice à Espace musique et de Richard Turp, président et directeur artistique de la Société musicale André-Turp. J’attire votre attention sur une date capitale : les dossiers de candidature doivent parvenir à l’OSTR au plus tard le vendredi 18 janvier 2008. Information : 819 373-5340 www.ostr.ca 64 FAMEQ à la une | fameq.org Auteur : JSG Des jeunes musiciens de partout au Canada s’étaient donné rendezvous dans le cadre du concours OSM Standard Life, qui se tenait pour la première fois à la Salle Tanna Schulich de l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Le concours national offrait plus de 75 000 $ en prix et bourses, selon trois catégories Cordes (violon, LISTE DES CONCOURS QUÉBÉCOIS Voici la liste des concours actuellement répertoriés à la FAMEQ. Pour obtenir plus d’information sur ces événements, veuillez consulter le site Internet de la FAMEQ. Pour ajouter un concours, veuillez communiquer avec Jean-Sébastien Gascon. Concours de musique du Canada Concours musical international de Montréal Concours OSM – Standard Life Concours annuel de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières Concours de composition pour orgue de l’Ensemble Musica Nova Concours Clermont-Pepin Concours Mozart de la Sinfonia de Lanaudière Le Prix d’Europe Le Festival de musique du Royaume Le Concours solistes et petits ensembles Secondaire en spectacle Cégep en spectacle Photographe : Jean-Sébastien Gascon ACTIVITÉS RÉFLEXIONS POST-CONGRÈS Photographe : Magalie Dagenais PAR CLAIRE ROUSSEAU — École Le Plateau, Commission scolaire de Montréal À l’évidence, les ateliers pratiques, ceux qui font bouger, les cliniques d’instruments auront toujours la cote d’amour à notre congrès annuel. Ce qui a alimenté ma réflexion, c’est plutôt la rencontre des chercheurs au congrès depuis quelques années, faisant état de la recherche en éducation musicale. D’abord, la conférence d’ouverture de Joséphine Mukamurera de l’université de Sherbrooke a tracé très justement le portrait de la situation des enseignants en général, des spécialistes en musique en particulier. Sa démonstration nous a donné l’heure juste quant à nos valeurs, notre regard sur la profession, nos conditions matérielles, notre isolement, et enfin quant à notre degré de satisfaction qui est, somme toute, assez encourageant. À partir de là, on est en mesure de tirer les bonnes ficelles pour changer des choses, améliorer son sort. L’atelier présenté par Francis Dubé de l’université Laval a aussi provoqué beaucoup de réflexion. Monsieur Dubé a démontré sa méthode d’apprentissage des gammes pour les pianistes débutants qui repose essentiellement sur le cycle des quintes et n’utilise pas le pouce! L’université Laval adoptera cette approche à l’automne 2008 parallèlement au programme de piano déjà en place. Quant à moi, je mise sur le cycle des quintes dans mes classes de 6e année pour sa logique si simple, ce qui simplifie grandement la notion de tonalité et la compréhension des gammes. Les mines illuminées de mes élèves m’ont convaincue que j’avais (enfin!) trouvé la meilleure façon. Un autre chercheur de l’université d’Ottawa – Jonathan Bolduc - a provoqué chez moi beaucoup d’intérêt depuis le congrès de 2005 à Magog où il a exposé son expérimentation de la lecture et de l’écriture chez des enfants de maternelle. L’article paru dans le dernier numéro de notre revue résume très bien sa recherche. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le seul fait d’inciter des enfants du primaire à lire sur la portée semblait inconcevable et relevait d’un exploit irréalisable. Que dire de l’écriture! Bruno Gendron Chantal Dubois Jo-Anne Fraser Jonathan Bolduc Jan Steele Joséphine Mukamurera fameq.org | volume 22 | numéro 2 Monica Lang 65 ACTIVITÉS Photographe : Magalie Dagenais Pierre Mocion Ursula Stuber Entre temps, j’ai mis la main sur « Le Miracle de l’écriture » (Time - Life, 1978) dans lequel on présente de nombreux spécimens d’écriture gravés sur la pierre. J’y ai trouvé la plus ancienne partition musicale datant de 3400 ans, découverte en Syrie. Celle-ci comporte 10 lignes de signes décryptés en 1972 : la poésie en lettres cunéiformes occupe les 4 lignes supérieures et les indications musicales sont placées sur les 6 lignes du bas. On distingue aussi des hachures ajoutées tant dans le texte que dansla partie musicale qui pourraient aussi bien apparaître dans une gravure moderne. L’œil profane d’aujourd’hui ne reconnaît ici aucun signe musical. Ce qui m’a frappée, c’est la similitude de «pensée» entre cette toute première partition connue et celles des tout-petits d’aujourd’hui qui ajoutent lettres et dessins à travers les notes de musique. Les petits aiment bien faire étalage de TOUT ce qu’ils ont appris en même temps en mélangeant les codes. Également, un récent rapport de l’OCDE divulgue la recherche d’un étudiant de l’UQAM, Steve Masson qui se penche sur la neuroéduca- tion, jeune science à cheval sur les neurosciences et les sciences de l’éducation. Le jeune chercheur affirme que le « cerveau est plastique. Les professeurs, chaque jour, ont le pouvoir de modifier physiquement le cerveau des élèves, ce qui est très encourageant. » Comme langage, la musique s’inscrit tout naturellement dans le même processus de décodage qu’une langue. À la lumière de ces études, je crois qu’on doit fournir à nos élèves le plus de façons possibles d’apprendre, sans crainte d’ajouter la lecture et l’écriture musicale. Plusieurs d’entre vous invoqueront le manque de TEMPS dévolu à notre matière, j’en conviens. Je crois encore que le secret est d’y aller à petites doses, d’avancer à petits pas en choisissant, par exemple, un groupe et tester sa propre expérimentation. Pour développer son savoir-faire, ses compétences, l’enfant doit comprendre, dans le sens premier du terme, c’est-à-dire « prendre avec soi, faire sien ». À mon sens, la musique joue alors pleinement son rôle et devient un formidable outil de formation. 40 ANS D’HISTOIRE Dans le cadre du congrès 2007, tous les présidents qui ont fait l’histoire de la FAMEQ ont été invités au banquet. Malgré des moyens limités, nous préparons actuellement le livre des 40 ans de la FAMEQ. La récolte de plusieurs témoignages ainsi que la collecte d’archives nous permettent de préparer un ouvrage présentant quarante ans de réalisations au sein de la Fédération, en parallèle avec l’avancement de l’éducation musicale au Québec. Debout : Normand Laprise (1972–1973); Céline Potvin (2005–2006); Pauline Chaput (2006 - ); Gilles Fortin (1967–1969); Berthe Sylvain-Dufresne (1989–1992); Roger Mongeon (1969–1970, 1975–1978, 1982–1985) Assis : Claire Rousseau (2002 – 2005); Marielle Therrien-Cyr (1985–1989); Louise Gaulin (1995–1996); Louise Gingras (1996–1999); Monique Gallant (1999 – 2002) 66 FAMEQ à la une | fameq.org ACTIVITÉS Le comité organisateur et les principaux maîtres d’œuvre de ce congrès étaient fiers de se rassembler pour fêter le succès du Grand concert FAMEQ. Marie-Claude Pinard et Sylvain Marcotte ont co-coordonné ce congrès qui s’est révélé un succès tant au niveau de la participation que par la qualité des activités. SURVOL DU CONGRÈS 2007 Photographe : Magalie Dagenais Des représentants du Nouveau-Brunswick. Julie Lebel et Louis Dallaire entourant Pauline Chaput, étaient présents pour souligner le 50e anniversaire du Concours de musique du Canada. Lancement de la dernière édition de la revue Recherche en éducation musicale, publiée par la faculté de musique de l’Université Laval, présentée par Denyse Blondin et Maïté Moreno. Pour une deuxième année, le congrès permettait la présentation d’affiches scientifique par les chercheurs universitaires. Eric Favaro et Mary Dinn de l’ACEM accompagnent Mike Singh, représentant de Roland Canada. Les étudiants ont profité de plusieurs conférences offertes lors des repas. Jean-Guy Parenteau et les élèves de l’école Jean-Raimbault présentaient un exercice d’improvisation jazz. Plusieurs mini-concerts ont été offerts par des étudiants. fameq.org | volume 22 | numéro 2 67 ACTIVITÉS Photographe : Magalie Dagenais L’HARMONIE FAMEQ 2007 Cette année encore, le Grand concert FAMEQ était l’occasion de rassembler des élèves de partout au Québec sous l’Harmonie FAMEQ. Pendant trois jours, les jeunes ont veillé à la préparation du programme du concert. Ils ont notemment travaillé sur l’œuvre d’Alain Payette qu’ils ont créée en présence du compositeur. La contribution artistique exceptionnelle des partenaires de la région Centre-du-Québec a permis d’enrichir le concert et d’en faire un événement grandiose, devant plus de 800 spectateurs. Ainsi, s’est ajouté à l’Harmonie FAMEQ, le talent des élèves du primaire de l’école Duvernay, de la Symphonie des jeunes de Drummondville et des étudiants en musique du Cégep. Enfin, le Grand concert aura aussi été le moment de rendre un hommage pleinement mérité à Monsieur Gilles Fortin, président fondateur de la Fédération. Il y a 40 ans, il a eu le panache de réunir 300 musiciens éducateurs. Félicitations à Monsieur Serge Fréchette, directeur artistique, ainsi qu’aux nombreux individus et partenaires qui ont soutenu l’événement. Le programme et une captation audiovisuelle sont disponibles sur le site Internet de la FAMEQ. 68 FAMEQ à la une | fameq.org ACTIVITÉS EXPOSANTS CONGRÈS FAMEQ 2007 Photographe : Magalie Dagenais Archambault La Boutique du musicien Centre d’Art Orford Centre National des Arts La Drumerie Les Éditions CEC Les Éditions De L’Envolée Les Éditions Marie-France MELS MusiClub Musique de Marc Musique Gendreau Musique Steve’s Twigg Musique Voyage Tour Étudiant Jeunesse musicales du Canada Congrès FAMEQ / 4 arts Le Congrès FAMEQ / 4 ARTS aura lieu à TroisRivières du 13 au 15 novembre 2008. Tous les détails sont disponibles sur le site Internet de la Fédération. Harmonie FAMEQ 2008 Michel Laliberté sera le directeur artistique de l’Harmonie FAMEQ 2008. Les information et les documents d’inscription seront disponibles prochainement sur le site Internet de la FAMEQ. Photographe : Jean-Sébastien Gascon Michel Laliberté et ses étudiants au festival de jazz de la Polyvalente Hyacinthe Delorme fameq.org | volume 22 | numéro 2 69 CALENDRIER Dernière rangée : Yolanda Kondonassis, Lucie Gascon, Caroline Lizotte, Josh Layne, Robin Best, Lori Gemmell 2e rangée : Judy Loman, Rita Costanzi, Valérie Milot, Jennifer Schwartz, Caroline Cole, Manon Le Comte, Véronique Couturier Première rangée devant : deux étudiantes en harpe dont nous n’avons pas les noms et Valérie Gariépy-Duval étudiante au Conservatoire Seize harpistes dans une même salle, ça mérite une photo! Cette année, le Concours de musique OSM-Standard Life a permis cette rencontre entre plusieurs générations de harpistes du Canada et des États-Unis, venus comme jury, participants ou auditeurs. CALENDRIER DES ACTIVITÉS 2008 8 et 9 février 2008 5 avril 2008 25 avril 2008 8 au 11 mai 2008 QBA annual Honour Band Viens Jazzer Avec Nous www.quebecbandassociation.com www.fameq.org/association/quebec/ Le Festival de musique classique du Bas-Richelieu 11 au 18 février 2008 11 au 13 avril 2008 Festival de musique Rassemblement musical de l’Estdu-Québec La semaine des arts et de la culture à l’école Le 8e Concours solistes et petits ensembles www.mels.qc.ca www.concourssolistes.com 11 et 12 février 2008 11, 12, 13 et 26 avril 2008 On Joue Ensemble Le Concours Clermont-Pepin www.fameq.org/association/montreal/ www.concours-clermontpepin.org 28 février au 1er mars 2008 17 et 18 avril 2008 Concours annuel de l’OSTR Rassemblement choral scolaire de l’Île de Montréal www.fameq.org/association/montreal/ www.ostr.ca 13 au 19 mars 2008 La Semaine nationale de musicothérapie 19 au 21 avril 2008 Cégeps Rock www.musicotherapieaqm.com annulé www.cegepsrock.qc.ca 20 au 23 mars 2008 19 avril 2008 Musicfest Québec Enchantons-Nous www.musicfestquebec.com www.fameq.org/association/monteregie/ 29 mars 2008 24 avril au 10 mai 2008 ■ Jazzfest des jeunes du Québec www.jazzfestdesjeunes.qc.ca. Le Festival de musique du Royaume ■ La Grande Harmonie www.festivalduroyaume.com www.fameq.org/association/abitibi/ www.festivalclassiquebr.com www.fameq.org/association/est_du_qu ebec/ 13 au 17 mai 2008 MusicFest Canada 26 avril 2008 www.musicfest.ca Cégep en spectacle 15 au 18 mai 2008 www.riasq.qc.ca/ces/ L’Ochestre à vents Prestige Québec Festival des harmonies et orchestres symphoniqes du Québec www.fhosq.org www.festivaldesharmonies.com 3 mai 2008 20 au 30 mai 2008 Festival de Jazz de la polyvalente Hyacinthe-Delorme Concours musical international de Montréal www.fameq.org/association/monteregie/ www.concoursmontreal.ca 2 au 4 mai 2008 5 mai 2008 Lundi en musique www.musiquepourtous.ca 7 au 9 mai 2008 24 mai 2008 Viens Jouer Avec Nous www.fameq.org/association/quebec/ 2 au 6 juin 2008 Le Prix d’Europe Les Choralies (Outaouais) www.prixdeurope.ca www.csdraveurs.qc.ca/musique/ 23 juin au 6 juillet 2008 Le Concours de musique du Canada www.cmcnational.com Tous les détails sont sur le site www.fameq.org Pour inscrire votre activité dans le calendrier, communiquez avec Jean-Sébastien Gascon [email protected] fameq.org | volume 22 | numéro 2 71 3L J O V P _ K L W S \ Z P L \ Y Z H Y [ P Z [ L Z L [ P U Z [ P [ \ [ P V U Z 8\ t I t J V P Z 7 ZZZ \DPDKD FD $BNQ .VT J DBM EFT -BVS FOU J EFT 6OJ WFS T J U Ê EF 4IFS CS PPLF .BJ T POT EF M B $VM U VS F EF M B 7J M M F EF .POU S ÊBM $FOU S F EFT "S U T + VM J FU U F -BT T POEF Ă ÊÄU S F EV 7J FVY 5FS S FCPOOF 'FT U J WBM * OU FS OBU J POBM EF -BOBVEJ ÍS F ".. $ $".." Ă ÊÄU S F )FDU PS $IBS M BOE - "OHM J DBOF 6OJ WFS T J U Ê .D(J M M .BJ T PO EFT "S U T EF -BWBM 1J BOJ T U F 4U FWF #BS BLBU U 1S J Y &T T PS 1J BOJ T U F "OOF .BS J F %VCPJ T (S FHPSZ $IBS M FT 1J BOJ T U F .BS J F "OES ÊF 0T U J HVZ $FOU S F E "S U % 0S G PS E 'FT U J WBM * OU FS OBU J POBM EF + B[[ EF .POU S ÊBM $PODPVS T EF .VT J RVF EV $BOBEB 6OJ WFS T J U Ê EF .POU S ÊBM 1M VT J FVS T $&(&1 1J BOJ T U F "M BJ O -FG FWS F 1M VT J FVS T T U VEJ PT E FOS FHJ T U S FNFOU $BNQ .VT J DBM 4U $ÔNF 4BM M F 1BVM J OF + VM J FO