Comment juguler les impayés
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Comment juguler les impayés
Comment juguler les impayés Pour essayer de limiter autant que possible les problèmes d’impayés dans votre copropriété, nous vous conseillons – un peu comme pour la mise à niveau concernant le syndic – d’adopter une démarche progressive. 1. Agir sur les méthodes de recouvrement Revenons d’abord sur une idée reçue : les situations d’impayés de charges dans une copropriété ne sont pas uniquement dues à des difficultés sociales rencontrées par certains copropriétaires. Elles sont liées, avant tout, à des situations de mauvaise gestion : Les charges ne sont pas maîtrisées (charges élevées, régularisations annuelles trop importantes, manque de transparence…). Les contestations des copropriétaires ne sont pas traitées et certains entrent dans une logique de « grève des charges » en signe de protestation. Les méthodes de recouvrement du syndic ne sont pas efficaces : – le syndic est trop laxiste en matière de recouvrement ; – les actions qu’il met en œuvre sont coûteuses et inadaptées ; – les procédures sont engagées trop tardivement ; – les règles de recouvrement ne sont pas claires. Le suivi des impayés peut en effet être très rémunérateur pour le syndic et pour les professionnels avec lesquels il travaille (huissier, avocat…). Les syndics sont donc bien souvent enclins à privilégier les actions de recouvrement qui sont les plus lucratives et non celles qui sont les plus pertinentes. Les frais « non nécessaires » s’accumulent alors sur les comptes des copropriétaires débiteurs (qui contestent et bloquent d’autant plus le paiement de leurs charges…), et les frais pour procédures (avocats, huissiers, etc.) s’accumulent sur le compte de la copropriété. C’est pourquoi, le traitement des impayés doit avant tout passer par un travail sur les méthodes de recouvrement employées par le syndic. Et cela se traduit par deux actions : Établir avec le syndic un protocole de recouvrement clair et ferme. Organiser avec le syndic un suivi régulier du recouvrement des impayés. 2. Établir un protocole de recouvrement avec le syndic Le protocole de recouvrement, c’est l’ensemble des démarches que la copropriété se fixe et formalise sur la façon de procéder au recouvrement des charges impayées. Il précise les différentes procédures, amiables et judiciaires, qui seront engagées envers les débiteurs, ainsi que les délais ou les seuils fixés pour l’engagement de ces procédures. Ce protocole est établi en concertation avec le syndic qui s’engage à l’appliquer. Il doit également être validé par les copropriétaires en assemblée générale, pour que le syndic soit bien contraint de le respecter et pour faire savoir clairement aux copropriétaires à quoi ils s’exposent en cas d’impayés. En conséquence, personne ne pourra contester une action engagée, même en cas de simple retard ou d’oubli. Exemple de protocole - Une seule relance simple (8 à 15 jours), comprise dans la gestion courante du syndic (non facturée aux retardataires). - Une mise en demeure par lettre recommandée AR par le syndic (1 mois ou 1 mois et demi à partir de la date d’exigibilité). - L’imputation des intérêts légaux (à compter de la mise en demeure). - Un commandement de payer par huissier avec éventuelle prise d’hypothèque si le montant de la dette le nécessite (3 à 6 mois à partir de la date d’exigibilité, si le débiteur ne s’est toujours pas manifesté pour demander un échéancier de remboursement amiable). - L’engagement d’une procédure au tribunal d’instance (plus de 6 mois à partir de la date d’exigibilité), si le débiteur ne s’est toujours pas manifesté. 3. Organiser un suivi régulier avec le syndic Trimestriellement, si possible, et selon l’importance du nombre des débiteurs de la copropriété, le conseil syndical doit faire un point avec le syndic sur l’évolution des actions engagées – si vous avez mis en place des « commissions », le référent « impayés » peut être le responsable de cette tâche. Ces réunions permettent : − d’obliger le syndic à suivre et à mettre à jour régulièrement ses dossiers ; − de vérifier que les modalités du protocole sont respectées ; − de bien comprendre la situation de chaque débiteur et d’étudier, dossier par dossier les actions qui sont engagées – ou qui auraient dû l’être : − de prévoir ensemble les prochaines actions les plus adaptées à mettre en œuvre. Parallèlement, il peut être utile pour le conseil syndical de chercher à entrer en contact directement avec les copropriétaires débiteurs pour mieux comprendre leur situation, discuter pour débloquer d’éventuelles positions de contestation, et les encourager à négocier un échéancier de paiement avec le syndic.