GratuitE - InterMédia
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03.10.2012 n° 1181 15€ + d’infos sur www.intermedia.fr ISSN : 0249-1575 Marketing / communication / médias en rhône-alpes m a g a z i n e dossier Nouveaux réseaux Les indépendantes expérimentent l’union libre Agences SPÉCIAL grand témoin « Nestlé, malgré 80 marques, travaille avec peu d’agences et cultive la fidélité » Jérôme François, DG marketing et communications consommateurs de Nestlé France enquête Les services achats prennent du poids En poster, le classement des 100 premières agences édito © ESO Par Thomas Nardone 2, rue Commandant-Dubois BP 3130 - 69406 Lyon cedex 03 Tél. 04 72 84 45 55 Fax : 04 37 57 54 96 Mail : [email protected] Éditeur : InterMédia Sarl au capital de 37 579 euros. Siren : 325 694 909. Directeur de la publication : Jacques Simonet. Rédacteur en chef : Thomas Nardone. Rédaction : Charlotte Vincent, Camille Nagyos, Jérémy Chauche, Michel Texier. Service commercial : Pascal Leby, Delphine Haméon-Taton et Étienne Mayaux. Agence photo : Alpaca (Lyon). Maquette : ProEdito (Paris). Mise en page/infographie : Frédéric Morel-mfredpao! (Villeurbanne). Impression : Dugas Offset (Villeurbanne). Dépôt légal : à parution. Abonnement : voir p. 45 www.intermedia.fr www.facebook.com/ intermedia.fr Les agences reprennent l’offensive L es dirigeants d’agence sont des monstres de souplesse. Depuis 2008, ils font le dos rond en attendant que la crise passe. La plupart d’entre eux ont su plier sans casser, quitte à mettre leur société au régime sec et à rogner sur tout ce qu’ils pouvaient. Quatre ans plus tard, la crise est toujours là. Peuton d’ailleurs encore parler de crise ? C’est tout un système économique qui patine. Les comptes des agences en témoignent : il y a plus de chiffres d’affaires en recul qu’en progression (voir poster). Aujourd’hui, ces dirigeants n’en peuvent plus de courber l’échine devant l’émiettement des budgets et son corollaire, la baisse de leurs montants. D’autant plus que ce n’est pas près de changer : la prise de pouvoir des acheteurs n’augure rien de bon pour la marge brute des agences (lire l’enquête p. 22). Partout dans la région, des agences unissent leurs forces pour atteindre une taille critique, gagner en visibilité et en crédibilité. Alliance d’expertises Ce numéro comporte : • un poster entre les pages 26 et 27 sur les 100 premières agences de Rhône-Alpes. • un encart libre « ACTI ». fonctionnement en réseau. Cela nous permet de viser des annonceurs qui ont des besoins globaux, mais qui n’ont pas les moyens de se payer une grande agence », assène Jérôme Frenay, le dirigeant de Naturine. Ces nouveaux réseaux sont le thème du dossier (p. 26), où nous passons en revue des regroupements d’agences au fonctionnement tout aussi souple que leurs patrons. Car il n’est pas question pour eux de fusionner et de créer de lourdes structures. Pour retrouver une position plus confortable, nombre d’entre eux ont décidé de passer à l’offensive. Habitués à défendre farouchement leur indépendance, ces patrons ont mis leur ego dans la poche pour s’allier. Partout dans la région, des agences unissent leurs forces pour atteindre une taille critique, gagner en visibilité et en crédibilité. « La pérennité de nos agences passe par le Travail d’équipe Les agences ne sont pas les seules à se rapprocher. Certains annonceurs aussi comprennent l’intérêt du travail collaboratif. C’est en tout cas ce que martèle notre grand témoin (p. 38). Pour Jérôme François, DG du marketing et des communications consommateurs de Nestlé France, « le métier d’annonceur, c’est d’abord un travail d’équipe. La gestion de marque a besoin de partenaires à la fois internes à l’entreprise et externes. Les agences de communication apportent des points de vue indispensables ». Preuves à l’appui, Nestlé France, qui gère pourtant 80 marques, ne travaille qu’avec quatre réseaux d’agences. Et ce, depuis de nombreuses années. À bon entendeur... v n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 3 sommaire Spécial agences repères 08. en mots Petites et grandes phrases de quelques professionnels du monde des agences qui portent un regard éclairé sur la situation actuelle. 10. en têtes David Faure continue ses emplettes pour créer David Faure continue son marché. À 40 ans, cet entrepreneur a bâti le premier groupe de communication de Rhône-Alpes, hors grands réseaux. Il est à la tête d’Insign, qui réunit quatre agences : Visual Link, Kælia, Taxi Brousse et Smartfingers Media. dossier Being trinque avec Martinet. L’agence lyonnaise a réalisé la campagne pour les Smoothies de Pierre Martinet qui associent fruits et légumes. un groupe 360. 12. entreprises Éric Peyre, le grand retour dans la lumière. 14. ANALYSE Guillaume Chollet « Le marketing intelligent mutliplie par huit le retour sur investissement d’un prospectus. » 16. en suite Nouvelle donne à Annecy. 18. TRIBUNE Didier Lavanant « Publicité : le texte n’a pas dit son dernier mot. » 20. en chiffres Rhône-Alpes à contre-courant des investissements 26. Réseaux stratégiques Les indépendantes 22. enquête Les réseaux d’antan ont vécu. Les agences généralistes indépendantes expérimentent de nouvelles formes d’alliance. L’union libre a plus le vent en poupe que le mariage. publicitaires. Les services achats prennent du poids. Ils deviennent incontournables dans les grandes entreprises. En RhôneAlpes, 70 acheteurs sont spécialisés dans les budgets de communication et obligent les agences à évoluer. 4 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 expérimentent l’union libre. 30 [ Décryptage ] Réseaux d’agences : attention, terrain miné. 32 [ focus ] Moins de business en France ? Cap sur l’étranger ! 34 [ Pour/Contre ] Est-ce une bonne réponse aux attentes des annonceurs ? 36 [ Analyse] Quid des grands réseaux ? « La frénésie des compétitions est destructrice de marge. » Jérôme François, le Monsieur publicité de Nestlé France, dévoile les secrets de ses relations avec ses partenaires. Les marques font pin-pon Aux USA, les camions de pompiers de Baltimore deviennent des panneaux d’affichage mobiles. horizons 38. grand témoin Jérôme François « La frénésie des compétitions est destructrice de marge. » 42. + et - Banc d’essai Les agences de communication d’influence. 44. Tops et flops Euro RSCG 360 se met à poil pour Athéna. 46. Métiers Les mots de la création sur le web Barre de social bookmarking Outil de partage de contenu sur les réseaux sociaux. Datavisualisation représentation visuelle des données afin de les comparer et de les rendre lisible. Il peut s’agir de graphique, de camemberts mais aussi de formes géométriques ou de photos. Design émotionnel Méthode qui place l’utilisateur et son usage au centre de la conception d’un site internet. Expérience utilisateur façon dont est perçu un site par l’internaute. L’expérience utilisateur concerne à la fois la technique, le design ou l’ergonomie et détermine la fidélisation. Html5 nouveau format de page web. Il permet notamment d’adapter le contenu aux mobiles. Mobile First Approche qui consiste à donner la priorité aux mobiles lors de la conception d’un site web. Responsive design méthode de conception de site internet qui adapte Responsable du développement : source n° 1 de automatiquement le design et le contenu du site à tous les formats de supports (écrans, tablettes, mobiles...). 48. idées Rollover SEO friendly site optimisé pour le référencement sur les moteurs de recherche. newbiz. Les marques s’affichent sur les services publics. 50. débloque-notes technique qui permet de changer de contenu au simple passage de la souris. index Les principales agences citées 14 Septembre Grand Sud 12 Acti 28 Adgensite 26, 27 Ads of the World 18 Advertolog 18 Aegis Media 33 Agence Sophie Monet 28, 31, 32 Aggelos 28 AgileBuyer 23 Alternative Media 27, 34 Altimax 16 Apache 26, 27, 34 Arc 10, 46 Atom Kraft Design 27, 30 Bamboo 27 Being 10, 16, 20, 31, 36 BeMore Influence 30, 31, 32 Bigbang Communication 12, 26 BleuVert 36 Bolero 16, 28 Brandelet+Partners 32 Carat 33 Carré Noir 36 Cb’a 44 Cogep 30 Comareg 12 Concept Image 27, 28, 30 CoSpirit MediaTrack 30, 32, 33 Croissance Net 16 C&T 31 CyberCité 46 DDB 16, 36 DDB PR 36 Digital Virgo 12 Diplomatic-Cover 12 Dufresne Corrigan Scarlett 27, 28, 46 EfficaWeb 12, 15 Ekno 16 Elvis 44 Esprit des Sens 19 Euro RSCG 16, 31, 36, 44 Euro RSCG Corporate 28 Extra Communication 12 Félix Création 16 GB Design 26, 27 Ginette 16 Groupe 361 20 Groupe Curious 26, 27, 28 Groupe TBWA 36 Havas 20, 36, 50 Image 7 28 Imaginaty 34 Insign 10, 26, 27, 28 Intelligible 26, 27, 28 IPR Team 31 Jet Multimédia 12 Jump 10 JWT 39, 40 Kælia 10, 16, 26, 27 Kineka 12, 26 Kreactive 12, 15 Kubilaï 27 La Fabrique marketing 26, 27 La Firma 27, 34 L’Atelier 114 28 Le Monde Change 27, 30, 31 Les Prod 31 Lobbsonn 26, 28 Loyalty Expert 14 Marcel 41 Maurice et ses Crocodiles 16 McCann 39 Megalo(s) 10 MGA 361 10 MNSTR 10, 16 Moswo 16 Native 22, 44 Naturine 26, 27, 28, 31 Net Design 16 Nouveau Monde DDB 20, 36 O de Formes 36 Ogilvy 39, 41 Ontario&Co 26, 27 Pas qu’un Peu 12 Publicis 20, 22, 28, 33, 36, 39, 40, 41, 48 Saatchi & Saatchi + Duke 20 Smartfingers Media 10, 26, 27, 28 Solvius 10 Sportsourcing 27, 34 Starcom 33 Syntagme 26, 28 Taxi Brousse 10, 26, 27 Teknao 26, 27, 28 Territoires Conseil 26, 27, 34 Texto 10, 16 Thésée 28 Trait de Marque 34 Transversales 30 Travail Associé 28 Twinteam 26, 27 Up&Under 32 Vendredi 4 12 Visual Link 10, 26, 27 WR&S 26, 27, 30 XL Group 16 Yvydy 28 ZenithOptimedia 33, 39 n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 5 mots Petites et grandes phrases de quelques professionnels du monde des agences qui portent un regard éclairé sur la situation actuelle. AIGUILLON « Je suis partante pour la fidélité avec mes agences. Cependant, la mise en concurrence les oblige à trouver de nouvelles solutions, à se challenger ellesmêmes. Le but du jeu est de continuer avec les mêmes agences, mais en les challengeant. » FIDÉLITÉ « Avec les collectivités locales, nous sommes toujours soumis à des appels d’offres. Du coup, la fidélisation est difficile. Dans le privé, si l’agence travaille bien, elle est reconduite automatiquement. » Louis Tayol, président de Médiacité (Hebdo InterMédia du 11 avril 2012) Pascale Ceccaldi , directrice marketing communication de Veolia Eau (Forum InterMédia - Avril 2012) CRÉATIVITÉ « L’annonceur qui consulte dit aux agences qu’il cherche un partenaire. Mais dès que l’agence passe entre les mains de l’acheteur, elle comprend vite qu’elle est devenue un fournisseur. » LUCIDITÉ aujourd’hui un besoin de créativité immense chez tous nos clients annonceurs. Il est beaucoup plus fort qu’il y a quinze ans. » Jean-Marie Dru, chairman de TBWA Worldwide (Evening InterMédia - Juin 2012) Michel Hébert, No-Logic Consulting (Forum InterMédia - Avril 2012) INQUIÉTUDE « Nous devons gérer l’angoisse de nos clients, qui ont peur de rater le lancement de leur produit. D’où des briefs schizophrènes : il faut un pack innovant pour capter de nouveaux clients sans perdre les consommateurs habituels, plaire aux jeunes sans déplaire aux vieux... » Hervé Guitaut, gérant de Caracas (Hebdo InterMédia du 28 mars 2012) PARTENAIRE « Le numérique est loin d’être rentable tant du côté des annonceurs que des agences. Il s’agit pour chacun d’intégrer les évolutions et d’investir pour l’avenir. D’où la nécessité d’avoir un partenariat global qui permette de construire une relation gagnant-gagnant. » Bernard Gassiat, dircom du groupe CIC et président du Club des annonceurs (Stratégies du 12 avril 2012) 8 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 « Il y a « Il est vital que les annonceurs comprennent que nos modèles économiques reposent à 80 % sur de la masse salariale. Bien payer les agences, assurer la visibilité et la pérennité de leur business est central pour payer les talents. » RÉMUNÉRATION Elizabeth Coutureau, vice-présidente exécutive de TBWA Corporate (Stratégies du 28 juin 2012) « Les talents du web sont le trésor d’une agence. Ils n’ont pas besoin de chercher du travail, ils sont sollicités en permanence ! » DIVAS Gérald Chapon, directeur du cabinet de recrutement L’Agent Geisha (Hebdo InterMédia du 30 novembre 2011) Rebond Philippe Brossat de retour. L’ancien DG de Jump a créé Solvius à Lyon avec Philippe Pellegrino (ancien patron d’Ogilvy Belgique) et Olivier Trinkler (président de BNM). Cette structure s’adresse directement aux dirigeants des PME régionales pour identifier leurs enjeux stratégiques de business. Départ Xavier du Crest quitte Arc. Le directeur du développement de l’agence lyonnaise est devenu directeur international communication et influence d’Aide et Action, une ONG basée à Genève. Pilier du groupe MGA 361, Xavier du Crest avait rejoint Arc en 2010. Focus sur quelques dirigeants d’agences rhônalpines qui se sont signalés dans un contexte pourtant difficile. têtes Design Le directeur du pôle design de Being Lyon est devenu directeur exécutif de l’agence, au côté de Bruno Tallent. Une nomination qui en dit long sur le poids du pôle design au sein de Being Lyon. C’est l’une des plus belles réussites régionales de ces dernières années. Créée par Lionel Curt, l’ancien cofondateur de Megalo(s), MNSTR a rapidement séduit de grandes marques comme Somfy, Mobalpa, Orange, Reebok ou Eristoff. Son créneau : concevoir des expériences participatives avec les marques. En seulement trois ans d’existence, MNSTR prévoit un CA proche de 3 M€ cette année avec une trentaine de personnes réparties entre le siège à Annecy et le bureau parisien. v David Faure, 40 ans, est président du groupe Insign Sylvain Tillon séduit lemonde.fr. Didier Proudhon prend du grade. Lionel Curt cartonne avec MNSTR l’homme de l’année Mouton Le dirigeant de l’agence de communication pédagogique Sydo a signé un partenariat avec le site du quotidien pour publier tous les mois une vidéo explicative sur les grands principes de l’économie. Une version anglaise a été lancée cet été. SUCCÈS Insign regroupe quatre agences : Visual Link, Kælia, Taxi Brousse et Smartfingers Media. Le groupe a réalisé un CA consolidé de 10 M€ en 2011, et emploie 100 salariés répartis entre Lyon et Paris. RP Anne-Marie Massonnet impose Texto à Annecy David Faure continue ses emplettes pour créer un groupe 360 APPÉTIT. L’ambition, David Faure n’en manque pas. À 40 ans, cet entrepreneur a bâti le premier groupe de communication de Rhône-Alpes, hors grands réseaux, à coups de croissance externe. Il est aujourd’hui à la tête d’Insign (CA : 10 M€, 100 salariés), qui réunit quatre agences : Visual Link (stratégie digitale) qu’il a fondée en 2004, Kælia (communication corporate), Taxi Brousse (marketing opérationnel) et Smartfingers Media (communication sur supports mobiles). « On ne croit pas au 360 à tout prix, mais parfois ça fait sens pour nos clients », explique David Faure. AUTONOMIE. La réussite du groupe Insign tient dans l’autonomie de chaque société. Si Jean-Marc Atlan, le fondateur de Kælia, a quitté le navire fin 2011 pour un projet entre- 10 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 preneurial, Claudine Pagon est restée présidente de Taxi Brousse, l’agence qu’elle a créée en 2000 et vendu fin 2011. Même constat chez Smartfingers Media, où le duo de fondateurs est toujours aux commandes. Chaque marque conserve son identité et son portefeuille clients, mais bénéficie des fonctions support d’Insign : ressources humaines, direction administrative et financière... VISIBILITÉ. « En 2013, l’enjeu sera d’exister en tant que groupe de communication. Nous allons consolider l’offre globale d’Insign », promet David Faure. Pour cela, il a nommé le DG de Visual Link Paris, Guillaume Rotrou, au poste de DG adjoint de tout le groupe. Ce dernier est épaulé par Mickael San Juan pour développer le groupe en Rhône-Alpes. v Ancienne CR chez Publicis Lille, Anne-Marie Massonnet a créé l’agence Texto en 1996. L’année dernière, elle a rejoint le trio de tête des agences de Haute-Savoie. En cinq ans, elle a quasi doublé son CA pour friser les 2 M€ en 2011, avec une quinzaine de salariés. Sa réussite ? Avoir su se diversifier durant la crise, notamment dans les RP qui représentent près d’un quart de son activité. Texto s’est également ouverte à d’autres secteurs comme le tourisme alors qu’elle était historiquement positionnée sur le marché agroalimentaire. v n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 11 ÉTUDIANT treprises Kreactive multiplie les sites pour jeunes. Suite au rachat d’EfficaWeb, l’agence lyonnaise spécialisée en web mobile creuse la niche des sites internet communautaires destinés aux jeunes. Kreactive a ainsi mis en ligne Digischool, un portail d’applications éducatives et Mon Instit, une série d’applications destinées aux CE2, CM1 et CM2. Coup de projecteur sur quelques agences qui se sont distinguées par leur réussite et leurs initiatives remarquées. RACHAT Bigbang Communication s’ancre en Rhône-Alpes ANIMATION Vendredi 4 digitalise l’événementiel. L’agence lyonnaise, à laquelle sont associés les deux dirigeants de Diplomatic-Cover (Maryline Andine Allard et Michel Bianco), gagne ses premiers clients. Spie Batignolles, les aéroports de Lyon et Coyote ont opté pour les animations digitales ludiques de Vendredi 4. Cet été, l’agence lyonnaise a racheté 49 % des parts de l’agence grenobloise Kineka (via sa holding). Un moyen pour Bigbang Communication de diversifier son activité, car cette petite entité travaille principalement avec des acteurs privés. Mais aussi de s’implanter davantage en région et de se rapprocher d’un de ses gros clients : le département de l’Isère. Car l’agence spécialisée en communication publique, dont le siège est à Besançon, connaît des difficultés. Elle vient d’être placée en procédure de sauvegarde à la suite du non-renouvellement de plusieurs marchés publics en Franche-Comté. Bigbang Communication axe donc son développement sur Rhône-Alpes. Elle travaille déjà avec le Grand Lyon, Rhône-Alpes Tourisme, les villes de Lyon ou Feyzin. Mais aussi des marques comme Degré7 et Jotul. En 2011, Bigbang Communication avait déjà racheté Aster à Lyon, une société de production de documentaires. v RAPPROCHEMENT Extra Communication se dote d’un pôle web avec Pas qu’un peu L’agence de communication et d’événementiel lyonnaise a absorbé le duo Pas qu’un Peu. Les fondateurs, Laurent Canivet et Jean-Baptiste Janot, ont intégré pour former un département web. Leur expertise sera mise à profit pour remporter des budgets off et online. « Jusqu’à présent, nous travaillions avec des prestataires dès qu’un client avait besoin d’une prestation web. Il était devenu indispensable d’intégrer cette compétence », explique Sébastien Olive, dirigeant d’Extra. Le duo travaillera aussi sur les événements sportifs organisés par Extra comme la SaintéLyon ou la Lyon Free VTT. Et les ambitions sont grandes. Le pôle web doit générer 150 à 200 K€ de CA dès la première année. L’équipe devrait aussi rapidement s’étoffer afin de doubler l’activité à trois ans. v DESIGN la surprise 14 Septembre Grand Sud fait son trou. Le grand retour d’Éric Peyre dans la lumière Le bureau lyonnais de l’agence de RP parisienne a su s’imposer dans l’art de vivre en Rhône-Alpes. 14 Septembre Grand Sud a séduit RBC, les meubles Matière grise, Arcurial... L’agence co-organise le Design Tour de Lyon. Et va aussi assurer les RP nationales et internationales de la Biennale du design de Saint-Étienne. Rachat de paruvendu.fr. On ne parlait plus beaucoup d’Éric Peyre dans les médias depuis qu’il avait vendu (très cher) Jet Multimédia en 2000. C’était mal connaître l’entrepreneur lyonnais qui était revenu aux affaires en 2008 en créant discrètement Digital Virgo. On l’a vu réapparaître dans les médias en décembre 2011 quand Digital Virgo rachète le pôle web de la Comareg (paruvendu.fr et carriereonline.com) à la barre du tribunal de commerce de Lyon. Son objectif : faire sa place sur un marché que survole leboncoin.fr. Éric Peyre en profite pour relancer le journal gratuit ParuVendu. Surprenant quand on sait que le titre avait été repris par d’anciens de la Comareg. Mais Digital Virgo exploite la marque ParuVendu.fr et pas ParuVendu. Cette pirouette juridique lui permet de relancer sous cette 12 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 marque connue, MaxAffaires, un obscur bus-mailing édité par Digital Virgo et qui regorge d’offres promotionnelles et de publicités. Entrée en bourse. Le talent d’Éric Peyre, c’est de flairer les bons coups dans les affaires. En 2000, alors que la bulle internet est prête à éclater, il vend Jet Multimédia (Lyon) à Neuf Télécom pour la coquette somme de 889 M€. Sentant le vent tourner, ce serial entrepreneur rachète les départements les plus porteurs de Jet Multimédia, entretemps passé dans le giron de SFR qui jugeait la société non stratégique, pour seulement 20 M€ et la renomme Digital Virgo. Aujourd’hui, la société est une valeur sûre des services online. Digital Virgo possède des sites de vidéo à la demande, de téléchargement de musique, de jeux vidéos ou encore de BD numérique. Autant d’activités qui génèrent 200 M€ de chiffre d’affaires, 10 % de rentabilité et une présence dans 14 pays. Fort de cette dynamique, Éric Peyre compte introduire sa société en Bourse une fois que la crise sera passée. Une nouvelle étape qui forcerait cet adepte de la discrétion à divulguer ses chiffres et sa stratégie. v JC n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 13 treprises Guillaume Chollet dirige l’agence Loyalty Expert, spécialisée en marketing relationnel BtoB ” les faits Ancien du marketing client de Kronenbourg, Guillaume Chollet a développé son agence autour du marketing relationnel BtoB et travaille pour des grands comptes comme Promocash, Bacardi-Martini, Brake... Son concept de « marketing intelligent » permet d’exploiter toutes les données clients afin d’ultrapersonnaliser les supports de communication BtoB. Le marketing intelligent multiplie par huit le retour sur investissement d’un prospectus ” intermédia. Qu’est-ce que le marketing intelligent ? g.c. Cette méthode consiste à agir de façon unique pour chaque annonceur. Le marketing intelligent s’appuie sur des process scientifiques de traitement de données. Nous analysons toutes les datas de sa clientèle, ce qui nous permet d’en connaître le profil et les attentes. Et d’adapter les supports de communication en les personnalisant. Ainsi, un prospectus ne proposera que les produits attendus par le consommateur ou qu’il faut mettre en avant. Les possibilités sont infinies, il y a donc autant de prospectus que de prospect. intermédia. Quel est l’intérêt pour un annonceur ? g.c. Le marketing intelligent offre un ROI bien plus élevé pour tous les supports de communication. Celui d’un prospectus est multiplié par 8. Et son 14 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 taux de prise en main atteint 25 %, contre 2 à 3 % pour les prospectus classiques. La masse de données de l’entreprise sert ainsi au développement du newbiz et à la fidélisation des clients. D’autant plus que le marketing intelligent s’adapte à tous les supports de communication. On peut réaliser un magazine, une campagne d’e-mailing, travailler sur une borne interactive ou encore organiser une stimulation des ventes. intermédia. Mais tout cela a un coût plus élevé ? g.c. Le coût à l’impression est le même. Ce qui change c’est la stratégie en amont. Il faut entre trois et cinq mois pour analyser toutes les données d’une entreprise. Nous traitons plus de 250 millions de lignes de factures tous les mois. Par contre, le marketing intelligent permet de rationaliser et de prioriser les investissements en communication. Au lieu de payer pour un catalogue de 48 pages, on va privilégier une pagination bien inférieure avec uniquement des produits qui intéressent le client destinataire. intermédia. Pourtant, encore peu d’acteurs sont présents sur ce marché... g.c. C’est vrai. Car le marketing intelligent mélange plusieurs compétences : l’analyse de base de données avec des statisticiens et des business analystes, le développement des ventes avec des experts du marketing relationnel et enfin des techniques d’ultrapersonnalisation des supports. Pour répondre à la demande grandissante des annonceurs, nous avons fait le choix de tout intégrer : du traitement des datas à l’impression numérique en passant par le marketing et la création. v CV la galaxie de… KREACTIVE Frédéric Masion Sandra Jargic Gilles Lioret Anthony Kuntz Thierry Debarnot Anthony Kuntz, son fondateur, a fait de Kreactive l’un des premiers acteurs régionaux du développement d’applications mobiles. L’agence lyonnaise emploie 40 personnes et devrait clôturer 2012 avec un CA consolidé de 4 M€. 2 012 a été une année bien remplie chez Kreactive. L’agence a mis un coup d’accélérateur pour se développer en rachetant EfficaWeb, la société de Thierry Debarnot, numéro 2 des sites étudiants en France. Cette acquisition offre de nouvelles perspectives à l’agence. Car depuis sa création en 2007, Kreactive est spécialisée dans le mobile et les réseaux sociaux. Elle a séduit de grands comptes comme Eurosport, Les Échos, Orange, Samsung. Et peut dorénavant Jean-Baptiste Racoupeau leur proposer de communiquer sur une audience étudiante de 12 à 25 ans grâce aux 2 millions de visiteurs sur les sites d’EfficaWeb (Mediaetudiant. fr, marketing-etudiant.fr, exercice.fr et devoirs.fr). Et développer de nouvelles applications comme DigiSchool, accessible dès la primaire. La croissance a été synonyme de réorganisation. L’agence est toujours pilotée par son créateur Anthony Kuntz. Elle s’est dotée d’un DG : Gilles Lioret. Ce dernier a rejoint Kreactive il y a un an et supervise la direction administrative et financière avec l’aide de Sandra Jargic, responsable administrative. Gilles Lioret s’occupe aussi de la production. Cette équipe regroupe 20 personnes, principalement des développeurs qui mettent au point les applications mobiles. Il s’appuie sur Frédéric Masion, directeur technique. Le pôle « média » est supervisé par Thierry Debarnot. À 28 ans, l’ancien patron d’EfficaWeb a intégré l’agence comme DG délégué et gère les sites communautaires étudiants ainsi que toutes les activités de création de contenus. Il est épaulé par JeanBaptiste Racoupeau, responsable de Mediaetudiant.fr. Ce pôle regroupe une dizaine de personnes, principalement des chefs de projet et des rédacteurs. Enfin, Kreactive dispose d’un bureau à Paris, qui compte 6 personnes, chargées de la prospection. v CV n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 15 Jean-Marc Atlan suite se lance dans l’influence. Quelques mois à peine après son départ de l’agence Kælia qu’il avait fondée en 2003, Jean-Marc Atlan crée Ekno à Lyon, en s’associant à Nicolas Farrer, ancien DG du Medef Lyon et DG d’April Entreprise. Ekno conseille les dirigeants en stratégie et communication d’influence. Rideau Moswo ferme son bureau lyonnais. L’agence nantaise de design s’est retirée de Lyon après la perte de deux compétitions : les transports de Montpellier (TAM) et Roche Diagnostics France. Édouard Maumejean, responsable de Moswo Lyon, a rebondi chez Svara, la marque du plasturgiste MIHB. croissance XL Group prend position sur le digital. Le groupe stéphanois a repris en début d’année l’agence web savoyarde Croissance Net. Une acquisition qui permet à XL Group de proposer une offre de e-commerce à ses clients, complémentaire de ses autres métiers : le conseil, l’impression offset et numérique, le routage, le colisage, les solutions informatiques. Retour sur quelques événements qui ont marqué l’année 2012. janvierifimiaimijijiaisiOinid Nouvelle donne à Annecy En quelques années, la deuxième place forte de la communication en Rhône-Alpes (après Lyon) a totalement changé de visage. En 2011, le départ consécutif des deux majors, DDB et Euro RSCG, a favorisé le développement de plusieurs agences indépendantes. À l’image de MNSTR, Texto, Net Design ou Altimax, toutes affichent aujourd’hui plus d’une quinzaine de salariés. Et leur chiffre d’affaires respectif dépassent le million d’euros. De plus, la crise a bouleversé les équilibres. De nombreux centres de décision de grandes entreprises ont été regroupés à Lyon ou Paris. Pour faire des économies, les annonceurs intègrent également de plus en plus de professionnels de la communication et du marketing. Résultat, le marché se resserre et exacerbe la concurrence. Pour faire face à cette nouvelle donne, les agences se diversifient et vont chercher leurs clients plus loin. À l’image de Félix Création qui a mis un pied en Suisse avec des clients comme Helvetica Assurance ou LG Europe. Net Design a ouvert une filiale à Genève et compte, parmi ses premiers clients, la société de navigation aérienne suisse Skyguide. Enfin, Texto s’est développée grâce à une nouvelle activité, les relations presse. v jifimarsiaimijijiaisiOinid Ginette dresse des crocodiles Le très discret studio grenoblois passe la vitesse supérieure. Devenu en 25 ans l’un des principaux studios de création graphique du bassin isérois, Ginette s’attaque à la formation et au conseil avec Maurice et ses Crocodiles. Cette société qui ne compte aucun salarié fédère en fait un réseau de compétences : psychologues, avocats, designers produits ou conseils en marketing sont sollicités en fonction des projets. Grâce à cette nouvelle activité, les deux fondatrices espèrent intervenir en amont des projets de leurs clients. Elles souhaitent également se positionner sur d’autres secteurs, notamment sur les organisations complexes comme les parcs naturels, les syndicats professionnels ou les groupements. v L’image de l’année Being invente le cocktail de légumes L’agence lyonnaise a réalisé la campagne pour les Smoothies de Pierre Martinet. C’est Jean-Pierre Rogès, DA chez Being, qui a signé deux visuels originaux. Les légumes, qui sont au cœur des recettes de Pierre Martinet, se transforment en contenant. Et les fruits arrivent au second plan, comme une note de fraîcheur. L’objectif était de montrer l’aspect sain, pratique et facile des smoothies. La signature « Du jamais bu ! » accompagne ces visuels. La campagne était visible en presse quotidienne nationale, ainsi que dans les titres sportifs et féminins. Being avait déjà travaillé sur le packaging des cinq variétés de Smoothies Pierre Martinet. v 16 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 jifimiaimaiijijiaisiOinid © E. Soudan - Alpaca Création François Pinochet à g., Caroline Faillet et Frédéric Diaz à d., les 3 associés de Boléro. Le groupe Boléro se structure et prospère L’agence lyonnaise a fait le choix de distinguer ses activités en créant deux structures : Boléro Web Intelligence et Boléro Agence Interactive. La première entité se concentre sur la veille d’opinion sur internet et l’autre est une web agence spécialisée dans les médias sociaux. Une stratégie payante puisque Groupe Boléro a bouclé un CA 2011 à 2,2 M€ avec 300 K€ de bénéfices. L’activité est principalement soutenue par BWI. Le cabinet d’étude d’opinion a su se faire un nom auprès des grands comptes comme la SNCF, la CCI de Paris, l’École des Mines ou Natixis. Quant à Boléro Agence Interactive, elle est dorénavant pilotée par Arnaud Girard (ex-Euro RSCG 360). Sa spécialisation dans le content management et le community management a convaincu Fermob, Revol, Lacanche... v suite Didier Lavanant est concepteur-rédacteur indépendant (après 12 ans chez Publicis) et enseigne la communication à l’Iseg, l’Iscom et l’ISCPA de Lyon. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence sur le métier de CR (Vuibert 2012). ” LA THèSE Depuis 20 ans, la publicité privilégie le visuel sur le texte, favorisant la direction artistique par rapport à la rédaction. Mais aujourd’hui, aux États-Unis, une nouvelle mode semble se dessiner : celle des campagnes n’utilisant que des typos. Serait-ce la revanche du mot sur l’image ? Publicité : le texte n’a pas dit son dernier mot ” intermédia. Le métier de concepteurrédacteur va disparaître ? d.l. Non, mais il a connu des jours plus fastes. Dans les années 80, un team créatif d’agence était composé d’un CR et d’un DA qui œuvraient toujours ensemble. Aujourd’hui, un CR travaille en moyenne avec quatre DA. Cette évolution tient au fait que la publicité semble avoir besoin de moins en moins de mots et de plus en plus d’images. On estime que le visuel parle tout seul et peut tout dire. Mais n’oublions pas qu’il y a des modes en publicité comme ailleurs. La primauté de l’image sur le mot va peut-être s’estomper. des typos. On peut constater ce phénomène sur des sites spécialisés comme Ads of the World ou Advertolog, qui répertorient les meilleures campagnes de publicité réalisées dans le monde entier. Ce retour des mots est très frappant tant dans les campagnes d’affichage que dans le print. On peut citer des annonceurs comme Jack Daniels, les restaurants Urban Eatery, la boisson Cocoa Metro, la loterie de New York ou l’Université de San Francisco et des dizaines d’autres. Leurs campagnes n’utilisent plus de visuels, mais des typos très travaillées par des DA qui les mettent en scène avec des couleurs, des aplats, des effets de volumes… intermédia. Vous voyez des signes de ce retournement ? intermédia. C’est une nouvelle mode qui se dessine ? d.l. Oui. Depuis quelques mois, on voit apparaître, aux États-Unis de plus en plus de campagnes qui n’utilisent que 18 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 d.l. Cela y ressemble. Et comme les États-Unis restent le moteur mondial de la publicité, si cette tendance se vérifie, il y a des chances qu’elle arrive chez nous. C’est un bon moyen de se différencier dans un univers tout image ! À noter que ce retour au texte pur est un exercice difficile. Quand le visuel disparaît, tout est dans le message qui doit du coup être parfait. C’est un retour aux fondamentaux du métier de CR qui doit conjuguer une écriture précise et message percutant. C’est particulièrement indispensable dans le web où les mots doivent être impactants pour « choper » l’attention de l’internaute. Même dans le détail des produits, il est hors de question de s’épancher. Sur internet, ce métier est encore plus difficile que la rédaction classique. Et il est regrettable que les entreprises ne fassent pas plus appel à des professionnels. Leurs sites compteraient moins de fautes d’orthographe, de grammaire ou de langue. v MT elle l’a dit elle l’a fait Olivia Cuir, 36 ans, dirige l’agence de communication Esprit des Sens. Je voulais créer une agence spécialisée dans l’art de vivre ” ” les faits Après avoir quitté 2ème Communication en 2007, Olivia Cuir crée Esprit des Sens à Lyon avec JeanPhilippe Caille et Julien Geoffray (ex-O de Formes). En 2011, elle rachète les parts de ses associés pour prendre seule les commandes de l’agence lyonnaise. intermédia. Pourquoi avoir lancé Esprit des Sens ? o.c. Pendant dix ans au sein du groupe Publicis, j’ai fait des relations publiques et des relations presse sur des budgets très variés mais qui ne me faisaient pas vibrer. J’avais envie de créer une agence spécialisée dans l’art de vivre. En bref, je voulais travailler pour des entreprises qui avaient de vrais savoirfaire et des histoires à raconter. intermédia. L’art de vivre est-il un marché porteur ? o.c. Je n’ai aucun doute là-dessus. Mes clients sont de petites pépites qui ont les spécificités pour s’imposer aux niveaux national et international. J’accompagne des clients qui ont su allier savoir-faire, tradition et innovation comme les pâtissiers Sève (Lyon), le spécialiste du mobilier de jardin Fermob, Grange ou Eurocave. intermédia. clients ? Que faites-vous pour ces o.c. Même si nous sommes positionnés comme une agence globale, notre cœur de métier reste les RP. Mais comme la plupart de nos clients communiquent presque uniquement par ce canal, nous restons au cœur de leur communication en les conseillant sur leur stratégie et leur positionnement. Pour valoriser nos clients, nous avons créé les « Rendezvous 21 » qui sont des showrooms multimarques organisés à Paris. L’idée est de convier des journalistes et des blogueurs dans un appartement de standing afin qu’ils découvrent les produits des clients. Nous avons déjà organisé sept showrooms qui attirent 120 à 150 journalistes et influenceurs à chaque édition. Depuis mai dernier, nous avons aussi délocalisé cet événement à New York Esprit des Sens Lyon • Création : 2008 • Effectif : 11 permanents • CA 2011 : 1,1 M€. avec une marque plus parlante pour les étrangers : « Meet the new french art de vivre ». intermédia . l’avenir ? Comment se présente o . c . On avance pas à pas, on n’est pas Publicis, mais la société grossit chaque année. Pour continuer dans cette voie, nous recrutons deux consultants seniors pour accompagner nos clients à l’international. Dans notre ligne de mire : la Russie et l’Asie. Le digital constitue aussi un axe important de développement stratégique pour Esprit des Sens. C’est pourquoi nous avons signé, en juin 2012, un partenariat avec Social Unit. Cette jeune agence lyonnaise est spécialisée dans l’eréputation et les réseaux sociaux. Enfin, l’événementiel est un secteur que nous avons commencé à investir en 2011 en organisant à Lyon « Design en ville » en parallèle de la Biennale du design de Saint-Étienne. v JC n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 19 AUTONOMES 67 % des annonceurs français préfèrent organiser leurs événements plutôt que de les confier à une agence. Cette proportion grimpe même jusqu’à 75 % lorsqu’ils concernent la communication interne. Source : ANAé et OpinionWay (juin 2012). FLOU 66 % des annonceurs estiment qu’il n’y a plus de frontières très claires entre les différents types de prestataires en communication : publicité, marketing services, digital, corporate, RP. Le chiffre est en augmentation de 7 % en un an. Source : Limelight Consulting et OpinionWay. EXCEPTIONS 7 agences rhônalpines seulement adhèrent à l’AACC qui réunit 200 agences en France, essentiellement parisiennes. À l’exception de Groupe 361 (Lyon), ce sont uniquement des structures appartenant à de grands réseaux : Being (Lyon), Havas 360 (Lyon), Nouveau Monde DDB Lyon, Publicis Activ (Lyon, Annecy) et Saatchi & Saatchi + Duke (Lyon). Source : AACC. effectif 2 032 personnes travaillent dans les 200 agences de la rubrique « agences de communication généralistes » du guide InterMédia 2012. e-pub salaires 41,6 % 20 600 € C’est le poids que prend le search (liens sponsorisés) parmi les différentes techniques de communication en ligne. L’achat d’espace, porté par la vidéo, est en hausse de 14 %. Même si elle reste encore minoritaire avec 1,4 % des investissements publicitaires, la publicité sur mobile continue à battre des records avec + 37 % en un an. En 2011, l’Observatoire de l’e-pub a estimé à 2,56 Mdd net les recettes globales de l’internet (+ 11,1 % par rapport à 2010). v C’est la rémunération annuelle moyenne des attachés de presse juniors. Elle atteint 34 200 € par an pour les seniors, qu’ils exercent en agences, cabinets ou en freelance. Selon cette enquête 2012 commandée par le syndicat national des attachés de presse et des conseillers en relations publiques (Synap), face à ce constat, 60 % des annonceurs estiment que les professionnels des RP sont correctement rémunérés. v chiffres Quelques repères pour mieux appréhender le monde des agences de communication et leur marché Investissements publicitaires Rhône-Alpes à contre-courant S 18,9% elon l’étude France Pub sur les investissements publicitaires en Rhône-Alpes, les annonceurs ont investi 716 M€ en 2011 (- 2,3 % sur un an). Même si le trou d’air de 2009 (- 10 %) semble passé, Rhône-Alpes ne suit pas la tendance nationale qui indique que les investissements des annonceurs ont progressé de 1,9 % en 2011. Les dépenses se portent d’abord dans le hors-média avec 479 M€ d’investissements contre 237 M€ dans les médias. Le marketing direct reste stable à 246,1 M€ et domine le marché des investissements en hors-média. Le mailing est l’outil de MD qui enregistre le plus d’investissements (97 M€), juste devant les annuaires (91 M€). Côté médias, la presse recueille 130 M€ en 2011, soit 54,9 % des achats des annonceurs. Un chiffre en léger recul (- 5,6 %) par rapport à 2010 qui s’explique notamment par la liquidation de la Comareg. À noter que les Investissements publicitaires en Rhône-Alpes en 2011 16,3% 9,7% 15,6% 3,5% 54,9% Média n Presse : 130 M€ n TV+Ciné : 8,4 M€ n Radio : 37,1 M€ n Affichage : 38,7 M€ n Internet : 23 M€ investissements publicitaires sur internet affichent une forte progression avec 23 M€ (+ 44 %). « Les volumes restent faibles, mais ils progressent grâce au dé- 15,1% 7,9% 6,6% 51,5% Hors-Média n Marketing direct : 246,1 M€ n RP : 31,8 M€ n Événementiel : 37,9 M€ n Promotion : 72,2 M€ n Annuaires : 90,9 M€ veloppement de l’offre pour les acteurs locaux qui intègrent de plus en plus les stratégies sur internet », analyse Xavier Guillon, DG de France Pub. v Regain de pessimisme chez les communicants nnn Reste stable nnn Amélioration nnn Dégradation Un quart des communicants 60 estiment que leur situation va se dégrader dans l’année alors qu’ils n’étaient que 15 % en 2010. On retrouve le même niveau de pessi- 45 misme qu’en 2008. Cependant, près de la moitié (45 %) des communicants estiment que leur 30 situation va rester stable en 2012. Autant qu’en 2010, mais moins qu’en 15 2009. Pas si mal compte tenu de la crise, d’autant que 31 % des communicants croient encore en l’améliora0 Juin 2009 Février 2010 Janvier 2012 tion de leur situation professionnelle Décembre 2008 cette année. v Source : Baromètre du moral des communicants 2012 pour Communication & Entreprise réalisé par Occurrence 20 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 quête Les services achats prennent du poids Les services achats deviennent incontournables dans les grandes entreprises. En Rhône-Alpes, 70 acheteurs sont spécialisés dans les budgets de communication. Ils obligent les agences à évoluer. «J e n’ai plus le droit d’acheter en direct des prestations à une agence. Elle doit être référencée par le service achat pour être consultée. » Un brin de nostalgie perce dans ce constat de Bernard Lancelot, le dircom corporate de Renault Trucks. Regrets du temps où la communication du constructeur se passait des fourches caudines de ses acheteurs. Mais intégrer un panel dans ces groupes taille XL ou plus relève d’un « parcours du combattant », témoigne Nicolas Pornon, cogérant de l’agence Native (Lyon), désormais référencée à la SNCF (Paris). « Il a fallu répondre à une consultation à blanc, présenter les travaux, puis une fois pressenti, passer l’épreuve de la négociation prix. La technique est assez violente : on a moins cher ailleurs, estce que vous vous alignez ? » «C’est dur, mais après ça roule ! » assure Thibault Gressin, directeur de Publicis Activ Lyon, qui a bataillé ferme pour entrer chez Michelin. 82% des entreprises souhaitent renforcer leurs services achats. C’est la conclusion de l’enquête annuelle du cabinet AgileBuyer (Paris). Chasse au gaspi. Les acheteurs sont de plus en plus incontournables dans les groupes où ils prennent progressivement le contrôle des différents postes de dépenses. La concurrence bridant la montée des prix de vente, abaisser le coût des achats est le moyen le plus efficient de regagner de la marge. Un sacré gisement, car les achats repré22 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 sentent en moyenne 60 % des chiffres d’affaires. Dans le groupe Seb, par exemple, ce poste atteignait 2,7 Md€ en 2011 pour un CA de 3,9 Md€. Et la chasse au gaspi cible aussi les achats indirects (ou généraux), qui pèsent le tiers du total. Les crises des années 2000 ont accéléré le développement de services jusqu’alors embryonnaires. Chez Bayer Crop Science à Lyon, le service des achats indirects créé en 2006 est passé de 3 à 13 personnes depuis 2 ans. En 6 ans, celui de Renault Trucks à Vénissieux a gonflé de 4 à une trentaine d’acheteurs. Et chez Seb, il a septuplé à 30 personnes depuis 2010 ! De vrais spécialistes. Mais les acheteurs en marketing et communication sont encore peu nombreux. Tout juste trois chez Renault Trucks, deux chez Seb, un chez Bayer... Peu nombreux, mais très actifs et connaisseurs des métiers. Si, en effet hier, des acheteurs de boulons ont pu acheter de la matière grise, la page semble tournée. Diplômée d’une école de commerce, Florence Bonato, qui œuvre chez Renault Trucks, a travaillé au marketing d’Alstom avant d’intégrer celui du constructeur de camions voici 10 ans, puis les achats en 2006. Elle a été formée à la négociation en interne. L’une de ses collègues, titulaire du mastère en management des achats internationaux (MAI) de Bordeaux EM, s’est rodée au marketing chez Novartis. Quant à la troisième, après un master achat de l’IAE de Lyon, elle a appris avec les deux autres les techniques de communication. Chez Seb, Fabien Charvet (MAI), qui s’occupe notamment des médias, a roulé sa bosse chez PSA, Danone et Kraft Food. Son adjointe était au marketing du groupe, avant de faire un master achat à l’IAE de Lyon. Chez Bayer, Patrick Josses, responsable des achats matériels et services, ingénieur chimiste de formation, a fait de la production et de la R&D avant de s’initier aux arcanes des achats. Côté marketing, il s’appuie sur une ex-assistante de direction formée à la gestion. Ils sont très interventionnistes (car payés pour ça !). Chez Renault Trucks, en 2011, le trio a géré 150 appels d’offres (campagnes, stands, événements…). En partenariat avec les communicants concernés, mais plutôt directifs. « On intervient aussi sur toutes les opérations », abonde Patrick Josses de Bayer. Et chez Sanofi Pasteur, même pour une affiche de sensibilisation à la sécurité dans sa seule usine de Neuville-surSaône, la dircom du site ne peut se passer de l’acheteur du siège lyonnais. 70 intervenants dans la région. « 80 % de ces services sont logés dans les grandes entreprises », pointe Raphaëlle Raveaud, permanente lyonnaise de la Compagnie des dirigeants et acheteurs © Jibé de France (CDAF), l’association professionnelle, qui revendique 400 membres dont 70 intervenants en communication sur Rhône-Alpes Auvergne. Mais reste discrète sur le nom de leurs employeurs. On en trouve chez des annonceurs « middle market », comme Gaz Électricité de Grenoble (GEG) ou le groupe Apicil, dont l’acheteuse, Sandra Beaune, ancienne du marketing de Panzani, s’implique beaucoup dans les consultations. Mobalpa n’a pas encore remplacé son acheteuse communication partie sous d’autres cieux. Du coup, la dircom, Aurélie Demeure, garde la haute main sur la compétition en cours. « Ils n’interviendront que sur la finalisation du contrat. » Le print, en revanche, reste leur chasse gardée pour le tirage des gros catalogues Mobalpa, Somfy ou Oxadis. Question de taille de budgets qui flirtent souvent avec les 100 000 €. Idem pour les PLV, enseignes, présentoirs… Les acheteurs aiment les gros volumes et préfèrent les biens matériels aux prestations intellectuelles. Une image de cost-killer. Sur- tout, ils souhaiteraient se débarrasser de l’image de cost-killer qui leur colle à la peau. « Ils sont gérés comme les commerciaux à cette nuance qu’ils ne ramènent pas du CA, mais de la marge », explique la directrice des achats indirects du groupe Seb. Ils ont des objectifs annuels – souvent en gains de dizaines de millions – que mesurent les directions financières. « On essaye de travailler en partenariat avec l’interne, pour s’impliquer plus en amont. Et pour nous, c’est le meilleur projet qui s’impose : nous n’achetons pas un budget, mais de la créativité et de la qualité », plaide Florence Bonato. Un peu partout, les acheteurs s’attachent à démontrer leur utilité (rigueur, réactivité…) aux autres services. Les dircoms s’en accommodent. Ils leur apportent une vision complémentaire, plus quantitative, vérifient la solidité des prestataires et bétonnent briefs et contrats. Un métier d’avenir : selon l’enquête annuelle du cabinet AgileBuyer (Paris), 82 % des entreprises souhaitent renforcer leurs services achats. Pour ce faire, les Rhônalpines n’ont que l’embarras du choix. La région compte au moins sept établissements délivrant des master(e)s spécialisés, entre les École de Management de Lyon et Grenoble, l’ESC Saint-Étienne, l’université de Savoie, l’école Wesford à Grenoble et les IAE de Lyon et Grenoble. Ces deux derniers se classent même dans les meilleures formations tricolores. Et tous les diplômés se casent facilement, avec un salaire brut annuel entre 30 et 39 000 € pour débuter. De quoi encourager les vocations. v Emmanuelle Marteau, 40 ans, est directrice des achats indirects du Groupe Seb. « Chez Seb, le service va s’étoffer » INTERMÉDIA. Que recouvrent les achats indirects ? e.m. Trois grands marchés : la logistique, les services (informatique, télécoms, communication…) et l’industrie, c’est-à-dire ce qui sert à faire fonctionner les usines, par exemple l’énergie. Le service compte 30 personnes, dont 6 dans des filiales étrangères. Il est promis à s’étoffer, puisque son effectif ne représente encore que 10 % de celui des acheteurs du groupe, alors que les achats généraux pèsent le tiers des factures totales fournisseurs. INTERMÉDIA. Que faites-vous en communication ? e.m. Nous n’avons encore que 2 personnes (dont une assure aussi la coordination de nos acheteurs étrangers). C’est trop peu par rapport aux problématiques marketing, notamment dans le digital. L’un de nos chantiers prioritaires est un audit des dépenses médias. Le contrat date déjà de 6 ans et je milite pour une remise en compétition du budget. Il faut remettre les choses à plat régulièrement. INTERMÉDIA. Comment êtes-vous perçus en interne ? e.m. Les autres services apprennent à nous connaître. Notre rôle est d’optimiser les prix en fonction de qualités données. On met en place des stratégies d’achat, on a des outils et des processus d’appels d’offres, des grilles de qualité… Michel Texier n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 23 dossier les nouveaux réseaux 30 32 34 36 reportage Réseaux d’agences : Attention, terrain miné ! enquête Moins de business en France ? Cap sur l’étranger ! pour/contre Est-ce une bonne réponse aux attentes des annonceurs ? analyse Quid des grands réseaux ? Alliances stratégiques Les indépendantes expérimentent l’union libre Les réseaux d’antan ont vécu. Les agences généralistes indépendantes expérimentent de nouvelles formes d’alliance. L’union libre a plus le vent en poupe que le mariage. L es sept samouraïs sont de retour. Cette fois, ce n’est pas pour sauver leurs villages, mais le business de leur agence de communication, mis à mal par la crise. Signe de leur détermination, ils se sont rassemblés sous un même étendard : Le Monde Change. Ces sept experts de la communication et du marketing sont Vincent Sorgues et Vincent Rouchouse (WR&S), Maxime Kaeppelin (Adgensite), Frédéric Andrieu (Twinteam), Vincent Gaillemain (Ontario&Co), Jacques Rubellin (La Fabrique marketing) et Guillaume Bourdon (GB Design). « L’objectif n’est pas de devenir gros, mais puissant. Nous voulons nous donner plus de visibilité. Aujourd’hui, il faut atteindre une certaine taille critique pour rassurer les annonceurs », explique Vincent Sorgues. Le phénomène prend de l’ampleur Cet exemple d’union lyonnaise est loin d’être un cas isolé. Partout dans la région s’amorcent des rapprochements pour faire face à l’évolution du marché, à la diminution des budgets et à la baisse inexorable des marges. 26 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Jérôme Frenay, dirigeant de Naturine « La pérennité de nos agences passe par le fonctionnement en réseau. Cela nous permet de viser des annonceurs qui ont des besoins globaux » À Grenoble, c’est Kineka qui s’allie à Bigbang Communication, à Lyon c’est Syntagme qui s’unit à Lobbsonn ou encore Naturine avec Teknao et Intelligible... Tandis que David Faure réunit ses quatre agences (Visual Link, Kælia, Taxi Brousse, Smartfingers Media) sous la marque de ralliement Insign. Le phénomène n’est pas nouveau. À Grenoble, Groupe Curious réunit depuis 2005 quatre agences à l’expertise complémentaire en communication, marketing et design À Annecy, l’agence Apache s’appuie depuis plusieurs années sur le réseau national de Territoires Conseil. Bref, dans un monde en plein bouleversement, les agences généralistes indépendantes cherchent une troisième voie, entre l’expertise 360 des majors et les très petites structures hyper spécialisées. « La pérennité de nos agences passe par le fonctionnement en réseau. Cela nous permet de viser des annonceurs qui ont des besoins globaux, mais qui n’ont pas les moyens de se payer une grande agence », soutient Jérôme Frenay, le dirigeant de Naturine. Cette troisième voie aux visages multiples (simple partenariat, marque commune, groupe intégré) présente deux particularités. D’abord, ces unions sont basées essentiellement sur Six groupements d’agences Un groupement d’agences est l’union de plusieurs structures indépendantes aux expertises complémentaires, qui gardent leur autonomie juridique et financière. Le plus souvent, elles se regroupent sous une marque ombrelle. Le plus discret Nom : pas de marque commune Implantation : Lyon 3 agences : Naturine, Teknao, Intelligible Métiers : communication globale et digitale, contenus et RP Le plus indépendant Nom : Concept Image Implantation : Lyon, Paris, Rennes, Arcachon, Tours 5 agences : Concept Image Rhône-Alpes, Paris, Bretagne, Aquitaine et Centre Métiers : communication digitale, vidéo, présentations multimédia Le plus intégré Nom : Insign Implantation : Lyon 4 agences : Visual Link, Kælia, Taxi Brousse, Smartfingers Media Métiers : communication digitale, corporate, marketing opérationnel, applications mobile Le plus étendu Nom : Territoires Conseil Implantation : Annecy, Lyon, Grenoble, Paris, Marseille, Toulouse, Nice, Tours 10 agences : Apache (Annecy), Alternative Media (Grenoble), Sportsourcing (Grenoble et Paris), Coup de poing, Hickory, Imaginaty, A la Une, Kubilaï, Bamboo, La Firma Métiers : communication globale et digitale, marketing sportif, marketing opérationnel, RP, marquage et objets publicitaires, événementiel, packaging Le plus lyonnais Nom : Le Monde Change Implantation : Lyon 6 agences : WR&S, Adgensite, Twinteam, Ontario&Co, La Fabrique marketing, GB Design Métiers : web marketing, marketing stratégique, design, événementiel, packaging et identité de marque, publicité et marketing opérationnel. Le plus ancien © shutterstock le croisement d’expertises. Avec la multiplication des métiers liés à internet et aux nouvelles technologies, il est devenu impossible pour une agence moyenne de couvrir tous les domaines. D’où l’intérêt de s’allier avec d’autres structures aux expertises complémentaires. Par exemple, Le Monde Change réunit six métiers : web marketing, marketing stratégique, design, événementiel, packaging et identité de marque, publicité et marketing opérationnel. Dufresne Corrigan Scarlett (Paris, Lyon) offre un bon modèle de coopération ambitieuse et réussie avec sa Maison de la communication qui réunit 14 structures et 230 collaborateurs (voir encadré page suivante). Le deuxième point commun à ces regroupements d’agences, c’est le lien capitalistique qui unit ses protagonistes. Il n’est pas question de fusion, mais simplement d’actionnaires communs. « Le capital, c’est le ciment de notre groupe. Il permet de fédérer les équipes en interne, mais aussi de rassurer les clients. Car un lien capitalistique sera toujours plus fort qu’un simple réseau de copains », assure David Faure du Groupe Insign. « On est bien sûr lié par l’actionnariat. Mais le principal, c’est que l’on partage les mêmes valeurs : la simplicité, l’authenticité », tempère Jérôme Frenay, patron Nom : Groupe Curious Implantation : Grenoble 4 agences : Atom Kraft Design, Dialektic, Red Pepper, Cafeine production Métiers : Identité de marque, édition, webmarketing, promotion et merchandising ... n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 27 dossier presse les nouveaux réseaux gratuite ... de Naturine (communication globale) et actionnaire minoritaire de Teknao (web) et Intelligible (contenus), trois agences qui travaillent de plus en plus souvent ensemble. « Nous n’avons pas de marque ombrelle pour nos agences, mais aujourd’hui, 80 % de nos budgets sont communs aux trois structures. » Briser la solitude Pour toutes ces agences, l’union fait la force. Avant même d’être un accélérateur de business, ces rapprochements sont essentiels pour partager des expériences, confronter des idées, étudier des cas clients... « Appartenir à un réseau d’agences permet de briser la solitude de l’entrepreneur, raconte Robin Treppoz, le dirigeant de l’agence digitale Concept Image Lyon. Toutes les six semaines, je rencontre mes quatre homologues qui dirigent Concept Image à Paris, Rennes, Arcachon et Tours, au cours d’une réunion formelle baptisée le CI Boss. C’est l’occasion de faire un point sur l’activité, de définir les priorités stratégiques, mais aussi d’effectuer une veille technologique. » À Valence, Travail Associé a noué un partenariat avec l’agence Aggelos à Bordeaux. « On peut se parler librement, car nous ne sommes pas concurrents. Nous échangeons sur nos pratiques, notre organisation, le management... C’est très enrichissant et stimulant pour tout le monde. D’ailleurs, nous avons démarré un jumelage de nos salariés », précise Patrick Travail. Les regroupements d’agences permettent également d’atteindre une taille critique, et donc de gagner en visibilité. C’est ce qui a motivé Erick Roux de Bézieux et Samuel Bouteiller, respectivement patron de Syntagme et Lobbsonn, pour créer une marque commune, Thésée. « Face aux majors de notre métier que sont Publicis Conseil, Euro RSCG Corporate ou Image 7, nous étions trop petits pour aller sur leur marché. Avec Thésée, qui regroupe 15 consultants seniors spécialisés en affaires publiques et communication, nous pourrons répondre à des consultations nationales et européennes », détaille Samuel Bouteiller. Smartfingers Media, la petite agence parisienne rachetée récemment par le groupe Insign, a pu accéder à une compétition organisée par La Poste. « Sur ce genre de grand compte, Smartfingers Media n’aurait même pas été repérée. Le fait d’appartenir à un groupe lui donne plus de visibilité et c’est rassurant pour le client », soutient David Faure. Souplesse Autre atout pour ces agences indépendantes : la mu- tualisation des moyens, qui permet de partager des fonctions supports (comptabilité, communication...) et d’investir en commun en R&D ou développement commercial. Enfin, ces regroupements se distinguent par leur flexibilité. Les agences privilégient l’union libre plutôt que le mariage. À l’image du Groupe Curious à Grenoble, où les quatre structures gardent leur indépendance juridique et financière, mais aussi leurs propres clients. Du coup, en cas d’échec, la séparation est d’autant plus aisée qu’il n’y a pas eu de partage des biens. Pour Jérôme Frenay, « un réseau d’agences est plus souple qu’un groupe intégré. Si l’un des modules ne correspond plus aux besoins du marché, il est plus facile de s’en séparer sans mettre en péril les autres sociétés ». 28 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Zoom Un groupement modèle à Paris Créée en 2003 à l’initiative de Dufresne Corrigan Scarlett, la Maison de la communication réunit sous un même toit 14 agences indépendantes à Paris. Une organisation qui facilite les passerelles entre les structures et permet de s’affirmer face aux grands réseaux. Deutsche organisationen. Chaque agence est spécialisée dans un domaine : publicité (Dufresne), web (Plan.Net), conseil et achat média (Génération Média), design (Yvydy), marketing services (Start me up)... Elles gardent leur propre identité et autonomie financière, mais collaborent régulièrement sur des compétitions, des clients communs... Pour favoriser les échanges et l’émulation, tous les créatifs sont réunis sur un même plateau, baptisé L’Atelier 114. Et Daniel Bloch, DG de Dufresne, est chargé de coordonner les actions de tout ce petit monde. « La Maison de la communication permet d’apporter des solutions innovantes avec des experts de haut niveau dans chaque métier », assure Mathieu Maréchal, le directeur du développement de Dufresne à Lyon. Cette organisation s’inspire directement d’un modèle allemand : Service Plan, le plus grand regroupement d’agences en Europe, avec 45 sociétés indépendantes et 1 300 collaborateurs. Basé à Munich, Service Plan Group travaille pour les plus grandes marques : BMW, Carglass, Castrol, Lufthansa, Siemens... Riposte. La Maison de la communication est une réponse aux grands groupes de communication. « Nous avons dû trouver une solution et un businessmodel face à l’offre 360 des réseaux intégrés », explique Mathieu Maréchal, La Maison de la communication Paris. 14 agences • 14 disciplines 220 collaborateurs • 24 Me de MB qui ajoute : « Notre structure est plus souple et davantage performante que les grands groupes, car nous ne sommes pas obligés de travailler avec les autres agences de la Maison de la communication. Nous choisissons au cas par cas, selon les besoins du client ». À Lyon, Dufresne Corrigan Scarlett fait parfois travailler l’Agence Sophie Monet pour les RP, ou Bolero et Acti sur le digital. Grands comptes. Grâce à ces croisements d’expertises, les associés de la Maison de la communication accèdent à des budgets plus importants que s’ils étaient seuls. Dufresne a par exemple gagné Monsieur Store avec Start me up et Génération Média. D’autres budgets sont gérés en commun : Schneider Electric, Twinner, Candia, Lactalis sur certaines marques du groupe... Cette souplesse se traduit aussi par une plus grande liberté dans les relations avec d’autres structures. Pas question pour les équipes d’être ligotées dans leur partenariat. En fonction des besoins, elles peuvent collaborer avec des structures qui ne font pas partie de leur réseau. Contrairement aux grands groupes intégrés, où les interventions externes sont souvent proscrites. Bref, face à la nouvelle donne économique, les agences moyennes n’ont d’autres choix que de s’adapter. Le regroupement d’expertises est l’une des solutions privilégiées. Reste à savoir si ces nouveaux réseaux, aux liens relativement lâches, sauront résister aux coups durs. v Thomas Nardone dossier les nouveaux réseaux Réunir des agences tenant farouchement à leur indépendance peut paraître contre nature. Surtout quand elles sont dirigées par des entrepreneurs. Réseaux d’agences Attention, terrain miné ! «Q uand j’étais jeune, j’avais une vision guerrière de l’entreprise. Je ne comprenais pas comment on pouvait discuter avec d’autres agences qui par définition étaient forcément des concurrents ! », assène Hervé Bigal, le gérant de BeMore Influence. C’est au contact de son associé Robert Sivilia, le patron de Cogep, qu’il a changé d’avis à la fin des années 90. « Cogep faisait partie de Transversales, un réseau national d’agences indépendantes. J’ai découvert que la première motivation des dirigeants, au-delà de générer du business, c’était de partager de bonnes pratiques ». Quinze ans plus tard, Hervé Bigal vient à son tour de constituer une alliance nationale d’agences de RP (voir encadré). Non sans mal. Car regrouper des sociétés indépendantes n’est pas un long fleuve tranquille. Enjeu de pouvoir. Première difficulté : rassembler et mettre d’accord des patrons, la plupart du temps entrepreneurs. Le choc des ego peut être violent. Au fond, tout est histoire de feeling. « Un réseau repose avant tout sur les hommes et les femmes qui le composent. Il n’y a pas d’alliance qui tienne sans une très bonne entente entre tout le monde », insiste Florian Grill, le Pdg de CoSpirit MediaTrack basé à Lyon et Paris, et membre du réseau international Columbus. « À la différence des grands groupes, nous nous sommes choisis. Nous travaillons ensemble, car nous nous connaissons bien et nous nous respectons professionnellement », ajoute Vincent Rouchouse, dirigeant de WR&S qui vient de s’allier à cinq autres agences lyonnaises pour constituer Le Monde Change. Pour éviter les luttes de pouvoir, l’idéal est de réunir des agences saines, qui tiennent la route toutes seules. Il ne faut pas que le réseau serve de béquille pour compenser une baisse de l’activité. « L’autonomie financière de chaque structure est la clé du développement et de la bonne entente entre dirigeants », assure Robin Treppoz de Concept Image Lyon. L’exemple d’une collaboration réussie Le client : ASFA - Association française des sociétés concessionnaires d’autoroutes et d’ouvrages à péage Le brief : Promouvoir une offre spéciale de restauration saine et à prix sympa L’agence : Groupe Curious, trois des quatre structures du groupe (voir p. 27) ont contribué à l’opération. Bruno Batifoulier, gérant d’Atom Kraft Design, a coordonné les travaux et la gestion commerciale. Le budget : 20 KE HT 30 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Affiche Atom Kraft Design s’est occupée de la création, de la DA, de l’édition et de la coordination générale du projet - 1 collaborateur mobilisé Facture : 5 K€ Les modalités de fonctionnement doivent aussi être couchées noir sur blanc. Qui dirige ? Une cotisation de départ est-elle indispensable ? Quelles sont les méthodes de travail ? À quelle fréquence faut-il se rencontrer ? Autant de questions qu’il faut anticiper bien en amont. Payer pour voir. « L’argent est déjà un bon signe d’implication et d’investissement dans le réseau », estime Florian Grill. Pour adhérer au réseau international Columbus, par exemple, chaque agence verse un fixe (de 5 à 15 K€ suivant la taille du pays) plus un pourcentage de la marge brute récupérée grâce au réseau. Et quand les droits d’inscription ne sont pas obligatoires, ce sont les coûts de fonctionnement qu’il faut financer. Cette année, l’Agence Sophie Monet a ainsi versé 750 € à IPR Team, le réseau d’agences de RP indépendantes dont elle fait partie. Cette somme a servi notamment à financer la grand-messe annuelle réunissant l’ensemble des membres, qui s’est déroulée à Turin. D’ailleurs, la communication est une condition sine qua non de bon fonctionnement. À la différence d’une agence copine qu’on appelle seulement en cas de besoin, les alliances exigent des rendez-vous réguliers pour faire le point sur la stratégie, les clients à prospecter, les méthodes de travail partagées... Les six agences de Le Monde Change envisagent même, à terme, de se regrouper dans un seul bâtiment à Lyon. Les nouvelles technologies qui permettent d’échanger facilement et rapidement peuvent éviter d’en arriver là. Les grandes structures habituées à travailler en réseau, telles que Being et Euro RSCG, ont depuis longtemps des salles équipées pour les visioconférences. Attention cependant aux décalages horaires : Naturine, qui avait confié son activité digitale à des Québécois, a connu quelques nuits blanches avant de travailler avec une agence web française ! Reste le principal écueil à éviter : comment se partager la marge brute ? Une question qui est d’autant plus cruciale en période de vaches maigres. Pour éviter les crispations, la plupart des regroupements d’agences revendiquent un fonctionnement transparent : celle qui amène le client garde le lead et se rémunère sur la partie conseil. En revanche, elle ne marge pas sur les activités confiées à ses partenaires. v TN Hervé Bigal est gérant du groupe BeMore Influence à Lyon “ Réunir des agences n’est pas simple ! ” INTERMÉDIA. Pourquoi avez-vous créé un réseau national d’agences de RP ? h.b. En fait, tout est parti d’un client commun, Carrefour. Nous sommes plusieurs agences indépendantes de RP à gérer sa communication en local. Nous avons été amenés à travailler ensemble, avec des méthodologies et des outils communs. Désormais, nous voulons proposer cette offre à d’autres groupes nationaux disposant d’agences, succursales, magasins et qui souhaitent communiquer en local. Nous avons donc créé cet été le réseau C&T, pour Communication et Territoires. Pour démarrer, il ne rassemble que cinq sociétés. Car ce n’est pas si simple de monter un réseau. INTERMÉDIA. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? h.b. Tout le monde ne partage pas la même expérience, la même vision du métier... Ainsi, après trois jours de séminaires, on s’est rendu compte qu’à Lyon, Paris et Lille, nous avions une approche différente de la communication de crise, car nous travaillons essentiellement avec des sièges sociaux. Alors que dans les autres villes, le poids des collectivités locales est beaucoup plus fort. Le fait de donner un nom à notre réseau n’a pas été simple non plus, car chaque agence reste très attachée à sa marque. Idem pour l’adhésion au réseau : fallait-il ou non fixer une cotisation ? Certains d’entre nous y étaient favorables, d’autres moins. Au final, la notion de cotisation n’a pas été retenue, car nous ne souhaitons pas forcément mettre des moyens externes pour lancer des projets, mais plutôt une mise en commun d’informations via des réunions et des outils web qui nous permettent d’offrir (et de montrer) des services spécifiques. v PLV Prestations externes. Site web Dialektic a géré le webmarketing de l’opération et une partie de l’édition - 3 collaborateurs mobilisés Facture : 3,5 K€ Dossier de presse Red Pepper s’est occupée des RP de l’opération - 2 collaborateurs mobilisés - Facture : 8 K€ La fab a été confiée à Morassuti (Saint-Étienne). Le spot radio a été réalisé par Les Prod (Lyon). Facture : 3 K€ Frais techniques. 0,5 K€ n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 31 dossier presse les nouveaux réseaux gratuite Quand les budgets sont en berne, l’international peut être un relais de croissance intéressant même pour de petites agences. À condition d’adhérer à des collectifs qui génèrent du business. Moins de business en France ? Cap sur l’étranger ! H groupes intégrés. Puis Columbus est devenu un outil de conquête, car il permet d’accompagner des PME à l’international. Leurs dirigeants se retrouvent plus dans notre structure, qui rassemble des entrepreneurs comme eux, que dans le réseau d’un groupe mondial ». Même constat du côté de Julien Monet, responsable du développement de l’Agence Sophie Monet (réseau IPR team) : « Le réseau offre à des agences de notre taille la possibilité de déployer des campagnes RP à l’international en s’appuyant sur des agences en local qui connaissent bien les spécificités de leur marché ». Bref, quand des agences indépendantes décident d’unir leurs compétences à l’international, c’est bien sûr pour faire des affaires. De toute façon, c’est « indispensable pour séduire certaines marques ou pour les garder », assène Florian Grill. « En trois ans, le réseau nous a apporté 100 K€ de MB », précise Julien Monet. ervé Devineau voit loin. Jusqu’en Inde exactement. Le patron du groupe lyonnais Up&Under vient d’y créer une filiale de son bureau de création, Brandelet+Partners. L’objectif est de s’attaquer aux marques de luxe sur un marché prometteur, notamment en déclinant localement les campagnes réalisées par Brandelet+Partners pour ses clients européens. Afin de se déployer en Inde, Brandelet+Partners s’est adossée à Arms communication, déjà solidement implantée à New Delhi. C’est à travers In’, un réseau international d’indépendants présent dans une centaine de pays, que les dirigeants de ces deux structures se sont rencontrés. « Appartenir à un réseau international nous permet de trouver des partenaires dans les pays qui intéressent nos clients, et inversement, de répondre à des briefs avec une dimension soit mondiale, soit nationale avec des déclinaisons de campagne internationale en France », explique Hervé Devineau, qui peut désormais s’appuyer sur plus de 100 agences dans le monde. In’ vient en effet de fusionner avec Icom, un autre regroupement international d’agences indépendantes, pour former un vaste ensemble appelé Icom + In’. Agence lead Outil de conquête Face aux groupes de communication intégrée, les réseaux mondiaux d’agences indépendantes ne manquent pas : Ecco, BBN, Columbus, Worldcom... Ils sont spécialisés en publicité, conseil média, RP, etc. Mais rares sont les agences régionales à y adhérer. « Faire partie d’un réseau, c’est déjà compliqué en France, car tout le monde ne partage pas les mêmes valeurs, la même vision du métier... Alors à l’échelle du monde, je n’y pense même pas ! », reconnaît Hervé Bigal, le patron du groupe BeMore Influence (voir page 31). Pourtant, les avantages sont nombreux pour une petite structure. D’abord, ces regroupements permettent d’accompagner les marques à l’étranger, comme le souligne Florian Grill, Pdg de MediaTrack et membre du réseau Columbus (achat et conseil média) : « Au début, notre démarche était défensive : c’était pour ne pas perdre de clients au profit des grands 32 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Julien Monet, directeur du développement de l’Agence Sophie Monet « En trois ans, le réseau international IPR Team nous a apporté 100 K€ de marge brute » Le fonctionnement de ces regroupements de petites agences est simple : chacune participe aux frais du réseau (site web, outils de communication, réunions...) en versant une somme fixe ou variable. Ensuite, l’agence qui amène le client garde le lead et reste souvent l’interlocuteur unique. En fonction des besoins de son client, elle active et coordonne les autres membres du réseau. Voici un exemple : l’Agence Sophie Monet travaille pour le festival Vivid Sydney. 150 pays sont couverts grâce au réseau IPR mais c’est l’agence australienne Avviso qui pilote l’opération. À charge pour chacune des agences de traduire et d’adapter le dossier de presse au contexte du marché, de cibler les médias nationaux... Mais « business is not all about money » comme disent les Anglo-saxons. Les regroupements d’agences indépendantes permettent aussi à leurs dirigeants de partager leurs expériences et d’effectuer une veille mondiale sur les grandes tendances. Pour fonctionner efficacement, ces réseaux réunissent régulièrement leurs membres pour échanger sur les bonnes pratiques, étudier des cas d’école... ou tout simplement découvrir un nouveau pays ! v TN Florian Grill, est président du groupe CoSpirit MediaTrack, membre du réseau international Columbus “ Columbus renforce notre crédibilité ” intermédia. Comment fonctionne le réseau Columbus ? Columbus réunit une quarantaine d’agences média, qui travaillent dans une soixantaine de pays répartis en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. MediaTrack est membre et actionnaire de ce réseau international, et je siège à son board. Chaque pays est représenté par une seule agence, qui paie une cotisation annuelle pour adhérer au réseau. Cet argent permet de financer deux permanents, qui font du développement commercial et coordonnent les actions des agences. Pour qu’un réseau fonctionne, il faut aussi se rencontrer régulièrement. Une convention réunissant l’ensemble des adhérents est organisée deux fois par an. intermédia. Quel est l’intérêt de faire partie d’un réseau mondial d’agences ? L’objectif est de proposer une alternative aux réseaux intégrés d’agences média, tels que Starcom et ZenithOptimedia (Publicis Group) ou Vizeum et Carat (Aegis Media). Grâce à Columbus, nous pouvons accompagner nos clients à l’international, ou bien réaliser le conseil et achat média en France pour les clients de nos partenaires. Cette offre globale nous a permis de séduire des marques comme Volotea, Bonprix, Irish Ferries... Columbus autorise aussi un fabuleux partage d’expériences et permet de mutualiser certains outils, comme les études qui coûtent très cher. v n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 33 dossier les nouveaux réseaux [ pour/contre ] Les regroupements d’agences sont censés répondre aux attentes d’annonceurs qui recherchent une expertise 360 mais ne veulent pas passer par un grand réseau. Est-ce une bonne réponse aux attentes des annonceurs ? oui « C’est devenu quasiment indispensable de faire partie d’un groupe d’agences dès qu’on vise un annonceur d’une certaine surface, c’est-à-dire qui génère 100 K€ de marge brute par an. D’abord parce que c’est rassurant pour le client de travailler avec une agence qui peut mobiliser plusieurs teams créatifs et qui a la capacité d’absorber des périodes de production intenses. Pour l’annonceur, c’est par ailleurs rassurant de passer par une agence qui est la porte d’entrée vers un réseau. Car cela lui donne accès à une expertise 360. Le groupe Territoires Conseil compte ainsi une trentaine de salariés en Rhône-Alpes, répartis dans cinq agences : Apache qui est la principale structure, mais aussi Imaginaty (web), Alternative Media (RP), La Firma (studio d’infographie) et SportsourGilles cing (marketing sportif). Nostradamus, Aujourd’hui, 20 à 25 % de nos budgets sont DG d’Apache communs à plusieurs agences. C’est le cas de la Banque de Savoie, qui travaille avec (Annecy), membre du groupe Apache et Alternative Media. D’autres synergies se font au niveau du Territoires Conseil. groupe. La mise en commun de nos expertises a permis de créer La Boutique, une offre dédiée à la communication des enseignes et réseaux de distribution. Nous avons ainsi séduit Allianz, pour qui nous avons lancé l’animation du "Mois du sourire". Une opération pilotée depuis Paris et Annecy. Sans notre réseau d’agences, Apache n’aurait jamais travaillé avec cette marque. Enfin, les annonceurs peuvent trouver dans notre réseau une approche différente des grands groupes. Chaque agence ancrée sur son territoire a gardé son nom et son autonomie financière. Nous n’avons pas d’impératifs de rentabilité pour nourrir des actionnaires. L’essentiel des ressources est consacré aux clients. Bref, sur un marché difficile où les marges s’érodent, il devient indispensable d’être bien dimensionné pour répondre aux besoins des annonceurs, tout en gardant des structures légères et un fonctionnement agile. » v 34 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 non « Les regroupements d’agences ne sont pas indispensables pour séduire les annonceurs. D’ailleurs, le contexte actuel favorise-t-il vraiment ces alliances ? D’autant que tous les annonceurs ne veulent pas forcément confier leur budget à une seule agence pour avoir une réponse 360. Ainsi à Annecy, où le marché est un peu confiné, il nous arrive de travailler avec des clients qui font appel à nous sur un métier bien précis (par exemple le lancement produits ou la 3D). De toute façon, les annonceurs qui recherchent un interlocuteur unique ne sont pas dupes : ils savent très bien que, dans les petites/moyennes agences 360 ou les grands réseaux intégrés, une partie de leur expertise et production est sous-traitée à des freelances ou des prestataires extérieurs. J’ai pu observer cette Christophe tendance lors d’expériences passées au Nicolas , directeur sein de groupes. stratégique et Enfin, je ne vois pas l’intérêt pour des développement de agences de se regrouper et d’adopter Trait de marque une marque commune, surtout si elles (Annecy). ont déjà une identité forte. D’autant qu’on peut très bien croiser les expertises sans s’unir formellement avec d’autres agences. Chez Trait de Marque, nous nous appuyons sur un réseau de partenaires fidèles et fiables, qui interviennent par exemple sur l’événementiel, les RP, le web. Pour moi, ce ne sont pas de simples sous-traitants, mais de véritables partenaires. On fait appel à eux dès qu’on en a besoin. De plus, s’ils remportent un marché dans leur domaine mais qu’ils ont besoin d’une expertise plus globale, ils nous mettent sur le budget et vice versa. Près de 30 % de notre activité aujourd’hui est apportée par ce réseau de partenaires. Au final, l’essentiel est de pouvoir garder son identité et sa liberté d’action, car le risque du regroupement sous une même marque est de perdre cette force qu’est l’indépendance, et à terme d’imploser. » v dossier presse les nouveaux réseaux gratuite Les petites agences ont fort à faire pour exister face aux grands réseaux. Ces derniers sont fortement implantés et se font concurrence avec des modèles de développement fort différents. Quid des grands réseaux ? C hez les majors, le modèle d’agence est toujours peu ou prou en perpétuel mouvement. Avec néanmoins deux tendances lourdes : le développement d’agences de plein exercice ou la mise en réseau de compétences sur plusieurs sites. La première est illustrée par le réseau Publicis Activ, la seconde par celui d’Havas 360. Publicis : le modèle tout-en-un Chez Publicis Activ, on a toujours cultivé des structures fortes en régions. La volonté du groupe est de densifier une offre de proximité complète, appuyée sur le savoirfaire et les compétences d’un des tout premiers groupes mondiaux de communication. Publicis Activ Lyon en est le parfait archétype, avec une centaine de collaborateurs. Dans la précédente décennie, sous l’enseigne Cachemire, l’agence s’était renforcée © E. Soudan - Alpaca Bruno Tallent, président de l’agence Being (Paris, Lyon, Lille) “ L’expertise design de Being Lyon est reconnue ” intermédia. Comment fonctionne Being avec ses trois sites ? Nous sommes confrontés à une gestion de ressource en permanence. Chaque ville a un noyau commun de commerciaux, créatifs et consultants, mais a développé des spécificités. On essaye de mettre le pilotage commercial au plus près du client : le brand leader de Boiron est à Lyon, celui de Groupama à Paris, celui de Carrefour City à Lille. Le pilotage créatif est assuré par un DC transversal qui se partage entre Paris et Lyon. Le relais est assuré ici par une responsable de trafic. La création reste très multisite. Ainsi, c’est un team créatif lyonnais qui vient d’œuvrer pour le lancement de Nova Santé, une nouvelle marque de compléments alimentaires de Sanofi. 36 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 intermédia. Où sont logés vos différents pôles de compétences ? En digital, Paris dispose d’une grosse équipe de pure players, mais on diffuse cette culture partout, tant chez les commerciaux que chez les créatifs. En édition, Lyon et Lille sont fournis en experts qui travaillent pour Mobalpa, Fermob ou Leroy Merlin. Côté santé, après le départ de Nathalie Aubrun, le pilotage est désormais plus parisien, mais la création reste sur les deux sites. Enfin, l’expertise du groupe en design et packs alimentaires est à Lyon où la notoriété de Didier Proudhon attire des clients étrangers ; l’agence assure la relance du chocolat belge Jean Galler et travaille pour la marque suisse Sylvain & Co. v dans le design (O de Formes), le marketing opérationnel (BleuVert) ou l’éditorial (Lexème). Depuis un an, le réseau national se muscle aussi avec le déploiement de l’enseigne de design Carré Noir qui essaime des antennes. Idem pour BleuVert qui s’est installée à Marseille, Strasbourg et Rennes. « L’objectif à terme est d’avoir de vraies agences BleuVert dans ces villes. En attendant, Lyon apporte conseils et soutiens », explique Éric Guilloux, vice-président du pôle Sud du réseau Activ, qui regroupe les agences de Lyon, Annecy, Clermont, Marseille et Montpellier. Ces agences travaillent de plus en plus ensemble. Le pôle éditorial lyonnais œuvre pour des clients de Paca. Marseille développe une offre naming pour le réseau. Et le vivier digital parisien du groupe (Marcel, Modem, Digitas…) est toujours là pour résoudre les problèmes compliqués. Havas : le réseau multipolaire À l’inverse, Havas a misé sur des pôles de compétences très localisés dans son réseau Euro RSCG 360 — depuis peu rebaptisé Havas 360 — même si l’on trouve des consultants spécialisés (web, marketing…) un peu partout. Tout le print est par exemple concentré à Reims. Le site de Marseille est très branché promotion, activation, street-marketing. Il intervient pour des clients rhônalpins comme Tefal ou le Pavé d’Affinois. Outre un pôle études, Rennes abrite la task-force digitale, constituée d’une grosse trentaine de spécialistes sous la direction de JeanFrançois Pape. Le site de Nantes a développé un pôle d’expertise en matière de design (graphique et produit) qui œuvre sur l’aménagement commercial, les stands… Lyon et Lille sont des agences plus généralistes, assez publicitaires et expertes en enseignes à réseaux (Point P, King Jouet…). Concrètement, pour les centres auto Point S, la CRM et les études sont traitées à Rennes, l’édition à Reims, la création à Lyon et Paris. Et les salles de visioconférence tournent à plein. Cette organisation multipolaire ne donne-t-elle pas un peu le tournis au client ? « Non, car la coordination est effectuée chez nous par un directeur de marques qui reste l’interlocuteur unique de l’annonceur », assure David Mingeon, DGA du réseau 360 et patron du site lyonnais. Les outsiders Being (groupe TBWA) fonctionne plutôt sur le modèle d’Havas (voir ci-contre), tandis que Nouveau Monde DDB tient davantage de celui de Publicis. Présente dans cinq villes de France, cette enseigne a développé très peu de synergies de groupe. Pourtant filiale de DDB Lyon, l’agence corporate DDB PR n’a ainsi jamais travaillé pour un client de sa maison mère ! v MT grandt moin Jérôme François, 46 ans, est directeur général du marketing et des communications consommateurs de Nestlé France. Nestlé, un annonceur qui pèse 200 M€ UN HOMME DE MARKETING. À 46 ans, il en aligne déjà 25 dans la gestion de marques. Et continue d’y baigner plus que jamais. Depuis 6 ans, il a en charge les quelque 150 marketeurs qui œuvrent au sein des 80 marques qu’exploite le groupe Nestlé en France. Un job de tout premier plan puisque l’Hexagone est le premier marché du groupe en Europe et le second dans le monde. Il y compte pas moins de 32 usines, 5 centres de recherche et plus de 17 000 salariés. Au sortir de Sup de Co Paris et après un passage éclair dans le textile (Pingouin, Rodier), il est tombé dans la lessiveuse de Procter & Gamble (P&G). Il y restera 17 ans en gérant des marques majeures comme Ariel, Bonux, Gama ou Mr Propre, avec des incursions alimentaires pour le lancement des chips Pringles ou des boissons aux fruits Sunny Delight. Après un beau cursus dans des fonctions marketing puis en gestion de divisions chez P&G, il débarque chez Nestlé France comme partnership responsable des fonctions marketing. 38 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 CHEF D’ORCHESTRE. Aujourd’hui directeur général marketing et communications consommateurs, il dirige une équipe d’une cinquantaine de personnes qui travaille de l’amont des stratégies (insights consommateurs, planning stratégique…) aux mesures d’efficacité des campagnes. Une équipe qui s’occupe aussi de nutrition et d’innovation, gère un atelier culinaire avec un chef à demeure, et copilote encore, avec les responsables des marques, la réalisation de leurs campagnes publicitaires. Jérôme François gère un budget de 200 M€ d’investissements annuels en communication. Il est aussi vice-président de l’Union des annonceurs et administrateur de l’ARPP (l’ex-BVP). De son bureau au siège de Noisiel (Seine-et-Marne) abrité dans l’ancienne chocolaterie Menier, il surveille aussi le « shopper center » de 500 m2 qui permet de tester les produits en rayons pour les distributeurs. Mais aussi les dernières recettes de son atelier culinaire, qu’il reteste volontiers le week-end en famille.v Le Monsieur publicité de Nestlé France dévoile les secrets de ses relations avec ses partenaires. Malgré 80 marques, le groupe travaille depuis des décennies avec seulement quatre agences. Jérôme François (Nestlé) “ La frénésie des compétitions est destructrice de marge ” intermédia. Nestlé exploite 80 marques en France. Comment gère-t-on cette masse ? j.f. En faisant des choix prioritaires, car il n’est pas possible de s’investir à fond sur toutes. Sur l’ensemble du portefeuille, par exemple, on ne fait guère qu’une dizaine de films par an. Personnellement, je dirige un « groupe central » d’une cinquantaine de collaborateurs qui gère un ensemble de services qui va des panels consommateurs jusqu’aux concepts publicitaires, aux packagings ou aux achats médias, en passant par des analyses sensorielles, des travaux sur la nutrition ou un atelier culinaire. Sans oublier un site internet (croquonslavie.fr) qui prodigue recettes et conseils en matière de bien-être, produits et marques du groupe. intermédia. Quelle est votre mission ? j.f. D’être le garant des méthodes et de la construction des marques. Je travaille avec les patrons des « catégories » (les différentes familles de produits comme les surgelés, les boissons instantanées, les eaux, les confiseries, la nutrition infantile…), qui gèrent ces business. Et bien sûr avec les quelque 150 responsables marketing des différentes marques Nous travaillons aussi avec des acheteurs, mais surtout pour vérifier la solidité économique des agences que nous pourrions solliciter. Les choix finaux nous incombent. intermédia. Votre communication est-elle très centralisée au plan international ? j.f. Non. Dans le groupe, les marques ont pas mal d’autonomie sur le plan local. C’est lié aux modes de consommation alimentaire qui sont très différents suivant les pays. En Italie, on boit le café très serré en expresso, très allongé outre-Manche et avec du lait en Allemagne. Et le goût même du café est très différent : Nestlé propose ainsi plus de 150 recettes et mélanges différents en typicités d’arômes. C’est aussi subtil que l’œnologie. L’une des clés de la réussite pour un annonceur international est de trouver un bon équilibre entre spécificités locales et centralisation, c’est-à-dire ce qui doit être uniformisé, standardisé, dans la communication. Notre groupe a ainsi défini une méthode de référence, le « Brand building, the Nestlé way. » intermédia. Quelle est cette méthode de « brand building » ? j.f. Il s’agit d’un ensemble d’approches et d’outils communs à nos « bâtisseurs de marques ». Il décrit les méthodes allant de la connaissance des consommateurs jusqu’à la création publicitaire. C’est le langage commun à tous les responsables des marques. Et quand ils en changent (chez nous, on peut passer de Nescafé à Perrier, Maggi, Buitoni, Kit Kat ou Herta), ils ont toujours les mêmes définitions d’un insight ou d’une « brand essence », l’ADN de la marque. Tout en bénéficiant d’une certaine latitude au niveau du mix et d’une certaine réactivité, ils s’appuient sur une puissante logis- tique de groupe, notamment au niveau des études qui, pour Nestlé France par exemple, impliquent plus de 100 000 consommateurs par an. Ce qui leur donne une excellente compréhension des marchés. intermédia. Comment se partagent vos rôles ? j.f. Pour ces patrons de catégories, la fonc- tion d’annonceur n’est qu’une des facettes de leur métier qui est naturellement plus orienté vers le business, avec des résultats attendus sur l’exercice en cours ou le suivant. Mon rôle est celui de l’annonceur référent, celui qui est dans la construction à moyen terme de l’image et de la valeur des marques, l’expert en publicité, mais à travers un portefeuille de marques. Je les conseille et je les assiste dans leurs démarches auprès des agences de communication. intermédia. Vous travaillez avec beaucoup d’agences ? j.f. Pas du tout. En création, nous nous appuyons sur quatre réseaux : Publicis, McCann, JWT et Ogilvy. En achat d’espace, l’essentiel est traité par ZenithOptimedia. Pour le marketing, le design produit, le packaging et les relations avec les publics, on utilise souvent les enseignes de nos agences principales. Mais rien n’est figé, en particulier dans le digital où nous sommes amenés à choisir des pure players indépendants, plus pointus que les grandes généralistes, par Nous aimons les agences créatives “capables de se battre pour nous convaincre. ” n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 39 ... grandtémoi ... Jérôme François (Nestlé) exemple KRDS dans les réseaux sociaux. Au total, nous travaillons avec un nombre restreint d’agences. Et nous en changeons rarement. intermédia. Vous ne faites pas de compéti- tions ? j.f. Un minimum, parce que ce n’est pas dans notre philosophie, qui privilégie la fidélité et la continuité. Nestlé fait partie des annonceurs qui trouvent qu’il y a trop de compétitions. Et que cellesci sont destructrices de marge et génératrices de paupérisation à terme. Elles distraient les agences de leurs clients fidèles en absorbant trop de temps et de ressources créatives. Du coup, les annonceurs fidèles comme nous en font les frais. Car la marge que je leur donne ne sert pas à amortir les frais engagés pour gagner mon budget, mais ceux d’autres consultations ! intermédia. Qu’attendez-vous de vos agences ? j.f. Tout d’abord de la créativité. C’est la qualité principale que nous attendons d’elles. Ensuite qu’elles utilisent nos méthodes. Enfin, qu’elles aient des coûts raisonnables. Si elles remplissent ces conditions, nous pouvons travailler dans la durée. Du coup, nous avons accumulé des décennies de collaborations avec nos quatre enseignes de 40 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 référence. Elles sont pour nous de véritables partenaires et non de simples prestataires ou fournisseurs. Avec Publicis, par exemple, Nestlé a développé des intérêts communs : l’agence nous a souvent accompagnés dans nos nouvelles implantations à l’étranger, en ouvrant aussi des bureaux. intermédia. Comment motive-t-on leurs équipes sur d’aussi longues durées ? j.f. En les passionnant pour les marques dont ils s’occupent ! Grâce à des briefs de qualité, au partage d’informations sur la concurrence et les marchés, grâce à leur implication très en amont sur nos nouveaux projets. Pour le lancement de notre machine à thé (à capsules), Publicis a ainsi travaillé sur le positionnement, le design produit, le packaging, le manuel d’utilisation… Nous organisons également des workshops pour toutes les agences qui œuvrent sur nos briefs. Cela renforce les liens. Tout comme le fait que nous regroupons aussi des catégories de produits chez des agences. intermédia. Comment répartissez-vous les produits entre les agences ? j.f. Par exemple, les glaces (Nestlé, Extreme, La Laitière, Smarties…) sont gérées par JWT et les boissons chaudes (Nescafé, Nesquik, Ricoré) chez Publicis. Leurs équipes gèrent ainsi des marques concurrentes sur les mêmes univers (desserts, petits déjeuners). Cela évite des duplications d’efforts (en termes d’études notamment) sur leurs dynamiques de marchés respectifs. Du coup, on travaille avec des équipes en grande partie dédiées. Nous sommes très attachés à cette collaboration en continu, parce qu’elle contribue à renforcer la mémoire des marques, autant chez le partenaire que chez nous, malgré le turn-over naturel des personnes. C’est aussi très intéressant et important sur le plan créatif. intermédia. Quelle est l’incidence sur le plan créatif ? j.f. Ces partenariats permettent plus volontiers aux agences de devenir des spécialistes d’un marché et de pousser leurs idées. Nestlé est un groupe reconnu pour son respect des idées créatives. Nous aimons les agences capables de se battre pour nous convaincre. Nous avions par exemple beaucoup de réserves sur le scénario du dernier film proposé par Publicis pour Ricoré. Lequel fait intervenir une fanfare pour symboliser un réveil dans la bonne humeur au petit déjeuner. Ce n’était pas vraiment dans les codes habituels. Mais nous avons fini par nous rendre aux arguments de l’agence et, apparemment, la campagne, qui a démarré cet été, génère un bon buzz. Idem pour Ogilvy qui nous a « vendu » un film nutritionnel (« La salière ») pour la marque Herta, plus habituée à la communication produit. S’appuyant sur un thème transversal, il devient presque une œuvre corporate pour souligner les efforts de la marque pour réduire le taux de sel de sa charcuterie. intermédia. Comment rémunérez-vous l’idée ? j.f. De trois façons. Nous avons d’abord une première approche, baptisée « scope of work », pour déterminer la complexité de chaque projet, et la convertir en journées/ homme. Sur ces frais réels de l’agence (en termes de production), nous appliquons une marge (entre 10 et 20 %) conformément aux critères de l’Union des Annonceurs (UDA). S’y ajoute enfin un bonus sur résultat, qui tient compte de l’efficacité de la campagne en termes de parts de marché. intermédia. C’est un volet du partenariat ? j.f. Tout à fait. Et c’est un vrai partenariat pour le meilleur et pour le pire. Ce bonus intègre également un intéressant système de feed-back réciproque. Chaque partie doit ainsi satisfaire à des critères de meilleures pratiques. L’annonceur est jugé à la qualité de son brief, au bon partage de ses informations, à sa disponibi- Le consommateur c’est le boss : il paye “ les salaires des annonceurs, des agences et des distributeurs. ” lité… L’agence sur la qualité de sa réalisation (création, exécution), le respect des délais… Et l’on regarde lorsqu’il y a des décalages. Cette auto-évaluation réciproque finit de structurer la qualité de notre relation. la radio 1 %. Le solde va à du sponsoring et des opérations spéciales comme des distributions d’échantillons. intermédia. Allez-vous réduire vos investisse- j.f. ments en communication cette année ? j.f. Non. Ils vont rester stables à 200 M€ en données brutes. Notre média de prédilection reste la télévision, qui concentre 72 % de nos investissements, parce que c’est le plus puissant dans le secteur alimentaire. À noter que nous travaillons beaucoup avec les petites chaînes. Le digital, qui grossit au fil des ans, pèsera cette année quelque 13 %. On l’utilise beaucoup pour cibler un public jeune, par exemple pour une boisson comme Nes, avec l’agence Marcel. Ou des programmes de fidélisation avec Publicis Net pour la marque Dolce Gusto, dont le lancement sur internet avait été marqué par des vidéos très déjantées réalisées par Jamel Debbouze. Pour revenir à notre plan média 2012, la presse représentera 5 %, l’affichage 4 % et intermédia. Quels conseils donneriez-vous à des annonceurs de taille modeste ? Je vais un peu prêcher pour la chapelle de l’UDA ! Ils peuvent y trouver de l’aide en téléchargeant le guide des bonnes pratiques publié en collaboration avec l’AACC. Mais nos recettes de partenariat sont tout à fait applicables par des PME, en travaillant avec des agences de plus petite taille. Je voudrais leur rappeler que le métier d’annonceur, c’est d’abord un travail d’équipe. La gestion de marque a besoin de partenaires à la fois internes à l’entreprise et externes. Les agences de communication apportent d’autres points de vue indispensables. Enfin, l’annonceur ne doit jamais oublier que le consommateur, le shopper, « c’est le boss », comme professe Procter & Gamble depuis des décennies. Car c’est lui qui paye les salaires des annonceurs, des agences et des distributeurs. Il a donc toujours raison. v Propos recueillis par michel texier n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 41 Au banc d’essai : les agences de communication d’influence +et– +++ «L Pour défendre ses intérêts, une entreprise doit pouvoir influencer l’opinion publique. Deux annonceurs confrontent leur expérience des agences spécialisées dans la communication d’influence. « Elles ont une vision plus objective que la nôtre » a communication d’influence est un outil tout à fait nouveau pour nous. Cette démarche répond d’abord à un besoin, celui de faire accepter au grand public une de nos installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ce type de site sensible est souvent mal perçu par le voisinage. Dans un contexte Laure Pouzergue est directeur de la communication de Sita/Suez Environnement pour la région Centre-Est. ––– «U Nathalie Gateau est directrice de l’action sociale et de la prévention du groupe Apicil où l’opinion publique progresse et la concertation se généralise, il était nécessaire pour l’entreprise d’apprendre à connaître ses interlocuteurs. Externaliser sa communication d’influence permet, dans un premier temps, de prendre du recul. C’est pourquoi nous avons fait appel à un cabinet extérieur afin de nous rapprocher des différentes parties prenantes, que ce soient les élus ou les associations de riverains. L’agence les a rencontrées une à une afin de dresser une cartographie des forces en présence. Il était important que cette mission soit assurée par une personne extérieure à l’entreprise, car sa vision est bien plus objective que la nôtre. Un prestataire tisse des relations différentes avec les parties prenantes qui ne se retrouvent pas directement confrontées à l’entreprise. Résultat, la majorité des personnes rencontrées se sont davantage libérées lors des interviews. » v « Nous avons une meilleure force de conviction » n prestataire extérieur est recommandé pour un organisme qui démarre dans la communication d’influence. Car ce type d’outil stratégique nécessite d’identifier dans un premier temps les combats à mener et les publics à cibler. La phase d’audit et de conseil est donc importante pour s’organiser sereinement. Dès lors que ce travail amont a été réalisé, c’est bien l’annonceur qui doit porter le message et non un intermédiaire. Personne ne bénéficie d’une meilleure force de conviction que le dirigeant ou le directeur de la communication par exemple. Pour moi, ce sont les personnes qui incarnent le mieux la marque 42 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 et l’organisme à défendre pour aller porter la parole dans des réunions, des colloques ou des lieux parlementaires. D’une manière générale, la convergence de toutes les forces de l’entreprise multipliera l’impact de la campagne. C’est pourquoi les salariés doivent aussi être impliqués dans ces stratégies car ils sont des relais d’opinion puissants. D’ailleurs, la réussite de la communication d’influence d’un organisme s’apprécie notamment en mesurant la capacité de ses salariés à relayer un message à l’extérieur. Mais ceci reste un travail de longue haleine qui s’apprécie sur le long terme. » v n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 43 Campagnes : tops et flops de l’année +++ Euro RSCG 360 se met à poil pour Athéna En octobre 2011, les commerciaux et créatifs de l’agence lyonnaise se sont littéralement mis à nu dans une vidéo. Contrairement aux apparences, il ne s’agissait pas d’un délire exhibitionniste, mais d’une campagne de communication orchestrée pour la nouvelle gamme « Happy » d’Athéna. Le film fait écho à la campagne print (cicontre) réalisée pour la marque de sous-vêtements avec les champions de l’équipe de France d’athlétisme. La vidéo virale a été vue plus de 200 000 fois. v +et– http://tinyurl.com/d7sgn4a Cinq campagnes dont on a parlé cette année, mais qui n’ont pas toutes été des réussites. ––– Les écolos font craquer la Banque Populaire Après deux ans de silence, la Banque Populaire des Alpes avait décidé de renforcer son identité régionale avec une campagne de communication en octobre 2011. Le dispositif prévoyait le covering des quatre cabines du téléphérique de Grenoble, chacune portant l’une des lettres du mot O-S-EZ. Une idée qui a irrité les élus écologistes grenoblois. Ils ont jugé inopportun d’offrir un tel décor à une banque en pleine crise financière. L’association Paysages de France y est allée aussi de son coup de clairon auprès de la banque pour lui demander d’interrompre une campagne jugée « illégale », car située sur un site classé en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Pour apaiser la grogne, la banque a préféré écourter l’opération. v +++ Native met de L’Originale en Franche-Comté Fin 2011, l’agence de communication lyonnaise a accompagné le lancement de la marque territoriale « L’Originale Franche-Comté ». Une appellation destinée à assurer la promotion de la Franche-Comté à l’occasion du l’arrivée du TGV. La campagne s’est déclinée en print, web et TV avec un spot diffusé sur les chaînes info de la TNT. Réalisé par Bandits (Paris), il mettait en scène quatre talents franc-comtois : Christophe Florin, directeur d’Alstom Transport, pour incarner la vitesse et la modernité des TGV, Philippe 44 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Lebru, créateur d’horloges contemporaines, pour la précision de ses compétences horlogères, la cantatrice Isabelle Druet pour l’excellence culturelle de ses artistes et Jason Lamy-Chappuis pour les prouesses de ses sportifs. La campagne fut un succès. Le site internet a notamment comptabilisé plus de 100 000 pages vues en un mois et la page Facebook de FrancheComté est passée de 300 à 10 500 fans sur la même période. v +++ Elvis métamorphose la communication de la Maison de la danse Évoluant désormais sous la houlette de Dominique Hervieu, l’institution lyonnaise devait se doter d’une nouvelle image en s’émancipant de l’omniprésent Guy Darmet. Lancée en avril, la nouvelle communication réalisée par Elvis (Lyon) se voulait dynamique avec une identité visuelle rénovée. Le visuel de campagne montrait une danseuse au corps hybride pour symboliser l’ouverture de la programmation vers un public plus jeune. La stratégie a fait mouche, notamment sur internet. 10 % des abonnements proviennent dorénavant du site de la Maison de la danse. v ––– L’Atelier Visionnaire manque de visibilité Au printemps 2012, on attendait de découvrir une toute nouvelle marque territoriale imaginée pour promouvoir l’agglomération stéphanoise. Ce fut « SaintÉtienne, l’Atelier Visionnaire », mais la marque est devenue une simple signature proposée aux acteurs du développement local pour accompagner leurs documents. La nouvelle bannière conçue par l’agence parisienne Cb’a devait changer une perception souvent fausse de l’agglomération afin d’attirer cadres et entreprises. Pour l’instant, le slogan reste méconnu et peu utilisé par les acteurs locaux. Il faudra autre chose que ce dispositif pour que Saint-Étienne entre dans le top 12 des agglomérations françaises. v o Je m’abonne et je bénéficie de tous les services PREMIUM 285 € TTC 279,14 € HT pendant 1 an 3 Je reçois l’ensemble des publications à venir : Hebdos + Magazines thématiques + Guide 2013 3 J’ai un accès privilégié au portail intermedia.fr Des news exclusives chaque jour sur le portail ou par mail + Un accès permanent aux études et dossiers sélectionnés par les journalistes + Un accès gratuit à toutes les archives de la rédaction depuis 2005 (recherche dans 20 000 articles en texte intégral) + L’Hebdo feuilletable en avant-première dès le lundi matin + Les appels d’offres en France tous les vendredis 3 Je suis invité aux événements professionnels Les Mornings (rencontres mensuelles) + Les Evenings (rendez-vous avec un grand professionnel) + Le Forum de la communication (une journée de rencontres) 3 Je reçois en cadeau de bienvenue les 4 derniers Magazines thématiques ainsi que le Guide 2012 + L’Hebdo + LES MAGAZINES + LE GUIDE + L’ESPACE PERSONNEL LES ÉVÉNEMENTS PROFESSIONNELS Entreprise* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom*.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom*.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse*.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél*. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mail* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Siren* .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date et signature * Champ obligatoire Aucune commande ne sera prise en compte sans règlement joint (bon de commande pour les entreprises publiques et les collectivités). À retourner avec votre règlement à : InterMédia - BP 3130 - 69406 Lyon cedex 03 n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 45 FORMATION Traffic manager, l’aiguilleur du web Le traffic manager est un métier assez récent qui est apparu il y a moins de dix ans avec l’avènement de l’achat de mots clés avec le système Google AdWords. Ce spécialiste du web est responsable de l’audience pour les campagnes online de ses clients. « Mon rôle est d’apporter une audience qualifiée sur leurs sites internet », explique Stéphanie Hoh, traffic manager pour l’agence lyonnaise CyberCité. Le traffic manager a plusieurs leviers à sa disposition pour améliorer le sacro-saint ROI de son client. Il utilise Google AdWords, les comparateurs de prix comme leguide.com ou achetezfacile.fr et la publicité sociale avec Facebook Ads. « Ce job est un peu comme un jeu et je me prends parfois pour un trader devant mes tableaux de statistiques », confie Stéphanie Hoh. Le traffic manager doit connaître les tendances du web et anticiper l’évolution de la publicité en ligne. « Plus la requête que j’imagine est structurée et colle à celle des internautes, moins mes mots-clés seront chers. C’est le nerf de la guerre », ajoute la jeune femme. Les formations qui préparent à ce métier métiers compèt’ 11-13.12.2012 Forum Cap’Com. 24e édition de cet événement majeur de la communication publique et territoriale. fbonnetain@ cap-com.org 14.11.2012 Golden Blog Awards. Cette cérémonie récompensera les meilleurs blogueurs français à Paris. www.golden-blogawards.fr 10.12.2012 Grand Prix de l’Affichage Indoor. Organisé par Com’Unique et Creads. www.grandprixaffichageindoor.com Responsable du développement : source nº 1 de newbiz E n Rhône-Alpes, la fonction de responsable du développement prend de multiples contours. Selon les agences et la configuration du poste, l’intitulé change : directeur du développement, directeur commercial, directeur de clientèle... Mais la mission de base reste la même : faire connaître l’agence afin qu’elle participe à un maximum de compétitions. « Mon job consiste à faire en sorte que l’agence soit constamment dans le top of mind des annonceurs », explique Mathieu Maréchal, directeur du développement de Dufresne Corrigan Scarlett à Lyon. L’expérience prime. Le relationnel est donc primordial. Car le responsable du développement est en contact avec les annonceurs, mais aussi avec les agences partenaires. « Le réseau et l’écoute sont primordiaux », précise Nolwenn Chetcuti (photo), responsable du développement au sein de l’agence Arc. Une bonne connaissance de tous les métiers d’une agence est indispensable. À la croisée entre le créatif, le commercial et la gestion de projet, le directeur de développement écrit lui-même les recommandations. D’autant qu’il a aussi en charge des clients déjà acquis. « Nous intervenons sur la stratégie, proposons des concepts, gérons les budgets », détaille Nolwenn Chetcuti. Peu de formations spécifiques existent pour ce poste même si certaines écoles proposent des cours de new-business comme Sup’ de Com Lyon. Les responsables du développement sortent souvent d’écoles de commerce. La fonction est aussi accessible aux responsables de clientèle et chargés de projet qui ont fait leurs preuves et veulent progresser. Compte tenu des configurations de postes très dissemblables, les rémunérations restent assez élastiques. Le salaire moyen se situerait entre 35 et 60 K€ brut par an. Relevons que certains sont commissionnés pour les compétitions remportées. v 46 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 Google AdWords n’a plus de secret pour Stéphanie Hoh, traffic manager chez CyberCité. ne sont pas légion. Cependant, les professionnels s’accordent à dire que les formations à la communication, au marketing et à la publicité permettent d’avoir les connaissances indispensables. Le reste s’apprend sur le terrain avec la pratique. Côté salaire, un traffic manager peut gagner entre 22 et 45 K€ brut par an. v IMAGES Motion designer, le mixer digital Le motion designer est un communicant hybride à mi-chemin entre le créatif et le technicien. Il conçoit et réalise des productions graphiques mélangeant vidéo, animation 3D, effets spéciaux, sons et même typographie pour des films corporate, des spots de pub ou des clips. « Je donne vie à des choses que l’on voit habituellement en print », explique Thomas Vernay, motion designer au sein du collectif lyonnais Cumulus. Le motion design devient une activité récurrente pour Thomas Vernay. Quelques écoles proposent des enseignements spécialisés comme l’Aries, Émile-Cohl ou les Gobelins. Des formations qui permettent de maîtriser l’armada de logiciels nécessaires comme Photoshop, Illustrator, After Effects ou Final Cut Pro. « Il faut aussi avoir une grande connaissance du graphisme, on ne fait pas seulement de belles images », précise Thomas Vernay. Côté rémunération, un motion designer qui affiche de bonnes réalisations gagne 36 à 42 K€ brut par an. En freelance, certains professionnels chevronnés atteignent facilement les 70 K€. v n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 47 idées À lire Comprendre les enjeux du marketing digital Comment définir une stratégie marketing digitale ? Quels outils faut-il utiliser ? Comment mesurer leur efficacité ? Grégoire de Montaigu et François Scheid, respectivement directeur stratégies digitales chez Publicis Activ Lyon et professeur de marketing à l’EM Lyon, se sont alliés à Renaud Vaillant (marketing online de Gibert Joseph Paris) pour répondre à ces questions dans l’ouvrage Le Marketing digital. Paru aux éditions Eyrolles, le livre est accompagné d’exemples concrets. Il vise à faire comprendre la nécessité de favoriser les interactions avec les internautes, qui peuvent idéalement devenir des ambassadeurs des marques, entreprises comme collectivités territoriales. v « Le marketing digital », éditions Eyrolles, 304 pages, 28 € PUBLICITÉ 15.11.20102 Talent Day 2012 Convention sur la création, la formation et l’évolution des métiers de l’image. [email protected] 20.11.2012 Design médical : inventer les modes de soin de demain Colloque à la Cité du design de Saint-Étienne. contact@ centrejacquescartier. com 17 au 31.01.2013 Le mois du graphisme Le Centre du graphisme d’Échirolles organise des workshops et des expositions autour de la communication visuelle. Les marques s’affichent sur les services publics C amions de pompiers, bus scolaires, bouches d’incendie... Aux ÉtatsUnis, les marques ont trouvé de nouveaux supports de publicité. Un moyen pour les villes américaines de renflouer les caisses, désespérément vides depuis la crise, sans pour autant augmenter les impôts locaux. Depuis le mois de juin, les camions de pompiers de Baltimore sont devenus des panneaux d’affichage mobiles. Moyennant finances, les marques peuvent communiquer sur les flancs rouges des véhicules. Les sirènes hurlantes attirent les regards, la visibilité maximale ! À Littleton, une petite ville du Massachusetts, on a préféré commercialiser les pare-chocs et coffres des voitures de police pour financer leur renouvellement. À Philadelphie, les cartes de métro sont sponsorisées par McDonald’s et une station porte désormais le nom de l’opérateur téléphonique AT&T. Ailleurs, c’est Kentucky Fried Chicken qui fait la promotion de ses recettes de poulet épicé sur les bouches d’égouts et d’incendie de trois États. Ou des chaînes de pizza qui s’affichent sur les bus scolaires. Bref, aux USA, les services publics doivent apprendre à se vendre pour ne pas disparaître. v isabelle. centregraphisme@ wanadoo.fr 48 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 INNOVATION L’abribus fait jouer les passants Pour tromper l’ennui en attendant le bus, on peut toujours regarder les publicités. Les annonceurs le savent et ils ont fait depuis longtemps des abribus un terrain de jeu. La tendance est aujourd’hui à l’interactivité. Pour fêter ses 100 ans, Nivéa a créé le buzz à Amsterdam en permettant aux gens de se prendre en photo depuis un abribus. Le visuel était ensuite projeté sur un écran géant en plein centre-ville et sur le site dédié de la marque. De son côté, Évian a relayé sa dernière campagne « Live Young » à Chicago : en attendant leur bus, les passants pouvaient lancer la vidéo du bébé danseur via un écran tactile. v RÉSEAU Facebook entre en boutique À São Paulo, l’agence DM9-DDB fait entrer Facebook dans la réalité. Pour la chaîne de magasins C&A, elle a imaginé un concept permettant aux clients de choisir leurs vêtements en fonction de la popularité de ceux-ci sur le réseau social ! Chaque cintre est équipé d’un compteur de « J’aime », qui affiche en temps réel le nombre d’internautes qui likent le vêtement en question. v Actu et services en ligne www.intermedia.fr le portail de la communication 1 Peu de publicités (mais très bien placées) 2 Nos abonnés bénéficient de services exclusifs 3 Parutions, événements, interviews : toute notre actu en ligne 4 Des chroniqueurs de talent 5 Les sociétés du guide communiquent 6 La version électronique du Guide 7 La vidéo du jour 8 4 000 appels d’offres par an 9 Toutes nos conférences (et celles des autres) 10 Un peu d’humour avec Sydo n° 1181 I 03 octobre 2012 I InterMédia Magazine I 49 débloque -notes Jacques Simonet, rédacteur en chef d’InterMédia Havas sous les projecteurs. Euro RSCG, principale branche du groupe Havas, est devenue Havas Worldwide et toutes ses composantes se nomment désormais Havas quelque chose. Cela concerne le réseau Euro RSCG 360 dont l’agence lyonnaise devient Havas 360 Lyon. Cette réorganisation devrait améliorer la visibilité nationale et internationale de Havas, 5e groupe de communication dans le monde. Un groupe qui n’est pas toujours bien perçu derrière plusieurs enseignes (Arnold Worldwide aux USA). L’un des objectifs de Vincent Bolloré, le propriétaire de l’ensemble, est sans doute de clarifier ce montage, car il est dommageable pour un groupe coté en Bourse d’avoir si peu de notoriété spontanée. La comparaison avec son concurrent historique, Publicis, l’autre grand groupe de communication français, n’est pas à son avantage. La marque unique de ce dernier est clairement identifiée. Le nom de Publicis ainsi que celui de son dirigeant, Maurice Lévy, sont mondialement connus. Aujourd’hui, le challenger est passé devant le puissant rival. Publicis est coté au CAC 40 tandis que Havas figure en deuxième division, dans le SBF 120. Prince Noir et chevalier blanc. Ce qui est cocasse, c’est que les anciens dirigeants de Havas ont tout fait, pendant des années, pour effacer le nom Havas de l’inconscient collectif. Car dans les années 80, Havas faisait figure d’épouvantail dans le monde de la publicité. Le groupe qui avait été nationalisé en 1945 était le bras armé de l’État dans la publicité et les médias. Il est difficile d’imaginer, aujourd’hui, que le monde de la communication, il y a moins de trente ans en France, était dominé par un groupe contrôlé par le gouvernement. Les agences privées hurlaient à la concurrence déloyale dès que Havas gagnait un budget stratégique. Son nom était honni 50 I InterMédia Magazine I n° 1181 I 03 octobre 2012 de tous les patrons d’agences indépendantes qui voyaient la « main de Moscou » derrière chaque initiative de cet ensemble hégémonique qui avait débordé le monde de la publicité et géra même un réseau d’agences de voyages (l’enseigne existe toujours, mais a quitté son giron). Figure redoutée, feu Jacques Douce était le Dark Vador de la planète Publicité. Face à lui, Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, avait beau jeu de jouer les chevaliers blancs. Mais à force de multiplication d’enseignes et de restructurations, puis une privatisation, le nom de Havas avait fini par s’effacer derrière celui d’Eurocom. Les derniers blocages tombèrent quand, en 1991, on maria habilement Eurocom la jacobine avec RSCG la créative dirigée par de jeunes Turcs dont Jacques Séguéla était la figure emblématique. Euro RSCG venait de naître. Le nom aura tenu vingt ans. C’est dans les vieux pots... Il est finalement amusant de voir revenir au premier plan, après une histoire mouvementée, une des plus vieilles marques françaises puisque l’agence Havas avait été fondée en 1832 par Monsieur Charles-Louis Havas (c’était sous LouisPhilippe !). À l’époque, il ne s’agissait pas d’une agence de publicité, mais d’une des premières agences de presse au monde. Elle allait donner naissance à l’Agence France Presse. Redonner du lustre à une aussi vieille enseigne ne peut faire peur à un Bolloré qui dirige un groupe encore plus ancien puisqu’il est né dix ans plus tôt, en 1822 (Louis XVIII). À l’heure d’internet et des sociétés de communication qui disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues, une telle pérennité laisse songeur. v Les 100 premières agences de Rhône-Alpes 2012 (par le chiffre d’affaires 2011) SOCIÉTÉS ville top 10 (+ rappel classement 2010) 1 2 ALTAVIA SAINT-ÉTIENNE 2 1 PUBLICIS ACTIV / RHONE-ALPES (1) 3 3 BEING (1) 4 6 TRENTA 5 5 HAVAS 360 / LYON (1) 6 7 PIERRE GUICHARD ET ASSOCIÉS 7 10 TBWA CORPORATE (2) 8 9 MELBOURNE 9 8 TRUCHE PUBLICITÉ 10 4 NOUVEAU MONDE DDB (LYON) + PR top 20 11 12 KAÉLIA 12 13 DUFRESNE CORRIGAN SCARLETT (2) 13 14 ARC AGENCE 14 GROUPE 361 15 29 NATIVE COMMUNICATIONS (2) 16 21 CONJONCTURE 17 19 EDIP (MELTING WORK) 18 16 ESPRIT PUBLIC 19 20 SIENNE DESIGN 20 26 AGENCE TEXTO top 50 21 32 MÉDIA SPORT PROMOTION 22 22 BOLERO WEB INTELLIGENCE 23 17 UNITEAM LYON (1) 24 MÉDIACITÉ 25 ACTITUDES (2) 26 24 NEVADA 27 23 ADJECTIF JS CONSULTANTS 28 35 VALCOM 29 11 FÉLIX CRÉATION 30 38 ALTIMAX 31 33 LOVENLY 32 34 BIG BANG COMMUNICATION LYON (1) 33 30 HAUTEFEUILLE 34 39 COXINÉLIS 35 40 MAGAZINE 36 31 APACHE 37 MARKET-INN 38 28 MMAP (BLLB) 39 36 CARACAS 40 46 PORTEUR D’IMAGE 41 41 TRAIT D’UNION 42 37 TAXI BROUSSE 43 86 ALCHIMISTES (LES) 44 27 NATURINE 45 43 THURIA 46 25 SAATCHI & SAATCHI + DUKE (1) 47 67 ESPRIT DES SENS (2) 48 45 EXTRA COMMUNICATION & EXTRA SPORTS 49 49 AGENCE ALBUM 50 PHILEAS (1) effectif reSponsable CA 2010 (€) CA 2011 (€) RN 2010 (€) RN 2011 (€) MÉTHODOLOGIE Tableau élaboré à partir des 200 agences généralistes répertoriées dans le Guide InterMédia. Le classement des 100 premières agences a été fait sur le CA 2011 (CA 2010 quand il n’a pas été déposé au greffe). Pour les groupes ne publiant pas de chiffres régionaux voir note (1). SOCIÉTÉS ville magazine + d’infos sur www.intermedia.fr effectif reSponsable 03.10.2012 n° 1181 CA 2010 (€) CA 2011 (€) RN 2010 (€) RN 2011 (€) top 100 42270 Saint-Priest-en-Jarez 69002 Lyon 69626 Villeurbanne 42100 Saint-Étienne 69009 Lyon 42000 Saint-Étienne 69130 Écully 69009 Lyon 69002 Lyon 69286 Lyon 69001 Lyon 69009 Lyon 69006 Lyon 69006 Lyon 69007 Lyon 63405 Chamalières 69500 Bron 69002 Lyon 69200 Vénissieux 74960 Cran-Gevrier 69632 Vénissieux 69002 Lyon 69006 Lyon 69002 Lyon 69300 Caluire-et-Cuire 69002 Lyon 69007 Lyon 26760 Beaumont-lès-Valence 74960 Cran-Gevrier 74650 Chavanod 69009 Lyon 69003 Lyon 69002 Lyon 69370 Saint-Didier-au-Mont-d'Or 69001 Lyon 74960 Cran-Gevrier 38500 Voiron 69007 Lyon 69625 Villeurbanne 74006 Annecy 69001 Lyon 69811 Tassin-La-Demi-Lune 74940 Annecy-le-Vieux 69811 Tassin-La-Demi-Lune 73400 Marthod 69003 Lyon 69002 Lyon 69006 Lyon 71006 Mâcon 69500 Bron Les magazines thématiques www.intermedia.fr 70 90 80 24 60 18 16 15 10 47 30 25 14 21 30 18 25 19 15 16 18 32 15 18 18 11 8 15 30 19 13 9 17 10 15 15 8 10 15 15 8 10 5 10 14 6 12 13 11 4 Pierre ARTRU Christophe FILLÂTRE Bruno TALLENT Philippe VALENTIN David MINGEON Pierre GUICHARD Philippe GOURE Alain VERDELLET Laurent TRUCHE Franck SOLOMIAC David FAURE Carole GIROUD Hervé DEVINEAU Philippe MAUCHAMP Laurent FISCHER Jean-Louis JULHE Philippe RIVAIN Béatrice MAILLOT Olivier FISCHER Anne-Marie MASSONNET Jean-Claude PIETROCOLA Caroline DIAZ-FAILLET Sylvain RAVINET Louis TAYOL Patrick COSI Marie-Laure VERTAT Florian SERMET Franck VEYRAT Salvatore CORDA Philippe BRUNET Alexandre DEL BANO Patrick FAIVRE Christian JAMOND Emmanuel PERRIN Gabriel GUEDJ Gilles NOSTRADAMUS Lucien GERMANI Marc MARYNOWER Hervé GUITAUT Laurent MORVANT Jean-François HUPPERT Claudine PAGON-DESGOUTTE Maxime GRAMMONT Jérôme FRENAY Vincent THIEBAUT Francis TRUCHOT Olivia CUIR Sébastien OLIVE Maxime MASSA Benoit ROBY 20 100 000 20 500 000 15 910 000 5 520 000 6 490 000 5 186 000 3 500 000 3 732 000 4 419 000 3 495 400 3 242 000 2 980 000 2 586 200 ND 1 600 000 1 951 000 2 123 800 2 355 200 2 093 900 1 689 500 1 544 000 1 847 300 2 208 000 1 876 000 1 523 600 1 706 700 1 787 000 1 470 400 5 004 300 1 396 900 1 540 000 1 530 000 1 586 300 1 216 500 1 169 000 1 548 300 1 366 000 1 615 100 1 426 000 1 288 100 1 165 000 1 425 000 480 000 1 681 100 1 122 600 1 690 491 700 000 1 072 000 1 011 000 2 360 000 S 36 135 600 ND F 14 738 000 S 6 453 600 F 5 220 000 F 4 214 100 S 4 200 000 S 3 840 900 F 3 775 500 ND S 3 475 000 S 3 340 000 S 3 151 500 2 791 700 S 2 290 000 S 2 256 500 S 2 204 900 F 2 158 700 F 2 006 900 S 1 989 700 S 1 970 900 S 1 969 800 F 1 907 240 F 1 861 200 S 1 843 420 S 1 836 600 S 1 824 500 S 1 722 600 F 1 691 700 S 1 622 600 F 1 484 500 F 1 449 000 F 1 436 900 S 1 421 000 S 1 346 400 F 1 279 400 F 1 245 000 F 1 244 800 F 1 212 200 F 1 201 200 S 1 169 100 F 1 162 300 S 1 137 800 F 1 136 800 ND F 1 107 000 S 1 100 000 F 1 059 500 F 1 005 200 F 979 000 380 000 453 000 188 000 260 000 221 000 254 000 260 000 248 000 155 100 -1 280 700 246 000 110 000 20 200 ND 110 000 11 000 145 800 198 000 -66 200 49 900 16 000 134 000 60 000 155 000 34 700 39 200 147 000 56 600 -403 500 90 300 219 000 9 000 106 300 172 200 15 100 -19 100 23 000 3 000 55 000 69 700 24 000 20 000 8 000 1 100 2 200 -4 677 ND 49 000 109 000 -14 000 438 100 ND 385 000 421 500 -225 000 191 500 ND 172 200 10 900 ND 45 700 143 000 22 900 383 300 100 000 106 100 91 700 -43 900 38 000 63 200 -141 900 238 300 10 000 135 100 87 385 60 400 182 200 53 100 65 200 103 100 211 300 4 900 46 900 251 300 4 600 -207 900 24 000 -600 -25 500 -161 700 32 200 3 200 73 700 -220 000 ND -40 000 NC 69 800 110 400 -2 300 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 48 ADNCOM 38170 Seyssinet-Pariset 47 KAMELEON MARKETING ET COMMUNICATION 69001 Lyon 62 51 57 60 61 42 44 58 63 59 68 55 54 52 65 69 71 75 72 56 85 66 70 90 76 64 92 53 91 80 77 84 74 73 87 79 83 89 96 81 98 ULTIMUM ADVERTISING (ex-VEBER & PARTNERS) AVANT-PREMIÈRE STUDIO GINETTE PAMPLEMOUSSE COM' LYON BLOO PAPRIKA BONNE RÉPONSE SYNTAGME - MAISON DE COMMUNICATION AGENCE TAMTAM PAMPLEMOUSSE COMMUNICATION PL COM (2) ZEBRAND LA SERRE’NKO PAMPLEMOUSSE COM' ANNECY WR&S NEW ZEALAND ELVIS (2) TERRA NOSTRA TRAVAIL ASSOCIÉ (2) MEDIRIS ZOÉ COMMUNICATION OZ CONSEIL MAKHEIA GROUP (1) CAPITAL GRAPHIC AND CO ET COMPAGNIE ARBONNE DE LAURENCIN ESSENCIEL BKN PRO G PITCHMARK COMMUNICATION AGENCE A SUIVRE - FMV PUBLICITÉ FUTURE CRÉATION REALVISION (2) FACETTES TRAIT DE MARQUE HEURE D'ÉTÉ CORRIDA FAENA COMÈTE (2) 2H+M PLM PERRIER-CORNET PM ACTION NOUVEL’R GEORGES COMBE PUBLICITÉ ACID CRÉATION LONG ISLAND EXPLORATIONS 69100 Villeurbanne 69004 Lyon 38120 Saint-Égrève 69009 Lyon 74960 Cran-Gevrier 74940 Annecy-le-Vieux 69005 Lyon 69006 Lyon 69100 Villeurbanne 73203 Albertville 69006 Lyon 69890 La Tour-de-Salvagny 69002 Lyon 74940 Annecy-le-Vieux 69006 Lyon 69006 Lyon 69001 Lyon 74370 Pringy 26000 Valence 69007 Lyon 42100 Saint-Étienne 74960 Cran-Gevrier 69002 Lyon 69006 Lyon 69007 Lyon 69009 Lyon 69002 Lyon 26500 Bourg-lès-Valence 69002 Lyon 38240 Meylan 74600 Seynod 69003 Lyon 74000 Annecy 69004 Lyon 69307 Lyon 07 74000 Annecy 69007 Lyon 69001 Lyon 38160 Saint-Marcellin 69300 Caluire-et-Cuire 73000 Chambéry 69006 Lyon 69270 St-Romain-au-Mont-d'Or 7201 Aubenas 69002 Lyon 38028 Grenoble 1 69007 Lyon 74400 Chamonix-Mont-Blanc 10 8 10 18 12 5 5 11 11 7 9 12 20 7 6 4 9 9 5 10 12 4 4 13 15 7 7 5 10 8 5 6 7 8 8 7 6 10 4 5 4 9 4 7 6 6 6 6 5 2 Stéphane NICOLAS Christine FRENAY-CASSE-BARTHE Olivier DENÉCHÈRE Danièle BORNAND Corinne LUQUE Philippe CASSET Stéphane NOVARETTI Michel MASUREL Nathalie PRADINES Erick ROUX DE BÉZIEUX Jean-Pierre KILIAN Jean-Marie PHILIPPE Nicolas PRENOT Érik BERCHET-MOGUET Patricia OVSIENKO Jean-Marie PHILIPPE Vincent SORGUES Antoine COULLOUDON Maud CORNU Christophe SANNICOLO Patrice TRAVAIL Gilles MARIGNAN Fayçal ELGODJAM Ludovic PERROT Jean-Charles BEREYZIAT Bruno FOURNIER Frédéric MALIPIER Denis MILLET Franck DAUCHEZ Cyril MILLET Vincent NEBOIS Gilles ROSSET Raphaël BONTRON François PERRIN Cyril MARIE Pascal FELTRIN Nicolas CLECHET Olivier CARDIN Claire FORISSIER Jean-Michel POIZAT Claire MALY Laurent FAVIER Pierre ROSSET Daniel PERRIER-CORNET Patrick MÉOT Jean-François ROCHE Georges COMBE Sébastien BÉZIAU Philippe DOLE François BICHON 1 026 000 1 038 000 ND 793 500 917 000 948 000 828 600 811 500 799 700 1 063 000 1 133 300 1 100 900 294 300 828 000 792 000 823 500 692 700 844 000 845 974 877 800 661 500 689 900 660 000 591 300 647 000 831 000 484 000 706 400 672 000 558 100 580 000 776 000 748 900 524 900 416 500 530 000 ND 544 000 487 800 621 000 628 000 472 000 ND 539 000 505 000 456 000 333 800 380 900 514 000 353 400 F F S S F S S S F F F S S S F S F F F S S S F F S F F F F F S F F S F F S F F F S S F S 963 800 963 300 962 800 948 900 943 900 924 600 924 500 915 600 911 900 909 100 901 500 876 300 857 000 852 900 823 200 810 600 809 600 774 800 771 000 768 600 760 000 ND 682 300 663 400 ND 646 100 641 300 630 500 613 800 ND 547 100 541 300 531 100 ND 521 400 503 300 503 100 495 400 490 400 488 700 483 900 476 226 468 800 464 700 460 600 ND 433 400 422 800 420 900 419 900 59 000 130 000 ND 49 700 215 000 98 000 1 200 27 200 111 400 62 000 52 100 81 300 -2 600 27 000 -24 000 87 000 4 500 3 000 59 325 100 36 800 52 800 1 000 41 800 -20 700 8 000 17 000 29 900 26 000 47 900 30 000 124 000 -5 300 5 900 17 800 ND ND 81 000 26 100 4 400 1 000 -15 000 43 000 -35 000 10 400 1 300 23 900 88 000 -4 700 28 000 149 500 78 900 67 600 220 700 93 400 -300 40 800 69 000 43 800 53 600 35 300 6 000 70 600 57 200 58 800 7 700 2 200 40 000 5 800 48 000 ND -26 600 36 900 ND -55 600 28 500 40 400 21 200 ND 35 500 33 500 4 400 ND 0 -30 600 -4 400 37 800 25 800 -45 200 -57 000 -1 709 20 700 15 100 17 000 ND 1 400 27 400 77 200 8 900 (1) : Groupes ne publiant pas de chiffres régionaux. Notre chiffre est une estimation calculée à partir du chiffre groupe divisé par l’effectif groupe et multipliés par l’effectif régional. Voici les CA nationaux : Publicis Activ (71,2 M€ / 360 personnes), Being (40,53 M€ / 220), Havas 360, anciennement Euro RSCG 360 (33,06 M€ / 380) Uniteam (9,54 M€ / 75), Big Bang Communication (3,7 M€ / 23), Saatchi & Saatchi + Duke (18,45 M€ / 100), Phileas (12,73 M€ / 52). (2) : Les comptes de ces entreprises ne sont pas encore publiés. Nous publions donc les comptes qui nous ont été déclarés par leurs dirigeants. (3) : L’agence Félix Création a réalisé un CA 2010 sur 18 mois et un CA 2011 sur 6 mois. Ce qui explique la forte baisse. ND : comptes non déposés au greffe. NC : non communiqué. Agences qui n’ont pas déposé de comptes depuis 2 ans (2010 et 2011) : Access Direct / À Propos Conseil/ Brainstorming Communication/ C’Digital/ Com’n Créa/ Couleur Café/ Idetop/ Jean Vasseur Communication/ Montillet & Partners/ Nous créons pour vous/ Nouveau Souffle/ Nova Média Agency/ Novembre Communication/ Nuytten Marc/ Publizance/ Sang Neuf/ Stargraf/ Société Secrète (La)/ Talents-Créatifs.com/ Un Zest de. Agences trop récentes pour avoir déposé des comptes : 3e Voie/ Agence Merci/ Agence Se Démarquer/ CCCP/ Collège Communication/ Les Distilleurs/ Dragonne/L’Comunik/ LCA/ Lusso/ Le Monde Change/ Oconnection/ Portised.