Conduite d`élevage et pathologies digestives des

Transcription

Conduite d`élevage et pathologies digestives des
Conduite d'élevage
et pathologies digestives
des dindonneaux
Quels facteurs maîtriser pour limiter
l’impact des entérites non spécifiques?
Etude de cas
Responsable du projet : A. TRAVEL, ITAVI
Avec la collaboration de la Chambre Régionale d’Agriculture des Pays de
Loire, des Chambres d’Agriculture d’Indre et Loire et du Loir et Cher, du
GDS 53 et des organisations de production
AVEC LE SOUTIEN FINANCIER DE L’OFIVAL ET DU CIDEF
Juin 2006
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RESUME :
Depuis 1999, l’alimentation animale a subi de profondes modifications réglementaires telles que la suppression
des farines et graisses animales, l’interdiction progressive des antibiotiques utilisés comme facteurs de
croissance et anticoccidiens. Ces interdictions ont conduit à une diminution des performances zootechniques des
animaux et à l’émergence de troubles digestifs, ce qui constitue aujourd’hui un réel problème économique pour
l’élevage de volailles et plus particulièrement pour l’élevage de dindes. Une enquête menée en 2004 sur 50
élevages de dindes standards entre 0 et 42 jours d’âge, a fait apparaît que les ¾ des lots enquêtés a présenté un
syndrome digestif avant 42 jours et que 60% de ces syndromes digestifs sont des entérites « non spécifiques ».
Ces troubles digestifs « non spécifiques » constituent donc un problème majeur en élevages de dindes.
Face à la l’importance de ces pathologies digestives et pour répondre aux attentes des éleveurs de dindes, une
étude de cas est réalisée en 2005 par l’ITAVI avec la collaboration de la Chambre Régionale d’Agriculture des
Pays de la Loire, des Chambres d’Agriculture d’Indre et Loire et du Loir et Cher, le Groupement de Défense
Sanitaire de la Mayenne et des organisations de production.
L’objectif de ce travail est de préciser l’impact des différentes pratiques d’élevage jusqu’à 42 jours sur
l’apparition des entérites « non spécifiques » en établissant, de manière précise, une liste de facteurs associés à
l’apparition des diarrhées.
L’étude a été menée de 0 à 42 jours d’âge, sur 8 élevages situés en région Centre et Pays de la Loire. Des
mesures hebdomadaires ont été effectuées afin de pouvoir suivre régulièrement les mesures d’ambiance, de
qualité de l’eau, de litière, de consommation d’aliment et d’eau, le respect des règles sanitaires et observations
des pratiques d’élevage afin d’établir quels pourraient être les facteurs associés à l’apparition de fientes humides.
Un diagnostic eau et bâtiment ont également été effectués dans chaque site.
Ce travail a mis en évidence des phénomènes récurrents dans les élevages pouvant induire des entérites « non
spécifiques », principalement des problèmes de gestion de qualité de l’eau, d’ambiance et de respect des
barrières sanitaires. En effet, les apparitions de ces troubles sont concomitantes dans 70 % des cas avec des
problèmes de qualité de l’eau (bactériologiques ou physico-chimiques), de températures trop élevées (50 %) et
de consommation excessive d’eau (50 %).
Notamment, il est apparu que 7 éleveurs sur les 8 suivis, ne maîtrisaient pas correctement leurs équipements
d’abreuvement (fonctionnement, gestion des points à risques, nettoyage et désinfection). La présence de biofilm
dès la mise en place entraîne immédiatement l'apparition d'entérites. Les traitements réalisés étaient souvent mal
adaptés à la qualité physico-chimique de l'eau, les rendant donc inefficaces. Il nous semble donc
indispensable de renforcer la vigilance des éleveurs quant à la gestion de la qualité de l’eau et de revoir les
pratiques.
MOTS CLES : Troubles digestifs, Dindon, Qualité d’eau, Ambiance, Barrière sanitaire
3
Nous tenons à remercier les personnes qui ont collaboré à ce travail :
- Solène Garnier, qui a réalisé son mémoire de seconde année de Maîtrise de Science et Technique en
Productions Animales (Tours), dont le présent rapport est partiellement issu, Isabelle Bouvarel
(ITAVI), Dylan Chevalier (CRAPL-ITAVI), Sandrine Cnapelinck (CA 41), Pascal Berhault (CA 37),
Loïc Fulbert (GDS 53).
Ainsi que les organisations de production :
- Bellavol, Huttepain, Union set et Avipro
4
INTRODUCTION
Ces dernières années, les événements successifs relatifs à la sécurité alimentaire tels
que la réduction voire l’arrêt de l’utilisation des antibiotiques facteurs de croissance, la
réduction du nombre d’anticoccidiens et l’arrêt du seul anti-histomonique disponible
(Nifursol) ont favorisé l’apparition d’un climat d’instabilité digestive chez les volailles.
Ainsi, dans les élevages de dindes, les pathologies digestives sont en recrudescence et
de plus en plus difficile à maîtriser pour les éleveurs. Ces troubles digestifs, via l’humidité des
fientes, dégradent l’état de la litière qui devient difficilement gérable. Or celle-ci a un rôle
important dans l’élevage et sa dégradation peut occasionner l’apparition de troubles
respiratoires et locomoteurs ; elles peuvent aussi entraîner l’augmentation des charges de
chauffage, de litière par rajout et l’augmentation des saisies à l’abattoir.
Pour répondre aux attentes des éleveurs, l’ITAVI et la Chambre Régionale des Pays de
la Loire ont mis en place une étude afin de mieux caractériser les troubles digestifs « non
spécifiques » avec pour principaux objectifs d’identifier les points primordiaux à maîtriser en
élevage afin d’éviter ou tout au moins limiter l’apparition de fientes humides entre 0 et 42
jours. Ceci dans le but d’apporter des éléments de maîtrise pour limiter l’apparition des
troubles digestifs.
Pour répondre à cet objectif, un état des lieux des pratiques d’élevage est alors réalisé
grâce à une étude de cas sur 8 élevages où sont principalement suivis les points suivants :
!
Le nettoyage et désinfection du bâtiment et des canalisations,
!
L’hygiène et le respect des barrières sanitaires,
!
La qualité de l’eau,
!
La gestion de l’ambiance et du matériel,
!
L’aspect des fientes et l’état de la litière.
Les résultats sont ensuite analysés éleveur par éleveur, les paramètres mesurés ou
observés sont mis en relation avec d’une part, les paramètres zootechniques et d’autre part,
l’état d’humidité des fientes. Pour finir, une discussion générale est proposée pour l’ensemble
des éleveurs afin de comparer leurs pratiques, leurs résultats et de mettre en relation les
phénomènes récurrents, entre éleveur, pouvant induire des périodes de troubles digestifs « non
spécifiques ».
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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
I- Problématique
Face à la recrudescence des pathologies digestives et en particulier des entérites non
spécifiques dans les élevages de dindes de chair, une étude a été réalisée en 2004 par
LEBRASSEUR. Cette enquête, effectuée sur 50 élevages de dindes standards entre 0 et 42
jours d’âge, a permis de faire un point sur la « situation » digestive. L’examen des pathologies
digestives fait ressortir que près de ¾ des lots enquêtés a présenté un syndrome digestif avant
42 jours et que 60% de ces syndromes digestifs sont des entérites « non spécifiques ». Ces
troubles digestifs « non spécifiques » constituent donc un problème majeur en élevages de
dindes.
Ce travail a permis de faire un point sur la « situation » digestive (prévalence des
différentes maladies, recrudescence et sous évaluation des troubles digestifs) et de caractériser
et de quantifier les entérites non spécifiques (âge d’apparition, sexe, mortalité...) et de
déterminer certaines causes d’apparition de ces entérites « non spécifiques », mais pas de
manière établie.
II- Objectifs de l’étude
C’est pourquoi l’ITAVI et la Chambre d’Agriculture Régionale des Pays de la Loire
ont poursuivi cette étude, afin de préciser l’impact des différentes pratiques d’élevage sur
l’apparition des entérites « non spécifiques » ; en identifiant les points à risque en vue
d’apporter des éléments de maîtrise aux éleveur pour limiter l’apparition des troubles
digestifs
Il s’agit de suivre de manière hebdomadaire 8 élevages de la mise en place jusqu’à 42
jours d’âge. Les critères pris en considération sont les paramètres d’ambiance (température,
lumière, hygrométrie,…), la qualité de l’eau, l’état d’humidité des fientes, les consommations
d’aliment et d’eau ainsi que des observations des pratiques d’élevage ; Ceci dans le but de
déterminer les facteurs associés à l’apparition des diarrhées.
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CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
I- Mise en place de l’étude
La mise en place de cette étude a été réalisée en collaboration avec la Chambre
Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire, les Chambres d’Agriculture d’Indre et Loire et
du Loir et Cher, le Groupement de Défense Sanitaire de la Mayenne et les techniciens
d’organisations de production.
Le protocole a été discuté et validé avec ces différents intervenants. Loïc Fulbert du
Groupement de Défense Sanitaire de la Mayenne a déterminé les analyses pertinentes à
réaliser sur l’eau, et a effectué le diagnostic eau de boisson; et Dylan Chevalier de la Chambre
Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire a réalisé un diagnostic ambiance de chaque
bâtiment.
II- L’échantillonnage des élevages
Cette étude a été menée sur 8 lots de dindes standard provenant d’élevages différents ;
un lot étant considéré par une bande mise en place dans un bâtiment. Lorsqu’il y a transfert
d’animaux dans un autre bâtiment lors de l’étude (desserrage), le bâtiment suivi reste celui où
la mise en place des dindonneaux a été faite.
Les élevages ont été choisi de manière spécifique : 4 élevages identifiés comme
« habituellement sans problème » et 4 élevages identifiés comme « ayant des problèmes » en
particulier de diarrhées.
L’enquête est réalisée de la mise en place des dindonneaux jusqu’à 42 jours, avec une
visite à J1, puis une visite par semaine. Cette périodicité des visites a été établie suite aux
résultats de l’enquête menée par l’ITAVI et la Chambre Régionale des Pays de la Loire sur les
« Pratiques et dépenses de santé en élevage de dindes de chair ». Il semblerait que les troubles
digestifs apparaissent principalement au cours de cette période (BIDEAU, 2003).
Les 8 lots étudiés se situent dans la région Centre (4) et Pays de la Loire (4).
Tableau 1 : Localisation des huit lots enquêtés.
Eleveur
Eleveur 1
Eleveur 2
Eleveur 3
Eleveur 4
Eleveur 5
Eleveur 6
Eleveur 7
Eleveur 8
Lieu
Méon
Verdes
Nourray
Ruillé sur le loir
Dollon
Ternay
Sublaines
Bessé sur Braye
Département
Maine-et-Loire
Loir-et-Cher
Sarthe
Loir-et-Cher
Indre-et-Loire
Sarthe
Ces éleveurs ont été choisis car ils sont très différents (en terme de pratiques
d’élevage, de performances et gestion des la litière en cours de bande) et permettent de faire
des corrélations entre les épisodes de diarrhées et les points à risque.
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III- Recueil des données générales sur l’élevage
Sur la base de différents questionnaires déjà utilisés sur le terrain, un questionnaire
(annexe A) regroupant différents thèmes a été conçu.
Les thèmes étudiés dans ce questionnaire portent sur :
" Les généralités de l’exploitation, le site : cette partie permet de caractériser les
exploitations.
" Les généralités sur le bâtiment permettant de caractériser les bâtiments de façon
détaillée.
" L’approvisionnement en eau du bâtiment : cette partie aborde plusieurs points, comme
l’origine de l’eau, les équipements, les traitements...
" Les généralités sur le lot enquêté permettant de caractériser le lot (nombre
d’animaux,..).
" Les pratiques de nettoyage et désinfection des bâtiments, canalisations et du matériel :
questions spécifiques, et une description complète de la procédure de nettoyage et
désinfection
" Des informations relatives à l’aliment : nombre de phases alimentaires, présentation et
âges de transition.
" Des informations relatives à la litière : type, stockage, désinfection...
IV- Suivi, mesures et analyses en élevage
La totalité des mesures ont été effectuées dans la partie du bâtiment réservée aux dindons
mâles.
IV.1- L’animal
•
•
La mortalité des mâles et des femelles est relevée quotidiennement par l’éleveur.
Le poids des mâles est relevé:
!
au démarrage sur une centaine de dindonneaux,
!
à 21 jours sur 50 animaux,
!
à 42 jours sur 50 animaux.
• La répartition des dindonneaux dans le bâtiment est observée à chaque visite, ce
paramètre est indicateur de la température ressentie par les animaux :
!
les animaux ont trop chaud : éloignement des radiants et entassement le long des
parois
!
les animaux ont froid : entassement sous les radiants et au centre du bâtiment
!
la température ambiante est correcte: répartition équivalente des animaux dans tout le
bâtiment.
IV.2- Conduite d’élevage
a) L’eau
La consommation en eau, facteur indicateur de troubles digestifs, est relevée sur la
fiche d’élevage.
8
Des analyses d’eau sont faites (au dernier abreuvoir côté des mâles) : des analyses
bactériologiques et une analyse physico-chimique sur l’eau brute (l’eau qui arrive au bâtiment
et qui n’a subi aucun traitement) :
!
A J1 :
o analyse bactériologique complète (tableau 2) au sas et en bout de ligne.
!
A J14, J28 et J42 :
o analyse bactériologique partielle (tableau 2) en bout de ligne.
!
Lors du diagnostic eau :
o analyse physico-chimique (tableau 2) sur l’eau brute.
Les critères recherchés à chaque analyse sont répertoriés dans le tableau 2.
Le protocole de prélèvement de l’eau figure en annexe B.
Tableau 2 : Paramètres recherchés lors des analyses d’eau prélevée en élevage.
Bactériologie complète
Bactériologie partielle
numérations • Micro-organismes revivifiables • Micro-organismes revivifiables
après 68h à 22°C
après 68h à 22°C
• Micro-organismes revivifiables • Entérocoques intestinaux
• Anaérobies sulfito-réducteurs
après 44h à 36°C
• Escherichia coli
• Bactéries coliformes
• Entérocoques intestinaux
• Anaérobies sulfito-réducteurs
• Salmonelle
Physico-chimique
• Couleur
• Odeur
• Aspect
• pH
• Dureté
• Indice de permanganate
• Ammonium
• Manganèse
• Fer
Les analyses à J1 au sas et en bout de ligne, permettent de connaître l’état de propreté
des canalisations : en effet, nous connaîtrons la qualité de l’eau à l’entrée et à la sortie des
canalisations. La teneur en micro-organismes revivifiables détermine l’état et l’épaisseur du
biofilm, qui n’est pas pathogène mais sert de support pour des agents pathogènes. Les autres
bactéries recherchées sont pathogènes et sont le signe d’une contamination de l’eau qui peut
se révéler préjudiciable pour les dindonneaux.
Les analyses partielles à J1, J14, J28 et J42 en bout de ligne permettent d’évaluer la qualité de
l’eau en cours de lot : le biofilm et la présence de bactéries pathogènes.
L’analyse physico-chimique sera utilisée par Loïc Fulbert (GDS 53) pour établir le diagnostic
eau, afin d’établir l’efficacité des traitements et de juger de la cohérence de l’utilisation des
produits de traitement, de l’eau et par l’eau, en fonction de la qualité physico-chimique de
l’eau.
Des mesures de chlore libre (test au DPD), du pH (au rouge de phénol), de l’acidité
(bandelettes) et des peroxydes (bandelettes) sont réalisées en bout de ligne à chaque visite (1
fois par semaine) dans l’élevage. Ceci en vue de vérifier si les produits de traitement ajouté au
niveau du sas se retrouvent en bout de ligne. Le protocole des mesures réalisées sur l’eau est
consultable en annexe C.
Par ailleurs, la température de l’eau est mesurée chaque semaine à l’aide d’un
thermomètre de contact selon un échantillonnage « en croix » des abreuvoirs de la partie mâle
du bâtiment.
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b) L’aliment
La quantité d’aliment consommée est relevée quotidiennement quand cela est
possible (compteur), ceci permettant de mettre en évidence les périodes de sous ou surconsommation. Les relevés des dates de livraison des aliments permet d’établir les dates de
transitions alimentaires.
c) Maîtrise de l’ambiance
Les paramètres d’ambiance mesurés chaque semaine (voir annexe D) sont :
!
La température ambiante au niveau des sondes à l’aide d’un Solomat, et est relevée
la température indiquée sur le boîtier afin de vérifier l’étalonnage des sondes.
!
L’hygrométrie au niveau des sondes à l’aide d’un Solomat, et de même, est relevée
celle indiquée du boîtier.
!
La température au niveau des radiants lorsque le démarrage est localisé : la
température est mesurée à l’aide du Solomat en trois points : à la base du radiant (à
l’aplomb), entre deux radiants (entre axe) et entre les lignes des radiants (entre ligne).
Lorsque le démarrage est en ambiance, la température est prise en trois points le long
de la diagonale du bâtiment, toujours à l’aide du Solomat.
!
La luminosité au niveau des ampoules ou des néons. Elle est relevée à l’aide d’un
Luxmètre à l’aplomb, entre axe et entre ligne.
!
Des mesures d’ammoniac réalisées à 21, 35 42 jours d’âge des animaux à l’aide d’une
pompe Dräger. Les mesures sont faites en trois points sur une diagonale du bâtiment
dans la partie mâle et à hauteur des animaux.
Ces mesures seront comparées aux normes conseillées par le CIDEF, ou avec des normes
humaines (pour l’ammoniac) selon le critère visé. Ceci permettra d’observer si les valeurs
d’ambiance mesurées correspondent aux besoins des animaux et ainsi nous pourront mettre en
relation les possibles écarts avec les épisodes de fientes humides.
d) Le matériel
Chaque semaine, le matériel est caractérisé selon le type, le nombre, la propreté,
l’accessibilité, la surface disponible, le nombre de points lumineux et de radiants en
fonctionnement.... (voir annexe D).
La propreté des abreuvoirs est caractérisée par une note obtenue à partir de la grille suivante :
Tableau 3 : Notation de la propreté des abreuvoirs.
1
2
3
4
propre
dépôts au fond de l’abreuvoir
dépôts au fond et sur les parois de l’abreuvoir
très sale
Augmentation du
nombre de dépôts
e) La litière
La température et l’épaisseur de la litière sont mesurées chaque semaine à l’aide
respectivement d’un thermomètre de contact et d’une règle graduée. Les mesures sont faites
en trois points sur une diagonale du bâtiment côté mâle.
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Ces données permettent de contrôler l’état de la litière et sa dégradation : tassement et
élévation de la température lorsque celle-ci commence à fermenter (ce qui peut être dangereux
pour les dindonneaux : dégagement d’ammoniac, d’odeurs, développement de
microorganismes, ampoules au niveau des coussinets...).
De plus, sont notés les moments où l’éleveur ajoute de la litière ou des bouchons de
sciure ; ainsi que l’état de la litière : humide, collante... (annexe E).
f) L’état des fientes : l’Elanco Box
L’Elanco Box, utilisé pour cette étude, est un outil employé assez couramment par les
éleveurs de poulets de chair afin de détecter précocement les problèmes de diarrhées en
élevage.
f1) Principe de l’Elanco Box
L’Elanco Box est une boîte haute d’une quinzaine de centimètres dont le dessus est
quadrillé pour permettre la récupération des fientes. Au fond de la boîte se trouve un papier
absorbant quadrillé.
La lecture des résultats se fait par la mesure, sur le papier absorbant, de la taille de
l’auréole d’humidité autour de la fiente. La fiente est considérée comme anormale lorsque
l’intervalle entre le rayon d’humidité et le rayon des fientes est supérieur à 1cm.
En pratique, si l’intervalle est inférieur à 1cm, le score de la fiente est noté 0, si
l’intervalle est supérieur à 1 cm, le score de la fiente est noté 1. L’observation des fientes
caecales mousseuses apporte un élément supplémentaire d’interprétation (risque élevé).
f2) Utilisation de l’Elanco Box pour l’étude
Les Elanco Box sont placés à 7 jours d’âge, du côté des mâles lors de la seconde visite
en élevage, pour que les oiseaux habituent à l’objet.
L’éleveur met en place les feuilles quadrillées à partir de 10 jours d’âge et effectue un relevé
quotidien. Les résultats sont notés sur une feuille de synthèse. Le protocole d’utilisation de
l’Elanco Box est expliqué et distribué aux éleveurs lors de la mise en place (annexe F).
La comptabilisation du nombre de fientes score 1 et score 0 permet de calculer le
pourcentage de fientes humides par la formule suivante :
(nombre de fientes de score 1)*100/ nombre total de fientes présentes sur la feuille quadrillée
Ceci permet de déterminer la fréquence de jours à diarrhées : moment où le pourcentage de
fientes de score 1 est supérieur à 50%.
g) Particularités lors du démarrage
Lors du démarrage, toutes les mesures citées précédemment sont réalisées. Mesures
auxquelles sont ajoutées d’autres critères.
Tout d’abord la vérification de la qualité du nettoyage et désinfection à l’aide de
l’hygiénogramme de P. DROUIN, AFSSA (annexe G) : c’est une notation visuelle de l’état
de propreté du bâtiment et du matériel. D’autre part, des contrôles par boîtes de contact
permettent de déterminer le nombre de streptocoques fécaux présents sur les parois du
bâtiment et du matériel (annexe H).
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h) Comportement de l’éleveur
Le respect des barrières sanitaires en cours d’élevage est noté chaque semaine,
celui-ci porte sur la tenue, le changement de chaussures, l’état de sas... (annexe I). Autant de
points qui permettent constater le respect des consignes en matière d’hygiène.
V- Les diagnostics « eau et ambiance »
V.1- Le diagnostic « ambiance »
Le bâtiment (implantation, matériaux, étanchéité…) et l’ambiance intérieure ont une
influence sur l’état des animaux et donc sur l’apparition d’entérites « non spécifiques ». Il est
donc intéressant de faire un diagnostic de l’ambiance des élevages enquêtés pour notre étude.
Ce diagnostic est réalisé par Dylan Chevalier (CRA-PDL) sur la base d’un diagnostic
technique des bâtiments d’élevage avicole en production de volailles de chair. Ce travail vise
à déterminer le potentiel du bâtiment à offrir aux animaux une ambiance favorable à leur
développement et à évaluer la capacité de l’éleveur à bien gérer son bâtiment et son ambiance.
Les questions du diagnostic (annexe J) sont regroupées selon 9 catégories considérés
comme imputables au bâtiment (tableau 4) et 2 catégories imputables à l’éleveur :
" Gestion de l'hygiène : entretien, nettoyage, désinfection, informations et équipements
sanitaires pour les intervenants…
" Gestion de l'ambiance : température, hygrométrie…
Tableau 4 : Liste des points imputables au bâtiment et leurs abréviations.
Points imputables au bâtiment
Entretien du site et des abords
Age du bâtiment
Système de ventilation et gestion par l’éleveur
Système de chauffage et gestion par l’éleveur
Système de refroidissement et gestion par l’éleveur
Système de régulation et sécurité par l’éleveur
Isolation et étanchéité du bâtiment
Mises en place et respect des barrières sanitaires
Aptitude du bâtiment et du matériel à
décontamination
la
Abréviations
Site ab
Age
Ventil
Chauf
Refr
Rég Sécu
Iso-Etanch
B san
A décont
Chaque point est ensuite évalué selon l’échelle suivante afin de calculer les moyennes :
!
0 = très mauvais
!
1 = mauvais
!
2 = peu satisfaisant
!
3 = assez satisfaisant
!
4 = bon
!
5 = très bon
Un récapitulatif des critiques bâtiment et de sa gestion par l’éleveur est effectué.
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V.2-Le diagnostic « eau »
En élevage, l’eau joue de nombreux rôles (N&D, qualité de l’eau de boisson, vecteur
pour les traitements....) et a une importance primordiale pour les animaux.
Le diagnostic eau réalisé par Loïc Fulbert (GDS 53) va permettre de caractériser :
" le type de circuits d’abreuvement et ses points critiques
" la qualité de l’eau
" la gestion par l’éleveur du matériel et des produits de traitement
Les points du diagnostic sont regroupés en cinq thèmes :
!
Origine de l’eau
!
Circuit de distribution et mise en pression
!
Traitement de l’eau
!
Traitement par l’eau de boisson
!
Circuit de distribution de l’eau dans le bâtiment
Le système de notation retenu est du type : la plus haute note correspond au point le moins
sûr, et la note la plus basse au point le plus sûr (annexe K). La moyenne des notes des 5
thèmes correspond à la note globale de l’éleveur et du circuit.
13
CHAPITRE III : ETUDE DES HUIT ELEVAGES SUIVIS
I- Résultats et analyses de l’élevage 1
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
L’élevage 1 est situé à Méon (49). L’éleveur possède un bâtiment dinde dont il
s’occupe principalement seul, ainsi qu’un atelier bovins viande et bovins lait.
Le bâtiment enquêté a été construit en 1988, sa surface est de 796 m². Il est de type
obscur à ventilation dynamique avec une extraction haute et en pignon. En 1990-91, l’éleveur
a acheté un bac pour l’eau de boisson, et en 1999 le système de ventilation a été rénové.
Les principales caractéristiques du bâtiment et du matériel sont décrites dans l’annexe et
analysées dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau » permet de d’évaluer les
risques liés au circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion de l’éleveur
Le diagnostic « ambiance » permet de mettre en évidence les points critiques du
bâtiment (conception, matériel...) mais également la manière dont l’éleveur gère son bâtiment
et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 1 et 2.
Graphique 1: L’évaluation des différents points du bâtiment
Site ab
A décont
Age
Hygiène
B san
Ventil
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Ambiance
Refr
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 2 : Gestion de l’atelier par l’éleveur.
D’après le diagnostic ambiance, le bâtiment présente de plusieurs points critiques :
!
Age du bâtiment (1988)
!
Système de refroidissement inexistant
!
Etanchéité - isolation : plaques cassées au niveau des pignons, points de condensation
(soubassements)
!
Ventilation difficile à gérer
Cependant, la gestion d'ambiance par l’éleveur est quasi parfaite, malgré quelques
progrès possibles au niveau du respect des barrières sanitaires et de l’entretien général.
14
L’ÉLEVEUR 1 est soigneux dans la gestion de son ambiance et de ses animaux,
malgré les notes très moyennes du diagnostic de son atelier.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par l’éleveur
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se
faisant de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus
basse au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points à risque sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant d’un puits protégé, d’où
possibilité de contamination externe, malgré cela l’eau est de qualité bactériologique
et physico-chimique correcte.
!
Le circuit de distribution de l’eau vers le bâtiment peut aussi être source de
contaminations, et est difficile à nettoyer.
L’éleveur utilise une pompe à chlore en continu à la sortie de l’eau du puits, ce traitement
permanent est adapté à la qualité physico-chimique de l’eau (pas d’éléments majeurs
neutralisant le chlore). Son matériel est facile d’utilisation et d’entretien et est très bien
maîtrisé (note de 1/6).
Le circuit à l’intérieur du bâtiment, composé d’un bouclage avec retour au bac, est
correctement conçu (peu de « bras morts ») et les canalisations sont relativement propres
(note de 1,5/5).
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
Tous les traitements sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J1 à J6, l’éleveur donne un réhydratant (Natalyte) aux dindonneaux de manière
systématique lors des mises en place.
De J7 à J11, traitement prophylactique à base d’oligoéléments (Nutaselen), puis de vitamine
D3 (Calcibio) à J9, J10, J11 pour solidifier l’ossature des animaux.
De J10 à J15, de manière « systématique » l’éleveur ajoute du Tylan afin de prévenir
l’apparition de diarrhées souvent constatées à cet âge.
De J17 à J26, une acidification de l’eau est réalisée par l’éleveur avec de l’ACD2 (acide
acétique et peroxyde d’hydrogène), celle-ci est toujours faite à partir de 10
jours lorsqu’il n’y a pas de traitement en cours.
De J25 à J27, l’éleveur réalise un nouvel un ajout de vitamine D3 (Calcibio) pour la
solidification des os.
De J28 à J33, un complément nutritionnel est ajouté dans l’eau : du Nuta-viaire pour apporter
des minéraux et des oligo-éléments aux dindonneaux.
De J34 à J38, ajout de Terrasol pour lutter contre une contamination des animaux par un
Colibacille.
De J39 à J42, un apport de Colistine est réalisé pour prémunir les animaux contre les
colibacilles, ce traitement est systématique.
A partir de J43, une supplémentation en cuivre est réalisée en cas de toux ou de diarrhées.
Les vaccins Dindoral et RTI sont réalisés systématiquement pour chaque lot : à J15 et
J42 pour le RTI et J31 pour le Dindoral. Ces deux vaccins permettent de prémunir les
dindonneaux contre les entérites hémorragiques et contre la Rhinotrachéite infectieuse.
15
L’eau de boisson, provenant d’un puits, est chlorée en permanence à l’aide d’une
pompe à chlore ; et lorsqu’il n’y a pas de traitement celle-ci est en plus acidifiée. Cette
acidification a pour objectif de réduire le pH de l’eau de boisson.
3 Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par L’ÉLEVEUR 1 est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour
de la mise en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
Tableau 5 : Procédure de nettoyage et désinfection de L’ÉLEVEUR 1.
Nettoyage et
désinfection du
bâtiment
date
Actions
J-18
J-18
départ des animaux
nettoyage des parois et des soubassements
J-17
curage du bâtiment (enlèvement de la
litière)
J-16
1ère désinfection par pulvérisation
Virkon ou similaire (action
bactéricide)
J-3
séchage du sol, mise en place de la litière,
des gardes et du matériel
chaux vive et soude caustique (J-17
à J-5)
2ème désinfection par dégagement d’une
réaction chimique
démontage du matériel
trempage pendant 24h dans un bac
eau, formol et permanganate
12h avant mise
en chauffe
J-18
Nettoyage et
désinfection du
matériel
Nettoyage et
désinfection des
canalisations
J-3
J-17
J-17
Lutte contre les
nuisibles
tous les
trimestres
mise en place du matériel dans le bâtiment
désinfection des canalisations pendant 1
jour
produit/matériel
Karcher
acide chlorhydrique
eau de javel dans le bac et mise en
route du circuit (retour au bac)
iode
rinçage des canalisations à l’eau claire
passage d’iode pendant quelques heures
rinçage des canalisations (1 à 3 fois)
dépôts d’appâts contre les rongeurs
entreprise spécialisée (CTH)
lutte contre les ténébrions
Produit utilisé : Salfact
Au vu de la procédure du N&D de L’ÉLEVEUR 1, celle-ci est effectuée correctement,
de plus, l’éleveur connaît sa procédure et les produits qu’il utilise. Par ailleurs, le N&D de ses
canalisations est un plus pour son élevage, la circulation de javel pendant un jour et le passage
d’iode permettent de décoller au maximum le biofilm et ainsi d’éviter le développement de
bactéries pathogènes dans les tuyaux.
3.1 Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
Les résultats de l’hygiénogramme sont représentés par le graphique 3.
16
Graphique 3 : Résultats de l’hygiénogramme de L’ÉLEVEUR 1.
Circuit aération
100
Ténébrions/Rongeurs
50
Circuit abreuvement
0
Souillures du bâtiment
Circuit alimentation
Le constat visuel du nettoyage et désinfection (N&D), réalisé par l’éleveur, est très bon
(170/200)
Les seuls points qui pourraient être améliorés sont :
!
souillure du bâtiment dû à la présence de poussière au niveau des tuyaux et des fils.
Or, comme son circuit d’aération est exempt de poussière, on peut émettre l’hypothèse
que la poussière a été apportée lors de la mise en place des copeaux de bois.
!
ténébrions/rongeurs : dès le démarrage on constate la présence de ténébrions dans le
bâtiment. L’éleveur nous a expliqué qu’il changeait régulièrement de produits contre
les ténébrions car il avait dû mal à les éliminer, et qu’il allait réaliser un traitement
après le démarrage. En effet, par la suite la quantité de ténébrions a diminué, mais ils
n’ont jamais été totalement éliminés.
b/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de constater
l’efficacité du N&D des canalisations.
La quantité de bactéries revivifiables à 22°C et 36°C est identique au sas et en bout de ligne,
cependant elle est négligeable (1 UFC/ml). Cela indique que le N&D des canalisations est
bien effectué (confirmé par la méthode de N&D) et permet une bonne élimination du biofilm ;
réduisant ainsi le risque de contamination de l’eau de boisson.
4 Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 4 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité sanitaire
par L’ÉLEVEUR 1.
17
Graphique 4 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 1.
chaussures/pédiluve
1
0,5
absence de cadavres
sas fonctionnel
0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
L’ÉLEVEUR 1 respecte très bien les règles d’hygiène et de sécurité, toutefois il faut
noter que l’éleveur n’a pas de tenue spécifique pour le bâtiment dinde et le nettoyage des
mains n’est pas systématique.
Il faut être attentif à ces deux dernier point sachant qu’il y a une autre production sur l’élevage
(bovin); en effet l’éleveur pourrait transporter des germes pathogènes entre ces bovins et ses
dindes. Alors même que ce risque est limité par l’utilisation du pédiluve.
4.2. Etat du sas
De plus, on peut suivre l’évolution de l’état de propreté du sas tout au long de l’étude
(graphique 5).
Graphique 5 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
5
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
En complément du respect des règles d’hygiène et de sécurité, on constate que l’état
du sas est, en moyenne, propre tout au long de l’enquête. Montrant que l’éleveur est soigneux
et consciencieux.
5. Consommation d’eau et d’aliment
La consommation d’aliment n’ayant pas été relevée, celle-ci ne pourra être analysée.
18
Trois aliments ont été distribués lors le l’étude :
!
Démarrage (miettes) de 0 à 22 jours
!
Croissance 1 (miettes) de 23 à 34 jours
!
Croissance 2 (granulés) de 35 à 42 jours
L’ÉLEVEUR 1 a relevé la consommation d’eau quotidienne de ses animaux, on
obtient alors le graphique 6.
g/animal
Graphique 6 : Consommation individuelle quotidienne en eau de 1 à 42 jours.
H
350
Cuivre
300
250
200 A
RTI
B
E
C
150
F
G
RTI
100
D
50
Acidification
0
1
Dindoral
Légende :
.A : natalyte
.B : nutaselen
.C : nutaselen et
calcibio
.D : tylan et
acidification
.E : calcibio et acide
(3 jours)
.F : nuta-viaire
.G : terrasol et
colistine
.H : colistine
1 34
Croissance
4 Démarrage
7 10 13 16 19 22Croissance
25 28 31
37 40 2
âge des dindonneaux
On observe de nombreuses chutes brutales de la consommation d’eau, celles-ci sont
dues au fonctionnement du bac. Lorsque le bac se rempli entièrement, il n’y a plus de passage
d’eau au niveau du compteur, d’où les valeurs nulles ou très faibles.
Cette courbe est donc indicative car elle est difficile à interpréter, les pics à J24 et J34 seront
les seuls à être pris en compte pour la suite.
On constate donc deux pics de consommation d’eau :
!
A J23-24 : cette légère sur-consommation d’eau n’est pas aisément explicable. Elle est
pourrait être liée à l’ajout de copeaux qui aurai pu entraîner une augmentation des
poussières ou également lié à la transition alimentaire (J23).
!
A J33 : cette sur-consommation d’eau est peut-être due au passage du motoculteur
(pour retourner la litière) qui a soulevé de la poussière on peut également constater
que cette sur-consommation coïncide avec la transition alimentaire (J35).
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 7 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
19
Graphique 7 : Evolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours.
120
9
8,5
peroxyde (mg/l)
100
60
8
0
80
3
0,1
0,1
0,2
7,5
0
1,5
7
6,5
40
6
20
5 Taux de chlore en
bout de ligne (mg/l)
Chloration
1
9
16
22
Zone de pH
recommandé en
élevage de volailles
5,5
Acidification
0
pH
29
âge des dindonneaux
37
43
peroxyde (mg/l)
pH
A J9, le pH est un peu élevé (7,8), mais revient dans la zone recommandée après
l’acidification (ACD2) à base de peroxyde d’hydrogène. C’est pourquoi on constate une
élévation de la quantité de peroxyde dans l’eau de boisson. Or cette valeur est très haute
comparée aux valeurs cibles conseillées en bout de ligne (10-40 mg/l).
Le taux de chlore est en quantité correct en bout de ligne (valeurs recommandés de 0,1
à 0,2 mg/l), sauf à J9 et J37 où il est inexistant. Ce constat peut suggérer un mauvais
fonctionnement de la pompe ou à un manque de chlore dans la pompe ; ou encore à une
neutralisation du chlore (par des teneurs en fer et/ou en nitrates élevée par exemple) lors de
son passage dans les canalisations.
La forte concentration de chlore à J1 pourrait s’expliquer par un réglage non optimisé de la
pompe à chlore lors de la mise en place des animaux.
6.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques partielles sont représentés dans le
graphique 8.
20
Graphique 8 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J16, J29, J43.
20
250
15
200
150
10
100
5
Acidification
50
0
1
Chloration
16
29
ASR, Entérocoques
intestinaux (UFC/100 ml)
revivifiables 68h (UFC/ml)
300
0
43
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
EI
L’eau de boisson des animaux est dépourvue d’ASR et d’entérocoques intestinaux
(teneur <1 UFC/100ml). En revanche à J16, le biofilm (bactéries revivifiables à 22°C) semble
s’être formé sur les parois des canalisations. Cette déposition semble avoir été limitée puis
éliminée par l’acidification.
7. Ambiance
7.1. Les températures
a/ Températures et ammoniac
Les températures prises dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 9.
21
°C
Graphique 9 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur.
52
48
44
40
36
32
28
24
20
T empérature mesurée
T empérature sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
T empérature consigne
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
Les températures mesurées et relevées par les sondes sont très proches, par conséquent
les sondes sont bien réglées et étalonnées.
Globalement, les températures mesurées suivent les températures de consigne sauf à
J29, où la température extérieure minimale est plus élevée que la température de consigne.
Dans ce cas, le manque de système de refroidissement peut expliquer la non maîtrise de la
température à cet âge là.
Par ailleurs, les températures mesurées sont un peu en deçà des températures conseillées
jusqu’à J22 où la tendance s’inverse ; mais celles-ci restent toutefois très proches.
L’éleveur a une gestion très correcte de sa température ambiante malgré un bâtiment
ancien. De plus, l’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est
représenté par le graphique 10. Sur ce graphique sont aussi notifiés les valeurs d’ammoniac
mesurées à J21, J36 et J42.
Graphique 10 : Evolution de la température de l’eau et de la litière.
Température mesurée
température (°C)
32
Température eau
Température litière
30
28
26
24
22
1
9
16
22
29
âge des dindonneaux
22
37
43
Les températures de l’eau et de la litière suivent la courbe de la température ambiante
mesurée. On constate juste une faible température de l’eau au démarrage due à une mise en
eau tardive (4h avant l’arrivée des dindonneaux) donc celle-ci n’a pas eu le temps de se
réchauffer.
Graphique 11 : Evolution de la teneur en ammoniac de l’air ambiant à J22, J37 et J43.
teneur en ammoniac (ppm)
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
22
37
43
âge des dindonneaux
De J22 à J37, on constate une forte augmentation de la teneur en ammoniac (5,7 vs
22,7 ppm), celle-ci peut être due au passage du motoculteur (J35-J37). Le retournement de la
litière provoquant un dégagement d’ammoniac à cause de la fermentation possible de la
litière. Cette augmentation continue, sans, toutefois, dépasser les valeurs seuils (25 ppm
pendant 8h consécutives), elle pourrait être due à une forte hygrométrie ambiante et à une
litière légèrement humide et croûtée.
b/ Température de chauffage : radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est prise en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 12.
Graphique 12 : Evolution de la température au niveau des radiants : à son aplomb, entre axe et entre
ligne.
température (°C)
40
35
à l'aplomb
entre axe
entre ligne
moyenne
30
25
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
23
Les trois températures suivent la même évolution, la chaleur, qui est relativement
homogène, se diffuse correctement dans l’ensemble du bâtiment. Les dindonneaux ont donc
une aire de vie où la température est globalement homogène.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 13.
Graphique 13 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
% d'humidité
70
60
50
Hygro mesurée
40
Hygro sonde
30
normes conseillées
20
10
0
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
L’hygrométrie mesurée et celle relevée par les sondes sont totalement différentes, la
sonde hygrométrique du bâtiment semble avoir un fonctionnement aléatoire.
L’hygrométrie du bâtiment est très irrégulière lors de l’étude, et ne suit pas du tout la
courbe théorique jusqu’à J37 ; ceci pourrait être expliqué par la vétusté du bâtiment ou au
fonctionnement de la ventilation.
7.3. Luminosité
Le graphique 14 représente la luminosité prise en trois points différents : à l’aplomb de
la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes néons.
Graphique 14 : Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
14
luminosité (lux)
12
10
aplomb
entre axe
8
6
entre ligne
4
2
0
1
9
22
37
âge des dindoneaux
24
43
Lors des visites à J16 et J29, les animaux étaient en phase obscure du programme
lumineux, ces mesures ne sont donc pas utilisées pour l’analyse. On constate une réduction
très importante de la luminosité dès la première semaine ; puis une stabilisation à 3-4 lux afin
d’éviter le picage.
7.4. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 15.
Graphique 15 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
8
épaisseur (cm)
7
Ajout de copeaux
Motoculteur
6
5
4
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
Dès la première semaine, la litière se tasse beaucoup, puis son épaisseur augmente de
nouveau grâce à l’ajout de copeaux de bois. Elle continue à se tasser sous le poids des
animaux jusqu’au passage du motoculteur qui permet d’aérer la litière et de l’homogénéiser
sur l’ensemble du bâtiment, d’où une épaisseur plus importante à J43.
Par ailleurs, l’état de la litière reste stable jusqu’à la 7ème semaine, où elle commence
un peu à se dégradée : elle est humide et croûtée au niveau des plassons.
L’éleveur est attentif à l’état de sa litière, tant au niveau de sa répartition au sein de bâtiment
que de sa dégradation par une maîtrise correcte de son ambiance (température, ventilation...)
8. Evolution du matériel
Les animaux grandissent de fait, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui
laisse une marge de manœuvre de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée
comme inadaptée à l’âge de l’animal.
Le graphique 16 représente les écarts entre l’âge réel et théorique des animaux pour un
accès optimal aux mangeoires.
25
Graphique 16: Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
écart entre l'âge théorique et
l'âge des dindonneaux (jours)
Réglage
34
30
26
22
18
14
10
6
2
-2
-6
-10
Mise en place de
mangoires plus
hautes
1
9
16
22
Démarrage
29
37
Croissance 1
43
Temps permis pour
modifier la hauteur
des mangeoires
Croissance 2
âge des dindonneaux
Au démarrage, les becquées sont bien réglées, ensuite elles sont trop basses par rapport
à l’âge des animaux. Les becquées sont alors remplacées par des mangeoires plus hautes, qui
sont trop hautes par rapport à l’âge des dindonneaux. Puis cette différence de hauteur
diminue, après le réglage effectué par l’éleveur.
La hauteur des mangeoires est donc réglée une seule fois en 6 semaines.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoires ou par abreuvoirs respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 17).
effecti/matériel
Graphique 17 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
180
160
140
Effectif/mangeoires
120
100
80
60
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
Effectif/becquées
40
20
0
1
9
16
22
29
37
43
âge des dindonneaux
Que ce soit pour les mangeoires ou les abreuvoirs, l’effectif par matériel est inférieur
aux normes conseillées par le CIDEF.
L’élevage possède assez de mangeoires et d’abreuvoirs par rapport à l’effectif considéré.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
26
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 18.
Graphique 18 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez L’ÉLEVEUR 1.
20
B
A
10
RTI
Cu
Croissance 2
40
34
25
22
19
Croissance 1
16
13
10
7
4
Démarrage
H
G
F
37
E
Acidification
31
0
D
28
C
5
1
nombre de morts
15
Légende :
.A : natalyte
.B : nutaselen
.C : nutaselen et
calcibio
.D : tylan et
acidification
.E : calcibio et aci
(3 jours)
.F : nuta-viaire
.G : terrasol et
colistine
.H : colistine
âge des dinonneaux
Dindoral
mâle
femelle
Globalement, l’élevage de L’ÉLEVEUR 1 a peu de mortalité : un peu de mortalité la
première semaine puis une faible mortalité tout au long de l’étude. Sinon rien à signaler
jusqu’à 42 jours.
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des
animaux. Celles-ci sont représentées dans le graphique 19.
Graphique 19 : Poids des dindonneaux à trois pesées : J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données
BUT9.
poids en grammes
2500
2000
1500
Poids moyen
1000
normes (g)
500
0
1
2
3
numéro des pesées
Le poids des dindonneaux est un peu en dessous des normes BUT9 et l’écart
augmente, de 220g à 22 jours et de 255g à 42 jours.
Cependant, le lot de dinde a de bons résultats avec une homogénéité correcte aux trois pesées.
27
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
16,35 €/m²
16,43 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
Légende :
.A : natalyte
.B : nutaselen
.C : nutaselen et
calcibio
.D : tylan et
acidification
.E : calcibio et
acide (3 jours)
.F : nuta-viaire
.G : terrasol et
colistine
.H : colistine
% fientes humides
Graphique 20 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
G
C
Acidification
D
RTI
Démarrage
E
F
Dindoral
Croissance 1
H
RTI
Croissance 2
âge des dindonneaux
Dans cet élevage, on ne constate pas d’épisodes de fientes humides (plus de 50% de
fientes humides), mais on observe quelques petits pics.
A J16, on a une augmentation du pourcentage de fientes humides, qui pourrait correspondre à
l’apparition des revivifiables à 22°C dans l’eau de boisson.
Ce pourcentage de fientes humides diminue lors de l’acidification.
L’augmentation entre J25-27 est sans doute liée à une forte consommation d’eau observée lors
de cette période.
Et le pic à J32-34 correspond à un épisode de forte température et à une forte augmentation de
la consommation en eau, ce pic pourrait également être lié à la transition alimentaire (J33). Il
semblerait que cette phase d’augmentation soit ralentie puis diminuée par le traitement à la
colistine.
28
II- Résultats et analyses de l’élevage 2
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
Cet élevage est localisé à Verdes (41). L’ÉLEVEUR 2 possède deux bâtiments dinde
(conduite en bande unique), dont il s’occupe avec son père. Il ne possède pas d’autre
production animale. Le bâtiment enquêté a été construit en 1986, sa surface totale est de 995
m². Il est de type obscur équipé d’une ventilation statique à régulation complète, le sol est
en terre battue. En 1998, des brasseurs d’air ont été ajoutés au bâtiment. L’eau de boisson
provient du réseau public. Les principales caractéristiques du bâtiment et du matériel sont
décrites dans l’annexe et analysées dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau »
permet de d’évaluer les risques liés au circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion de l’éleveur
Le diagnostic ambiance permet de mettre en évidence les points critiques liés au bâtiment
(conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 2 gère le
bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 21 et
22.
Graphique 21 : Evaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
B san
Hygiène
Ventil
Ambiance
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Refr
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 22 : Gestion de l’atelier par l’éleveur.
La note moyenne attribué au bâtiment est satisfaisante (3/5).
Seulement, ce diagnostic ambiance met en évidence plusieurs points critiques du bâtiment :
!
Age (1986) et type du bâtiment.
!
Isolation - Etanchéité
!
Implantation du bâtiment et type de ventilation
Il faut noter une gestion de l’ambiance correcte (3/5) par l’éleveur. De plus, les
barrières sanitaires semblent respectées par celui ci (ramassage des cadavres, accès,..) et
équipements (matériaux bâtiment, silos, plateforme..) sont facilement nettoyables.
29
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par l’éleveur
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se faisant
de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus basse
au point le plus sûr.
Le système d’abreuvement de ce bâtiment est un double circuit avec retour au bac (bypass), équipé d’un circulateur et d’un compteur
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant du réseau public, d’où
l’assurance d’une eau, entrant dans le bâtiment, de qualité bactériologique correcte.
L’analyse physico-chimique révèle une eau « très dure » (25,5 d° : eau très dure au
delà de 18 d°). La dureté de l'eau est une mesure qui désigne sa teneur en calcium et
en magnésium.
!
Le circuit de distribution de l’eau dans le bâtiment (double circuit avec retour au bac)
est bien conçu (matériaux,..), facile à nettoyer et a un très faible risque de
contamination externe. Toutefois, la longueur du circuit peut être source de
problème.
!
Aucun traitement permanent n’est effectué sur l’eau afin d’en améliorer sa qualité
bactériologique ou physico-chimique. L’éleveur réalise une analyse de qualité d’eau
une fois par an.
!
Le matériel de dosage utilisé pour la réalisation des traitements par l’eau est peu
fiable (bac), difficilement nettoyable, ce type de dispositif ne garantit pas l’efficacité
du traitement, des contrôles sont nécessaires pour s’en assurer.
!
La circulation de l’eau dans le bâtiment se fait par 2 lignes. La conception, le système
de contrôle et l’entretien du circuit d’abreuvement semblent corrects (4/13).
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
Tous les traitements cités ci dessous sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J4 à J7, ajout de Tylan de manière à contrer les problèmes de diarrhées constatées.
De J9 à J11, un ajout systématique d’iode afin d’assainir les canalisations.
A J17, rappel du vaccin RTI.
De J18 à J19, addition de B max aviaire+ métasol afin de consolider l’ossification des pattes.
De J41 à J42, l’éleveur effectue un traitement au Prima FLG+vitamine C+acide organique
avec une peroxydation avec de l’Oxypur de l’eau afin d’enrayer un passage
d’histomonose.
L’éleveur réalise des traitements ponctuels de l’eau de boisson par peroxydation et avec de
l’acidocuivre en fonction de l’état de la litière.
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle suivie
par cet éleveur est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour de la mise
en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
30
Tableau 6 : Procédure de nettoyage et désinfection de l’éleveur.
N&D du
bâtiment
date
J-21
J-20
actions
produit/matériel
Désinsectisation
Lavage, Curage, Balayage soubassements
Chaux vive
Aceptol
Désinfection
Mise en place litière
J0
Mise en place de animaux
Démontage
Lavage
Rinçage
Vidange et fumigation des silos
N&D du
matériel
N&D des
canalisations
Lutte contre
les nuisibles
Produit antibactérien
Eau chlorée
Décanet (Soude et acide)
Pendant le lot
dépôt d’appâts contre les rongeurs
Eleveur
Le N&D du bâtiment, matériel et canalisations est effectuée par l’éleveur.
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
L’hygiénogramme est un contrôle visuel de l’état de propreté du bâtiment et des équipement
au moment de la mise en place. Son résultat est représenté par le graphique 23.
Graphique 23 : Résultats de l’hygiénogramme de l’éleveur.
Ténébrions/Rongeurs
Souillures du bâtiment
Circuit aération
100
80
60
40
20
0
Circuit abreuvement
Circuit alimentation
L’hygiénogramme de l’élevage de L’ÉLEVEUR 2 est de 150/200, cette note est très
satisfaisante.
Les points forts mis en évidence dans cet hygiénogramme sont :
- le circuit d’abreuvement (bac et abreuvoirs propres).
- la lutte contre les ténébrions, aucun insecte n’a été observé à la mise en place.
31
Cette notation met en évidence deux paramètres moins bien maîtrisés.
!
Le circuit d’aération : présence de poussières. Cela peut signifier que le nettoyage
n’a pas permis d’éliminer toute la poussière, ou lorsque la litière ou la chaux a été
mise en place celles-ci ont pu véhiculer de la poussière, qui se serait redéposée sur le
circuit d’aération.
!
Le circuit d’alimentation: présence de poussières au niveau des trémies. En
revanche, aucunes souillures présentes au niveau des mangeoires.
c/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état
de propreté des canalisations. Les résultats sont représentés dans le graphique 24.
Graphique 24 : Quantité de bactéries revivifiables à 22°C et à 36°C à J1 au sas et en bout de ligne chez
l’éleveur.
35
30
UFC/ml
25
20
15
10
5
0
sas
revivifiables à 22°C
bout ligne
revivifiables à 36°C
Les analyses bactériologiques de l’eau, réalisées lors de la mise en place, ont montré qu’elle
était dépourvue d’Escherichia coli, de bactéries coliformes, de spores anaérobies sulfitoréducteurs (ASR) et d’entérocoques intestinaux au sas et en bout de ligne à J1.
L’analyse de l’eau prise au sas, à J1, contient quelques bactéries revivifiables (à 22°C et
36°C), alors qu’en bout de ligne, elles sont quasi inexistantes (<2 UFC/ml).
Cette observation laisse penser que le N&D des canalisations est efficace pour réduire les
bactéries revivifiables (constituant le biofilm).
Par conséquent, l’eau distribuée aux dindonneaux à J1 ne contient pas des
microorganismes indésirables.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 25 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaires par l’éleveur.
32
chaussures/pédiluve
1,0
0,5
cadavre dans le sas
sas fonctionnel
0,0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
Graphique 25 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage.
Certaines règles sanitaires sont respectées, elles permettent d’éviter l’introduction d’agents
contaminants extérieurs vers l’élevage (entrée par le sas, changement de chaussures).
Cependant, il faut noter quelques points critiques :
- le sas n’est pas séparé en 2 aires.
- parfois stockage de cadavres dans le sas (possibilité de contamination de l’élevage par le
sas).
- équipement du sas.
Ce non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels pathogènes. Il faut également être
vigilant au changement
4.2. Etat du sas
Les barrières sanitaires sont efficaces lorsque l’état de propreté du sas est satisfaisant
(graphique 26).
Graphique 26 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
33
L’état du sas se dégrade au fur et à mesure de l’enquête. La propreté du sas est tout
juste satisfaisant. Son entretien régulier permettrait de renforcer les barrières sanitaires.
Ainsi, les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un
risque important de contamination.
5. Consommation d’eau et d’aliment
Cet éleveur a relevé quotidiennement ses quantités d’eau et d’aliment consommées
grâce à des compteurs, ces consommations sont représentées sur le graphique 27.
Lors de la période d’étude, les animaux ont reçu trois types d’aliments :
" Démarrage (miettes farineuses) de 1 à 21 jours
" Croissance 1 (miettes) de 22 à 40 jours
" Croissance 2 (granulés) à partir de 41 jours
Graphique 27 : Consommation individuelle quotidienne en eau et en aliment de 1 à 42 jours.
800
700
600
Histomonose
D
g/animal
500
400
RTI
300
C
200
A
B
100
40
Croiss2
37
34
31
28
25
22
19
Croissance 1
16
13
10
7
Démarrage
4
1
0
âge des dindonneaux
conso eau/A
conso alim/A
Légende :
- A : Tylan
- B : Iode
- C : Bmax aviaire+métasol
- D : Prima FLG+vitC+acide
34
Les consommations individuelles d’eau et d’aliment augmentent progressivement en fonction
de l’âge des animaux.
On note de nombreuses chutes brutales de la consommation d’eau, celles-ci sont dues au
fonctionnement du bac. Lorsque le bac se rempli entièrement, il n’y a plus de passage d’eau
au niveau du compteur, ce qui explique les fluctuations observées.
Cette courbe est donc indicative car elle est difficile à interpréter, le pic à J30 est le seul à être
pris en compte pour la suite. A J30, cette forte sur-consommation d’eau n’est pas aisément
explicable. Elle ne peut être mise en relation avec une élévation de la température ambiante.
Toutefois, elle est pourrait être liée à l’ajout de copeaux qui aurai pu entraîner une
augmentation des poussières ou également liée à la diminution de la consommation d’aliment
constatée à cet âge.
Pour ce qui est de l’aliment, la consommation journalière des animaux varie ponctuellement.
En effet, nous tenterons d’expliquer trois chutes de consommation d’aliment :
A J20 : cette sous-consommation d’aliment est peut-être mise en relation avec la transition
alimentaire (passage de miettes farineuses aux miettes). Ce changement de présentation de
l’aliment, pourrait avoir perturbé les animaux.
A J38 : la faible consommation d’aliment observée à cet âge, correspond à l’apparition de
l’histomonose dans l’élevage, ceci peut être le critère explicatif de la sous consommation
alimentaire.
A J41 : de la même manière qu’à J20, cette sous-consommation d’aliment est peut-être mise
en relation avec la transition alimentaire (passage de miettes aux granulés). Ce changement de
présentation de l’aliment, pourrait avoir perturbé les animaux.
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 28 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
Graphique 28 : Evolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours
d’âge.
12
9
peroxyde (mg/l)
B
RTI
8
8
7,5
6
7
6,5
4
6
2
0
Légende :
8,5
10
pH
Zone de pH
recommandé en
élevage de volailles
- A : Tylan
- B : Iode
- C : Bmax
aviaire+métasol
- D : Prima
FLG+vitC+acide
5,5
5
Peroxyde
1
10
17
25
31
âge des dindonneaux
39
42
peroxyde
pH
35
Le pH de l’eau est relativement élevé (en 7,5 et 8) par rapport aux recommandations usuelles
(pH=6-7), ce qui peut constituer un terrain favorable au développement de bactéries
pathogènes et/ou indésirables. Nous constatons que l’ajout de peroxyde à J1 et à partir de J41
permet de diminuer légèrement le pH, mais ne permet pas d’atteindre le pH objectif de 6,5. Il
ne faut pas oublier que l’usage premier du peroxyde est l’entretien des canalisatio est non la
réduction du pH. L’ajout d’Oxypur à J1 et J40, est vérifiée par l’augmentation de la quantité
de peroxyde présente dans l’eau de boisson, 10mg/L, équivalente à la dose conseillée en bout
de ligne.
6.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques sont représentés dans le graphique 29.
200
4,5
180
4
160
3,5
140
3
120
2,5
100
2
80
1,5
60
40
1
20
0,5
0
Peroxyde
revivifiables à 22°C
1
ASR
Peroxyde
17
31
ASR et Entéro.intestinaux
(UFC/100ml)
revivifiables 68h à 22°C (UFC/ml)
Graphique 29 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J15, J28, J42.
0
42
âge des dindonneaux
Entéro. intestinaux
La quantité de bactéries revivifiables augmente avec l’age des animaux, le biofilm s’installe
dans les canalisations. A J42, la teneur en bactéries revivifiables de l’eau chute après
administration de peroxyde, dont le but est l’entretien des canalisations en cours de bande.
Cette action est efficace. Nous remarquons l’apparition d’une faible quantité d’Entérocoques
Intestinaux (4UFC/100mL) dans l’eau à J42, ce dernier constat est difficilement explicable.
Par ailleurs, tout au long de l’étude, l’eau est exempte d’ASR.
7. Ambiance
7.1. Les températures
a/ Température et ammoniac
Les températures prises dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 30.
36
°C
Graphique 30 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur.
45
40
35
30
25
20
15
10
5
Température mesurée
Température sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
Les températures mesurées et relevées sur le boîtier sont très proches, les sondes semblent
donc bien étalonnées. Les températures appliquées sont, jusqu’à J17, en deçà des
températures conseillées par le CIDEF, puis à partir de J31, elles sont supérieures aux normes.
b/ Température de chauffage : radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est pris en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 31.
Graphique 31: Evolution de la température au niveau des radiants : moyenne entre les mesures à son
aplomb, entre axe et entre ligne.
Arrêt des radiants
température (°C)
45
40
à l'aplomb
entre axe
entre ligne
moyenne
35
30
25
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
A J1, la température à l’aplomb des radiants est de 37°C, il est conseillé une température de
42°C par le CIDEF. Les températures entre axe et entre ligne suivent la même évolution et
sont très proches ; la diffusion de la chaleur dans le bâtiment est donc correcte. Les radiants
étant arrêtés après J31, une température moyenne est prise au niveau des animaux, celle-ci
correspond à la température mesurée au niveau des sondes ; il semblerait donc que la
température soit homogène dans le bâtiment à partir cet age.
37
Graphique 32 : Evolution de la température de l’eau et de la litière et valeurs d’ammoniac mesurées à
trois temps.
Température mesurée
34
Température eau
32
température (°C)
Température litière
30
22
28
36
33
39
42
26
24
22
1
10
17
25
31
âge des dindonneaux
M esures d'ammoniac
à 21, 36 et 42 jours
A J1, la température de l’eau est assez élevée par rapport aux valeurs recommandées par le
CIDEF (16°C-18°C). Les courbes de températures de l’eau et de la litière suivent la même
tendance, ce qui est logique. Les teneurs d’ammoniac mesurées sont supérieures aux valeurs
maximales conseillées pour l’homme (25 ppm pour 8 heures consécutives), il y a donc risque
de problèmes respiratoires pour les animaux comme pour l’éleveur.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 33.
Graphique 33 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
% d'humidité
70
60
50
Hygro mesurée
40
normes conseillées
30
20
10
0
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
Jusqu’à J31, l’hygrométrie du bâtiment est supérieure aux normes conseillées par le CIDEF.
Ensuite, l’humidité contenu dans l’air ambiant du bâtiment, correspond aux valeurs
recommandées.
38
7.3. Luminosité
Le graphique 34 représente la luminosité prise en trois points différents du bâtiment : à
l’aplomb de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes d’ampoules.
Graphique 34: Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
30
luminosité (lux)
25
20
aplomb
15
entre axe
entre ligne
10
5
0
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindoneaux
L’intensité lumineuse diminue très fortement (20 lux à 5 lux) dès la première semaine d’âge
puis une stabilisation à 5-7 lux afin d’éviter le picage et la consommation de litière. La
luminosité est homogène dans le bâtiment, très peu de différence entre les lieux de mesures
excepté à l’aplomb.
7.3. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 35.
Graphique 35 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
épaisseur (cm)
7
6
Ajout de copeaux
5
4
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
L’épaisseur de la litière (copeaux) diminue progressivement à cause du piétinement par les
animaux. L’ajout de copeaux est lié avec l’état de la litière, en effet à J25 celle-ci est humide
en relation avec un épisode de fientes humides.
Cependant l’état de la litière continue à se
détériorée jusqu’à être grasse et collante à J43. Cette dégradation est certaine due à la
contamination des animaux par histomonose.
39
8. Evolution du matériel
Comme les animaux grandissent, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui peut
laisser une marge de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée comme
inadaptée à la taille de l’animal. Le graphique 36 représente les différences entre l’âge réel
des animaux et l’âge théorique d’accès aux mangeoires.
Graphique 36 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
22
Réglage hauteur
18
14
10
6
2
-2
-6
Démarrage
1
10
Croissance 1
17
25
31
âge des dindonneaux
Cr2
39
42
Temps permis
pour modifier la
hauteur des
mangeoires
La hauteur des mangeoires est réglée de manière satisfaisante pas l’éleveur de jusqu’à J21,
ainsi tous les animaux ont accès aux assiettes. A partir de J31, l’écart est important, le réglage
des mangeoires, elles sont trop hautes, n’est pas optimal en fonction des besoins des animaux.
Par conséquent, tous les animaux ne peuvent pas s’alimenter, accentuant ainsi l’hétérogénéité
du lot.
On peut vérifier si l’effectif par mangeoire ou par abreuvoir respecte les normes
conseillées par le CIDEF (graphique 37).
effectif/matériel
Graphique 37 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Effectif/assiettes
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
Effectif/becquées
1
10
17
25
31
39
42
âge des dindonneaux
Malgré ce problème de hauteur des mangeoires, celles-ci sont en quantité suffisante
par rapport au nombre d’animaux présents dans le bâtiment, en moyenne il y a 50 sujets
par mangeoire, ce qui est environ 2 fois moins que la norme conseillée. Cependant même si la
multiplication des points d’alimentation peut engendrer une meilleure consommation, elle
40
peut aussi entraîner du gaspillage. Les effectifs par abreuvoirs correspondent aux normes, il
y a suffisamment de matériel d’abreuvement, excepté au démarrage, où le nombre d’abreuvoir
présent est largement inférieur aux normes (1 abreuvoir pour 160 animaux contre 1 pour 100
selon la norme).
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 38.
Graphique 38 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez L’ÉLEVEUR 2.
20
D
Histomonose
15
10
A
C
âge des dinonneaux
Cr
40
37
34
28
25
22
19
Croissance 1
16
13
7
Dém arrage
4
1
0
RT
31
B
5
10
nombre de morts
25
mâle
femelle
Légende :
- A : Tylan
- B : Iode
- C : Bmax aviaire+métasol
- D : Prima FLG+vitC+acide
Nous constatons trois périodes de mortalité accrue:
A J1-J13 : mortalité atteignant les deux sexes et réduite successivement par le Tylan et l’iode,
cette perte peut être expliquée par la mort progressive des petits et des pédaleurs qui ne sont
pas éliminés dans cet élevage. Entre J22-25 : mortalité atteignant uniquement les femelles
A partir de J38 : mortalité élevée liée à l’histomonose
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des animaux.
41
Graphique 39 : Poids des dindonneaux à trois pesées : J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données
BUT9.
2380
poids en grammes
2500
2000
1646
1500
Poids moyen
1000
normes (g)
831
660
500
69
70
0
1
2
3
numéro des pesées
Les dindonneaux ont un poids correct à J1 et ils ne semblent pas affaiblis par le transport.
A J21, les dindonneaux du lot suivi sont plus lourds (171g) que le poids conseillé par BUT9 à
cet age. Ensuite à la dernière pesée, la tendance s’inverse et l’écart se creuse (-734g), ceci
pouvant s’expliquer par les problèmes sanitaires (histomonose) subis par les animaux dès
J37. L’homogénéité du lot à J21 et J42 est de 88%.
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
Pas de donnée
13,66 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
Graphique 40 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
100
90
% fientes humides
80
Légende :
70
60
50
RTI
40
30
20
C
Histom onose
D
B
10
0
Croissance 1
Démarrage
10
12
14
16 18
20
22
24
26
28
30
âge des dindonneaux
42
32
Cr2
34 36
38
40
42
- A : Tylan
- B : Iode
- C : Bmax aviaire+métasol
- D : Prima FLG+vitC+acide
La réalisation de ce graphique est basée jusqu’à J23 sur les données chiffrées notées par
l’éleveur d’après les résultats de l’élancobox, ensuite nous n’avons plus de données
quotidiennes, l’éleveur a extrapolé l’humidité des fientes sur la période J24-J42.
Dans cet élevage, un seul passage de fientes humides constaté sur la période J26-J30. Ce pic
coïncide avec une diminution de la consommation d’aliment, une augmentation de la
consommation d’eau.
A J17, on a une augmentation du pourcentage de fientes humides, qui pourrait correspondre
au moment du rappel du vaccin RTI. Ce pourcentage de fientes humides diminue après le
traitement au Bmax aviaire + métasol.
III- Résultats et analyses de l’élevage 3
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
L’élevage de L’ÉLEVEUR 3est situé à Nourray (41). L’ÉLEVEUR 3possède, sur ce
site, 2 bâtiments volailles dont il s’occupe avec un salarié. Lors de la mise en place du
bâtiment suivi, le second hébergeait des poulets de chair. Le démarrage du lot de dindes
étudié se fait en double densité, puis l’éleveur réalise un desserrage à J28.
Le bâtiment enquêté a été construit en 1987, sa surface est de 1 240 m². En 1992,
celui-ci est transformé en bâtiment dynamique avec une extraction monolatérale, c’est un
bâtiment de type Colorado. Les principales caractéristiques du bâtiment et du matériel sont
décrites dans l’annexe et analysées dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau »
permet de d’évaluer les risques liés au circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion par M. CONAN
Le diagnostic « ambiance » permet de mettre en évidence les points critiques du
bâtiment (conception, matériel...) mais également la manière dont l’éleveur gère le bâtiment et
son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 41 et 42.
Graphique 41 : L’évaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
Hygiène
B san
Ventil
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Ambiance
Refr
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 42 : Gestion de l’atelier par M. CONAN
43
D’après le diagnostic ambiance, le bâtiment présente plusieurs points critiques :
!
Age du bâtiment (1987)
!
Aptitude à la décontamination : matériaux difficilement nettoyables.
!
Etanchéité - isolation : bâtiment peu étanche (point de condensation au niveau des
soubassements et des pignons).
Ce diagnostic met également en évidence plusieurs points forts du bâtiment :
!
Système de ventilation : système, rénové en 1992, efficace et un bon réglage de la
part de l’éleveur.
!
Régulation et Sécurité
Ainsi, après rénovation, le bâtiment garantit une bonne maîtrise de l’ambiance. L’éleveur
possède donc un équipement efficace, et il gère parfaitement son outil (ambiance : 4,5/5).
Cependant, l’hygiène et la maîtrise des barrières sanitaires sont peu suivies (hygiène :
2,5/5) ; Afin de limiter les risques, il faudrait peut être envisager une rénovation du sas ainsi
qu’un meilleur entretien et drainage des abords.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par L’ELEVEUR 3
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement et la qualité de
l’eau; la notation se faisant de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le
moins sûr, et la plus basse au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points forts sont mis en évidence :
!
L’éleveur utilise l’eau du réseau public, d’où l’assurance d’une eau, entrant dans le
bâtiment, de qualité bactériologique correcte.
!
Le circuit de distribution de l’eau vers le bâtiment est direct et sans jonction, ni
raccord avec un autre réseau. Il y a donc peu de risque de contamination du circuit.
!
Le circuit d’abreuvement dans le bâtiment (double circuit bouclé avec retour au bac)
est correctement conçu (peu de « bras morts ») et l’intérieur des canalisations semble
dépourvu de dépôt (note de 1/5).
En revanche, le nettoyage et d’entretien du matériel de dosage (bac à eau) semble mal
maîtrisé. Toutefois, l’éleveur utilise et gère correctement son système d’abreuvement (note de
2/6).
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
Tous les traitements sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J2 à J7, l’éleveur réalise un traitement au Tylan en systématique pour éviter les problèmes
de diarrhées dès les premiers jours, souvent observées en élevage de dindes.
De J8 à J11, c’est un traitement prophylactique avec des apports nutritionnels : de Vit E, Nutri
D3, Calciférol et du Tecoselen pour la solidifier les os et limiter les risques de
problèmes cardiaques (« cœur rond »).
De J22 à J25, un traitement avec de l’acide oxolinique a été mis en place après la détection de
colibacilles.
De J30 à J32, ajout d’oligo-éléments (Methioligo), également de minéraux et vitamine B
(Proli B) qui ont un effet cicatrisant sur les coussinets des pattes. Traitement
ponctuel lorsque l’éleveur estime que l’état de la litière peut induire des
44
problèmes aux pattes des dindonneaux, seulement ce traitement est
systématique lorsque le bâtiment démarre en double densité.
A partir de J41, L’ÉLEVEUR 3ajoute du cuivre à l’eau de boisson car il a détecté des fientes
humides.
Aucun traitement n’est réalisé pour améliorer la qualité bactériologique ou physicochimique de l’eau de boisson.
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par L’ÉLEVEUR 3 est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour
de la mise en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée. Dans ce cas particulier,
il est important de noter que cet éleveur fait appel à une entreprise spécialisée pour le N&D de
son bâtiment.
Tableau 7 : Procédure de nettoyage et désinfection de L’ÉLEVEUR 3.
Nettoyage et
désinfection du
bâtiment
Nettoyage et
désinfection du
matériel
date
J-20
J-20
J-19
J-16
J-16
J-7
J-2
J-1
actions
départ des animaux
désinsectisation
lavement des soubassements
1er lavage et curage
1ère désinfection
mise en place de la paille
désinsectisation
2ème désinfection par fumigation
J-16
matériel est démonté et sorti du
bâtiment
curage
trempage dans une solution
désinfectante
mise en place du matériel dans le
bâtiment
nettoyage par passage d’une base puis
d’un acide désinfectant
J-2
Nettoyage et
J-20
désinfection
des
canalisations
J-2
désinfection
Lutte contre les pendant le lot dépôt d’appâts contre les rongeurs
nuisibles
J-2
produit de lutte contre les ténébrions
produit/matériel
Actoguard (éleveur)
Kascher (éleveur)
Entreprise Laprovol
Entreprise Laprovol
Eleveur
Kascher
Aceptol 2000
Base et acide
Iode
Actoguard
Le N&D de ce bâtiment est correct et respecte les règles conseillées par le CIDEF, et
les canalisations sont nettoyées de manière à réduire au maximum le biofilm (la base permet
de décrocher le biofilm et l’acide détartre les canalisations).
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
Les résultats de l’hygiénogramme sont représentés par le graphique 43.
45
Graphique 43 : Résultats de l’hygiénogramme de L’ÉLEVEUR 3.
Circuit aération
100
50
Ténébrions/Rongeurs
Circuit abreuvement
0
Souillures du bâtiment
Circuit alimentation
L’ÉLEVEUR 3 a une note globale d’hygiénogramme de 153/200, ce qui est une note
satisfaisante, et ne présente pas de points critiques particuliers.
Le N&D des circuits et de l’intérieur du bâtiment semblent corrects ainsi que la lutte contre
les nuisibles, en effet ils sont réalisés par une entreprise spécialisée.
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés dans le
graphique 44.
Graphique 44 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 3.
sas
100
50
socle des par ois
par oi
0
mangeoir e
abr euvoir
Le résultat des boîtes de contact permet de confirmer que le nettoyage du bâtiment a
permis d’éliminer les bactéries indésirables ou pathogènes de la surface des parois du
bâtiment (en hauteur et sur les socles), et sur le matériel. Le sas, quant à lui, a une note
moyenne (nettoyage éleveur).
Or ceci pourrait être néfaste à l’élevage, en effet le sas est une barrière sanitaire
(limiter l’arrivée de contaminants éventuels), or puisque celui-ci est déjà sale et contaminé au
démarrage, cela pourrait occasionner des problèmes sanitaires par la suite, les barrières
n’étant pas correctement respectées.
46
c/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état
de propreté des canalisations. Les résultats sont représentés dans le graphique 45.
Graphique 45 : Quantité de bactéries dans l’eau à J1 au sas et en bout de ligne chez M. CONAN.
400
120
UFC/ml
300
100
revivifiables à 22°C
200
revivifiables à 36°C
80
60
40
100
sas
20
bout de ligne
0
0
sas
bout ligne
E. coli
BC
ASR
S
EI
La qualité de l’eau au sas à J1 ne présente pas de bactéries revivifiables, alors qu’en
bout de ligne elles sont présentes (>300 UFC/ml). On retrouve également des ASR et une
faible quantité d’Entérocoques intestinaux (EI) en bout de ligne.
On peut supposer que le nettoyage des canalisations n’est pas suffisant pour réduire voire
éliminer les bactéries revivifiables (constituant le biofilm), et qu’en plus il y a présence de
bactéries pathogènes.
C’est-à-dire que dès J1, l’eau distribuée aux dindonneaux n’est pas de qualité correcte,
malgré une procédure de N&D des canalisations qui semble correcte (réalisée par une
entreprise spécialisée), et pourrait entraîner un déséquilibre de la flore digestive des jeunes
animaux aboutissant à des diarrhées et de la mortalité.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 46 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaire par L’ÉLEVEUR 3.
47
Graphique 46 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 3.
chaussures/pédiluve
1
1
absence de cadavres
sas fonctionnel
0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
D’après ce graphique, les règles sanitaires respectées sont l’entrée par le sas et le
changement de chaussures pour entrer dans le bâtiment.
Cependant, il faut noter quelques points critiques :
- le sas n’est pas séparé en 2 aires
- parfois stockage de cadavres dans le sas
Ce non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels contaminants. Il faut également être
vigilant au changement de tenue et au lavage des mains.
4.2. Etat du sas
L’évolution de l’état de propreté du sas au cours de la bande est représentée par le
graphique 47.
Graphique 47 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
Le plus propre
5
4
3
2
1
0
1
8
14
22
27
âge des dindonneaux
48
34
43
Globalement l’état du sas est très peu satisfaisant ; ceci renforce les conclusions précédentes :
le rôle du sas n’est pas respecté, il n’y a donc pas de barrières sanitaires.
5. Consommation d’eau et d’aliment
Cet éleveur a relevé quotidiennement ses quantités d’eau et d’aliment consommées
(graphique 48).
Lors de la période d’étude, les animaux reçoivent 3 aliments :
" Démarrage (miettes) de 0 à 21 jours
" Croissance 1 (granulés) de 22 à 39 jours
" Croissance 2 (granulés) à partir de 40 jours
Graphique 48 : Consommation individuelle quotidienne en eau et en aliment de 1 à 42 jours.
450
400
Colibacilles
350
D
g/animal
300
C
250
E
200
B
Légende :
.A : Tylan
.B : Vitamine E+ nutri
D3+calciferol+tecosolen
.C : antibiotique acide
oxolinique
.D : Proli B + méthioligo
.E : cuivre
150
A
100
eau g/A
aliment g/A
50
0
1
4
Démarrage
Croissance 1
Croissance
7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40
âge des dindonneaux
La consommation d’aliment est nettement inférieure à celle de l’eau et le rapport
eau/aliment en est aberrant, les analyses sur la consommation de l’aliment ne seront pas
réalisées.
La consommation en eau évolue rapidement avec des pics à J10 et J40, et trois chutes à J2,
J18 et J37 :
!
Le pic à J10 coïncide avec la supplémentation nutritionnelle (B), ou pourrait être lié à
la vidange des abreuvoirs, et le pic à J40, se situe juste après la transition alimentaire
(passage à l’aliment croissance 2).
!
La chute de consommation d’eau constatée à J2 est due à la mise en eau du bâtiment :
remplissage des plassons et des canalisations.
!
La chute de consommation d’eau observée à J18 semble inexpliquée.
!
La chute à J37 se situe juste après le traitement à l’acide oxolinique et au moment
d’une forte température ambiante.
49
Cependant, il est possible que ces deux dernières chutes soient dues à la mise en eau du bac
car elles durent peu de temps. Le bac à eau était peut être vide pendant un certain temps (d’où
une chute de consommation d’eau), puis lorsqu’il est à nouveau rempli, la consommation
augmente pour revenir à sa courbe initiale.
D’après les consommations individuelles journalières, on en déduit les consommations
hebdomadaires que l’on compare à celles recommandées par le CIDEF. Cette comparaison
correspond au graphique 49.
consommation en g/animal
Graphique 49 : Comparaison des consommations hebdomadaires en eau et en aliment de l’élevage de
L’ÉLEVEUR 3 par rapport aux normes du CIDEF.
350
300
250
Eau g/A
200
Eau g/A théo
150
Aliment g/A
100
Aliment g/A théo
50
0
Démarrage
1
2
Croissance 1
3
4
5
Cr2
6
semaines
On peut constater que la consommation d’eau de l’élevage est un peu supérieure à
celle recommandée par le CIDEF, mais cela pourrait être dû à une température ambiante
élevée (cf : graphique 13), les dindonneaux consommant alors plus d’eau. Alors qu’au
contraire la consommation d’aliment est en deçà des normes conseillées, surtout à partir de la
4ème semaine où l’écart s’accroît de plus en plus : nous pouvons émettre l’hypothèse d’une
sous consommation d’aliment ou, comme les résultats de croissance sont cohérents, on peut
supposer qu’il y a plutôt un problème au niveau du compteur. Par conséquent, les données sur
l’aliment ne sont pas interprétables.
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 50 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
50
Graphique 50: Evolution du pH de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours.
9
8
pH
7
Zone de pH
recommandé
en élevage de
volailles
6
5
C
4
3
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
L’éleveur ne fait aucun traitement sur l’eau de boisson, par contre il utilise souvent
l’eau comme vecteur de traitements pour les animaux. Son pH est très élevé pour les volailles
(pH= 8) ; or on peut noter une baisse importante du pH à J22, c’est-à-dire au moment où il
traite ses animaux avec de l’acide oxolinique. Cet acide aurait pu éventuellement provoqué
cette baisse de pH.
7.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques partielles sont représentés dans le
graphique 51.
Revivifiables à 22°C
(UFC/ml)
350
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
300
250
200
150
100
50
0
1
14
27
ASR et E. intestinaux
(UFC/100ml)
Graphique 51 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J14, J27, J43.
43
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
EI
Les bactéries revivifiables sont présentes en grande quantité dans l’eau jusqu’à J27,
puis elles diminuent fortement à J43. Suite à un phénomène de bouchage, l’éleveur a
augmenté la pression dans ses canalisations, éliminant ainsi une partie du biofilm, représenté
par les bactéries revivifiables.
51
Dès J1, on constate la présence d’ASR (100UFC/100mL) en quantité importante et de
quelques Entérocoques intestinaux (4UFC/100mL), dont la concentration devient nulle dès
J14.
7. Ambiance
7.1. Température
a/ Températures et ammoniac
Les températures prises dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 52.
°C
Graphique 52 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur.
45
40
35
30
25
20
15
10
5
T empérature mesurée
T empérature sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
Les températures mesurées et relevées sur le boîtier sont quasiment identiques, les
sondes sont donc bien réglées, même si l’écart entre les valeurs augmente au cours du temps
(peut être problème de poussières).
Par contre, la température est au dessus des normes conseillées par le CIDEF, cette
différence est volontaire et fait partie des pratiques courante de l’éleveur.
De plus, l’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est
représenté par le graphique 53. Sur ce graphique sont aussi représentées les valeurs
d’ammoniac mesurées à J22, J34 et J43.
52
Graphique 53 : Evolution de la température de l’eau et de la litière.
Température mesurée
38
Température eau
température (°C)
36
Température litière
34
32
30
28
26
24
22
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
A J1, la température de l’eau est assez faible par rapport à la température ambiante,
ceci est dû à la mise en eau tardive du bâtiment; cependant elle est supérieure aux valeurs
recommandées par le CIDEF (16°C-18°C). Ensuite, les courbes de températures de l’eau et de
la litière ont la même évolution, ce qui est logique.
Par ailleurs, la teneur en ammoniac (graphique 54) diminue en fonction de l’âge, la
première mesure (27 ppm) est au-dessus des normes autorisées pour les humains (25 ppm
pendant 8h consécutives).
teneur en ammoniac (ppm)
Graphique 54 : Evolution de la teneur en ammoniac de l’air ambiant à J22, J34 et J43.
30
25
20
15
10
5
0
22
34
43
âge des dindonneaux (j)
La teneur en ammoniac diminue en fonction de l’âge, la teneur élevée à J22 pourrait être due
à la température et une hygrométrie ambiantes importantes par rapport aux normes, mais aussi
à une dégradation de la litière (litière plus humide). De plus, l’éleveur a passé le motoculteur à
J21, dans le bâtiment afin d’homogénéiser la litière, ces différents facteurs permettent
d’expliquer le taux élevé d’ammoniac mesuré. La diminution constatée au cours du temps est
certainement liée à une bonne gestion de la ventilation du bâtiment par l’éleveur (stabilisation
de la température et diminution de l’hygrométrie).
53
b/ Température au niveau des radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est pris en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 55.
Graphique 55 : Evolution de la température au niveau des radiants : à son aplomb, entre axe et entre
ligne.
45
température (°C)
Diminution de la puissance
40
aplomb
entre axe
35
entre ligne
Linéaire (aplomb)
30
25
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
La température à l’aplomb diminue régulièrement (courbe de tendance), et est dans les
normes de températures : on conseille une température de 42°C sous radiants au démarrage.
Les températures entre axe et entre ligne suivent la même évolution et sont très proches ; la
diffusion de la chaleur dans le bâtiment est donc correcte. La diminution de puissance des
radiants entraîne bien une réduction de la température.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 56.
Graphique 56 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
70
% d'humidité
60
50
Hygro mesurée
40
Hygro sonde
30
normes conseillées
20
10
0
1
8
14
22
27
âge des dindonneaux
54
34
43
Globalement, l’hygrométrie mesurée et celle relevée par la sonde suivent la même
évolution, et sont proches des normes conseillées par le CIDEF ; malgré un pic à J8.
L’hygrométrie ambiante est relativement correcte.
7.3. Luminosité
Le graphique 57 représente la luminosité prise en trois points différents du bâtiment : à
l’aplomb de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes néons.
Graphique 57 : Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
luminosité (lux)
40
35
30
aplomb
25
entre axe
20
15
entre ligne
Linéaire (aplomb)
10
5
0
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindoneaux
On constate une excellente diffusion de la lumière dans le bâtiment et une diminution
très progressive de l’intensité lumineuse en fonction de l’âge, ce qui est conseillé par le
CIDEF. Cependant, on peut noter deux pics de luminosité à J22 et J43, c’est-à-dire lors des
transitions alimentaires. L’éleveur semble modifier la luminosité au moment des transitions
alimentaires afin de stimuler les animaux et favoriser la consommation du nouvel aliment.
7.4. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière mesurée à chaque visite est représentée sur le graphique 58.
Graphique 58 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
14
épaisseur (cm)
12
Bouchons de
sciure
Bouchons de
sciure
10
8
6
4
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
55
L’épaisseur de la litière est variable, et dépend de l’ajout de bouchons de sciure (J8 et
J27), ceux-ci sont ajoutés principalement autour des plassons en vue limiter l’humidité de la
litière dans ces zones à risques, ce qui donne rapidement un aspect croûté à la litière.
Celle-ci ne devient humide qu’à partir de la 3ème semaine (J22), puis, à J35 la litière est jugée
correcte et peu humide en surface.
Il semblerait que l’éleveur ait bien géré son ambiance et son ajout de sciure afin de
retrouver un état satisfaisant de la litière.
8. Evolution du matériel
Les animaux grandissent de fait, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui
laisse une marge de manœuvre de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée
comme inadaptée à la taille de l’animal.
Le graphique 59 représente les écarts entre l’âge réel et théorique des animaux pour un
accès optimal aux mangeoires
écart entre l'âge théorique et
l'âge des animaux (jours)
Graphique 59 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
1
8
14
22
27
34
43
Temps permis pour
modifier la hauteur
des mangeoires
Réglage
Démarrage
Croissance 1
Croissance 2
âge des dindonneaux
A J8, J22 et J34, l’écart est important, le réglage des mangeoires n’est pas optimal en
fonction des besoins des animaux.
Au démarrage, les mangeoires sont mises à une certaine hauteur, puis lorsque les mangeoires
sont trop basses (souvent moment où les dindonneaux montent dedans) ce qui peut entraîner
des risques de contamination de l’aliment par les déjections et la litière.
Un premier réglage est effectué à J22, puis un deuxième à J34 afin que la hauteur des
mangeoires soit adaptée à l’âge des dindonneaux.
Le premier réglage se fait lors du changement des becquées par des assiettes : les assiettes
sont réglées un peu plus hautes (sachant que les animaux mangent sur le papier et les alvéoles
au sol) de cette manière 1 ou 2 réglages sont nécessaires en 6 semaines.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoires ou par abreuvoirs respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 60).
56
Graphique 60 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
350
effectif/matériel
300
Effectif/assiettes
250
Normes mangeoires
200
Effectif/abreuvoirs
150
Normes abreuvoirs
100
Effectifs/becquées
50
0
1
8
14
22
27
34
43
âge des dindonneaux
Dans cet élevage, les effectifs par matériel sont au-dessus des normes conseillées par
le CIDEF.
Au départ, il y a presque 2 fois trop d’animaux par abreuvoirs, cet écart diminue lors du
desserrage (la moitié des animaux partent dans un autre bâtiment). Il y a un manque
d’abreuvoir en fonction du nombre d’animaux présents, cela peut poser des problèmes de
consommation d’eau.
Pour les mangeoires, l’écart est moins important, et les normes sont respectées à partir
du desserrage.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 61.
Graphique 61 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez M. CONAN.
40
Légende :
.A : Tylan
.B : Vitamine E+ nutri
D3+calciferol+tecosolen
.C : antibiotique acide
oxolinique
.D : Proli B + méthioligo
.E : cuivre
A
30
25
20
Colibacilles
B
C
5
Croissance 1
19
22
13
16
7
10
4
Démarrage
E
âge des dinonneaux
37
40
0
Desserage
D
25
28
10
31
34
15
1
nombre de morts
35
Crois
mâle
femelle
57
Dès J1, on constate une forte mortalité chez les mâles, ainsi que chez les femelles mais
avec une amplitude moins importante. Ceci correspond à la mort des plus faible et à du tri
réalisé par l’éleveur.
Ensuite, il y a quelques pics de mortalité mais peu important (élimination des faibles et
des petits).
On observe une augmentation de la mortalité des mâles vers J26. Et un nouveau pic vers J31,
celui-ci peut être dû à l’élimination des petits.
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des
animaux. Celles-ci sont représentées dans le graphique 62.
Graphique 62 : Poids des dindonneaux à J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données BUT9.
poids en grammes
2500
2209
2380
2000
1500
1000
619 660
500
70
62
0
1
2
3
numéro des pesées
Poids moyen
normes (g)
Le poids des animaux est satisfaisant aux trois pesées, même si l’écart est plus
important au fur et à mesure de l’âge des dindonneaux (40g à J22 et 170g à J43).
Par ailleurs, le lot démarre avec une bonne homogénéité (82%), mais celle-ci se dégrade par la
suite (CV = 15 à J22) ceci pouvant être expliqué par le passage du colibacille mais également
par le démarrage en double densité. Ensuite, l’homogénéité du lot s’améliore (95%) grâce à
l’élimination des petits, mais également les plus légers rattrapent leur retard.
9.3. Résultats technico-économiques
58
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
15,50 €/m²
13,98 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
Légende :
.B : Vitamine E+ nutri
D3+calciferol+tecosolen
.C : antibiotique acide
oxolinique
.D : Proli B + méthioligo
.E : cuivre
% fientes humides
Graphique 63 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Colibacilles
E
C
B
D
10
Démarrage
12 14 16 18
Cr2
Croissance 1
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
42
âge des dindonneaux
D’après ce graphique, on constate 3 épisodes de fientes humides :
!
J13 : ceci pourrait être lié à la forte température observée à ce moment là, qui coïncide
avec une sur-consommation d’eau. De plus, l’eau consommé contient des ASR et des
entérocoques intestinaux ce qui pourrait expliquer l’augmentation de l’humidité des
fientes.
!
J22-J25 : cet épisode de diarrhées coïncide avec le traitement à l’acide oxolinique
contre un colibacille, ainsi qu’avec une chute très importante du pH de l’eau les deux
événements pourraient être liés.
!
J41 : à ce moment on a constaté une forte température et une sur-consommation
couplée à la transition alimentaire, deux facteurs qui pourraient induire des fientes
humides.
IV- Résultats et analyses de l’élevage 4
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
L’élevage 4 est situé à Ruillé sur le Loir (72). L’éleveur possède, sur ce site, 3
bâtiments dinde (conduite en bande unique), dont il s’occupe avec son frère, ainsi qu’un
atelier bovins viande. L’éleveur réalise un démarrage dans deux bâtiments sur trois, le
premier en double densité femelle (bâtiment enquêté) et le second en double densité mâle,
le dernier étant vide. Le desserrage et le transfert des dindonneaux vers ce troisième bâtiment
est réalisé à 31 jours d’âge des animaux.
59
Le bâtiment enquêté a été construit en 2004, sa surface est de 599 m². Il est de type
obscur équipé d’une ventilation statique (lanterneau manuel et volet à régulation
complète), le sol est en terre battue. L’eau de boisson provient du réseau public. Les
principales caractéristiques du bâtiment et du matériel sont décrites dans l’annexe et analysées
dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau » permet d’évaluer les risques liés au
circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion de l’éleveur
Le diagnostic ambiance permet de mettre en évidence les points critiques liés au bâtiment
(conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 4 gère le
Site abords
Aptitude à
décontamination
Age
Barrière sanitaire
Ventil
Hygiène
Iso-Etanch
Rég Sécu
Chauf
Refr
Ambiance
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 64 et
65.
Graphique 64 : L’évaluation des différents points du bâtiment.
Graphique 65 : Gestion de l’atelier par l’éleveur.
La note moyenne attribuée au bâtiment est très satisfaisante (4/5).
Points forts liés au bâtiment :
!
Age : bâtiment récent
!
Aptitude à la décontamination : Matériaux facilement nettoyables (aires bétonnées,
soubassements, sous toiture, sas, …) et bonne gestion sanitaire.
!
Isolation étanchéité : matériaux
Seulement, ce diagnostic ambiance met en évidence plusieurs points critiques du bâtiment :
!
Ventilation :
o l'insuffisance de nombre de vérins (volets continus) générant des écarts de
température et hygrométrie entre les différents points à l'intérieur du bâtiment.
o la proximité d’un bois, qui protège le bâtiment du vent, fait fluctuer les entrées
d'air
o le contrôle manuel du lanterneau
!
60
Régulation : insuffisante (nombre de sondes, pas de sondes hygrométriques, manque
de précision, pas de régulation en cas d'utilisation du matériel de refroidissement…)
Il faut noter une gestion de l’ambiance correcte (3,3/5) par l’éleveur. De plus, les
barrières sanitaires sont bien respectées (3,9/5) par celui ci (sas, site et abord,..) et
équipements (matériaux bâtiment, silos,..) sont facilement nettoyables.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par l’éleveur
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se
faisant de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus
basse au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant du réseau public, d’où
l’assurance d’une eau, entrant dans le bâtiment, de qualité bactériologique correcte.
L’analyse physico-chimique révèle une eau « très dure » (22,8 d° : eau très dure au
delà de 18 d°). La dureté de l'eau est une mesure qui désigne sa teneur en calcium et
en magnésium.
!
Le circuit de distribution de l’eau dans le bâtiment (pompe doseuse avec circuit by
pass) est bien conçu (matériaux, longueur) et est facile à nettoyer. Toutefois, il faut
faire attention aux contaminations externes (3 raccords avant le bâtiment).
!
Aucun traitement permanent n’est effectué sur l’eau afin d’en améliorer sa qualité
bactériologique ou physico-chimique. Un traitement ponctuel est réalisé en cas de
besoin. L’éleveur réalise une analyse de qualité d’eau une fois par an.
!
La pompe doseuse dont est équipé le système d’abreuvement de L’ÉLEVEUR 4
garantit la fiabilité des traitements. Seulement, il faut être attentif à l’entretien et à
l’utilisation de ce matériel de dosage (note de 6/17).
!
La circulation de l’eau dans le bâtiment se fait par 1 ligne jugée propre. La
conception, les matériaux et l’entretien du circuit d’abreuvement sont optimaux
(0,5/13).
2. Historique des traitements de la bande de 0-43j
Tous les traitements sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J4 à J7, un apport systématique d’oligoéléments, de vitamines D3 et E est réalisé afin de
solidifier les os et d’éviter les problèmes cardiaques.
De J8 à J10, un passage de diarrhées a été traité au Tylan.
De J18 à J20, un passage de diarrhées a été traité au Tylan.
De J26 à J29, un traitement à base de lincosamine, de Vita Multi Oligo, de probiotiques et
extraits de plantes, a été mis en place après observations de diarrhées.
A J35 et J36, l’éleveur ajoute de la colistine à son eau de boisson afin de réduire la quantité de
fientes humides.
Des traitements ponctuels (aléatoires) à l’acide acétique et peroxyde d’hydrogène sont réalisés
sur l’eau de boisson pour en améliorer la qualité bactériologique. Les jours de traitement
n’ont pas été notés.
61
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par L’ÉLEVEUR 4 est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour
de la mise en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
Tableau 8 : Procédure de nettoyage et désinfection de l’éleveur L’ÉLEVEUR 4.
N&D du
bâtiment
Date
J-42
J-42
J-42
J-39
J-38
Actions
Démontage matériel
Curage
Nettoyage des soubassements
Balayage
Désinfection
J-35
J-7
J-7
J-2
J0
Séchage
Chaux vive qui s’éteint seule
Mise en place de la litière
Mise en place du matériel
2e désinfection
Mise en place des animaux
N&D du
matériel
Abreuvoirs et mangeoires
N&D des
canalisations
Lutte contre
les nuisibles
3 fois/an
Toutes les bandes
1 fois/an
Vidange du silo
Dégraissant (base)
Rinçage
Détartrant (acide)
Rinçage
Désinfection jusqu’à arrivée des animaux
Dépôt d’appâts contre rongeur
Désinsectisation avant curage et après
nettoyage
Désinsectisation de la litière
produit/matériel
Karsher
Bestof (2%) en
pulvérisation
Bestof (2%) en
pulvérisation
Karsher
Bestof (2%) par trempage
Décanet (base et acide)
Iode
Eleveur
Baycidal (éleveur)
Baycidal (éleveur)
Le N&D du bâtiment, matériel et canalisations est effectuée par l’éleveur.
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
Il n’a pas été réalisé dans cet élevage
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés dans le
graphique 66.
62
Graphique 66 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 4.
sas
100
50
socle
socle paroi
paroi
0
mangeoire
abreuvoir
Le résultat des boîtes de contact montre que le nettoyage du bâtiment a permis
d’éliminer les streptocoques fécaux de la surface des parois du bâtiment (en hauteur et sur
les socles), ainsi que dans le sas. Nous constatons toutefois, la présence de ces bactéries sur
les abreuvoirs et les mangeoires (en grande quantité).
Par conséquent deux hypothèses se posent, soit la procédure de N&D suivie par
L’ÉLEVEUR 4 ne permet pas d’éliminer efficacement les streptocoques fécaux à la
surface du matériel; soit il y a eu recontamination du matériel pendant le stockage,
après de N&D. Il faut donc être très vigilant à la procédure de N&D, mais également au
stockage.
c/ Canalisations
A J1, une analyse d’eau est réalisée en bout de ligne, afin de contrôler la qualité
bactériologique de l’eau distribuée aux dindonneaux. Les résultats sont représentés dans le
graphique 67.
Graphique 67 : Quantité de bactéries revivifiables 48h à 36°C, de coliformes totaux, de streptocoques
fécaux et de Pseudomonas à J1 en bout de ligne chez L’ÉLEVEUR 4.
500
400
300
200
100
0
bactérienne
revivifiables 48h Charge
coliformes
totaux
Strepto.fécaux
Pseudomonas
Cette analyse en bout de ligne lors de la mise en place indique que l’eau distribuée aux
dindonneaux contient des bactéries indésirables en très grande quantité (coliformes totaux, de
streptocoques fécaux et de Pseudomonas), la présence de bactéries revivifiables prouve que le
63
biofilm n’a pas été éliminé au cours du N&D. L’analyse montre également que l’eau est
exempte de bactéries anaérobies sulfito-réductrices et les coliformes thermotolérants.
Cette observation laisse penser que le N&D des canalisations n’est pas efficace pour
réduire voire éliminer les bactéries revivifiables (constituant le biofilm), et qu’en plus des
bactéries pathogènes s’y sont développées. L’eau distribuée à J1 aux animaux contient des
bactéries en nombre.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 68 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaires par l’éleveur.
Graphique 68 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 4.
chaussures/pédiluve
1,0
0,5
absence cadavre sas
sas fonctionnel
0,0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
Les principales règles sanitaires sont respectées, elles permettent d’éviter l’introduction
d’agents contaminants extérieurs vers l’élevage (entrée par le sas, absence de cadavres, sas en
2 aires, changement de chaussures). Le seul point qui pourrait être amélioré est l’équipement
du sas, avec la mise en place d’un savon, de papier essuie main et rangement pour les produits
médicamenteux. Il faut également être vigilant au changement de tenue et au lavage des
mains, particulièrement avant ou après le soin aux bovins, ou si les animaux sont malades.
4.2. Etat du sas
L’évolution de l’état de propreté du sas au cours de la bande est représentée par le graphique
69.
64
Graphique 69 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
Le plus propre
6
5
4
3
2
1
0
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
L’état du sas se dégrade au fur et à mesure de l’enquête. La propreté du sas est tout
juste satisfaisant. Son entretien régulier permettrait de renforcer les barrières sanitaires.
Ainsi, les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un
risque important de contamination.
5. Consommation d’eau et d’aliment
Cet éleveur a relevé quotidiennement ses quantités d’eau et d’aliment consommées,
ces consommations sont représentées sur le graphique 70.
Lors de la période d’étude, les animaux reçoivent trois types d’aliments :
" Démarrage (miettes) de 0 à 17 jours
" Croissance 1 (grosses miettes) de 18 à 29 jours
" Croissance 2 (granulés) à partir de 30 jours
65
Graphique 70 : Consommation individuelle quotidienne en eau et en aliment de 1 à 42 jours.
500
LEGENDE
450
- A : Oligostar D3 + duphafral +
myoselen
- B : Tylan
- C : Lincocine + VitaMultiOligo
+ PhlorixP
- D : Colistine
400
350
g/animal
300
250
200
D
Levée des gardes
C
150
B
A
100
B
Desserage
50
Démarrage
Croissance 1
Croissance 2
40
37
34
31
28
25
22
19
16
13
10
7
4
1
0
âge des dindonneaux
conso eau g/A
conso alim g/A
La consommation alimentaire individuelle croît régulièrement sans pic particulier
jusqu’à la transition alimentaire à J30. Toutefois, on remarque une légère chute entre J23. La
transition alimentaire à J30, semble induire une légère réduction de la consommation,
compensée le lendemain (J31). La diminution constatée à J32 est à mettre en relation avec le
desserrage qui a eu lieu la veille. Les fluctuations de consommation d’aliment observées entre
J35 et J39, ne semblent pas expliquées.
La consommation individuelle d’eau augmente régulièrement, cependant on note
plusieurs chutes de consommation à J24 et J30.
!
la chute observée à J24 ne correspond à aucun changement majeur.
!
la chute à J30 apparaît lors de la transition alimentaire et coïncide avec une diminution
de la consommation d’aliment.
De plus, 3 pics d’augmentation de la consommation d’eau sont observés à J9, J18 et de J38 à
J40.
D’après les consommations individuelles journalières, on en déduit les consommations
hebdomadaires que l’on compare à celles recommandées par le CIDEF. Cette comparaison
correspond au graphique 71.
66
Graphique 71 : Comparaison des consommations hebdomadaires en eau et en aliment de l’élevage de
L’ÉLEVEUR 4 par rapport aux normes du CIDEF.
consommation en g/animal
450
400
350
300
Eau g/A
250
Eau g/A théo
200
Aliment g/A
150
Aliment g/A théo
100
50
0
Démarrage
1
Croissance 2
Croissance 1
2
3
4
5
6
semaines
La consommation hebdomadaire en eau de l’élevage de L’ÉLEVEUR 4 est supérieure à celle
recommandée par le CIDEF, alors la consommation d’aliment est proche des normes CIDEF,
par conséquent, les dindonneaux semblent consommer de l’eau en plus grande quantité.
Graphique 72 : Comparaison du rapport eau/aliment théorique et celui observé dans l’élevage.
3
LEGENDE
- A : Oligostar D3 + duphafral +
myoselen
- B : Tylan
- C : Lincocine + VitaMultiOligo
+ PhlorixP
- D : Colistine
2,5
C
B
2
D
A
B
1,5
Démarrage
1
1
2
Croissance 1
3
4
semaine
Croissance 2
5
6
rapport observé
rapport théorique
Les valeurs de ce rapport ne sont pas données pour la 1ère et 2e semaine car les consommations
d’aliment n’ont pas été notées quotidiennement. D’après ce graphique, il apparaît que les
animaux du lot suivi consomment beaucoup plus d’eau que d’aliment, ce qui confirme le
constat précédent. L’écart observé s’accroît au cours de la 6ème semaine, en relation avec la
forte augmentation de la consommation d’eau constatée durant cette période.
67
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 73 représente l’évolution du pH de l’eau en bout de ligne (dernier
abreuvoir des mâles).
Graphique 73: Evolution du pH de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours.
8
7,5
pH
7
Zone de pH
recommandé
en élevage de
volailles
6,5
6
5,5
5
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
Le pH de l’eau distribuée est proche de celui conseillé en élevage de volailles (au
alentour de 7) ; or on peut noter qu’à la mise en place des animaux, celui ci est plus basique
aux environs de 7,6.
6.2. Analyses bactériologiques
3,5
50
3
40
2,5
2
30
1,5
20
1
10
0,5
0
0
35
Revivifiables 68h à 22°C
(UFC/ml)
ASR et Ent Intestinaux
(UFC/100mL)
Les résultats des analyses bactériologiques partielles sont représentés dans le graphique 74.
43
Jours
ASR
Entéro. intestinaux
revivifiable à 22°C
Graphique 74 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J35, J43.
68
Les analyses bactériologiques réalisées sur l’eau à J35 et J43, indiquent que celle ci est
dépourvue d’ASR. En outre, les bactéries revivifiables y sont présentes à J35 (40 UFC/mL),
puis leur concentration diminue fortement pour atteindre 10 UFC/mL à J43. A J35, on
constate la présence d’une faible quantité d’Entérocoques intestinaux (EI), dont la
concentration devient nulle à J43. La réduction des bactéries présentes dans l’eau de boisson
observée à J43, pourrait être liée par la réalisation d’un traitement à l’acide péracétique,
seulement nous ne pouvons confirmer cette hypothèse ne sachant pas les dates exactes des
traitements.
7. Ambiance
7.1. Température
a/ Températures
Les températures mesurées dans le bâtiment et les normes recommandées par le
CIDEF sont représentées sur le graphique 75.
°C
Graphique 75 : Comparaison des températures ambiantes dans le bâtiment et des normes CIDEF.
35
33
31
29
27
25
23
21
19
17
15
Température mesurée
normes conseillées
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
Ce graphique indique que la température ambiante du bâtiment est constamment supérieure,
d’environ 2°C, par rapport aux recommandations, excepté à J1 et J7 où elles correspondent
tout à fait. Cette situation peut être du à la conduite d’élevage, en effet l’éleveur pratique une
température de consigne supérieure aux normes ou les températures extérieures sont très
élevées et par conséquent le système de refroidissement (manuel) du bâtiment ne parvient
pas abaisser la température ambiante.
Graphique 76 : Evolution des températures ambiante, de la litière et de l’eau mesurées.
36
34
32
Température mesurée
°C
30
28
Température eau
26
Température litière
24
22
20
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
69
Les courbes de température de l’eau et de la litière ont la même évolution que celle de
la température ambiante, ce qui est logique. Nous pouvons toutefois constater qu’à J43, la
température de la litière est un peu plus élevée que celle de l’air ambiant, la fermentation de
litière (humidité et chaleur) pourrait expliquer cette élévation de température.
b/ Température au niveau des radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est pris en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 77.
Graphique 77 : Evolution de la température au niveau des radiants : à son aplomb, entre axe et entre
ligne.
39
température (°C)
37
35
33
à l'aplomb
Desserage
31
entre axe
entre ligne
29
27
25
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
La température à l’aplomb diminue régulièrement au cours du temps (courbe de
tendance). A J1, elle est conforme aux normes de température conseillées par le CIDEF :
température inférieure à 42°C sous radiants au démarrage. Les températures entre axe et entre
ligne suivent la même évolution et sont très proches ; la diffusion de la chaleur dans le
bâtiment est donc correcte. 8 radiants en fonctionnement, puis lors du desserrage (femelles)
augmentation du nombre de radiant en fonctionnement pour compenser la perte de chaleur
animale puis réduction de leur nombre en fin de 6ème semaine.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux normes
conseillées par le CIDEF dans le graphique 78.
Graphique 78 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
hygrométrie (%)
70
60
50
40
30
20
10
0
1
7
14
22
29
35
âge de s di ndonne a ux ( j our )
Hygro mesurée
70
Normes conseillées
43
Jusqu’à J22, l’hygrométrie mesurée est supérieure aux normes conseillées par le CIDEF, avec
un pic à J7 atteignant 70%. Ensuite, l’hygrométrie ambiante se rapproche de la norme.
7.3. Luminosité
Le graphique 79 représente la luminosité prise en trois points différents soit à l’aplomb
de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes d’ampoules.
Graphique 79 : Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
luminosité (lux)
20
15
10
5
0
1
7
14
22
âge des dindonnneaux
aplomb
entre axe
29
35
entre ligne
L’intensité lumineuse diminue très fortement (16 lux à 5 lux) dès la première semaine d’âge
puis une stabilisation à environ 5 lux afin d’éviter le picage et la consommation de litière. La
luminosité est homogène dans le bâtiment, très peu de différence entre les lieux de mesures. A
J7 et J14, la luminosité n’a pas pu être mesurée, car le programme lumineux était en période
obscure.
7.4. La litière
L’éleveur rempaille de temps en temps en fonction de l’état de la litière.
8. Evolution du matériel
Comme les animaux grandissent, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui peut
laisser une marge de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée comme
inadaptée à la taille de l’animal. Le graphique 80 représente les différences entre l’âge réel
des animaux et l’âge théorique d’accès aux mangeoires.
71
écart entre l'âge théorique et
l'âge réel des animaux (jours)
Graphique 80 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
Réglage hauteur
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
1
7
#
14
22
29
$ #
becquées
Démarrage
35
Croissance 1
43
Temps permis
pour modifier la
hauteur des
mangeoires
assiettes $
Croissance 2
âge des dindonneaux
A J7, J22, J34 et J43, l’écart est important, le réglage des mangeoires n’est pas optimal
en fonction des besoins des animaux.
Au démarrage, les mangeoires sont réglées à une hauteur correcte. Un premier réglage de
celles ci, est effectué avant J7, puis un deuxième avant J22 afin que la hauteur des mangeoires
soit adaptée à l’âge des dindonneaux. Seulement, les mangeoires sont disposées un peu trop
haute, ce qui ne permet pas l’accès à tous les animaux. Puis, l’éleveur ne réalise plus de
réglage de hauteur jusqu’à 42 jours. Ce qui explique qu’à partir de J35, les mangeoires sont
trop basses (souvent moment où les dindonneaux montent dedans) ce qui peut entraîner des
risques de contamination de l’aliment par les déjections et la litière.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoires ou par abreuvoirs respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 81).
effectif/matériel
Graphique 81 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Effectif/assiettes
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
1
7
14
22
29
35
43
âge des dindonneaux
Au démarrage, il y a des alvéoles et des becquées en nombre suffisants et avec un remplissage
correct, les alvéoles ont été ôtées progressivement jusqu’à J14, pour ne rester plus que des
becquées. Le dépressage a eu lieu à J31, par conséquent, l’éleveur a augmenté sa surface
disponible pour les mâles, il a ôté les becquées et a pu descendre la ligne d’assiettes (30
72
assiettes par ligne). Ceci explique l’allure atypique de la courbe « effectif/assiettes ».
Cependant, on constate que dans cet élevage, il y a de très nombreux points d’alimentation
pour les dindonneaux, il faut être attentif au gaspillage. Concernant les effectifs par abreuvoir,
seuls les mesures réalisées à l’élevage sont rapportées sur le graphique 82, sachant que nous
ne possédons pas les normes en terme d’effectif pour les pipettes installée dans ce bâtiment.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 82.
Graphique 82 : Nombre de morts par jour de 1 à 42 jours chez M . BOURCIER.
40
LEGENDE
- A : Oligostar D3 + duphafral +
myoselen
- B : Tylan
- C : Lincocine + VitaMultiOligo
+ PhlorixP
- D : Colistine
30
A
C
40
25
19
37
Croissance 2
Croissance 1
16
13
10
4
Démarrage
22
0
D
34
B
28
10
1
Desserage
B
31
20
7
nombre de morts
50
âge des dindonneaux
mâle
femelle
Entre J4 et J7, on constate une mortalité un peu élevée chez les deux sexes, expliquée
par le tri et la mort des petits et pédaleurs. Ensuite jusqu’à J43, la mortalité reste faible.
9.2. Poids
Une pesée est effectuée au cours de l’étude, afin de comparer les performances des
animaux. Celle-ci est représentée dans le graphique 83.
73
Graphique 83 : Poids des dindonneaux à J43 ; et comparaison avec les données BUT9.
2380
Poids moyen des animaux (g)
2400
2104
2200
2000
Poids moyen
1800
normes (g)
1600
1400
1200
1000
J43
1
A J43, le poids des animaux est en deçà des normes BUT 9 de 276g, de plus l’homogénéité du
lot est faible (86%).
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
16,65 €/m²
11 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
LEGENDE
- B : Tylan
Graphique 84 : Episodes de fientes humides dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 4 de 10 à 42 jours.
80
- D : Colistine
% fientes humides
70
60
B
Desserage
D
50
40
C
30
20
10
0
Démarrage
Croissance 1
âge des dindonneaux
74
- C : Lincocine +
VitaMultiOligo +
PhlorixP
Croissance 2
Dans cet élevage, on note 3 épisodes de fientes humides (plus de 50% de fientes humides),
mais on observe quelques petits pics.
!
J14-15 : Il coïncide avec :
o une forte température ambiante
o une forte hygrométrie
!
J19-J20 : ceci pourrait être lié à la :
o forte température ambiante
o transition alimentaire (2jours avant)
o forte consommation d’eau
!
J36-J40 : cet épisode de diarrhées coïncide avec
o une forte température ambiante
o une forte consommation d’eau
o des fluctuations de la consommation d’aliment
o la présence de bactéries revivifiables et d’entérocoques intestinaux dans l’eau
de boisson.
V- Résultats et analyses de l’élevage 5
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
Cet élevage est situé à Dollon (72) à proximité d’une ligne de TGV. L’ÉLEVEUR 5
possède deux bâtiments dindes (conduite décalée de 1 mois), dont il s’occupe avec sa
femme. Il possède également un atelier bovins viande. Le bâtiment enquêté a été construit en
2004, sa surface est de 1000m². Il est de type semi-clair à extraction dynamique
monolatérale, le sol est bétonné. L’eau de boisson provient du réseau public. Les principales
caractéristiques du bâtiment et du matériel sont décrites dans l’annexe et analysées dans le
paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau » 1.2. permet de d’évaluer les risques liés au
circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion de l’éleveur
Le diagnostic « ambiance » permet de mettre en évidence les points critiques du
bâtiment (conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 5
gère le bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques
85 et 86.
75
Graphique 85 : Evaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
B san
Ventil
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Refr
Hygiène
Ambiance
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 86 : Gestion de l’atelier par l’éleveur.
La note moyenne attribué au bâtiment est très satisfaisante (4/5). En effet, le bâtiment
présente de nombreux points forts : sa conception, ses équipements et ses matériaux.
Seulement, ce diagnostic bâtiment met en évidence quelques points critiques :
!
Absence de système de refroidissement.
!
Isolation-étanchéité : présence de points de condensation au niveau des pignons).
!
Ventilation et régulation : exposition aux vents dominants difficile à gérer, gène à
l'entrée d'air (tuyau d'eau), pas de sonde hygrométrique, se servir de l'alarme.
Il faut noter une gestion de l’ambiance correcte (3,7/5) par l’éleveur. De plus, les
barrières sanitaires sont bien respectées par celui ci (sas, site et abord,..) et équipements
(matériaux bâtiment, silos,..) sont facilement nettoyables.
Au final, pour l’atelier et sa gestion, une note de 4 a été attribuée ce qui est très
satisfaisant. On peut conclure que l’élevage de L’ÉLEVEUR 5 possède un bâtiment dont les
caractéristiques et l’équipement sont optimaux pour répondre aux besoins des dindonneaux.
De plus, l’éleveur est très précautionneux tant au niveau de la maîtrise de l’ambiance de son
élevage que de la sécurité sanitaire et de l’hygiène.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par l’éleveur
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se
faisant de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus
basse au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant du réseau public, d’où
l’assurance d’une eau, entrant dans le bâtiment, dépourvue de bactéries. L’analyse
physico-chimique révèle une eau « très dure » (28,4 d° : eau très dure au delà de 18
d°). La dureté de l'eau est une mesure qui désigne sa teneur en calcium et en
magnésium.
76
!
!
!
!
!
!
Cependant, l’arrivée de l’eau au bâtiment se fait par un circuit de distribution ayant
des connections avec le circuit de distribution de l’eau du puits (eau de boisson
pour les bovins). En effet, quand l’eau du puits n’est pas en quantité suffisante,
l’éleveur utilise l’eau du réseau. Il est donc possible d’avoir une contamination de
l’eau au niveau du circuit de distribution.
Le circuit de distribution de l’eau dans le bâtiment (circulateur) est bien conçu
(matériaux, longueur) et est facile à nettoyer.
La pompe doseuse dont est équipé le système d’abreuvement de L’ÉLEVEUR 5
garantit la fiabilité des traitements. Ce matériel de dosage est bien entretenu et
l’éleveur en fait bon usage (note de 2/6).
La circulation de l’eau dans le bâtiment se fait par 2 lignes avec une purge à
l’extérieur des canalisations jugées propres. La conception, les matériaux et
l’entretien du circuit d’abreuvement sont optimaux (1,5/13).
Aucun traitement permanent n’est effectué sur l’eau afin d’en améliorer sa qualité
bactériologique ou physico-chimique. L’éleveur réalise une analyse de qualité d’eau
une fois par an.
Une acidification séquentielle de l’eau de boisson est réalisée quand la litière devient
humide (aquaset+ACD2)
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
Tous les traitements cités ci dessous sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J7 à J11, l’éleveur distribue deux suppléments nutritionnels : Pro Vit D3 (vitamine D3) et
Oligostar D3 (vitamine D3, Calcium, minéraux et oligoéléments). Ces
traitements prophylactiques ont pour but de solidifier les os des jeunes
animaux.
De J30 à J36, vaccination systématique des animaux au Dindoral, afin de les protéger contre
les entérites hémorragiques.
L’éleveur ne réalise pas de traitement permanent de l’eau de boisson ; en revanche, de
manière ponctuelle, il y ajoute de l’ACD2 (acide péracétique, acide acétique et peroxyde
d’hydrogène) qui est un acidifiant, décapant et nettoyant des circuits d’abreuvement à partir
de J36. Ce traitement est fait en cas de besoin lorsque l’éleveur estime que sa litière est trop
humide. Lors de cette étude, ce traitement est réalisé pendant 7 jours à partir de J36 afin de
garantit la qualité de l’eau fournie aux dindonneaux.
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par L’ÉLEVEUR 5 est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour
de la mise en place des dindonneaux.
77
Tableau 9 : Procédure de nettoyage et désinfection de L’ÉLEVEUR 5.
N&D du
bâtiment
date
J-19 (6/05/05)
J-18
J-18
N&D du
matériel
J-2
J-1
J0 (24/05/05)
J-19
J-18
N&D des
canalisations
Lutte contre
les nuisibles
J-2
J-19
J-18
3 fois/an
Actions
départ des animaux
1ère désinfection
sortie du fumier
raclage du sol
pulvérisation sans rinçage
fermeture du bâtiment
désherbage des abords
mis en place de la litière
2e Pulvérisation (litière et matériel)
produit/matériel
désinfectant bactéricide Desogerme Sanichoc
balai à main
bactéricide virucide et fongicide
iode
Mise en place des animaux
désinfection dans le bâtiment
démontage et sortie du bâtiment
trempage des mangeoires
trempage des abreuvoirs
vidange des silos
remise en place du matériel
vidange
rinçage à l’eau claire
dépôt d’appâts contre les
rongeurs
Javel
Désinfectant bactéricide Desogerme
Sanichoc
Entreprise spécialisée
Le N&D du bâtiment, matériel et canalisations est effectuée par l’éleveur.
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
L’hygiénogramme est un contrôle visuel de l’état de propreté du bâtiment et des
équipement au moment de la mise en place. Son résultat est représenté par le graphique 87.
Graphique 87 : Résultats de l’hygiénogramme de L’ÉLEVEUR 5.
Circuit aération
100
75
50
Ténébrions/Rongeurs
25
Circuit abreuvem ent
0
Souillures du bâtim ent
Circuit alim entation
L’hygiénogramme de l’élevage de L’ÉLEVEUR 5 est de 102/200, cette note
moyenne.
78
Les points forts mis en évidence dans cet hygiénogramme sont :
- le circuit d’abreuvement dû au fait que l’éleveur possède un circuit d’eau sans bac,
ce qui réduit les points de contamination, de plus ses abreuvoirs sont des petits godets
qui limitent la surface de contamination ;
- la lutte contre les ténébrions et les rongeurs, qui pour cette dernière est effectuée par
une entreprise spécialisée.
Cette notation met en évidence deux paramètres moins bien maîtrisés.
!
Les souillures du bâtiment : traces de fumier à la base des murs et dans les coins, on
peut supposer que :
o l’éleveur n’a pas assez insisté sur cette zone au cours du nettoyage,
o que le produit utilisé n’a pas été efficace (temps de contact, sous-dosage, ou
inefficace)
!
Le circuit d’aération : présence de poussières. Cela peut signifier que le nettoyage
n’a pas permis d’éliminer toute la poussière, ou lorsque la litière a été mise en place
celle-ci a pu véhiculer de la poussière, qui se serait redéposée sur le circuit d’aération.
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés dans le
graphique 88.
Graphique 88 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 5.
sas
100
75
50
socle des parois
25
paroi
0
mangeoire
abreuvoir
Le résultat des boîtes de contact montre que le nettoyage du bâtiment a permis
d’éliminer les bactéries indésirables même s’il reste quelques traces de poussières ou de
souillures. En effet, l’analyse indique l’absence de streptocoques fécaux à la surface des
éléments testés (sas, parois, et socle). En revanche, l’analyse indique la présence d’une faible
quantité de ces bactéries sur les abreuvoirs et mangeoires.
La procédure de N&D suivie par L’ÉLEVEUR 5 prouve son efficacité en éliminant les
streptocoques fécaux du bâtiment; par conséquent le risque de contamination des
animaux est réduit. Concernant le matériel, la méthode de N&D est à surveiller (peut
être temps de trempage).
c/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état
de propreté des canalisations. Les résultats sont représentés dans le graphique 89.
79
Graphique 89 : Quantité de bactéries revivifiables à 22°C et à 36°C à J1 au sas et en bout de ligne chez
L’ÉLEVEUR 5.
350
300
UFC/ml
250
200
revivifiables à 22°C
150
revivifiables à 36°C
100
50
0
sas
bout ligne
Les analyses bactériologiques de l’eau, réalisées lors de la mise en place, ont montré
qu’elle était dépourvue d’Escherichia coli, de bactéries coliformes, de spores anaérobies
sulfito-réducteurs (ASR) et d’entérocoques intestinaux au sas et en bout de ligne à J1.
En revanche, sont détectées des bactéries revivifiables à 22°C et à 36°C (biofilm).
Au sas, l’eau contient quelques bactéries revivifiables à 22°C, alors que la quantité
retrouvée en bout de ligne, pour les deux types de bactéries recherchées, est supérieure ou
égale à 300 UFC/ml. Ce constat indique, d’une part, que les canalisations alimentant le
bâtiment contiennent des bactéries revivifiables à 22°C et, d’autre part, que le N&D du
circuit d’abreuvement n’a pas permis d’éliminer le biofilm. Ceci présente un risque
majeur, car le biofilm offre un terrain propice au développement des bactéries pathogènes.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 90 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaires par L’ÉLEVEUR 5.
Graphique 90 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 5.
chaussures/pédiluve
1,0
0,5
absence de cadavres
sas fonctionnel
0,0
entrée par le sas
80
sas séparé en 2 aires
-
Points positifs : le bâtiment possède un sas fonctionnel (eau, savon et chiffon), celuici est bien utilisé pour entrer dans le bâtiment, et la gestion des cadavres est bien
maîtrisée (congélateur).
- Points négatifs : le sas n’est pas systématiquement séparé en 2 aires.
Le non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels pathogènes. Il faut également être
vigilant au changement de tenue et au lavage des mains, particulière si les animaux sont
malades.
4.2. Etat du sas
Les barrières sanitaires sont efficaces lorsque l’état de propreté du sas est satisfaisant
(graphique 91).
Graphique 91 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
5
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
9
15
21
28
36
42
âge des dindonneaux
L’état du sas se dégrade au fur et à mesure de l’enquête. La propreté du sas est tout
juste satisfaisant. Son entretien régulier permettrait de renforcer la sécurité sanitaire. Ainsi,
les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un risque
important de contamination. Ceci est dommage au vu de toutes les précautions prises
(paragraphe précédent).
5. Consommation d’eau et d’aliment
Cet éleveur a relevé quotidiennement les quantités d’eau et d’aliment consommées
grâce à des compteurs, ces consommations sont représentées sur le graphique 92.
Lors de la période d’étude, les animaux ont reçu trois types d’aliments :
" Démarrage (miettes) de 0 à 14 jours
" Croissance 1 (granulés) de 15 à 38 jours
" Croissance 2 (granulés) de 39 à 42 jours
81
Graphique 92 : Consommation individuelle quotidienne en eau et en aliment de 1 à 42 jours.
C
400
B
350
Légende :
.A : Pro Vit D3 et
Oligostar D3
.B : Dindoral
.C : ACD2
300
g/animal
250
200
150
A
100
50
0
Démarrage
Croissance 1
Croissance 2
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
âge de s dindonne aux
conso eau g/A
conso aliment g/A
La consommation alimentaire individuelle croît régulièrement sans pic particulier
lors de la transition alimentaire à J14. On remarque une chute importante entre J1 et J3 et
deux petites chutes à J38 et J41.
En fait à J1, une grande quantité d’aliment est mise à disposition des dindonneaux au sol sur
des alvéoles, papier ou becquées, lorsque cette quantité d’aliment ne suffit plus aux animaux
ils vont manger dans les assiettes et ne peut pas être comptabilisée par le compteur.
Les baisses de consommation à J38 et J41 pourraient peut être s’expliquer par le changement
d’aliment : passage du croissance 1 au croissance 2.
La consommation individuelle d’eau croît régulièrement, cependant on note
plusieurs chutes de consommation à J31, J37 et J40.
Ces chutes coïncident avec l’administration du vaccin et le traitement de l’eau :
!
la chute à J31 apparaît un jour après l’administration du Dindoral. Le Dindoral
pourrait avoir entraîné une sous-consommation d’eau par les animaux soit par
modification de goût de l’eau soit lié à la méthode d’assoiffement appliquée pour la
distribution du vaccin.
!
la chute à J37 apparaît un jour après l’acidification de l’eau avec de l’ACD2 et un jour
après la transition alimentaire. Le traitement à l’acide et peroxyde a pu entraîner des
modifications de l’eau (odeur, goût...) pouvant gêner les animaux (d’où une
diminution de la consommation).
D’après les consommations individuelles journalières, on en a déduit les
consommations hebdomadaires que l’on compare à celles recommandées par le CIDEF. Cette
comparaison correspond au graphique 93.
82
consommation en g/animal
Graphique 93 : Comparaison des consommations hebdomadaires en eau et en aliment de l’élevage de
L’ÉLEVEUR 5 par rapport aux normes du CIDEF.
400
350
300
Eau g/A
250
Eau g/A théo
200
Aliment g/A
150
Aliment g/A théo
100
50
0
Démarrage
1
2
Croissance 2
Croissance 1
3
4
5
6
semaines
Les consommations hebdomadaires en eau et an aliment suivent les courbes théoriques
du CIDEF mais sont toujours supérieures. L’écart entre la consommation en eau théorique et
celle observée augmente en fonction de l’âge des animaux ; il en est de même pour la
consommation en aliment, mais l’écart apparaît surtout à 3 semaines d’âge. Les dindonneaux
consomment plus d’eau et d’aliment que les données théoriques.
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 94 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
Graphique 94 : Evolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours d’âge
des animaux.
9
120
8,5
peroxyde (mg/l)
100
8
ACD2
80
7,5 pH
7
60
6,5
40
6
20
Zone de pH
recommandé en
élevage de volailles
5,5
0
5
1
9
15
21
28
36
42
âge des dindonneaux
peroxyde (mg/l)
pH
83
Entre J28 et J36, le taux de peroxyde présent dans l’eau de boisson augmente
fortement, atteignant 100mg/L à J36: jour de notre mesure), ensuite la teneur en peroxyde
diminue. Or cette valeur est supérieure aux valeurs cibles conseillées en bout de ligne (10-40
mg/l). Lors de l’étude, l’éleveur réalise un traitement pour nettoyer ses canalisation après le
Dindoral, il utilise de l’ACD2 composé d’acide acétique et peroxyde principalement. Ce qui
explique l’apparition de peroxyde à J36 (début du traitement) et qui diminue à J42 (fin du
traitement).
Le pH reste stable 7-7,1 et correspond aux normes conseillées en élevage de volailles
(7<pH<6). A J36, une faible réduction du pH est constatée (6,8) ; puis il remonte vers la
neutralité. Cette légère diminution du pH est observée au moment du traitement ACD2 utilisé
par l’éleveur. Son traitement permet une légère acidification de l’eau.
6.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques partielles sont représentés dans le
graphique 95.
revivifiables à 22°C
(UFC/ml)
350
300
250
200
ACD2
150
100
50
0
0
1
15
28
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
ASR et Entéro.intestinaux
(UFC/100ml)
Graphique 95 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J15, J28, J42.
42
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
Entéro. intestinaux
La quantité de bactéries revivifiables à 22°C reste stable jusqu’à J28, puis elle diminue
jusqu’à être quasi nulle à J42.
La quantité d’entérocoques connaît une augmentation jusqu’à J28, qui est suivie d’une
disparition à J42. Les ASR apparaissent à J15 puis augmentent régulièrement jusqu’à J42. Ce
constat indique que la charge bactérienne de l’eau de boisson augmente au fur et à mesure du
temps. La diminution en bactéries revivifiables à 22°C et en entérocoques coïncide avec le
traitement d’acide acétique et peroxyde de l’eau. Ce produit permet bien de nettoyer les
canalisations, et élimination du biofilm et des entérocoques, cependant le traitement n’a aucun
effet sur la présence d’ASR.
84
En conclusion, le traitement peroxyde utilisé par l’éleveur permet d’une part une
légère acidification de l’eau et d’autre part de réduire le nombre de bactéries présentes
dans les canalisations, mis à part les ASR (ils ne semblent pas sensibles au traitement).
7. Ambiance
7.1. Températures et ammoniac
Les températures prises dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 96.
Graphique 96 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur.
40
35
B
Température mesurée
°C
30
Température sonde
25
normes conseillées
20
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
15
température consigne
10
5
1
9
15
21
28
âge des dindonneaux
36
42
Légende:
B: Dindoral
Les températures mesurées et relevées sur le boîtier sont quasiment identiques, les
sondes sont donc bien étalonnées, seulement plus on avance dans le temps, plus l’écart
entre la valeur donnée par la sonde et la valeur mesurée augmente (0°C à J1 et presque 3°C à
J42). Ceci est peut-être dû à la déposition de poussières. Les températures de consigne sont,
jusqu’à J21, en deçà des températures conseillées par le CIDEF, puis à partir de J28, elles sont
au dessus des normes. Ce constat laisse penser que l’absence de système de refroidissement
est préjudiciable et que le système de ventilation seul ne permet pas de rapprocher la
température ambiante de la température de consigne. Par conséquent, en cas de forte chaleur
la température ambiante est proche de la température extérieure.
De plus, l’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est
représenté par le graphique 97. Sur ce graphique sont aussi représentées les valeurs
d’ammoniac mesurées à J21, J36 et J42.
85
Graphique 97 : Evolution de la température ambiante, de l’eau et de la litière et valeurs d’ammoniac
mesurées à trois temps.
T empérature mesurée
température (°C)
34
T empérature eau
5 ppm
32
T empérature litière
30
4,7 ppm
4,7 ppm
28
26
24
22
1
9
15
21
28
36
âge des dindonneaux
42
Mesures d'ammoniac à
21, 36 et 42 jours
A J1, la température de l’eau est assez élevée par rapport aux valeurs recommandées
par le CIDEF (16°C-18°C). Ensuite, les courbes de températures de l’eau et de la litière ont la
même évolution que la température ambiante, ce qui est logique. Les teneurs d’ammoniac
mesurées sont en deçà des valeurs maximales conseillées pour l’homme (25 ppm pour 8
heures consécutives), il n’y a donc pas de risque pour l’éleveur ni pour les animaux.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 15.
Graphique 98 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
% d'humidité
70
60
50
Hygro mesurée
40
Hygro sonde
30
normes conseillées
20
10
0
1
9
15
21
28
36
42
âge des dindonneaux
L’hygrométrie du bâtiment est très variable, en effet le bâtiment étant semi-clair, elle dépend
des facteurs extérieurs plus importants qu’en bâtiment obscur. Le respect de la norme est très
variable (supérieur ou inférieur). L’hygrométrie est un facteur très difficile à réguler, car elle
dépend de nombreux facteurs (température, taux d’humidité extérieure, ensoleillement,
ventilation...). En général, il est demandé de ne pas être au-dessus de 70% d’humidité, cette
consigne est donc respectée par l’éleveur. Les valeurs de l’hygrométrie mesurée et de celle
86
relevée sur le boîtier fluctuent de manière totalement différente, on peut supposer que la sonde
doit être étalonnée.
7.3. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 99.
Graphique 99 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
épaisseur (cm)
16
14
12
10
8
1
9
15
21
28
36
42
âge des dindonneaux
Au démarrage, l’éleveur a installé 8 kg/m² de paille broyée, représentant ainsi une
épaisseur de 15 cm dans le bâtiment. L’épaisseur de la litière diminue progressivement, sous
le piétinement et lié à un épisode de fientes humides, des animaux de presque 6 cm en 42
jours. On note, cependant, un léger pic à J15. Ce pic à J15 pourrait être dû à un déplacement
de paille par les animaux ou par l’éleveur. Sachant que l’éleveur n’a pas effectué d’ajout de
paille au cours de la période étudiée.
8. Evolution du matériel
Comme les animaux grandissent, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui peut
laisser une marge de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée comme
inadaptée à la taille de l’animal. Le graphique 100 représente les différences entre l’âge réel
des animaux et l’âge théorique d’accès aux mangeoires.
écart entre l'âge théorique et l'âge
des dindonneaux (jours)
Graphique 100 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
Nouvelles mangeoires
10
8
6
Réglage hauteur
4
2
0
-2
1
9
15
21
28
36
42
Temps permis pour
modifier la hauteur
des mangeoires
-4
-6
Démarrage
Croissance 1
Croissance 2
âge des dindonneaux
87
A J1, J9, J28 et J36, l’écart est important, le réglage des mangeoires n’est pas optimal
en fonction des besoins des animaux ; à ces ages les mangeoires sont réglées trop haut. A J1,
la hauteur des mangeoires a peu d’impact sur l’animal, car une partie de l’aliment est distribué
au sol sur du papier (donc à leur niveau) ; ensuite l’écart peut devenir gênant pour les petits
animaux. Ensuite, à J15, la hauteur est adéquat. Puis, un premier réglage est effectué après
J21, puis après J28, ces élévations trop importantes de la chaîne d’alimentation, ne permet
plus à tous les animaux de s’alimenter. Pour finir, l’écart diminue en fonction de l’âge des
dindonneaux pour être adéquat à J42.
De plus, on peut vérifier si l’effectif par mangeoire ou par abreuvoir respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 101).
effectif/matériel
Graphique 101 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Effectif/mangeoires
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
1
9
15
21
28
36
42
âge des dindonneaux
Dans cet élevage les effectifs sont en deçà de ceux recommandés par les normes du
CIDEF, cela signifie qu’il y a assez de matériel en fonction du nombre d’animaux : chaque
animal peut boire et manger à sa guise. Toutefois, il faut être vigilant au gaspillage.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 102.
88
Graphique 102 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez L’ÉLEVEUR 5.
Picage
Légende :
. A : ProVit D3+ Oligostar D3
40
. B : Dindoral
. C : ACD2
30
C
20
40
37
Croissance 2
31
28
25
22
19
16
Croissance 1
13
10
Démarrage
7
1
0
B
A
34
10
4
nombre de morts
50
âge des dinonneaux
mâle
femelle
Dans les premiers jours, il y a de nombreux morts tant chez les mâles que chez les
femelles. Puis les courbes de mortalité se stabilisent. Cependant, on remarque un pic de
mortalité chez les femelles à J14, et un pic chez les mâles de J31 à J34. Puis on a un pic
important à J38 chez les deux sexes.
La mortalité des premiers jours pourrait s’expliquer par la mort des dindonneaux trop
faibles (les petites et les pédaleurs), après l’éclosion, qui ne mangent et ne boivent pas ; d’où
le pic à J4-J5.
Le pic chez les deux sexes à J38 est lié au picage : les animaux se piquent entre eux,
les plus blessés et les plus affaiblis finissent par mourir. Cet épisode de picage est du à une
forte luminosité (bâtiment semi clair donc si fort ensoleillement la luminosité augmente).
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des
animaux. Celles-ci sont représentées dans le graphique 103.
Graphique 103 : Poids des dindonneaux à trois pesées : J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données
BUT9.
poids en grammes
3000
2282 2380
2500
2000
Poids moyen (g)
1500
normes (g)
1000
500
675 660
63
70
0
1
2
3
numéro des pesées
89
Les dindonneaux ont un poids correct à J1 mais ils ne semblent pas affaiblis par le transport.
A J21, les dindonneaux du lot suivi sont légèrement plus lourds (15g) que le poids conseillé
par BUT9 à cet âge. Ensuite à la dernière pesée, la tendance s’inverse et l’écart se creuse (98g), ceci pouvant s’expliquer par les problèmes de picage et de réduction de la
consommation d’aliment (observée à J38 et J41). L’homogénéité du lot est réduite en fonction
de l’âge : 93%, 92% et 90% ; cependant les valeurs restent très correctes.
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
10,16 €/m²
11,71 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
% fientes humides
Graphique 104 : Episodes de fientes humides dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 5 de 10 à 42 jours.
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Supplément nutritionnel
ACD2
Dindoral
Picage
Démarrage
Croissance 1
Croissance 2
âge des dindonneaux
D’après le graphique, il y a trois épisodes de diarrhées : J10-J14, J24, J36-J39 (au
dessus de 50% de fientes humides) ces périodes sont définies comme des « jours à risque ».
90
!
J10-J13 : les facteurs variant à cet age sont :
o mangeoires trop hautes,
o augmentation de la consommation d’eau,
o eau de boisson contenant des entérocoques intestinaux,
o apport nutritionnels.
!
J24: cet épisode de diarrhées coïncide avec
o augmentation de la consommation d’aliment,
o eau de boisson contenant des entérocoques intestinaux.
!
J36-J39: Ce passage de fientes humide correspond à
o épisode de picage,
o très forte augmentation de la quantité de peroxyde dans l’eau de boisson,
o diminution de la consommation d’eau,
o température élevée
o mangeoires trop hautes,
o transition alimentaire
VI- Résultats et analyses de l’élevage 6
1. Présentation de l’élevage, caractéristiques du bâtiment sur l’ambiance et l’eau
L’élevage de L’ÉLEVEUR 6 est situé à Ternay (41). L’éleveur possède deux
bâtiments dindes dont il s’occupe avec ses parents. Le bâtiment enquêté a été construit en
1987, sa surface est de 1003 m². Il est de type obscur à ventilation statique. Le lanterneau a
été rénové en 1997, la régulation du lanterneau est manuelle alors qu’elle est électrique pour
les volets. L’eau de boisson des animaux provient du réseau public. Les principales
caractéristiques du bâtiment et du matériel sont décrites dans l’annexe et analysées dans le
paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau » permet de d’évaluer les risques liés au circuit
d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion par L’ÉLEVEUR 6
Le diagnostic ambiance permet de mettre en évidence les points critiques liés au
bâtiment (conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 6
gère son bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les
graphiques 105 et 106.
Graphique 105 : Evaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
Hygiène
B san
Ventil
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Ambiance
Refr
0,0
Atelier
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 106 : Gestion de l’atelier par L’ÉLEVEUR 6.
D’après le diagnostic ambiance, le bâtiment présente de plusieurs points critiques :
!
Age du bâtiment (1987).
!
Contrôle de la sécurité réduit.
!
Système de refroidissement (brasseur d’air et arrosage du toit) est peu satisfaisant.
91
S’ajoute à ces problèmes liés au bâtiment, une maîtrise limitée de l’ambiance (2,2/5) et des
règles d’hygiène (3/5) de la part de l’éleveur.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par L’ÉLEVEUR 6
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se
faisant de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus
basse au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
L’éleveur utilise l’eau du réseau public, d’où l’assurance d’une eau, entrant dans le
bâtiment, de qualité bactériologique correcte.
!
De plus, le circuit de distribution a une connexion avec le circuit d’un puits de jardin
(non utilisé) ce branchement pourrait constituer un risque de contamination de l’eau
avant l’arrivée au bâtiment.
!
L’ÉLEVEUR 6, par souci de qualité de son eau, a mis en place un traitement
permanent au peroxyde. Or, un problème de fiabilité du traitement est apparu lors du
diagnostic : mauvais fonctionnement de la pompe.
Le circuit d’eau dans le bâtiment est correctement conçu (double circuit mâle et femelle)
et l’intérieur des canalisations semble dépourvu de dépôt (0,5/5).
Quant à la pompe doseuse, nous n’avons pu faire de conclusions étant donné que celle-ci était
hors service.
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
Tous les traitements sont effectués par le biais de l’eau de boisson.
De J8 à J13, apport systématique de vitamines et d’oligoéléments (Vit D3 et Oligostar) dans
l’eau de boisson, ce traitement est prophylactique et a pour but de renforcer
l’ossature des dindonneaux.
De J25 à J27, suite à une contamination des animaux par colibacille, l’éleveur réalise un
traitement à la colistine en attendant les résultats de l’antibiogramme.
De J29 à J32, suite aux résultats de l’antibiogramme, le vétérinaire prescrit un traitement au
Baytril (antibiotique) contre la contamination par colibacille.
A J40, suite à une coccidiose, L’ÉLEVEUR 6 traite les dindonneaux avec de la tétracycline
et du Baycox, il réitère son traitement de tétracycline à J42.
De manière systématique, les animaux sont vaccinés au Dindoral pour les protéger
des entérites hémorragiques ; la vaccination est faite à J34 pour ce lot. Le vaccin au RTI est
réalisé à J17 avec un rappel à J42, afin de les prémunir contre la Rhinotrachéite infectieuse.
De plus, depuis avril-mars 2005 (avant le début de l’étude), l’éleveur effectue une
peroxydation de l’eau de boisson de manière continue (pompe), à cause de problèmes de
diarrhées survenus sur les lots précédents.
92
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par L’ÉLEVEUR 6 est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour
de la mise en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
Tableau 10 : Procédure de nettoyage et désinfection de L’ÉLEVEUR 6.
Nettoyage et
désinfection du
bâtiment
date
J-18
J-16
J-3
J-16
Nettoyage et
désinfection du
matériel
Nettoyage et
J-16
désinfection
des
canalisations
Lutte contre les 4 fois/an
nuisibles
1 fois/an
actions
départ des animaux
1ère désinfection :
!
curage
!
décapage + chaux vive
!
vidage
e
2 désinfection de la litière
sortie du matériel démontable
Décapage et trempage
produit/matériel
Bestop
Solfac (en sachets)
Topfirst
Karsher et Bestop
vidange du circuit d’eau
passage d’une solution nettoyante
dépôts d’appâts contre rongeurs
Traitement contre les larves de ténébrions
Décanet : soude et acide
Entreprise spécialisée
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
Les résultats de l’hygiénogramme sont représentés par le graphique 107.
Graphique 107 : Résultats de l’hygiénogramme de L’ÉLEVEUR 6.
Circuit aération
100
80
60
Ténébrions/Rongeurs
40
20
Circuit abreuvement
0
Souillures du bâtiment
Circuit alimentation
L’ÉLEVEUR 6 a une note globale de 129/200, ceci est satisfaisant mais seulement son
hygiénogramme met en évidence deux paramètres mal maîtrisés.
!
Le circuit d’aération : présence de poussière aux entrées et sorties d’air.
93
Cela est peut-être dû à un nettoyage peu efficace du circuit, ou lorsque la litière a été mise en
place celle-ci a pu véhiculer de la poussière, qui se serait redéposée sur les entrées et les
sorties d’air.
!
La lutte contre les ténébrions et les rongeurs, en effet dès le démarrage, la présence
de ténébrions sur les gardes et dans certaines mangeoires est constatée.
La lutte contre les ténébrions n’a pas été réalisée sur le lot suivi, le curage du bâtiment s’est
fait 2 jours après le départ des animaux, or c’est à ce moment que les larves de ténébrions
vont se loger dans les interstices du bâtiment où elles sont protégées.
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés dans le
graphique 108.
Graphique 108 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 6.
sas
100
50
socle des parois
paroi
0
mangeoire
abreuvoir
Le résultat des boîtes de contact permet de confirmer que le nettoyage du bâtiment a
permis d’éliminer les bactéries indésirables ou pathogènes de la surface des parois du
bâtiment (en hauteur et sur les socles), et sur le matériel. Le sas a également une note très
correcte, cependant 1 boîte sur 4 a montré la présence de streptocoques fécaux.
c/ Canalisations
L’éleveur possède un double circuit d’abreuvement, un destiné aux femelles et
l’autre aux mâles, alimentés par l’eau du réseau public. Les analyses d’eau faites au sas et en
bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état de propreté des canalisations lors du
démarrage (J1). Les résultats sont représentés par le graphique 109.
94
Graphique 109 : Quantité de bactéries revivifiables à 22°C et 36°C à J1 au sas et en bout de ligne chez
L’ÉLEVEUR 6.
U FC /m l
300
200
100
0
sas
bout ligne
revivifiables à 22°C
revivifiables à 36°C
Au sas, l’eau contient très peu de bactéries revivifiables (biofilm), alors que la quantité
retrouvée en bout de ligne est supérieure à 300 UFC/ml. Ce constat indique que le N&D du
circuit d’abreuvement n’a pas permis d’éliminer le biofilm. Ceci présente un risque majeur,
car le biofilm offre un terrain propice au développement des bactéries pathogènes.
La qualité de l’eau de boisson en bout de ligne est satisfaisante, car dépourvue
d’ASR, d’Escherichia coli, de bactéries coliformes, d’entérocoques intestinaux, toutefois la
présence, en quantité importante, de bactéries revivifiables indique que le procédé de N&D
mis en place n’est totalement efficace pour le circuit d’abreuvement.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 110 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaire par L’ÉLEVEUR 6.
Graphique 110 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 6.
chaussures/pédiluve
1
absence de cadavres
0,5
sas fonctionnel
0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
95
Certaines règles sanitaires sont respectées, elles permettent d’éviter l’introduction d’agents
contaminants extérieurs vers l’élevage (entrée par le sas, sas avec deux aires, changement de
chaussures).
Cependant, il faut noter quelques points critiques :
- le sas n’est pas totalement fonctionnel (équipement : les mains ne peuvent pas être lavées
et essuyées avant et après la visite du bâtiment)
- parfois stockage de cadavres dans le sas (possibilité de contamination de l’élevage par le
sas)
Ce non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels contaminants. Il faut également être
vigilant au changement de tenue et au lavage des mains.
4.2. Etat du sas
Les barrières sanitaires sont efficaces lorsque l’état de propreté du sas est satisfaisant
(graphique 111).
Graphique 111 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
5
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
L’état du sas est tout juste satisfaisant, il est à noter un nettoyage vers J15. Un effort
pourrait être fait pour son entretien.
Ainsi, les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un
risque important de contamination.
5. Consommations d’eau et d’aliment
Les consommations d’eau et d’aliment n’ont pas été relevées, cette partie ne pourra
pas être analysée.
Nous savons que l’éleveur a distribué 2 types d’aliment sur la période de l’étude :
" Démarrage (miettes) de 0 à 20 jours
" Croissance 1 (granulés) de 21 à 42 jours
Ceci nous permet de déterminer les âges de transitions alimentaires.
96
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 112 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
Graphique 112 : Evolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en bout de ligne de 1 à 43 jours
d’âge des animaux.
9
20
peroxyde (mg/l)
8,5
15
8
10
7,5 pH
7
Zone de pH
6,5 recommandé en
élevage de volailles
6
5
5,5
5
0
4,5
Peroxyde en permanence
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
peroxyde (mg/l)
pH
Le pH de l’eau est relativement élevé (pH>8) par rapport aux recommandations, ce qui
peut constituer un terrain favorable au développement de bactéries pathogènes et/ou
indésirables. A J35, une chute de pH est constatée (pH=5), ce constat peut, sans doute, être
mis en relation avec l’administration de Baytril (J29-J32).
L’eau subit un traitement permanent de peroxyde seulement cet élément n’est pas retrouvé
lors des tests hebdomadaires excepté à J28 (1 mg/l de peroxyde vs les 10-40 mg/l conseillés
en bout de ligne. Ce résultat indique que la pompe à peroxyde ne fonctionne pas correctement.
6.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques sont représentés dans le graphique 113.
97
300
25
20
200
15
150
10
100
5
50
0
Peroxyde en permanence
1
15
28
43
0
ASR et Entéro.
30
Intestinaux (UFC/100ml)
350
250
(UFC/ml)
revivifiables à 22°C
Graphique 113 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 68h, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J15, J28, J43.
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
EI
Les bactéries revivifiables sont présentes tout au long de l’étude, indiquant la présence
constante du biofilm dans les canalisations (>300 UFC/ml).
Par ailleurs, on note l’apparition en faible quantité d’entérocoques intestinaux à J28 (5
UFC/100ml) dans l’eau de boisson qui coïncide avec la présence de peroxyde c’est-à-dire
avec la mise en fonctionnement de la pompe à peroxyde.
Cette observation peut laisser supposer que la pompe n’aurait pas fonctionné depuis un
certain temps et qu’elle se serait encrassée, injectant alors des entérocoques intestinaux dans
les canalisations lors de sa ponctuelle mise en route, ceci n’étant qu’une hypothèse.
7. Ambiance
7.1. Températures
a/ Températures et ammoniac
Les températures mesurées dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 114.
°C
Graphique 114 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur en fonction de l’âge des animaux.
45
40
35
30
25
20
15
10
5
Dindoral
T empérature sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
1
8
15
22
28
âge des dindonneaux
98
T empérature mesurée
35
43
Les températures mesurées et relevées sur la sonde se suivent, les sondes sont donc
correctement réglées. Cependant, celles-ci sont souvent un peu au-dessus des
températures conseillées par le CIDEF, avec de plus forts écarts à J15 et J35.
L’écart à J15 pourrait s’expliquer par une forte température extérieure (42°C) qui s’est
répercutée sur l’ambiance à l’intérieur du bâtiment (33°C). (cf : paragraphe 4), l’éleveur n’a
pas pu limiter cette augmentation de température ambiante à l’aide du système de ventilation
au réglage manuel et de refroidissement.
A J35, les radiants sont éteints, et la température à l’intérieure du bâtiment est
quasiment identique à celle à l’extérieur, il y a donc un problème de refroidissement du
bâtiment. Ceci confirme les résultats du diagnostic ambiance : la régulation et le système de
refroidissement sont peu satisfaisants et semblent mal maîtrisés.
De plus, l’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est
représenté par le graphique 115. Sur ce graphique sont aussi représentées les valeurs
d’ammoniac mesurées à J21, J34 et J43.
Graphique 115 : Evolution de la température ambiante, de l’eau , de la litière et valeurs d’ammoniac
mesurées à trois temps.
Température mesurée
température (°C)
34
Température eau
32
Température litière
31,3
30
9
28
28,7
26
24
22
1
8
15
22
28
âge des dindonneaux
35
43
Mesures d'ammoniac
à 21, 36 et 42 jours
Les courbes de températures de l’eau et de la litière suivent la même tendance, ce qui est
logique. La température plus basse température de l’eau à J1 est due à la mise en eau tardive
du bâtiment, cependant elle est supérieure aux valeurs recommandées par le CIDEF (16°C18°C).
Le problème de gestion de la température peut être mis en parallèle avec l’augmentation de la
teneur en ammoniac à J36 (graphique 116).
99
Graphique 116 : Evolution de la teneur en ammoniac de l’air ambiant à J22, J35 et J43.
âge des dindonneaux
35
30
25
20
15
10
5
0
22
35
43
teneur en ammoniac (ppm)
En effet, à J35, on constate une forte élévation du taux d’ammoniac (31,1 vs 9 ppm), qui
diminue faiblement ensuite vers J43. Ceci pourrait être relié aux fortes températures
ambiantes relevée (J35), à une ventilation difficile, et ainsi qu’à l’humidité de la litière,
résultant des divers épisodes de fientes humides.
b/ Température au niveau des radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est mesurée en trois points différents. Ceci est représenté par le graphique 117
Graphique 117 : Evolution de la température au niveau des radiants : à son aplomb, entre axe et entre
ligne.
température (°C)
45
40
Diminution de la puissance
à l'aplomb
Arret des
radiants
35
entre axe
entre ligne
température moyenne
30
25
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
La température à l’aplomb diminue régulièrement, et est un peu en deçà des normes de
températures : il est conseillé une température de 42°C sous radiants au démarrage (CIDEF).
Les températures entre axe et entre ligne suivent la même évolution et sont très proches ; la
diffusion de la chaleur dans le bâtiment est donc correcte.
La diminution de puissance des radiants entraîne bien une réduction de la température.
Les radiants étant arrêtés à J35, une température moyenne est prise au niveau des
animaux, celle-ci correspond à la température mesurée au niveau des sondes ; il semblerait
donc que la température soit homogène dans le bâtiment à partir de J35.
100
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 118.
Graphique 118 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
70
% d'humidité
60
50
40
30
20
10
0
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
Hygro mesurée
normes conseillées
L’hygrométrie est assez mal maîtrisée jusqu’à J28, elle est très forte, presque 1,5 fois
supérieure à la norme. Puis cela devient plus correct par la suite, l’hygrométrie mesurée est
inférieure à celle conseillée à J35.
Cette forte hygrométrie est peut-être due à une ventilation trop faible (réglage manuel) lors de
fortes températures extérieures (J15, J22 et J35) ; ceci ayant pour conséquence une humidité
excessive de la litière.
7.3. Luminosité
Le graphique 119 représente la luminosité prise en trois points différents : à l’aplomb
de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes néons.
Graphique 119 : Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
14
luminosité (lux)
12
aplomb
10
8
entre axe
6
entre ligne
4
Linéaire (aplomb)
2
0
1
15
22
35
43
âge des dindoneaux
101
L’intensité lumineuse diminue progressivement (courbe de tendance) en fonction de
l’âge pour éviter le picage. Les points à J8 et J 28 ont été éliminés, car lors de ces mesures les
animaux étaient en phase obscure du programme lumineux. L’éleveur semble modifier la
luminosité à J22, pour stimuler un peu les animaux, en effet certains sont prostrés.
7.4. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 120.
Graphique 120 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
12
Ajout de
copeaux
épaisseur (cm)
10
8
6
4
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
L’épaisseur de la litière (mélange de paille et de copeaux) diminue progressivement à
cause du piétinement par les animaux.
L’ajout de copeaux est lié avec l’état de la litière, en effet à J22 celle-ci est croûtée et
légèrement humide.
Cependant l’état de la litière continue à se détériorée jusqu’à être grasse et collante à
J43. Cette dégradation pourrait être due aux nombreux épisodes de fientes humides apparus
entre J22 et J43, rendant la litière humide et grasse ; mais aussi à une forte hygrométrie
ambiante. L’ajout de sciure n’a pas permis d’améliorer durablement l’état de la litière.
8. Evolution du matériel
Les animaux grandissent de fait, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui
laisse une marge de manœuvre de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée
comme inadaptée à la taille de l’animal.
Le graphique 121 représente les écarts entre l’âge réel et théorique des animaux pour
un accès optimal aux mangeoires.
102
Graphique 121 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
écart entre l'âge théorique et
l'âge réel des dindonneaux
(jours)
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
1
8
15
22
Démarrage
28
35
43
Temps permis pour
modifier la hauteur
des mangeoires
Croissance 1
âge des dindonneaux
La hauteur des mangeoires n’est jamais réglée au cours de l’étude (0-42 jours), cellesci sont trop hautes les 2 premières semaines ; puis trop basse par la suite.
Ce mauvais réglage des mangeoires n’incombe pas à l’éleveur mais au matériel employé, en
effet le système d’alimentation est ancien et pas ou peu réglable, ce qui explique ces
importants écarts. Au démarrage, les animaux peuvent se nourrir sans soucis grâce aux
alvéoles mises en places ; ensuite à J28, même si les mangeoires sont trop basses pour un
confort optimal, les dindonneaux ont accès à l’aliment. Toutefois, il faut rester vigilant face au
risque de contamination de l’aliment par les fientes, la litière apportée par les animaux.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoires ou par abreuvoirs respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 122).
Graphique 122 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
effectif/matériel
180
160
140
Effectif/mangeoires
120
100
Normes mangeoires
80
60
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
40
20
0
1
8
15
22
28
35
43
âge des dindonneaux
Malgré ce problème de hauteur des mangeoires, celles-ci sont en quantité suffisante
par rapport au nombre d’animaux présents dans le bâtiment, en moyenne il y a 40 sujets
par mangeoires, ce qui est 2 fois moins que la norme conseillée.
De même, les effectifs par abreuvoirs sont en dessous des normes, il y a suffisamment de
matériel d’abreuvement.
103
Cependant même si la multiplication des points d’alimentation peut engendrer une
meilleure consommation, elle peut aussi entraîner du gaspillage ; et avoir trop d’abreuvoirs
pourrait être une cause de l’humidité de la litière.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le graphique 123 représente le nombre de morts, mâle et femelle de 1 à 42 jours.
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Coccidiose
RTI
Légende :
.A : Oligostar et
vit D3
.B : Colistine
.C : Baytril
.D : Tétracycline
et Baycox
Colibacilles
B
RTI
Dindoral
D
40
37
34
28
25
22
Croissance 1
19
16
13
10
7
Démarrage
C
31
A
4
1
nombre de morts
Graphique 123 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez L’ÉLEVEUR 6.
âge des dinonneaux
mâle
femelle
Que ce soit chez les mâles ou les femelles, on constate 3 pics de mortalité à J5, J22 et
J40, cependant les mâles sont plus touchés que les femelles dans chacun des cas.
La mortalité des premiers jours pourrait s’expliquer par la mort des dindonneaux trop faibles
après l’éclosion, et qui ne mangent pas et ne boivent pas ou du tri par l’éleveur; d’où le pic à
J4-J5.
Ensuite les deux autres pics sont liés à la présence de colibacilles à J22 et de coccidies
à J40, entraînant une élévation de la mortalité des dindonneaux. Dans le cas de l’infection par
colibacille, le 1er traitement mis en place ne semble pas stopper complètement la mortalité,
c’est pourquoi un second traitement est mis en place ; ce dernier permet la diminution du
nombre de morts, et le contrôle de l’agent pathogène.
Il semblerait que les mâles soient plus sensibles que les femelles au stress du
démarrage ainsi qu’aux maladies.
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des
animaux. Celles-ci sont représentées dans le graphique 124.
104
Graphique 124 : Poids des dindonneaux à J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données BUT9.
2380
poids en grammes
2500
1691
2000
1500
Poids moyen
normes (g)
1000
660
540
500
70
58
0
1
2
3
numéro des pesées
Les dindonneaux ont un poids correct à J1 et ne semblent pas déshydratés par le
transport. L’écart entre le poids des animaux et le poids théorique (BUT9) est de plus en plus
important en fonction de l’âge (119g à J21 et 688g à J43). L’écart est très important à la 3e
pesée, ceci pouvant s’expliquer par les problèmes sanitaires (un colibacille et une
coccidiose) subis par les animaux à J22 et J40.
De plus, le lot est de moins en moins homogène : 82%, 50% et 46% ; ceci est
également lié aux problèmes sanitaires. En effet, les animaux atteints prennent du retard sur
les animaux sains, creusant ainsi l’écart entre le plus lourd et le plus léger.
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
7,34 €/m²
7,50 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
105
Légende :
.A : Oligostar et D3
.B : Colistine
.C : Tétracestine et
baytril
Graphique 125 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
90
80
B
% fientes humides
Dindoral
RTI
70
Coccidiose
Colibacilles
60
A
50
40
30
C
D
20
10
0
Démarrage
10
12
14
16
Croissance 1
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
42
âge des dindonneaux
La transition alimentaire à J21 ne semble pas avoir d’effet marqué sur l’état des
fientes, même si le pourcentage de fientes humides augmente, le seuil de 50% n’étant pas
dépassé, on ne parle pas d’épisode de fientes humides.
Le manque de données quant aux courbes de consommations individuelles d’eau et d’aliment
rend assez difficile l’interprétation des passages de fientes humides, nous ne pouvons donc
qu’émettre des hypothèses.
D’après les relevés Elanco Box, 4 épisodes de fientes humides (jours à risques) apparaissent :
J13-17 : lors de cette période, la température extérieure était importante, et celle de
l’élevage supérieure à la norme ceci accompagné d’une forte hygrométrie, d’où une
température réellement perçue par les animaux de 42°C. Ces phénomènes auraient pu
être déclencheurs et induire ainsi un épisode de fientes humides.
!
J24-27 : cet épisode de fientes humides coïncide avec la présence de colibacilles et au
traitement à la colistine.
!
J29 : à ce moment-là l’eau contient une faible quantité d’entérocoques intestinaux qui
pourraient influer sur la flore digestive des dindonneaux.
!
J31-35 : la température du bâtiment est très élevée, l’éleveur utilise du Baytril
(antibiotique) et le pH de l’eau de boisson subi une forte chute, ceci peut être lié à
l’apparition de fientes plus humides.
106
!
VII- Résultats et analyses de l’élevage 7
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
Cet élevage est localisé à Sublaines (37). L’ÉLEVEUR 7 possède deux bâtiments dinde
dont il s’occupe seul. Il ne possède pas d’autre production intensive. Le bâtiment enquêté a
été construit en 2000, sa surface totale est de 1200 m². Il est de type semi clair à ventilation
statique à régulation automatique, le sol est en terre battue. L’eau de boisson provient du
réseau public. Les principales caractéristiques du bâtiment et du matériel sont décrites dans
l’annexe et analysées dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic « eau » permet de
d’évaluer les risques liés au circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion par l’éleveur
Le diagnostic ambiance permet de mettre en évidence les points critiques liés au bâtiment
(conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 7 gère le
bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 126 et
127.
Graphique 126 : Evaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
B san
Hygiène
Ventil
Ambiance
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Refr
0,0
1,0
Atelier
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Graphique 127 : Gestion de l’atelier par l’éleveur.
La note moyenne attribué au bâtiment est satisfaisante (3/5).
Seulement, ce diagnostic ambiance met en évidence plusieurs points critiques du bâtiment :
!
Pas de système de refroidissement.
!
Points de condensation (soubassements et pignons).
!
Ventilation et régulation : exposition aux vents dominants difficile à gérer, gène à
l'entrée d'air (tuyau d'eau), pas de sonde hygrométrique, se servir de l'alarme.
!
Sanitaire : ne pas stocker les cadavres dans le SAS
Il faut noter une gestion de l’ambiance correcte (2,5/5) par l’éleveur. De plus, les
barrières sanitaires sont bien respectées par celui ci (sas, site et abord,..) et équipements
(matériaux bâtiment, silos,..) sont facilement nettoyables.
1.2. Influence du circuit d’eau et gestion par l’éleveur
107
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se faisant
de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus basse
au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant du réseau public, d’où
l’assurance d’une eau, entrant dans le bâtiment, de qualité bactériologique correcte.
L’analyse physico-chimique révèle une eau « très dure » (31,5 d° : eau très dure au
delà de 18 d°). La dureté de l'eau est une mesure qui désigne sa teneur en calcium et
en magnésium.
!
Le circuit de distribution de l’eau dans le bâtiment (double circuit) est bien conçu
(matériaux, longueur) et est facile à nettoyer.
!
Un traitement continu est réalisé, au sas, sur l’eau de boisson avec de l’acide
(« sebacide » : pH et calcaire) et du peroxyde d’hydrogène (bactéries) via une
pompe doseuse, à afin d’obtenir des caractéristiques physicochimiques et
bactériologiques correctes.
!
La pompe doseuse dont est équipé le système d’abreuvement de L’ÉLEVEUR 7
garantit la fiabilité des traitements. De plus, l’éleveur réalise une analyse de qualité
d’eau à toutes les bandes et effectue un contrôle du traitement permanent (peroxyde et
acidification) toutes les semaines à l’aide de bandelettes. Seulement, une maîtrise un
peu plus approfondie du fonctionnement de la pompe et du dosage des produits utilisés
serait un plus.
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
L’éleveur réalise divers traitements prophylactiques et curatifs via l’eau de boisson.
A J1, ajout de réhydratant et Vitamine C car les animaux étaient déshydratés, fatigués et
peu vifs lors de la mise en place.
De J10 à J13, ajout d’ampiciline (0,5 g/l) en traitement de diarrhées.
De J19 à J20, l’éleveur effectue un traitement colistine afin une infection par colibacille et
une candidose.
De J21 à J24, et à J28, un ajout d’iode afin de nettoyer les canalisations, élimination du
biofilm et permet de lutter contre l’aspergillose.
A J27, l’éleveur effectue un ajout de vitamine E (SVE 100) pour stimuler les animaux.
A J29 et J31, addition de phosphore et de calcium (Ucaphos Cal) en vue de consolider
l’ossification des animaux.
De J33 à J37, l’éleveur effectue un traitement lincosine afin d’enrayer une entérite nécrotique.
De J39 à J41, L’ÉLEVEUR 7 effectue un traitement au TOP DIGEST en vue d’eviter une
contamination des animaux par des parasites flagellés et donc de contrer une possible
histomonose. Cet apport est complété à J40 par un ajout, par pulvérisation, de
désinfectant (Clivaform) sur la litière dans le but de prévenir les problèmes
d’aspergillose et de limiter le phénomène de consommation de litière par les
animaux.
L’éleveur réalise un traitement continu de l’eau de boisson avec du peroxyde d’hydrogène
pour entretenir les canalisations et de l’acide à afin d’en abaisser le pH et de limiter les
problèmes liés à l’eau trop calcaire. Ces traitements de l’eau sont interrompus lors de
traitements thérapeutiques ou vaccinations par l’eau.
108
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle suivie
par cet éleveur est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour de la mise
en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
Tableau 11 : Procédure de nettoyage et désinfection de l’éleveur 7.
N&D du
bâtiment
date
J-18 (9/06/05)
J-17
J-14
produit/matériel
1ère désinfection à la lance du tracteur
Mise en place et désinfection de la
litière (copeaux)
Mise en place des animaux
J-11
J-2
J0
N&D du
matériel
J18
N&D des
canalisations
Lutte contre
les nuisibles
Actions
Départ des animaux
Lavage
Curage et lavage des longrines
J18
3 à 4 fois/an
J-3
Vidange totale des silos
Fumigation des silos
Démontage et trempage
Brossage
Nettoyage des canalisations
Désinfection des canalisations
Dépôt d’appâts contre les rongeurs
Traitement contre les ténébrions
Eau froide + Karsher
Karsher + Decagri
(dégraissant+désinfectant)
Septicid 1% +chaux vive au sol
Thermo nébulisation d’Aseptol par
une entreprise spécialisée
Septicide
Acide chlorhydrique
Base et acide
Iode
Entreprise spécialisée
Actoguard (juste avant chauffage)
Le N&D du bâtiment, matériel et canalisations est effectuée par l’éleveur.
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/ Hygiénogramme
L’hygiénogramme est un contrôle visuel de l’état de propreté du bâtiment et des
équipement au moment de la mise en place. Son résultat est représenté par le graphique 128.
Graphique 128 : Résultats de l’hygiénogramme de l’élevage de L’ÉLEVEUR 7.
Circuit aération
100
Ténébrions/Rongeurs
50
Circuit abreuvement
0
Souillures du bâtiment
Circuit alimentation
109
L’hygiénogramme de l’élevage de L’ÉLEVEUR 7 est de 184/200, cette note est excellente,
cela sous entend que le N&D semble correctement réalisé, Un critère seulement paraît
moins bien maîtrisé.
!
Le circuit d’abreuvement : petites traces de souillures sur les abreuvoirs que le N&D
n’a pas permis d’éliminer. On peut également penser que la poussière de la litière se
soit redéposée sur le circuit d’abreuvement.
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés dans le
graphique 129.
Graphique 129 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 7.
sas
100
socle
50
paroi
0
mangeoire
abreuvoir
Le résultat des boîtes de contact permet de confirmer l’hygiénogramme et montre que le
nettoyage du bâtiment a permis d’éliminer les bactéries indésirables. En effet, l’analyse
indique l’absence de streptocoques fécaux à la surface des éléments testés.
La procédure de N&D suivie par L’ÉLEVEUR 7 prouve son efficacité en éliminant les
streptocoques fécaux à la surface du matériel et du bâtiment; par conséquent le risque
de contamination des animaux est réduit.
c/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état
de propreté des canalisations. Les résultats sont représentés dans le graphique 130.
110
Graphique 130 : Quantité de bactéries revivifiables à 22°C et à 36°C à J1 au sas et en bout de ligne chez
l’éleveur.
50
300
UFC/100ml
UFC/ml
40
200
100
0
sas
20
10
0
bout ligne
revivifiables à 22°C
30
EC
revivifiables à 36°C
BC
sas
ASR
S
EI
bout de ligne
La qualité de l’eau au sas à J1 ne présente pas de bactéries revivifiables, alors qu’en bout de
ligne elles sont présentes (>300 UFC/ml) ; on y retrouve également des ASR (12
UFC/100mL).
Cette observation laisse penser que le N&D des canalisations n’est pas efficace pour
réduire voire éliminer les bactéries revivifiables (constituant le biofilm), et qu’en plus des
bactéries pathogènes (ASR) s’y sont développées.
Par conséquent, l’eau distribuée aux dindonneaux à J1 contient des microorganismes
indésirables, susceptibles d’entraîner un déséquilibre de la flore digestive des jeunes animaux
engendrant ainsi à des diarrhées.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 131 permet d’illustrer le respect des principaux critères de sécurité
sanitaires par l’éleveur.
Graphique 131 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage.
chaussures/pédiluve
1
cadavre dans le sas
0,5
sas fonctionnel
0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
111
Certaines règles sanitaires sont respectées, elles permettent d’éviter l’introduction d’agents
contaminants extérieurs vers l’élevage (entrée par le sas, sas fonctionnel, changement de
chaussures). Cependant, il faut noter quelques points critiques :
- le sas n’est pas séparé en 2 aires.
- parfois stockage de cadavres dans le sas (possibilité de contamination de l’élevage par le
sas).
Ce non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels pathogènes. Il faut également être
vigilant au changement de tenue et au lavage des mains, particulière si les animaux sont
malades.
4.2. Etat du sas
Les barrières sanitaires sont efficaces lorsque l’état de propreté du sas est satisfaisant
(graphique 132).
Graphique 132 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
5
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
9
16
25
30
39
43
âge des dindonneaux
L’état du sas se dégrade au fur et à mesure de l’enquête. La propreté du sas est tout
juste satisfaisant. Son entretien régulier permettrait de renforcer les barrières sanitaires.
Ainsi, les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un
risque important de contamination.
5. Consommation d’eau et d’aliment
Cet éleveur a relevé quotidiennement ses quantités d’eau et d’aliment consommées
grâce à des compteurs, ces consommations sont représentées sur le graphique 133.
Lors de la période d’étude, les animaux ont reçu trois types d’aliments :
" Démarrage (petites miettes) de 1 à 22 jours
" Croissance 1 (grosses miettes) de 23 à 37 jours
" Croissance 2 (granulés) à partir de 38 jours
112
Graphique 133 : Consommation individuelle quotidienne en eau et en aliment de 1 à 42 jours.
g/animal
conso eau g/A
conso aliment g/A
600
F
E
500
D
400
Légende :
C
300
Réhydratant +
Vit C
200
Acidification:
B
A
Iode
- A : Ampicilline
- B : Colistine
- C : SVF 100
- D : UCAPHOS CAL
- E : lincosine
- F : Top Digest
100
0
1
3
5
1 35 37 Croissance
2
7Démarrage
9 11 13 15 17 19 21 23 25 Croissance
27 29 31 33
39 41
âge des dindonneaux
Les consommations individuelles d’eau et d’aliment augmentent progressivement en fonction
de l’âge des animaux.
On observe de nombreuses chutes brutales de la consommation d’eau, celles-ci sont dues au
fonctionnement du bac. Lorsque le bac se rempli entièrement, il n’y a plus de passage d’eau
au niveau du compteur, d’où l’apparition de valeurs nulles.
Cette courbe est donc indicative car elle est difficile à interpréter. La seule remarque que nous
ferons, c’est qu’à J9, la consommation d’eau a une tendance à la baisse tout comme la
consommation d’aliment. Nous remarquons également, que les traitements ponctuels de l’eau
(iode et acide) semblent à chaque fois entraîner une réduction de la consommation d’eau.
D’après les consommations individuelles journalières, on en déduit les consommations
hebdomadaires que l’on compare à celles recommandées par le CIDEF. Cette comparaison
correspond au graphique 134.
Graphique 134 : Comparaison du rapport eau/aliment théorique et celui observé dans l’élevage.
4,5
4
3,5
3
rapport observé
2,5
rapport théorique
2
1,5
1
1
Démarrage
2
3
4
Croissance 1
5
Croissance 2
6
sem aine
113
D’après ce graphique, il apparaît que les animaux du lot suivi consomment beaucoup plus
d’eau que d’aliment, avec un écart considérable au rapport théorique au cours de la 2e et 3e
semaine. Ceci peut être lié à un accès limiter à l’aliment dans les mangeoires car réglage trop
haut.
consommation en g/animal
Graphique 135 : Comparaison des consommations hebdomadaires en eau et en aliment de l’élevage par
rapport aux normes du CIDEF.
400
350
300
Eau g/A
Eau g/A théo
Aliment g/A
Aliment g/A théo
250
200
150
100
50
0
Démarrage
1
2
Croissance 2
Croissance 1
3
4
5
6
semaines
On peut constater que la consommation d’eau de l’élevage est un supérieure à celle
recommandée par le CIDEF, et ce tout au long de la période étudiée, ceci confirme
l’observation précédente. En revanche, la consommation d’aliment est tout à fait en accord
avec les normes conseillées. Les dindonneaux semblent avoir une consommation d’eau
excessive.
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 136 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
Graphique 136 : Evolution du pH de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours d’âge des animaux.
8
7,5
pH
7
Zone de pH
recommandé en
élevage de volailles
6,5
6
5,5
Acide
5
Démarrage
1
9
16
25
30
âge des dindonneaux
114
Croissance 2
Croissance 1
39
43
L’éleveur effectue une acidification et une peroxydation permanente de l’eau de boisson. Ces
traitements de l’eau sont interrompus lors de traitements thérapeutiques ou vaccinations par
l’eau. Cet éleveur ajoute de nombreux produits à visée thérapeutique et prophylactique, par
conséquent, le traitement permanent de l’eau est fréquemment arrêté. Seules les mesures
réalisées à J9 et J16 reflètent le pH de l’eau lorsque le traitement permanent fonctionne. Il
apparaît donc que le traitement permanent est efficace pour réduire le pH de l’eau, en
revanche, lorsque ce dernier est stoppé la valeur de pH (7,5) est supérieure aux normes
conseillées (7-6).
Il faut noter que le l’éleveur effectue un traitement peroxyde, néanmoins aucune dose
résiduelle de ce produit n’est retrouvée en bout de ligne ; le peroxyde n’est pas distribué dans
les canalisations. Ce contrôle nous permet donc de constater qu’il y a un problème avec ce
traitement, peut être est une incompatibilité entre le produit utilisé et la composition
physicochimique de l’eau de boisson : neutralisation du peroxyde, sous dosage du produit,
solution périmée, …. Cependant, le fonctionnement de la pompe ne peut pas être mis en cause
car l’acide et le peroxyde sont distribués en même temps, et l’acide lui est retrouvé en bout de
ligne.
6.2. Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques partielles sont représentés dans le
graphique 137.
350
120
300
100
250
80
200
60
150
40
100
20
50
Acide
0
Démarrage
1
16
0
Croissance 1
30
ASR et Entéro.intestinaux
(UFC/100ml)
revivifiables 68h à 22°C
(UFC/ml)
Graphique 137 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J16, J30, J43.
0
Croissance 2
43
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
EI
Les bactéries revivifiables sont présentes en grande quantité tout au long de la période
étudiée. Le traitement au peroxyde aurait dû permettre de décrocher le biofilm, seulement
l’inefficacité de ce traitement explique ce résultat.
Les ASR présentes dans l’eau à J1 sont totalement éliminées à J16 et J30, cependant
un nouveau développement ou contamination a lieu à J43. Nous remarquons également une
115
très forte augmentation du taux d’EI présents dans l’eau à J16 et J30, ce dernier constat est
difficilement explicable. Nous pouvons toutefois constater que cette contamination de l’eau
par EI est réduite à J43. Cette élimination des bactéries pathogènes pourrait être expliquée,
par les passages successifs et répétés d’antibiotiques dans l’eau, mais également à
l’acidification et au passage d’iode.
7. Ambiance
7.1. Les températures
a/ Température et ammoniac
Les températures prises dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 138.
°C
Graphique 138 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur.
52
48
44
40
36
32
28
24
20
16
12
8
T empérature mesurée
T empérature sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
T empérature consigne
1
9
16
25
30
39
43
âge des dindonneaux
Les températures mesurées et relevées sur le boîtier sont quasiment identiques, les sondes
sont donc bien étalonnées. De même, les températures de consigne sont en total accord avec
les températures conseillées par le CIDEF. Sur la période de l’étude, il n’y a pas de réel écart
constaté entre les températures souhaitées et mesurées, malgré des températures extérieures
très élevées, notamment vers J16. Cette observation laisse penser que les système de
ventilation, régulation sont performants.
b/ Température de chauffage : radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est pris en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 139.
116
Graphique 139: Evolution de la température au niveau des radiants : moyenne entre les mesures à son
aplomb, entre axe et entre ligne.
température (°C)
34
32
à l'aplomb
30
entre axe
entre ligne
28
26
24
1
9
16
25
30
39
43
âge des dindonneaux
A J1, la température à l’aplomb des radiants est d’environ 33°C, à cet âge le CIDEF conseille
42°C. Les trois températures suivent la même évolution, la chaleur, qui est relativement
homogène, se diffuse correctement dans l’ensemble du bâtiment. Les dindonneaux ont donc
une aire de vie où la température est globalement homogène. Nous pouvons toutefois
constater une augmentation de la puissance des radiants vers J30.
De plus, l’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est
représenté par le graphique 140. Sur ce graphique sont aussi représentées les valeurs
d’ammoniac mesurées à J25, J39 et J43.
Graphique 140 : Evolution de la température ambiante, de l’eau et de la litière et valeurs d’ammoniac
mesurées à trois temps.
T empérature mesurée
température (°C)
34
T empérature eau
32
T empérature litière
30
28
14
26
5
30,7
24
22
1
9
16
25
30
âge des dindonneaux
39
43
Mesures d'ammoniac
à 21, 36 et 42 jours
A J1, la température de l’eau est assez élevée par rapport aux valeurs recommandées par le
CIDEF (16°C-18°C). Ensuite, les courbes de températures de l’eau et de la litière ont la même
évolution, ce qui est logique. Nous pouvons toutefois constater qu’à J39, la température de la
litière est plus élevées que celle de l’air ambiant, ceci est à mettre en relation avec les très
haute teneur en ammoniac de l’air (au-dessus des normes autorisées pour les humains : 25
117
ppm pendant 8h consécutives), on peut supposer que la litière fermente, d’ou dégagement de
chaleur.
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 141.
Graphique 141 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
70
% d'humidité
60
50
Hygro mesurée
40
normes conseillées
30
20
10
0
1
9
16
25
30
39
43
âge des dindonneaux
L’hygrométrie est relativement élevée tout au long de l’étude, elle est très largement
supérieure aux normes conseillées, presque multipliée par 2, nous constatons également
qu’elle est très variable. L’hygrométrie semble un peu mieux maîtrisée à partir de J30. Après
discussion avec l’éleveur, il apparaît que les valeurs d’hygrométrie mesurées correspondent à
celles attendues par l’éleveur.
7.3. Luminosité
Le graphique 142 représente la luminosité prise en trois points différents du bâtiment :
à l’aplomb de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes néons.
Graphique 142 : Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
30
luminosité (lux)
25
20
aplomb
15
entre axe
10
entre ligne
5
0
1
9
16
25
30
âge des dindoneaux
118
39
43
On constate une excellente diffusion de la lumière dans le bâtiment et une diminution très
rapide de l’intensité lumineuse dès la 1ère semaine d’âge, ce qui est conseillé par le CIDEF.
Cependant, on peut noter deux pics de luminosité à J30 et J43, ce qui correspond à l’ouverture
totale des volets de ventilation, laissant ainsi entrer la lumière extérieure, dont l’intensité varie
en fonction de l’ensoleillement.
7.4. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 143.
Graphique 143 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
épaisseur (cm)
6
retournement
de la litière
5
4
3
2
1
2
3
4
5
6
7
âge des dindonneaux
Au démarrage, l’éleveur a installé 10 kg/m² de copeaux de bois, représentant ainsi une
épaisseur de 6,5 cm dans le bâtiment. L’épaisseur de la litière diminue dès la 2e semaine sous
le piétinement des animaux et lié à un épisode de fientes humides. Au cours de la seconde
semaine d’âge, l’éleveur retourne la litière afin de l’homogénéiser et éviter les zones trop
humides. A 3, 4 et 5 semaines d’âge, l’épaisseur de la litière reste stable, puis chute
progressivement les semaines au cours des semaines 6 et 7 lors d’un second épisode de
diarrhées.
8. Evolution du matériel
Comme les animaux grandissent, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui peut
laisser une marge de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée comme
inadaptée à la taille de l’animal.
Le graphique 144 représente les différences entre l’âge réel des animaux et l’âge théorique
d’accès aux mangeoires.
119
Graphique 144 : Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
Réglage hauteur
Démarrage
1
Croissance 1
9
16
25
30
Croissance 2
39
Temps permis
pour modifier la
hauteur des
mangeoires
43
âge des dindonneaux
A J1, J9, J25 et J30, l’écart est important, le réglage des mangeoires n’est pas optimal
en fonction des besoins des animaux ; à ces ages les mangeoires sont réglées trop haut
A J1, les assiettes ne sont pas à la hauteur des animaux, cela n’a pas de conséquence
sur la consommation alimentaire étant donné que les becquées sont présentes jusqu’à J14.
Ensuite, à J16, la hauteur est adéquat. Puis, un premier réglage est effectué après J16, cette
élévation trop importante de la chaîne d’alimentation, ne permet plus à tous les animaux de
s’alimenter. Pour finir, l’écart diminue en fonction de l’âge des dindonneaux.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoires ou par abreuvoirs respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 145).
effectif/matériel
Graphique 145 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Effectif/mangeoires
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
Effectif/becquées
1
9
16
25
30
39
43
âge des dindonneaux
Malgré ce problème de hauteur des mangeoires, celles-ci sont présentes en quantité
suffisante par rapport au nombre d’animaux dans le bâtiment, en moyenne il y a 70
sujets par abreuvoir, ce qui est 2 fois moins que la norme conseillée.
De même, les effectifs par mangeoire correspondent aux normes, il y a suffisamment de
matériel d’abreuvement et d’alimentation.
120
Cependant même si la multiplication des points d’alimentation peut engendrer une meilleure
consommation, elle peut aussi entraîner du gaspillage ; et avoir trop d’abreuvoirs pourrait
être une cause de l’humidité de la litière.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâle et femelles) morts est représenté dans le graphique 146.
Graphique 146 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez l’éleveur.
50
Légende :
- A : Ampicilline
- B : Colistine
- C : SVF 100
- D : UCAPHOS CAL
- E : lincosine
- F : Top Digest
nombre de morts
40
30
Réhydratant
20
A
10
B
0
C
Démarrage
1
3
5
7
9
D
E
Croissance 1
F
Croiss 2
11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
âge des dinonneaux
mâle
femelle
Dès J1, on constate un peu de mortalité chez les mâles et femelles, certainement lié à l’état
des animaux à la livraison (déshydratés et peu vifs). A J8, une très forte mortalité dans les
deux sexes, provoquée par un coup de chaleur. De J10 à J20, nous observons une mortalité
d’environ 10-7 individus par jour, dans les deux sexes. Ce phénomène semble lié à une
contamination par colibacille que le traitement ampicilline n’a pas permis d’enrayer, en
revanche, l’administration de colistine a stoppé immédiatement la mortalité.
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des
animaux. Celles-ci sont représentées dans le graphique 147.
Graphique 147 : Poids des dindonneaux à trois pesées : J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données
BUT9.
1978 2380
poids en grammes
2500
2000
1500
Poids moyen
766
1000
500
normes (g)
660
70
63
0
1
2
3
numéro des pesées
121
Les dindonneaux ont un poids correct à J1 et seulement ils semblent déshydratés par le
transport. A J21, les dindonneaux du lot suivi sont plus lourds (100g) que le poids conseillé
par BUT9 à cet age. Ensuite à la dernière pesée, la tendance s’inverse et l’écart de creuse (400g), ceci pouvant s’expliquer par les problèmes sanitaires (un colibacille et une entérite
nécrotique) subis par les animaux à J20 et J33.
De plus, le lot est de moins en moins homogène : 93%, 95% et 86% ; ceci est
également lié aux problèmes sanitaires. En effet, les animaux atteints prennent du retard sur
les animaux sains, creusant ainsi l’écart entre le plus lourd et le plus léger.
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
12,36 €/m²
12,80 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
Acidification :
Iode :
Graphique 148 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
80
70
% fientes humides
60
D
A
E
B
F
50
40
30
20
C
10
0
Démarrage
10
12
14
16
18
Croissance 1
20
22
24
26
28
30
32
Croissance 2
34
36
38
40
âge des dindonneaux
D’après ce graphique, on constate 2 épisodes de fientes humides :
!
J13-J20 : ceci pourrait être lié à la
o forte hygromètrie observée à ce moment là,
o une sur-consommation d’eau,
o l’eau consommée contient des entérocoques intestinaux en grand nombre.
!
J29-J35 : cet épisode de diarrhées coïncide avec
o forte température observée à ce moment là,
122
42
o une sur-consommation d’eau,
o l’eau consommée contient des entérocoques intestinaux en grand nombre.
VIII- Résultats et analyses de l’élevage 8
1. Présentation de l’élevage et caractéristiques du bâtiment enquêté
Cet élevage est localisé à Bessé sur Braye (72). L’ÉLEVEUR 8 possède deux
bâtiments dinde dont il s’occupe avec sa femme. Il ne possède pas d’autre production
intensive, à part quelques moutons pour le désherbage autour des bâtiments ainsi qu’une
basse-cour. Le bâtiment enquêté a été construit en 1990, sa surface totale est de 1200 m². Il
est de type obscur à ventilation dynamique avec une extraction monolatérale, le sol est en
terre battue. En 2004, le système de ventilation a été rénové. L’eau de boisson provient d’un
puits de forage en aval du bâtiment. Les principales caractéristiques du bâtiment et du
matériel sont décrites dans l’annexe et analysées dans le paragraphe 1.1. De plus, le diagnostic
« eau » permet de d’évaluer les risques liés au circuit d’abreuvement ainsi qu’à sa gestion.
1.1. Influence du bâtiment et gestion par L’ÉLEVEUR 8
Le diagnostic ambiance permet de mettre en évidence les points critiques liés au bâtiment
(conception, matériel...) mais également d’analyser la manière dont L’ÉLEVEUR 8 gère son
bâtiment et son ambiance. Ces observations sont mises en évidence sur les graphiques 149 et
150.
Graphique 149 : Evaluation des différents points du bâtiment.
Site ab
A décont
Age
B san
Hygiène
Ventil
Ambiance
Iso-Etanch
Chauf
Rég Sécu
Refr
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Eleveur
Atelier
Graphique 150 : Gestion de l’atelier par L’ÉLEVEUR 8.
D’après le diagnostic ambiance, le bâtiment présente de plusieurs points critiques :
!
Age du bâtiment (1990)
!
Etanchéité-Isolation : observation de points de condensation au niveau des
soubassements (panneaux de bois), et état moyen des portes au niveau des pignons.
!
Ventilation et régulation : les entrées d'air sont exposées aux vents dominants donc
difficile à gérer, et l'entrée d'air est gênée par la présence des tuyaux d'eau non loin.
123
!
Aptitude à la décontamination : matériaux difficilement nettoyables (bois) dans le
sas et bâtiment
Cependant, Il faut noter une gestion de l’ambiance correcte (3,3/5), malgré quelques
progrès possible au niveau des barrières sanitaires et de l’entretien général, notamment du sas.
1.2. Influence du circuit d’eau et sa gestion par L’ÉLEVEUR 8
Le diagnostic « eau » permet de caractériser le circuit d’abreuvement : la notation se faisant
de la manière suivante : la plus haute note correspond au point le moins sûr, et la plus basse
au point le plus sûr.
D’après le diagnostic « eau », plusieurs points sont mis en évidence :
!
Les dindonneaux sont approvisionnés avec de l’eau provenant d’un forage, d’où
possibilité de contamination externe. En effet, l’analyse bactériologique de l’eau
du forage indique qu’elle contient des ASR (25 UFC/100mL) et des entérocoques
intestinaux (4 UFC/100mL). De plus, l’analyse physico-chimique révèle une eau
« dure » (24,7 d°) et très riche en fer (640µg/L).
!
Le circuit de distribution de l’eau vers le bâtiment (bouclage du circuit avec retour
au bac équipé d’un circulateur) pourrait être source de contaminations car difficile à
nettoyer.
!
Aucun traitement permanent n’est effectué sur l’eau afin d’en améliorer sa qualité
bactériologique ou physico-chimique.
!
La fiabilité des traitements réalisés via le système d’abreuvement de L’ÉLEVEUR 8
est faible, de plus la conception des circuits ne facilite pas le nettoyage après
traitement. Il faut également noter que l’éleveur maîtrise moyennement le
fonctionnement de son matériel et ne réalise pas de contrôle de l’efficacité de ses
traitements.
Le circuit d’eau dans le bâtiment est peu pratique mais l’intérieur des canalisations semble
dépourvu de biofilm lors du diagnostic (2,5/5).
2. Historique des traitements de la bande de 0-42j
L’éleveur réalise divers traitements prophylactiques et curatifs via l’eau de boisson.
De J5 à J8, ajout d’oligoéléments (oligostar tecoselen), en association avec de la vitamine D3
à J6 à titre de prophylaxie.
A J6, J8 et J9, l’éleveur réalise un traitement au Tylan afin d’enrayer un épisode de fientes
humides.
De J12 à J14, et à J21, un ajout d’oligoéléments et de vitamine D3 (oligostar D3) selon le
programme de prophylaxie suivi, afin de solidifier l’ossature des dindonneaux.
A J23 et J24, addition d’acido-cuivre dans le but de limiter l’humidité des fientes observée.
De J26 à J29, un apport d’iode et de lincosine en vue d’enrayer un épisode de diarrhées.
De J31 à J35, L’ÉLEVEUR 8 effectue un traitement au Phytodigest en vu de protéger les
animaux contre les parasites flagellés.
De J37 à J39, ajout d’un agent appétant (Duphami SD) qui favorise la consommation
alimentaire et limite la quantité d’eau ingérée par les animaux.
A partir de 3-4 semaines d’âge, l’éleveur réalise un traitement séquentiel de l’eau de boisson
au Sebacid (peroxyde d’hydrogène et acide ) à afin d’en abaisser le pH (effet
acide) et d’entretenir les canalisations (effet peroxyde).
124
3. Nettoyage et désinfection
3.1. Méthode
Chaque éleveur ayant sa propre procédure de Nettoyage et Désinfection (N&D), celle
suivie par cet éleveur est décrite dans le tableau ci dessous. Il faut noter que J0 est le jour de la
mise en place des dindonneaux sur lesquels l’étude est réalisée.
Tableau 12 : Procédure de nettoyage et désinfection de L’ÉLEVEUR 8.
N&D du
bâtiment
date
J-20
J-20
J-19
J-18
J-18
J-18
J-7
J-5
J-5
J-4
N&D du
matériel
N&D des
canalisations
Lutte contre les
nuisibles
Actions
Départ des animaux
Ramassage des cadavres et stockage au
congélateur
Démontage du matériel
Lavage bâtiment
Curage
Balayage
1ère désinfection
Paillage
2ème désinfection
3ème désinfection
Trempage des mangeoires et abreuvoirs
produit/matériel
Iode
Brumisation d’un désinfectant
Solution désinfectante
1er nettoyage
2ème nettoyage
Peroxyde d’hydrogène
Peroxyde d’hydrogène
Karsher
Pulvérisation d’un désinfectant
3.2. Contrôle du nettoyage et désinfection
a/. Hygiènogramme
Les résultats de l’hygiénogramme sont représentés par le graphique 151.
Graphique 151 : Résultats de l’hygiénogramme de L’ÉLEVEUR 8.
Circuit aération
100
50
Ténébrions/Rongeurs
Circuit abreuvement
0
Souillures du bâtiment
Circuit alimentation
125
L’ÉLEVEUR 8 a une note globale de 159/200, ceci est très bon, seulement son
hygiénogramme met en évidence deux paramètres mal maîtrisés.
!
Le circuit d’abreuvement : présence de quelques souillures sur les abreuvoirs. La
procédure de N&D du matériel n’est pas efficace pour ôter toutes les souillures
(Karsher, produit insuffisant, conception du matériel...)
!
Les souillures du bâtiment : traces de fumier à la base des murs, on peut supposer
que :
o l’éleveur n’a pas assez insisté sur cette zone au cours du nettoyage,
o que le produit utilisé n’a pas été efficace (temps de contact pas respecté,
produit sous dosé, ou inefficace)
b/ Boîtes de contact
Les résultats des boîtes de contact faites par le technicien sont représentés sur le graphique
152.
Graphique 152 : Résultats des boîtes de contact chez L’ÉLEVEUR 8.
sas
100
socle des parois
50
paroi
0
mangeoire
abreuvoir
Le résultat des boîtes de contact permet de confirmer que le nettoyage du bâtiment n’a pas
permis d’éliminer toutes les bactéries indésirables ou pathogènes de la surface des socles
des parois du bâtiment ainsi que sur le matériel. En effet, l’analyse a montré la présence en
nombre important de streptocoques fécaux sur les derniers éléments cités. Les boîtes de
contact confirment les résultats de l’hygiénogramme et indiquent que le N&D des socles des
parois du bâtiment et des abreuvoirs n’est pas efficace.
Seuls le sas et le haut des parois ont une note très satisfaisant.
La procédure de N&D suivie par L’ÉLEVEUR 8, n’a pas permis d’éliminer tous les
pathogènes à la surface du matériel et des parois du bâtiment; par conséquent le risque
de contamination des animaux est réel.
c/ Canalisations
Les analyses d’eau faites au sas et en bout de ligne, nous ont permis de vérifier l’état
de propreté des canalisations. Les résultats sont représentés dans le graphique 153.
126
Graphique 153 : Quantité de bactéries revivifiables à 22°C et à 36°C à J1 au sas et en bout de ligne chez
L’ÉLEVEUR 8.
400
100
UFC/100ml
UFC/m l
300
200
100
80
60
40
20
0
0
sas
ASR
bout ligne
revivifiables à 22°C
sas
revivifiables à 36°C
Salmonelles
bout de ligne
Entéro.
intestinaux
Au sas, l’eau contient quelques bactéries revivifiables (biofilm), alors que la
quantité retrouvée en bout de ligne est supérieure ou égale à 300 UFC/ml. Ce constat indique,
d’une part, que les canalisations reliant le forage et le bâtiment contient des bactéries
revivifiables à 22°C et, d’autre part, que le N&D du circuit d’abreuvement n’a pas permis
d’éliminer le biofilm. Ceci présente un risque majeur, car le biofilm offre un terrain propice
au développement des bactéries pathogènes. On retrouve également de faibles quantités
d’ASR et d’Entérocoques intestinaux (EI) en bout de ligne. On peut supposer que le nettoyage
des canalisations n’est pas suffisant pour réduire voire éliminer les bactéries revivifiables
(constituant le biofilm), et qu’en plus il y a présence de bactéries pathogènes en faible
quantité.
Par conséquent dès J1, l’eau distribuée aux dindonneaux contient des microorganismes
indésirables, qui pourraient entraîner un déséquilibre de la flore digestive des jeunes animaux
aboutissant à des diarrhées et à la mort des animaux.
4. Respect des règles sanitaires
4.1. Les barrières sanitaires
Le graphique 154 permet d’illustrer le respect des principaux critères sécurité sanitaires par
l’éleveur.
Graphique 154 : Respect des barrières sanitaires dans l’élevage de L’ÉLEVEUR 8.
chaussures/pédiluve
1
0,5
absence de cadavres
sas fonctionnel
0
entrée par le sas
sas séparé en 2 aires
127
Certaines règles sanitaires sont respectées, elles permettent d’éviter l’introduction
d’agents contaminants extérieurs vers l’élevage (entrée par le sas, sas fonctionnel, absence de
cadavres). Cependant, il faut noter quelques points critiques :
- le sas n’est pas séparé en 2 aires.
- pas de chaussure spécifique au bâtiment ou absence de pédiluve (possibilité de
contamination de l’élevage par transport d’agents infectieux sous les chaussures).
Ce non respect des règles sanitaires peut induire des contaminations de l’élevage par le sas, il
ne joue donc plus son rôle de barrière contre d’éventuels contaminants. Il faut également être
vigilant au changement de tenue et au lavage des mains.
4.2. Etat du sas
Les barrières sanitaires sont efficaces lorsque l’état de propreté du sas est satisfaisant
(graphique 155).
Graphique 155 : Evolution de l’état de propreté du sas de 1 à 42 jours.
note de propreté du sas
Le plus sale
5
4
3
2
1
0
Le plus propre
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindonneaux
L’état du sas se dégrade au fur et à mesure de l’enquête. Le nettoyage régulier de son
sas n’est pas effectué. Globalement, l’état du sas est peu satisfaisant ; cette observation
renforce les conclusions précédentes : le rôle du sas n’est pas respecté.
Ainsi, les barrières sanitaires sont dressées de manière partielle, ce qui peut représenter un
risque important de contamination.
5. Consommation d’eau et d’aliment
Les consommations d’eau et d’aliment n’ont pas été relevées, cette partie ne pourra
pas être analysée.
Nous savons seulement que l’éleveur a distribué 2 types d’aliment sur la période de l’étude :
" Démarrage de 0 à 20 jours (miettes)
" Croissance 1 de 21 à 42 jours (granulés)
Ceci nous permet de déterminer les âges de transitions alimentaires.
128
6. Analyses d’eau
6.1. Tests sur l’eau
Le graphique 156 représente l’évolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en
bout de ligne (dernier abreuvoir des mâles).
Graphique 156 : Evolution du pH et de la teneur en peroxyde de l’eau en bout de ligne de 1 à 42 jours
d’âge des animaux.
120
9
peroxyde (mg/l)
8,5
Iode 04
100
8
80
7,5
60
7
6,5
40
6
20
pH
Zone de pH
recommandé en
élevage de volailles
5,5
0
5
1
8
14
21
28
âge des dindonneaux
35
42
peroxyde (mg/l)
pH
Le pH de l’eau est relativement élevé (pH entre 7,3 et 8) par rapport aux
recommandations usuelles, ce qui peut constituer un terrain favorable au développement de
bactéries indésirables. Le traitement ponctuel au Sebacid réalisé à J42 permet de diminuer très
légèrement le pH mais ne permet pas une baisse suffisante du pH. De même, le peroxyde
d’hydrogène du Sebacid est retrouvé en bout de ligne lors du test hebdomadaire à J42 (100
mg/l de peroxyde vs les 10-40 mg/l conseillés en bout de ligne).
6.2 Analyses bactériologiques
Les résultats des analyses bactériologiques sont représentés dans le graphique 157.
129
350
300
250
200
150
100
50
0
120
Iode 04
100
80
60
40
20
0
1
14
28
0
ASR et Entéro.intestinaux
(UFC/100ml)
revivifiables 68h à 22°C
(UFC/ml)
Graphique 157 : Qualité de l’eau en bout de ligne selon trois critères : les bactéries revivifiables à 22°C, les
Entérocoques intestinaux et les ASR à J1, J14, J28, J42.
42
âge des dindonneaux
revivifiables à 22°C
ASR
Entéro. intestinaux
Les bactéries revivifiables à 22°C augmente légèrement jusqu’à J28, indiquant la présence
constante du biofilm dans les canalisations (>300 UFC/ml), de J1 à J14, une faible quantité
d’ASR contamine l’eau de boisson.
Par ailleurs, on note l’apparition en quantité importante d’entérocoques intestinaux (EI) à J14
(100 UFC/100ml). A J28, la teneur d’ASR et EI présente dans l’eau de boisson est nulle, cette
disparition coïncide avec deux traitements (Iode et peroxyde d’hydrogène+acide).
La diminution des quantité de bactéries revivifiables à 22°C, n’est visible qu’à partir
de J42, et pourrait être mise en relation avec le traitement séquentiel de Sebacid (peroxyde
d’hydrogène) dont le rôle est de nettoyer les canalisations.
7. Ambiance
7.1. Les températures
a/ Température et ammoniac
Les températures mesurées dans le bâtiment, celles relevées à l’extérieur et les normes
recommandées par le CIDEF sont représentées sur le graphique 158.
130
°C
Graphique 158 : Evolution des différentes températures mesurées dans le bâtiment et des températures
minimales et maximales à l’extérieur en fonction de l’âge des animaux.
45
40
35
30
25
20
15
10
5
Température mesurée
Température sonde
normes conseillées
mini à l'extérieur
maxi à l'extérieur
Température de consigne
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindonneaux
L’évolution de la température du bâtiment est très fluctuante malgré une température
de consigne très proche des normes conseillées par le CIDEF. La température mesurée et la
température aux sondes sont quasiment équivalentes, les sondes sont donc bien étalonnées, ce
qui rend l’interprétation délicate.
En effet, la régulation étant automatisée, lorsque la température des sondes ne respecte
pas la consigne, le système de ventilation et/ou de refroidissement doit se mettre en marche
afin d’approcher la température ambiante du bâtiment à la température de consigne. Ceci
pourrait s’expliquer par la faiblesse du système de ventilation et de régulation.
L’évolution de la température de l’eau et de la litière a été suivie, ceci est représenté
par le graphique 159. Sur ce graphique sont aussi représentées les valeurs d’ammoniac
mesurées à J22, J34 et J43.
Graphique 159 : Evolution de la température ambiante, de l’eau et de la litière et valeurs d’ammoniac
mesurées à trois temps.
T empérature mesurée
36
température (°C)
T empérature eau
6,8
34
T empérature litière
32
30
6,7
5,7
28
26
24
22
1
8
14
21
28
âge des dindonneaux
35
42
Mesures d'ammoniac
à 21, 36 et 42 jours
131
Les courbes de températures de l’eau et de la litière suivent la même tendance, ce qui
est logique. La température plus basse température de l’eau à J1 est due à la mise en eau
tardive du bâtiment, cependant elle est supérieure aux valeurs recommandées par le CIDEF
(16°C-18°C). Malgré des températures un peu élevées, la teneur en ammoniac est faible (en
moyenne 6,4 ppm).
b/ Température de chauffage : radiants
Lors du démarrage en localisé (utilisation de radiants), la température au niveau du
chauffage est pris en trois point différents. Ceci est représenté par le graphique 160.
Graphique 160: Evolution de la température au niveau des radiants : moyenne entre les mesures à son
aplomb, entre axe et entre ligne.
température (°C)
45
40
Arrêt des radiants
35
30
25
20
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindonneaux
à l'aplomb
entre axe
entre ligne
temp ambiante
A J1, la température à l’aplomb des radiants est de 43°C, il est conseillé une
température de 42°C comme conseillé par le CIDEF. Les radiants sont arrêtés avant la
deuxième semaine, la température est alors la moyenne entre les 3 points de mesure. Ces
températures sont prises à hauteur des animaux est différente de la température au niveau des
sondes.
Les trois valeurs sont relativement homogènes et décroissent progressivement en fonction du
temps, sauf à J21 où la température est augmentée (comme constaté sur le graphique ci
dessus).
7.2. L’hygrométrie
L’évolution de l’hygrométrie mesurée et relevée sur le boîtier et comparaison aux
normes conseillées par le CIDEF dans le graphique 161.
132
Graphique 161 : L’hygrométrie dans le bâtiment de 1 à 42 jours.
80
70
% d'humidité
60
50
Hygro mesurée
40
Hygro sonde
30
normes conseillées
20
10
0
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindonneaux
Les valeurs de l’hygrométrie mesurée et de celle relevée sur le boîtier fluctuent de la
même manière, mais avec un écart important mais constant: la sonde fonctionne mais n’est
pas étalonnée correctement. Jusqu’à J28, l’hygrométrie du bâtiment est très au-dessus des
normes conseillées par le CIDEF. Ce constat laisse suggérer un soucis de ventilation, un
problème d’humidité de litière,….
7.3. Luminosité
Le graphique 162 représente la luminosité prise en trois points différents du bâtiment : à
l’aplomb de la source lumineuse, entre deux axes de lumière et entre deux lignes d’ampoules.
Graphique 162: Evolution de la luminosité du bâtiment de 1 à 42 jours.
luminosité (lux)
30
25
20
aplomb
15
entre axe
10
entre ligne
5
0
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindoneaux
L’intensité lumineuse diminue très fortement (28 lux à 4 lux) dès la première semaine
d’âge puis une stabilisation à 5-7 lux afin d’éviter le picage et la consommation de litière par
les animaux. La luminosité est homogène dans le bâtiment, très peu de différence entre les
lieux de mesures.
133
7.4. La litière : épaisseur et état
L’épaisseur de la litière relevée à chaque visite est représentée sur le graphique 163.
Graphique 163 : Epaisseur de la litière au cours des visites.
14
épaisseur (cm)
12
10
8
6
4
1
8
14
21
28
35
42
âge des dindonneaux
Au démarrage, l’éleveur a installé 6 kg/m² de paille semi broyée, représentant ainsi
une épaisseur de 12 cm. L’épaisseur de la litière diminue progressivement sous les
piétinements des animaux. A J21, la baisse de 3 cm constatée est sûrement dû à l’endroit de la
prise de mesure. L’épaisseur de la litière n’est pas homogène sur tout le bâtiment
(déplacement par le mouvement et le grattage des animaux) d’où parfois des variations
d’épaisseur.
8. Evolution du matériel
Les animaux grandissent de fait, la hauteur des mangeoires est à régler régulièrement.
En général, on considère qu’il faut relever les mangeoires de 1cm tous les 2 jours, ce qui
laisse une marge de manœuvre de 4 jours avant que la hauteur des mangeoires soit considérée
comme inadaptée à la taille de l’animal.
Le graphique 164 représente les écarts entre l’âge réel et théorique des animaux pour
un accès optimal aux mangeoires.
134
Graphique 164: Evolution de l’âge d’accès aux mangeoires en fonction de l’âge réel des animaux.
12
8
4
0
1
-4
8
14
22
28
35
42
Temps permis pour
modifier la hauteur
des mangeoires
-8
-12
Réglage
-16
-20
Croissance 1
Démarrage
-24
âge des dindonneaux
A J14, J22, J35 et J42, l’écart est important, le réglage des mangeoires n’est pas optimal en
fonction des besoins des animaux.
Les deux premières semaines les mangeoires sont réglées correctement, les deux semaines
suivantes les mangeoires sont trop basses, les dindonneaux peuvent se coucher dans les
assiettes, ce qui peut entraîner des risques de contamination de l’aliment par les déjections et
la litière.
Un premier réglage est effectué après J22, puis un deuxième après J28 afin que la
hauteur des mangeoires soit adaptée à l’âge des dindonneaux.
Le premier réglage se fait lors du changement des becquées par des assiettes : les assiettes
sont réglées de manière optimale.
Ensuite vers J28, les mangeoires sont trop hautes. Dans ce cas, il faut être vigilant, a ce que
tous les animaux puissent se nourrir correctement.
Par ailleurs, on peut vérifier si l’effectif par mangeoire ou par abreuvoir respecte les
normes conseillées par le CIDEF (graphique 165).
effectif/matériel
Graphique 165 : Evolution des effectifs par mangeoires et abreuvoirs de 1 à 42 jours.
180
160
140
Effectif/assiettes
120
100
80
60
Normes mangeoires
Effectif/abreuvoirs
Normes abreuvoirs
Effectif/becquées
40
20
0
1
8
14
22
28
35
42
âge des dindonneaux
A J1, le nombre d’abreuvoirs n’est pas suffisant pour le nombre de dindonneaux présents dans
le bâtiment (comparativement aux normes). Cette tendance est corrigée dès J8. Ce manque
d’abreuvoirs n’est pas réel, car seul les abreuvoirs de type plasson ont été comptabilisés, alors
135
que les 7 premiers jours l’éleveur met en place de abreuvoirs de type minidrink (petits
abreuvoirs posés au sol) afin de multiplier les points d’abreuvement.
Les 3 premières semaines, le nombre de becquées est légèrement au dessus de la
norme en fonction du nombre d’animaux ; par la suite, la norme est respectée, le nombre de
mangeoires est largement suffisant.
9. Performances zootechniques
9.1. Mortalité
Le nombre d’animaux (mâles et femelles) morts est représenté dans le graphique 166.
Graphique 166 : Nombres de morts par jour de 1 à 42 jours chez L’ÉLEVEUR 8.
70
50
G
40
A
30
LEGENDE :
F
B
20
B
DE
C
10
âge des dinonneaux
mâle
femelle
41
39
37
35
33
31
29
27
25
23
21
19
17
Croissance 1
15
13
11
7
5
3
9
Démarrage
0
1
nombre de morts
60
A:
J5 tecoselen
J6 tylan+vit D3+oligostar
tecoselen
J7 tecoselen
J8 tecoselen +tylan
J9 gritt+tylan
B : Oligostar D3
C : acidocuivre
D : Iode04 + lincosine
E (J29) : lincosine
F : phytodigest
G : duphami SD
Nous constatons deux pics de mortalité : à J2-J6 et à J36-38, au cours de ces deux périodes,
les mâles sont plus touchés que les femelles. La forte mortalité observée dès les premiers
jours est vraisemblablement dû à la perte des animaux les plus faibles (petits et pédaleurs).
Pour la seconde période (J36-J38), la forte mortalité coïncide avec la fin du traitement
Phytodigest. Ce traitement est efficace contre les flagellés mais induit un problème
d’appétence vis à vis de l’aliment, ce qui explique l’ajout de Duphami SD le jour suivant,
visant à relancer la consommation et ainsi stimuler les animaux.
9.2. Poids
Trois pesées sont effectuées au cours de l’étude, afin de suivre les performances des animaux.
Celles-ci sont représentées dans le graphique 167.
136
Graphique 167 : Poids des dindonneaux à trois pesées : J1, J21 et J42 ; et comparaison avec les données
BUT9.
2380
2500
poids en grammes
2006
2000
1500
Poids moyen
normes (g)
1000
505
500
660
70
62
0
1
2
3
numéro des pesées
Les dindonneaux ont un poids correct à J1 et ne semblent pas déshydratés par le
transport. L’écart entre le poids des animaux et le poids théorique (BUT9) est de plus en plus
important en fonction de l’âge (155g à J21 et 375g à J42). L’homogénéité du lot varie en
fonction de l’âge des dindonneaux : 93%, 87% et 93% respectivement à J1, J21 et J42;
9.3. Résultats technico-économiques
Marge poussin/Aliment du lot suivi
Marge poussin/Aliment moyenne annuelle
9,41 €/m²
11,62 €/m²
9.4. Episodes de fientes humides
D’après les relevés de l’Elanco Box, on obtient le graphique suivant :
Graphique 168 : Episodes de fientes humides dans l’élevage 1 de 10 à 42 jours.
100
90
% fientes humides
80
B
B
C
F
DE
G
70
60
50
40
30
20
10
0
10
LEGENDE :
B : Oligostar D3
C : acidocuivre
D : Iode04 + lincosine
E (J29) : lincosine
F : phytodigest
G : duphami SD
12
Démarrage
14
16
18
20
22
24
26
28
Croissance 1
30
32
34
36
38
40
42
âge des dindonneaux
137
Le manque d’information quant aux courbes de consommations individuelles d’eau et
d’aliment rend assez difficile l’interprétation des passages de fientes humides, nous ne
pouvons donc qu’émettre des hypothèses.
D’après les relevés Elanco Box, 6 épisodes de fientes humides (jours à risques) apparaissent :
!
J13-15 :
o lors de cette période, les dindonneaux reçoivent un traitement prophylactique
d’Oligostar dans l’eau de boisson,
o nous avons également remarqué qu’au démarrage, l’eau contenait des ASR et
EI susceptibles d’entraîner des diarrhées,
o le pH de l’eau est également élevé.
!
J17-20 : cet épisode de fientes humides coïncide
o une période de hygrométrie et .
o de température élevée.
!
J21-22 : c’est le plus fort pic de cet élevage (90% de fientes humides), il coïncide avec
o la transition alimentaire
o couplée à une période de hygrométrie et .
o de température élevée.
!
J23-28 : ajout successif d’acidocuivre, d’iode et de lincocine.
!
J31-34 : ajout de Phytodigest.
J35-37 :
o ajout d’acide dans l’eau de boisson et élévation du taux de peroxyde (100mg/l)
dans l’eau de boisson.
o administration de Duphami SD semble limiter le nombre de fientes humides.
!
Il faut surtout noter que l’eau distribué au animaux provient d’un forage, et que cette eau
contient trois fois plus de fer que la dose maximale recommandée. Il est bien connu que le
taux de fer ingéré par les animaux a un impact sur l’humidité des fientes. Dans cet élevage, le
réel facteur favorisant l’apparition des diarrhées est la qualité physicochimique de l’eau de
boisson.
138
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION
I- Prévalence des entérites « non spécifiques »
Dans sept élevages sur huit, les animaux ont connu des épisodes de diarrhées plus ou moins
marqués. Parmi ceux-ci, des classes ont été établies. Deux élevages ont une fréquence de jours
à diarrhées comprise entre 1 et 15 % (ENS), deux autres entre 16 et 25 % (ENS+), et trois
élevages ont connu entre 26 et 50 % de jours de diarrhées sur la période étudiée (ENS ++). Un
seul élevage n’a pas subi de passage d’entérites « non spécifiques » entre 10 et 42 jours (ENS
0).
Graphique 169 : Répartition des élevage en fonction du pourcentage de jours à diarrhées observé entre 10
et 42 jours d’âge.
4
Nb d'éleveur
ENS++
3
2
1
ENS
ENS+
1-15%
16-25%
ENS0
0
0%
26-50%
% de jours à diarrhée
Côté performance, une diminution moyenne de 300g est constatée sur le poids à 43 jours,
entre les animaux fortement touchés par les problèmes d’entérites « non spécifiques »
(ENS++) et les autres groupes (ENS0/ENS/ENS+). Cet impact négatif se perçoit également
sur la marge Poussin/Aliment (PA) de nos huit élevages. En effet, une relation quasi linéaire
relie la fréquence des jours de diarrhées et la marge PA de chaque lot enquêté. Ce constat
confirme bien l’effet néfaste de ces troubles digestifs précoces sur les performances de
croissance à 43 jours mais aussi sur les résultats économiques de la bande. Et selon nos
résultats, 48 % de jours à diarrhées de 0 à 42 jours induit une réduction de 7 €/m2 sur la
marge PA.
139
Graphiques 170 : Incidence technique et économique des diarrhées
Impact du pourcentage de jours à diarrhée sur le poids
des dindons à 43 jours
2170
2190
2200
1890
g
2000
1800
1600
0-15%
16-25%
26-50%
Les diarrhées impactent la marge PA !
20
€/m²
15
10
ENS0
ENS
ENS+
ENS++
5
0
0
10
20
30
40
50
% de jours à diarrhée
II- Une attention de tous les instants
Le parc de bâtiment étudié est varié, tous les types d’ateliers sont représentés (âge, type de
ventilation et d’éclairage). La ventilation, l’isolation et l’absence de système de
refroidissement sont les principaux points critiques mis en avant par le diagnostic bâtiment.
La gestion de l’ambiance est en grande partie dépendante de la vigilance de l’éleveur et non
entièrement imputable au bâtiment. En effet, le bâtiment le plus vétuste et difficile à gérer, n’a
jamais connu, sur le lot étudié, d’épisode de diarrhées. Cet éleveur a, en effet, une maîtrise
quasi parfaite de son ambiance.
Par ailleurs, la moitié des éleveurs entreposent, même brièvement, des cadavres sur le sol du
sas qui, dans cinq élevages sur huit, n’est pas séparé en deux aires (zone propre/zone sale). Le
non respect de ces précautions sanitaires peut permettre l’introduction ou la réintroduction
dans le bâtiment, de pathogènes. L’éleveur le plus vigilant quant au respect des règles de
précaution sanitaire, n’a rencontré aucun problème de diarrhées dans son élevage.
140
III- Un traitement adapté à la qualité de l’eau
¾ des élevages sont approvisionnés par de l’eau du réseau, un élevage par de l’eau de puits et
un autre par de l’eau de forage. Quatre des élevages approvisionnés en eau de réseau
possèdent une pompe doseuse, les quatre autres élevages sont équipés d’un bac. ¾ des
éleveurs suivent quotidiennement la consommation d’eau de leurs animaux.
Tous les éleveurs effectuent, une fois par an, une analyse bactériologique de l’eau distribuée
aux animaux, par contre aucune analyse physico-chimique n’est instaurée en routine. Le pH
moyen de l’eau, entre 0 et 43 jours d’âge, chez les huit éleveurs est situé entre 7 et 8, soit
supérieur à la norme conseillée en volailles (aux alentours de 6). Ce pH élevé constitue des
conditions propices au développement bactérien.
Trois éleveurs réalisent des traitements permanents de leur eau de boisson (respectivement,
chloration et complexe d’acides; peroxyde d’hydrogène; peroxyde d’hydrogène et complexe
d’acides). Quatre autres effectuent un traitement séquentiel sur l’eau, principalement ajout
d’acide, couplé à du peroxyde pour deux d’entre eux. Le dernier éleveur ne réalise aucun
traitement pour améliorer la qualité bactériologique ou physico-chimique de son eau.
Sept éleveurs sur les huit suivis, ne maîtrisaient pas correctement leurs équipements
d’abreuvement (nettoyage, fonctionnement, dosages, …), et ne connaissaient pas la qualité
physico-chimique de l’eau. Par conséquent, les traitements réalisés étaient donc souvent mal
adaptés et/ou inefficaces. Le seul éleveur qui gère correctement ses traitements est celui qui a
été indemne d’épisode d’entérites « non spécifiques » (ENS0).
L’élevage qui a connu le plus de problème de diarrhées au cours de l’étude (ENS++), est
approvisionné en eau par un forage. Une addition de peroxyde d’hydrogène et de complexe
d’acides y est effectué en séquentiel. Nos analyses ont indiqué que le traitement n’avait pas
d’effet, car neutralisé par le taux élevé de fer présent dans son eau de forage.
Pendant l’étude, un seul éleveur (ENS++) a testé l’efficacité du traitement appliqué, avec des
bandelettes de test de pH et de peroxyde. Ce contrôle lui a permis de constater l’inefficacité
de son traitement et d’en mettre en place un nouveau, adapté à la qualité physico-chimique de
son eau, garantissant ainsi son efficacité. Ces exemples montrent bien que les traitements
doivent être adaptés à la qualité physico-chimique de l’eau pour exprimer leur efficacité.
IV- Des canalisations propres à l’arrivée des dindonneaux
Tous les éleveurs enquêtés procèdent à un nettoyage et désinfection (N&D) efficace de leur
bâtiment. Toutefois, dans 1/3 des élevages, il faut noter la présence de streptocoques fécaux
dans le sas et sur le socle des mangeoires et abreuvoirs au démarrage. Pour ces derniers, ce
sont surtout le lieu et les conditions de stockage après N&D qui sont mis en cause.
Tous les éleveurs réalisent un entretien et une désinfection de leur circuit d’eau (procédures
différentes), mais seulement deux d’entre eux, parviennent à éliminer le biofilm des
canalisations et à distribuer de l’eau dépourvue de bactéries au démarrage. Ces éleveurs sont
ceux qui ont observé le moins de problèmes de diarrhées (ENS/ENS).
Dans les six autres élevages, l’apparition précoce des diarrhées (dès 10 j d’âge) laisse penser
que la présence de biofilm dans les canalisations au démarrage est un facteur favorisant
l’apparition de troubles digestifs dès les premiers jours des animaux. Dans quatre de ces six
élevages, l’eau distribuée aux dindonneaux (dès J1) contenait des bactéries, principalement
anaérobies sulfito-réductrices. Le biofilm semble représenter un terrain propice au
développement de pathogènes, qui colonisent, dès la mise en place, le tractus digestif des
dindonneaux et créent ainsi une instabilité digestive.
141
CHAPITRE IV : CONCLUSION
Ce travail a mis en évidence des phénomènes récurrents dans les élevages pouvant induire des
entérites « non spécifiques ». En effet, les apparitions de ces troubles sont concomitantes dans
70 % des cas avec des problèmes de qualité de l’eau (bactériologiques ou physico-chimiques),
de températures trop élevées (50 %) et de consommation excessive d’eau (50 %).
Les baisses de performances au démarrage et les lourdes pertes économiques induites par
l’importance des troubles digestifs, impliquent de revoir certaines pratiques ! Il convient
d’optimiser la gestion de l’ambiance afin de ne pas favoriser une consommation excessive
d’eau. Le respect des précautions sanitaires est, aussi, indispensable pour limiter
l’introduction dans le bâtiment, de germes pouvant induire des déséquilibres digestifs.
L’étude montre que la qualité de l’eau est le facteur explicatif de l’apparition de diarrhées
mais aussi le critère sur lequel une importante marge de progrès est possible. La sécurisation
de l’eau de boisson, passe par une connaissance de sa qualité physico-chimique en amont du
bâtiment. Ceci dans le but de choisir des produits de N&D des canalisations capables
d’éliminer le biofilm et des traitements de l’eau adaptés. L’efficacité d’action des produits
doit être contrôlée régulièrement par des tests rapides en bout de ligne (bandelettes,..).
L’objectif est que l’eau soit un facteur de réussite et non un facteur de risque en élevage.
Par conséquent, il faut informer les éleveurs des pratiques à mettre en place en fonction de la
qualité physico-chimique de leur eau et de leur dispositif d’abreuvement. Dans cette optique,
l’Itavi et la Chambre Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire, débutent une étude en
2006. A terme, il s’agit de diffuser des conseils techniques et pratiques, aux éleveurs et
techniciens, visant à optimiser la gestion de l’eau de boisson en élevages de dindes.
142
Les points clefs pour limiter les diarrhées au démarrage
-
Diagnostic précoce des problèmes de diarrhées :
! Observer l’aspect des fientes caecales
! Suivre la consommation d’eau
! Etre attentif au comportement des animaux
! Evaluer l’état de la litière
-
Gestion de la qualité de l’eau :
! Adapter les traitements de l’eau de boisson (acide, chlore, peroxyde, …) à
la composition physico-chimique de celle-ci pour en optimiser l’efficacité.
! Acquérir une bonne maîtrise du fonctionnement du circuit et équipements
d’abreuvement (dosages, …)
! Contrôler les traitements en bout de ligne.
-
Maîtrise du nettoyage et désinfection des canalisations :
! Adapter la procédure et les produits de N&D à la qualité physico chimique
de l’eau pour ôter efficacement le biofilm
-
Gestion de l’ambiance :
! Eviter les écarts trop importants de température au cours d’une journée
(surtout en été, bonne gestion de la ventilation et/ou du système de
refroidissement)
! Bonne maîtrise du couple température/hygrométrie afin de prendre en
compte la température réellement perçue par les animaux
! Régler la hauteur des sondes, les nettoyer et les étalonner pendant le vide
sanitaire.
-
Respect des règles sanitaires :
! Ne pas déposer les cadavres sur le sol du sas
! Séparer le sas en deux zones
! Changer de chaussures en zone « propre»
! Nettoyer régulièrement le sas
-
Gestion de la litière :
! Pailler régulièrement les premières semaines d’élevage
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Plan de diffusion
- Travel Angélique, Bouvarel Isabelle, Chevalier Dylan, Fulbert Loïc,
2006. Des pistes pour limiter les entérites en élevage de dinde. Filières
Avicoles, mai 2006.
- Entérites et qualité d’eau : le cas de la dinde, 7èmes JRA, soumission
août 2005.
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